mardi 29 juin 2010

Les premiers bois gravés de Gustave Doré illustrent les Oeuvres de François Rabelais (Paris, Bry, 1854). Jolie reliure moderne signée Montecot.



François RABELAIS / Gustave DORÉ, illustrateur.

ŒUVRES DE FRANÇOIS RABELAIS contenant la vie de Gargantua et celle de Pantagruel, augmentées de plusieurs fragments et de deux chapitres du Ve livre restitués d'après un manuscrit de la Bibliothèque Impériale, précédées d'une notice historique sur la vie et les ouvrages de Rabelais, augmentée de nouveaux documents par P. L. Jacob bibliophile. Nouvelle édition, revue sur les meilleurs textes et particulièrement sur les travaux de J. Le Duchat et de S. de L'Aulnaye, éclaircie quant à l'orthographe et à la ponctuation, et accompagnée de notes succinctes et d'un glossaire par Louis Barré, ancien professeur de Philosophie. Illustrations par Gustave Doré.

Paris, J. Bry ainé, libraire-éditeur, 1854. (Paris, imprimerie Lacour et Cie).

1 volume grand in-8 (28,5 x 20 cm) de (4)-339-(1) pages. 15 compositions hors-texte et environ cent vignettes gravées sur bois dans le texte.

Reliure demi-veau parme à larges coins, dos lisse orné en long de fers dorés romantiques rocaille, pièce de titre de veau noir, tête dorée, non rogné, doublures et gardes de papier marbré imprimé (reliure moderne signée MONTECOT Succ. LAVAUX). Reliure en excellent état et de bonne facture, intérieur frais avec quelques rousseurs claires sans gravité. La couverture illustrée et imprimée en couleurs n'a pas été conservée.

PREMIER TIRAGE DES BOIS DE GUSTAVE DORÉ.

Carteret écrit dans son Trésor du Bibliophile : "Cet ouvrage, imprimé sur deux colonnes, a paru en sept séries (...) Cet ouvrage populaire est fort recherché aujourd'hui pour les puissantes compositions de Gustave Doré qui s'était fait la main pour son admirable illustration des Contes drolatiques (1855) qui parut l'année suivante."

Gustave Doré n'avait que 21 ans lorsqu'il livre à Bry dès 1853 les premiers dessins pour cette magnifique illustration. Il n'a été répertorié, d'après Carteret, qu'un seul exemplaire sur papier de Chine (exemplaire Dutacq).


BEL EXEMPLAIRE DE CE PREMIER ESSAI RÉUSSI D'UNE ILLUSTRATION COMPLÈTE D'UN LIVRE PAR GUSTAVE DORÉ.

VENDU

Reliure romantique dite à la cathédrale sur deux textes de Chateaubriand (1834).




François-René de CHATEAUBRIAND

ATALA, RENÉ, les aventures du dernier Abencérage ; par M. le Vicomte de Chateaubriand, membre de l'Académie française.

A Paris, chez Ledentu, 1834. Imprimerie de Casimir (Paris).

1 volume in-18 (14 x 9 cm) de (4)-XXVIII-272 pages.

Reliure plein veau glacé anthracite, dos lisse orné en long de fers dorés, plats encadrés d'un triple-filet doré, plaque à froid dite à la cathédrale recouvrant les plats, roulettes dorées aux angles des coupes et coins, tranches dorées, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier marbré (reliure de l'époque). Reliure en excellent état, proche du neuf, intérieur avec quelques rousseurs éparses. Papier chiffon.

NOUVELLE ÉDITION PORTATIVE.

On trouve en tête de ce petit volume les préfaces des premières éditions. Cette édition donnée par Ledentu n'est ni la plus rare, ni la plus recherchée, de ces deux textes de Chateaubriand. C'est la reliure dite à la cathédrale, parfaitement conservée, qui ici donne un prix à ce charmant exemplaire, bien représentatif de son époque et de l'art de la reliure dans les années 1830. Cette reliure n'est pas signée mais pourrait tout à fait sortir de l'atelier d'un Thouvenin ou d'un Vogel, voire d'un Simier.

TRÈS JOLI SPÉCIMEN DE RELIURE A LA CATHÉDRALE DE PETIT FORMAT SUR DEUX TEXTES DE CHATEAUBRIAND.

VENDU

Les Scènes de la vie de jeunesse d'Henry Murger (1851). Edition originale en jolie demi-reliure de l'époque.




Henry MURGER

SCÈNES DE LA VIE DE JEUNESSE par Henry Murger.

Paris, Miche Lévy frères, 1851. Corbeil, Typographie de Crété.

1 volume in-18 (18,5 x 11,5 cm) de (4)-399-(1) pages.

Reliure demi-veau cerise, dos lisse orné de filets dorés, pièce de titre de maroquin vert sombre, plats de papier marbré marron, doublures et gardes de papier marbré (reliure de l'époque). Reliure très fraîche en dépit d'une petite éraflure au dos (voir photo), intérieur frais, pratiquement sans rousseurs. Les couvertures imprimées n'ont pas été conservées.


ÉDITION ORIGINALE.

Paru la même année que les Scènes de la vie de bohème, chez le même éditeur mais sorti des presses de Crété à Corbeil (les Scènes de la vie de bohème ont été imprimées à Sceaux chez E. Dépée), Henry Murger donne ici une suite esquisse de la jeunesse "de la bohème".

Pour comprendre une oeuvre, il est souvent plus intéressant et utile de lire les plus farouches critiques contemporaines que les panégyriques flamboyants. Lisons le Bulletin littéraire de la Bibliothèque universelle de Genève, tome XVI, Joel Cherbuliez, 1851 :

