dimanche 31 mai 2009

Les Caractères de La Bruyère. Huitième édition originale très recherchée en maroquin de l'époque. Bel exemplaire.



LA BRUYÈRE (Jean de)

LES CARACTÈRES DE THÉOPHRASTE TRADUITS DU GREC, AVEC LES CARACTÈRES OU LES MŒURS DE CE SIÈCLE. Huitième édition. Revue, corrigée et augmentée.

A Paris, chez Estienne Michallet, 1694.

1 volume grand in-12 (172 x 100 mm - Hauteur des marges : 166 mm) de (32)-716-XLIV-(8) pages. Titre imprimé en rouge et noir.

Reliure plein maroquin vieux rouge, dos plat à nerfs orné, plats orné d'un filet doré en encadrement avec fleurette dorée en écoinçons, roulette dorée sur les coupes et en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier marbré, tranches dorées sur marbrure (reliure janséniste de l'époque dont le dos et les plats ont été dorés au milieu du XVIIIe siècle).

Quelques ombres au maroquin, notamment au deuxième plat, sans gravité, petite piqure à la coiffe supérieure et petite fente du mors supérieur visible à l'ouverture du volume seulement et absolument sans gravité. Intérieur très frais.

Exemplaire très grand de marges (166 mm).


HUITIÈME ÉDITION ORIGINALE.

Cette édition contient 1.120 caractères dont 46 nouveaux d'après Claudin, 42 d'après Servois, et 3 anciens caractères sont augmentés. Parmi les nouveaux : Cydias, Clitophon, Antagoras, Carro-Carri, etc. Les remarques nouvelles sont signalées ici par une main en marge. Sous la première on lit : Marque que l'on a exigé de moi pendant le cours de cette édition (p. 75). Il y a cependant des mains sur des feuillets non cartonnés.

Dans cette édition, La Bruyère a voulu donner une forme logique et suivie à son oeuvre ; cette idée le conduisit à modifier l'ordre des caractères de façon à y introduire une suite insensible (p. 57 de la préface).

Deux corrections furent apportées en dehors des cartons, par modification des formes elles-mêmes au cours du tirage. A la page 129 le texte commence dans le premier tirage par : "Se mettre du rouge ou se farder est..." A la page 133 on doit trouver dans le premier tirage, lignes 20-21 : "qui n'en guériroient pas sans ce remède..." A la page 282 le carton de premier tirage contient ligne 6 : "ne fera-t'il pas manquer ?"

C'est la première édition à donner le Discours de réception à l'Académie française, précédé d'une longue préface.


EXEMPLAIRE COMPORTANT TOUTES LES REMARQUES DE PREMIER TIRAGE.

Références : Tchémerzine-Scheler III, 806-808 ; Rochebilière, 336.

Provenance : Signature du Chevalier Dauger ou Danger sur le titre.

La plupart des exemplaires rencontrés sont soit recouverts de simples reliures en veau ou en basane de l'époque, soit, pour la plupart, ont été reliés à nouveau au XIXe siècle par les grands maîtres de la reliure artistique (Trautz-Bauzonnet, Duru, Capé, etc). Les exemplaires en maroquin ancien sont rares, assertion avérée par tous les bibliographes (Rahir, Morgand, Le Petit, etc) et dans tous les catalogues de vente anciens et modernes.


BEL EXEMPLAIRE, TRÈS GRAND DE MARGES, EN MAROQUIN DE L'ÉPOQUE DE CE CLASSIQUE DE LA LITTÉRATURE FRANÇAISE, CONDITION DES PLUS RARES ET DES PLUS RECHERCHÉES.

VENDU

vendredi 29 mai 2009

De la sagesse de Pierre Charron (1657). Rare exemplaire en maroquin de l'époque.



CHARRON (Pierre)

DE LA SAGESSE par Pierre Charron parisien, docteur es droits, suivant la vraie copie de Bordeaux en trois livres.

A Paris, chez Christophe Journel, 1657.

1 volume in-12 (15 x 9 cm - Hauteur des marges :146 mm) de (24)-710-(9) pages.

Reliure plein maroquin vieux rouge, dos à nerfs richement orné à la grotesque, plats décorés d'un encadrement de triple-filets dorés avec fleurons d'angles, roulette dorée sur les coupes et en encadrement intérieur des plats, doublure de papier peigne fin, gardes blanches (reliure strictement de l'époque). Reliure très bien conservée malgré des taches et des mouillures anciennes au maroquin, plus foncé par endroit, le dos étant épargné. L'intérieur du volume est en bon état avec des rousseurs éparses assez claires. Le titre-frontispice gravé est signé des initiales "N. L.".


NOUVELLE ÉDITION.

Le frontispice gravé est identique à celui des éditions elzéviriennes (1646, 1656, 1659 et 1662). Jolie édition parisienne de ce texte célèbre qui a paru pour la première fois à Bordeaux en 1601.

Pierre Charron, dit-on, était fils d'un libraire qui eut 25 enfants ! Il suivit des études de philosophie et de droit. Il exerça d'abord la profession d'avocat, puis reçut les ordres, et se fit bientôt un nom par ses prédications. Marguerite de Navarre en fit son prédicateur. Plusieurs évêques l'attirèrent auprès d'eux, et il séjourna comme théologal à Bazas, Lectoure, Agen, Cahors, Condom, où il acheta une maison et y fit graver sur un linteau : « Je ne sais », Bordeaux. Dans cette dernière ville, il rencontra Montaigne avec qui il se lia d'une grande amitié de dix ans et qui eut une grande influence sur son œuvre. Il adopta bientôt sa philosophie. Montaigne le désigna comme héritier du blason de sa maison. Charron reconnut plus tard ce témoignage d'affection et d'estime en instituant le beau-frère de Montaigne son légataire universel. En 1595, il fut envoyé à Paris comme député à l'assemblée du clergé et devint secrétaire de cette assemblée. Il mourut d'apoplexie à Paris en 1603.


Il composa son Traité de la Sagesse publié en 1601 à Bordeaux, après d'autres ouvrages concernant la religion, et qui présentait un catholicisme orthodoxe, répondait aux attaques dont il était l'objet et provoqua un scandale : il y défendait la tolérance religieuse, ce qui le fit accuser d'athéisme. « Nous sommes circoncis, baptisés, juifs, mahométans, chrestiens avant que nous sachions que nous sommes hommes. » Il séparait ainsi la religion de la morale (morale appuyée sur la nature), ouvrant l'espace d'une pensée laïque. C'est encore un des meilleurs traités de morale connu au XIXe siècle ; mais on y trouve quelques propositions hasardées qui en firent longtemps défendre l'impression et le firent mettre à l'Index Librorum Prohibitorum à Rome. Des pamphlétaires, jésuites en particulier, l'attaquèrent vigoureusement et les critiques continuèrent bien après sa mort, l'accusant de plagiat à l'égard de Montaigne et des auteurs de l'antiquité. Il imita également le style de Montaigne, mais il avait moins de grâce et de naïveté. Charron a aussi laissé un Traité des Trois Vérités (existence de Dieu, vérité du Christianisme, vérité du Catholicisme), 1594, fort estimé, et un Abrégé du Traité de la Sagesse. Avant Spinoza et son Éthique, l'idée « Dieu c'est-à-dire la nature » est exprimée par Pierre Charron, ce qu'a particulièrement relevé Michel Onfray. Descartes s'inspirera de sa méthode du doute pour la rédaction du Discours de la méthode.(Source Wikipedia).

