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jeudi 26 janvier 2017

Rarissime clandestin illustré : Pour Elodie (vers 1936). Poésies érotiques avec 9 dessins signés Pol Hardt. Bon exemplaire.

[ANONYME] - POL HARDT, illustrateur (pseudonyme).

POUR ELODIE OU DU MANIEMENT DES GONZESSES. Petite suite de poèmes et de dessins pour la changer de la fadeur de son cocu et pour échauffer la froideur de son cu.

Philadelphie, 1952 [avant 1937 - vers 1936 ?]

1 volume in-12 (17,5 x 12 cm) de 61-(1) pages. 9 dessins libres au trait en noir dans le texte signés Pol Hardt. En feuilles sous couverture imprimée de papier rose. Quelques rousseurs claires. Très bon état. Complet.

ÉDITION ORIGINALE RARE.

TIRAGE A 75 EXEMPLAIRES SEULEMENT.
Il faut reproduire en intégralité l'achevé d'imprimer qui vaut son pesant d'originalité :

"Cette brève série de poèmes cochons, composés uniquement pour échauffer le cul d'Elodie, a été tiré à soixante quinze exemplaires de 633 (chiffre exact de coups tirés avec elle à ce jour) à 408 (maximum de tirs que l'auteur craint de pouvoir effectuer encore avec cette trop froide garce) sur les presses de l'Imprimerie Officielle du Roi d'Esthonie. Ils sont strictement réservés aux aimables créatures que l'auteur a l'espoir de caramboler à la première occasion. Exemplaire de passe N° 655 (écrit au crayon vert)."

Seul Pia semble avoir répertorié cet ouvrage introuvable. Il précise que l'auteur de "ce colophon charabiaïsant donne à penser que l'auteur de Pour Elodie devait avoir l'esprit dérangé. La date de 1952 figurant dans la page de titre est d'une criante fausseté puisque cet ouvrage qui contient trente-deux petits poèmes emplis de grossièretés, est entré avant 1937 à la Bibliothèque Nationale." (Pia).

Tout comme l'exemplaire de l'Enfer de la Bnf, notre exemplaire porte la mention "exemplaire de passe", qu'il faut comprendre comme une boutade supplémentaire, et est suivi du chiffre (655), écrit au crayon vert. Pia indique encore que la Bnf a pris soin de faire intercaler entre le faux-titre et le titre une fiche manuscrite qui devait accompagner le volume lors de son arrivée : Envoi rigoureusement anonyme d'un syndicat de cochonnasses du Marais.
Ce livre clandestin reste une énigme totale. Qui est Pol Hardt ? Pseudonyme d'un anonyme illuminé d'Eros ou un auteur renommé caché sous un voile ? Quoi qu'il en soit, celui qui semble à la fois l'auteur et l'illustrateur de ce livre publié un autre ouvrage tout à fait semblable dans le fond comme dans la forme : La Soirée chez Madame X (Philadelphie, 1956), illustré par le même Pol Hardt et de même format et d'un tirage quasi identique (voir notre fiche concernant cet ouvrage que nous proposons également). Un indice pourrait ce cacher sur la page de titre de cet autre ouvrage où il est précisé qu'il s'agit d'un recueil de poèmes récités à la soirée sur 27 décembre 1934 (vérité ou fantaisie ?). Cette indication pourrait cependant corroborer Pia et confirmer une date d'édition des deux ouvrages en question au milieu des années 1930.

"Toi qui te nourrissais de baisers et de foutre,
Dans tes raisons d'aimer quel affreux changement
Puisqu'il faut désormais pour être ton amant
Te combler de bijoux et te couvrir de loutre !"

Pol HARDT

Une hypothèse peut-être hardie serait pourtant envisageable : A la lecture approfondie de ces poésies érotiques au style particulièrement libre, qui respecte pourtant les rimes croisées et montre un vocabulaire et une culture évidente de l'auteur, un mot a accroché notre attention : pinocumettable. On retrouve ce mot dans une des poésies du recueil Pour Elodie. C'est Raymond Guérin qui emploie ce terme en 1946 dans l'Apprenti. Raymond Guérin publie son premier roman Zobain en 1936. Les deux ouvrages signés Pol Hardt sont-ils des ouvrages de jeunesse de Raymond Guérin publiés quelques années auparavant ? Cette hypothèse mériterait une étude approfondie.

Référence : Pia, Les livres de l'Enfer, 1082 ; B.N.F., Enfer, 1136 ; inconnu à Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970.

BON EXEMPLAIRE DE CETTE RARETÉ EROTICA.

VENDU 

mercredi 30 novembre 2016

Sappho. Quatorze burins par Espérance (Sylvain Sauvage), éditions du Raisin (Imprimerie Nationale, 1944). 1 des 50 ex. sur papier bleu d'eau avec suite et 2 burins refusés. Bel exemplaire.


ESPÉRANCE [i.e. Sylvain SAUVAGE]

SAPPHO. QUATORZE BURINS PAR ESPÉRANCE.

Les Éditions du Raisin, s.d. [Imprimerie Nationale, décembre 1944]

1 volume in-folio (33 x 25 cm), en feuilles, sous couverture imprimée à rabats sur papier chiné, non paginé (14 burins en deux états + feuillets de texte (vers en grec et en français), feuillet de titre, de justification de tirage et d'achevé d'imprimer. 2 burins supplémentaires (refusés). Excellent état. Sans emboîtage.