"Après avoir peint la Bohême parisienne, M. Murger entreprend d'esquisser la vie de jeunesse, et il a soin, pour cela, de mettre un peu d'eau dans son encre. C'est bien le moins qu'il puisse faire, car autrement on croirait qu'il n'a jamais hanté d'autre société que celle des bastringues et des estaminets. Mais ne vous attendez pas cependant à ce qu'il vous présente des tableaux gracieux et purs, des jeunes hommes candides et droits, des jeunes filles naïves et portant sur leur front la sainte auréole de l'innocence. Non, tout cela est trop poétique pour M. Murger, il lui faut de la réalité positive, et à ses yeux il n'y en a que dans l'histoire des faiblesses humaines. C'est une triste disposition d'esprit, surtout pour un littérateur, qui se condamne ainsi à ne jamais s'élever au-dessus de la foule de ces romanciers vulgaires, marchant sur les traces des Pigault-Lebrun, des Picard, des Paul de Kock, etc. Il y a cependant en France une meilleure place à prendre, et Georges Sand, avec la merveilleuse souplesse de son beau talent, montre le chemin par où l'on peut y arriver. Mais M. Murger n'est pas de ceux qui tenteront de la suivre, du moins il ne semble guère s'en soucier. Sa plume facile, légère, peu scrupuleuse, ne vise qu'aux succès de feuilleton. Il veut amuser ses lecteurs et s'inquiète assez peu que ce soit aux dépens des convenances, de la morale ou du bon goût. Les aventures galantes, les intrigues de la Chaumiore ou du Château-Rouge, les roueries de viveurs et les bonnes fortunes d'artistes, voilà les sujets qu'il choisit de préférence. En racontant de semblables épisodes, dont il sait, du reste, assez bien varier les détails, il croit sans doute, être fort amusant. Cependant la jeunesse telle qu'il la peint, est loin d'être séduisante pour quiconque ne s'arrête pas à la superficie et cherche à découvrir ce que devient l'âme au sein de cette vie frivole, dissipée, sans but sérieux, où le sentiment du devoir joue le moindre rôle, si même il en joue un quelconque. Dans ce milieu factice que tant de jeunes gens se font en dehors des conditions régulières de l'ordre social, tout est faussé, la vertu côtoie le vice, la probité pactise avec une certaine hypocrisie de mœurs, les principes du bien et du mal sont si bien altérés, si bien confondus, qu'on ne sait trop ce qui pourra sortir du mélange. Le résultat le plus probable sera l'indifférentisme, funeste maladie de notre temps, qui énerve les caractères et frappe d'impuissance les meilleurs esprits, déjà blasés avant même d'avoir atteint l'âge mûr. Au fond, rien n'est moins gai que toutes ces joies bruyantes de bals publics et d'orgies échevelées, que ces récits amplifiés d'amours illégitimes et d'intrigues scandaleuses. Faites taire l'orchestre, substituez le grand jour du soleil à l'éclat des lumières, et le bal ne vous offrira plus que visages hâves, fatigués, mécontents, et cette vieille histoire d'une jeune fille séduite, entraînée par l'attrait du plaisir, puis abandonnée bientôt et tombant de chute en chute jusqu'au fond de l'abîme, vous apparaîtra singulièrement triste, malgré tous les efforts de l'auteur pour conserver l'illusion. M. Murger ne manque pas d'un certain talent ; c'est dommage qu'il n'en sache pas mieux tirer parti. Ses productions portent en général le cachet de la négligence et de la trivialité. Leur mérite littéraire est médiocre, et le ton de mauvaise société qu'on y trouve presque à toutes les pages, en fait une lecture fort peu recommandable."

Cette critique à elle seule doit rendre ce roman recommandable et curieux pour les lecteurs modernes.

Henry Murger meurt à 39 ans en 1861 à la maison de santé municipale à Paris.

BEL EXEMPLAIRE DANS UNE CHARMANTE RELIURE DE L'ÉPOQUE.

VENDU

Le père Goriot d'Honoré de Balzac (1885). Jolie édition illustrée par Lynch, en maroquin mosaïqué de l'époque.




Honoré de Balzac

LE PÈRE GORIOT. Scènes de la vie parisienne. Dix compositions par Lynch gravées à l'eau-forte par E. Abot.

Collection Calmann Lévy, A. Quantin, imprimeur-éditeur, 1885.

1 volume petit in-4 (23,5 x 16 cm) de (6)-310-(1) pages.

Reliure demi-maroquin à larges coins, dos lisse orné en long de fers dorés romantiques et petites pièces de maroquin mosaïqué, auteur, titre et millésime dorés, tête dorée, double-filet doré sur les plats, relié sur brochure, non rogné, doublures et gardes de papier peigne (reliure de l'époque). Les couvertures imprimées n'ont pas été conservées. Reliure à l'état proche du neuf, de belle facture et pourtant non signée, intérieur frais imprimé sur papier vélin de cuve fort. Complet des 10 illustrations hors-texte.


NOUVELLE ÉDITION ILLUSTRÉE.

Ce volume fait partie de la collection publiée par A. Quantin et Calmann Lévy entre 1882 et 1889 en 12 volumes petits in-4. Le titage ordinaire (non mentionné mais à 1.000 exemplaires) est sur papier vélin à la cuve et il a été fait pour chaque volume un tirage à 100 exemplaires sur papier du Japon.

Jolie édition finement illustrée par Lynch de ce roman d’Honoré de Balzac, écrit en 1835, dont la publication commence dans la Revue de Paris et qui paraît la même année en librairie. Il fait partie des Scènes de la vie privée de la Comédie humaine. Le Père Goriot établit les bases de ce qui deviendra un véritable édifice : la Comédie humaine, construction littéraire unique en son genre.

Référence : Vicaire II, col. 347.

TRÈS BEL EXEMPLAIRE FINEMENT RELIÉ DE CETTE JOLIE ÉDITION ILLUSTRÉE.

VENDU

lundi 28 juin 2010

George Sand et les sept cordes de la lyre (1840). Edition originale dans une jolie demi-reliure de l'époque signée Ottmann.




George SAND

LES SEPT CORDES DE LA LYRE par George Sand.

Paris, Félix Bonnaire, 1840. Amédée Gratiot et Cie, imprimeurs.

1 volume in-8 (21,5 x 13,5 cm) de (4)-330 pages.

Reliure demi-veau glacé bleu nuit, dos à faux-nerfs, filets dorés, plats de papier marbré bleu, doublures et gardes de papier marbré marron (reliure de l'époque signée OTTMANN). Belle et fraîche reliure de l'époque avec seulement un petit frottement à la coiffe supérieure et quelques légères décolorations. Intérieur frais, imprimé sur papier vergé fin, quelques rousseurs dans les marges et quelques petites taches claires en bordure extérieure de quelques feuillets seulement.


ÉDITION ORIGINALE.

Le faux-titre porte au recto "Oeuvres de George Sand. XXIII." C'est un roman dialogué, admiré par Balzac, et dont certains diront qu'il s'agit d'un mauvais pastiche du Faust de Goethe. Ce roman s'inscrit dans la période des amours de George Sand avec Chopin (1838-1846). Buloz, son éditeur et grand pourvoyeur d'argent, jugeait ce roman trop mystique et trop philosophique.

