jeudi 12 février 2009

La philosophie du bon sens du marquis d'Argens, 1768.




BOYER D’ARGENS (Jean-Baptiste)

LA PHILOSOPHIE DU BON SENS, OU RÉFLEXIONS PHILOSOPHIQUES SUR L’INCERTITUDE DES CONNAISSANCES HUMAINES.

Nouvelle édition corrigée et augmentée considérablement par l’auteur. Avec un examen critique des remarques de M. l’Abbé d’Olivet, de l’Académie française. Tome premier, deuxième et troisième (complet).

A La Haye, chez Pierre Paupie, 1768.

3 volumes in-12 (16 x 9,5 cm) de (4)-viij-351 ; (4)-360 et (4)-324 pages.

Cartonnage d’attente de l’époque, non rogné, titre à la plume au dos des volumes. Chaque volume est signé sur le titre des initiales J.F.G. et porte l’ex libris d’Ernest Naville sur le contre plat.


BONNE ÉDITION DE CET OUVRAGE IMPORTANT POUR L’HISTOIRE DES IDÉES AU XVIIIe SIÈCLE.

Jean-Baptiste de Boyer, Marquis d’Argens (1704-1771) était fils d'un procureur général, il suivit la carrière des armes et eut une jeunesse fort licencieuse, ce qui le fit déshériter par son père. Blessé devant Philipsbourg en 1734, il quitta le service et se retira en Hollande, afin de pouvoir y écrire librement ses pamphlets. Il attira l'attention du roi de Prusse par ses attaques contre le christianisme : ce prince l'appela à sa cour, en fit son chambellan avec 6.000 francs de traitement, et le nomma directeur général de son Académie. Après avoir vécu 25 ans dans l'intimité de Frédéric II, le marquis d'Argens vint passer ses dernières années dans sa famille, à Aix. Il avait une instruction vaste et variée, et ses écrits sont inspirés par la philosophie sceptique de l'époque (source Wikipedia). La philosophie du Bon sens est sans aucun doute son ouvrage le plus populaire, salué dès sa parution par Voltaire, Kant y verra, quant à lui, au contraire une œuvre dangereuse, une grave atteinte d’un libre penseur aux droits de la raison pure. (...)

"L’auteur de La Philosophie du bon sens prête sa voix au beau sexe, cette éternelle figure de la minorité philosophique. Boyer d’Argens contraint la philosophie à accueillir en son sein ce dehors qu’elle avait voulu réduire au silence. La géographie se met à raconter des histoires de peuplades éloignées qui laissent la raison sans voix. L’histoire se met à parler égyptien et chinois, la religion en perd son latin. La philosophie se libère de son rêve majoritaire d’autonomie et de puissance et découvre son propre impouvoir. Si la philosophie des Lumières signifie l’entrée dans la majorité, alors ce qui fait la splendeur de La Philosophie du bon sens, son originalité et son importance, c’est justement le devenir minoritaire qui l’emporte et signe, dès 1737, le désaveu inouï des Lumières par elles-mêmes. La Philosophie du bon sens, terre d’exil des minorités." (Extrait de la Présentation de Guillaume Pigeard de Gurbert, pp. 42-43).

Ouvrage condamné le 6 février 1759 par arrêt du parlement de Paris, en même temps que De l’Esprit d’Helvetius, la Religion naturelle de Voltaire, l’Encyclopédie et quelques autres. L'édition la plus complète est celle de Dresde, 1769 (cf. préface éd. Champion, 2002).

EXEMPLAIRE DE LA BIBLIOTHÈQUE D’ERNEST NAVILLE (1816-1909), professeur d'histoire de la philosophie, puis de théologie à la Faculté des Lettres de Genève (Suisse), qui publia notamment les Œuvres inédites de Maine de Biran. Cet ouvrage de Boyer d’Argens avait une place toute naturelle dans sa bibliothèque.

BEL EXEMPLAIRE, TRÈS PUR, DANS SON FRAGILE CARTONNAGE DE L’ÉPOQUE PARFAITEMENT CONSERVE. CONDITION DES PLUS RARES ET DES PLUS DÉSIRABLES.

VENDU

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