TIRAGE UNIQUE A 150 EXEMPLAIRES.

CELUI-CI, 1 DES 50 EXEMPLAIRES SUR PAPIER BLEU D'EAU.

Notre exemplaire contient la suite des 14 burins sur papier chamois à la forme ainsi que deux planches refusées (sur papier bleu d'eau) normalement réservés aux 10 premiers exemplaires.



La maquette typographique est de Maurice Darantière (imprimeur renommé à Dijon). Le tirage de ce livre a été terminé par l'Imprimerie Nationale le 22 décembre 1944. Les 14 burins ont été gravés par Espérance (Sylvain Sauvage). Ils ont été tirés sur la presse à bras de Raymond Haasen. Le passage du texte grec au texte français a été réalisé par Rolande Canudo. Ces fragments éoliens de Sappho ont été composés à la main à Paris à l'Imprimerie Nationale en caractères grecs et italiques de Claude Garamond.




Le trait de Sylvain Sauvage (1888-1948) est pur et ample. On pourrait trouver quelques similitudes avec celui de Jean Cocteau dans la forme, mais il en est très éloigné dans le fond. Il y a ici une parfaite maîtrise du trait dépouillé poussée jusqu'à la sensualité lesbienne la plus poétique. Ce livre n'est finalement que courbes propices à toutes les imaginations.

"Ce livre illustré est le plus délicat, le plus poétique, à mon avis de tous ces ouvrages illustrés." (Edith Mora, Sappho, histoire d'un poète, p. 460, éd. Flammarion, 1966).

SUPERBE LIVRE D'ARTISTE PUBLIÉ PAR L'IMPRIMERIE NATIONALE, ICI AVEC SUITE ET LES DEUX GRAVURES REFUSÉES.

VENDU

mercredi 9 novembre 2016

Curiosa Erotica illustré : Gamiani par Alfred de Musset. Edition clandestine (1948) illustrées de lithographies érotiques attribuées à Jacques Nam. Exemplaire avec planches libres.


[Alfred de MUSSET]

GAMIANI.

Sans nom, sans lieu ni date [édité pour un groupe de bibliophiles, vers 1948]

1 volume in-4 (32,5 x 25,5 cm), en feuilles, 130 pages et 1 page non chiffrée pour la justification du tirage. Couverture rempliée à fenêtre imprimée en couleurs (bien complet du plexiglas). Texte calligraphié lithographié et 32 lithographies dans le texte en noir et en sanguine, 26 lithographies hors-texte en noir ou en sanguine dont 3 portraits et 23 planches libres. Très bon état.




TIRAGE A 325 EXEMPLAIRES.

CELUI-CI, UN DES 300 EXEMPLAIRES AVEC PLANCHES LIBRES SUPPLÉMENTAIRES.




9 planches libres sont en 2 états (avec et sans remarque), sur papier blanc ou papier teinté. Les 3 portraits sont en 2 états. Notre exemplaire comporte donc un total de 38 planches hors-texte dont 32 sont libres ou érotiques pour le moins.

Référence : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, n° 1656. (indique qu'il faut 14 planches hors texte).

Curieuse édition clandestine publiée avec pour seul titre celui de la couverture à fenêtre, le texte débute directement par la page 1 précédée d'un simple faux-titre "Gamiani" imprimé en noir dans la partie basse du premier feuillet. Le texte est entièrement reproduit en lithographie d'après une calligraphie soignée, les 32 lithographies libres qu'on trouve réparties dans le texte viennent compléter une illustration hors-texte tout aussi "libérée". Les 3 portraits dénotent une édition des années 40.
 


Aucun bibliographe ne s'est attardé à essayer d'attribuer les dessins qui ornent cette édition. Nous pensons, d'après le colophon illustré (justification du tirage) que ces dessins sont l'oeuvre de Jacques Nam (1881-1974). Plusieurs indices pourraient trahir sa main. La page de justificatif est composée d'un satyre au type asiatique tandis qu'au bas de ce même feuillet on trouve trois chants esquissés. Par ailleurs le style des dessins nous paraît tout à fait proche de ceux exécutés pour Chatteries (vers 1935), un recueil portfolio érotique qui met en parallèle les minauderies féminines et les félines attitudes des femmes. On remarquera encore quelques indications animalières dans les planches hors-texte de ce Gamiani.

Jusqu'à preuve évidente d'une autre paternité, nous donnons donc l'ensemble de cette illustration érotique à Jacques Nam. "Issu d’une famille de musiciens, J. NAM entre à 19 ans à l’Ecole des Beaux-Arts dans l’Atelier de Gérome. Celui-ci l’encourage à aller dessiner les fauves au Jardin des Plantes. Dès 1900, il commence à faire des dessins humoristiques puis politiques pour divers journaux (le Rire, le Sourire, la Vie Parisienne, le Figaro, L’Echo de Paris,...). Il travaille comme illustrateur chez Hachette, Flammarion, Delagrave. Son attirance pour les animaux, particulièrement pour les chats, le conduit à utiliser de nombreux médias : dessins d’illustrations pour journaux, bandesdessinées, illustrations de romans de Colette ou pour la Bibliothèque Verte (James Oliver Curwood), sculptures en ronde-bosse, laques et peintures. Son style d’un cubisme modéré l’inscrit dans la ligne de l’Art Déco." (Biographie, catalogue Chayette et Cheval, 2010).