Albertus est un savant qui a consacré sa vie à la philosophie, en se détournant des arts et de l'amour. Il a interdit à ses élèves la pratique de la poésie et surtout celle de la musique. Il est le tuteur d'Hélène, fille d'un de ses amis qui est décédé. La jeune fille est devenue folle en touchant une lyre à sept cordes, unique héritage de son père. Albertus lui a défendu de toucher une nouvelle fois à la lyre. Depuis, Hélène semble avoir recouvré la raison, mais son esprit est éteint. Il est imperméable à tout ce qu'on lui enseigne. Hélène adore contempler les fleurs mais elle s'en abstient, car elle craint qu'Albertus ne veuille lui apprendre les noms barbares de la botanique. Méphistophélès rôde. Il veut prendre l'âme d'Albertus. Il projette de souiller Hélène et d'en faire sa chose. Avant tout, il sait qu'il doit détruire la lyre qui protège la jeune fille et son tuteur. Mais il lui est impossible de toucher l'instrument lui-même. Il apparaît donc devant Hélène sous les traits d'un usurier et la persuade de vendre la lyre pour sauver Albertus de la misère. Trois acheteurs se présentent : un poète, un peintre et un critique. Méphitophélès espère qu'ils vont se disputer le superbe objet d'art qu'est la lyre et finir par la détruire. Mais, en touchant l'instrument tour à tour, les trois hommes deviennent fous. Hélène s'en empare et semble transfigurée. Elle entre en contact avec l'esprit qui est emprisonné dans la lyre. Il doit s'allier avec l'âme d'une vierge pour pouvoir échapper à sa prison. Mais auparavant, il doit subir les souffrances terrestres. Albertus est jaloux de voir qu'Hélène a été illuminée par la lyre, alors que son propre enseignement n'a eu aucun effet sur elle. C'est pour cette raison que Méphistophélès, toujours sous l'apparence de l'usurier, le convint facilement de casser une à une les cordes de la lyre, pour que l'on puisse accéder progressivement à chacun des enseignements qu'elles contiennent. La connaissance est livrée peu à peu à Hélène. Après avoir embrassé les splendeurs de la création, la jeune fille prend conscience de toutes les horreurs qui ont été commises par l'humanité. Elle éprouve une vive répulsion pour l'existence terrestre et aspire à l'éternité. La dernière corde renferme l'amour humain. Albertus et l'esprit de la lyre se disputent l'amour d'Hélène. La jeune fille brise la dernière corde. Elle meurt. Elle accède à l'éternité avec l'esprit de la lyre libéré. Méphistophélès croit pouvoir enfin prendre l'âme d'Albertus, mais les spectres d'Hélène et de l'esprit de la lyre s'interposent et le Diable s'enfuit. Le philosophe retourne auprès de ses élèves, l'esprit serein. (résumé de l'œuvre).

"Hanz : Nous concourrons tous à l'oeuvre du progrès, chacun selon nos moyens. Chacun de nous obéit donc à une organisation particulière. Mais nous avons une telle action les uns sur les autres, que l'on ne peut supposer un individu existant dans le vide. Nous sommes donc tous fils de tous les hommes qui nous ont précédés et tous frères de tous les hommes qui vivent avec nous." (Extrait)

"Dans les sept cordes de la lyre, le thème de Satan est traité de manière originale, l'Esprit de la lyre, ange rebelle, fermé dans l'instrument pour expier son péché d'orgueil, est tenté par un Satan pour ainsi dire à pouvoir limité. Afin d'empêcher l'expiation, la libération et la montée vers la sphère céleste de l'Esprit, Méphistophélès essaie de tenter, en vain, l'âme d'Hélène, seule libératrice probable de l'Esprit prisonnier. L'âme d'Hélène, en résistant à toutes les tentations de l'enfer, finit par s'unir à celle de l'Esprit de la lyre et dans un céleste hyménée elles s'envolent pour gagner la sphère divine. Elles vont cependant retourner sur la terre pour veiller sur les hommes et pour chasser l'esprit du Malin." (Véghséo Katalin, Espérance et destinée angéliques dans l'univers balzacien et sandien, 2005, p. 5)

Au lendemain des obsèques de George Sand, Ernest Renan écrivait : "Une corde est brisée dans la lyre du siècle [... ] Mme Sand traversa tous les rêves ; elle sourit à tous, crut un moment à tous ; son jugement pratique put parfois s'égarer, mais, comme artiste, elle ne s'est jamais trompée. Ses œuvres sont vraiment l'écho de notre siècle."

BEL EXEMPLAIRE EN RELIURE SIGNÉE DE L'ÉPOQUE, CONDITION RARE POUR CET OUVRAGE LE PLUS SOUVENT PAUVREMENT RELIÉ.

VENDU

Edition originale du Jocelyn d'Alphonse de Lamartine (1836). Superbe reliure en veau raciné de l'époque.




Alphonse de LAMARTINE

JOCELYN. ÉPISODE. Journal trouvé chez un curé de village. Par Alphonse de Lamartine.

Paris, Charles Gosselin et Furne, 1836. Imprimerie de H. Fournier, rue de Seine, n°14.

2 volumes in-8 (21 x 13 cm) de VIII-322 et (4)-328 pages.

Reliure plein veau havane raciné, dos lisses ornés, pièce de titre de maroquin rouge et tomaison de maroquin vert, roulette dorée en encadrement des plats et sur les coupes, doublures, gardes et tranches marbrés coordonnés (reliure de l'époque). Reliures très fraiches en excellent état, plats légèrement cambrés, intérieur très frais avec quelques rousseurs claires, belle impression sur papier vergé chiffon.


ÉDITION ORIGINALE.

Ce très long poème en neuf mille vers est composé d'un prologue, de neuf époques et un épilogue. L'auteur y joint en tête une dédicace imprimée de "D.D.D." adressée à "Maria-Anna-Eliza" (son épouse), un avertissement daté du 15 janvier 1836. Le deuxième volume s'achève sur des "notes de l'éditeur" pour chacun des deux tomes.

