lundi 28 novembre 2011

Exceptionnelle reliure signée Pierre Legrain et Jacques Anthoine Legrain. Une autre idée de la France en 1936 par Henri d'Orléans, Comte de Paris.



RELIURE DECORÉE DE PIERRE LEGRAIN (MAQUETTE) ET EXÉCUTÉE PAR JACQUES ANTHOINE-LEGRAIN EN 1936.

HENRI D'ORLEANS, COMTE DE PARIS (1908-1999)

FAILLITE D'UN RÉGIME. ESSAI SUR LE GOUVERNEMENT DE DEMAIN.

Paris, Ernest Flammarion éditeur, 1936. [Imprimerie de Lagny, Emmanuel Grevin et Fils - 5.1936].

1 volume in-12 (195 x 140 mm) de 294-(1) pages. Les 25 premières pages sont chiffrées en romain et comprises dans la pagination.

Reliure de maroquin noir décorée d'un semé de points de palladium et de points dorés groupés par quatre de deux sortes, alternés, courant sur les plats et le dos un filet de maroquin beige rappelant l'or dessine une fleur de lis stylisée avec sur chaque plat un souligné de filets courbes à froid, le dos lisse est orné d'un filet doré vertical et de points dorés groupés par quatre, du nom de l'auteur et du titre de l'ouvrage, dorés dans la partie inférieure du volume. Doublure de maroquin de même teinte en encadrement avec filets dorés et à froid, doublure centrale et première garde de moire argent, seconde garde de papier noir pailleté d'or et d'argent. Exemplaire relié sur brochure avec les tranches dorées sur témoins. Couverture imprimée (deux plats et le dos) conservée à l'état de neuf. Reliure signée conjointement PIERRE LEGRAIN et JACQUES ANTHOINE-LEGRAIN.



ÉDITION ORIGINALE. UN DES 30 EXEMPLAIRES DE TÊTE SUR PAPIER DU JAPON.

Reliure exécutée par Jacques Anthoine-Legrain, gendre de Pierre Legrain et qui exerça des années 1930 à 1950 environ. Cette reliure est également signée Pierre Legrain ce qui signifie que la maquette du décor a été conçue par Pierre Legrain lui-même, avant 1929, année de sa disparition. Cette reliure a probablement été conçue spécialement sur la commande du Prince Henri d'Orléans (1908-1999) ou de son père, Jean d'Orléans (1874-1940), Duc de Guise, alors prétendant légitime au trône de France en exil. Cet exemplaire était destiné à un membre de la famille d'Orléans. Le décor conçu par Pierre Legrain et admirablement exécuté par Jacques Anthoine-Legrain, mêle au décor moderniste allusif un rappel évident aux anciennes reliures royales à semé de fleurs de lis rappelé ici par le semé de points d'or et de palladium. Cette reliure est sans conteste une réussite esthétique qui sert admirablement le texte et ses auteurs.

Pierre Legrain est considéré comme l'un des plus grands maquettistes et designer de reliures du XXe siècle.



Le volume s'ouvre sur un "Message de Monseigneur le Duc de Guise (Jean d'Orléans en exil)". Le texte de Henri d'Orléans, Comte de Paris, est un programme politique détaillé adressé au Pays pour ranimer la flamme monarchique, selon lui, jamais éteinte, et permettre de relever une France qui court à la faillite. "La Monarchie n'est pas un parti. Tous les Français, s'ils ont au coeur l'amour du pays, devront avant de construire, découvrir la route royale. (...) Notre belle et riche France meurt de l'irresponsabilité qui gouverne. (...) Fidèles héritiers d'une tradition millénaire qui nous fut transmise de père en fils, nous voulons forger, avec le peuple, le destin de la France."

Ce livre, imprimé à très grand nombre (on trouve des exemplaires avec mention de trentième mille sur la couverture), a très bien servi la diffusion des idées royalistes dans les années d'avant-guerre.



ADMIRABLE RELIURE CONÇUE PAR PIERRE LEGRAIN ET EXÉCUTÉE PAR JACQUES ANTHOINE-LEGRAIN.

EXEMPLAIRE D'EXCEPTION PARFAITEMENT CONSERVÉ.