Gamiani est l'ouvrage le plus réimprimé au cours du XIXe siècle avec plus de 40 éditions. L'attribution du roman à Alfred de Musset a longtemps été contestée, elle semble aujourd'hui certaine.

Le roman raconte deux nuits de la vie de la comtesse Gamiani marquées par ses ébats avec Fanny et Alcide. Pendant ces deux nuits, les trois personnages vont successivement raconter leur initiation sexuelle ainsi que leurs plus grands exploits dans ce domaine.

Pierre Louÿs dans le Manuel de civilité pour les petites filles à l'usage des maisons d'éducation écrit : « Ne suivez pas l'office sur un exemplaire de Gamiani, surtout s'il est illustré ».

"La première fois que je fus mise à l’épreuve, j’étais dans le délire du vin. Je me précipitai violemment sur la sellette, défiant toutes les nonnes. L’âne fut à l’instant dressé devant moi, à l’aide d’une courroie. Son braquemart terrible, échauffé par les mains des sœurs, battait lourdement sur mon flanc. Je le pris à deux mains, je le plaçai à l’orifice, et, après un chatouillement de quelques secondes, je cherchai à l’introduire. Mes mouvements aidant, ainsi que mes doigts et une pommade dilatante, je fus bientôt maîtresse de cinq pouces au moins. Je voulus pousser encore, mais je manquai de forces, je retombai. Il me semblait que ma peau se déchirait, que j’étais fendue, écartelée ! C’était une douleur sourde, étouffante, à laquelle se mêlait pourtant une irritation chaleureuse, titillante et sensuelle. La bête, remuant toujours, produisait un frottement si vigoureux que toute ma charpente vertébrale était ébranlée. Mes canaux spermatiques s’ouvrirent et débordèrent. Ma cyprine brûlante tressaillit un instant dans mes reins. Oh ! quelle jouissance ! Je la sentais courir en jets de flamme et tomber goutte à goutte au fond de ma matrice. Tout en moi ruisselait d’amour. Je poussai un long cri d’énervement et je fus soulagée… Dans mes élans lubriques, j’avais gagné deux pouces ; toutes les mesures étaient passées, mes compagnes étaient vaincues. Je touchais aux bourrelets sans lesquels on serait éventrée ! Épuisée, endolorie dans tous les membres, je croyais mes voluptés finies lorsque l’intraitable fléau se raidit de plus belle, me sonde, me travaille et me tient presque levée. Mes nerfs se gonflent, mes dents se serrent et grincent ; mes bras se tendent sur mes deux cuisses crispées. Tout à coup un jet violent s’échappe et m’inonde d’une pluie chaude et gluante, si forte, si abondante, qu’elle semble regorger dans mes veines et toucher jusqu’au cœur. Mes chairs lâchées, détendues par ce baume exubérant, ne me laissent plus sentir que des félicités poignantes qui me piquent les os, la moelle, la cervelle et les nerfs, dissolvent mes jointures et me mettent en fusion brûlante… Torture délicieuse !… intolérable volupté qui défait les liens de la vie et vous fait mourir avec ivresse !" (extrait)

BEL EXEMPLAIRE AVEC LES PLANCHES LIBRES.
 
VENDU


mardi 8 novembre 2016

L'Anti-Justine ou Les délices de l'amour par Restif de La Bretonne (1929). Superbe édition clandestine publiée par Maurice Duflou et illustrée de 12 très-belles aquatintes ici dans leur version coloriée à la poupée (rare).

RESTIF DE LA BRETONNE (Rétif de La Bretonne, Nicolas-Edme)

L'ANTI-JUSTINE OU LES DÉLICES DE L'AMOUR. Nouvelle édition entièrement revue et corrigée, établie pour la première fois sur le texte original de 1798. Précédée d'une notice bibliographique par Helpey, bibliographe poitevin [Louis Perceau].

Ile Saint-Louis, De l'imprimerie de Monsieur Nicolas, s.d. [Paris, Maurice Duflou, 1929]

1 volume in-4 (24 x 16,5 cm), broché de 243 pages, 12 aquatintes libres mises en couleurs signées Le Loup. Très bon état. Exemplaire très frais encore protégé par son papier cristal d'origine.
TIRAGE A 350 EXEMPLAIRES NUMÉROTÉS SUR PAPIER ALFAX.

CELUI-CI, UN DES EXEMPLAIRES AQUARELLÉS A LA MAIN.