Pierre Berès décrit dans son catalogue "Stendhal, Baudelaire et leurs émules" (2003) un autre exemplaire de très grande qualité, relié à l'époque en demi-veau, de ce livre célèbre :

"Le sujet en est principalement le portrait d'un prêtre ordonné dans une prison de Grenoble pendant la Terreur. Présenté comme le journal de Jocelyn, trouvé par le poète, les invraisemblances du récit et les abondantes larmes versées par le héros inspirèrent à Musset ces mots ironiques : il y a certainement du génie, beaucoup de talent et de la facilité. L'œuvre, mise à l'index par l'Église en septembre 1836, reste pourtant un document irremplaçable et un grand poème, celui de l'amour humain qui devient, après l'ordination de Jocelyn, le poème de la résignation et de l'amour divin. (...) L'écrivain, qui a divisé son œuvre en époques, a mêlé au récit des tableaux de nature ou d'intérieur, des paraboles et de nombreuses méditations ou harmonies, voire des pièces politiques. Lamartine renouvelle ici ses thèmes préférés. A la nature complice du Lac répond la nature insensible de la grotte des Aigles qui, elle, ne "garde" rien. Jocelyn rappelle aussi Sénancour ou annonce le "spleen" baudelairien quand le héros sent l'ennui de vivre entrer par chaque pore. Interdit du bonheur amoureux, Lamartine s'identifie ici à un prêtre, offrant ainsi, selon H. Guillemin, une traduction du monde en langage sacré. Sainte-Beuve a vu dans l'oeuvre un flux simple, immense, paisiblement irrésistible." (P. Berès, Catalogue de livres "Stendhal, Baudelaire et ses émules", 2003, n°564).

Références : P. Berès, Catalogue de livres "Stendhal, Baudelaire et ses émules", 2003, n°564, reliure époque demi-veau bleu, coté 2.500 euros. Index librorum prohibitorum: 1600-1966, p. 499. Clouzot, Guide du bibliophile français, p. 177 "Recherché, mais relativement commun et fort souvent piqué. Assez bien relié généralement, parfois en plein." (au moins trois éditions ont paru la même année dans plusieurs formats, sans compter les contrefaçons belges). Carteret II, 24 ; Vicaire IV, 975.

Provenance : Aucune.


SUPERBE EXEMPLAIRE DE L'ŒUVRE POÉTIQUE MAJEURE DE LAMARTINE, DANS DE FINES RELIURES PLEINES DÉCORÉES DE L'ÉPOQUE, TYPIQUE DE L'APOGÉE DE LA PÉRIODE ROMANTIQUE.

VENDU

mardi 22 juin 2010

Les Odes et ballades de Victor Hugo, de la première édition Renduel (1834), dans de belles demi-reliures de l'époque.




Victor HUGO

ODES ET BALLADES. Œuvres complètes de Victor Hugo. Poésie.

Paris, Eugène Renduel, 1834. Imprimerie de Plassan, rue de Vaugirard, 11.

2 volumes in-8 (21,5 x 14 cm) de 370 et 439 pages.

Reliure demi-chagrin noir, dos à faux-nerfs ornés à froid, auteur titré or en caractères gothiques, titre et tomaison dorés, plats de papier chagriné bleu nuit, doublures et gardes de papier marbré (reliure strictement de l'époque). Infimes frottements aux reliures à l'état proche du neuf. Intérieur en bon état avec les inévitables rousseurs éparses, parfois fortes inhérentes à cette édition. Un feuillet anciennement réparé sans perte de texte et deux feuillets brunis dans leur partie inférieure. Beau papier vergé chiffon bien blanc en dépit des rousseurs sus-mentionnées.


BEAUX VOLUMES DE LA PREMIÈRE ÉDITION COLLECTIVE RENDUEL, DONT LES TITRES ONT ÉTÉ PUBLIÉS SÉPARÉMENT DE 1832 A 1842 EN 27 VOLUMES.

Cette édition contient un avertissement de l'auteur daté d'août 1828, celui de décembre 1822, un autre de février 1824, enfin la préface d'octobre 1826.

En 1822, Hugo publie un recueil d'Odes et reçoit pour ce premier ouvrage une pension de Louis XVIII; il peut ainsi épouser son amie d'enfance, Adèle Foucher, dont il est passionnément épris. Il fait paraître, en 1824, de Nouvelles Odes, puis, en 1826, les Odes et Ballades, qui recevront leur forme définitive en 1828.

En tête des Odes et Ballades, Victor Hugo écrit que "l'histoire des hommes ne présente de poésie que jugée du haut des idées monarchiques et des croyances religieuses ; qu'il faut substituer aux couleurs usées et fausses de la mythologie païenne les couleurs neuves et vraies de la théogonie chrétienne" (1822).

Référence : Vicaire IV, 376.


BEL EXEMPLAIRE DANS DE JOLIES DEMI-RELIURES DE L'ÉPOQUE TRÈS BIEN CONSERVÉES.

VENDU

lundi 21 juin 2010

Epreuves sur satin blanc de Lyon pour les Oeuvres de Victor Hugo (1898). Rare portfolio non mis dans le commerce. Complet.




Victor HUGO

ÉPREUVES SUR SATIN. Édition nationale. Œuvres de Victor Hugo, illustrations d'après les dessins de nos grands maîtres.

Lyon, Bernoux, Cumin & Masson, s.d. (1898).

Portfolio pleine toile fine rouge, premier plat imprimé en or, format in-4 (29,5 x 25cm) de 30 épreuves sur carré de satin blanc de Lyon (complet). Toile du portfolio collée sur carton, partiellement décollée, avec quelques traces. Format des estampes sans les marges (17 x 12,5 cm).


UNIQUE TIRAGE A PETIT NOMBRE SUR SATIN BLANC DE LYON, NON MIS DANS LE COMMERCE.

« Au commencement de l'année 1898, l'Édition Nationale des œuvres de Victor Hugo a été cédée a MM. Bernoux et Cumin libraires a Lyon, qui vendent les 43 volumes brochés. Ils donnent en outre, aux premiers souscripteurs une nouvelle prime qui consiste en une collection de 30 eaux-fortes hors texte du Théâtre, tirées sur satin »


Voici le détail des sujets des épreuves : Portrait de Victor Hugo par Dévéria (1 épreuve), Les Burgraves par Rochegrosse (2 épreuves), A genoux par Fritel, Amy Robsart par Moreau (2 épreuves), Viens par Fichel, Torquemada par Fritel, La reine mère le roi le cardinal par Fichel, Ruy Blas par Melingue (3 épreuves), Esmeralda, Angelo par Martin (2 épreuves), Marie Tudor par Moreau de Tours (2 épreuves), Lucrèce Borgia par Maignan (2 épreuves), Le roi s'amuse par Moreau (épreuves), Marion de l'Orme par Leloir (2 épreuves), Hernani par Bida (2 épreuves), Cromwell par Bordes (5 épreuves).

Référence : Vicaire IV, 432.

TRÈS BON EXEMPLAIRE, ÉPREUVES EN PARFAIT ÉTAT.

VENDU

Religions et religion par Victor Hugo (1880). Edition originale, rare exemplaire sur papier de Hollande (1/40).




Victor HUGO

RELIGIONS ET RELIGION.

Paris, Calmann Lévy, Ancienne Maison Michel Lévy frères, 1880. [Quantin imprimeur, Paris].