Référence : Tchémerzine-Scheler II, 264.

BEL EXEMPLAIRE DANS SA PREMIÈRE RELIURE DE MAROQUIN.

VENDU

jeudi 28 mai 2009

Exemplaire unique sur papier du Japon de cette édition autographiée d'Anatole France. Maroquin de Charles Meunier (1899).



ANATOLE FRANCE

AU PETIT BONHEUR, comédie en un acte, représentée, pour la première fois, le 1er juin 1898.

Tiré pour Pierre Dauze, Paris - 1898.

1 volume in-4 (27 x 20 cm) de 4 feuillets non chiffrés et 83 feuillets chiffrés. Un dernier feuillet non chiffré avec un dessin reproduit. Titre en deux couleurs dans un encadrement. Portrait frontispice de l'auteur à l'eau-forte.

Reliure plein maroquin rouge, dos à nerfs saillants prolongés sur les plats, fleurette mosaïquée au dos de maroquin marron, auteur et titre dorés au dos, grande fleur mosaïquée sur le premier plat en plusieurs ton de maroquin, doublure de maroquin en encadrement mosaïqué de fleurs au fleuillage doré, doublure centrale et premières gardes de soie moirée citron, gardes peigne, tranches dorées sur témoins, couvertures conservées (reliure de l'époque signée CH. MEUNIER 1899). Exemplaire en excellent état, quelques ombres au maroquin sur le premier plat et des petits frottements en tête des mors. Intérieur en parfait état.


ÉDITION ORIGINALE DE CETTE ÉDITION AUTOGRAPHIÉE RARE.

EXEMPLAIRE UNIQUE IMPRIMÉ SUR PAPIER DU JAPON POUR PIERRE DAUZE LUI-MÊME.

Il a été tiré de ce manuscrit 50 copies fac-simile numérotées pour M. Pierre Dauze dont 15 copies sur papier de Hollande à la forme seules mises dans le commerce, souscription réservée à la librairie Conquet, L. Carteret et Cie, Srs.

On remarquera dans un des principaux rôles, Georges Feydeau, acteur, qui a alors 36 ans.


Notre exemplaire est marqué à la plume : "Exemplaire unique sur papier du Japon. Pierre Dauze."

JOLIE RELIURE MOSAÏQUÉE SIGNÉE CHARLES MEUNIER ET DATÉE DE 1899, PARFAITEMENT CONTEMPORAINE DE L'OUVRAGE.

VENDU

Recherches sur l'origine des idées que nous avons de la beauté et de la vertu par Hutcheson (1749).



HUTCHESON (Francis) [BONNOT DE CONDILLAC ? ; M.-A. EIDOUS ? G. Laget ?, traducteurs]

RECHERCHES SUR L’ORIGINE DES IDÉES QUE NOUS AVONS DE LA BEAUTÉ ET DE LA VERTU. En deux traités : le premier, sur la beauté, l’ordre, l’harmonie et le dessein ; le second, sur le bien et le mal physique et moral. Traduit sur la quatrième anglaise.
A Amsterdam, s.n., 1750 [i.e. 1749].

2 tomes en 1 volume petit in-8 (16,5 x 11 cm) de (8)-192 ; (4)-385-(3) pages.

Reliure plein veau havane marbré, dos à nerfs orné, pièce de titre et de tomaison de maroquin citron, tranches rouges, gardes marbrées, filet à froid en encadrement des plats (reliure de l’époque). Exemplaire finement relié à l’époque parfaitement conservé à l’état proche du neuf. Intérieur immaculé.

ÉDITION ORIGINALE DE LA TRADUCTION FRANÇAISE PUBLIÉE EN 1749, ICI AVEC TITRE DE RELAIS A LA DATE DE 1750.

Si la paternité de l’ouvrage ne fait aucun doute, l’identification du traducteur de ces « Réflexions » d’Hutcheson est plus compliquée, y compris pour Barbier dans son dictionnaire des anonymes, qui se perd en conjectures peu concluantes. La traduction de cet ouvrage fut un temps attribuée à Condillac. L’ouvrage a paru pour la première fois en Angleterre en 1725 sous le titre « An inquiry into the Original of our Ideas of beauty and virtue »

Hutcheson mêle étroitement préoccupations éthiques et préoccupations esthétiques. Il développe l’idée de « beauté originelle » qui « nous frappe dès la première vue » et nous procure un plaisir positif, lui-même fondé sur des principes universels d’uniformité et de variété ; il considère également « la beauté relative ou comparative » qui, unie à l’originelle, pourrait donner davantage de plaisir que la beauté toute nue. « L’association d’idées ( ) est la première cause de la variété qu’on remarque dans le sens que nous avons de la beauté, ainsi que dans les autres sens extérieurs. » (tome I, section VI, chap. XI).

Hutcheson distinguait Grandeur et Beauté, mais pour ôter à la Grandeur toute prétention dans le champ de l’esthétisme. « La Grandeur et la Nouveauté sont deux idées différentes de la Beauté, qui nous rendent souvent les objets recommandables.» Denis Diderot qui est l’auteur de l’article Beau de l’Encyclopédie, s’est penché lui aussi sur les réflexions de ce profond ouvrage dans ses Recherches philosophiques sur l’origine et la nature du beau (1752).

Notre exemplaire est bien de l’édition de 1749 avec titre de relais à la date de 1750, la vignette gravée sur le titre différente dans les deux cas (collationné identique en tous points avec un exemplaire daté 1749, sauf le feuillet d’avertissement et le dernier feuillet du tome II contenant en fin l’errata, qui ont été visiblement recomposés). Belle vignette à l’eau-forte répétée en tête de chaque tome. Sur les 17 exemplaires référencés au CCfr, seulement 1 exemplaire porte la date de 1750.

Références : Barbier, Dictionnaires des ouvrages anonymes, éd. 1882, IV, col. 29.

TRÈS BEL EXEMPLAIRE DANS SA FINE RELIURE EN VEAU GLACÉ DE L’ÉPOQUE.

VENDU

Reliure Art Nouveau mosaïquée et doublée sur Jean and Jeannette de Théophile Gautier (1895).



GAUTIER (Théophile) - Illustrations en couleurs de Ad. LALAUZE.

JEAN AND JEANNETTE with illustrations by Ad. Lalauze. Préface by Léo Clarétie.

Paris, Société des Beaux Arts, s.d. (1895).

1 volume in-4 (27 x 21 cm) de 249 pages. Illustrations en couleurs tirées dans le texte.