Les aquatintes, ici aquarellées à la main à la poupée, signées Le Loup, sont d'une étonnante beauté. Elles font de ce livre l'un des plus réussis de l'éditeur clandestin Maurice Duflou. L'illustrateur n'a pas été identifié par les bibliographes (bien que M. Dutel indique le nom de Jean-Adrien Mercier dans une notice pour cet ouvrage - Jean-Adrien Mercier plus connu pour ses illustrations pour livres d'enfants et ses dons d'affichiste, que pour ses illustrations érotiques), sa main sûre et très artiste dénote très certainement un grand nom de l'illustration des années 1930.
Le livre se présente comme de la main de Jean-Pierre Linguet, avocat au Parlement, entreprenant de raconter sa vie, son initiation et ses souvenirs. Restif a cherché à être l'anti-Sade, comme il l'annonce dans la préface : « Personne n'a été plus indigné que moi des sales ouvrages de l'infâme Dsds [Sade] ; c’est-à-dire, de Justine, Aline, le Boudoir, la Théorie du Libertinage, que je lis dans ma prison. Ce scélérat ne présente les délices de l’amour, pour les hommes, qu’accompagnées de tourments, de la mort même, pour les femmes. Mon but est de faire un livre plus savoureux que les siens, et que les épouses pourront faire lire à leurs maris, pour en être mieux servies ; un livre où les sens parleront au cœur ; où le libertinage n’ait rien de cruel pour le sexe des Grâces, et lui rende plutôt la vie, que de lui causer la mort ; où l’amour ramené à la nature, exempt de scrupules et de préjugés, ne présente que des images riantes et voluptueuses. [...] Moi, Jean-Pierre Linguet, maintenant détenu à la Conciergerie, déclare que je n’ai composé cet ouvrage, tout savoureux qu’il est, que dans des vues utiles ; l’inceste, par exemple, ne s’y trouve que pour équivaloir, au goût corrompu des libertins, les affreuses cruautés, par lesquelles de Sade les stimule. » Le roman s'articule sur de nombreuses relations incestueuses. L'auteur a voulu faire de son ouvrage un « Erotikon », propre à rallumer les passions éteintes, sans verser dans la cruauté du marquis de Sade : « Pour remplacer la Justine et faire préférer L’Anti-Justine, il faut que celle-ci surpasse l'autre en volupté autant qu'elle lui cède en cruauté… » L’Anti-Justine, tel qu'il a été édité, est inachevé, mais le manuscrit original devait avoir une longueur double ou triple de ce que nous connaissons aujourd'hui. En effet, Restif commença l'impression du roman en mars-avril 1798, mais fut nommé sous-chef de bureau dans les services de la police vers mai de cette année, ce qui l'incita très certainement à la prudence. Il semble ainsi que seuls quatre exemplaires (conservés à la Bibliothèque nationale de France, le plus complet s'achevant en milieu de phrase, au début d'une seconde partie alors que sept ou huit sont annoncées) aient jamais été imprimés, rien n'indique qu'il y en eut d'autres. L'œuvre, tombée dans l'oubli, ne refit véritablement surface que dans les années 1860.Le livre se présente comme de la main de Jean-Pierre Linguet, avocat au Parlement, entreprenant de raconter sa vie, son initiation et ses souvenirs. Restif a cherché à être l'anti-Sade, comme il l'annonce dans la préface : « Personne n'a été plus indigné que moi des sales ouvrages de l'infâme Dsds [Sade] ; c’est-à-dire, de Justine, Aline, le Boudoir, la Théorie du Libertinage, que je lis dans ma prison. Ce scélérat ne présente les délices de l’amour, pour les hommes, qu’accompagnées de tourments, de la mort même, pour les femmes. Mon but est de faire un livre plus savoureux que les siens, et que les épouses pourront faire lire à leurs maris, pour en être mieux servies ; un livre où les sens parleront au cœur ; où le libertinage n’ait rien de cruel pour le sexe des Grâces, et lui rende plutôt la vie, que de lui causer la mort ; où l’amour ramené à la nature, exempt de scrupules et de préjugés, ne présente que des images riantes et voluptueuses. [...] Moi, Jean-Pierre Linguet, maintenant détenu à la Conciergerie, déclare que je n’ai composé cet ouvrage, tout savoureux qu’il est, que dans des vues utiles ; l’inceste, par exemple, ne s’y trouve que pour équivaloir, au goût corrompu des libertins, les affreuses cruautés, par lesquelles de Sade les stimule. » Le roman s'articule sur de nombreuses relations incestueuses. L'auteur a voulu faire de son ouvrage un « Erotikon », propre à rallumer les passions éteintes, sans verser dans la cruauté du marquis de Sade : « Pour remplacer la Justine et faire préférer L’Anti-Justine, il faut que celle-ci surpasse l'autre en volupté autant qu'elle lui cède en cruauté… » L’Anti-Justine, tel qu'il a été édité, est inachevé, mais le manuscrit original devait avoir une longueur double ou triple de ce que nous connaissons aujourd'hui. En effet, Restif commença l'impression du roman en mars-avril 1798, mais fut nommé sous-chef de bureau dans les services de la police vers mai de cette année, ce qui l'incita très certainement à la prudence. Il semble ainsi que seuls quatre exemplaires (conservés à la Bibliothèque nationale de France, le plus complet s'achevant en milieu de phrase, au début d'une seconde partie alors que sept ou huit sont annoncées) aient jamais été imprimés, rien n'indique qu'il y en eut d'autres. L'œuvre, tombée dans l'oubli, ne refit véritablement surface que dans les années 1860. Si Restif abhorrait Sade, Sade détestait de même Restif ; ainsi, le marquis écrit à sa femme, en 1783, alors qu'il est incarcéré à Vincennes : « Surtout n'achetez rien de ce Restif, au nom de Dieu ! C'est un auteur de Pont-Neuf et de Bibliothèque bleue, dont il est inouï que vous ayez imaginé de m'envoyer quelque chose. » (source : Wikipédia).
Références : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, n°1024 ; Pia, Les Livres de l'Enfer, 71

TRÈS BON EXEMPLAIRE, TEL QUE PARU, AVEC LES AQUATINTES EN COULEURS.
  