1 volume in-8 (24 x 15,5 cm) de (6)-141-(1) pages.

Broché sous couverture saumon imprimée, marges ébarbées. Premier plat de couverture détaché, petits défauts aux coins, dos fendillé (brochage solide), deuxième plat de couverture solidaire avec petits défauts à un coin, intérieur très frais, sans rousseurs. A relier.



ÉDITION ORIGINALE. UN DES 40 EXEMPLAIRES SUR PAPIER DE HOLLANDE, CELUI-CI SANS NUMÉRO, NOMINATIF, OFFERT A M. CLAYE, IMPRIMEUR.

Cette édition originale a été tirée à 60 exemplaires seulement sur grands papiers (40 Hollande, 15 Whatman et 5 Chine).

Religions et religion s'ouvre sur ces mots : "Ce livre a été commencé en 1870 ; il est terminé en 1880. L'an 1870 a donné à la papauté l'infaillibilité et à l'empire Sedan. Que fera l'an 1880 ?"

C'est un long poème en V parties (Querelles, Philosophie, Rien, Des voix, Conclusion) qui traite de la croyance, de la religion, des religions en général et de l'athéisme.

"Homme, contente-toi de cette soif béante ;
Mais ne dirige pas vers Dieu ta faculté
D'inventer de la peur et de l'iniquité,
Tes catéchismes fous, tes korans, tes grammaires,
Et ton outil sinistre à forger des chimères."

(Extrait de Religions et religion, 1880)"

N'est pas athée qui croit l'être. [...] les grands athées sont rares." écrivait Victor Hugo qui n'avait pas totalement renié l'existence d'un dieu mais c'était largement éloigné de la religion.

Provenance : Exemplaire offert à M. Claye, imprimeur des œuvres de Victor Hugo publiées chez Michel Lévy Frères et ce jusque vers 1880, date à laquelle la maison Michel Lévy Frères devient la maison Calmann Lévy et choisit M. Quantin comme imprimeur. Nous avons donc ici en quelque sorte l'exemplaire d'hommage du nouvel imprimeur de la maison à l'ancien de la maison.

BON EXEMPLAIRE, RARE SUR GRAND PAPIER, DE CETTE BELLE EDITION ORIGINALE DE VICTOR HUGO.

VENDU

Ce que c'est que l'exil ? Par Victor Hugo, rare tirage à part de l'EO de l'introduction de Pendant l'Exil (1875), reliure de Devauchelle.




Victor HUGO

CE QUE C'EST QUE L'EXIL. Introduction au livre Pendant l'Exil.

Paris, Michel Levy frères, 1875.

1 plaquette in-8 (24 x 15,5 cm) de (4)-XLVIII pages.

Reliure demi-maroquin marron à grain long, dos lisse orné, plats de papier marbré, doublures et gardes de papier peigne, charnières intérieures de maroquin, tête dorée, relié sur brochure (tranches ébarbées), couvertures beiges imprimées conservées en excellent état (reliure du XXe siècle signée DEVAUCHELLE). Reliure très fraîche, infimes nuances de teinte visibles sur les plats, intérieur en parfait état, pratiquement sans rousseurs. Impression sur papier vélin crème.


TIRAGE A PART PEU COMMUN DE L'INTRODUCTION AU LIVRE "PENDANT L'EXIL".

Publié à 1 franc, ce tirage à part est ici sur papier ordinaire, il n'a été tiré que 30 exemplaires sur papier de Hollande et 20 exemplaires sur papier de Chine, très rares. Il a été ici parfaitement et finement relié par Devauchelle, l'un des plus grands relieurs du XXe siècle.

Ce petit texte par le nombre de pages est un grand manifeste du poète pour la liberté et le droit des peuples : "Le droit incarné, c'est le citoyen ; le droit couronné, c'est le législateur. (...) Toute société régulière doit avoir à son sommet le droit sacré et armé, sacré par la justice, armé de la liberté. (...) L'exil, c'est la nullité du droit."

BEL EXEMPLAIRE FINEMENT RELIÉ PAR DEVAUCHELLE.

VENDU

Les actes et paroles de Victor Hugo : Avant et pendant l'exil (1841-1870). Exemplaires brochés sur grand papier (1/80 Hollande). Ensemble rare.




Victor HUGO

ACTES ET PAROLES - AVANT L'EXIL 1841-1851.

Paris, Michel Levy frères, 1875. [J. Claye imprimeur, Paris].

1 volume in-8 (25,5 x 19,5 cm) de (6)-XLVIII-516 pages.

Broché sous couvertures saumon imprimées de l'éditeur, tel que paru, à toutes marges non rognées. Quelques petites fentes au papier de couverture au dos. Très bon état, exemplaire coupé.

ÉDITION ORIGINALE.

UN DES 80 EXEMPLAIRES SUR HOLLANDE (avec 20 ex. sur papier de Chine, seuls grands papiers).



Victor HUGO

ACTES ET PAROLES - PENDANT L'EXIL 1852-1870.

Paris, Michel Levy frères, 1875. [J. Claye imprimeur, Paris].

1 volume in-8 (25,5 x 19,5 cm) de (6)-XLVIII-472 pages.

Broché sous couvertures saumon imprimées de l'éditeur, tel que paru, à toutes marges non rognées. Dos en partie fendu, solide. Très bon état, exemplaire coupé.

ÉDITION ORIGINALE.

UN DES 80 EXEMPLAIRES SUR HOLLANDE (avec 20 ex. sur papier de Chine, seuls grands papiers).

Ensemble 2 volumes brochés.

Le premier de ces deux volumes a paru en mai 1875 et le second en novembre de la même année. Un troisième volume (que nous n'avons pas ici) : Depuis l'exil, a paru au début de l'année 1876. Il est exceptionnel de trouver les trois volumes sur grand papier, le troisième volume n'ayant été tiré qu'à 50 exemplaires sur papier de luxe (30 Hollande et 20 Chine).

"La publication intitulée Actes et Paroles devait finir par prendre dans l'œuvre de Victor Hugo le développement qui lui appartient. Elle va paraître en trois volumes publiés successivement. Ces trois volumes seront intitulés : Avant l'exil, Pendant l'exil, Depuis l'exil. Le premier, Avant l'exil, contient, de 1841 à 1851, tous les discours prononcés par M. Victor Hugo, et indique tous les actes qui se rattachent à ces discours. Le second, rendant l'exil, contient tous les discours et tous les actes de M. Victor Hugo, depuis le 2 décembre 1851 qui le fit sortir de France, jusqu'au 4 septembre 1870 qui l'y fit rentrer. Le troisième, Depuis l'exil, contient toutes ses paroles et tous ses actes à partir de sa rentrée en France jusqu'à ce jour. Ces trois volumes, pour la première fois coordonnés et publiés de la sorte, donnent entière et complète la vie publique de Victor Hugo." (note de l'éditeur).

