vendredi 30 mai 2014

Les Mémoires de Joséphine Baker (1927), la négresse sauvage de l'occident. Edition originale tirée à 300 ex. sur pur fil Lafuma. Bel exemplaire.



Joséphine BAKER - Paul COLIN, illustrateur

LES MÉMOIRES DE JOSÉPHINE BAKER. Recueillis et adaptés par Marcel Sauvage. Avec 30 dessins inédits de Paul Colin.

Kra éditeur, Paris, s.d. (1927)

1 volume in-8 (20,5 cm x 20 cm), broché, couverture illustrée d'un dessin de Paul Colin. 187-(1) pages. 30 dessins au trait en noir dans le texte. Frontispice aquarellé. Exemplaire à grandes marges latérales. Quelques  rousseurs dans les marges. Très frais.

ÉDITION ORIGINALE.

UN DES 300 EXEMPLAIRES SUR PUR FIL LAFUMA.


"Pourquoi je suis devenue danseuse ? Parce que je suis née dans une ville froide, parce que j'ai eu très froid durant toute mon enfance, parce que j'ai toujours désiré danser au théâtre. A Saint-Louis, chez ma mère, j'avais organisé un petit théâtre dans la cave. Je n'avais pas encore dix ans." (extrait)

Joséphine Baker, née Freda Josephine McDonald le 3 juin 1906 à Saint-Louis (Missouri) et morte le 12 avril 1975 dans le 13e arrondissement de Paris, est une chanteuse, danseuse et meneuse de revue. D'origine métissée afro-américaine et amérindienne des Appalaches, elle est souvent considérée comme la première star noire. Elle prend la nationalité française en 1937 et, pendant la Seconde Guerre mondiale, joue un rôle important dans la résistance à l'occupant. Elle utilisera ensuite sa grande popularité dans la lutte contre le racisme, et pour l'émancipation des Noirs, en particulier en soutenant le Mouvement des droits civiques de Martin Luther King. Le 25 septembre 1925, le Berengaria, bateau sur lequel Joséphine Baker a effectué la traversée, arrive au port de Cherbourg. Le temps de se rendre à Paris et, très vite, les répétitions commencent. Le 2 octobre 1925, elle passe en première partie dans la Revue nègre au Théâtre des Champs-Élysées. Vêtue d'un simple pagne de bananes, elle danse sur un rythme de charleston — musique alors encore inconnue en Europe — l'interprétation d'un tableau baptisé La Danse sauvage. Le scandale fait rapidement place à l'engouement général. Elle devient l'égérie des cubistes qui vénèrent son style et ses formes, et suscite l'enthousiasme des Parisiens pour le jazz et les musiques noires. À cette époque, elle rencontre Georges Simenon, engagé comme secrétaire. Le succès réservé à Joséphine Baker, la Revue nègre s'inscrit dans la « vision bienveillante et condescendante envers les Noirs (ou les colonisés en général) » des Français des Années folles, « qui a succédé dans certains discours à celle de la peur du sauvage, plus caractéristique de la Belle Époque », selon Sophie Jacotot. Il est cependant juste d'affirmer que ce personnage de la sauvageonne, aussi réducteur soit-il, a permis de faire de Joséphine Baker la pionnière de ce qui est qualifié par certains comme une Renaissance Nègre basée sur un mélange de jazz, de dadaïsme, d'art nègre et de cubisme. Après une tournée en Europe, Joséphine Baker mène la revue des Folies Bergère de 1927 accompagnée d'un léopard, dont l'humeur fantasque terrorise l'orchestre et fait frémir le public. En 1927, la jeune star se lance dans la chanson. En 1931, elle remporte un succès inoubliable avec la chanson J'ai deux amours composée par Vincent Scotto. (source Wikipédia)

Ces Mémoires publiés en juillet 1927 paraissent à l'apogée de sa carrière de danseuse. Elle n'avait alors guère plus de 20 ans.

BEL EXEMPLAIRE, TEL QUE PARU.

VENDU


mercredi 21 mai 2014

Les perversions discrètes de la bourgeoisie par Xavier de La Motte, illustrées de plus de 100 dessins par Tony Bastos (1973). Superbe illustré moderne érotique ... album de toutes les perversités !



Xavier de LA MOTTE [pseudonyme] - Tony Bastos [Stanley BOWMAN]

LES PERVERSIONS DISCRÈTES DE LA BOURGEOISIE. Illustrations : TONY BASTOS [pseudonyme].

Mondial's Diffusion, Xavier de La Motte, Paris, 1973

1 volume in-4 (24,5 x 17,5 cm), broché, couverture de papier maroquiné noir imprimée or sur le premier plat et argent au dos, vignette en couleur 12,5 x 9,5 cm contrecollée sur le premier plat. 102 illustrations en noir au trait pleine page et une vignette de titre.

TIRAGE UNIQUE.