VENDU

samedi 26 novembre 2011

La Mouche ou les Aventures de M. Bigand par les Chevalier de Mouhy (1736-1742). Exemplaire complet des 8 parties. Reliure en maroquin de l'époque.



MOUHY, Charles de Fieux, Chevalier de

LA MOUCHE OU LES AVENTURES DE M. BIGAND, traduites de l'italien. Par M. le Chevalier de Mouhy. Première, Seconde, Troisième et Quatrième partie.

A Paris, chez Poilly, 1738-1737 [i.e. 1736-1737]

4 parties reliées en 2 volumes in-12 (16,5 x 10 cm) de 264-(5), 172, X-209-(3) et (3)-240 pages.

SUIVI DE :

SUITE DE LA MOUCHE, OU LES AVENTURES DE M. BIGAND, traduites de l'italien. Cinquième, Sixième, Septième et Huitième et dernière partie.

A La Haye, chez Jean Neaulme, 1742

4 parties reliées en 2 volumes in-12 (16,5 x 10 cm) de (10)-188, (1)-173-(3), (3)-168 et (3)-175 pages.

Ensemble 8 parties reliées en 4 volumes. Reliure plein maroquin rouge de l'époque. Dos lisses ornés de fleurettes dorées, pièces de titre et tomaison de maroquin vert, triple-filet doré en encadrement des plats, fleurettes dorées dans les angles des plats, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne, tranches dorées sur marbrure. Quelques usures aux reliures (coins, extrémité des coiffes émoussée, manque de cuir en pied du dos du dernier volume, mors fendus/fendillés), intérieur assez frais dans l'ensemble avec quelques taches jaunâtres dans le premier volume, et quelques feuillets plus ou moins roussis. Ensemble restant néanmoins très décoratif, solide et d'une belle fraîcheur. Quelques restaurations à prévoir pour obtenir un très bel exemplaire.


ÉDITION ORIGINALE AVEC TITRES DE RELAIS POUR LES QUATRE PREMIÈRES PARTIES DE CE TRÈS RARE ROMAN D'AVENTURES.

TRÈS RARE COMPLET DES 8 PARTIES EN RELIURE UNIFORME DE MAROQUIN.

Les quatre dernières parties paraissent ici pour la première fois sous l'adresse de Jean Neaulme à La Haye en 1742. Les quatre première parties sont ici publiées sous l'adresse de Poilly, quai de Conti, avec le premier volume portant un titre daté 1738 tandis que les trois autres portent la même adresse mais la date de 1737. A noter également qu'on trouve, insérée entre la troisième et la quatrième partie, le titre de la troisième partie à la date de 1736 et à l'adresse de Louis Dupuis, rue St Jacques, qui est l'adresse et la date de l'édition originale.

L'approbation et privilège ont été donnés respectivement le 18 avril 1735 pour la première partie. Le privilège étant accordé à Laurent-François Prault qui le cède au Chevalier de Mouhy le 10 octobre 1735. Ce dernier le cède à son tour à Louis Dupuis 7 jours plus tard le 17 octobre. Enfin, le Chevalier de Mouhy cède le privilège au libraire De Poilly, suivant l'accord fait entre eux. On lit à la fin de la seconde partie une approbation en date du 27 décembre 1735 pour cette partie. De même on lit à la fin de la troisième partie une approbation en date du 11 juillet 1736 pour cette partie. Et enfin, on peut lire à la fin de la quatrième partie une dernière approbation en date du 1er septembre 1736. Ces approbations sont signées Maunoir. Les quatre dernières parties, publiées à La Haye, ne nécessitaient pas l'obtention d'approbation ni de privilège, il n'y en a donc pas.


La publication de cet ouvrage, entre 1736 et 1742, est assez complexe à appréhender. Il semble que des exemplaires de premier tirage (1736-1737) aient été pourvus de titres portant pour certains la date de 1738 (comme la première partie de notre volume). Les exemplaires complets des 8 parties en reliure de l'époque sont si rares dans les dépôts publics que nous avons du mal à nous faire une idée précise. Cependant nous avons trouvé un exemplaire de la troisième partie avec l'adresse de Louis Dupuis et la date de 1736, exemplaire exactement conforme à notre exemplaire portant l'adresse de de Poilly et la date de 1737. Seul le titre a été changé. Il est donc fort probable qu'il n'y eut en réalité qu'un seul et même tirage en 1736-1737 avec de nouveaux titres à l'adresse de Poilly pour faire suite à la cession du privilège. Les quatre dernières parties, comme nous l'avons dit plus haut, sont en éditions originales et unique tirage.

