mardi 31 mars 2009

Histoire de la conquête de Jerusalem par Saladin (1678) : Exemplaire aux armes de Charles Legoux de La Berchère (Bourgogne).


Exemplaire aux armes de Charles Le Goux de la Berchère (1647-1719)
Bourgogne


CABART DE VILLERMONT – publié par CITRI DE LA GUETTE (Samuel)

HISTOIRE DE LA CONQUÊTE DU ROYAUME DE JERUSALEM SUR LES CHRETIENS PAR SALADIN. Traduite d’un ancien manuscrit.

A Paris, chez Gervais Clouzier, 1679 (i.e. 1678).

1 volume in-12 (16 x 9,5 cm) de (12)-353-(3) pages.

Reliure plein veau blond, dos à nerfs orné, pièce de titre de maroquin rouge, filet doré en encadrement des plats, armes au centre des plats, tranches rouges, gardes marbrées (reliure de l’époque). Reliure avec usures aux mors, coiffes et coins. Les mors sont fendus (le premier plat est presque entièrement détaché et ne tient plus que par les gardes de papier marbré), frottements épars, les armes sont bien frappées et intactes. L’intérieur du volume est frais et en bon état. La reliure mérite une restauration de qualité.


ÉDITION ORIGINALE.

On trouve cet ouvrage indifféremment à la date de 1678 ou 1679. L’achevé d’imprimer est daté du 16 septembre 1678.

Cette histoire qu'on attribue à Samuel Citri de la Guette est bien réellement la traduction libre, en français du XVIIème siècle, d'un ouvrage dont la rédaction originale, remontant au XIVème siècle, se conserve en manuscrit à la Bibliothèque Nationale. L'ouvrage original est attribué à Cabart de Villermont (Barbier II, 694e).

Provenance : Exemplaire aux armes de Charles Le Goux de la Berchère (Bourgogne), fils d’un premier Président au Parlement de Grenoble, né en 1647 et reçu docteur en théologie puis évêque de Lavaur en 1677 puis archevêque d’Aix en 1685 et d’Albi en 1687. Il fut transféré à Narbonne en 1703 où il mourut en 1719. Il était membre honoraire de l’Académie des Sciences de Montpellier. Monseigneur Le Goux de La Berchère possédait une des plus importantes bibliothèques de l’époque embrassant toutes les branches du savoir humain, qu’il légua aux jésuites ; une partie considérable de sa collection passa toutefois à son successeur sur le siège de Narbonne, Monseigneur de Bauveau. Ce prélat écrivit sur le titre des volumes aux armes de Monseigneur de La Berchère la mention : « Ex libris de Bauveau, arch. Ep. Narbon. » ou simplement « Monseigneur de Bauveau archevêque de Narbonne ». Une grande partie de cette collection est entrée à la bibliothèque de Toulouse. O.H.R. ne donne pas moins de 8 fers différents pour ce bibliophile. Notre exemplaire porte le fer n°4. Guigard T.1, p. 309 ; Jourdanne p. 195 à 200 ; La Chenaye-Desbois, T. 9 col. 559 ; Granges de Surgères, T.3, col. 325 ; et le P. Jean. Les évêques et archevêques de France, p. 402, 19, 3 et 252. O.H.R. pl. 2334, fer n°4.

Références : Michaud VIII, 585 ; Larousse IV, 360 ; Barbier II, 694.

BON EXEMPLAIRE DE CET OUVRAGE RARE. EXEMPLAIRE AUX ARMES D’UN GRAND BIBLIOPHILE DU SIÈCLE DE LOUIS XIV, CONDITION DES PLUS RARES.

VENDU

lundi 30 mars 2009

Un discours patriotique de l'historien Henri Martin : Vercingétorix (1864).



HENRI MARTIN

VERCINGÉTORIX, étude lue à la salle Barthélemy, le mercredi 16 mars 1864, par Henri Martin, auteur de l'Histoire de France.

Paris, Furne et Cie, libraires-éditeurs, 1864. [Paris. Imprimerie de Simon Raçon et Comp.].

1 plaquette in-12 (18,5 x 12,5 cm) de 35 pages.

Broché, couverture vert clair imprimée. Timbre impérial 5 centimes et 1 1/2 centimes au verso du faux-titre. Non rogné. Imprimé sur papier vélin sans rousseurs. Petits plis peu visibles aux couvertures.

UNIQUE ÉDITION.

Ce discours, imprimé très certainement à petit nombre, était vendu au profit des polonais. On n'en trouve aujourd'hui aucune trace dans les dépôts publics (pas à la BNF, aucun exemplaire au CCfr).

Discours à consonance très patriotique. Voici quelques extraits : "Nous ne sommes pas nés d'hier, nous autres Français, nous autres Gaulois. (...) Les latins appelaient les Gaulois le peuple qui n'a pas peur de mourir (...)

et pour finir :

"Mais notre éducation sous les Romains et notre sujétion sous les Germains sont finies. Comme la Révolution française en a eu le grand instinct, nous redevenons la Gaule tout en restant la France. Sans oublier les leçons d'ordre et d'organisation qui nous ont coûté si cher, ressaisissons en nous-mêmes cette indestructible individualité, ce sentiment invincible de la personne humaine, qui fit la grandeur des Gaulois, ce sentiment impérissable qu'a opprimé chez nos père l'écrasant mécanisme politique de l'Empire Romain, et qu'étoufferait chez nous et chez nos fils la philosophie de décadence qui nous vient aujourd'hui de la vieille Germanie, si nous nous en laissions envahir. (...).

On y trouve, à la fin, mention de l'élévation en cours de la statue de Vercingétorix à Alésia (Alise-Sainte-Reine, Côte d'Or).

BON EXEMPLAIRE DE CETTE PLAQUETTE RARISSIME.

VENDU

vendredi 27 mars 2009

Almanach de Liège de Mathieu Laensbergh : Un très rare exemplaire en maroquin de l'époque (1784).



MATHIEU LAENSBERGH

ALMANACH pour cette année bissextile M. DCC. LXXXIV (1784). Supputé par Maître Mat. LAENSBERGH, Math.

A Liège, chez la V. S. Bourguignon, imprimeur de S. A. rue Feronstrée, au livre d’or. Avec privilège. S.d. (1783).

1 volume in-24 carré (116 x 94 mm) de 64 feuillets imprimés non chiffrés. On trouve des feuillets blancs intercalés pour la première partie de l’ouvrage (almanach). Deux pages de titres distinctes, la deuxième est pour la « prognostication particulière pour l’année 1784 ».

Reliure plein maroquin vieux rouge, dos lisse orné de fleurons et roulettes dorés, plats encadrés d’un jeu de filets et roulettes dorés, roulette dorée sur les coupes, doublure et gardes de papier or (reliure de l’époque).

Infimes frottements à la reliure qui est à l’état proche du neuf. L’intérieur est d’une rare fraîcheur, sur beau papier et absolument sans rousseurs. État de conservation exceptionnel pour ce genre de petit almanach populaire. La plupart du temps cet almanach était simplement broché et recouvert d’une couverture de papier décoré.


ALMANACH PROPHÉTIQUE RARE.

L’Almanach de Liège ou Almanach Matthieu Lansbert (on retrouve aussi les orthographes Lansberg, Lansbergh, Laensberg ou encore Laensbergh) était une publication annuelle parue depuis le XVIIe siècle (la plus ancienne édition retrouvée date de 1626). Cette version principautaire dura jusqu'en 1792 moment des tribulations de la révolution liégeoise qui allaient mener à la fin définitive de la principauté de Liège.

L’Almanach de Liège était une lecture très en vogue tant dans les milieux populaires que dans la bourgeoisie ou la noblesse. Il est très présent à la cour du roi de France et de nombreux auteurs le citent dont Voltaire et Alexandre Dumas.

L'Almanach de Liège utilisait, pour certaines de ses prédictions, un style hiéroglyphique officiellement à destination des illettrés mais certains y voient des messages codés à un autre niveau, moyen de communication de certaines sociétés secrètes en pleine expansion à cette époque. Nous sommes à l'époque de Galilée : certaines nouvelles idées mais aussi d'anciens savoirs doivent circuler sous le manteau.