103 ILLUSTRATIONS PLEINE PAGE DONT 1 EN COULEUR SUR LA COUVERTURE, LES AUTRES EN NOIR.


"Ce livre n'est pas un roman. C'est la confession sincère d'un enfant torturé par le vice, et que la virilité marqua pour toujours du signe de la volupté. Si la franchise de ces écrits paraît à certains trop brutale, c'est qu'ils n'en auront pas compris le véritable sens. Le désir n'est pas une chose honteuse : mieux vaut suivre, au grand jour, le chemin de ses aspirations secrètes que de les réprimer avec une honte maladive, pour les faire finalement éclore dans l'ombre de l'hypocrisie." (préface).


Si l'auteur-éditeur Xavier de La Motte s'avère une supercherie, tout comme l'illustrateur Tony Bastos, au pseudonyme trop évident, il apparaît que la maison d'édition Mondial's Diffusion a donné plusieurs titres la même année et dans le même genre érotico-pornographique illustré : Sévices compris (1973), Carotte mécanique (1973), Les Chatrines ou les Jumelles incestueuses (1973), Rose, sang et pines ou les perversions d'outre-tombe (1973), Partouze à Schafouze (1973). On ne trouve plus rien concernant cette maison d'édition dans les années suivantes. On cite pour ces ouvrages le nom d'auteur : Stanley Bowman (scénario et dessins) et aussi le nom de Alan Newman. On ne sait rien de ces deux personnes. Ce qui est certain c'est que le dessin de couverture de Carotte mécanique est tout à fait semblable de style à ceux des Perversions discrètes de la bourgeoisie (1973). Stanley Bowman et Tony Bastos ne formant qu'une seule et même personne. L'un comme l'autre étant un pseudonyme.


Paru trop tardivement pour être intégré au Dictionnaire des ouvrages érotiques parus clandestinement en française entre 1920 et 1970 de Jean-Pierre Dutel, on ne trouve pour ainsi dire référence de cet ouvrage nulle part.


On doit insister sur l'importance de l'illustration et sa qualité : Plus de 100 illustrations 16 x 12 cm au trait imprimée en noir (il doit s'agir de dessin à l'encre reproduits en photogravure offset), d'une qualité de trait uniforme et remarquable par la composition des scènes et le style qui s'en dégage. On ne sait pas qui se cache derrière le pseudonyme de Tony Bastos mais il s'agit de toute évidence d'un artiste de talent qui a produit ici pour l'occasion une gigantesque suite formant fresque érotique à la manière des graveurs sur bois de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle.


Le texte, quand à lui, donné à Xavier de La Motte, pseudonyme resté insondable, il n'est pas à négliger. Fort bien écrit et conséquent, il n'est pas à classer parmi les textes mineurs du genre.


Ce volume publié en 1973 mérite la reconnaissance d'un public averti et nous ne manquons pas ici de défendre une oeuvre d'artiste passée pour ainsi dire inaperçue dans le paysage des amateurs de curiosa modernes illustrés.

BEL EXEMPLAIRE, TEL QUE PARU.

Prix : 250 euros


mardi 20 mai 2014

Emmanuelle (1959). Véritable édition originale publiée clandestinement par Eric Losfeld et imprimée à 1.000 exemplaires seulement.




[Louis-Jacques Rollet-Andriane, époux d'Emmanuelle ARSAN de son nom d'épouse Marayat Rollet-Andriane]

EMMANUELLE. Première partie "La Leçon d'Homme".

Sans lieu, sans nom, sans date [Paris, Eric Losfeld, 1959]

1 volume in-8 (20 x 14,5 cm), broché, 308 pages, 1 feuillet blanc et 1 feuillet d'annonce pour Emmanuelle, deuxième partie "L'anti-vierge", à paraître. Couverture rempliée bleue pâle imprimée en noir et rouge sur le premier plat et en noir en long au dos. Couverture légèrement défraîchie, intérieur frais, coupé. Notre exemplaire est bien complet des deux faux-titre, celui imprimé tout en noir et celui imprimé tout en rouge avec pour seule indication : EMMANUELLE.

ÉDITION ORIGINALE TIRÉE A 1.000 EXEMPLAIRES.