Référence : Vicaire IV, col. 347-348.

RARES EXEMPLAIRES SUR GRAND PAPIER DES DEUX PREMIERS VOLUMES DES ACTES ET PAROLES DE VICTOR HUGO.

VENDU

Les rayons et les ombres de Victor Hugo (1840). Edition originale, reliée sur brochure, en maroquin de Capelle.




Victor HUGO

LES RAYONS ET LES OMBRES. Œuvres complètes de Victor Hugo. Poésie VII.

Paris, Delloye, Libraire, 1840. [Paris, imprimé par Béthune et Plon].

1 volume in-8 (233 x 150 mm) de (4)-XIII-(2)-389 pages.

Reliure plein maroquin bleu nuit, dos à nerfs janséniste, auteur et titre doré, nerfs marqués à froids prolongés sur les plats, encadrement intérieur de roulettes dorées, charnières de maroquin, doublures et gardes de papier décoré, tête dorée, non rogné, couvertures bleues imprimées et dos conservés. Reliure en très bon état, dos passé. Les couvertures imprimées conservées sont en état d'usage avec quelques petites salissures et manques au bas du dos (reliure du XXe siècle signée CAPELLE). Intérieur très frais, exemplaire lavé et encollé, pratiquement sans rousseurs, une déchirure du papier restaurée en marge des feuillets paginés 321 à 336, sans atteinte au texte.


ÉDITION ORIGINALE.

Cette première édition des Rayons et des ombres, qui forme le tome VII de poésies des œuvres complètes du poète, a été tirée à 1.500 exemplaires (Clouzot, p. 147), la couverture est ici à la date de 1841 mais au nom de Delloye. Elle est imprimée sur un beau papier vélin. Exemplaire relié sur brochure, aux marges à peine ébarbées, avec les couvertures imprimées conservées, condition rare pour ce livre recherché. Il n'y a pas eu de grands papiers pour ce titre.


"Ouvrage rare et recherché" indique Carteret.

La préface est datée du 4 mai 1840, avec des poèmes parmi les plus célèbres du poète, composés entre juin 1938 (la fonction du poète) et avril 1840 (Nuits de juin), avec également Oceano Nox et Tristesse d'Olympio. Il s'agit du dernier recueil de poésies publié avant l'exil de Victor Hugo.

Provenance : Exemplaire de la bibliothèque Grandsire avec son ex libris.

Références : Escoffier, 1392 ; Clouzot p. 147 ; Catalogue Rothschild, 876 ; Bulletin Morgand et Fatout, 11204 ; Carteret, I, p. 412.


BEL EXEMPLAIRE TRÈS BIEN ÉTABLI PAR CAPELLE.

VENDU

vendredi 18 juin 2010

L'année terrible de Victor Hugo (1872). Edition originale sur Hollande (1/150), broché, non coupé.




Victor HUGO

L'ANNÉE TERRIBLE.

Paris, Michel Lévy, 1872. [Paris. - J. Claye, imprimeur, 7, rue St-Benoit.]

1 volume in-8 (24,5 x 16 cm) de (8)-427 pages.

Broché, sous couverture beige imprimée de l'éditeur. Exemplaire à l'état proche du neuf, entièrement non coupé (jamais lu) à l'exception des quatre premiers feuillets (faux-titre, titres), imprimé sur beau papier de Hollande. Quelques rousseurs sur les tranches.

ÉDITION ORIGINALE.


UN DES 150 EXEMPLAIRES SUR PAPIER DE HOLLANDE.

L'année terrible a été imprimé à 25 exemplaires sur papier de Chine (très rares) et 150 exemplaires sur papier de Hollande. Ces derniers exemplaires étaient vendus 15 francs, le double du prix des exemplaires du tirage ordinaire (7 francs 50).

L'année terrible est un recueil de poèmes écrits au début de l'année 1872. La préface date d'avril 1872. Victor Hugo écrit : "Le moment où nous sommes passera. Nous avons la république, nous aurons la liberté."
Ce volume raconte la guerre de 1870-1871 et la Commune. Les différents poèmes qui le compose ont été écrits au jour le jour, le citoyen Hugo y exprime ses opinions politiques ou sociales, il y répond à des attaques personnelles ou y fait son apologie.

"C'est plus qu'un peuple, c'est le monde que les rois, Tâchent de clouer, mornes et sanglants, sur la croix, Le supplice effrayant du genre humain commence."

"Livre plein de feu dramatique, d'images gigantesques, de terreur, d'émotion, de sentiment humain et de grandeur qui, par lui seul, annonce son auteur un génie hors de pair."

EXEMPLAIRE TEL QUE PARU, TRÈS RARE DANS CETTE CONDITION TOUT A LA FOIS SIMPLE ET TOUT A FAIT REMARQUABLE.

VENDU

mercredi 16 juin 2010

Superbe exemplaire en reliure romantique de Duplanil des Oeuvres poétiques de Voltaire (1824).




François Marie Arouet dit VOLTAIRE

ŒUVRES POÉTIQUES DE VOLTAIRE, contenant : les chefs d'œuvre dramatiques, la Henriade, la Pucelle, le Temple du goût, les poèmes, discours en vers, contes, satires, épitres, et poésies mêlées.

Paris, L. de Bure, 1824. Imprimerie de Firmin Didot.

1 volume grand in-8 (248 x 160 mm) de (4)-III-IV-808 pages. Portrait de l'auteur tiré sur papier de Chine contrecollé, d'après Delatour, en frontispice. Texte sur deux colonnes.

Reliure plein maroquin à grain long bleu nuit, dos plat à faux nerfs orné, fleurons dorés et à froid, roulettes et filets dorés, plats orné à froid d'une plaque centrale et de roulettes d'encadrement, filets et roulettes dorées en encadrement des plats, roulettes dorées sur les coupes, doublure intérieure encadrée de maroquin décoré d'un jeu de deux roulettes dorées, charnière intérieure de maroquin décoré d'une roulette dorée, doublure et gardes de papier rose estampé à froid de vagues répétées, tranches dorées (reliure strictement de l'époque signée DUPLANIL). Reliure très fraîche avec d'infimes traces de frottements à un coin, sinon l'ensemble est en excellent état de conservation. Intérieur très frais imprimé sur beau papier vélin, bien blanc, pratiquement sans aucune rousseurs.

