mardi 27 décembre 2011

Manon Lescaut illustrée par Tony Johannot (1839). Un des rarissimes exemplaires sur papier de Chine imprimés d'un seul côté. Reliure de Victor Champs.



PRÉVOST Antoine François, dit Prévost d’Exiles ou l'Abbé PRÉVOST
HISTOIRE DE MANON LESCAUT ET DU CHEVALIER DES GRIEUX par l'Abbé Prévost. Edition illustrée par Tony Johannot précédée d'une notice historique sur l'auteur par Jules Janin.

Paris, Ernest Bourdin et Cie, s.d. (1839). [Typographie Lacrampe et Comp., rue Damiette, 2 (Paris)].

1 volume grand in-8 (282 x 185 mm - Hauteur des marges : 275 mm) de (2)-VII-XII-344 pages. Frontispice en camaïeu (portrait de l'abbé Prévost et personnages divers, imprimés en jaune), d'après Edouard Wattier et gravé par Andrew, Best et Leloir. 18 compositions hors texte gravées sur bois et 90 vignettes dans le texte, plus deux faux-titres ornementés, gravés sur bois et imprimés en or pour chacune des deux parties de l'ouvrage.



Reliure à la bradel demi-maroquin à coins bleu vif, dos lisse orné de fers dorés et de deux petites fleurettes mosaïquées de maroquin rouge, filets dorés sur les plats, tête dorée, relié sur brochure, non rogné, les couvertures imprimées n'ont pas été conservées (reliure de la fin du XIXe siècle signée V. CHAMPS). Reliure très fraîche, intérieur à l'état proche du neuf, de toute fraîcheur également. Quelques rares pâles rousseurs. Rousseurs au papier vélin support de la seule composition hors-texte de cette sorte. Infimes marques à la reliure.


ÉDITION ESTIMÉE ILLUSTRÉE PAR TONY JOHANNOT.

EXEMPLAIRE DE PREMIER TIRAGE AVEC "MANON LESCAUT" IMPRIMÉ EN LETTRES BLANCHES SUR LE TITRE.
UN DES QUELQUES EXEMPLAIRES IMPRIMÉS SUR PAPIER DE CHINE D'UN SEUL COTÉ. TIRAGE LE PLUS RARE ET LE PLUS DÉSIRABLE POUR CET OUVRAGE.


Léopold Carteret donne une description détaillée et précise de cette édition. Il indique que le frontispice et les deux faux-titres n'ont pas été tirés sur papier de Chine et figurent par conséquent sur papier blanc fort dans ces exemplaires. Ce qui est le cas de notre exemplaire. Le très-rare papillon bleu donnant le placement des gravures "Avis au brocheur" n'a ici pas été conservé. Contrairement à ce qu'indique Carteret, les compositions hors-texte sont ici tirées sur Chine appliqué sur papier de Chine fort (et non sur vélin à l'exception d'une seule planche qui est sur vélin blanc).

"Un des beaux livres de la période romantique, illustré par Johannot ; c'est la seule édition intéressante de ce chef-d’œuvre parue au début du XIXe siècle." (L. Carteret III, 505-506).

Ces exemplaires sur papier de Chine sont très rares, selon les bibliographes il n'y en aurait pas plus de 20 ou 25 exemplaires, encore plus rares sont ceux, comme celui-ci, imprimés d'un seul côté.

Exemplaire parfaitement établi sur brochure, à toutes marges, par le praticien relieur Victor Champs. Un très petit nombre d'exemplaires ont subi le feu des enchères ces dernières années. Un exemplaire en maroquin bleu de Petit (reliure de la fin XIXe s.) a été adjugé 21.000 francs (soit 3.200 euros) en 2000 (La Bibliothèque de Monsieur ***( 2ème partie), 24 novembre 2000, Piasa, Paris). Un autre exemplaire, celui de Béraldi, également relié par R. Petit en maroquin rouge, sur Chine imprimé d'un seul côté, réalisa 10.000 euros chez Christie's en mai 2002 (Lot 643 / Sale 5008).

Voyez comme on ne peut pas faire confiance à un éminent bibliophile. En effet, Henri Béraldi écrivait dans Estampes et livres (L. Conquet, 1892) : "Cette Manon Lescaut de Bourdin mérite la reliure doublée. Elle reste un des plus gracieux livres à figures du XIXe siècle, bien qu'on ait refait, depuis, bien des éditions de Manon. Je n'ai, pour ma part, aucun goût pour les exemplaires sur papier de Chine imprimés d'un seul côté qui font un livre absurde." (p. 192). Comme nous l'avons vu plus haut H. Béraldi possédait un exemplaire sur Chine imprimé d'un seul côté...

A propos de cet ouvrage, Montesquieu écrit en 1734 : « J’ai lu le 6 avril 1734, Manon Lescaut (...) Je ne suis pas étonné que ce roman, dont le héros est un fripon, et l’héroïne, une catin qui est menée à la Salpêtrière, plaise ; parce que toutes les mauvaises actions du héros, le chevalier des Grieux, ont pour motif l’amour, qui est toujours un motif noble, quoique la conduite soit basse. ».

"Manon Lescaut a laissé une trace durable dans la littérature française. Peu de romans n’ont été aussi loués et aussi critiqués que ce chef-d’œuvre rempli de passion, de douleur et d’amour. Le drame touchant vécu par le « fripon » des Grieux et la « catin » Manon parvient à éviter la réprobation des lecteurs grâce au caractère admirable qui caractérise les passions dans ce court récit si naturel et si vraisemblable qui se déroule avec une rapidité qui tranche avec le reste de l’œuvre de Prévost. L’intrigue de cette histoire remplie de variété et de mouvement sur fond unique de délire et d’amour se développe et s’enchaîne dans un ordre logique et naturel qui donne à chaque nouvel épisode son impression d’authenticité et de vraisemblance. Les deux héros sont présentés avec une netteté lumineuse : séduisants, jeunes et amoureux à outrance, ils se précipitent tête baissée dans leur passion sans jamais paraître rien perdre de leur grâce, de leur beauté et de leur esprit. Leur jeunesse et leur innocence ne semblent jamais atteintes par la fange de l’échelle sociale au bas de laquelle se passe une bonne partie de leur histoire. Passant tour à tour, et du jour au lendemain, de la misère à la fortune, du boudoir à la prison, de Paris à la déportation, de l’exil à la mort, des Grieux et Manon n’ont qu’une excuse : l’amour, ce sentiment qui fait oublier que tous deux mentent et volent, que le premier triche et tue ou que la seconde se prostitue. C’est également la conscience de ce sentiment qui permet au lecteur de prendre en pitié la faiblesse et les inconséquences de des Grieux, ce héros tout à la fois si humain et si démuni face à la tentation amoureuse. L’amour, dans Manon Lescaut, est une passion qui se révèle brusquement et qu’il serait vain de chercher à surmonter. De même, dans cette narration où le fourmillement d’incidents romanesques révèle un souci de la réalité dans ses plus petits détails, le réalisme ne dispute pourtant jamais à l’idéalisme. En dépit de leur caractère éminemment romanesque, les événements de Manon Lescaut ne paraissent jamais enfreindre la vraisemblance comme, par exemple, lorsque des Grieux saisit avec quelle facilité les résolutions les plus fermes s’évanouissent devant le regard d’une femme. La structure psychologique des héros obéit à cette règle : des Grieux réunit en lui une incroyable naïveté et un cynisme grossier tandis que Manon est un esprit pratique doué de bon sens et d’une extraordinaire insouciance. Le commerce de sa personne qu’elle fera, dès que l’argent viendra à manquer au couple, est une fatalité que rien ne peut infléchir car son bien être matériel est une nécessité qui ne saurait souffrir d’entraves. Mais Manon revient toujours à des Grieux, comme il revient à elle, après ses intervalles de retour à ses études et à la théologie. Le chef-d’œuvre littéraire de Manon Lescaut finit par naître de la somme des imperfections de des Grieux et de Manon lorsque la vérité de la passion de leurs caractères devient la personnification littéraire de l’amour, fatal et misérable pour l’un, inconstant et frivole pour l’autre mais d’un amour qui finit par trouver, sous le coup du malheur, sa rédemption dans un sentiment sincère et profond inévitablement voué à trouver son dénouement dans la mort." (in Article Manon Lescaut, Wikipedia, section Analyse).