Charles Monselet s'est intéressé au Chevalier de Mouhy et à ses écrits dans son ouvrage intitulé "Les originaux du siècle dernier: les oubliés et les dédaignés" publié en 1864. Il présente ainsi le Chevalier : "Le chevalier de Mouhy était, comme nous l'avons dit, un des amis du chevalier de La Morlière, avec qui il offre d'ailleurs plusieurs traits de ressemblance morale. Le chevalier de Mouhy ouvre la série des romanciers bourbeux du XVIIIe siècle. Dans la somme énorme de ses ouvrages oubliés, on distingue un bon, un joyeux, un vivace roman, la Mouche, ou les Aventures et Espiègleries facétieuses de Bigand. C'est assez pour que je m'empresse de jeter une corde de sauvetage à ce pauvre auteur si maltraité des biographes. Publiée en l736, la Mouche, d'un ton plus cru et d'un son plus turbulent que les odyssées espagnoles de Le Sage, fait pressentir les romans de Pigault-Lebrun ; — je parle du Pigault-Lebrun des bons jours, du Pigault-Lebrun des Barons de Felsheim et de Mon oncle Thomas, soldatesques orgies. Cela est si vrai que, pendant le Directoire, un libraire fit réimprimer la Mouche et l'opposa avec succès aux productions du jour. — On sait qu'en argot de police, une mouche n'est autre chose qu'un espion. C'est sous le titre de l'Espion que l'Allemagne a traduit le roman du chevalier de Mouhy. Ses autres livres n'ont pas, à beaucoup près, la même valeur. Ce sont pour la plupart des imitations ou des contreparties des ouvrages en vogue. Les mille et une faveurs sont estimées en librairie beaucoup plus qu'elles ne valent ; cela tient aux allégories qu'elles renferment et aux noms anagrammatisés, dont la clef est difficile à faire. Le Petit almanach des grands hommes, qui se moque de tout le monde, n'a pas manqué de se moquer du chevalier de Mouhy : « Beaucoup de pièces en vers et en prose, et quarante volumes de romans donnent à cet écrivain un des cortèges les plus imposants de notre nomenclature. Nous lui devons, dans son Histoire du Théâtre-Français, la plupart des jugements portés sur les auteurs dramatiques vivants. Ce beau génie semble avoir deviné nos intentions en insistant beaucoup moins sur Corneille, Molière et Racine, que sur MM. Mercier et Durosoi, et en louant tout le monde. Cette méthode est, en effet, le seul moyen indiqué par la prudence pour éteindre ces rivalités et ces disputes odieuses qui déshonorent la littérature française, et qui changent en vils gladiateurs les véritables maîtres du public. Pénible métier pour un homme qui a eu du talent une fois dans sa vie ! On connaît ses rapports avec Voltaire ; il lui demanda de l'argent (hélas! un autre infortuné, l'abbé Prévost, lui en avait demandé aussi, dans une lettre qui est un chef-d'œuvre de tristesse! ), Voltaire en écrivit, avec sa superbe accoutumée, à l'abbé Moussinot; car le grand philosophe, pareil à ces athées qui ne veulent que des domestiques pieux, avait pour trésorier un prêtre, un janséniste outré. La lettre de Voltaire est de 1736 et datée de Cirey : « Il y a un chevalier de Mouhy, qui demeure à l'hôtel Dauphin, rue des Orties ; ce chevalier veut m'emprunter cent pistoles, et je veux bien les lui prêter. Soit qu'il vienne chez vous, soit que vous alliez chez lui, je vous prie de lui dire que mon plaisir est d'obliger les gens de lettres, quand je le peux, mais que je suis actuellement très-mal dans mes affaires; que cependant vous ferez vos efforts pour trouver cet argent, et que vous espérez que le remboursement en sera délégué, de façon qu'il n'y ait rien à risquer; après quoi, vous aurez la bonté de me dire ce que c'est que ce chevalier, et le résultat de ces préliminaires. » Le résultat de ces préliminaires fut que le chevalier de Mouhy devint le correspondant de Voltaire. Autre lettre, du mois de juin 1738, toujours à l'abbé Moussinot : « Je vous prie aussi de donner cent trente francs au chevalier de Mouhy ; il m'est impossible de lui donner plus de deux cents livres par an. Si j'en croyais mes désirs et son mérite, je lui en donnerais bien davantage. Dites-lui que je suis charmé de l'avoir pour correspondant littéraire, mais que je demande des nouvelles très-courtes, des faits sans réflexions, et plutôt rien que des faits hasardés. » Des faits sans réflexions! voilà qui est peu obligeant pour l'auteur de la Mouche. Le chevalier de Mouhy donna souvent prise au ridicule (…) Rivarol n'est pas le seul qui se soit égayé sur le compte de l'auteur de la Mouche ; Palissot a malmené fort rudement le chevalier dans ses Mémoires littéraires et dans son poème de la Dunciade. « Le plus fécond, mais le plus ennuyeux des romanciers, » l'appelait-il. Le chevalier de Mouhy était cependant un Lorrain comme Palissot. Mais il était pauvre à faire pitié et laid à faire peur. La Chronique scandaleuse de 1785 le dépeint comme un boiteux et un bossu ; et l'on a peine à croire qu'il ait servi en qualité d'officier de cavalerie. C'est pourtant le titre qu'il prend dans ses livres, et le costume qu'il a adopté pour son portrait gravé. On l'a représenté comme un importun de café, ayant toujours les poches bourrées de ses ouvrages, les colportant, les vendant lui-même, d'autres fois se donnant à loyer pour faire applaudir ou siffler les pièces nouvelles. Le chevalier de Mouhy mourut en 1784, à l'âge de quatre vingt-trois ans." (pp. 223-228).