VENDU

 

jeudi 27 octobre 2016

Curiosa Erotica par le Comte de Caylus : La Fée Paillardine ou la Princesse ratée (1931) avec des illustrations libres d'André Collot. Rare tirage à 160 exemplaires seulement. Bel exemplaire tel que paru.


CAYLUS, Comte de

LA FÉE PAILLARDINE OU LA PRINCESSE RATÉE. CONTE INÉDIT.

Londres, 1931 [Paris, Robert Télin]

1 volume in-4 (24,5 x 19,5 cm), en feuilles, sous couverture de feutrine bleue (armoiries dorées sur le premier plat), (4)-116-(2) pages. 10 illustrations hors-texte rehaussées au crayon de couleurs, 1 frontispice légèrement rehaussé de bleu au crayon, 4 vignettes tirées en doré pour chaque chapitre. Emboîtage de l'éditeur en placage de bois. Excellent état de l'ensemble. Rares rousseurs. Superbe papier de cuve.

PREMIÈRE ÉDITION.

TIRAGE A 160 EXEMPLAIRES SEULEMENT.

Celui-ci 1 des 150 exemplaires sur vélin d'Arches (après 10 ex. sur Japon).



La notice bibliographique qui se trouve à la fin est signée Sylvestre Bonnard (en réalité Pierre Dufay). Comme l'indique Dutel il s'agit d'un texte inédit provenant d'un manuscrit du XVIIIe siècle ayant appartenu à Pierre Louÿs.



"Il était une fois une fée qui se nommait Paillardine. Elle était bien faite, grande et ferme ; ses cheveux étaient bruns et son teint était un peu bis ; en un mot, c'était une foutée délicieuse, puisqu'elle tenait plus qu'elle ne promettait encore pour la jouissance. Elle joignait un tempérament aussi prodigieux qu'immanquable aux yeux les plus paillards et par conséquent les plus beaux. Sa peau était aussi douce qu'elle était unie. Le mouvement de son cul était si recommandable et si parfait qu'il paraissait nouveau à chaque coup qu'on lui mettait. La nature départ rarement en nos pays ces heureux talents et ces véritables dons du Ciel, car enfin (l'on n'y peut penser sans gémir) combien peu nos femmes déchargent-elles en France ! Paillardine ajoutait à tant de perfections celle d'être au moins au coup pour le coup. Quelle foutée ! L'idée seule non seulement me fait bander, mais encore elle est riante du côté de l'esprit, puisque les brouilleries sont courtes avec une semblable femme, qu'une arcée produit seule le raccommodement et que seule elle épargne cent protestations plus gentilles les unes que les autres. Quoi qu'il en soit, Paillardine, qui joignait le pouvoir au désir, foutait, comme l'on peut croire, avec un succès et une abondance merveilleuse. Quand elle n'eût été que femme du monde, étant telle que je l'ai décrite avec vérité, eût-elle jamais manqué de fouteurs ? Non, sans doute. Aussi n'en manquait-elle jamais. Indépendamment des fouteurs réglés dont elle avait toujours une douzaine de garde auprès d'elle, du plus petit coup de sa baguette il eût paru cinquante vits[1] en état de satisfaire la paillardise qu'elle ressentait et qu'elle inspirait. Mais elle ne voulait point faire d'éclat ; elle aimait mieux envoyer par le monde trois ou quatre femmes dont elle était sûre et qui lui rendaient un compte fidèle des grands vits qui paraissaient et de leur bonne ou mauvaise qualité. Ces émissaires avaient chacune une mesure très exacte aux armes de la fée. Elle voulait que la taille des vits que l'on choisissait pour elle fût au moins dix pouces de roi. Au-dessous de cette taille un vit n'était seulement pas regardé ; c'était même la plus petite mesure à laquelle Paillardine n'aimait pas trop se réduire." (extrait des premières lignes du conte ...).



Références : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, n°1554 ; Pia, Les Livres de l'Enfer, 485

BEL EXEMPLAIRE DE CET AMUSANT LIVRE ÉROTIQUE ILLUSTRÉ RARE.

VENDU

 

jeudi 20 octobre 2016

Renée Dunan : Les Caprices du Sexe ou les Audaces érotiques de Mademoiselle Louise de B. Roman inédit. Rare édition clandestine illustrée en couleur (vers 1930).



DUNAN, Renée [sous le pseudonyme de Louise Dormienne]

LES CAPRICES DU SEXE OU LES AUDACES ÉROTIQUES DE MADEMOISELLE LOUISE DE B... ROMAN INÉDIT.

Orléans, Aux dépens des Amis de la Galanterie [vers 1930]

1 volume in-12 (19,3 x 14 cm), broché de 163 pages chiffrées (le verso de la page 163 est blanc). Couverture muette de papier corail. 8 illustrations hors-texte dont 7 mises en couleurs à l'impression et 1 restée en noir. Bon état. Une petite déchirure sans gravité dans la marge de trois feuillets et des traces laissées par du vieux scotch sur les pages de garde blanches.

TIRAGE A 350 EXEMPLAIRES SUR PUR FIL LAFUMA.

Notre exemplaire n'est pas numéroté. Ouvrage destiné "aux seuls souscripteurs".