Provenance : exemplaire étonnamment vierge de toute marque d'appartenance.

TRÈS BEL EXEMPLAIRE DE CETTE RARETÉ BIBLIOPHILIQUE.

EXEMPLAIRE DE CHOIX.

VENDU

lundi 26 décembre 2011

Manon Lescaut illustrée par René Lelong (1927). Exemplaire sur Japon avec deux suites et un dessin original.



PRÉVOST Antoine François, dit Prévost d’Exiles ou l'Abbé PRÉVOST
HISTOIRE DU CHEVALIER DES GRIEUX ET DE MANON LESCAUT. Figures de Lelong.

Paris, Javal et Bourdeaux, 1927

1 volume in-4 (28,5 x 24 cm), en feuilles, sous chemises imprimée de papier bleu et or, à rabats, emboîtage. 1 frontispice et 14 compositions hors-texte en couleurs d'après les aquarelles de René Lelong et gravées sur cuivre, mises en couleurs par la technique dite "au repérage". Quelques frottements à l'emboîtage et petit défaut à un coin de la chemise de protection des suites, sinon excellent état.


NOUVELLE ÉDITION ILLUSTRÉE DE CE CÉLÈBRE TEXTE. PREMIER TIRAGE DES COMPOSITIONS DE RENÉ LELONG.

Tirage à 530 exemplaires numérotés (15 ex. sur Japon, 75 ex. sur Japon, 100 ex. sur vélin bleuté d'Arches, 300 ex. sur vélin teinté d'Arches et 20 ex. sur Japon pour des bibliophiles).


CELUI-CI, UN DES 75 EXEMPLAIRES SUR JAPON AVEC, EN SUPPLÉMENT, UNE SUITE EN COULEURS AVEC REMARQUES ET UNE SUITE EN UNE SEULE COULEUR (SANGUINE), ET UN DESSIN ORIGINAL DE L'ARTISTE.

A propos de cet ouvrage, Montesquieu écrit en 1734 : « J’ai lu le 6 avril 1734, Manon Lescaut (...) Je ne suis pas étonné que ce roman, dont le héros est un fripon, et l’héroïne, une catin qui est menée à la Salpêtrière, plaise ; parce que toutes les mauvaises actions du héros, le chevalier des Grieux, ont pour motif l’amour, qui est toujours un motif noble, quoique la conduite soit basse. ».


"Manon Lescaut a laissé une trace durable dans la littérature française. Peu de romans n’ont été aussi loués et aussi critiqués que ce chef-d’œuvre rempli de passion, de douleur et d’amour. Le drame touchant vécu par le « fripon » des Grieux et la « catin » Manon parvient à éviter la réprobation des lecteurs grâce au caractère admirable qui caractérise les passions dans ce court récit si naturel et si vraisemblable qui se déroule avec une rapidité qui tranche avec le reste de l’œuvre de Prévost. L’intrigue de cette histoire remplie de variété et de mouvement sur fond unique de délire et d’amour se développe et s’enchaîne dans un ordre logique et naturel qui donne à chaque nouvel épisode son impression d’authenticité et de vraisemblance. Les deux héros sont présentés avec une netteté lumineuse : séduisants, jeunes et amoureux à outrance, ils se précipitent tête baissée dans leur passion sans jamais paraître rien perdre de leur grâce, de leur beauté et de leur esprit. Leur jeunesse et leur innocence ne semblent jamais atteintes par la fange de l’échelle sociale au bas de laquelle se passe une bonne partie de leur histoire. Passant tour à tour, et du jour au lendemain, de la misère à la fortune, du boudoir à la prison, de Paris à la déportation, de l’exil à la mort, des Grieux et Manon n’ont qu’une excuse : l’amour, ce sentiment qui fait oublier que tous deux mentent et volent, que le premier triche et tue ou que la seconde se prostitue. C’est également la conscience de ce sentiment qui permet au lecteur de prendre en pitié la faiblesse et les inconséquences de des Grieux, ce héros tout à la fois si humain et si démuni face à la tentation amoureuse. L’amour, dans Manon Lescaut, est une passion qui se révèle brusquement et qu’il serait vain de chercher à surmonter. De même, dans cette narration où le fourmillement d’incidents romanesques révèle un souci de la réalité dans ses plus petits détails, le réalisme ne dispute pourtant jamais à l’idéalisme. En dépit de leur caractère éminemment romanesque, les événements de Manon Lescaut ne paraissent jamais enfreindre la vraisemblance comme, par exemple, lorsque des Grieux saisit avec quelle facilité les résolutions les plus fermes s’évanouissent devant le regard d’une femme. La structure psychologique des héros obéit à cette règle : des Grieux réunit en lui une incroyable naïveté et un cynisme grossier tandis que Manon est un esprit pratique doué de bon sens et d’une extraordinaire insouciance. Le commerce de sa personne qu’elle fera, dès que l’argent viendra à manquer au couple, est une fatalité que rien ne peut infléchir car son bien être matériel est une nécessité qui ne saurait souffrir d’entraves. Mais Manon revient toujours à des Grieux, comme il revient à elle, après ses intervalles de retour à ses études et à la théologie. Le chef-d’œuvre littéraire de Manon Lescaut finit par naître de la somme des imperfections de des Grieux et de Manon lorsque la vérité de la passion de leurs caractères devient la personnification littéraire de l’amour, fatal et misérable pour l’un, inconstant et frivole pour l’autre mais d’un amour qui finit par trouver, sous le coup du malheur, sa rédemption dans un sentiment sincère et profond inévitablement voué à trouver son dénouement dans la mort." (in Article Manon Lescaut, Wikipedia, section Analyse).


TRÈS BEL ILLUSTRATION DE RENÉ LELONG (1871-1933). Peintre de scènes et paysages animés, figures, fleurs, aquarelliste, illustrateur. Peintre, il exposait à Paris, au Salon des Artistes Français, dont il était membre depuis 1898, ayant auparavant obtenu une médaille de troisième classe en 1895. Il fut un peintre de la femme, de figures dans des paysages, de scènes des champs de course. Il eut une importante activité d'illustrateur Il eut un atelier à Montmartre.

BEL EXEMPLAIRE DE CE RARE TIRAGE SUR JAPON AVEC DEUX SUITES ET UN DESSIN ORIGINAL.
VENDU

dimanche 25 décembre 2011

Histoire de Manon Lescaut illustrée par le peintre Charles Guérin (1926). Exemplaire sur Chine relié en maroquin décoré par Saulnier.



PRÉVOST Antoine François, dit Prévost d’Exiles ou l'Abbé PRÉVOST

HISTOIRE DU CHEVALIER DES GRIEUX ET DE MANON LESCAUT, par l'Abbé Prévost. Lithographies de Charles Guérin.