Reliure plein maroquin olive, dos à nerfs orné, plats et dos entièrement décorés d'un encadrement de filets et branches fleuries mosaïquées de fleurs de liseron de diverses couleurs, filet doré sur les coupes, tête dorée, non rogné. Somptueuses doublures de maroquin olive et rouge, large roulette végétale en encadrement intérieur des plats avec au centre de la doublure un joli fer "aux fleurs de liseron" mosaïqué de bleu et blanc. (Reliure de l'époque étonnement non signée. Reliure d'excellente facture dans le style de Charles Meunier). Exemplaire en excellent état, le dos et les bord des plats et de la doublure sont passés et virés au marron.


ÉDITION ARTISTIQUE SUR JAPON IMPÉRIAL AVEC SUITE DES GRAVURES.


Édition en anglais.

Tirage à 75 exemplaires sur Japon impérial pour les Etats-Unis d'Amérique et l'Angleterre.

Celui-ci numéroté 6 et contenant des états supplémentaires des vignettes dans divers tons et en couleurs, avec remarque.
Cette édition a été donnée en différentes tranches sur différents papiers, on connait, en plus de notre tirage à 75 ex., un tirage à 1.000 exemplaires dit "LUXEMBOURG EDITION", un tirage à 550 exemplaires dit "SALON EDITION", un tirage à 20 exemplaires sur Japon également dit "EDITION DE DEUX MONDES".


25 TRÈS JOLIES VIGNETTES PAR ADOLPHE LALAUZE.


Jean et Jeannette a paru pour la première fois en 1846. C'est un « agréable pastel du XVIIIe siècle, repris en roman des Jeux de l'Amour et du Hasard ».



TRÈS BEL EXEMPLAIRE DANS UNE SOMPTUEUSE RELIURE DOUBLÉE DE MAROQUIN ET MOSAÏQUÉE.

VENDU

mardi 26 mai 2009

Anti-Lucretius VS De natura rerum (1747). Melchior de Polignac ou la réfutation poétique du matérialisme et de l'épicurisme.



POLIGNAC (Cardinal Melchior de)

ANTI-LUCRETIUS, SIVE DE DEO ET NATURA, LIBRI NOVEM. Eminentissimi S.R.E. Cardinalis Melchioris de Polignac opus posthumum ; illustrissimi abbatis Caroli d'Orléans de Rothelin curâ & studio editioni mandatum. Tomus primus (secundus).

Parisiis [Paris], apud Ioannem-Baptistam Coignard, & Antonium Boudet [Jean-Baptiste Coignard et Antoine Boudet], 1747.

2 parties en 1 grand volume in-8 (23 x 15 cm - Hauteur des marges : 224 mm). Portrait de l'auteur d'après Rigaud et gravé par Daullé. Vignettes de Eisen.

Reliure plein maroquin rouge, dos lisse richement orné aux petits fers et roulettes délimitant des caissons ornés, pièce de titre de maroquin vert, triple-filet doré en encadrement des plats, filet gras doré sur les coupe, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, tranches dorées (reliure de l'époque de très belle facture, probablement sortie de l'atelier d'un grand maître relieur). Exemplaire parfait, à l'état proche du neuf. Rares rousseurs claires éparses dans le volume. Légère décharge du portrait-frontispice sur le premier titre.


ÉDITION ORIGINALE LATINE.

Première édition illustrée d'un joli portrait et de 10 vignettes d'en-tête et 5 culs-de-lampe d'après Charles Eisen, gravés par Delafosse et Tardieu.

L'Anti-Lucrèce fonda la réputation littéraire de Melchior de Polignac (1661-1742), une célébrité du Velay (Il est né près du Puy en 1661 et mort à Paris en 1741). Dans ce poème latin il combat les doctrines matérialistes de Lucrèce.


Fameux poème philosophique latin composé à la suite d'une dispute avec Bayle. L'ecclésiastique y réfute le "De natura rerum", de Lucrèce sur lequel s'appuyait Bayle pour justifier son scepticisme, et développe quelques théories de Descartes sur l'univers et le machinisme.

L'ouvrage est posthume. L'auteur avait laissé son poème dans l'état le plus informe. L'abbé de Rothelin le mit en ordre avec la collaboration du célèbre Lebeau.

L'ouvrage sera traduit en français pour la première fois deux années plus tard, en 1749, par Bougainville.


Si les beaux exemplaires en veau ou en basane de l'époque sont assez communs et peu prisés des amateurs, les beaux exemplaires en maroquin du temps parfaitement conservé et tirés, comme ici sur beau papier de Hollande, doivent évidemment retenir l'attention.

Une note ancienne (XIXe s.) au crayon de bois au verso de la première garde volante indique : "Exempl(aire). en g(ran)d papier de Hollande relié en maroq(uin). par Derome." Nous laissons la responsabilité de cette attribution à l'amateur du XIXe siècle qui l'aura formulée.

Référence : Brunet IV, 777 ; Cohen, 812 ; Quérard VII, 249 ; Pascal, Biogr. du Velay 447-48.

SUPERBE EXEMPLAIRE EN MAROQUIN DE L'ÉPOQUE DE LA PLUS LITTÉRAIRE DES RÉFUTATIONS DU "DE NATURA RERUM" DE LUCRÈCE.

CONDITION RARE ET RECHERCHÉE.

VENDU

lundi 25 mai 2009

Les Caractères de Théophraste et de La Bruyère dans une somptueuse reliure de maroquin janséniste attribuable à Luc-Antoine Boyet (1700).



LA BRUYÈRE (Jean de)

LES CARACTÈRES DE THEOPHRASTE TRADUITS DU GREC, AVEC LES CARACTÈRES OU LES MŒURS DE CE SIÈCLE. Par Mr. de La Bruyère, de l'Académie française et la clef, en marge et par ordre alphabétique. Tome premier et deuxième (complet). Nouvelle édition augmentée.

A Paris, chez Estienne Michallet [en réalité, édition imprimée en Hollande ou ailleurs en France, en province, Rouen ?], 1700.

2 tomes en 1 volume grand in-12 (17 x 10 cm - Hauteur des marges : 163 mm), de (16)-311 et (2)-336-(4) pages. Titres imprimés en rouge et noir.

Reliure plein maroquin vieux rouge, dos à nerfs, titre doré, caissons encadrés à froid, encadrement à froid sur les plats, roulette dorée sur les coupes, large dentelle dorée en encadrement intérieur des plats, gardes de papier peigne, tranches dorées sur marbrure (reliure strictement de l'époque attribuable à Luc-Antoine Boyet, voir ci-dessous). Exemplaire à l'état proche du neuf, tant au niveau de la reliure qui est restée d'une fraîcheur étonnante que de l'intérieur qui est lui aussi resté frais malgré quelques feuillets légèrement teintés.


CONTREFAÇON HOLLANDAISE ? (ou d'ailleurs en France en province, Rouen ?).