"Dans La Mouche, très lue au XVIIIe siècle, non rééditée depuis lors, Mouhy entraîne son lecteur à la suite du petit Bigand (héros populaire, mais qui a des lettres) dans une folle équipée à travers les registres romanesques les plus variés, du trivial au fantastique, du picaresque au tragique de l'amour fou, dans un univers soumis au règne du hasard. Une étonnante expérience de collage et une très originale création romanesque qui dit quelque chose de la liberté et de la folie au siècle des Lumières." (La Mouche ou les Aventures de M. Bigand, édité par René Démoris et Florence Magnot-Ogilvy, Classiques Garnier, 2010. 666 p. Présentation).

ENSEMBLE COMPLET, TRÈS RARE, DE TOUT CE QUI A PARU DE CE ROMAN CURIEUX.
BEL EXEMPLAIRE EN MAROQUIN DE L’ÉPOQUE, CONDITION RARISSIME POUR CET OUVRAGE.

RARETÉ BIBLIOPHILIQUE.


VENDU

jeudi 24 novembre 2011

Odes galantes et bacchiques par Monsieur Le Brun (1719). Un livre rare sur l'amour et le vin, la fête et les plaisirs.



LE BRUN (Antoine-Louis)
ODES GALANTES ET BACCHIQUES. Par Monsieur Le Brun.

A Paris, chez Guillaume Cavelier fils, 1719. [de l'imprimerie de la Veuve d'Antoine Lambin].

1 volume in-12 (16,5 x 9,5 cm) de (13)-314-(6) pages.

Reliure plein veau, dos orné aux petits fers dorés, pièce de titre de maoroquin rouge (reliure de l'époque). Reliure usagée mais solide avec manque de cuir sur les mors, les coupes, en pied et des coins usés. Le papier marbré des doublures est décollé mais en bon état, le dos reste décoratif. Intérieur en parfait état. Reliure à restaurer.

ÉDITION ORIGINALE.

Volume peu courant de ce poète parisien né en 1680 et mort en 1743. Il a écrit des opéras qui n'ont pas été mis en musique, des épigrammes, et quelques romans oubliés, et ses Odes galantes et bacchiques (1719), qui comptent plusieurs dizaines de pièces en vers, véritables invocations à Bacchus et à Épicure : La saison de plaire est la saison d'aimer - L'amour transi - A Priape - De l'amour et du vin - La jalouse - Un mari à sa femme - Un buveur à une coquette - La volage - A une femme mariée - etc.