Paris, Helleu et Sergent, 1926.

1 volume in-8 (20,5 x 14 cm) de 362-(1) pages. Illustrations dans le texte et hors-texte aux deux crayons.

Reliure plein maroquin corail, dos à nerfs richement orné aux petits fers dorés, plats décorés de grands fers rocailles dans les angles, encadrement d'un double-filet doré sur chaque plat, double-filet doré sur les coupes, encadrement intérieur de maroquin avec filets dorés, pleins et perlés, grenades dans les angles, doublure et garde de tabis bleu, secondes gardes de papier décoré, tranches dorées sur témoins, non rogné, couverture conservée à l'état de neuf, étui bordé de maroquin (reliure de l'époque signée SAULNIER). Exemplaire parfait à l'état de neuf absolu. Reliure de qualité exécutée par un excellent praticien à l'époque.


NOUVELLE ÉDITION ILLUSTRÉE.

20 très-belles lithographies aux deux crayons par Charles Guérin.

ÉDITION DE LUXE IMPRIMÉE A 320 EXEMPLAIRES, CELUI-CI UN DES 40 EXEMPLAIRES SUR PAPIER DE CHINE (après 35 ex. sur Japon) AVEC ICI EXCEPTIONNELLEMENT 4 ÉTATS DES LITHOGRAPHIES SUR CHINE ÉGALEMENT (NOIR ET COULEURS).


Charles Guérin (1875-1939), originaire de Sens dans l'Yonne, était un artiste peintre post-impressionniste. Il illustra plusieurs livres par la lithographie, notamment les Fêtes galantes de Verlaine (1919), le Fortunio de Théophile Gautier (1929), les Elégies de Marcelline Desbordes-Valmore (1925). Son nom est associé aux plus belles éditions bibliophiliques des années 1920-1930. L'interprétation lithographique qu'il fait de Manon Lescaut, proche du travail des pinceaux du peintre, est toute en douceur et pleine de poésie.


A propos de cet ouvrage, Montesquieu écrit en 1734 : « J’ai lu le 6 avril 1734, Manon Lescaut (...) Je ne suis pas étonné que ce roman, dont le héros est un fripon, et l’héroïne, une catin qui est menée à la Salpêtrière, plaise ; parce que toutes les mauvaises actions du héros, le chevalier des Grieux, ont pour motif l’amour, qui est toujours un motif noble, quoique la conduite soit basse. ».

"Manon Lescaut a laissé une trace durable dans la littérature française. Peu de romans n’ont été aussi loués et aussi critiqués que ce chef-d’œuvre rempli de passion, de douleur et d’amour. Le drame touchant vécu par le « fripon » des Grieux et la « catin » Manon parvient à éviter la réprobation des lecteurs grâce au caractère admirable qui caractérise les passions dans ce court récit si naturel et si vraisemblable qui se déroule avec une rapidité qui tranche avec le reste de l’œuvre de Prévost. L’intrigue de cette histoire remplie de variété et de mouvement sur fond unique de délire et d’amour se développe et s’enchaîne dans un ordre logique et naturel qui donne à chaque nouvel épisode son impression d’authenticité et de vraisemblance. Les deux héros sont présentés avec une netteté lumineuse : séduisants, jeunes et amoureux à outrance, ils se précipitent tête baissée dans leur passion sans jamais paraître rien perdre de leur grâce, de leur beauté et de leur esprit. Leur jeunesse et leur innocence ne semblent jamais atteintes par la fange de l’échelle sociale au bas de laquelle se passe une bonne partie de leur histoire. Passant tour à tour, et du jour au lendemain, de la misère à la fortune, du boudoir à la prison, de Paris à la déportation, de l’exil à la mort, des Grieux et Manon n’ont qu’une excuse : l’amour, ce sentiment qui fait oublier que tous deux mentent et volent, que le premier triche et tue ou que la seconde se prostitue. C’est également la conscience de ce sentiment qui permet au lecteur de prendre en pitié la faiblesse et les inconséquences de des Grieux, ce héros tout à la fois si humain et si démuni face à la tentation amoureuse. L’amour, dans Manon Lescaut, est une passion qui se révèle brusquement et qu’il serait vain de chercher à surmonter. De même, dans cette narration où le fourmillement d’incidents romanesques révèle un souci de la réalité dans ses plus petits détails, le réalisme ne dispute pourtant jamais à l’idéalisme. En dépit de leur caractère éminemment romanesque, les événements de Manon Lescaut ne paraissent jamais enfreindre la vraisemblance comme, par exemple, lorsque des Grieux saisit avec quelle facilité les résolutions les plus fermes s’évanouissent devant le regard d’une femme. La structure psychologique des héros obéit à cette règle : des Grieux réunit en lui une incroyable naïveté et un cynisme grossier tandis que Manon est un esprit pratique doué de bon sens et d’une extraordinaire insouciance. Le commerce de sa personne qu’elle fera, dès que l’argent viendra à manquer au couple, est une fatalité que rien ne peut infléchir car son bien être matériel est une nécessité qui ne saurait souffrir d’entraves. Mais Manon revient toujours à des Grieux, comme il revient à elle, après ses intervalles de retour à ses études et à la théologie. Le chef-d’œuvre littéraire de Manon Lescaut finit par naître de la somme des imperfections de des Grieux et de Manon lorsque la vérité de la passion de leurs caractères devient la personnification littéraire de l’amour, fatal et misérable pour l’un, inconstant et frivole pour l’autre mais d’un amour qui finit par trouver, sous le coup du malheur, sa rédemption dans un sentiment sincère et profond inévitablement voué à trouver son dénouement dans la mort." (in Article Manon Lescaut, Wikipedia, section Analyse).

Très jolie reliure de Saulnier décorée dans le goût du XVIIIe siècle. Saulnier exerça la reliure à Paris de 1923 à 1955. Ses reliures sont très soignées.

SUPERBE EXEMPLAIRE DE CE JOLI LIVRE ILLUSTRÉ PAR CHARLES-FRANCOIS-PROSPER GUÉRIN.

EXEMPLAIRE DE CHOIX.

VENDU

Curiosa : les Heures galantes sur un vieux cadran illustrées par J.-Jacques Rousseau (1927) sur un texte inédit d'Edouard de Bettex. Un des 5 rarissimes exemplaires sur Japon avec suite.




BETTEX Edouard de, et ROUSSEAU J. Jacques, illustrateur

HEURES GALANTES SUR UN VIEUX CADRAN. Textes inédits d'Edouard de Bettex avec 12 eaux-fortes originales en couleur de J. Jacques Rousseau.

A Paris, Aux Editions d'Art Le Phenix, 1927

1 volume petit in-4 carré (25 x 19,5 cm), broché sous couverture rempliée imprimée en rouge et noir, 115-(1) pages. 12 eaux-fortes hors-texte coloriées au pochoir, 12 bandeaux, 12 lettrines et 12 cul-de-lampes gravés sur bois et mis en couleurs, 1 gravure sur bois mise en couleurs en guise de frontispice (cadran et angelot). Excellent état. Petite trace de gommage sur les premiers feuillets de garde et de faux-titre, sans gravité.


ÉDITION ORIGINALE ET PREMIER TIRAGE DES ILLUSTRATIONS.

UN DES 5 RARISSIMES EXEMPLAIRES SUR PAPIER DU JAPON AVEC SUITE DES EAUX-FORTES EN SANGUINE.