Si on le doit à une société secrète, c'est certainement à celle des rose-croix bien implantée en principauté de Liège dans le milieu ecclésiastique même. Derrière le nom de Matthieu Lansbert se cachait probablement un ecclésiaste attaché à la cour du prince-évêque.

Bizarrement malgré son contenu ésotérique et les esprits tatillons du moment, l'Almanach de Liège reçut l'assentiment des autorités tant religieuse que civile ce qui explique certainement son succès.
Le Matthieu Lansbergh fut ensuite, sous Guillaume d’Orange (1815-1830), un quotidien diffusant les idées libérales, puis unionistes du trio Paul Devaux, Joseph Lebeau et Charles Rogier. (Source Wikipedia).


TRÈS RARE SPÉCIMEN DE L’ALMANACH DE MATHIEU LAENSBERGH POUR L'ANNÉE 1784, EN MAROQUIN ROUGE DE L’ÉPOQUE, PARFAITEMENT CONSERVE.

VENDU

Edme Béguillet : Traité de la mouture des grains et de la construction des moulins à farine (1775-1778).



BEGUILLET (Edme)

TRAITÉ DE LA CONNAISSANCE GÉNÉRALE DES GRAINS, ET DE LA MOUTURE PAR ÉCONOMIE, contenant la manière de moudre les grains pour en tirer une plus grande quantité de meilleure farine avec le moins de déchet, le mécanisme et la construction de diverses sortes de moulins, etc. Précédé de principes sur la connaissance et l’achat des grains, leur conservation, sur les greniers publics et particuliers, ceux de la Chine, etc. Rédigé sur les mémoires des gens de l’art les plus instruits. Par M. Béguillet, avocat en Parlement, premier notaire des Etats de Bourgogne, de l’Institut de Bologne, des Arcades de Rome, des Académies de Marseille, Montpellier, Caen, & honoraire des Georgofili de Florence & de la Société économique de Berne, des Sociétés Royales d’agriculture de Lyon, Orléans, Limoges, etc. Tome premier et deuxième (1775). Tome troisième et quatrième (1778). Complet.

A Paris, chez Panckoucke, Libraire, 1775. (pour les tomes I et II). [ces deux volumes sortent de l’imprimerie de Frantin à Dijon].

A Dijon, de l’Imprimerie de L. N. Frantin, imprimeur du Roi, et se vend à Paris, chez Panckoucke et Martinet, 1778. (pour les tomes III et IV).

4 forts volumes in-8 (207 x 136 mm) de VIII-XVI-283 et 219 pages pour le tome I ; le tome II débute avec une page de titre et le feuillet suivant est paginé (219) et le volume s’achève avec la page 844 et dernière ; XII-(2)-667 pages pour le tome III ; (2)-864 pages pour le tome IV. Collationné complet.

Chaque volume se termine par un certain nombre de planches hors texte dépliantes dont nous donnons le détail ci-après :

Détail des planches contenues dans le tome I : 11 planches dépliantes.

- planche non numérotée et non légendée représentant une balance à grains.
- planche non numérotée et non légendée représentant des axes et engrenages (3 figures).
- planche 1ère légendée : vue perspective de quatre portions de vis…
- planche I légendée : Plan au rez de chaussée d’un moulin neuf à farine aux environs de Senlis.
- planche non numérotée légendée : Plan géométral de l’étuve.
- planche non numérotée légendée : Elévation perspective d’une étuve à étuver les grains.
- planche non numérotée légendée : Coupe perpendiculaire prise dans sa largeur (figure I) – Coupe de l’étuve dans sa longueur (figure II).
- planche légendée simplement « première planche ». Représente en sol en élévation. (base d’un Kien).
- planche légendée simplement « seconde planche » et légendée : Charpente du toit commencé pou un Kien (figure I) – Elévation des colonnes et charpentes du toit (figure II).
- planche légendée simplement « troisième planche » et légendée : Grenier ordinaire (Chine).
- planche légendée simplement « quatrième planche » et légendée : Grenier ouvert au Nord (Chine).

Détail des planches contenues dans le tome II : 10 planches dépliantes.

- planche non numérotée légendée : Détails d’un dodinage (engrenages internes d’un moulin). Vue en coupe. 5 figures.
- planche II légendée : Plan du premier étage (moulin).
- planche III légendée : Plan du second étage (moulin).
- planche IV légendée : Elévation du moulin.
- planche V légendée : Coupe sur la largeur (moulin).
- planche légendée simplement « cinquième planche » et légendée : Maison ordinaire vue du côté du midi (Chine).
- planche légendée simplement « cinquième planche » et légendée : Boite à mettre le vieux riz et le blé sécher au soleil (Chine).
- planche II non légendée (géométrie de construction).
- planche III non légendée (géométrie de construction).
- planche IV non légendée (géométrie de construction).

Détail des planches contenues dans le tome III : 10 planches dépliantes.

- planche VI légendée : Coupe sur la longueur du moulin.
- planche VII légendée : Principale mécanique du moulin (coupe).
- planche VIII légendée : Différents détails (moulin).
- planche IX légendée : Plans de différentes meules (2 figures – coupe).
- planche X légendée : Outils pour rabiller les meules.
- planche XI légendée : Nouvelle crapaudine pour les moulins à farine.
- planche XII légendée : Plan d’une huche à deux bluteaux (3 figures).
- planche XIII légendée : Développement des cribles et bluteaux (4 figures).
- planche XIV légendée : Développement du tarare (6 figures).
- planche XV légendée : Plan des magasins à blé (coupe).

Détail des planches contenues dans le tome IV : 10 planches dépliantes.
- planche XVI légendée : Plan du pied du moulin (coupe).
- planche XVII légendée : Plan de la charpente qui porte le moulin (coupe).
- planche XVIII légendée : Plan de la bluterie (2 figures).
- planche XIX légendée : Coupe du moulin.
- planche XXI légendée : Plan au rez de chaussée des greniers à blé et des moulin de Corbeil.
- planche XXII légendée : Elévations des greniers.
- planche XXIII légendée : Coupe suivant la longueur des greniers.
- planche XXIV légendée : Profil, sur la largeur des greniers et des moulins.
- planche XXV légendée : Façade, le long du courant d’eau des six moulins.
- planche XXVI légendée : Coupe sur la longueur des moulins.

Soit un total de 41 planches. On ne trouve pas de planche XX mais il s’agit vraisemblablement d’un des planches non numérotées mise par erreur dans le tome I. Cet ouvrage est si peu référencé (ou très mal) dans les bibliographies qu’on ne sait pas le nombre de planches requis. L’ouvrage semble tout à fait complet des planches d’après les références qu’on a pu trouver dans le texte.

Cartonnage gris d’attente moderne, étiquettes de titre au dos, ébarbé, belles marges, papier non foulé, très frais. Intérieur et cartonnage en parfait état. Cet exemplaire mérite les frais d’une très belle et solide reliure mais peut être conservé tel quel et largement manipulé sans problème.

ÉDITION ORIGINALE RARE.

On notera l’épigramme de Bernard Piron, poète dijonnais : « Dans son traité sur la mouture, Béguillet rend service à la nature, ce bienfaiteur du genre humain, mérite bien place au moulin. » (Béguillet sollicitait une place à l’Académie).

Les très-belles planches de cet excellent ouvrage ont été gravées par Martinet (le même qui a gravé les oiseaux de Buffon, si recherchés). Les ouvrages que Béguillet a produit sur l’agriculture et l’économie domestique sont très estimés. Cette première édition est fort rare complète des quatre volumes car elle a été imprimée en deux temps, entre 1775 et 1778.

Ouvrage fondamental dans l’art de construire les moulins ; les planches, très détaillées, sont un précieux témoignage du travail de meunerie mais également et surtout des techniques de charpenterie, de mécanique pour la construction des moulins à farine dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Il y a de plus un aspect social et économique très intéressant que l’auteur développe largement dans la première partie de l’ouvrage, avec des idées hardies qu’il faut retenir.

Ouvrage majeur sur le sujet. Très rare. (nous n’avons trouvé aucun exemplaire passé en vente ces dernières années).

TRÈS BON EXEMPLAIRE.

VENDU

jeudi 26 mars 2009

Aulu Gelle : Les nuits attiques. Edition de Florence. Philippi de Giunta, 1513.



