lundi 2 mars 2009

Les matinées du seigneur de Cholières (1610). Ouvrage libertin.






CHOLIERES (Jean Dagonneau, seigneur de)


LES CONTES, ET DISCOURS BIGARREZ DU SIEUR DE CHOLIERES. Deduits en neuf matinées.

Paris, Anthoine du Brueil, 1610.

1 volume petit in-12 (13,5 x 8 cm) de (6)-264 feuillets et 2 feuillets non chiffrés pour la table et l’extrait du privilège.

Reliure plein veau marbré, dos lissé orné, triple filet doré en encadrement des plats, tranches rouges (reliure du XVIIIè siècle). Coiffe supérieure émoussée, mors partiellement fendus, deux coins frottés, intérieur très frais imprimé sur papier fin.

PREMIÈRE ÉDITION SOUS CE TITRE DU PREMIER VOLUME (les après-diners ont paru la même année mais ce trouvent le plus souvent séparément), Les neuf matinées du seigneur de Cholières ont paru séparément pour la première fois en 1585.

OUVRAGE FORT CURIEUX ET LIBERTIN.

On y trouve les chapitres suivants : De l’or et du fer, lequel des deux nous est le plus dommageable ou profitable ; des loix et de la médecine, à savoir si la jurisprudence est à préférer à la médecine ; des mains des avocats, s’il est loisible aux avocats de prendre ; des châtrés ; des laides et belles femmes, s’il vaut mieux prendre à femme une laide qu’une belle ; de la jalousie du mary et de la femme ; de l’inégalité de l’âge des mariés. Si un vieillard doit prendre une jeune fille, ou une vieille rechercher un jeune homme ; des lettrés et guerriers, si une fille doit plutôt désirer d’être accouplée par mariage à un homme d’étude, qu’à un guerrier ; de la trêve conjugale, en quel temps n’est loisible au mari de toucher conjugalement sa femme. L’auteur serait un avocat maconnais (ou de Grenoble selon Viollet-le-duc) mort en 1623, Jean Dagoneau, seigneur de Cholières, qui, après avoir apostasié au profit du catholicisme, tourna résolument le dos à la poésie pour se consacrer à une production mystique et moralisatrice. Viollet-le-duc, dans sa bibliographie des chansons, fabliaux, contes, facéties, etc p. 156 marque combien dans ses discours « l’érudition le dispute au cynisme le plus éhonté ».

Ces contes nous montrent un savant préoccupé de philosophie, de chimie, d'astronomie et de toutes les connaissances humaines. L’auteur était un gentilhomme érudit et poète, s'adonnant à l'étude et se consacrant tout entier aux sciences, aux lettres, aux arts libéraux. Il aborde dans ses deux recueils aussi bien les questions de médecine que de droit, l'astrologie que les moeurs du temps (le mariage, les barbes, le caquet des femmes, les châtrés etc.) Les colloques auxquels il nous convie, tout en étant riches de renseignements sur l'époque où ils se déroulent, sont autant de prétextes à faire jaillir l'humour et le non-conformisme d'un humaniste qui ne prétendait être qu'un modeste élève de maistre François Rabelais. (extrait de la Présentation de la réédition moderne, Edition préparée par Edouard Tricotel. Notes, index et glossaire par Damase Jouaust. Préface par Paul Lacroix. Réimprimé sur l'édition de la Librairie des Bibliophiles, 1879).

Références : Tchemerzine III, 369; Graesse II, 135; Dictionnaire des lettres françaises: le 17me siècle, 179.

BEL EXEMPLAIRE DANS UNE RELIURE ANCIENNE.

VENDU

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