Le tirage est de 5 ex. sur Japon, 35 ex. sur Madagascar, 60 ex. sur vergé d'Arches à la forme, 200 ex. sur vélin teinté et 30 ex. hors-commerce (tirage total de 330 exemplaires numérotés).
Ce livre divisé en 12 heures de la journée raconte des aventures galantes et coquines de la très-légère baronne de Verdurette dans un XVIIIe siècle peuplé d'abbés grivois et de marquis espiègles.

Le texte est coquin sans jamais être vulgaire, tout comme l'illustration toujours amusante et comique sans être inconvenante. Jean-Jacques Rousseau donne ici une illustration proche de celle de Joseph Hémard.

BEL EXEMPLAIRE DE CE TIRAGE CONFIDENTIEL A 5 EXEMPLAIRES SEULEMENT SUR CE PAPIER, AVEC SUITE EN SANGUINE.

VENDU

vendredi 23 décembre 2011

Idylle printanière par Rojan (vers 1936). Suite de lithographies libres coloriées au crayon de couleurs, ou rencontre de deux amants qui finissent à l'hôtel.



ROJAN Feodor Rojankovski dit,

IDYLLE PRINTANIÈRE.

[Paris, vers 1936]





1 feuillet de titre et 18 lithographies (sur 30) coloriées au crayon de couleurs et montées sur papier BFK. En feuilles, sans chemise, sans justificatif de tirage.

Format des feuilles : 28 x 22,5 cm - 18,5 x 13,5 cm pour le dessin.

14 planches sont libres (sans compter le titre). Suite incomplète qui conserve malgré tout son intérêt tant les suites complètes de ce portfolio érotique son rares et recherchées. Cette suite a été récemment réimprimée par la Bibliothèque de l'image en 2000 (nous en fournissons un exemplaire avec cette suite).



Si l'on s'en tien à Dutel, Bibliographie des ouvrages érotique publiés clandestinement en français de 1920 à 1970, il existe plusieurs tirages de cette suite attribuée à Rojan. Notre exemplaire possède les lithographies imprimées sur papier vergé teinté avec pontuseaux verticaux (y compris le titre), comme indiqué par Dutel, signe du premier tirage de 1936 (Henri Pasquinelli). Cependant les feuillets de notre exemplaire ne mesurent que 28 x 22,5 cm et non 32,5 x 25,5 cm comme indiqué par Dutel. Le tirage de cette suite est de 516 exemplaires. Une deuxième suite, reproduction de celle-ci a été publiée vers 1938, ne correspond  pas la nôtre (33 x 25 cm et papier vergé teinté à pontuseaux horizontaux). Dutel signale une autre édition de plus mauvaise qualité. Il ne nous semble pas qu'il puisse s'agir de la nôtre qui est de belle qualité, tant au niveau du tirage des lithographies que du coloriage au crayon de couleurs qui a été ici très finement exécuté. Nous pensons donc qu'il s'agit bien de la première impression de cette suite.



Référence : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotique publiés clandestinement en français de 1920 à 1970, n°1726-1727.

"Après une rencontre dans le métro, un couple entame un flirt très poussé dans le taxi qui l'emmène dans un hôtel où les nouveaux amants pourront enfin savourer pleinement leur intimité."

"Le trait délicat et sûr de l'artiste représente magnifiquement cette rencontre amoureuse dans l'atmosphère parisienne des années 30. Le chef-d'oeuvre imprimé de Rojan et l'un des plus beaux portefeuilles érotiques du XXe siècle." (Dutel, n°1726)

Rojan est le pseudonyme de Feodor Rojankovski (1891-1970), né en Russie, émigré à Paris à la suite de la Révolution d'octobre 1917, mort aux Etats-Unis et célèbre pour ses illustrations d' albums d'enfants (Collection du Père Castor). Pendant sa période parisienne, il a commis de nombreux dessins érotiques et illustra les poésies de Radiguet Vers Libres et des ouvrages de Pierre Louÿs.

SUPERBE ÉTAT POUR CES PLANCHES LIBRES DE LA MAGNIFIQUE SUITE DE ROJAN.

VENDU

jeudi 22 décembre 2011

Mémoires authentiques pour servir à l'histoire du Comte de Cagliostro (1786). Franc-Maçonnerie & Affaire du collier de la Reine.



CAGLIOSTRO Giuseppe Balsamo (Joseph Balsamo), dit Alessandro, comte de Cagliostro

MÉMOIRES AUTHENTIQUES, POUR SERVIR A L'HISTOIRE DU COMTE DE CAGLIOSTRO. Troisième édition.

Sans lieu, sans nom, 1786.

1 volume petit in-8 (19 x 11,5 cm) de (1)-60 pages.

Cartonnage à la bradel plein papier dominoté, dos muet (cartonnage moderne). Parfait état. Relié sur brochure, non rogné.

NOUVELLE ÉDITION.

Publiés à l'occasion du scandale de l'Affaire du Collier de Reine Marie-Antoinette, ces Mémoires de Cagliostro donne, selon l'auteur, les vrais raison pour lesquelles Cagliotro a été embastillé. "Voici des faits incroyables, mais non moins véridiques. Cet heureux charlatan était né sans fortune, d'une famille obscure, dans une religion avilie, avec des passions fougueuses. Il lui parut cruel de passer quarante ou cinquante ans sur la terre dans les privations, & de voir un tas de sots prospérer ; plus de fripons encore occuper les grandes places, sans pouvoir partager ce qu'ils ont obtenu par l'intrigue, & même par des crimes. Il se mit à voyager. (...)" (extrait des premières pages).

La vie de cet aventurier est résumée à grands traits et avec parti pris. Ses liens avec la Franc-Maçonnerie sont évoqués (Cagliostro s'annonçait comme le restaurateur de la Franc-Maçonnerie Égyptienne). Ces mémoires s'achèvent avec l'Affaire du Collier.


TRÈS BON EXEMPLAIRE.

VENDU

Les mémoires de la comtesse de La Motte Valois dans l'affaire du collier de diamants qui impliqua la reine Marie-Antoinette (1789).



LA MOTTE (VALOIS, Comtesse de)
MÉMOIRES JUSTIFICATIFS DE LA COMTESSE DE VALOIS DE LA MOTTE, écrits par elle-même.

Imprimés à Londres (sans nom), M. DCC. LXXXVIX (i.e. 1789).

1 volume in-8 (19 x 13 cm) de (1)-257 pages y compris les Pièces justificatives (pp. 219 à 257).

Cartonnage à la bradel plein papier dominoté, dos muet (cartonnage moderne). Parfait état.

NOUVELLE ÉDITION.

L'année 1789 voir paraître plusieurs éditions de ces Mémoires, tous avec une pagination différente. La nôtre contient les Mémoires à proprement parler jusqu'à la page 214 et on trouve à la suite en pagination continue les pièces justificatives qui sont au nombre de 32 (XXXII), dont un Mémoire sur la Maison de Saint-Remy de Valois dont se réclame la comtesse (qui serait issue de Henri II roi de France), et des lettres apocryphes du cardinal de Rohan à la reine Marie-Antoinette et des lettres également apocryphes de la reine adressées au cardinal. Il y a une erreur de pagination pour les pièces justificatives qui sont paginées à partir de 219 tandis que le texte des Mémoires se termine à la page 214. Bien complet cependant. A noter également que cette édition se distingue par une coquille dans la date en chiffres romains sur la page de titre : M. DCC. LXXXVIX pour M. DCC. LXXXIX.

L’affaire du collier de la reine est une escroquerie qui eut pour victime, en 1785, le cardinal de Rohan, évêque de Strasbourg, et qui éclaboussa la reine Marie-Antoinette. Certains historiens voient dans cette affaire sulfureuse les prémices des mécontentements au sujet de la reine qui entraînèrent la Révolution française.