La dernière édition revue par La Bruyère fût donnée en 1696 par L'auteur chez Michallet peu de temps avant de mourir. Le libraire Michallet meurt à son tour en 1699 après avoir donné la dixième édition de ce célèbre recueil. Livre à succès et sans cesse augmenté et corrigé par son auteur depuis la première édition de 1688, on sait que Thomas Amaulry de Lyon réimprimait les éditions des Caractères à mesure qu'elles étaient mises au jour par Michallet. M. Walckenaër dit qu'il y avait un accord fait entre eux à ce sujet. Ensuite parurent les contrefaçons, les éditions de Hollande, où l'auteur était donné pour la première fois, et où l'on avait joint à son oeuvre des Suites, qui n'étaient que de faibles imitations. On y trouvait aussi la clef des Caractères, faites d'après des listes qui avaient été composées de noms écrits à la main sur plusieurs exemplaires. M. Walckenaër cite deux contrefaçons publiées en 1700, sous le nom de Michallet, qui n'éxistait plus. "Toutes deux, dit-il, étaient en deux volumes. Il y avait en tête du premier, un extrait du discours de l'abbé Fleury lorsqu'il fut reçu à l'Académie française à la place de La Bruyère, et de la réponse que lui fit l'abbé Régnier, directeur de l'Académie. Ces extraits étaient intitulés : Eloge de M. de La Bruyère... Les noms qui formaient la clef, inscrits en marge de chacun des caractères, étaient ensuite réunis dans une table alphabétique..." La deuxième contrefaçon de 1700 est en trois volumes et contient une Suite des Caractères de Théophraste et des Pensées de Pascal, Paris, Estienne Michallet, 1699, suite tout à fait étrangère à La Bruyère et de faible valeur aux dires des critiques de l'époque.

Notre exemplaire est de la première contrefaçon de 1700, ne contenant que le texte original de La Bruyère, sans la suite qui lui est étrangère. C'est une contrefaçon de belle qualité, le papier est beau, la typographie soignée, elle n'est pas fautive. A l'examen des signatures et réclames des cachiers (une seule réclame par cahier), il parait pratiquement certain qu'il ne s'agit pas d'une impression hollandaise mais plutôt d'une impression de province, peut-être de Rouen.


Les bibliographes ne se sont guère penchés sur cette belle contrefaçon de 1700 qui a pourtant également le mérite de la rareté.

L'exemplaire est finement relié en beau maroquin rouge poli de l'époque, de type janséniste, on reconnait la roulette dorée intérieure (roulette E) qui d'après Isabelle de Conihout & Pascal Ract-Madoux, in Reliures françaises du XVIIe siècle : Chefs-d'oeuvre du musée Condé, est attribuable à Luc-Antoine Boyet, relieur du roi et de très nombreuses personnalités de la cour depuis les années 1680 à 1730. On sait pourtant que Luc-Antoine Boyet n'était que relieur et non doreur comme on le croit parfois. Il a cependant très probablement travaillé avec quelques doreurs dont le matériel s'est retrouvé comme sa marque de fabrique. On ne connait pas de reliures positivement de la main de Luc-Antoine Boyet car il n'en n'a jamais signé aucune, mais on reconnait la finesse du maroquin utilisé par le maître ainsi que la perfection du corps d'ouvrage. Ce volume réunit tout ces critères.


Cet exemplaire ne présente étonnamment aucune marque de provenance, son histoire nous échappe, elle reste à écrire dans une des belles bibliothèques du XXIe siècle.



EXEMPLAIRE PARFAIT



MAGNIFIQUE EXEMPLAIRE DANS SA PREMIÈRE RELIURE DE MAROQUIN JANSÉNISTE ATTRIBUABLE A LUC-ANTOINE BOYET, RELIEUR DU ROI. CONDITION RARE ET RECHERCHÉE POUR UN CLASSIQUE DE LA LITTÉRATURE FRANÇAISE.

VENDU

jeudi 21 mai 2009

Exceptionnel exemplaire en maroquin doublé à dentelle intérieure sur une édition des Psaumes de David de 1728.



JACQUES-PHILIPPE LALLEMAND (LALLEMANT ou LALLEMENT)

LE SENS PROPRE ET LITTÉRAL DES PSEAUMES DE DAVID, exposé brièvement dans une interprétation suivie, avec le sujet de chaque pseaume. Huitième édition, revue et corrigée. I. et II. partie.


A Paris, chez Montalant, quai des Augustins, proche le pont St-Michel. 1728.

2 parties en 2 volumes grand in-12 (17 x 10 cm) de (38)-251 et 1 feuillet de titre pour la seconde partie, ensuite la pagination reprend à 253 jusqu’à la page 533. Les pages de table qui suivent ne sont pas chiffrées (37 pages). Collationné complet.

Reliure maroquin rouge janséniste, dos orné de filets à froid, filet à froid en encadrement des plats, tranche dorée sur marbrure, filet doré sur les coupes, doublure de maroquin olive encadrée d’une large dentelle aux petits fers dorés, titre et tomaison dorés au dos (reliure de l’époque). Quelques éraflures et légères traces au maroquin des plats, coins restaurés, une petite restauration à peine visible au dos du deuxième volume. Somptueuses doublures de maroquin olive à dentelle parfaitement conservées. Exemplaire réglé en parfait état intérieur.


NOUVELLE ÉDITION.


C’est ici la huitième édition revue et corrigée de ce best seller de la littérature de piété au XVIIe et XVIIIe siècle. C’est la seule version à rivaliser avec celles de Port-Royal, et même à les dépasser en durée, en effet, 15 éditions couvrent la période de 1708 à 1779. Ce père jésuite fût également l’auteur d’une traduction de l’Imitation de Jésus Christ.


Nous avons ici à faire à un exemplaire luxueusement relié à l’époque, dans une somptueuse reliure doublée de maroquin olive à dentelle, d’un aspect extérieur tout janséniste et au texte entièrement réglé à l’encre rouge à l’époque. Exemplaire d’une exquise délicatesse. On pourrait évoquer les plus grands noms de la reliure d'art de l'époque pour l'exécution de cette reliure prestigieuse (Boyet, Padeloup, etc).


BEL EXEMPLAIRE ENTIÈREMENT RÉGLÉ, EN MAROQUIN DOUBLÉ DE L’ÉPOQUE.

CONDITION RARE ET RECHERCHÉE.


VENDU

Curiosa : Le diable au corps d'Andréa de Nerciat (1803-1910). Un des 10 exemplaires sur vergé chamois.





ANDREA DE NERCIAT (André Robert)

LE DIABLE AU CORPS. Œuvre posthume du très recommandable docteur Cazzoné (Andréa de Nerciat), membre extraordinaire de la joyeuse faculté phallo-coïro-pygo-glottonomique. Tome premier, deuxième et troisième (complet).

Londres, 1803-1910. [Paris, Georges et Robert Briffaut, 1909]

3 volumes in-12 (15,5 x 9,5 cm) de (4)-VIII-182-(1) ; (4)-209-(2) et (4)-196 pages.

Brochés, couvertures rempliées imprimées en bleu et noir, titres imprimés en bleu et noir, non rognés mais coupés. Tirage à 500 exemplaires numérotés.


UN DES 10 EXEMPLAIRES SUR VERGE CHAMOIS (avec 10 Japon impérial et 480 Arches). L'exemplaire porte le numéro 11.

Réimpression clandestine dans le format de la collection du Coffret du bibliophile.

Référence : A Catalogue of the Publications of Georges & Robert Briffaut, Patrick J. Kearney.