Il faut normalement un frontispice gravé en tête de ce volume mais qui ne se trouve pas dans cet exemplaire.

Inconnu à Oberlé, Les fastes de Bacchus et de Comus.

Provenance : exemplaire donné par l'auteur à Mademoiselle de Malherbe (mention manuscrite sur le titre).

BON EXEMPLAIRE D'UN LIVRE RARE.
VENDU

Historiettes galantes tant en prose qu'en vers (1718). Edition très rare de ces contes grivois.



ANONYME [Alexandre DE ROGISSART libraire-éditeur à La Haye - attribué à SAINT-HYACINTHE]
HISTORIETTES GALANTES tant en prose qu'en vers.

A La Haye, chez Jean Wart, 1730 [i.e. 1718]

1 volume in-8 (16 x 9,5 cm) de (1), 14 et 321-(3) pages.

Reliure demi-vélin, dos lisse, pièce de titre, plats de papier bleu (reliure postérieure de la première moitié du XIXe siècle). Reliure défraîchie mais néanmoins solide. Papier des plats frotté, coins usés. Intérieur en bon état, cahiers légèrement déréglés.

ÉDITION ORIGINALE DE 1718 AVEC TITRE DE RELAIS A LA DATE DE 1730.

Ce volume contient, outre un copieux catalogue de toutes sortes de livres qu'on trouve à La Haye chez Jean Swart, librairie sur le Kneuterdyk (14 pages), 29 historiettes dont voici les titres : La maladie d'amour - Le change par hasard - Le billet perdu - La rupture poétique - Le rival cocher - L'inutilité de la jalousie - L'intrigue poétique - Le collier de perles - Les bas verts - Le désespoir, vengeur de la perfidie - Les ventouses - Miroirs consultés sur la vocation - la feinte provençale - L'infidèle moqué - La fausse vertu - La mère marâtre - Le vol légitime - Le carosse embourbé - Les espérances trompées, ou le sacrifice inutile - La veuve par hasard - L'excocu : Nouvelle historique - La femme amante & rival de son mari - Le masque démon - L'infidélité punie par le mépris - Le berger & le pêcheur. Conte - L'amour fouetté - Le fagot. Conte. - Démosthène amoureux - La respiration facilitée. On trouve à la fin un errata d'une page.

Ce volume a d'abord été mis en vente en 1718 à l'adresse de A. de Rogissart à La Haye, les historiettes étant alors précédées d'une épître à Mademoiselle de La Brousse d'Atis signée du nom de l'éditeur. La suite du volume étant identique. Seul le titre a été changé et l'épître supprimée, remplacée par le catalogue du libraire. Le volume de 1718 portait la mention de "tome premier" mais cet ouvrage ne connut jamais de suite ce qui explique sans doute qu'il fut remis en vente bien plus tard avec un titre sans tomaison.

Ce petit livre d'historiettes et de contes légers est tout bonnement devenu introuvable. L'auteur en serait Saint-Hyacinthe (?) d'après certains bibliographes.

"Il serait à souhaiter que son repentir pût toucher celles, qui, comme elle, mettent leur gloire à enlever aux femmes le coeur de leurs époux, & que ce fût le dernier exemple des engagements illégitimes." (extrait)

BON EXEMPLAIRE D'UN LIVRE DE GALANTERIE TRÈS RARE.

VENDU

mercredi 23 novembre 2011

Mémoires du Régiment joyeux et burlesque de la Calotte (1732). Superbe exemplaire en maroquin de l'époque. Très rare dans cette condition.



COLLECTIF - AYMON ET DE TORSAC, PLANTAVIT DE LA PAUSE (Guillaume), PIRON (Aimé), etc.

MÉMOIRES POUR SERVIR A L'HISTOIRE DE LA CALOTTE. Nouvelle édition augmentée d'un tiers.

A Moropolis. Chez le libraire de Momus, à l'enseigne du Jésuite démasqué. 1732.

3 parties en 1 volume in-12 (135 x 80 mm) de (11)-192, 156 et 161-(7) pages.

Reliure plein maroquin rouge, dos lisse orné à la grotesque, triple-filet doré en encadrement des plats, roulette dorée sur les coupes et en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier marbré, tranches dorées sur marbrure (reliure de l'époque). Reliure en excellent état, proche du neuf, intérieur très frais.