Référence : Tourneux, 21141c. (autre édition).


TRÈS BON EXEMPLAIRE.

VENDU

mardi 20 décembre 2011

Apologie pour les hommes soupçonnés de Magie par Gabriel Naudé (1679). Superbe exemplaire en maroquin noir de l'époque. Exemplaire Guy Bechtel.



Gabriel NAUDÉ
APOLOGIE POUR TOUS LES GRANDS PERSONNAGES QUI ONT ÉTÉ FAUSSEMENT SOUPÇONNÉS DE MAGIE par G. NAUDÉ paris.

A La Haye, chez Adrian Vlac, 1679

1 volume petit in-8 (165 x 100 mm) de (17)-361 pages.

Reliure plein maroquin noir, dos à nerfs ornés dans les caissons d'une fleur de lis, nerfs soulignés de filets dorés, filet doré en encadrement des plats avec une fleur de lis dans les angles (reliure de l'époque). Étonnante reliure en maroquin noir de l'époque ornée de fleurs de lis et quelques filets simples pour tout décor. Les tranches du volume sont rouges. Reliure parfaitement conservée.

Quelques petites piqures de vers sans gravité à l'intérieur sans dommage notable. Papier de médiocre qualité, sans tenue et avec des rousseurs éparses parfois importantes. Exemplaire un peu court en marge extérieure et avec une marge de fonds de cahiers pratiquement absente.


NOUVELLE ÉDITION DE LA HAYE.

Gabriel Naudé est né à Paris avec le futur Grand Siècle le 2 février 1600. Homme d'une culture encyclopédique, il est tour à tour homme de lettres, philosophe, bibliothécaire de génie, bibliographe ; il connait aussi bien les auteurs anciens que les auteurs modernes, ce qui lui permet d'écrire à peu près sur tout. Il est appelé en 1622 par Henri de Mesmes, président à mortier au parlement de Paris pour s'occuper de sa bibliothèque privée, une des plus belles de l'époque, riche de huit mille volumes, dont de nombreux manuscrits latins et grecs. A cette occasion, il rencontre des penseurs comme Grotius. En 1626, il part à Padoue, capitale de l’aristotélisme et du libertinage érudit. La mort de son père, en 1627, l’oblige à rentrer à Paris. Il reprend ses études de médecine et ses fonctions de bibliothécaire auprès du président de Mesme. C’est pour lui qu’il publie un Advis pour dresser une bibliothèque. Il est introduit dans le cercle de Jacques Dupuy, lettré érudit. C’est là qu’il rencontre de nombreux esprits libres (libertins érudits), comme La Mothe Le Vayer et Gassendi. Tous se reconnaissent des maîtres communs : Cicéron, Sénèque, Pline, Plutarque, Montaigne, Charron, et partagent la même hostilité à l’intrusion du surnaturel dans les sciences, que ce soit celui de la métaphysique chrétienne ou celui de l’occultisme et de la magie. Dans cet esprit, ils soutiennent des hommes comme Galilée ou Campanella. En 1631, Naudé est engagé comme bibliothécaire par le cardinal Bagni, qui l’emmène, avec Bouchard, à Rome. En 1633, il obtient son doctorat de médecine à Padoue, qui lui permet, en 1633, d’avoir le titre de médecin ordinaire de Louis XIII. Le cardinal Bagni meurt en 1641. En 1642, Naudé quitte Rome pour Paris et entre bientôt au service de Mazarin : il consacre alors l’essentiel de son temps à la bibliothèque de son nouveau maître. Naudé réussit, à partir de rien, à créer une bibliothèque de 40 000 volumes, en partie dispersée pendant la Fronde. En 1652, la reine de Suède, Christine, l’appelle à son service. Il part, le 21 juillet 1642, rejoindre la cour de Stockholm. Et il se met au travail pour ordonner la bibliothèque de la reine. Mais la rudesse du climat l’oblige à partir. Saisi par les fièvres, il s’arrête à Abbeville où il meurt, le 29 juillet 1653. Il avait fait paraitre en 1639 ses Considérations sur les Coups d’État. Ouvrage qui restera célèbre. Infatigable bibliophile, Gabriel Naudé fut aussi responsable de la bibliothèque de Mazarin : "je fais ce que je puis et peut estre davantage pour mettre la bibliothèque a sa perfection", écrivait-il, en 1646, à l'un de ses amis. De 1644 à 1647, Naudé parcourut successivement les Flandres, l'Italie, la Suisse, la Rhénanie, la Hollande et l'Angleterre et il rapporta de ces voyages bibliographiques un nombre impressionnant d'ouvrages, souvent rares (notamment la Bible de Gutemberg, éditée à Nuremberg en 1455) : 14 000 d'Italie et de Suisse, 4 000, "tant manuscrits qu'imprimés" d'Allemagne. En 1648, la bibliothèque comptait entre 35 000 et 40 000 volumes et elle était, sans doute, à cette date, la plus importante d'Europe. L'Apologie pour tous les grands personnages qui ont esté faussement soupçonnez de magie parait pour la première fois en 1625 (Paris, François Targa). Ce livre, très riche dans tout ce qu'il contient, connaitra un immense succès et sera réédité de nombreuses fois jusqu'au début du XVIIIe siècle. Pourtant aujourd'hui les exemplaires bien conservés sont rares.


"Dans ce très curieux ouvrage, on traite des génies attribués à Socrate, Aristote, Plotin, Paracelse, Agrippa, Savonarole, Nostradamus, Roger Bacon, Albert le Grand, aux Papes Sylvestre II et Grégoire VII, aux Mages, à Virgile, etc..." (Caillet III, 7923).

Provenance : Exemplaire de la bibliothèque de Guy Bechtel consacrée à l'ésotérisme et aux sciences occultes, avec son ex libris "le bibliophobe Bechtel" collé au contreplat. Exemplaire de la vente du libraire Robert Goumy (1969). On note un ancien n° de cote (204) à la plus sur une garde blanche et le prix de 4 livres 10 sols (4 livres rayé remplacé par 2 livres).

Mis à part celui-ci nous n'avons répertorié aucun autre exemplaire relié en maroquin ancien.


SUPERBE EXEMPLAIRE DE LA PLUS GRANDE RARETÉ EN MAROQUIN DE L’ÉPOQUE DÉCORÉ. EXEMPLAIRE DE CHOIX.
VENDU

lundi 19 décembre 2011

Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos illustrées par B. Lubin de Beauvais. Exemplaire sur japon agréablement relié à l'époque.



CHODERLOS DE LACLOS Pierre Ambroise François
LES LIAISONS DANGEREUSES.

Paris, Librairie des Amateurs A. Ferroud, F. Ferroud, Successeur, 1908.

1 volume in-4 (27,5 x 18 cm) de (2)-202 pages, illustrations contrecollées dans le texte et hors-texte.

Reliure demi-maroquin à larges coins bleu nuit, dos à quatre nerfs, caissons décorés d'encadrements de filets dorés concentriques et d'un encadrement de maroquin prune, pièce de titre et tomaison mosaïquées de même maroquin prune, date dorée en queue, filets dorés sur les plats, tête dorée, non rogné, couverture imprimée conservée dans son intégralité (reliure de l'époque). Reliure à l'état proche du neuf (dos très légèrement passé. Intérieur très frais, comme neuf.

NOUVELLE ÉDITION ILLUSTRÉE.
UN DES 60 EXEMPLAIRES SUR JAPON AVEC DEUX ÉTATS DES LITHOGRAPHIES.