AULUS GELLIUS (Aulu Gelle) (né vers 115-120 – mort en 180)

A. GELLII NOCTES REDDITAE NUPER OMNI DISCUSSA CALIGINE MICANTISSIMAE.


Souscription : Impressae sunt Florentiae. A. Gellii noctes… Philippi de Giunta Florentini. Anno M. D. XIII. (1513).

1 volume in-8 (Hauteur : 162 mm) de 16 feuillets non chiffrés comprenant le titre dans un bel encadrement gravé sur bois, une ode et une épître (Alexii Lapaccini ad Carolum Aldobrandum), un index, épître ; 330 feuillets chiffrés (660 pages), 1 feuillet non chiffré avec la belle marque des Giunti avec de nombreuses erreurs de foliotation mais collationné complet. Passages en caractères grecs.

Reliure plein vélin (reliure à l’imitation des reliures anciennes), lacets, rabats. Reliure muette. Reliure neuve. Intérieur assez frais malgré des rousseurs éparses pour une partie des feuillets (fines rousseurs), le reste des feuillets étant le plus souvent parfaitement blanc. Petites restaurations de papier aux angles des deux premiers feuillets (loin du texte). Tranches inégales (exemplaire relié anciennement plusieurs fois mais ayant conservé de belles marges. Nombreuses annotations de l’époque.


Références : Adams G 342 ; Isaac 13351 ; Brunet II, 1523 ; Camerini, 50 : « Edizione mai ripetuta. Oggi assai rara ».

JOLIE ÉDITION FLORENTINE IMPRIMÉE EN ITALIQUE.

Comme indiqué dans les bibliographies il n’y a pas de feuillet marqué 65 et la foliotation passe de 247 à 275 sans manque. Joli titre dans une bordure gravée sur bois. Très belle impression en italiques. Quelques intéressantes lettres grises et autres lettrines historiées.


Intéressante édition post-incunable de ce célèbre ouvrage unique d’Aulu Gelle, écrit vers 177. Composé de 20 livres, c'est un recueil où l'on trouve beaucoup de fragments d'anciens auteurs perdus, et des discussions critiques et grammaticales. Les Nuits attiques, imprimées pour la première fois à Rome en 1469, in-fol., par les soins de J. André, qui y joignit des notes, ont été réimprimées un grand nombre de fois.


TRES BON EXEMPLAIRE.

VENDU

mercredi 25 mars 2009

Alexandre Dumas Père : La très rare édition originale d'Amaury (1844).



DUMAS Père (Alexandre) en collaboration avec PAUL MEURICE (?)

AMAURY par Alex. DUMAS. (tome) 1, 2, 3 et 4 (complet).
Paris, Hippolyte Souverain, éditeur, de la bibliothèque de romans nouveaux, par MM. A. Dumas, de Balzac, F. Soulié, Paul de Kock, A. Brot, Luchet, Masson, Lafitte, etc. Rue des Beaux-Arts, 5. 1844. (imprimerie hydraulique de Giroux et Vialat, Saint-Denis-du-Port, près Lagny).

4 volumes in-8 (21 x 13,5 cm) de 313-(1) ; 329-(1) ; 323 et 301 pages.

Reliure demi-parchemin, dos lisse, titre à la plume sur étiquette de papier au dos, plats de papier marbré (reliure de l’époque). Modestes mais néanmoins très émouvantes reliures de cabinet de lecture, avec quelques traces d’usage sans gravité. Intérieur avec quelques taches, rousseurs et salissures. Quelques feuillets légèrement déboités. Le dernier cahier du dernier tome est fortement bruni et roussi. Traces de manipulations. Cachets de deux cabinets de lecture successifs : Cachet rond de DEDIEU LIBRAIRE A NARBONNE apposé au bas de la page 100 de chaque volume. Cachet d’un autre cabinet de lecture à CAVILLARGUES dans le Gard, apposé sur le faux-titre de chaque volume.


ÉDITION ORIGINALE RARE.


Publié en volume la même année que les Trois mousquetaires (Paris, Baudry, 1844), Amaury a d’abord paru dans « la Presse ». D’après M. E. de Mirecourt cet ouvrage serait sorti de la plume de M. Paul Meurice (lire à ce sujet, Quérard, Les supercheries littéraires dévoilées, pp. 505-506).

Cette édition, imprimée en gros caractères, avec 16 lignes par page et un interligne double, tirée sur mauvais papier, était prioritairement destinée aux cabinets de lecture de l’époque. Très manipulés, mal reliés, souvent perdus, les exemplaires qui sont parvenus complets et en bon état jusqu’à nous sont d’une très grande rareté. Ce qui est le cas ici, malgré le passage de l’exemplaire dans deux cabinets de lecture successifs.

« (…) Toute cette histoire est écrite pour illustrer, au cours d'une causerie - passe-temps très agréable qu'apprécie beaucoup Dumas lors de ses passages dans des salons parisiens - ce qu'est «un amour dont on meurt» et «un amour dont on ne meurt pas». L'auteur de l'histoire l'aurait reconstituée, dit-il, à partir des journaux intimes du père de Madeleine et de son fiancé, recréant ainsi, par bribes, cette belle histoire d'amour. L'amour paternel, prouve-t-il par son récit, est celui dont on meurt, tandis que l'amour d'un fiancé, s'il fait souffrir, ne fait pas mourir et cède bientôt la place à un autre amour, malgré toutes les promesses échangées. Un récit intéressant, puisqu'il se promène entre la vision du père et celle de l'amoureux, à travers les passages de leurs journaux intimes. Il présente également la vision d'Antoinette, à travers les lettres qu'elle échange avec Amaury. Enfin, le narrateur s'insère par moments pour raconter ce qui se passe entre les pages de ces journaux et de ces correspondances. On ne doit pas chercher, dans ce roman, un grand récit historique. Il faut plutôt le prendre comme un portrait, un instantané de la vie parisienne saisie sous son aspect le plus romantique qui soit, au début du siècle de Dumas. » (extrait de la notice Dictionnaire des Œuvres, Dumas Père, par Marie Douville).

BON EXEMPLAIRE DE CETTE TRÈS RARE PREMIÈRE ÉDITION DE DUMAS PÈRE.

VENDU

mardi 24 mars 2009

Première édition en français de Tom Jones (1750). Très jolies illustrations de Gravelot.



FIELDING (Henry) – DE LA PLACE, traducteur.

HISTOIRE DE TOM JONES, OU L’ENFANT TROUVÉ, traduction de l’anglais de M. Fielding. Par M. D. L. P. Enrichie d’estampes dessinées par M. Gravelot. Tome premier, deuxième, troisième et quatrième (complet).
A Londres, chez Jean Nourse. 1750.

4 volumes in-12 (17 x 10 cm) de (6)-Xj-(1)-336 ; (4)-344 ; (4)-282 et (4)-341 pages.

Reliure plein veau fauve marbré, dos lisse orné, pièce de titre de maroquin rouge, tranches jaspées, gardes marbrées (reliure de l’époque). Infimes frottements. Exemplaire aux reliures très fraîches. Intérieur frais avec quelques légères salissures à quelques feuillets (sans gravité). Bien complet du frontispice et des 15 belles figures d’après Gravelot. Une gravure du tome II, mal positionnée lors de la reliure, s’est trouvée légèrement atteinte en bordure extérieure de la gravure (minime).


PREMIÈRE ÉDITION EN FRANÇAIS ET PREMIER TIRAGE DES FIGURES D’APRÈS GRAVELOT.


Dans une lettre à Fielding imprimée au début de l’ouvrage, De La Place se justifie d’avoir fait une traduction quelque peu abrégée de l’original anglais paru l’année précédente (1749).

Les jolies figures de Gravelot se trouvent aussi dans une édition d’Amsterdam de la même année (1750), également en 4 volumes in-12. Mais telle qu’elle est décrite dans Cohen 394, il est évident que ces deux éditions ne font qu’une, avec une pagination strictement identique.

« Charmante illustration du meilleur temps de Gravelot. » dit Cohen dans son Guide de l’amateur (éd. 1912).