Dutel écrit : "Edition originale de cette première partie intitulée La Leçon d'Homme, publiée par Eric Losfeld en 1959 (et non pas en 1956 comme il le dit dans ses Mémoires). " ... Je n'ai donc pas fait, même à titre posthume, grief à Eric Losfeld d'avoir tiré de son imagination ses amusants Mémoires. S'il a daté de 1956 la première édition (sans nom d'auteur) d'Emmanuelle, c'est sans doute parce que l'exactitude en toute chose l'ennuyait. En réalité, cette première édition qu'il se plaisait à appeler clandestine remonte à 1959. L'Anti-Vierge a paru l'année suivante." Lettre inédite de l'auteur à Tanguy L'Aminot, le 19 mai 2000. Les deux parties composaient à l'origine un même manuscrit, malheureusement scindé en deux pour des raisons éditoriales. L'auteur de ce texte qui conte l'initiation d'une jeune femme à un nouveau mode de pensée et de vie, dédié au seul plaisir du sexe, mais intense et continuel, et que le septième art a rendu mondialement célèbre (avec Sylvia Kristel dans le rôle titre), est Louis-Jacques Rollet-Andrianne, le mari de Marayat (Emmanuelle), qui fut diplomate, membre de la représentation française à l'UNESCO, après avoir été un certain temps en poste à Bangkok. André Breton signale le roman en première page de la revue Arts, André Pieyre de Mandiargues écrit un article élogieux dans la Nouvelle Revue Française, dans lequel il signale l'originalité de l'auteur par rapport à ceux qui ont abordé ce thème de l'érotisme : "Sa conception de l'érotisme est optimiste, radieuse, rayonnante, à l'image d'un édifice affirmant la gloire de l'homme dégagé de la glèbe et des servitudes anciennes." Emmanuelle est reconnu d'emblée comme l'un des grands livres érotiques du siècle. Emmanuelle fut immortalisée par les photographies de Théo Lesoualc'h et de Pierre Molinier."

"Losfeld eut à la fois la chance et la malchance d’être l’éditeur de "Emmanuelle". Chance, car quand un diplomate désira raconter les récits de ses rapports pour le moins libres avec sa femme eurasienne, il eut l’idée charmante de faire attribuer ce récit à son épouse sous le pseudonyme de Emmanuelle Arsan. Cette magnifique histoire d’amour très troublante fut immédiatement interdite, Losfeld une nouvelle fois condamné à de la prison et à une forte amende. Néanmoins ce livre se vendit, sous le manteau, en millier d’exemplaires, voire dizaine de milliers. Comme sa vente était interdite, elle ne pouvait se faire qu’illégalement et en cash." ('Francis Leroi, '70, années érotiques", éditions La Musardine, 1999).

Ouvrage condamné pour le première fois le 10 mai 1960.

Bien que le tirage ne soit pas mentionné, il a été imprimé 1.000 exemplaires sur vélin (pur fil) par Jean-Marie Monnerie à Viry-Châtillon. En 1968 Losfeld a publié une édition officielle dont le tirage comporte 50 ex. de tête sur vergé d'Arches et qui est souvent prise, à tort, pour l'édition originale (Dutel).

Références : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, n°1470 ; Pia, 415.

TRÈS BON EXEMPLAIRE DE CE GRAND CLASSIQUE DE L’ÉROTISME DU XXe SIÈCLE.

VENDU

lundi 19 mai 2014

Nana par Emile Zola (1880). Le roman de la basse prostitution parisienne sous le second Empire. Bel exemplaire des tout premiers mille de cet immense succès littéraire qui fut également un scandale retentissant.



Emile ZOLA

NANA.

Paris, G. Charpentier, 1880

1 volume in-18 (193 x 125 mm), (3)-524 pages.

Reliure demi-chagrin rouge vif, dos à nerfs, auteur et titre dorés, relié sur brochure, sans les couvertures jaunes imprimés (reliure de l'époque). Mention de sixième édition sur le titre.

ÉDITION ORIGINALE SUR PAPIER D’ÉDITION AVEC MENTION DE SIXIÈME ÉDITION.

En janvier 1880, Zola sort épuisé de la rédaction de Nana, dont la publication en feuilleton dans Le Voltaire s’achève le 5 février. L’année qui commence ne laissera guère de répit à l’écrivain car elle abonde en batailles et en douleurs, notamment la mort de son ami Flaubert, puis de sa mère. Zola est pourtant présent sur tous les fronts de la vie littéraire et politique : il doit répondre aux polémiques contre Nana et contre le naturalisme en général, qui vont jusqu’aux menaces judiciaires.

Dès le premier jour de sa sortie en librairie, le 14 février 1880, Nana connut un succès considérable. C'est le neuvième titre de la série les Rougon-Macquart, traitant du thème de la prostitution féminine à travers le parcours d’une lorette puis cocotte dont les charmes ont affolé les plus hauts dignitaires du Second Empire. Le récit est présenté comme la suite de L'Assommoir.

L’histoire commence en 1868 et dépeint deux catégories sociales symboliques, celles des courtisanes et celles des noceurs. Zola, chef de file du mouvement naturaliste, montre la société telle qu’elle était mais choisit aussi ce sujet scandaleux car il fait vendre, 55 000 exemplaires du texte de Charpentier étant vendus dès le premier jour de sa publication.

Le personnage de Nana a surtout été inspiré à Zola par Blanche d'Antigny mais le romancier y a aussi mis des éléments de Valtesse de La Bigne, Delphine de Lizy, Anna Deslions, Hortense Schneider et Cora Pearl dont il a étudié la vie.