TRÈS JOLIE ÉDITION PORTATIVE EN PAPIER VÉLIN DES ŒUVRES POÉTIQUES DE VOLTAIRE, ICI DANS UNE RICHE RELIURE ROMANTIQUE SIGNÉE DUPLANIL.

Nous avons pu retrouver un autre exemplaire de cette belle édition, également richement relié en élégant maroquin de Thouvenin, très bel exemplaire, coté 48 francs en 1840, prix très élevé. (Bulletin du Bibliophile, 1840, n°217, p. 93). Un autre, en veau romantique, également signé Thouvenin se retrouve coté 150 francs en 1907 dans la revue biblio-iconographique. Enfin nous avons retrouvé un exemplaire en belle reliure signée Germain-Simier adjugé 450 francs dans une vente de livres du 22 décembre 1906.

Ce beau livre compact et de noble format se prêtait bien à ce que les grands relieurs de la période (1825-1835) exercent leur talent à lui donner une belle parure. Les beaux exemplaires de ce livre, parfaitement conservés, dans une jolie reliure romantique décorée, sont des plus rares. Notre exemplaire est de ceux-ci.

Les Duplanil étaient d'excellent relieurs : "Pierre Duplanil. Relieur à Paris. Le plus connu d'une famille de relieurs portant ce nom. Il exerça son métier de 1810 à 1845. Vers 1832, il a dû travailler avec son fils, car un Almanach de cette année cite la firme "Duplanil Père et Fils relieurs". La parfaite connaissance du métier et ses décors attrayants ont conféré à Duplanil une place de choix méritée."

Provenance : Exemplaire de la bibliothèque de Bellevue Baigts-de-Bearn avec son ex libris gravé (XXe s.). Exemplaire portant l'étiquette de la galerie de Bossange père, rue de Richelieu, n°60, probablement le premier lieu de vente de l'ouvrage à sa parution après reliure chez Duplanil.

Références : Relieur : Ramsden, French Bookbinders, pp. 78-80. - Devauchelle, II, p. 233.

TRÈS BEL EXEMPLAIRE DE CETTE EDITION COMPACTE DES ŒUVRES POÉTIQUES DE VOLTAIRE, DANS UNE RICHE RELIURE DECORÉE DE DUPLANIL.

VENDU

mardi 15 juin 2010

Les Contes et Nouvelles de Marguerite de Valois, reine de Navarre (1698). 72 très-jolies vignettes à mi-page attribuées à J. Harrewijn.





MARGUERITE DE VALOIS, REINE DE NAVARRE

CONTES ET NOUVELLES DE MARGUERITE DE VALOIS, REINE DE NAVARRE ; Mis en beau langage accommodé au goût de ce temps, & enrichis de figures en taille-douce. Tome premier et deuxième (complet).

A Amsterdam, chez George Gallet, 1698.

2 volumes petit in-8 (157 x 102 mm) de 1 frontispice d'après Vianen, 15 feuillets non chiffrés de préface de la reine de Navarre, 374-(6) et 318-(8) pages y compris le titre. Le premier titre est imprimé en rouge et noir, le second est imprimé en noir. 72 gravures à mi-page non signées.

Reliure plein maroquin rouge, dos à nerfs, caissons encadrés de filets dorés, double-filet doré en encadrement des plats, double-filet doré sur les coupes, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne, tranches dorées (reliure du milieu du XIXe siècle signée CLOSS, vers 1850). Reliures fraîches avec quelques ombres au maroquin et d'infimes frottements sans gravité, petite trace d'enfoncement léger sur un plat. Exemplaire décoratif, parfaitement établi par CLOSS. Intérieur très frais. Rares rousseurs. Très beau tirage des gravures, nettes et bien encrées.


PREMIER TIRAGE DES ILLUSTRATIONS ATTRIBUÉES A J. HARREWIJN.

PREMIÈRE ÉDITION SOUS CE TITRE ET NON SOUS CELUI D'HÉPTAMERON.


"C'est un des plus grands chefs-d'œuvre du roman psychologique en France. Il n'y a peut-être pas, avant la Nouvelle Héloïse, de roman qui soit aussi authentiquement une Euvre de recherche, où l'auteur se soit engagé" (Henri Coulet, Le Roman jusqu'à la Révolution, pp. 121-128).

Morte en 1549, Marguerite de Navarre laissa inachevé - soixante-douze nouvelles sur cent - ce qui fut le premier et le plus célèbre des recueils de nouvelles à l'italienne. La première édition, incomplète, parut en 1558. L'ouvrage connut un succès foudroyant et durable.

Bonne édition recherchée pour les 72 très-jolies vignettes attribuées à J. Harrewijn qu'elle contient ici en premier tirage. Les plus grands bibliophiles du XIXe siècle possédaient presque tous un exemplaire de cet ouvrage, presque systématiquement en reliure du XIXe siècle. Cet ouvrage s'inscrit dans la même lignée que les Contes de La Fontaine (1685 et années suivantes pour les réimpressions), les Cent nouvelles Nouvelles (1701 et années suivantes pour les réimpressions), et également les Nouveaux Contes à rire (1722), tous illustrés dans le même goût par de belles vignettes très expressives à mi-page.

Provenance : Exemplaire des bibliothèques Du Noüy et M. A. Colson avec leur ex libris gravé.

Référence : Landwehr, Romeyn de Hooghe, p. 15 ; Cohen, Livres à gravures du XVIIIe siècle, 680 ; Tchemerzine, Éditions originales et rares XVe-XVIII ° siècles, IV, 383.

BEL EXEMPLAIRE TRÈS BIEN ÉTABLI AU MILIEU DU XIXe SIÈCLE PAR CLOSS.

VENDU

Le nouveau bréviaire de Reims (1685), relié en maroquin aux armes de Charles-Maurice Le Tellier, archevêque de Reims. Superbe exemplaire de présent.





Charles-Maurice LE TELLIER

[NOUVEAU BRÉVIAIRE DE REIMS DONNÉ PAR CHARLES-MAURICE LE TELLIER]
BREVIARIUM SANCTAE ECCLESIAE METROPOLITANAE REMENSIS. Illustrissimi ac Reverendissimi in Christo Patris Domini Domini Caroli Mauritii Le Tellier Archiepiscopi Ducis Remensis, primi Francia Paris, Sancta Sedis Apostolica Legati nati, & Gallia Belgica Primatis authoritate, Atque ejusdem Ecclesiae Capituli consensu editum. PARS VERNA, PARS AESTIVALIS, PARS HYEMALIS et PARS AUTUMNALIS (complet).