NOUVELLE ÉDITION.

"Le Régiment de la Calotte fut fondé vers la fin du règne de Louis XIV, par une société de joyeux officiers, qui n'avaient, à ce qu'il paraît, rien de mieux à faire que de se moquer de tout le monde, en commençant par eux-mêmes. Le hasard donna lieu à cette facétie, qui se prolongea plus d'un demi-siècle. Les fondateurs furent : Aymon, porte-manteau du roi, et de Torsac, exempt des gardes du corps. Ces messieurs s'entretenaient avec quelques amis, quand l'un d'eux se plaignit d'avoir mal à la tête, et qu'il dit qu'il avait une calotte de plomb. Le mot fut relevé ; il fit fortune : de là le nom du régiment de la calotte donné à leur réunion. Elle fit frapper des médailles, adopta un étendard et un sceau avec des armes parlantes, où se trouvaient réunies, dans toutes les règles de l'art héraldique, une calotte, une pleine lune, un rat, un drapeau, une marotte, deux singes habillés, bottés, avec l'épée au côté. La devise était : favet Momus, luna influit. Une autre devise portait : C'est régner que de savoir rire. Les associés se mirent à distribuer des brevets en vers à tous ceux qui faisaient quelque sottise éclatante : ministres, princes, maréchaux, courtisans, abbés, dames de la cour, financiers, hommes de lettres, artistes, comédiens, personne ne fut excepté. Le brevet de la calotte devint alors une véritable censure des travers et des ridicules. Plusieurs personnes du plus haut rang s'empressèrent de s'enrégimenter. Ceux qui se montraient peu flattés de cette distinction bouffonne ne faisaient que s'attirer de plus sanglants brocards ; et les rieurs n'étaient pas de leur côté : témoin le peintre Coypel, qui vint se plaindre au régent de l'envoi fait à son fils d'un brevet de la Calotte. « Je suis déshonoré, dit-il, je n'ai plus qu'à quitter la France ! – Bon voyage ! » Répondit froidement le prince. Il y eut bien des menées pour détruire le régiment de la Calotte ; mais, grâce à la faveur publique et à la protection secrète du gouvernement, il subsista malgré le crédit de ses puissants ennemis. Le sieur Aymon fut son premier généralissime. Louis XIV lui demanda un jour s'il ne ferait jamais défiler son régiment devant lui : « Sire, répondit le hardi plaisant, il n'y aurait personne pour le voir passer . » Cette anecdote a donné lieu au poème du Conseil de Momus et de la Revue du Régiment, imprimé à Ratopolis, en 1730. Pendant que les alliés assiégeaient Douai, en 1710, Torsac, étant chez le roi, s'avisa de dire qu'avec 30,000 hommes et carte blanche non-seulement il ferait lever lever le siège aux ennemis, mais aussi qu'il reprendrait en quinze jours toutes leurs conquêtes depuis le commencement de la guerre. Aymond, qui entendit cette bravade, lui céda sur-le-champ le titre de généralissime des calottins, et Torsac conserva ce commandement jusqu'à sa mort, arrivée à Pontoise, en 1724. On composa son oraison funèbre avec des phrases, plus ou moins ridicules, tirées soit des discours prononcés à l'Académie Française, soit des livres alors le plus en vogue. Cette pièce fut imprimée sous ce titre : Éloge historique, ou Histoire panégyrique et caractéristique d'Emmanuel de Torsac, monarque universel du monde sublunauire, et généralissime de la Calotte, prononcé au Champ-de-Mars, et dans la chaire d'Erasme, par un orateur du régiment. Ce burlesque panégyrique, dont le garde des sceaux avait autorisé l'impression, fit scandale à la ville et à la cour. Les hommes de lettres, qui se trouvaient blessés de l'emploi qu'on avait fait malicieusement de leurs phrases, réussir par le crédit de leurs protecteurs à faire saisir cette pièce curieuse. Aymond, secrétaire du régiment de la Calotte, s'adressa alors au maréchal de Villars : « Monseigneur, lui dit-il, depuis qu'Alexandre et César sont morts, nous ne reconnaissons d'autres protecteurs du régiment que vous. » Ce ne fut pas inutilement que le vainqueur de Denain s'interposa auprès du garde des sceaux, qui donna main-levée de la saisie, en disant qu'il ne voulait pas se brouiller avec ces messieurs. Aymont succéda au défunt dans la charge de généralissime, qu'il conserva jusqu'à sa mort en 1731 ; il eut pour successeur le sieur Saint-Martin, lieutenant aux gardes françaises. Son élection se fit avec solennité dans le château du marquis de Livry, premier maître d'hôtel du roi. Plusieurs ministres, secrétaires d'État, ambassadeurs, assistaient à cette cérémonie. Piron fit les fonctions d'orateur. Louis XV et la reine, qui s'intéressaient beaucoup au régiment de la calotte, avaient ordonné au marquis de Livry de leur dépêcher un courrier extraordinaire incontinent après l'élection, pour leur faire savoir sur qui le choix serait tombé. Depuis cette époque le régiment de la Calotte continua paisiblement le cours de ses malicieux enrôlements, et donna lieu à une institution militaire dont on va parler dans l'article suivant. Les publications de la Calotte parurent en plusieurs formats de 1725 à 1752 sous le titre : « Mémoires pour servir à l'histoire de la Calotte ». Les principaux auteurs de ce recueil sont Aymond, Saint-Martin, l'abbé Desfontaines, l'abbé Magon, Gacon, Piron, Grécourt, Roy, etc. Les curieux conservent en outre, dans leur bibliothèque une infinité de volumes manuscrits de brevets de la Calotte. Les Mémoires de ce burlesque régiment sont un monument curieux de la licence de la presse. Il n'est personnage si élevé qui ne s'y trouve attaqué : le régent, Louis XV, Marie Leczinska, n'y sont pas ménagés ; Law, le cardinal Dubois, le cardinal Fleury, le père Daniel, en un mot, l'épiscopat, la robe et la finance, viennent tour à tour figurer sur cette sellette du ridicule. Destouches, Terrasson, Moncrif, Lamothe, Fontenelle et tous les hommes de lettres distingués de l'époque ont chacun leur brevet et leur part d'épigramme. La calotte avait surtout déclaré une guerre à mort à l'Académie Française. Voltaire, dans son Mémoire sur la Satire, publié en 1739, parle avec beaucoup de mépris de la Calotte : on le conçoit ; il est fort maltraité dans les Mémoires du régiment. Ils n'en sont pas moins un monument précieux de l' esprit du jour à l'époque de la régence et pendant les heureuses années du règne de Louis XV. On vit en 1814 une réminiscence des brevets de la Calotte dans la distribution des ordres de l'Éteignoir et de la Girouette, faite par les rédacteurs du Nain Jaune. Enfin, dans son Oraison funèbre de Bonaparte, Beuchot a très-heureusement imité l'Oraison funèbre du sieur de Torsac. C'est ainsi que pour rire de bon cœur il nous faut, dans ce siècle de gravité, imiter tout bonnement ce qu'on fait nos pères." (Charles du Rozoir, 1853)