Très belle édition de bibliophiles imprimée à 300 exemplaires en tout (40 ex. sur japon avec 3 états et un dessin original - 60 ex. sur japon avec 2 états - 200 ex. sur papier à la forme).

Les 22 lithographies originales dessinées et gravées par Lubin de Beauvais sont tirés sur chine et contrecollées dans le texte et hors-texte. Elles sont imprimées en noir et rouge. 8 en-tête et cul-de-lampe, 12 grandes compositions, 1 frontispice et 1 fleuron de titre forment "une illustration importante, complète et de premier ordre." (prospectus). Le prospectus en 3 feuillets (2 feuillets sur papier à la forme de texte et 1 feuillet de texte comprenant une illustration sur japon).

"Bible du libertinage pour certains, le livre s'impose surtout comme chef-d’œuvre du roman d'analyse, comme un des romans les plus abstraits et les plus intelligents. Aussi l'audace des Liaisons Dangereuses ne consiste-t-elle ni dans la débauche facile au langage cru, ni dans la perversité au premier degré ou la jouissance de faire le mal propre à Sade, mais dans l'art de dire ou plutôt de l'écrire pour un connaisseur admiratif et un peu vexé, placé en position de voyeur comme le lecteur" (Laurent Versini, BnF, En français dans le texte , n° 174).


Ce roman épistolaire retrace les aventures amoureuses de la marquise de Merteuil et de son ancien amant, le vicomte de Valmont. La marquise, voulant se venger d’un amant infidèle alors promis à la fille d’une cousine, Cécile de Volanges, fait en sorte que le Vicomte déshonore cette dernière avant le mariage. Ce que le Vicomte accomplit, alors même qu’il tente de séduire une femme reconnue pour sa vertu : la présidente de Tourvel. Celle-ci tente de rester fidèle à son époux mais le Vicomte parvient à la piéger pour la faire mourir d’amour. Cécile de Volanges, quant à elle, est amoureuse du chevalier Danceny, son maître de solfège. Mais, la marquise de Merteuil le prend pour amant, par toutes sortes d'intrigues. Elle provoque ainsi un duel entre le Vicomte de Valmont, qui cherche à retrouver ses faveurs - déstabilisé par ses mésaventures dues à Cécile de Volanges et Tourvel -, et le jeune chevalier Danceny, qui parviendra à tuer le Vicomte, tourmenté de regrets d’avoir condamné la présidente de Tourvel. Il remet alors au chevalier toute la correspondance qu’il a tenue avec la marquise de Merteuil afin que celle-ci soit révélée non comme une femme des plus vertueuses de tout Paris, ainsi qu'elle le laissait croire, mais comme une dangereuse intrigante.

B. Lubin de Beauvais est un peintre et illustrateur français actif entre les années 1892 et 1915. Il signait aussi sous le pseudonyme de Gabriel De Laumont. Il n'illustra en tout que quatre livres sur une période assez courte. Il collabora par ailleurs à de nombreux journaux comme La Baïonnette, Le Courrier français, Le Rire, La Libre Parole illustrée, La vie parisienne, ainsi qu'à des revues enfantines. Il illustre aussi des partitions musicales, des cartes postales et des romans. Il expose au Salon des humoristes à Paris en 1910.

Provenance : Ex libris gravé sur bois Rapicault.


SUPERBE EXEMPLAIRE DE LA PLUS GRANDE FRAÎCHEUR.
VENDU

samedi 17 décembre 2011

Fleurs de France et de Savoie par M. Modelon. Exemplaire de Marius Michel père relié en maroquin de David et très probablement doré par Marius Michel.



F. MODELON
FLEURS DE FRANCE ET DE SAVOIE, POÉSIES, par M. F. MODELON.

Paris, Eugène Belin, Libraire-Editeur, 1861

1 volume in-18 (18 x 12 cm) de 465 pages.

Reliure plein maroquin gris cendré, dos à nerfs richement décoré aux petits fers dorés, triple-filet doré en encadrement des plats, double-filet doré sur les coupes, jeu de filets et roulettes dorés en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne, tranches dorées sur marbrure (reliure de l'époque signée DAVID). Superbe reliure parfaitement conservée et parfaitement exécutée par Bernard David, relieur au 3bis rue des Beaux-Arts à Paris à cette époque. Intérieur immaculé. Papier vélin de qualité.


SECONDE ÉDITION EN GRANDE PARTIE ORIGINALE.
EXEMPLAIRE MARIUS MICHEL PÈRE.

F. Modelon, comme Marius Michel père (de son vrai nom Jean Michel), était originaire de Belley dans le département de l'Ain, capitale historique du Bugey et longtemps sous la dépendance des comtes de Savoie. F. Modelon est poète. Jean Michel est doreur, l'un des plus grands de son temps. L'auteur de ce recueil de poésies dédie le poème intitulé "Angulus ille ...." à son ami Marius Michel (p. 238-240). C'est un poème bucolique et tout empreint de nostalgie de cette contrée qu'il a quitté ainsi que son ami. Il est daté de Paris, 1847. Chaque poème ou presque de ce recueil est dédié à une personne proche de l'auteur ou à une personnalité.


L'auteur avait déjà publié un recueil de poésies en 1859 intitulée "Brises d'automne" (tiré à 500 exemplaires seulement). C'est ici la seconde édition de ces poésies : "Le volume est plus fort, le titre plus modeste et plus vrai. Ce sont les mêmes poésies revues et suivies de nombreuses sœurs ; quelques-unes sont des pleurs d'exil que le fait sublime de l'union libre et spontanée de deux peuples nés pour n'en faire qu'un de tout temps, de l'embrassement de deux frères, ont tari à jamais. La préface est signée F. Modelon, de Grésy-sur-Isère (Haute-Savoie). F. Modelon était par ailleurs professeur de seconde au collège Stanislas à Paris.


Exemplaire de la bibliothèque de Jean Michel dit Marius Michel, doreur sur cuir ayant travaillé pour les plus grands relieurs de son temps (Duru, Capé, etc.), et père de Marius Michel fils, relieur-doreur, figure emblématique de la reliure d'art à la fin du XIXe siècle. Marius Michel père avait un relieur de prédilection qui signait ses reliures DAVID avec un D inversé. Il s'agit de Bernard David (1824-1895). Il est fort probable que les volumes confiés au relieur David pour la bibliothèque de Marius Michel aient été dorés par ce dernier. Nous y reconnaissons la parfaite maîtrise du geste de doreur qui faisait tant sa réputation. Marius Michel doreur, Bernard David relieur et F. Modelon poète, voici réunis en un même volume trois amitiés du livre, et même du livre de bibliophile peut-on dire. Émouvante réunion.

Référence : Revue savoisienne, année 1864, pp. 50-52 (compte-rendu).

TRÈS BEL EXEMPLAIRE.
VENDU

jeudi 15 décembre 2011

Une imitation de La Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau par M. Dauphin : la dernière Héloïse (1784). Exemplaire du bibliophile Eugène Paillet.



M. DAUPHIN

LA DERNIÈRE HÉLOÏSE OU LETTRES DE JUNIE SALISBURY, recueillies et publiées par M. Dauphin, citoyen de Verdun.

A Paris, s.n., 1784 [A Londres et se trouve à Paris, chez la Veuve Duchesne, Bailly et Royez].

2 parties reliées en 1 volume in-8 (22 x 14 cm) de (4)-207 pages. 3 figures hors-texte et 1 vignette sur chacun des titres.