Ce roman est le premier texte érotique écrit par une femme au XXe siècle (Dutel). Son auteur, Renée Dunan s'est travestie sous le pseudonyme de Louise de Dormienne pour échapper aux poursuites. Ce livre a paru pour la première fois chez Maurice Duflou en 1928, il était alors orné de 12 très-belles eaux-fortes signées Viset (Luc Lafnet). Cette réimpression est ornée de 8 illustrations dont les scènes ont été librement inspirées de ces premières illustrations. Curieusement dans notre exemplaire une illustration est restée en noir.

Pour reconnaître cette édition Dutel indique que la page 8 comporte une erreur d'impression (à savoir que la page 8 a été imprimée à l'envers - il faut la lire dans un miroir - il s'agit de la fin de l'avis de l'éditeur). Notre éditeur comporte bien cette particularité. L'exemplaire décrit par Dutel était recouvert d'une couverture muette de papier gris quand le notre est recouvert d'une couverture de papier corail (couverture d'origine).




Les Caprices du sexe est un roman qui se divise en 3 parties : s'offrir - se vendre - aimer. « …roman, dont l'auteur, dissimulé sous le pseudonyme de Louise Dormienne, était une femme de lettres assez connue entre les deux guerres mondiales, Mme Renée Dunan. » Pascal Pia (qui connut Renée Dunan personnellement).

Alexandrian, dans son Histoire de la littérature érotique donne le ton du livre : « Ce roman conte les « audaces érotiques » de son héroïne en trois parties : « S'offrir - Se vendre - Aimer. » Louise de Bescé, fille d'un marquis, habitant un château au bord de la Loire est troublée de surprendre un couple de paysans se possédant furieusement, et de recevoir les confidences de la maîtresse de son frère. Insatisfaite par ses premières expériences villageoises, elle décide de s'enfuir à Paris. Elle va aller d'aventures en aventures, en passant par la prostitution. Forte de ses connaissances, elle décide alors d'être souverainement perverse. « Au sortir d'une débauche, Louise retrouve son premier amant, toujours amoureux d'elle, qui lui propose de l'épouser. Elle se récrie : « J'ai été aimée par tous les bouts, ou plutôt par tous les orifices, et devant et derrière, et en haut et en bas. » Il répond: « Que m'importe. C'est l'âme que je veux en vous et le corps offert comme âme et chair. Alors je vous aurai toute neuve… « Si bien que Louise se marie… ».

Renée Dunan a écrit : « Il faut oser dire n'importe quoi ! La morale est ailleurs que là où on l'imagine. » et aussi : « Qu'est-ce qu'un homme ? une virilité.. Mais combien faut-il de temps pour qu'une femme habile fasse de la plus fière des verges mâles... un chiffon ? ».

Certaines sources indiquent que Renée Dunan aurait pu être un homme ... un certain Georges Dunan ... ce qui changerait bien des choses ! quant à l'interprétation de son œuvre littéraire. Tout semble encore à ce jour très flou dans sa biographie, même si depuis quelques années les choses avancent bien sur son histoire littéraire tant que personnelle.

Référence : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en française entre 1920 et 1970, n°1144.

BON EXEMPLAIRE DE CE LIVRE CLANDESTIN JOLIMENT ILLUSTRÉ DEVENU INTROUVABLE.


VENDU

dimanche 9 octobre 2016

Curiosa Erotica : Les Mémoires d'une chanteuse allemande illustrés par Georges Pichard (1978). Format grand in-folio avec 50 illustrations hors-texte. Une des plus belles illustrations érotico-pornographique de ce texte savoureux redécouvert et publié par Guillaume Apollinaire en 1913. Exemplaire enrichi d'une épreuve signée par G. Pichard.

Wilhelmine Schroeder-Devrient [cantratrice allemande] / Guillaume APOLLINAIRE - Georges PICHARD, illustrateur

MÉMOIRES D'UNE CHANTEUSE ALLEMANDE. Illustrations originales de Georges Pichard.

L'Hérésiarque, Paris, 1978

1 volume grand in-folio (43 x 31 cm), 242-(1) pages. 50 illustrations à pleine page en noir dont 1 en frontispice. Feuillets de garde et doublure en papier illustré de compositions de G. Pichard également. Vignettes érotiques dans le texte (lettrines, bandeaux, culs-de-lampe) par le même artiste.

Reliure éditeur bradel toile bleue illustrée sur le premier plat d'une composition en couleurs par G. Pichard (20 x 14 cm en rectangle), titre doré au dos du volume. A noter que l'exemplaire est à l'état extérieur et intérieur proche du de neuf.


PREMIER TIRAGE DES ILLUSTRATIONS ÉROTIQUES DE GEORGES PICHARD.

TIRAGE DE LUXE A 2.015 EXEMPLAIRES.

CELUI-CI, UN DES 1.900 EXEMPLAIRES SUR PAPIER A GRAIN DE RIVES IVOIRE 170 GRAMMES.

EXEMPLAIRE ENRICHI D'UNE ÉPREUVE PLEINE PAGE SIGNÉE AUTOGRAPHE PAR L'ARTISTE. (papier teinté).


Il s'agit du premier volume de la collection Plein Folio de la maison d'édition l'Hérésiarque (le second volume (publié fin 1979 - janvier 1980), également illustré par G. Pichard est Trois filles de leur mère. Ce  premier volume donne l'intégralité du célèbre texte érotique découvert et publié par Guillaume Apollinaire peu avant la première guerre mondiale et publié pour la première fois en 1868-1875.