Dans son Mémoire sur la satire publié en 1739, Voltaire s'en prend violemment aux écrits du régiment de la Calotte : "Au milieu des délices pour lesquelles seules on semble respirer à Paris, la médisance et la satire en ont corrompu souvent la douceur. L’on y change de mode dans l’art de médire et de nuire comme dans les ajustements. Aux satires en vers alexandrins succédèrent les couplets ; après les couplets vinrent ce qu’on appelle les calottes. Si quelque chose marque sensiblement la décadence du goût en France, c’est cet empressement qu’on a eu pour ces misérables ouvrages. Une plaisanterie ignoble, toujours répétée, toujours retombant dans les mêmes tours, sans esprit, sans imagination, sans grâce, voilà ce qui a occupé Paris pendant quelques années; et pour éterniser notre honte, on en a imprimé deux recueils, l’un en quatre, et l’autre en cinq volumes : monuments infâmes de méchanceté et de mauvais goût, dans lesquels, depuis les princes jusqu’aux artisans, tout est immolé à la médisance la plus atroce et la plus basse, et à la plus plate plaisanterie. Il est triste pour la France, si féconde en écrivains excellents, qu’elle soit le seul pays qui produise de pareils recueils d’ordures et de bagatelles infâmes. Les pays qui ont porté les Copernic, les Tycho-Brahé, les Otto-Guericke, les Leibnitz, les Bernouilli, les Wolf, les Huygens ; ces pays où la poudre, les télescopes, l’imprimerie, les machines pneumatiques, les pendules, etc., ont été inventés; ces pays que quelques-uns de nos petits-maîtres ont osé mépriser, parce qu’on n’y faisait pas la révérence si bien que chez nous ; ces pays, dis-je, n’ont rien qui ressemble à ces recueils, soit de chansons infâmes, soit de calottes, etc. Vous n’en trouvez pas un seul en Angleterre, malgré la liberté et la licence qui y règnent. Vous n’en trouverez pas même en Italie, malgré le goût des Italiens pour les pasquinades. Je fais exprès cette remarque, afin de faire rougir ceux de nos compatriotes qui, pouvant faire mieux, déshonorent notre nation par des ouvrages si malheureusement faciles à faire, auxquels la malignité humaine assure toujours un prompt débit, mais qu’enfin la raison, qui prend toujours le dessus, et qui domine dans la saine partie des Français, condamne ensuite à un mépris éternel."

