Pierre ARETIN / Pietro ARETINO - André COLLOT, illustrateur
LA PUTAIN ERRANTE. Dialogue de Madelaine et Julie.
Paris, MCMXXX [1930]
1 volume in-8 (19 x 15,3 cm), 62-(1) pages, 11 gravures (sur 12) coloriées à la main par André Collot. 1 vignette dorée sur la page de titre et une autre en page 1. Filets gras et bouts de lignes dorés. En feuilles, sous couverture de papier fort crème avec titre imprimé or sur le plat supérieur. Sans emboîtage.
TIRAGE UNIQUE A 150 EXEMPLAIRES SUR JAPON NACRÉ.
La première édition française de ce texte érotique attribué à l'Arétin (1492-1556) date de 1760 (Lampsaque).
Cette édition moderne en reprend le texte avec de superbes pointes sèches d'André Collot coloriées à la main. La gavure manquante sera fournie à l'acquéreur en fichier image haute définition.
"Je ne sais pas comme tu la trouves, mais elle me paroit assez agréable : sa taille est assez haute et bien prise, elle est d’une grande blancheur, son enbonpoint n’a rien d’incommode, son visage et ses mains marquent la fraîcheur d’une jeune fille ; elle a de beaux yeux vifs, qu’elle sait rendre languissans comme elle veut. As tu vu sa gorge ? Ses tettons sont éloignés, ronds et toujours fermes ; elle est étroite de ceinture et large aux fesses, ses cuisses sont assez grosses, et sa peau est fort douce à toucher. Elle a les mottes de son affaire relevées avec de petits poils blonds ; et une de ses amies m’a assuré que son trou étoit toujours demeuré étroit et petit. Avec tout cela ses manières charment encore plus." (extrait)
"As tu jamais baisé femme avec femme ? Je ne crois pas que l’on ne le puisse que d’une façon. Les hommes se baisent aussi entre eux. Mais une femme le peut faire avec deux hommes en même temps, et non pas un homme avec deux femmes, et j’ai remarqué que quelque posture que j’ai tenue, j’ai toujours bien senti du plaisir, et en ai donné beaucoup à mes amis. Il me souvient encore comment je commençai d’apprendre. Du vivant de mon père, je couchais avec une tante, qui était veuve ; un jour qu’elle étoit allée à un bien de campagne avec ma mère, je demeurai seule au logis, et comme je voulus passer dans la chambre de mon cousin, je trouvai la porte fermée par dedans Je prêtai l’oreille pour savoir s’il y avoit quelqu’un avec lui, et d’abord j’aperçus derrière la tapisserie un trou qu’avoit fait le noeud d’un ais, et je vis le drôle assis ; il avoit les jambes ouvertes et étendues, et empoignant son membre se branloit tantôt vite, tantôt doucement, tantôt il y crachait dessus, ensuite je vis qu’il tomba a terre une matière blanche que je ne connaissais pas alors ; il étoil sans mouvement, et je m’imaginois bien que c’étoit un divertissement. Dans le moment j’allai raconter à ma soeur ce que j’avois vu. Elle avoit alors quinze a seize ans, et moi je n’en avois guère plus de onze, aussi elle en savoit plus que moi. Elle me dit que cette matière blanche était la semence, et qu’avec cela les hommes engrossoient les femmes ; et pour me mieux faire entendre la chose, elle, me mit la main au con et me frotta un peu dans l’endroit où elle, me dit que les hommes mettoient leur affaire. Ensuite nous allâmes à la chambre de mon cousin qui étoit sorti. Je me mis dans la posture où je l’avois vu ; et ma soeur leva sa colle et se mit entre mes cuisses, son affaire sur le mien, et en me frottant par dedans avec le doigt,j’appris comment les hommes font aux femmes." (extrait)
Référence : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, n°2275.
Bel exemplaire de ce petit curiosa rare, avec 11 gravures coloriées (sur 12).
Prix : 550 euros