L'auteur a accumulé sur son héros tous les genres d'infortunes, pour faire ressortir les dangers de l'imprudence, et c'est là la conclusion morale de l'ouvrage. La fable est bien conçue et réellement attachante, les personnages et les aventures habilement diversifiés, les épisodes choisis avec art, et, à l'exception d'un seul, celui de l'Homme de la montagne, rattachés naturellement au sujet. L'action se développe sans embarras et l'intérêt augmente progressivement.

BEL EXEMPLAIRE.

VENDU

Histoire de Gil Blas de Santillane par A.-R. Lesage. Edition illustrée de 100 jolies figures hors texte. Reliure de maroquin vert de l'époque.



LESAGE (Alain-René)

HISTOIRE DE GIL BLAS DE SANTILLANE, par LESAGE. Edition ornée de figures en taille douce, gravées par les meilleurs artistes de Paris. Tome premier, deuxième, troisième et quatrième.

De l’imprimerie de Didot jeune. A Paris, chez Janet et Hubert, l’an troisième (1795).

4 volumes in-8 (20,5 x 13,5 cm) de 398 ; 333 ; 382 et 368 pages. 100 figures hors texte.

Reliure plein maroquin vert, dos lisse, filets à froid, pièces de titres de maroquin rouge, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, gardes marbrées, tranches dorées (reliure de l’époque). Dos uniformément passés, infimes frottements. Ensemble très frais. Belle impression sur papier de Hollande. Rares rousseurs à quelques hors texte.


NOUVELLE ÉDITION.

« En tout 100 figures charmantes par Bornet, Charpentier et Duplessis-Bertaux, gravées sous la direction de Hubert. Cet ouvrage existe en grand papier vélin avec les figures avant la lettre. On le trouve également de format in-12 avec les mêmes figures. » (Cohen).

L’exemplaire que nous proposons est de format in-8, avec un seul état des figures avec la lettre, l’ensemble imprimé sur beau papier de Hollande.

Référence : Cohen, col. 632.

BEL EXEMPLAIRE.

JOLIE ÉDITION ILLUSTRÉE, RARE EN MAROQUIN DE L’ÉPOQUE.

VENDU

lundi 23 mars 2009

L'art héraldique ou la manière d'apprendre facilement le blason (1695).



BARON et PLAYNE

L’ART HÉRALDIQUE contenant la manière d’apprendre facilement le blason. Enrichi des figures nécessaires pour l’intelligence des termes. Par M. Baron, écuyer. Nouvelle édition revue et augmentée par M. Playne, A.E.P.
A Paris, chez Charles Osmont, 1695.

1 volume petit in-8 (16,5 x 10 cm) de (19)-260-(16) pages.

Reliure plein veau brun, dos à nerfs orné, tranches rouges (reliure de l’époque). Quelques habiles et discrètes restaurations à la reliure (coins, coiffes, restaurations anciennes). Tranches rouges passées. Papier assez fin et fragile, rousseurs éparses. Petite déchirure sans manque de papier à un ou deux feuillets. Bien complet du frontispice et de toutes les planches hors-texte de blasons (en noir).


NOUVELLE ÉDITION.

Exemplaire bien complet du frontispice gravé et des 36 planches hors-texte représentant plusieurs dizaines de blasons, meubles, exemples de famille, ordres, etc.)

Edition la plus complète avec la dernière édition de cet ouvrage à succès paru en 1717 dans sa dernières édition, contenant le même nombre de planches.

Ce livre est un véritable manuel didactique, très bien illustré, utile pour apprendre rapidement les bases de l’art héraldique. Cette nouvelle édition est l'œuvre de Playne, mais l'édition originale est due à Jules Baron.

Référence : Saffroy, 2252.


BEL EXEMPLAIRE EN RELIURE DE L’ÉPOQUE BIEN CONSERVÉE.

VENDU

samedi 21 mars 2009

Un dictionnaire antirévolutionnaire en maroquin aux armes de la famille de Rochas d'Aiglun (1791 ?).



FRANCUS (Docteur)

PILULES ANODINES A L’USAGE DES FRANÇAIS. [s’ils sont libres et républicains, les Français sont dignes d’entendre la vérité.] Par le Docteur Francus.
A Purgopolis, aux dépens des malades, comme de raison. L’an de vérité. (vers 1791 ?). Avec approbation du bon sens, et privilège de la liberté.

1 volume in-8 (17 x 10 cm) de 168 pages.

Reliure pleine maroquin vert olive, dos lisse orné de fleurettes dorées, filets dorés, pièce de titre de maroquin rouge, plats encadrés d’une large roulette et filets dorés, filet sur les coupes, fine dentelle intérieure, doublure et garde de papier rose, tranches dorées, armes sur les plats (reliure de l’époque). Reliure très bien conservée, légèrement voilée. Les armes du plat supérieur sont légèrement frottées, celles apposées sur le plat inférieur sont parfaitement conservées. Intérieur frais. Défaut de papier : Manque angulaire au feuillet 67/68 avec perte de quelques lettres (texte restitué). Fissure au feuillet 79/80 sans perte de texte (défaut d’origine dans la fabrication du papier).


UNIQUE ÉDITION.

Curieux ouvrage qui dénonce la Révolution française sans pour autant défendre franchement la monarchie. Le mieux pour ce faire une juste idée de cet ouvrage, voici la fin de la préface ou Avis aux malades : « Fruit du hasard et des circonstances, cet écrit, hâtivement conçu et produit, n’offrira point au lecteur un style poli et brillant. Ne recherchant d’autre éloquence que celle du bon sens, l’auteur n’a eu d’autre but que de distraire et d’égayer un peu les esprits dans ces temps de tristesse et de calamité. »

C’est en fait un recueil d’articles, rédigés à la manière d’un dictionnaire alphabétique traditionnel, les entrées sont bien choisies et représentent bien l’esprit que l’auteur a voulu donné, on y trouve par exemple les mots :

ASSIGNATS, BIEN PUBLIC, CITOYEN, COCARDE TRICOLORE, CONSTITUTION, CONVENTION, DEMOCRATIE, DESPOTISME, EGALITE, GUILLOTINE, JACOBINS, LIBERTE, MONARCHIE, PATRIOTISME, PEUPLE, REPUBLIQUE, REVOLUTIONS, ROBESPIERRE, SALUT PUBLIC, SOUVERAIN, TYRANNIE, etc.

On trouve à la fin une postface adressée au lecteur ainsi qu’une table des noms.

Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer in extenso l’article ROBESPIERRE : « Serpent monstrueux, vorace et singulier, à qui l’on a coupé la tête, mais dont tout le venin a passé dans la queue, qui, vivant encore, cause les plus justes alarmes à tous les amis du bien et de l’humanité. On offre depuis longtemps à ceux qui pourraient nous en délivrer, paix, justice, tranquillité, bonheur ; et jusqu’ici, il ne s’est encore trouvé personne digne de mériter une si honorable récompense. » La réponse était pourtant dans le texte même du Docteur Francus, à l’article ... GUILLOTINE…

L’article ROBESPIERRE (il est toujours en vie mais déjà détesté) nous permet de dater cet ouvrage d’avant le 28 juillet 1794, date de son exécution.

JOLIE RELIURE AUX ARMES DE LA FAMILLE ROCHAS D’AIGLUN (Hautes-Alpes, Dauphiné). Ex libris de la bibliothèque Glos à La Balme (XIXe).

On trouve un exemplaire de ce livre dans le Bulletin de la librairie Aubry au milieu du XIXe siècle, il est noté comme « rare » et « Dictionnaire facétieux publié au commencement de la révolution. » (Bulletin du Bouquiniste, 1868, n° 6580). Les bibliographes, à notre connaissance, sont restés muet à son sujet. Le Docteur Francus n’a pas été identifié.

BEL EXEMPLAIRE EN RELIURE ARMORIÉE D’UN LIVRE ANTIREVOLUTIONNAIRE CURIEUX ET PEU COMMUN.

VENDU

vendredi 20 mars 2009

Les maximes de La Rochefoucauld en maroquin de Smeers (1870).



LA ROCHEFOUCAULD (François VI de)

RÉFLEXIONS ET MAXIMES MORALES DE LA ROCHEFOUCAULD. Textes de 1665 & de 1678, revus par Charles Royer.