Exemplaire à l'état de parution, très frais. Un cahier se détache au troisième volume. Cette jolie réimpression n'est pas illustrée. Beau papier.

Cet ouvrage est une suite de dialogues très libertins.

Andréa de Nerciat, André-Robert (Dijon 1739 - Naples 1800 ou 1801 ?), ex-capitaine des gendarmes du Roi à Versailles, il est le plus grand romancier érotique de toute l’Europe, sachant exprimer le pire libertinage sans être vulgaire…
Ainsi de Nerciat ne veut pas dégoûter son lecteur ni le heurter de front. Chez lui, pas de flagellations, de brimades et de mise à mort…(1)

Ses deux héroïnes, la marquise, « une superbe brune aux grands yeux noirs et hardis », et son amie, la rousse comtesse de Mottenfeu, leurs nobles amies dont Le Tréfoncier, grand seigneur allemand (« goût bizarres, libertinage d’officier, caprices de prélats »), leurs jolies soubrettes Philippine, Nicole, leurs beaux valets Belamour, Joujou, Zamor, pratiquent « un libertinage à casser les vitres ». (1)

Le Chevalier Andréa de Nerciat aurait écrit Le Diable au corps quelques années avant la Révolution (1777 ?) et l'aurait fait imprimer dès 1789 ou 1790 si les événements n'eussent entraîné l'ajournement de son projet.

Selon la bibliographie de Vital Puissant, l'édition originale aurait été publiée en 1803 (donc après son décès) et imprimée à 500 exemplaires au format in-8 en 3 volumes, et 500 exemplaires in-12 en 6 volumes.


TRÈS BON EXEMPLAIRE DE CE CURIOSA CÉLÈBRE DU CHEVALIER DE NERCIAT.

ÉVIDEMMENT TRÈS RARE SUR CE PAPIER TIRE A 10 EXEMPLAIRES. L'ÉDITION ORIGINALE DE 1803 ÉTANT PRATIQUEMENT INACCESSIBLE.

VENDU

mardi 19 mai 2009

Quinquina : Le remède anglais pour la guérison des fièvres par Nicolas de Blégny (1682).



DE BLÉGNY (Nicolas)

LE REMÈDE ANGLAIS POUR LA GUÉRISON DES FIÈVRES, publié par ordre du roi. Avec les observations de Monsieur le Premier Médecin du corps de Monsieur, et directeur de l'Académie des nouvelles découvertes de médecine.

A Paris, chez l'auteur et la veuve d'Antoine Padeloup, marchand libraire, 1682.

1 volume in-12 (15,5 x 9 cm) de 152 pages. Figure à pleine page dans le texte de l'arbre dont est extrait le Quinquina.

Reliure plein parchemin vieilli (reliure pastiche moderne, parfaite imitation d'une reliure ancienne et patinée de l'époque). Intérieur complet et en bon état malgré quelques salissures et rousseurs. Petit accroc dans la marge intérieur du dernier feuillet, sans perte de texte.


ÉDITION ORIGINALE.


Nicolas de Blégny, auteur de cet intéressant ouvrage, a débuté comme simple bandagiste-herniaire, il fait alors une fulgurante ascension sociale, puisqu'il est nommé chirurgien de la reine en 1678, médecin ordinaire de Monsieur (le duc d'Orléans) en 1683 puis quatre ans plus tard médecin du roi (Louis XIV): en 1687, il peut revendiquer le titre de "médecin artiste ordinaire du Roy & de Monsieur". Charlatan imposteur pour les uns, empirique touche-à-tout de génie pour d'autres, de Blégny fut également un "folliculaire impénitent" (Oberlé) : il passe pour le fondateur du premier journal médical (“Nouvelles découvertes sur toutes les parties de la médecine”, 1679) et publie parmi d'autres ouvrages, Le Remède Anglois pour la guérison des fièvres (1682, sur le quinquina), Le bon usage du thé du caffé et du chocolat pour la préservation & pour la guérison des maladies (1687) et ses Secrets concernant la beauté et la santé (1688-1689). Il donne également Le livre commode des adresses de Paris pour 1692 (publié sous le pseudonyme de Abraham du Pradel), dans cet ouvrage manifestement publicitaire, Blégny signale l'existence à Paris de “lieux destinez pour les maniaques et généralement pour les personnes qui doivent être privées de la liberté”, et indique l'adresse de son propre établissement ouvert en 1690 “grande rue de Pincourt” (actuelle rue de la Folie-Méricourt dans le XIème arrondissement de Paris). Il s'agit sans doute de l'une des toutes premières maisons de santé privées recevant des fous en France. Arrêté en juin 1693, notamment pour avoir construit sans permission et pour escroquerie, cet "aventurier médical" (Tellier) est incarcéré un temps au château d'Angers et meurt en disgrâce à Avignon.

Concernant le "Remède anglois" publié ici pour la première fois (1682), outre l'historique de la découverte et des propriétés du Quinquina, on trouve de la page 126 à la fin (152), une très intéressante histoire de l'opium. Le quinquina, introduit à la cour de France, servira en cette fin de XVIIe siècle à traiter les fièvres. Le quinquina (Cinchona officinalis) est un arbuste ou un petit arbre sempervirent de la famille des Rubiacées, originaire de l'Amérique du Sud. L'écorce du quinquina contient des alcaloïdes, dont la quinine, qui a des propriétés médicinales reconnues, utilisées encore de nos jours. En 1685, Madame de Sévigné vantait dans une lettre les vertus de cette poudre. A l'époque, une épidémie de fièvre quarte (paludisme), n'épargna pas même Versailles et la cour.

BON EXEMPLAIRE DE LA PREMIÈRE ÉDITION PEU COMMUNE.

VENDU

lundi 18 mai 2009

Les Orientales de Victor Hugo (1829). Frontispice sur Chine. Intéressant exemplaire dans une demi-reliure de l'époque dite "à la cathédrale".



HUGO (Victor)

LES ORIENTALES, par Victor Hugo. Septième édition (mention fictive).

Paris, Charles Gosselin, libraire, Hector Bossange, libraire, 1829. (imprimerie de Paul Renouard).

1 volume in-16 (15,5 x 10 cm) de 1 feuillet de faux-titre avec la liste des ouvrages de M. Victor Hugo au verso, 1 frontispice "Clair de lune" tiré sur Chine (C. Cousin sc. d'après Louis Boulanger), 1 feuillet de titre avec une vignette gravée sur bois, iv pages de préface de février 1829, xvii pages de la préface de janvier 1829, 368 pages chiffrées.

Reliure demi-veau rouge, dos lisse décoré à froid d'une plaque à la cathédrale, auteur, titre et roulette dorés au dos, plats et gardes de papier marbré (reliure de l'époque). Petite trace d'humidité en bordure des premiers et derniers feuillets, légère usure des bords des plats à ce même endroit (sans gravité). Intérieur frais, quelques rousseurs, papier vergé bien blanc.


SECONDE ÉDITION ET PREMIÈRE ÉDITION IN-16 AVEC UNE PRÉFACE INÉDITE.