Le livre majeur de la littérature érotique allemande, les Mémoires d'une Chanteuse allemande, a été attribué à une célèbre cantatrice du XIXème siècle, Wilhelmine Schroeder-Devrient, qui défraya la chronique par ses mœurs dissolues et ses très nombreux amants et amantes. Dans sa version originale, ce roman épistolaire en deux volumes fut publié pour la première partie en 1868, soit huit ans après la mort de la chanteuse lyrique, et pour la seconde partie en 1875. Guillaume Apollinaire découvrit ces deux ouvrages lors d'un voyage à Strasbourg et fut si enthousiasmé par sa lecture qu'il décida d'éditer le texte. C'est ainsi que parurent en France deux éditions en 1913, l'une, édulcorée, aux « Maîtres de l'Amour », collection que dirigeait Apollinaire qui avait assuré la traduction du livre avec l'aide de Blaise Cendrars. Les préfaces des différentes éditions sont reproduites, et Guillaume Apollinaire, qui signa la préface à l'édition clandestine « Dr H. E. », semble persuadé que l'auteur est bien une femme. Dans ses premières lettres, la narratrice conte son éducation sexuelle. Les dernières lettres de Wilhelmine Schroeder-Devrient, qui constituent le second volume, narrent sa vie sexuelle de femme, d'autant qu'après avoir lu Nerciat, la chaude soprano a découvert Sade et perfectionné ses expériences. Tout y est, dans un crescendo déchaîné prenant pour cadre les plus grandes capitales d'Europe.


Les illustrations in-folio dues au talent de Georges Pichard (1920-2003) en font une des plus belles versions illustrées de ce célèbre texte. C'est seulement à partir de 1977 (soit un an seulement avant les Mémoires d'une chanteuse Allemande et deux ans avant Trois filles de leur mère) que Georges Pichard se tourne presque exclusivement vers l'illustration érotique (pornographique dirons certains). Il avait commencé cependant plusieurs années auparavant avec la série des Paulette (1971-1984) et Blanche Epiphanie. Georges Pichard avait commencé dans la publicité pour le compte de l'agence Drager puis déssinateur d'humour il travailla de longues années pour Le Rire et Le Fou-Rire. Ses premières bandes-dessinées sont publiées dans Pilote, Charlie Mensuel et France Soir. L'un des principaux représentants de la bande dessinée pour adultes de son époque, Pichard aime surtout mettre en scène des femmes bien en chair aux prises avec l'adversité, comme Blanche Épiphanie, Ténébrax et Paulette sur des scénarios de Georges Wolinski. C'est cette série, publiée pendant des années dans les premières pages de Charlie Mensuel, qui le fait réellement connaître en France. Ce sera ensuite Caroline Choléra, et Marie-Gabrielle de Saint-Eutrope, dont le graphisme reste l'un des plus élaborés jamais entrepris par l'auteur. Son dessin est influencé par l'art nouveau, Robert Crumb et le marquis de Sade pour la thématique. (Source Wikipédia).


BEL EXEMPLAIRE DE CETTE ÉDITION TRÈS GRAND FORMAT AU TIRAGE LIMITÉ AVEC UNE ÉPREUVE SIGNÉE AUTOGRAPHE PAR L'ARTISTE.

TRÈS RECHERCHÉ.

VENDU

jeudi 6 octobre 2016

Les Petites Cousines de Pierre Mac Orlan illustrées par Léon Courbouleix (1934). Superbe curiosa. Rare tirage à 175 exemplaires sur vélin teinté. Bel exemplaire.

ANONYME [Pierre MAC ORLAN] [Illustrations par Léon COURBOULEIX]

PETITES COUSINES. Souvenirs érotiques d'un homme de qualité touchant les jolies petites cousines ... les bonnes à tout faire ... les femmes du monde et les belles filles de province.

Aux dépens d'un amateur, 1934

1 volume in-8 (24,5 x 19,5 cm), 92 pages, sous couverture de papier vert marbré à rabats imprimée (titre imprimé en ocre sur le premier plat uniquement), 10 illustrations hors-texte en couleurs (pochoirs), texte encadré d'un filet gras de couleur ocre. Quelques petits ornements imprimés de couleur ocre également. Joli fleuron de titre à caractère érotique. Très bel exemplaire, tel que paru.



ÉDITION BIBLIOPHILIQUE IMPRIMÉE A SEULEMENT 175 EXEMPLAIRES TOUS SUR PAPIER VÉLIN TEINTÉ.



Il s'agit d'une réédition d'un texte érotique de Pierre Mac Orlan publié pour la première fois en 1919. Elle est ornée d'illustrations en couleurs (photogravures) d'après les 10 eaux-fortes de Léon Courbouleix (édition Paul Cotinaud, 1933, tirage à 270 ex.).

Référence : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, n°2179.



Le texte, très libre, est à la hauteur de l'illustration.



"Marcelle, ma sœur, fut aussi mon inspiratrice. Je l'ai baisée ; à quinze ans j'ai eu son pucelage, comme j'eus le pucelage d'Alice et de quelques autres. Je devrais dire le double pucelage, car par une étrange perversion de nos sens, c'est dans le derrière de l'une et de l'autre de ces demoiselles que j'appris à jouir en homme. Jusqu'alors ma main m'avait suffi pour me donner la sensation vertigineuse qui accélérait les mouvements de mon poignet, m'obligeait à tendre le ventre en avant, pour voir jaillir la blanche ligueur dont je fus toujours étonnamment prolifique." (extrait)



BEL EXEMPLAIRE DE CE TIRAGE RARE. TRÈS BEAU CURIOSA.