Paris, Alphonse Lemerre, 1870.

1 volume in-12 (15,5 x 9,5 cm) de (6)-XIX-(3)-240-(1) pages.

Reliure plein maroquin rouge, dos à nerfs orné de filets à froid en encadrement des nerfs, fleurons dorés, date en queue, titre doré, plats décoré d’un encadrement à l’imitation à la Dusueil, médaillon central doré, double-filet doré sur les coupes, dentelle intérieure dorée, tranches dorées (reliure de l’époque signée SMEERS). Excellent état.


NOUVELLE ÉDITION.

« Nos vertus ne sont, le plus souvent, que des vices déguisés. » (…) « Les passions sont les seuls orateurs qui persuadent toujours. Elles sont comme un art de la nature dont les règles sont infaillibles; et l'homme le plus simple qui a de la passion persuade mieux que le plus éloquent qui n'en a point. » La Rochefoucauld.

Tirage à petit nombre sur papier de Hollande (il a été tiré en outre 171 exemplaires sur papiers de luxe). Portrait de La Rochefoucauld par Braquemond en frontispice.

Provenance : Ernest Lemaître, avocat au barreau de Laon. Adjoint au maire de Laon, Président de la Société Académique. Il a publié plusieurs ouvrages d’érudition sur Sainte-Beuve et Victor Hugo entre autres. Sa bibliothèque a été vendue à Laon en 1908 avec catalogue. Ex libris gravé signé Ad. Lalauze.

BEL EXEMPLAIRE LUXUEUSEMENT RELIE A L’ÉPOQUE.

VENDU

Léo Taxil et le Fils du Jésuite. Anticléricalisme et bibliophilie. Exemplaire en maroquin décoré de l'époque (1879). Condition rarissime.



LÉO TAXIL (Marie Joseph Gabriel Antoine Jogand-Pagès)

LE FILS DU JÉSUITE.

Librairie Anti-Clérical, 35, rue des écoles, s.d. (). Paris, imprimerie nouvelle assoc(iation). Ouv(rière), 14, r(ue) des Jeûneurs. G. Masquin, direct(eur)

1 volume grand in-8 (27 x 17,5 cm) de (6)-X-460 pages.

Reliure plein maroquin rouge, dos à nerfs richement orné aux petits fers dorés, plats d’un large jeu de filets et roulettes dorés, large losange doré au centre des plats, dentelle intérieure, tranches dorées (reliure de l’époque). Curieuse reliure de maroquin richement décorée d’un mélange étrange de fers classiques et romantiques. La reliure, de très belle facture, n’est pas signée, ce qui peut s’expliquer par l’ouvrage anticlérical qu’elle recouvre. Intérieur avec rousseurs éparses. Reliure en très bel état.


PREMIÈRE ÉDITION.

ÉDITION POPULAIRE PARUE EN LIVRAISONS.


Cette édition est illustrée de nombreux bois gravés dans le texte par divers artistes. Parue en 57 livraisons, elle a paru en 1879.

L’ouvrage s’ouvre sur des pensées anticléricales et un avant-propos du général G. Garibaldi. C’est lui-même qui fonda en 1879, date de la parution de cet ouvrage, la Bibliothèque anticléricale. Il devint la même année un fervent Franc-maçon. Assommé sous les procès et les nombreuses amendes la Bibliothèque anticléricale fit faillite en 1884. Exclu de l’ordre par les Francs-maçons dès 1885, Taxil renia ses écrits anticléricaux, reconnut ses erreurs, et devint un des plus farouches adversaires des Francs-maçons. Il publia de très nombreux ouvrages anti-maçonniques.

Le 19 avril 1897, alors que l’imposture dure depuis douze ans déjà, Taxil convoque à la Salle de Géographie le Tout Paris. Il va faire de nouvelles révélations. Journalistes et public se pressent. Alors, devant son auditoire stupéfait, Léo Taxil déclare tout simplement qu’il a dupé les gens, voulant ainsi se moquer des catholiques trop crédules :

« Ma conversion n’a jamais été sincère, je me suis livré à une fumisterie pour voir jusqu’où irait la jobardise catholique. »

Sans doute une des plus réussies des supercheries d’auteur. Il mourut le 31 mars 1907.

Ses ouvrages se trouvent, la plupart du temps, simplement reliés ou cartonnés à l’époque. Mal conservés ou très manipulés.

BEL EXEMPLAIRE LUXUEUSEMENT RELIÉ A L’ÉPOQUE, PARFAITEMENT CONSERVÉ, CE QUI EN FAIT UN EXEMPLAIRE TOUT A FAIT EXCEPTIONNEL.

VENDU

jeudi 19 mars 2009

Le Théâtre de Clara Gazul par Prosper Mérimée (1830). Seconde édition reliée par Champs-Stroobants.



MERIMEE (Prosper)

THEÂTRE DE CLARA GAZUL, comédienne espagnole. [Pensaràn vuesas mercedes ahora que es poco trabajo hinchar un perro. Miguel de Cervantès.]
Paris, H. Fournier jeune, libraire, 1830. (Imprimerie de H. Fournier).

1 volume in-8 (22 x 14,5 cm) de (4)-449-(2) pages.

Reliure demi-maroquin brun à coins, dos à nerfs, titre doré, date dorée en queue, tête dorée, non rogné (reliure de la fin du XIXe siècle signée CHAMPS-STROOBANTS). Parfait état. Quelques rousseurs sur les tranches. Intérieur parfait.


DEUXIÈME ÉDITION RARE ET RECHERCHÉE.

L’édition originale de ce recueil date de 1825 (In-8, Paris, Sautelet). Cette seconde édition est en partie originale et contient outre les pièces déjà publiées « L’occasion » et « Le carrosse du St-Sacrement ».

Cette seconde édition est aussi recherchée que la première lorsqu’elle est parfaitement reliée comme ici.

Le Théâtre de Clara Gazul est avant toute chose une supercherie, une mystification de l’Espagne, dans le cadre d’un jeu littéraire mené par ce jeune lettré qu’est Prosper Mérimée.

« Il invente les évènements comme ils arrivent, il les raconte comme on les voit. Le lire, c’est continuer à observer le spectacle de la réalité, et cette réalité est toujours frappante pour l’imagination, inattendue ou saillante pour l’esprit ; il est impossible d’être plus piquant et plus simple, plus amusant et plus vrai, plus passionné par instants et toujours plus pur de toute exagération »

Référence : Clouzot, Guide du bibliophile, p. 200.

BEL EXEMPLAIRE.

VENDU

Hadrianus de sermo latino etc. (1522) & Topica ciceronis (1533). Belle reliure allemande en peau de truie estampée à froid.





HADRI||ANUS TT. S. CHRYSOGO||NI, S.R.E. PRESB. CARD. BA||tonien. De Sermone Latino, &||modis Latine loquendi.|| EIVSDEM VENATIO|| ad Ascaniù Cardinalem.|| Item iter Iulij. II. Pontif. Ro.|| CVM INDICE.|| [souscription : Coloniae Apud Heronem Alopecium|| Mense Augusto An. 1522||

Titre dans un encadrement gravé sur bois. (16)-448-(23) pages.

TOPI||CA CICERONIS|| à Philippo Melanch.|| atque Boetio di||ligentissime||enarrata.||Haganoae, ex offici. Sece.||M. D. XXXIII.||

Titre dans un encadrement gravé sur bois. 180 feuillets non chiffrés y compris le titre.


2 ouvrages reliés ensemble en 1 fort volume in-8 (16 x 10,5 cm), peau de truie estampée à froid sur ais de bois. Reliure allemande de l’époque. Exemplaire en excellent état de conservation. Belle patine à la reliure. Fermoirs intacts. Intérieur frais. Ex libris manuscrit daté 1538 (non identifié). Ex libris gravé moderne (bibliothèque Pierre-Hollier Larousse).