Née en 1852 dans la misère du monde ouvrier, Nana est la fille de Gervaise et de Coupeau dont l’histoire est narrée dans L'Assommoir. Le début du roman la montre dans la gêne, manquant d’argent pour élever son fils Louiset qu’elle a eu à l’âge de seize ans d'un père inconnu, elle se prostitue, faisant des passes pour arrondir ses fins de mois. Ceci ne l’empêche pas d’habiter un riche appartement où l’un de ses amants, un riche marchand de Moscou, l’a installée. Son ascension commence avec un rôle de Vénus qu’elle interprète dans un théâtre parisien : elle ne sait ni parler ni chanter, mais son déhanchement affole tous les hommes, qui rêvent de la posséder. C’est le cas notamment de Muffat, haut dignitaire de l’Empire, pourtant homme chaste et d’une grande piété, que Nana ruine et humilie tout au long du roman. Muffat n’est pas la seule de ses victimes : d’autres sont conduits à la ruine, en particulier Steiner, se suicident (Georges Hugon, Vandeuvres), volent (Philippe Hugon), deviennent des escrocs (Vandeuvres). Elle se met néanmoins un moment en ménage avec un homme qu’elle aime, le comédien Fontan, un homme violent qui finit par la battre, la tromper et la mettre à la porte. Elle se met alors à côtoyer la prostituée Satin, avec qui elle entretiendra une liaison (Satin s'installera chez elle, dans l'hôtel acheté par le Comte Muffat pour Nana). Après avoir épuisé toutes ses économies, elle acceptera la manne financière proposée par Muffat qui désire par-dessus tout en faire sa maîtresse. Cette liaison le mènera au bouleversement total de son être, de ses convictions dévotes, son comportement probe et ses principes intègres, il s’abaissera à une humiliation inhumaine et une complaisance révoltante, contraint d’accepter les moindres caprices de Nana qui lui fait subir les pires infamies jusqu’à lui faire accepter la foule d’amants qu’elle fréquente (n'oublions pas Satin : même si Nana se borne à dire que « cela ne compte pas », elle représente l'humiliation suprême pour Muffat, puisque les deux femmes méprisent les hommes en s'en moquant ; un soir, Nana renvoie même Muffat sur ordre de Satin), alors qu’il n’exigeait d’elle que fidélité en échange de la fortune et de l’honneur qu’il lui sacrifie. Nana atteint le sommet de sa gloire lors d’un grand prix hippique auquel assistent Napoléon III et le tout-Paris, remporté par une pouliche qui porte son nom. Tout l’hippodrome crie « Nana », dans un délire tournant à la frénésie. Puis, après avoir peu à peu rejeté tous ses amants, elle quitte Paris, sans doute pour la Russie. Plus personne ne sait rien d’elle, jusqu’au moment où elle regagne la capitale. Atteinte de la petite vérole par l'intermédiaire de son fils, Nana meurt peu de temps après à 19 ans, Vénus est alors dévisagée et entourée de personnalités du théâtre, au moment où l’Empire déclare la guerre à la Prusse. (notice Wikipédia).

Notre exemplaire porte la mention de "sixième édition" sur la page de titre. Si l'on se réfère aux exemplaires rencontrés, on arrive pendant l'année 1880 au moins jusqu'à la 89e édition ! Notre exemplaire fait donc partie des tout premiers mille vendus. Le papier est fin, bien blanc et sans rousseurs. La reliure est sobre et très bien conservée.

BEL EXEMPLAIRE.

VENDU


mercredi 14 mai 2014

Curiosa : La Guirlande à Margot ou Le Nouveau Bordel des Muses (1924). Poésies érotiques. Tapuscrit inédit avec corrections autographes par Henri Courmont. Pièce unique.



HENRI COURMONT

LA GUIRLANDE A MARGOT OU LE NOUVEAU BORDEL DES MUSES du Sieur Hector de Virmont, gentilhomme picard.

A [Paris] Grattepanche, chez l'auteur, à l'enseigne [du Taureau courronné de lierre] de la Pique [1924]

1 cahier petit in-4 (21 x 16 cm environ), cousu sur fil de coton rouge, couverture de papier marron, 25 feuillets (imprimés/écrits au recto seulement). Bon état, complet. Ratures, corrections. Texte dactylographié avec corrections manuscrites à la plume et au crayon.

TAPUSCRIT INÉDIT AVEC CORRECTIONS AUTOGRAPHES DE L'AUTEUR.

Ce tapuscrit inédit fait sur le modèle des anciens rimeurs du XVIe et XVIIe siècle par Henri Courmont sous le pseudonyme du Sieur Hector de Virmont, contient un peu plus d'une quinzaine de pièces en vers, sonnets, stances, envois, etc, toutes libres dans le goût de Villon, Maynard, Le Petit, des Perriers, etc.

Le volume s'ouvrage sur une dédicace tapuscrite "A Claude Le Petit, qui, premier, tint le Bordel des Muses, en la personne de, Charles Théophile Feret, poète normand, je dédie ces vers. H. V.".