VENDU

jeudi 29 septembre 2016

Curiosa : Le Bréviaire de l'Amour Expérimental du Docteur Guyot (1882), inventeur de l'expression « Spasme génésique ». Superbe exemplaire relié plein maroquin de l'époque, avec une photographie pornographique de l'époque ajoutée. Rare exemplaire sur papier de Chine.


Jules GUYOT (Docteur)

BRÉVIAIRE DE L'AMOUR EXPÉRIMENTAL  méditations sur le mariage selon la physiologie du genre humain par feu le Dr Jules Guyot, médecin de la Faculté de Paris, publié avec un discours préliminaire, une notice bibliographique et un lexique par les soins de MM. Georges Barral et Ch. Dufaure de la Prade. Edition Elzévirienne.

Paris, Marpon et Flammarion, et Librairie Physiologique, 1882 [achevé d'imprimer le 31 mai 1882 par Ch. Unsiger].

1 volume in-16 (12,5 x 8,5 cm) de 179-(1) pages.

Reliure plein maroquin rouge janséniste, gardes et doublures de papier chromolithographié à la manière des "Petits bréviaires" et autres "Paroissiens Romains" de l'époque, tête dorée (fine reliure de l'époque, non signée). Exemplaire à l'état proche du neuf. Intérieur comme neuf, sans rousseurs. Photographie originale pornographique de l'époque (1900) ajoutée postérieurement au verso de la justification du tirage.



ÉDITION ORIGINALE POSTHUME.

UN DES 50 EXEMPLAIRES SUR PAPIER DE CHINE, SEUL TIRAGE DE LUXE.

ÉPREUVE PHOTOGRAPHIQUE D’ÉPOQUE AJOUTÉE MONTRANT UNE « SCÈNE D'AMOUR EXPÉRIMENTAL » (Dimensions du cliché : 65 x 45 mm)


Voici le compte rendu qui en est fait dans les colonnes du Livre d'Octave Uzanne (livraison du 10 mai 1883) : « Ce n'est pas du meilleur moment des amours qu'il est parlé dans ces quelques pages, écrites naguère à l'usage d'un prince de la maison impériale et publiées aujourd'hui, pour la plus grande garantie des maris contre certaines infortunes, par deux amis de l'auteur. Aux hommes mariés M. le docteur Guyot donne le conseil, - il faut qu'on nous entende à demi-mot, - le conseil d'être et de demeurer amoureux. « Ne soyez pas trop réservés, leur dit-il, ce serait imprudence de votre part. La pratique de toutes les vertus et, en plus, la vertu, sont choses faciles pour la femme qui trouve, en son mari, un amant à la fois passionné et délicat. L'amour fait la famille ou la détruit ; par suite, il perd les nations ou assure leur grandeur. Il faut savoir aimer ; et prouver l'amour, c'est le faire éprouver. »
Se rappelle-t-on cette lettre de Falconet, dans laquelle Diderot a parlé de son amour pour Mlle Volland ? « Entre ses bras, ce n'est pas mon bonheur, c'est le sien que j'ai cherché ! » M. le docteur Jules Guyot ne connaissait sans doute pas cette jolie phrase, expression d'un amour profondément sincère. Quoi qu'il en soit, tous les conseils qu'il formule se pourraient résumer en un seul : Ne recherchez pas votre bonheur, mais celui de votre femme. F.G. [Octave Uzanne ?]

Ouvrage organisé en douze méditations précédées d'un Discours préliminaire à la manière de la Physiologie du goût de Brillat-Savarin, comme suit :  Le mariage selon la physiologie expérimentale - La manière d'habiter et de faire génération - L'appareil générateur du genre humain - Le spasme génésique chez l'homme et chez la femme - La théologie et la fonction génésique - Les intruments de l'amour expérimental - Règles à suivre dans l'art de faire l'amour - Les symphonies conjugales de l'amour - L'épouse incomprise et le mari battu - L'hygiène physique et morale de l'amour - La fécondation de l'épouse - Les devoirs physiologiques de l'époux. Suivi d'une Notice biographique sur le docteur Guyot et d'un Lexique.

« Lorsque l'appareil négatif (matrice) n'est pas éveillé, soit par le besoin naturel, soit par une stimulation artificielle, ou bien lorsqu'il vient d'éprouver le spasme génésique, tous les organes qui le constituent sont mous et tombants. Ils ne représentent qu'un ensemble de muqueuses rapprochées et sans consistance. Tout contact direct, même du clitoris, toute tentative de coït, y exerce une sensation pénible, une répulsion instinctive, un sentiment de dégoût et d'aversion. [...] » (extrait)


SUPERBE EXEMPLAIRE FINEMENT RELIÉ A L'EPOQUE A LA MANIÈRE D'UN PAROISSIEN ROMAIN ... QUI N'EN N'EST PAS UN !

TIRAGE RARE.

JOLIE ÉPREUVE PHOTOGRAPHIQUE D’ÉPOQUE « ILLUSTRATIVE »

Prix : 1.000 euros

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