Concernant le premier ouvrage. « CASTELLESI ( ADRIEN), en latin, Castellensis, ou Caslellus, cardinal, ne à Corneto en Toscane, d'une famille pauvre et obscure, s'éleva par son mérite personnel aux premières dignités de l'Église. Il s'était préparé par d'excellentes études à remplir les plus importantes fonctions, lorsque Innocent VIII l'envoya en Ecosse pour terminer les dissensions qui agitaient ce pays ; mais ayant appris à Londres que le malheureux Jacques III avait péri dans une bataille contre ses sujets, il n'alla pas plus loin. Morton, archevêque de Cantorbéry, le présenta à Henri VII comme l'homme le mieux en état d'être son agent à la cour de Borne. Ce prince fut tellement satisfait de ses services dans cette mission, qu'il lui donna, en 1505, l'évêché d’Héreford, et, l'année suivante, celui de Bath et Wells. Dans l'intervalle de ces deux promotions, Alexandre VI l'éleva à la pourpre romaine. Castellesi passait pour avoir amassé de grandes richesses dans les places de premier secrétaire du pape et de receveur- général des deniers publics. César Borgia persuada à son père de s'en défaire par le poison, ainsi que de quelques autres cardinaux qui avaient la réputation d'être immensément riches, afin de s'emparer de leurs trésors ; mais, par la méprise d'un des officiers du pape, le père et le fils prirent eux-mêmes la liqueur empoisonnée qui était destinée pour les cardinaux. Tel est du moins le récit de Guichardin, auteur passionné, lequel est contredit par Oderic Raynald, qui a écrit d'après les mémoires suspects de la maison de Borgia. Sous Léon X, Castellesi , sur la prédiction d'une diseuse de bonne aventure, qui lui avait promis la papauté, au rapport de Paul Jove , se laissa entraîner dans une conjuration contre ce pape. Le complot ayant été découvert, il avoua son crime, et fut condamné à une amende vingt-cinq mille ducats. Pour se soustraire au paiement de cette somme, il se sauva de Rome, déguisé, et s'enfonça dans quelque retraite inconnue, de sorte qu'on n'entendit plus parler de lui, et qu'on a toujours ignoré le lieu et l’époque de sa mort. Pierio Valeriano, qui écrivait en 1534, dit qu'il passait pour avoir été assassiné par son domestique, dans le dessein de le voler ; mais on croit que ce fut Castellesi qui fit courir ce bruit, afin de se soustraire à toutes les recherches qu'on pourrait faire. Chacon le fait mourir en 1518, et son continuateur dit qu'il s'était retiré et qu'il mourut à Constantinople. Le cardinal de Corneto (car с’est ainsi qu'en l'appelait ) était doué des plus rares talents naturels et acquis. On le regarde comme un des plus habiles latinistes de son temps. Sa passion pour rétablir dans sa pureté la langue des anciens Romains l'engagea dans beaucoup de dépenses pour en encourager l'étude, par les récompenses qu'il donnait à ceux qui y excellaient, et par le soin qu'il eut de procurer de bonnes éditions de plusieurs auteurs latins. Il envoya son parent, Polidore Virgile , en Angleterre pour y propager le même goût, et donna lui-même l'exemple d'une latinité pure et élégante dans divers ouvrages sortis de sa plume : I. De sermone latino et modo latine loquendi, Bâle, 1513 et Paris, 1628, in-8°, souvent réimprimé ; II. Devenatione, et Julii III iler, Venise, Aide, 1534, in-8 ; et avec l'ouvrage précédent, Lyon, Gryphe, 1518, in-8°. ; III. De verá philosophia ex quatuor dottoribus ecclesiœ, Bologne, 1507. Jer. Ferri, professeur de belles-lettres dans l'université de Ferrare, a publié, en 1771, à Faenza, un ouvrage curieux sur les travaux de ce cardinal, intitulé : Pro latitnae usu epístola ; adversas Àlembertium ; proecedit commentarius de rébus gestis et scriplis Hadriani Castelli card., quo imprimis autore, latinas restituta. Ces lettres sont contre d'Alembert, qui avait prétendu qu'il était impossible aux modernes de bien parler et de bien écrire en latin. » Michaud, Biographie universelle, VII, éd. 1813, p. 321-322.

L’ouvrage que nous proposons ici contient « De sermone latino » qui est le résultat d’entretiens que le cardinal Adrien avait eus à Bologne avec quelques savants, sur la nécessité de revenir au latin classique. Il y donne d’excellentes règles pour rétablir dans sa pureté primitive la langue latine corrompue au moyen-âge. On trouve aussi à la suite et qui tient la majeure partie de l’ouvrage « de modis latine loquendi » qui est un répertoire de citations élégantes des meilleurs auteurs latins anciens. A la fin du volume, on trouve le poème « Venatio… », sur la chasse. Il occupe les 23 pages non chiffrées de la fin. Edition ancienne rare.

Concernant le deuxième ouvrage. Il s’agit des Topiques de Cicéron publiés avec des commentaires de Boèce et des scolies de Melanchthon. Ce livre est consacré à la doctrine des arguments ou preuves judiciaires. Nous avons ici la première édition à laquelle Melanchthon ajouta ses scolies (Haguenau, 1533).


« Les Topiques de Cicéron contiennent la méthode de trouver les arguments par le moyen de certains termes qui les caractérisent, et qu'on appelle lieux de rhétorique ou lieux de logique. » (Rollin, Histoire ancienne)

ÉDITION SÉPARÉE PEU COMMUNE DES TOPIQUES DE CICÉRON AVEC LES COMMENTAIRES DE MELANCHTHON.

DEUX OUVRAGES RARES DANS UNE MAGNIFIQUE RELIURE ALLEMANDE DE L’ÉPOQUE PARFAITEMENT CONSERVÉE.

VENDU

Le Décaméron de Boccace en italien imprimé par Daniel Elzévier (1665). Très jolie reliure du XIXe siècle signée Veuve Niédrée.




GIOVANNI BOCCACIO (JEAN BOCCACE en français)

IL DECAMERON DI MESSER GIOVANNI BOCCACCI Cittadino Fiorentino. Si come lo diedero all estampe gli SSrs Giunti l’Anno 1527. [sphere armillaire].

In Amsterdamo. 1665.

1 volume in-12 (Hauteur : 145 mm) de (24)-744 pages.

Reliure plein maroquin havane, dos à nerfs richement orné, triple-filet doré en encadrement des plats, dentelle dorée intérieure, tranches dorées sur marbrure (reliure de la deuxième moitié du XIXe siècle signée V(euve). NIEDREE) Infimes frottements. Petit manque de cuir peu visible à l’extrémité de la coiffe supérieure. Cachet à l’encre violette (monogramme non identifié).


EDITION ELZÉVIRIENNE DU DÉCAMERON DE BOCCACE EN ITALIEN.

Édition belle et correcte dit Brunet dans son manuel qui pourtant se trompe en l’attribuant à Jean Blaeu de Bruxelles. Pour Willems l’origine elzévirienne (Daniel Elzévier) de ce joli volume ne fait aucun doute. La sphère du titre, les lettres grises, etc.

La préface de notre exemplaire est dite de deuxième tirage d’après Willems. Elle commence par « Gl’amatori della lingua toscana… ». Elle serait l’œuvre de l’abbé Marucelli, résident du grand duc de Toscane à la cour de France.

Avec ses 145 mm de hauteur notre exemplaire, avec de bonnes marges, parfaitement établi par les ateliers de Niédrée, habile relieur du milieu du XIXe siècle, fait partie des exemplaires recherchés. Cette jolie reliure signée Veuve Niédrée a été exécutée après 1864 date du décès de Jean-Edouard Niédrée. Peu de temps après cette date les reliures sont signées Belz-Niédrée. L’atelier est en effet rapidement repris par le gendre de Niédrée, Philippe Belz, originaire de Francfort. (Fléty, Dictionnaire des relieurs français ayant exercé de 1800 à nos jours, pp. 135-136).

Références : Willems, 1349 ; Michault, Mélanges, t.I, p. 213.

BEL EXEMPLAIRE.

VENDU

mercredi 18 mars 2009

Les poésies d'Albert Glatigny (1879). Un des vingt-cinq exemplaires sur Hollande.




GLATIGNY (Albert)

ŒUVRES DE ALBERT GLATIGNY. POESIES COMPLETES. Les vignes folles – Les flèches d’or – Gilles et Pasquins. Notice par A. France.

Paris, Alphonne Lemerre, 1879. Achevé d’imprimer le 15 mai 1879 par Ch. Unsinger pour Alphonse Lemerre éditeur, à Paris. Portrait d’Albert Glatigny en double état (noir et bistre).