Référence : Clouzot 144. (édition in-16 : Préface inédite). Mentionne trois tranches fictives pour cette édition parue la même année que l'EO in-8. On voit ici qu'il y eut au moins sept tranches fictives.


BEL EXEMPLAIRE BIEN CONSERVÉ DANS UNE JOLIE RELIURE ROMANTIQUE DITE "A LA CATHÉDRALE" (CONDITION RARE ET RECHERCHÉE POUR CE GENRE D'OUVRAGE).

VENDU

vendredi 15 mai 2009

Poetae tres elegantissimi : Recueil de trois poètes humanistes, Jean Second, Angeriano et Marulle (1582). Bel exemplaire en maroquin du XVIIIe siècle.


Reliure attribuée à Padeloup.


JEAN SECOND [Johannes Secundus] - JEROME ANGERIANO [Girolamo Angeriano] - MICHEL MARULLE [Michaëlis Marullus]

POETAE TRES ELEGANTISSIMI, emendati, & aucti, Michaël Marullus. Hieronymus Angerianus. Joannes Secundus.

Parisiis [Paris], Apud Dionysium Duvallium [Denis Duval], 1582.

3 parties en 1 volume in-16 (12 x 7,5 cm - Hauteur des marges : 116 mm) de 106, 38 et 175 feuillets chiffrés, chaque partie avec sa propre page de titre.

Reliure plein maroquin vieux rouge, dos lisse orné à la grotesque, roulette et filets dorés en encadrement des plats, filet doré sur les coupes, fin roulette et filet doré en encadrement intérieur des plats, gardes peigne, tranches dorées (reliure ancienne de la première moitié du XVIIIe siècle). Infimes piqures de vers au dos, infimes frottements à la reliure, intérieur en bon état imprimé sur papier très fin, uniformément teinté, avec quelques rousseurs. Exemplaire d'une belle fraîcheur. Reliure présentant les mêmes caractéristiques de décoration sur les plats (roulette identique) à l'exemplaire de Pline, Secundi historiae naturalis, 1635, (Cat. XXVII - 2003 - librairie Sourget, n°50)


PREMIÈRE ÉDITION COLLECTIVE.

Très jolie édition de ces trois poètes humanistes du début du XVIe siècle. le napolitain Girolamo Angeriano, le grec exilé Michel Marulles Tarchaniote et surtout le poète hollandais Jean Second (1511-1536), dont l'œuvre "jusqu'à la Révolution Française, occupa une place importante dans les créations des poètes secondaires" (Laffont-Bompiani).

Les deux premières parties sont éditées par L. Martel d'apres la préface de Daniel Boyvin et la dédicace en vers, la troisième par W. Criep d'après la préface.

Jean Second (1511-1536), humaniste et poète érotique néerlandais néo-latin est connu pour son Livre des baisers, qui a notamment été imité par Ronsard et ses disciples, parmi lesquels Jean Antoine de Baïf, Jacques Tahureau, Olivier de Magny, Joachim du Bellay, Jacques Grévin. Dans ce recueil composé de dix-neuf poèmes, en partie imités de Catulle et des anthologies grecques, le thème du baiser est exploré dans tous ses aspects : baisers secs ou mouillés, pudiques ou lascifs, furieux ou apaisants... Auteur prolifique, Jean Second a produit au cours de sa brève existence de nombreux écrits (il meurt à l'âge peu avancé de 25 ans). Le livre réunit ses élégies et nombre de ses ouvrages dont celui des Baisers.

Ce volume contient le meilleur ouvrage de Angeriano (1470-1535) le Eropaegnon, publié originellement à Florence en 1512, c'est un livre sur l'amour.

Michel Tarchaniota Marullus est décédé en 1500, sans doute né à Constantinople et élevé à Florence. Il fut parrainé par Laurent de Medicis. Il écrivit des Hymnes et des épigrammes à l'imitation de Lucrèce. Ces épigrammes sont présents dans ce recueil.

Jean Second est certainement le poète le plus important de cette triade, qui eut une influence sur les écrivains de la Renaissance, mais également sur les poètes jusqu'à la fin du XIXe siècle.


Les exemplaires de cette jolie impression en caractères italiques ont été partagés entre Denis Duval et Jacques Du Puy. Notre exemplaire sort des presses de Denis Duval.

Référence : Ma bibliothèque poétique, J.-P. Barbier-Mueller, 56.

BEL EXEMPLAIRE EN MAROQUIN ANCIEN ATTRIBUE A PADELOUP.

VENDU

lundi 11 mai 2009

La mythologie de Natale Conti (1612). Avec la très belle suite des bois gravés des images des dieux de Cartari (gravés en 1581). Reliure en daim.


Exceptionnelle reliure en daim (1612).


CONTI (Natale) ou NOËL LE COMTE (nom francisé).

MYTHOLOGIE, c'est-à-dire explication des fables, contenant les généalogies des Dieux, les cérémonies de leurs sacrifices, leurs gestes, adventures, amours, et presque tous les préceptes de la philosophie naturelle et moralle. Extraite du latin de Noel Le Comte, et augmentée de plusieurs choses qui facilitent l’intelligence du sujet. Par I. D. M.

A Lyon, chez Paul Frelon, avec privil. du roy, M. DCVII. (1607). [i.e. 1612].

1 fort volume in-4 (26 x 19 cm) de 1 feuillet de titre-frontispice gravé à l’eau-forte par Tho. de Leu ; 1 feuillet d’épître à Monsieur le baron de Vignolles La Hire (signée I. de Montlyard du premier janvier 1604) ; 1 feuillet d’extrait du privilège accordé à Jean de Montlyard(1) en date du 28 juin 1597 et transporté à Paul Frelon marchand libraire à Lyon, avec au verso un portrait à l’eau-forte de Henri de Bourbon âgé de 12 ans ; suivent 4 feuillets comprenant une épître à Henri de Bourbon datée de Paris, le 25 novembre 1599 (5 pages) et le Privilège du Roy (daté du 26 août 1608) et un Extraict des Registres de Parlement (vu par la cour les lettres patentes du 16 août 1608 par Paul Frelon etc…), extrait daté du 26 janvier 1611. Enfin on rouve au verso du dernier feuillet non chiffré L’imprimeur au bening Lecteur (voir notre précédent message à ce sujet) ; le corps d’ouvrage est paginé 1 à 1120 (avec de très nombreuses erreurs de pagination). On trouve à la fin 13 feuillets non chiffrés qui composent le Répertoire général des principales et plus remarquables matières contenues en la Mythologie de Noel Le Comte. Collationné complet.

Reliure plein daim moutarde, dos à double-nerfs saillants, traces de filets dorés (reliure strictement de l'époque). Reliure exceptionnellement bien conservée. Les reliures en daim nous arrivent très rarement bien conservées du fait de la fragilité même du matériau utilisé. Quelques usures minimes. Grignotage de rongeur sur la coiffe supérieure et sur un nerf. Intérieur en bon état. Rousseurs.


ÉDITION DE 1612 AVEC LE TITRE DE L'ÉDITION DE LYON DE 1607.

D’après le titre-frontispice cette édition serait de 1607 or on voit rapidement que certaines dates figurant dans les extraits du privilège du roi ainsi que de ceux du Parlement sont postérieures (1608 et 1611).