"Hector aux reins puissants, race de Picardie
Insigne culeteur des nonnains de Vénus,
Qui de la vêpre à l'aube ayant sept chas foutus
Tiens encore en couillons sève de Poésie,

Qui, d'un vers mieux bandé que Sire Braquemard,
Comme Priape fait les pillards de prémices,
Rosse entoulés et tant bien les compisses,
Qu'ils ne sont plus que merde aux pied du tribard,

Avant que de meler des lys à mes guirlandes
Dans le sacré bordel de mon Gap-aux-lavandes,
Comme toi j'ai foutu, comme toi les putains,

Dans ma droite la lyre et le phalle en senestre
J'ai moqué comme toi puants et puritains
Et n'ai-je pas, premier, couvert la muse alpestre ?

On joint un exemplaire de :

LES QUINZE SONNETS SAINT-MARTIN rimés par Henri Courmont, picard et dédiés aux bons pions et ivrognes de ce temps.

Ils se trouvent à Paris chez Ch. Courmont et Compagnie, à l'enseigne du taureau couronné de lierre. 1924.

1 plaquette petit in-4 (21 x 15 cm), broché, non paginé. Bois gravés. Tirage à 333 exemplaires. Celui-ci sur vergé d'Arches.

Le tapuscrit que nous présentons devait paraître dans les mêmes conditions chez le même éditeur imprimeur (frère de l'auteur ?). Ce volume n'a à priori jamais paru.

BON EXEMPLAIRE DE CE TAPUSCRIT INÉDIT DE POÉSIES LIBRES A LA FAÇON DES ANCIENS POÈTES.

PIÈCE UNIQUE.

Prix : 600 euros

lundi 12 mai 2014

Curiosa & Pornographie 1900 : Odor di femina, amours naturalistes par Edmond Dumoulin (vers 1900). Rare édition ancienne clandestine publiée à Paris par Gaucher. Photographie ancienne érotico-champêtre jointe.



E. D. [Edmond DUMOULIN]

ODOR DI FEMINA. Amours naturalistes par E. D., auteur de "Jupes retroussées".

G. Lebaucher, Libraire-Editeur, Montréal (Canada), s.d. (Paris, E. Gaucher, vers 1900-1904)

1 volume in-8 (163 x 112 mm), broché, 161-(1) pages. Titre imprimé en rouge et noir avec une vignette (faune jouant de la flûte). Couverture en papier de couleur vert d'eau imitation peau de crocodile. Quelques petites déchirures sans gravité en bordure de couverture, dos intact (premier plat imprimé en noir et dos avec titre imprimé en noir en long). Très bon état, exemplaire frais.

NOUVELLE ÉDITION.

Edition imprimée, sur papier vergé The Conqueror à pontuseaux verticaux, et publiée à Paris entre 1900 et 1904 par E. Gaucher. Gaucher utilisait ces papiers de couverture autour de 1902. E.D. sont les initiales d'Edmond Dumoulin. (Dutel)

La notice de L'Enfer de la Bibliothèque Nationale nous donne les précisions suivantes : E. D. a publié des écrits libres, jusque vers 1900, chez H.rsch [Hirsch], chez D.r.n.g. [Duringe], chez Mme R.b.r.t. [Robert], et chez d'autres ... Ces ouvrages ont été établi à Paris. Ce G...ch [Gaucher] a surtout produit des contrefaçons, néanmoins il a édité un petit nombre d’ouvrages originaux. (Dutel)

La première édition de ce texte pornographique date de 1890 (Amsterdam, A. Brancart) d'après Dutel. Edition rarissime. On ne compte pas moins de 8 éditions différentes de cet ouvrage entre 1890 et 1919, toutes rares.

Référence : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1880 et 1920, n°619 ; Perceau, 106-3, Pia, Livres de l'Enfer, 929, BnF, Enfer, 175.

« Après avoir exploré les salons et les boudoirs parisiens, l'auteur nous fait suivre son héros, dégoûté de tout ce fatras, dans les fermes et les chaumières, où, avec femmes et filles, il se livre aux doux jeux de l'amour et il ne craint pas d'affirmer la supériorité de ces robustes natures, qui ont conservé leur véritable odor di femina, sur les tendresses et les agenouillées, qui tout en empoisonnant l'Ylang-Ylang ou l'Opoponax font l'amour par métier, comme ses héroïnes le font par goût. » (Dutel, n°614).

« Le narrateur, las des femmes à la mode de Paris, s'en va à la campagne goûter à des amours plus nature, retrouver chez les fermières, fâneuses, moissonneuses, vendangeuses, toutes les odeurs inhérentes à leur sexe, la véritable odor di femina. Colette, Madelon, Janine la Roussote, Suzanne, Rose se succèdent dans ces élans campagnards » (préface de la réédition par La Musardine, 2001).


ON JOINT : 

1 tirage photographique (papier citraté), vers 1900, dimensions 70 x 80 mm environ, monté double-vue pour vision en relief (vue stéréoscopique). Scène érotique champêtre (Chasse gardée). Voir photo ci-dessus. Bon contraste.

BON EXEMPLAIRE DE CE RARE TIRAGE CLANDESTIN 1900.