Parisiis, Excudebat Franciscus Muguet Typographus Regis [Paris, François Muguet, imprimeur du Roi], 1685.


4 volumes in-12 (165 x 100 mm) de 500 pages chacun environ (collationné complet). Frontispice gravé à l’eau-forte aux armes de Charles-Maurice Le Tellier et de France répété en tête de chaque volume. Vignette à l’eau-forte aux armes de Charles-Maurice Le Tellier sur le titre et en tête de l’épître. Gravures hors-texte à l’eau-forte (répétées). Une page manuscrite à la plume à la fin de la pars autumnalis (époque). Texte en latin (privilège en français).

Reliure plein maroquin rouge, dos à nerfs richement ornés aux petits fers dorés, triple-filet doré en encadrement des plats, roulette dorée sur les coupes, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne multicolore, tranches dorées, exemplaire entièrement réglé à l’encre rouge (reliure de l’époque). Armes de Charles-Maurice Le Tellier au centre des plats (voir plus bas).

Quelques légers frottements aux reliures qui sont par ailleurs en excellent état de conservation, les armes sont bien frappées et nettes à l’exception de celles du volume « Pars autumnalis » qui sont légèrement frottées sur le plat supérieur. Sur le même volume on note un petit manque en bord de coiffe supérieure ainsi qu’un fendillement du mors sans gravité. Quelques coins légèrement frottés/épidermés sans gravité. Brûlure en marge d’un feuillet sans atteinte au texte. Quelques ombres au maroquin. Très bel exemplaire très frais en dépit des très légers défauts mentionnés. Condition très rare pour ce genre d’usuel de liturgie par nature destinés à un usage intensif. Les bréviaires du XVIIe siècle, reliés en maroquin aux armes, complets de toutes leurs parties, très bien conservés, sont devenus aujourd’hui très rares.


PREMIÈRE ÉDITION EN PETIT FORMAT DU BRÉVIAIRE DE REIMS DONNE PAR CHARLES-MAURICE LE TELLIER, ARCHEVÊQUE DE REIMS.

EXEMPLAIRE DE PRÉSENT RELIE EN MAROQUIN AUX ARMES DE CHARLES-MAURICE LE TELLIER (d'azur à trois lézards d'argent, rangés en pal, au chef cousu de gueules chargé de trois étoiles d'or).


Charles-Maurice Le Tellier (1642-1710), fils du ministre Michel Le Tellier et frère du grand Louvois, devient archevêque de Reims en 1671. L’archevêque de Reims était « encore plus avare de son vin que de son argent » (Saint-Simon). Madame de Sévigné évoque « M. de Reims » dans plusieurs lettres qu’elle adresse à sa fille. Si l’on en croit les Mémoires du temps, écrit Thierry Sarmant : « Charles-Maurice Le Tellier était la caricature du grand seigneur méchant homme, dur aux humbles, servile devant les puissants (…) » (Thierry Sarmant, Le cabinet des médailles de la Bibliothèque Nationale, Paris, Ecole des Chartes, Droz, 1994, p.62).

Charles-Maurice Le Tellier obtient le privilège pour ce nouveau bréviaire de Reims « en grand et en petit » (in-8 et in-12) au début de l’année 1681 et en cède le privilège au libraire et imprimeur ordinaire du roi, François Muguet (15 février 1681). M. Le Tellier avait des affinités avec le gallicanisme et le jansénisme qui se propageait alors. Il publia un Rituel à l’usage des prêtres de son diocèse (1676) qui ne reçut pas toutes les autorisations. Il publia également pour compléter son nouveau Rituel, un Missel, un Bréviaire (notre ouvrage) et des livres de chants. On a de lui aussi quelques mandements sur divers sujets. Comme le précise justement Joseph Gillet dans son étude sur Charles-Maurice Le Tellier : « Il est à peine nécessaire de remarquer que, si ces divers ouvrages témoignent de l'érudition et du tour ingénieux d'esprit de ceux qui les composèrent, ils manquent d'une qualité essentielle : ils sont composés en dehors de l'autorité et de l'approbation du Souverain-Pontife, à qui est soumise, de droit divin, l'organisation de la prière publique dans l'Église. »

Ce que nous retiendrons ici, c’est que Charles-Maurice Le Tellier était un grand amateur de livres. On dit que sa bibliothèque comptait plus de 50.000 volumes, imprimés et manuscrits précieux. Il publia lui-même à ses frais et à petit nombre le catalogue de sa bibliothèque « Bibliotheca Telleriana » (in-fol., 1693). Il légua par son testament l’ensemble de ses livres à la Bibliothèque Sainte-Geneviève. Il ne peut donc se trouver aucun livre lui ayant appartenu dans le commerce où ailleurs qu’à la bibliothèque Sainte-Geneviève. On ne pourra trouver alors que les exemplaires reliés à ses armes des ouvrages donnés sous son nom (rituel, missel, bréviaire) et offerts par lui à quelques personnalités de son entourage. Il s’agit d’exemplaires de présent, seuls exemplaires que l’on peut trouver en circulation aujourd’hui. Ces exemplaires ne figurent d’ailleurs pas au catalogue de sa bibliothèque ni ne portent l’étiquette imprimée de la bibliothèque Sainte-Geneviève faisant mention du don des 16.000 volumes en 1710.

La bibliothèque de la ville de Reims possède un exemplaire de ce bréviaire de petit format relié en simple basane. La bibliothèque Sainte-Geneviève ne possède pas ce bréviaire si l’on s’en réfère au catalogue en ligne mais possède un exemplaire incomplet de l’édition en grand format de 1684. La bibliothèque du Mans semble être la seule bibliothèque publique en France avec celle de Reims à posséder un exemplaire complet de ce petit bréviaire in-12.



Provenance : Exemplaire de présent aux armes de Charles-Maurice Le Tellier, archevêque de Reims. Aucune autre marque d’appartenance.

Référence : Joseph Gillet, Charles-Maurice Le Tellier, archevêque-duc de Reims, étude sur son administration et son influence, thèse présentée à la faculté de Nancy, P. Hachette, 1881. OHR, pl. 1756, fer n°5. La reliure a été nécessairement exécutée avant 1688 car on ne retrouve pas le cordon l’ordre du Saint-Esprit dont M. Le Tellier ne sera commandeur qu’à partir de cette date.



TRÈS BEL EXEMPLAIRE DE PRÉSENT DU BRÉVIAIRE PUBLIÉ PAR CHARLES-MAURICE LE TELLIER, ARCHEVÊQUE DE REIMS, ET RELIÉ A SES ARMES.

TRÈS RARE.

VENDU

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