Relié à la suite :

COMPLIMENT POISSARD composé par Piron, 1744.

[Dijon, Brugnot, 1831].

6-(1) pages.

Reliure plein veau glacé caramel, dos lisse richement orné aux points d'or avec pastilles de maroquin rouge mosaïquées, plats décorés d'un encadrement de filets dorés avec décor aux points d'or dans les angles avec pastilles de maroquin rouge mosaïquées, double-filet doré sur les coupes, encadrement intérieur de filets et roulettes dorés, doublures et gardes de papier peigne, exemplaire relié sur brochure, non rogné (reliure signée CH. DE SAMBLANX et datée 1909). Superbe exemplaire de reliure pastiche de Bozérian par le relieur belge Charles de Samblanx. Quelques infimes traces et légers frottements à la reliure. Intérieur très frais. Rares rousseurs. Exemplaire enrichi d'un état supplémentaire du frontispice de la première partie (eau-forte avancée non terminée signée à la pointe), d'un tirage à part sur papier fort de la vignette de titre de chacune des parties).


ÉDITION ORIGINALE. EXEMPLAIRE DE CHOIX AYANT APPARTENU NON RELIÉ AU BIBLIOPHILE EUGÈNE PAILLET.

Le volume s'ouvre sur un feuillet situé juste après le titre contenant un passage de J.-J. Rousseau (La Nouvelle Héloïse). C'est une imitation de La nouvelle Héloïse de J.-J. Rousseau (publiée en 1761) en ce qui concerne la première partie seulement. La seconde partie est imitiée de la Clarisse Harlowe de Richardson. Par cela ce volume est une curiosité. Les jolies figures qui ornent cette édition sont de Queverdo.

L'exemplaire que nous présentons est passé entre les mains de Madame de Stappens (signature sur le faux-titre), puis dans celles du célèbre bibliophile Eugène Paillet (signature sous celle de Madame de Stappens). Paillet possédait ce volume broché. C'est un amateur qui l'a fait relié ensuite en 1909. Eugène Paillet mourut en 1901.

Référence : Cohen, Guide de l'amateur de livres illustrés du XVIIIe s. (éd. 1912), col. 274. Édition cotée 30 à 40 fr. (1912).


Curieusement l'amateur qui a commandé la reliure a fait relié à la suite le Compliment poissard de Piron imprimé à Dijon en 1831 à seulement 23 exemplaires. Pièce infime de quelques pages seulement mais o combien rarissime de par son tirage très restreint. Pièce imprimée sur papier vélin, aujourd'hui introuvable.

Référence : Vicaire VI, 478 (ce Compliment poissard a été donné par l'érudit bourguignon Gabriel Peignot).

Ensemble des plus rares.

BEL EXEMPLAIRE PARFAITEMENT ÉTABLI PAR CHARLES DE SAMBLANX. EXEMPLAIRE EUGÈNE PAILLET.
VENDU

mardi 13 décembre 2011

La vie errante de Guy de Maupassant (1890) : entre récit exotique et autobiographie. Magnifique exemplaire relié en maroquin doublé par Marius-Michel.



MAUPASSANT Guy de
LA VIE ERRANTE par Guy de Maupassant.

Paris, Paul Ollendorff, 1890 [imprimé par la Maison Quantin].

1 volume grand in-18 (19 x 14 cm) de (4)-233-(1) pages.

Reliure plein maroquin brique janséniste doublé de maroquin bronze avec décor mosaïqué en écoinçons, filets dorés, première garde de soie brochée multicolore à décor floral, deuxième garde de papier peigne, tranches dorées sur témoins, couverture illustrée par Riou conservée (reliure de l'époque signée MARIUS-MICHEL). Exemplaire en parfait état.


ÉDITION ORIGINALE. UN DES 100 EXEMPLAIRES SUR PAPIER DE HOLLANDE.

Il a été tiré de cet ouvrage 5 exemplaires sur Japon vendus 20 francs et 100 exemplaires sur Hollande vendus 8 francs.

Notre exemplaire était catalogué au Bulletin de la librairie ancienne Morgand sous le n°28.229 en novembre 1896 et coté 120 francs or. On le retrouve dans le même catalogue sous le n°31.545 en février 1898 coté au rabais à 80 francs. Il est ainsi intéressant de constater que les éditions originales de Maupassant, fussent-elles reliées par le maître Marius-Michel, peinaient à se vendre à la fin du XIXe siècle.

C'est une très belle et rare réunion bibliophilique que nous proposons avec cette exemplaire : une édition originale de Maupassant sur grand papier habillée d'une somptueuse reliure doublée mosaïquée de Marius-Michel.


Son aversion naturelle pour la société a porté Maupassant vers la retraite, la solitude et la méditation. Il voyagea longuement en Algérie, en Italie, en Angleterre, en Bretagne, en Sicile, en Auvergne et chaque voyage était pour lui synonyme de volume nouveau. La vie errante raconte l’un de ses voyages. Ce livre est aussi connu sous le nom de Récits d’Afrique.

"J’ai quitté Paris et même la France, parce que la tour Eiffel finissait par m’ennuyer trop. Non seulement on la voyait de partout, mais on la trouvait partout, faite de toutes les matières connues, exposée à toutes les vitres, cauchemar inévitable et torturant. Ce n’est pas elle uniquement d’ailleurs qui m’a donné une irrésistible envie de vivre seul pendant quelque temps, mais tout ce qu’on a fait autour d’elle, dedans, dessus, aux environs. Comment tous les journaux vraiment ont-ils osé nous parler d’architecture nouvelle à propos de cette carcasse métallique, car l’architecture, le plus incompris et le plus oublié des arts aujourd’hui, en est peut-être aussi le plus esthétique, le plus mystérieux et le plus nourri d’idées ?" (extrait de Lassitude, premier chapitre de La vie errante).

"En Algérie et dans le Sahara algérien, toutes les femmes, celles des villes comme celles des tribus, sont vêtues de blanc. En Tunisie, au contraire, celles des cités sont enveloppées de la tête aux pieds en des voiles de mousseline noire qui en font d’étranges apparitions dans les rues si claires des petites villes du sud, et celles des campagnes sont habillées avec des robes gros bleu d’un gracieux et grand effet, qui leur donne une allure encore plus biblique. (...) Sur cette terre amollissante et tiède, si captivante que la légende des Lotophages y est née dans l'île de Djerba, l'air est plus savoureux que partout, le soleil plus chaud, le jour plus clair, mais le cœur ne sait pas aimer. Les femmes belles et ardentes, sont ignorantes de nos tendresses. Leur âme simple reste étrangère aux émotions sentimentales, et leurs baisers, dit-on, n'enfantent point le rêve." (vers Kairouan, septième chapitre de la vie errante).

"Les femmes musulmanes peuvent entrer comme les hommes, mais elles ne viennent presque jamais. Dieu est trop loin, trop haut, trop imposant pour elles. On n’oserait pas lui raconter tous les soucis, lui confier toutes les peines, lui demander tous les menus services, les menues consolations, les menus secours contre la famille, contre le mari, contre les enfants, dont ont besoin les coeurs de femme. Il faut un intermédiaire plus humble entre lui si grand et elles si petites." (d'Alger à Tunis, cinquième chapitre de la vie errante).

Référence : Vicaire, Manuel de l'amateur de livres du XIXe siècle, V-622 ; Morgand, Bulletin de la librairie, n°28.229 (ex. cité coté 120 francs or - novembre 1896).