VENDU

dimanche 11 mai 2014

La légende de Béguinette par René Préjelan (1903). Un des 10 exemplaires sur papier de Chine avec dessin original. Superbe exemplaire de ce livre illustré 1900 dans la lignée des Forain, Caran d'Ache, Gerbault et autres Ferdinand Bac.



René PRÉJELAN

LA LEGENDE DE BEGUINETTE. Préface de Pierre Veber.

Paris, H. Simonis, 1903

1 volume grand in-8 (26,5 x 17 cm) de (3)-3 pages chiffrées de texte (préface) et environ 100 feuillets non chiffrés de dessins reproduis en noir et légendés. Certains feuillets ont un petit dessin imprimé au verso (comme une remarque en quelque sorte).

Cartonnage bradel plein papier à lignes verticales rouge, or et violine, dos muet, doublures et gardes de papier japonais rouge, relié sur brichure, non rogné, les deux plats de couverture conservés en très bon état (premier plat illustré en couleurs), dessin original à la mine de plomb et au crayon de couleurs orange sur un feuillet blanc du début (reliure neuve). Excellent état. Quelques faibles rousseurs aux feuillets de titre et préface, sinon papier de chine immaculé pour la presque totalité du volume.

ÉDITION ORIGINALE.

Il a été tiré de cet ouvrage 20 exemplaires sur papier du Japon et 10 exemplaires sur papier de Chine, chacun de ces exemplaires contient un croquis original de l'auteur. Les exemplaires sur papier de Chine ont été souscrits par la librairie Melet Galerie Vivienne, Paris.


















CELUI-CI UN DES 10 EXEMPLAIRES SUR PAPIER DE CHINE, AVEC UN DESSIN ORIGINAL SIGNÉ ET DATÉ JUILLET 1903.

Ce livre illustré est l'emblème même d'une finesse rosse et charmante époque 1900 s'il en est ! Qui est Béguinette ? "Béguinette est la dernière venue parmi ces jeunes personnes (...) Et quand on voudra écrire l'histoire de la parisienne de ce temps, il faudra passer en revue l'exquise Grisette-Colombine de Willette, la "petite poison" de Forain, l'hystérique de Bac, la mondaine de Caran d'Ache, la théâtreuse de Guillaume, la bonne fille de Gerbault et enfin la Béguinette de Préjelan. (...) Elle excelle dans l'art féminin de faire souffrir les vieux messieurs trop jeunes, ou les jeunes messieurs déjà vieux ; elle a compris que sa véritable carrière était l'amour, et que pour y réussir il importait de ne pouvoir aimer. Elle a médité cette maxime profonde : "Qu'est-ce qu'une femme désintéressée ? C'est la maîtresse d'un homme intéressé !" Elle a donc résolu de n'être point cette femme-là, car a dit Verlaine : "Il faut n'être pas dupe en ce farceur de monde..."

L'auteur de la préface poursuit : "L'égoïsme et la cruauté, chez les hommes, sont horribles ; mais qu'ils sont charmants chez les femmes ! sans doute parce que, chez elles, ces défauts ne sont gâtés ni aggravés par le raisonnement ; ils ont la grâce des jolis instincts libres. (...) Béguinette était trottin (...) Béguinette arrive tout d'un coup à la fortune ; elle garde de son passé une confuse rancune contre la société (...) Et c'est sans doute par antiphrase qu'on lui a donné ce surnom de Béguinette ; personne ne fut moins capable du béguin, cette jolie surprise des sens. Béguinette n'est pas très sensuelle ; elle n'en est que plus dangereuse. Cette petite créature pratique est une fausse voluptueuse comme elle est une fausse maigre ; elle n'a point de désirs ; elle n'a que des curiosités. (...)"

L'ouvrage se poursuit par une suite de 13 dessins légendés titrés : LA LÉGENDE DE BÉGUINETTE. Béguinette s'ennuyait ... de jouer avec les vieux messieurs et les jeunes amants ... madame la mort vint la prendre ... l'âme de Béguinette s'envole vers le bleu du Paradis ... mais au jugement le bon dieu enjôlé par ses charmes prend peur qu'elle ne débauche ses saints ... en route pour les enfers ... Satan la reçoit à bras ouverts ... Béguinette devint Madame Satan ... Hélas Madame Satan ne fut pas plus fidèle que ne l'avait été Mademoiselle Béguinette ! ... Satan la renvoie ...sur Terre ! Reine exquise de jeunesse et de charme, elle suit son chemin fleuri de désirs et de roses. Son châtiment : ni Dieu ni Diable ne t'ont punie ; la vie se chargera de ce soin et te donnera ton enfer : TU VIEILLIRAS.

La suite des dessins montre Béguinette dans tous ses états.

Ce petit livre entièrement illustré est une petite perle savoureuse en pays de bibliophilie. L'exemplaire proposé ici, un des rares exemplaires sur papier de Chine, est un met délicat pour palais difficiles es sciences amoureuses. Relié de couleurs chatoyantes à la façon d'un bonbon sucré ou d'un paquet cadeau offert au plaisir et à la fête.