Le catalogue de la Bibliothèque nationale de France donne une édition datée de 1607 avec XII-1066 pages. Ce n’est donc pas notre édition. Par contre on trouve un exemplaire également à la BNF d’une édition de Lyon, chez le même Paul Frelon et datée de 1612 avec VIII-1120 pages. Il s’agit bien de notre édition.

Notre édition est illustrée de 71 très jolis bois gravés à mi-page non signés. Dans l’épître au Béning Lecteur on lit qu’il s’agit de la quatrième édition de ce texte et qu’elle est illustrée pour la première fois (1).


On constate donc que si notre exemplaire est bien de la quatrième édition de 1612 illustrée, on lui a toutefois conservé le titre-frontispice gravé de Thomas de Leu et le portrait du jeune Henri de Bourdon également de cet artiste. C’est donc ce qu’on pourrait appeler une édition remontée à l'époque (la reliure en daim étant d'origine et l'ouvrage n'ayant fait l'objet d'aucune restauration d'aucune sorte).

A noter que dans notre exemplaire, le frontispice de 1607 n’apparait pas usé.

Voici ce qu’on peut lire dans l’Intermédiaire des chercheurs et des curieux pour l’année 1876, col. 367-368 : « Voici quelques nouveaux renseignements bibliographiques sur la Mythologie publiée par cet écrivain. J'ai acquis récemment la troisième édition lyonnaise de cet ouvrage, son examen me permet de restituer avec assez de certitude l'exemplaire incomplet de la seconde que possède M. A. Nalis. Cette troisième édition, publiée en 1604 par le même éditeur, Paul Frellon, et en vertu du même privilège décennal de 1597, se compose aussi de 1066 pages, plus la table de 14 feuillets et les pièces préliminaires de б feuillets. Il n'y a pas de faux titre et il ne devait pas y en avoir non plus dans la seconde édition, comme M. Nalis peut s'en convaincre en vérifiant la réclame du premier feuillet de son exemplaire, qui doit être A. 2. Le titre était un frontispice gravé par Thomas de Leu. D'après la troisième édition, on constate que cette gravure a dû servir à une édition antérieure, car elle est un peu fatiguée et le millésime a été complété de III, sinon même de IIII. Au verso du 2e feuillet se trouve également un portrait du prince de Condé, mais à l'âge de seize ans, et gravé par un artiste lyonnais, Jacques Granthomme. La première édition de la Mythologie doit donc avoir été publiée en 1597 ou 98, la seconde en 1600 ou 1601, la troisième en 1604, et la quatrième en 1612. Dans cette dernière, le portrait du prince de Condé ne figure plus, et le titre gravé de Thomas de Leu, trop usé vraisemblablement, est remplacé par la gravure de Léonard Gaultier. Il est à remarquer d'ailleurs que la planche de celui-ci est une imitation non dissimulée de la première, sauf que, à l'exception de Vénus, toutes les figures nues de Thomas de Leu sont vêtues dans l'estampe de Léonard Gaultier. (article signé) A. St. »

Cet article fait suite au précédent. C’est à l’illustration de la Mythologie de Noel Le Comte donnée par Montlyard dans cette édition de 1612 (voir ci-dessous) que nous allons nous intéresser ici.

Cette illustration est peu décrite. La plupart des bibliographes la passent sous silence ou ne font que l’évoquer. Elle est homogène, de qualité et nombreuse. Elle est composée de 71 bois gravés tirés dans le texte mesurant tous 13 x 10 cm. Aucun bois n’est signé, comme presque toujours à cette époque. Ces bois gravés sont ceux qui ont servi à imprimer "les images des dieux anciens" de Cartari (1581).

C’est l’Intermédiaire des chercheurs et des curieux de l’année 1876 (question sur Jean de Montlyard – voir ci-dessous) qui nous indique :

« Cette quatrième édition qui me fournit ces détails, a été augmentée, par l'éditeur lyonnais, de figures sur bois provenant des Images des Dieux de Vincent Cartari, dont il était propriétaire. »


Quelques informations sur cet ouvrage : Le Imagini de i dei de gli antichi (les images des Dieux anciens) par Vincenzo CARTARI (1531-1571) fut publié à Venise pour la première fois en 1556 sans illustrations. L’ouvrage fut revu, corrigé et augmenté par son auteur jusqu’en 1571, date à laquelle une nouvelle édition de Venise fut donnée avec des illustrations sur bois par Bolognino Zaltieri. Cette suite est composée de 88 bois gravés. La première édition française de cet ouvrage date de 1581 (Lyon, Estienne Michel), elle est accompagnée de grands bois gravés sur ceux de Bolognino Zaltieri attribués cette fois à Thomas Arande dit le « maître à la capeline ».

(1) A propos de Jean de Montlyard et de cette quatrième édition illustrée, voici ce qui est écrit dan l’Intermédiaire des chercheurs et des curieux (année 1876, col. 88-90) : « Jean de Montlyard (IX, 12). — Pour la liste de ses ouvrages, voir la Biog. Didot, t. XXVI, col. 32». Voici le complément demandé par M. A. Nalis : Extrait du latin de Noël le Comte; Lyon, i 697, 2 vol. in-4°, réimp. plusieurs fois, et en dernier lieu par J. Beaudouin ; Paris, 1627, in- fol. H. I. — La Biog. Didot, n'est pas tout à fait aussi muette. « ... né vers 1530. Il était seigneur de Melleray en Beauce. Réfugié à Genève, il fut reçu bourgeois de cette ville, et exerça dans le canton les fonctions de ministre, depuis 1564. L'époque de sa mort n'est pas connue ». Suit une liste de huit ouvrages, où la Mythologie n'est pas oubliée ; et l'article se termine par l'indication des Dictionn. de Prosper Marchand et d'Hofman, comme parlant aussi de Montlyard. O. D. — Je ne sais rien autre sur ce personnage que certaines particularités très-minimes fournies par son livre, mais, comme elles paraissent avoir échappé à notre collègue A. Nalis, je dois les lui signaler d'autant mieux qu'elles suffisent pour diriger les recherches. En effet, un nouveau privilège, daté de 1608, lui donne la qualité d'écuyer, « sieur de Melleray en « Beausse. » C'est donc à Chartres que doivent être dirigées les recherches et adressées les questions, car Melleray est vraisemblablement la commune de ce nom, située dans le département d'Eure-et-Loir, arrondissement de Chartres, canton de Janville, et qui dépendait de l'ancienne Beauce. La dédicace au prince de Condé donne à penser que l'auteur résidait ou a résidé à Paris, car elle est datée de cette ville et du 25 novembre 1599. Celivre, qui n'est qu'une traduction plus ou moins complète d'un ouvrage latin sur le même sujet par Noël le Comte, obtint cependant beaucoup de succès : de 1600 à 1612, il en fut publié quatre éditions à Lyon, chez Paul Frellon, sans compter les contrefaçons, dont une à Rome, cette même année 1612. Cette quatrième édition qui me fournit ces détails, a été augmentée, par l'éditeur lyonnais, de figures sur bois provenant des Images des Dieux de Vincent Cartari, dont il était propriétaire. Elle est de plus ornée d'un titre gravé en taille-douce par Léonard Gaultier. Il n'y a pas de faux-titre. Je relève la mention de ce titre en faveur de cet intermédiairiste, qui demandait (VII, 6..,) qu'on lui signalât les frontispices de ce maître. Si depuis plus d'un an qu'il l'a faite il maintient toujours sa demande, je pourrais lui indiquer un certain nombre d'autres estampes de ce genre et de cet artiste. A. ST. N. В.— La Chesnaie des Bois fait mention d'une famille Monliard, dont il y a eu des marquis de Rumond au XVIIIe siècle. L'identité paraît fort douteuse. » Très peu nombreux sont les bibliographes à signaler cette suite de 71 bois gravés de Vincent Cartari dans cette quatrième édition.

