Dominique VIVANT DENON
POINT DE LENDEMAIN. Conte par Vivant Denon.
Aux dépens d'un amateur, s.l.n.d. [vers 1935]
1 volume in-8 (19,5 x 14 cm), en feuilles, de 48 feuillets non chiffrés, couverture rempliée en papier crème imprimée en rouge. Très bon état. Quelques rousseurs. Beau papier. Illustrations en couleurs.
Edition publiée vers 1935 d'après Dutel. Elle est ornée de 12 délicates illustrations coloriées au pochoir dont un frontispice et une vignette de titre, par Léo Fontan.
Le tirage est mentionné au dernier feuillet. 4 exemplaires de collaborateurs sur Japon, 216 exemplaires sur vélin de Rives dont 16 hors compte. Celui-ci porte le n°200.
UN DES 200 EX. SUR VÉLIN DE RIVES.
Point de lendemain est un court roman de Vivant Denon (deux versions : l'une en 1777, l'autre en 1812). Les premières aventures amoureuses d'un jeune homme ignorant tout des subtilités du monde aristocratique sont ici racontées. Quand il se rend à l'Opéra, il n'y arrive pas en retard comme il se doit, croyant ingénument y aller pour assister à une représentation, quand personne n'y vient que pour observer, s'informer des nouvelles, entreprendre quelque discussion dans le monde : certainement pas pour voir un spectacle. S'étonnant de tout, le narrateur (qui endosse le personnage du héros) est manipulé par la comtesse de ..., bien plus au fait que lui du code implicite du libertinage, et influencée par tout ce qui l'entoure : décors ou ameublement érotiques et luxuriants, ambiance d'alcôve, jardins à l'écart et pièces secrètes.
En effet tout au long de ce récit les personnages ont des rôles bien définis par Mme de T... C'est une femme qui sait manipuler parfaitement les hommes et obtenir d'eux ce qu'elle désire. Le narrateur, si naïf qu'il soit, subit un changement à la fin du conte. Après sa délicieuse nuit avec Mme de T..., il apprend qu'il n'était qu'un leurre, qu'il n'a été invité chez M. de T... que pour faire croire qu'il était l'amant de sa femme. Le marquis, l'amant "officiel" de Mme de T... le remercie donc de son dévouement à faire croire cela: il va pouvoir être bien reçu chez le mari de son amante. Le marquis est persuadé de la fidélité de sa maîtresse. S'ensuit un moment extrêmement ironique, puisque le narrateur sait bien que ce n'est qu'un mensonge. Les rôles sont donc redistribués. Cela illustre bien évidemment la maîtrise de Mme de T... sur les hommes: grâce à elle, personne ne perd la face. Elle garde son semblant de "décence" et aucun des trois hommes n'est humilié. Le mari est heureux de persifler le faux amant, le marquis se satisfait d'être si bien reçu chez le mari de sa maîtresse, et le jeune narrateur, enchanté de sa nuit avec Mme de T. Cette dernière est la grande gagnante de ce petit jeu libertin: en plus d'une nuit d'amour avec un jeune homme, elle est certaine que le narrateur ne dévoilera à personne l’infidélité faite au marquis, puisque le narrateur est lui-même coupable d'infidélité à l'égard de sa maîtresse, la comtesse de... (Source : Wikipédia)
Référence : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, n°2235.
TRÈS BON EXEMPLAIRE, TEL QUE PARU.
VENDU