SUPERBE EXEMPLAIRE.

Prix : 950 euros

samedi 10 mai 2014

De la virilité, des causes de son déclin prématuré ... l'onanisme ! (ou les affres de la masturbation) ... 1848. Ouvrage peu commun.



Dr. J. L. CURTIS

DE LA VIRILITÉ ; DES CAUSES DE SON DÉCLIN PRÉMATURÉ, et instructions pour en obtenir le parfait rétablissement ; adressé à toutes les personnes qui souffrent, par suite de leurs excès, d'habitudes solitaires ou de la contagion ; suivi de remarques sur le traitement de la Syphilis, de la Gonorrhée et de la Blennorrhagie ; illustré par des observations, etc. Par J. L.Curtis et Compagnie, médecins consultants. Trente-huitième édition.

A Paris, chez Charpentier, Libraire, Palais-National, Galerie d'Orléans, 1848

1 volume in-12 (15,5 x 11 cm), broché, 175 pages. 2 planches avec 15 figures (voir photos). Brochage faible, papier épais de qualité, quelques rousseurs et quelques usures à la couverture, sinon bon exemplaire. Complet.


NOUVELLE ÉDITION.


Ce volume a connu un succès incroyable à l'époque avec plus de 70.000 exemplaires vendus à la date de 1848 d'après un feuillet inséré dans l'ouvrage et qui sert à empêcher les contrefaçons.

Cet ouvrage traite de l'onanisme et de ses funestes suites ... autrement dit des affres de la masturbation chez l'homme lorsqu'elle est pratiquée avec excès ... le portrait de celui qui se livre aux caresses solitaires de manière excessive n'est pas beau à voir !

Malgré le nombre important d'exemplaires vendus, cet ouvrage se trouve aujourd'hui difficilement.

BON EXEMPLAIRE.

VENDU

vendredi 9 mai 2014

Roman pornographique clandestin (années 1960) édité par Georges Roque : Ma nièce, Sylvie par Françoise Mosett. Exemplaire à l'état neuf, non coupé, tel que paru. Peu commun.



Françoise MOSETT

MA NIECE, SYLVIE ...

Collection "BRANDONS", Anvers, s. d. (vers 1965), s. n. (Georges Roques)

1 volume in-8 (19 x 12 cm), broché, 158 pages, couverture en papier jaune imprimée en noir avec filet d'encadrement. Etat neuf, non coupé (jamais lu). Imprimé sur papier bois, non cassant, légèrement teinté. Quelques légères rousseurs sur les tranches et sur la couverture.

ÉDITION ORIGINALE.

Volume classé parmi les "Romans débiles et vulgaires sur les thèmes les plus variés, tous publiés par Georges Roques (Groupe I)" par Dutel.

Référence : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, n°1872. Volume publié au milieu des années 1960 d'après Dutel malgré un dépôt légal fantaisiste daté du 2ème trim. 1958.

"Se prosternant derrière son amie, elle commença à lui lécher le trou de balle. Tantôt sa langue errait librement autour de l’œillet froncé, tantôt elle s'enfonçait dans l'anus en un vas-et-vient rapide. [...] -Oh ! vous savez, quand les bites raides sortent des braguettes ouvertes et que les jupes sont retroussées sur les cuisses écartées, la notion de vulgarité perd une bonne partie de son sens. Il vaut mieux parler alors d'obscénité. C'est tout autre chose. Ça devient excitant. [...]." (extrait)

BEL EXEMPLAIRE, TEL QUE PARU, POUR CE CLANDESTIN PORNOGRAPHIQUE PEU COMMUN.

Prix : 80 euros

Roman pornographique clandestin (années 1960) édité par Georges Roque : Les Minettes par Edith Suss. Exemplaire à l'état neuf, non coupé, tel que paru. Peu commun.



Edith SUSS

LES MINETTES

Eden Collection, s. d. (vers 1965), s. n. (Georges Roques)

1 volume in-8 (19 x 12 cm), broché, 157 pages, couverture en papier gris imprimée en noir avec filet d'encadrement. Etat neuf, non coupé (jamais lu). Imprimé sur papier bois, non cassant, légèrement teinté.

ÉDITION ORIGINALE.

Volume classé parmi les "Romans dyonisiaques et sans perversité, d'une écriture simple, tous publiés par Georges Roques (Groupe E)" par Dutel.

Référence : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, n°1990. Volume publié au milieu des années 1960 d'après Dutel.

"Jamais lasse de caresses, Marie continuait alors de se payer sur moi de toutes ses envies, de toutes ses fantaisies. La passion la gagnait et elle devenait de plus en plus cochonne. Elle me demandait chaque fois d'uriner et dès que j'avais fini, elle m'essuyait d'une langue experte en se plaignant qu'il  n'y avait pas assez de pisse [...]" (extrait)

BEL EXEMPLAIRE, TEL QUE PARU, POUR CE CLANDESTIN PORNOGRAPHIQUE PEU COMMUN.