Dans ce livre vous trouverez l'histoire de Priape, Adonis, du soleil, de Méduse, des Gorgones, des Sirènes, d'Orphée, de Dédale, de Pénélope, du Cyclope, etc etc. Un texte passionnant.

ON RENCONTRE LA PLUPART DU TEMPS DES ÉDITIONS NON ILLUSTRÉES DE CET OUVRAGE.

BEL EXEMPLAIRE DE CE BEAU LIVRE.

TRÈS RARE ÉDITION ILLUSTR
ÉE DE 71 BEAUX BOIS GRAVÉS A MI-PAGE, COPIES AVEC DÉLICATESSE DE CEUX DE BOLOGNINO ZALTIERI.

VENDU

dimanche 10 mai 2009

Zoroastre, Confucius et Mahomet (1787)


PASTORET (M. de)


ZOROASTRE, CONFUCIUS ET MAHOMET, comparés comme sectaires, législateurs, et moralistes ; avec le tableau de leurs dogmes, de leurs lois et de leur morale. Par M. de Pastoret, conseiller de la Cour des Aides, de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, de celles de Madrid, Florence, Cortonne, etc.

A Paris, chez Buisson, libraire, 1787.

1 volume in-8 (19,5 x 12,5 cm) de (4)-477-(1) pages.

Reliure demi-veau brun marbré, dos lisse, roulettes dorées, pièce de titre de papier moutarde, titre doré, plats de papier marbré, tranches mouchetées (reliure de l'époque). Reliure usagée, mors partiellement fendillées (les plats restent solidement attachés), accrocs aux coiffes, galerie de vers en queue du dos, coins frottés. Intérieur frais malgré quelques rousseurs.


ÉDITION ORIGINALE AU FORMAT IN-8.

Claude Emmanuel Joseph Pierre, comte, puis marquis de PASTORET (1756-1840) fut maître des requêtes et académicien. L'auteur expose les dogmes des trois plus grands législateurs du monde, pour ensuite les comparer et tâcher de découvrir leur influence sur leur siècle et sur les nations. Ce mémoire, adressé à l'Académie et couronné, valut à son auteur d'être nommé à l'Académie des inscriptions en 1785. Élu en 1791 procureur général de la Seine, il se rendit à l'Assemblée avec une députation et demanda que l'église Sainte Geneviève fut transformée en Panthéon consacré aux grands hommes. En juin 1792 il présenta à l'assemblée, au nom du Comité de législation, un rapport pour démontrer qu'aucune religion ne devait participer aux actes civils. Dans cet ouvrage Pastoret défend une idée simple: "Si Mahomet, dit-il, connut mieux que ses prédécesseurs l'art d'enchaîner le peuple par des opinions religieuses, l'art plus grand d'approprier ses dogmes au climat et aux besoins naturels de ceux auxquels il annonçait sa doctrine, on ne peut se dissimuler que Confucius n'ait développé avec plus de sagesse et de profondeur les principes de la morale, et que Zoroastre ne mérite de leur être préféré comme législateur". "Il est dommage", précise la Correspondance littéraire, que le lecteur n'y soit pas conduit [à cette idée] par un chemin plus facile et plus court" (cat. Voltaire et la Chine, 2003, n°55).

Référence : Caillet, 8367. Il a paru une édition au format in-4 la même année.

BON EXEMPLAIRE DE CET OUVRAGE INTÉRESSANT.

VENDU

lundi 4 mai 2009

Histoire de la religion des Banians et des anciens Persans (1667). Edition originale.



LORD (Henry)

HISTOIRE DE LA RELIGION DES BANIANS, contenant leurs loix, leur liturgie, leurs tribus, leurs coutumes et leurs cérémonies, tant anciennes que modernes ; recueillies de leurs Bramanes, et tirée di livre de leur foi qu'ils appellent Shaster. Avec un TRAITÉ DE LA RELIGION DES ANCIENS PERSANS, extrait d'un autre livre écrit en Persan, intitulé Zundavastavu, qui contient toutes les cérémonies superstitieuses qui sont en usage parmi eux, et particulièrement celles de l'adoration du feu. Traduit de l'anglais de Henry Lord.
A Paris, chez Robert de Ninville, 1667.

2 parties en 1 volum in-12 (15 x 9 cm) de (18)-288 pages.

Reliure pleine basane mouchetée marron, dos à nerfs orné, tranches mouchetées de rouge et de marron (reliure de l'époque). Manque cuir en tête et en pied du dos, reliure légèrement frottée, intérieur frais.

ÉDITION ORIGINALE DE LA TRADUCTION FRANÇAISE.

On lit dans le Dictionnaire infernal de Collin de Plancy à l'entrée BANIANS : "BANIANS, — Indiens idolâtres, répandus surtout dans le Mogol. Ils reconnaissent un Dieu créateur ; mais il adorent le diable , qui est chargé, disent-ils , de gouverner le monde. Ils le représentent sous une figure horrible. Le prêtre de cet objet de culte marque au front, d'une signe jaune , ceux qui ont adoré le diable, qui dès lors, à ce qu'ils assurent, les reconnaît et n'est plus si porté à leur faire du mal. On a publié un livre assez curieux sur la religion des Banians : nous y renvoyons le lecteur " (Dict. infernal, tome I, p. 317, éd. 1825).

La traduction française est l'œuvre de M. Briot (d'après Barbier), et la première édition anglaise a paru à Londres en 1630.

"Henri Lord avait séjourné à Surate durant dix-huit ans ; dans son opuscule, il rapporte ce qu'il a pu apprendre des prêtres parsis. Après avoir parlé de la création, de Zertoost, législateur des Persans, né en Chine, de la révelation que ce Zertoost obtint de la divinité, il énumère certains préceptes de la loi mazdéenne et certaines cérémonies ; il relate l'adoration du feu et termine par un recueil de passages extraits des anciens auteurs. Au point de vue historique, ce petit livre peut avoir son intérêt ; mais, en réalité, il est rédigé sans critique aucune." (in L'Avesta, Zoroastre et le mazdéisme, par Abel Hovelacque, 1878, p. 6).

Ouvrage très intéressant.

BON EXEMPLAIRE EN CONDITION D'ÉPOQUE.

VENDU

Liens vers d'autres livres

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