1 volume in-12 (17 x 9,5 cm) de (4)-XLIV-387-(1) pages.

Broché sous couverture de papier vélin teinté, exemplaire imprimé sur papier de Hollande. Un des 25 exemplaires de tête avec 25 exemplaires sur Chine. Notre exemplaire porte le n°19 à la plume et est paraphé par Alphonse Lemerre.


NOUVELLE ÉDITION.

« C’était un grand et maigre garçon à longues jambes terminées par de longs pieds. Ses mains, mal emmanchées, étaient énormes. Sur sa face imberbe et osseuse s’épanouissait une grosse bouche, largement fendue, hardie, affectueuse. Ses yeux, retroussés au-dessus des pommettes rouges et saillantes, restaient gais dans la fièvre. » (A. France)

Glatigny (1839-1873) mourut âgé d’à peine 35 ans. Il fut comédien ambulant, poète, auteur de théâtre.

Ce volume fait partir de la Petite bibliothèque littéraire de Lemerre.


EXEMPLAIRE A L’ETAT DE PARUTION. RARE TIRAGE SUR HOLLANDE.

VENDU

Les Châtiments de Victor Hugo sur papier de Chine (1884). Jolie édition illustrée.




HUGO (Victor)

LES CHÂTIMENTS. Nouvelle édition illustrée.

Eugène Hugues, Editeur, rue Thérèse, 8, Paris, s.d. (1884). Paris, Typographie A. Quantin, rue St-Benoit, 7.

1 volume grand in-8 (28,7 x 20 cm) de (10)-335 pages.

Broché, couverture saumon illustrée (vignette sur le premier plat). Réclame pour l’édition Hugues des Œuvres de Victor Hugo (détails). Non rogné. Exemplaire sur papier de chine. Quelques légères colorations par endroit sur les deux plats de couverture. Infimes fendillements du papier de couverture au dos (brochage très solide). Absolument aucune rousseur.

Texte encadré d’un filet noir, les illustrations à pleine page sont comprises dans la pagination. Les dessins sont d’Emile Bayard, J.-P. Laurens, Férat, Méaulle, Chovin, H. Vogel, L. Benett, Charles Hugo, Victor Hugo, T. Schuler, Ferdinandus, A. Lançon, H. Daumier, Lix. D. Maillard, G. Vuillier, A. Marie Chapuis, L. Mouchot, et C. Guyot.


UN DES 50 EXEMPLAIRES SUR PAPIER DE CHINE (N°20).

NOUVELLE ÉDITION.

« En 1850, Hugo n'a pas encore l'idée des Châtiments, mais il écrit déjà certains poèmes qui trouveront place dans le recueil « O Drapeau de Wagram », « A des journalistes en robe courte » ou « Un autre». Après le coup d'état, c'est en prose qu'il pense combattre le régime. Dans le pamphlet Napoléon-le-Petit, publié le 5 août, les différents personnages des Châtiments, Dieu, le peuple et Napoléon sont déjà présents, mais il reste à Hugo à découvrir le personnage du poète seul sur son rocher, face à l'océan. Cependant Hugo songe à publier Les Contemplations qui comprendraient une partie consacrée au passé et « un deuxième volume : Aujourd'hui, flagellation de tous ces drôles et du drôle en chef ». Ce volume devient indépendant; Hugo annonce à son éditeur Hetzel 1600 vers dont le titre serait Les Vengeresses. En novembre 1852, il écrit « Nox », puis « l'Expiation » et « Lux » en décembre : l'architecture du recueil est trouvée; le titre définitif, « Châtiments » est choisi en janvier 1853. Mais Le 24 novembre le recueil est publié en deux éditions, l'une expurgée, avec l'indication : « Bruxelles, Henri Samuel », l'autre complète, sans nom d'éditeur et avec la mention : « Genève et New-York ». C'est un très petit format in 32° (plus petit qu'un livre de poche) destiné à faciliter la circulation de l'ouvrage. On se l'arrache. » (Genèse des Châtiments, extrait de la notice rédigée par Marie-Luce Colatrella pour le site www.lettres.net).

L’édition définitive de ce texte a paru en 1880.

L’édition Hugues de 1884 a paru en 43 livraisons. Il a été tiré 60 ex. sur papier teinté, 50 ex. sur papier de Chine (publié à 50 francs) et 5 exemplaires sur papier du Japon.

Référence : Vicaire IV, 405-406.

BEL EXEMPLAIRE A L’ÉTAT DE PARUTION. RARE SUR CHINE.

VENDU

Recherches sur la valeur des monnaies et sur le prix des grains et autres denrées (1762). Edition originale rare.




ANONYME [DUPRÉ DE SAINT-MAUR]

RECHERCHES SUR LA VALEUR DES MONNAIES, ET SUR LE PRIX DES GRAINS, AVANT ET APRÈS LE CONCILE DE FRANCFORT.

A Paris, quai des Augustins, chez Nyon, Didot et Saugrain, 1762. De l'imprimerie de Didot.

1 volume in-12 broché (19 x 11 cm) de XXXV-(5)-389-(3) pages. Couverture de papier gris usagée avec manque au dos (couverture de l'époque). Intérieur frais, non rogné.

ÉDITION ORIGINALE.

Statisticien et économiste Dupré de St.-Maur (1695-1774) étudie d'un point de vue historique les rapports entre la valeur des monnaies et le salaire des ouvriers, la relation entre les salaires et le prix des denrées essentielles, etc. Dupre de Saint Maur (1695-1774), member of the Academie Francaise, was initially known as translator of English literature, a.o. of Milton's "Paradise Lost". He later turned to economics and statistics and was "Maitre des comptes". The present work is a very detailed history of the value of money, citing numerous source works. There are numerous comparisons of weights and money of various countries and regions, and of wages earned by labourers to assess the purchasing power.

Ouvrage curieux et fort intéressant.

Références : Goldsmiths, 9786 ; Kress, 6015 ; Einaudi, 1688; Higgs, 2771 ; INED 1644.

BON EXEMPLAIRE (A RELIER).

VENDU

Des miracles et du diable (1729).




SERCES (Jacques)

TRAITÉ SUR LES MIRACLES. Dans lequel on prouve que le Diable n’en saurait faire pour confirmer l’Erreur ; Où l’on fait voir, par plusieurs exemples tirés de l’Histoire Sainte & profane, que ceux qu’on lui attribue ne sont qu’un effet de l’imposture ou de l’adresse des hommes ; et où l’on examine le système opposé, tel que l’a établi le Dr. Samuel Clarke, dans le chap. XIX du II. Vol. de son Traité sur la religion naturelle et chrétienne. Par Jacques Serces, vicaire d’Appleby, dans le comté de Lincoln.

A Amsterdam, chez Pierre Humbert, 1729.

1 volume petit in-8 (163 x 108 mm) de (42)-371 pages.

Broché sous couverture grise de l’époque, non rogné, titre à la plume au dos. Volume très bien conservé.

ÉDITION ORIGINALE.

Caillet cite une première édition chez le même éditeur Humbert à Amsterdam mais à la date de 1709. Il semble bien que ce soit une erreur car nous n’avons nulle part trouvé trace de cette édition de 1709 (aucun exemplaire référencé dans les dépôts publics).

« M. Clarke, dans le traité dont nous avons déja parlé, décide que Dieu peut communiquer aux mauvais anges & à des imposteurs le pouvoir de faire des miracles. M. Serces, dans un traité sur les miracles, imprimé à Amsterdam en 1729, soutient l’opinion contraire.