MAGNIFIQUE EXEMPLAIRE DE CE LIVRE IMPORTANT ENTRE RÉCIT EXOTIQUE ET AUTOBIOGRAPHIE.
EXEMPLAIRE DE CHOIX.
VENDU

lundi 12 décembre 2011

La plus belle édition ancienne de l'unique recueil de poésies de Guy de Maupassant : Des Vers (1884). Edition tirée à petit nombre avec portrait.



MAUPASSANT Guy de
DES VERS.

Paris, Victor Havard, 1884

1 volume in-18 (17 x 11 cm) de (4)-VII-(1)-209-(4) pages. Portrait de l'auteur dessiné et gravé à l'eau-forte en frontispice par Le Rat.

Reliure demi-maroquin bleu nuit à larges coins, dos à nerfs richement orné aux petits fers dorés, filets dorés sur les plats, tête dorée, autres tranches ébarbées (reliure de l'époque signée VISINAND). Exemplaire en excellent état de conservation, à noter un petit travail de vers peu visible à l'extrémité de la coiffe inférieure. Intérieur parfait. Les couvertures de brochage n'ont pas été conservées.


NOUVELLE ÉDITION DITE "ÉDITION DE LUXE VICTOR HAVARD" ou "VÉRITABLE SECONDE ÉDITION".

L'histoire de cette édition est trop passionnante pour être passée sous silence ici. La première édition de Des vers est mise en vente dès le 27 avril 1880. Elle parait sous la célèbre couverture jaune de l'éditeur Charpentier. Banville qui en avait alors reçu un exemplaire sur chine (le seul ?) donne un compte-rendu élogieux dans le National du 10 mai 1880. Le recueil de Maupassant est dédié à son ami Gustave Flaubert : "A Gustave Flaubert, à l'illustre et paternel ami que j'aime de toute ma tendresse, à l'irréprochable maître que j'admire avant tous." Dès la troisième édition, le volume s'ouvre avec une lettre de Flaubert à son "cher bonhomme" datée du Croisset, le 19 février 1880 (lettre extraite du Gaulois à cette date). La critique est très bonne dans l'ensemble mais cet ouvrage ne sera jamais le succès de librairie qu'on a parfois dit. Avant le 23 mai 1880 soit moins d'un mois avant la première mise en vente l'éditeur Charpentier décide de remplacer les couvertures des volumes alors invendus avec la mention de seconde édition. Une "véritable seconde édition" parait en juillet de la même année, et enfin une "troisième édition" parait en novembre 1880 (première édition avec la Lettre de Flaubert). Depuis le départ, Maupassant souhaitait vivement qu'il soit fait une édition de luxe de ses poésies. Avec l'édition Charpentier, ce n'était pas le cas. Alors qu'en décembre 1884 Charpentier annonce le "3e mille" seulement, Maupassant est entre temps passé chez le concurrent, Victor Havard qui il avait donné la Maison Tellier en 1881. Maupassant ayant menacé Charpentier de faire éditer Des vers en édition de luxe chez un autre, ce dernier consent puis finalement renonce. Havard propose 1.500 francs à Maupassant pour un tirage à 1.500 exemplaires (courrier du 7 février 1884). Maupassant, perfectionniste, décide de revoir l'édition Charpentier. Havard qui n'avait pas bien réfléchit à toutes les dépenses qu'entrainerait cette réédition de luxe voulue par Maupassant, laisse pourrir la situation, puis annonce finalement que le livre paraitra au 1er mai 1884. Le volume tant attendu par Maupassant sera finalement imprimé pour être mis en vente le 31 mai 1884. C'est bien une édition de luxe, ornée d'un portrait de l'auteur par Le Rat et d'ornements gravés sur bois (bandeaux et culs-de-lampe) par Frédéric Régamey. Le volume reprend la Lettre de Flaubert, sans la note qui l'accompagnait (comme dans la 3e édition Charpentier) et la totalité des titres des éditions antérieures. Le volume sort des presses de Charles Unsiger avec un achevé d'imprimer en date du 20 mai 1884. L'imprimeur dut agir un peu précipitamment sur les sollicitations de l'éditeur Victor Havard lui-même pressé par Maupassant. Malgré le soin apporté à cette impression, il reste des coquilles dénaturant le texte. Ce nouveau volume contient quelques variantes par rapport aux éditions précédentes mais pas autant que Maupassant aurait voulu. Son exemplaire corrigé ayant été détruit dans l'incendie de la Maison Charpentier. Il a été tiré à petit nombre d'exemplaires. Le tirage courant, sans doute de 1.500 exemplaires, comme convenu, est sur papier vélin teinté (notre exemplaire). Il a par ailleurs été fait un tirage de grand luxe à 100 exemplaires numérotés, comme suit : 10 japon, 20 chine, 20 whatman et 50 hollande. Maupassant meurt en 1893. C'est en 1899 que la dernière édition séparée posthume de Des vers fut donnée par Ollendorff qui avait racheté les droits d'Havard sur d'autres textes de Maupassant (La Maison Tellier, 1891). Cette édition de 1899 est en tout point identique à celle de 1884 donnée par Havard à l'exception de la mention "nouvelle édition" indiquant le changement de propriétaire des droits. C'est ainsi l'édition de 1884 qui sert d'édition de référence pour les rééditions critiques modernes.


C'est le seul recueil de poésies publié par Guy de Maupassant. Ses autres poèmes - pièces de circonstance ou poèmes érotiques - ont paru dans des revues ou en appendice d'ouvrages critiques.


Voici le compte-rendu analytique qui en est fait dans la revue bibliographique "Le Livre" dirigée par Octave Uzanne : "Parmi les nombreux lecteurs qui connaissent les oeuvres en prose de Guy de Maupassant, il en est qui ignorent que l'auteur de la Maison Tellier, d'Une vie, etc., etc., est un poète d'une personnalité exceptionnelle et que le début du prosateur dans la vie littéraire fut un volume de poésie, devenu une véritable rareté. On y retrouve toutes les qualités qui ont si rapidement répandu le nom de Maupassant, en même temps qu'une note très curieuse dans la manière de comprendre la poésie moderne. Certainement le poète, qui a simplement intitulé son volumes, Des vers, n'appartient à aucune école et ne peut être classé ni parmi les parnassiens, ni parmi les romantiques, ni parmi les classiques. Avant tout sa muse est humaine, toute vibrante de désirs inassouvis et de passions assouvies. Ce qui s'en dégage, c'est l'odeur de la vie chaude, c'est l'odeur forte et passionnante de la femme, c'est la palpitation terrible de l'amour renaissant. Oeuvre de jeunesse féconde, d'ardeurs renaissantes ; il faut relire ces pages enflammées, ces vers pénétrants : la soif d'aimer gonfle éperdument le sein des amoureuses et les flancs robustes des amoureux ; c'est l'hymne de la passion charnelle avec des envolements superbes vers la nature et des appels continus au bonheur par la possession. Il faudrai citer les unes après les autres ces pièces écrites avec un soin jaloux de la phrase et du mot ; les amoureux des lettres comme les amoureux du livre s'empresseront de donner dans leur bibliothèque une place de choix à ce charmant volume, que décore un saisissant portrait de l'auteur, gravé par Le Rat, et dont chaque pièce de vers est ornée de fleurons et de culs-de-lampe dus à Frédéric Régamey, qui s'est inspiré de l'ornementation raffinée de l'art japonais." (article signé des initiales G. T. dans le n°56 - 10 août 1884 - Le Livre, Bibliographie moderne, p. 504)


BEL EXEMPLAIRE PARFAITEMENT ÉTABLI A L’ÉPOQUE PAR VISINAND.

VENDU

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