Prix : 80 euros

Roman pornographique clandestin (années 1960) édité par Georges Roque : Indécente Isabelle par Mademoiselle de la C... Exemplaire à l'état neuf, non coupé, tel que paru. Peu commun



Mademoiselle de la C ...

INDÉCENTE ISABELLE

"BLACK" Collection, s. d. (vers 1965), s. n. (Georges Roques)

1 volume in-8 (19 x 12 cm), broché, 160 pages, couverture en papier rouge imprimée en noir avec filet d'encadrement. Etat neuf, non coupé (jamais lu). Imprimé sur papier bois, non cassant, légèrement teinté.

ÉDITION ORIGINALE.

Volume classé parmi les "Romans dyonisiaques et sans perversité, d'une écriture simple, tous publiés par Georges Roques (Groupe E)" par Dutel.

Référence : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, n°1740. Volume publié au milieu des années 1960 d'après Dutel, malgré un achevé d'imprimer pour le compte de la collection "Black" daté de janvier 1961.

Il s'agit d'une réécriture de Une Elève Accomplie publié officiellement en 1958.

"Elle me caressa longuement les nichons dont les pointes se hérissaient presque douloureusement ... Elle me lécha, d'une langue de plus en plus experte, les chairs béantes et visqueuses de mon sexe ... enfin, à son tour, elle me fit feuille de rose. [...]" (extrait)

BEL EXEMPLAIRE, TEL QUE PARU, POUR CE CLANDESTIN PORNOGRAPHIQUE PEU COMMUN.

VENDU

jeudi 8 mai 2014

La Salomé d'Oscar Wilde illustrée par Aubrey Beardsley (Boston, 1907). Cartonnage éditeur décoré. Très bon exemplaire de cette illustration et de ce texte mythiques.



Oscar WILDE

SALOMÉ. A tragedy in one act by Oscar Wilde, drawings by Aubrey Beardsley.

John W. Luce & Company, Boston, 1907

1 volume in-8 (20 x 14 cm), cartonnage décoré de l'éditeur pleine toile noire (le premier plat est orné d'un dessin d'Aubrey Beardsley doré), 36 pages. Page de titre et table des illustrations décorés par l'artiste, 12 dessins reproduits hors-texte et une vignette in fine. Très bon état de l'ensemble. A noter une petite galerie de vers sur le mors supérieur, sans gravité. Quelques frottements. Petite rousseur sur les feuillets de titre et de table des illustrations.


NOUVELLE ÉDITION AMÉRICAINE.

Cette édition reprend en grande partie les illustrations de la première édition de 1894.


Bel exemplaire en cartonnage éditeur bien conservé et joliment orné d'une composition d'après un dessin d'Aubrey Beardsley.

"C'est un grand artiste anglais qui vient de s'éteindre, phtisique, à peine âgé de vingt-quatre ans, sous le soleil de Menton. Tout le clan de la nouvelle esthétique en Angleterre sentira cruellement le deuil qui le frappe. Aubrey-Beardsley fut un des plus prodigieux exemples de la prématurité d'art instinctif qu'il ait été permis d'enregistrer. A quinze ans, sans professeur, sans direction, il se révélait illustrateur de premier ordre. Son dessin net, vigoureux, précis, déroutait, inquiétait, passionnait par son extravagante originalité de conception et de facture les vétérans de l'art contemporain. On y retrouvait, avec un véritable malaise d'analyse, les styles grecs, persans, hindous, arabes, les visions du quinzième siècle, les grâces de notre dix-huitième, tout cela mêlé à des procédés vaguement tonkinois, à des reconstitutions de pantalonnades italiennes, à de somptueuses décorations dans le goût des premiers xylographes. A chacune de ses oeuvres nouvelles, tous les amateurs de Londres tombaient en émoi ; à Paris, Beardsley avait ses fidèles admirateurs et aussi ses élèves, ou plutôt ses plagiaires, à un âge où l'on tâte encore le chemin. Ses eaux-fortes et vignettes pour la (sic) Morte d'Arthur sont des chefs-d'oeuvre ; il y faisait revivre avec un maniérisme exquis le cycle de la table ronde ; ses dessins pour la Salomé d'Oscar Wilde, ceux de la revue The Savoye (sic) et du Yellow-Book ont été les points de départ de toute une nouvelle école de noir et blanc. C'est un véritable maître qui disparaît. Aubrey-Beardsley adorait Paris ; il était venu s'y fixer le dernier printemps sur le quai Voltaire, avant d'aller villégiaturer à Saint-Germain. Grand, maigre, diaphane, avec des yeux démesurés, des oreilles décollées, des cheveux rares, il était impressionnant à voir. - Au travers de sa chemise de lumière - comme disent les mages - on lisait la brièveté de sa destinée. Il aura du moins en sa précocité connu et peut-être apprécié tous les avantages des succès immédiats." Octave Uzanne, Visions de Notre Heure, Choses et Gens qui passent. Paris, H. Floury, (26 mars 1898) 1899.

TRÈS BON EXEMPLAIRE.

VENDU

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