Les prodiges opérés par les magiciens de Pharaon, & rapportés dans l’Exode, ont également divisé les Peres & les Théologiens : les uns comme Origene, saint Augnstin, & saint Thomas, ont reconnu que ces prodiges étoient réels, & non pas seulement apparens & phantastiques. Saint Augustin sur-tout s’etant proposé cette question, savoir si les verges des magiciens étoient appellées dragons dans le texte sacre, à cause simplement qu’elles avoient la figure de cet animal, sans en avoir la réalité, le changement qui y étoit arrivé n’ayant été que phantastique ; il repond qu’il semble que les manieres de parler de l’Ecriture étant les mêmes, on doit reconnoître dans les verges des magiciens un changement pareil à celui qu’on remarque dans celles de Moïse. Mais s’étant ensuite objecté qu’il faudroit donc que les démons eussent créé ces serpens, un changement si prompt & si subit d’une verge en un serpent ne paroissant ni possible ni naturel : il dit qu’il y a dans la nature un principe universel répandu dans tous les élémens, qui contient la semence de toutes les choses corporelles, lesquelles paroissent au-dehors lorsque leurs principes sont mis en action à tems, & par des agens convenables ; mais ces agens ne peuvent ni ne doivent être nommés créateurs, puisqu’ils ne tirent rien du néant, & qu’ils déterminent seulement les causes naturelles à produire leurs effets au-dehors. Ainsi, selon ce pere, les démons ont pu produire dans un instant des serpens avec la matiere des verges des magiciens, en appliquant par une vertu subtile & surprenante des causes qui paroissoient fort éloignées à produire un effet subit & extraordinaire : saint Thomas raisonne sur les mêmes principes, & en tire les mêmes conséquences. S. August. quoest. 21. in Exod. S. Thom. I. part. quoest. 104. art. 4.

La grande difficulté dans ce système est que la nature & la force des démons & des ames séparées de la matiere nous étant assez inconnues, il n’est pas aisé de marquer positivement jusqu’où va leur pouvoir sur les corps, ni d’expliquer comment une substance purement spirituelle peut agir d’une maniere physique sur un corps. Il faut pour cela reconnoître en Dieu des volontés particulieres, par lesquelles il a décidé qu’à l’occasion de la volonté d’un esprit, un corps fût mis en mouvement de la maniere que cet esprit le voudroit, ou plutôt que Dieu. » (Extrait de l’encyclopédie Diderot et d’Alembert à l’article « Miracle », tome X, p. 560-562).

Serces admet les miracles du Christ et des apôtres. « Les prodiges des païens étaient ridicules, dit-il, absurdes; il ne faut tenir aucun compte des guérisons d'Esculape, de Vespasien, d'Apollonius, etc. C'étaient autant de fourberies humaines qui ne pouvaient porter nulle atteinte aux vrais miracles. Plus tard l'Église romaine, pour autoriser ses dogmes, eut aussi ses miracles. —Mais, d'après le système de Serces, tous évidemment sont des faussetés; la plupart sont absurdes, d'autres sont impossibles, contradictoires. — On peut faire sur ceux-ci la remarque qu'on a faite sur ceux des païens, ils sont trop nombreux, ils se ressemblent trop les uns les autres; ils favorisent la créance de dogmes absurdes. On a grand soin que ces miracles se fassent en secret, sans témoins ou devant des personnes affidées. C'est l'avarice, l'imposture des prêtres qui les fabriquent; pendant longtemps on a ignoré leurs artifices, mais on les a surpris en flagrant délit, et pour le prouver il cite, dit-il, un seul exemple, d'après Jurieu : c'est, en 1668, le miracle d'une sainte hostie à Saumur, approuvé par l'évêque d'Angers. » (V. Traité sur les miracles, Amst., 1729, p. 258 et suiv.) Serces, en se fixant à ce seul fait, déclare qu'il en pourrait rapporter une foule d'autres; il demande ensuite pourquoi le nombre des miracles a considérablement diminué, pourquoi il ne s'en fait plus pour faire rentrer les hommes dans leur devoir, etc. (in Joseph Bizouard, Des rapports de l’homme avec le démon, 1863, p. 309).

Ouvrage très intéressant.

Référence : Caillet, 10153.

BON EXEMPLAIRE, MIRACULEUSEMENT CONSERVÉ DANS SON BROCHAGE D'ÉPOQUE.

VENDU

mardi 17 mars 2009

Affaire du collier de la reine Marie-Antoinette : 11 mémoires du procès entre la comtesse de La Motte, Rohan, Cagliostro et autres accusés (1786).



RECUEIL DE 11 PIECES CONCERNANT L’AFFAIRE DU COLLIER DE LA REINE – 1786


1. HISTOIRE DU COLLIER, ou Mémoire de la Dame COMTESSE DE LA MOTTE, CONTRE M. LE CARDINAL DE ROHAN et le soi-disant COMTE DE CAGLIOSTRO. Nouvelle édition.

A Paris, s.n., 1786. 45 pages.


2. MEMOIRE POUR LOUIS-RENE-EDOUARD DE ROHAN, Cardinal de la Sainte Eglise romaine, etc. CONTRE Mr. le PROCUREUR-GENERAL ; en présence de la Dame de LA MOTTE, du sieur DE VILLETTE, de la Demoiselle D’OLIVA, et du sieur COMTE DE CAGLIOSTRO, co-accusés.

A Paris, et se trouve à Bruxelles, chez Emmanuel Flon, 1786. 123 pages.


3. PIÈCES JUSTIFICATIVES POUR Mr. LE CARDINAL DE ROHAN, accusé. Déclarations authentiques selon la forme anglaise.

A Paris, et se trouve à Bruxelles, chez Emmanuel Flon, 1786. 32 pages.


4. REQUETE INTRODUCTIVE AU PARLEMENT, les chambres assemblées, par le Cardinal DE ROHAN. Signifiée à Mr. le PROCUREUR-GENERAL.

A Paris, et se trouve à Bruxelles chez Emmanuel Flon, 1786. 39 pages.


5. REQUETE A JOINDRE AU MÉMOIRE DU COMTE DE CAGLIOSTRO.

A Paris, et se trouve à Bruxelles, chez Emm. Flon, 1786. 14 pages.


6. MEMOIRE POUR LE COMTE DE CAGLIOSTRO, accusé, CONTRE M. LE PROCUREUR-GENERAL, accusateur, en présence de M. le Cardinal DE ROHAN, de la comtesse de LA MOTTE , et autres co-accusés.

A Paris, et se trouve chez Emmanuel Flon, 1786. 46-(1) pages.


7. REQUÊTE AU PARLEMENT, les chambres assemblées, par le COMTE DE CAGLIOSTRO, signifiée à M. me PROCUREUR-GENERAL, le 24 février 1786. Pour servir d’addition au Mémoire distribué le 18 du même mois.

A Paris, et se trouve chez Emmanuel Flon, 1786. 8 pages.


8. MEMOIRE POUR LE COMTE DE CAGLIOSTRO, demandeur, CONTRE Me. CHESNON, LE FILS, commissaire au Chatelet de Paris, et le sieur DE LAUNAY, Chevalier de l’Ordre Royal et Militaire de St-Louis, gouverneur de la Bastille, défendeurs.

A Paris, et se trouve à Bruxelles, chez Emmanuel Flon, 1786. 31 pages.


9. REPONSE POUR LA COMTESSE DE VALOIS DE LA MOTTE, au mémoire du COMTE DE CAGLIOSTRO.

A Paris, Emmanuel Flon, 1786. 40 pages.


10. SOMMAIRE POUR LA COMTESSE DE VALOIS-LA-MOTTE, accusée ; CONTRE Mr. le PROCUREUR-GENERAL, accusateur, en présence de Mr. le Cardinal DE ROHAN, et autres co-accusés.

A Paris, et se trouve à Bruxelles, chez Emmanuel Flon, 1786. 51 pages.


11. REFLEXIONS RAPIDES POUR MONSIEUR LE CARDINAL DE ROHAN, SUR LE SOMMAIRE DE LA DAME DE LA MOTTE.

A Paris, et se trouve à Bruxelles, chez Emmanuel Flon, 1786. 20 pages.

11 pièces reliées en 1 volume in-8 (20,5 x 13 cm).

Reliure demi-basane verte, dos lisse, filets dorés (reliure du début du XIXe siècle). Reliure légèrement frottée. La première garde blanche manque. Bon état de la reliure et intérieur frais.

ENSEMBLE RARE DE PIÈCES IMPRIMÉES CONCERNANT LE PROCÈS DE L’AFFAIRE DU COLLIER DE LA REINE MARIE-ANTOINETTE.

LE COMTE DE CAGLIOSTRO EST ICI L’OBJET DE PLUSIEURS PIÈCES INTÉRESSANTES.


VENDU

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