Références : Arthur Dinaux, Les sociétés badines bachiques littéraires et chantantes leur histoire et leurs travaux, ouvrage posthume de Arthur Dinaux revu et classé par Gustave Brunet, avec un portrait à l'eau-forte par G. Staal, Bachelin-Deflorenne éditeur, Paris 1867.

Provenance : E. M. Pelay, Rothomag. (Rouen), étiquette ex libris (ancienne).

BEL EXEMPLAIRE EN MAROQUIN DE L’ÉPOQUE.

VENDU

lundi 21 novembre 2011

Curiosa illustré par Paul-Emile Bécat : le Canapé de Fougeret de Montbron (1955). Exemplaire sur Annam avec suites et planche refusée.



FOUGERET DE MONBRON

LE CANAPÉ. Pointes sèches originales de Paul-Emile BÉCAT.

Paris, Eryx, 1955

1 volumes in-8 (20 x 15 cm), en feuilles, sous chemise imprimée et emboîtage de l'éditeur. 160-(1) pages. 11 pointes sèches hors-texte par Paul-Emile Bécat.


UN DES 75 EXEMPLAIRES SUR ANNAM ENRICHIS DE TROIS SUITES EN TROIS TONS (noir, bistre et vert) ET AVEC REMARQUES LIBRES (avec une suite supplémentaire non annoncée au justificatif).

AVEC EN PLUS UNE PLANCHE LIBRE AVEC REMARQUE TRÈS LIBRE EN TROIS ÉTATS.



Le tirage total de cette jolie édition est de 488 exemplaires avec quelques exemplaires nominatifs destinés aux collaborateurs et à l'artiste.

Cette édition reproduit le texte intégral de l'édition parue sous le manteau, sans date (1741) à La Haye, chez Popi, sous le titre LE CANAPÉ par M...

Louis-Charles Fougeret de Monbron, né le 19 décembre 1706 à Péronne et mort le 16 septembre 1760 à Paris, est un homme de lettres français. Grand voyageur, Fougeret de Monbron mit à profit ses voyages dans toute l’Europe pour rédiger Le Cosmopolite ou le Citoyen du Monde (1750). Il y énonce cette maxime passée en proverbe : « L’univers est une espèce de livre dont on n’a lu que la première page quand on n’a vu que son pays ». Il a également écrit, entre autres, La Henriade travestie (Berlin [Paris], 1745, in-12), où il s’est livré à une parodie presque vers par vers de l’original, qui n’est pas sans valeur et a connu plusieurs éditions. Il a également laissé deux pamphlets, le Préservatif contre l'anglomanie (1757) et La Capitale des Gaules ou la Nouvelle Babylone (1759), visant respectivement l’Angleterre et Paris. Il a traduit Fanny Hill de John Cleland, sous le titre de La Fille de Joie (1751). On lui doit des récits libertins comme Le Canapé ou Canapé couleur de feu (1741), une réponse au Sopha de Crébillon, qui circulait alors en manuscrit, ou Margot la ravaudeuse (habituellement datée de 1750, mais plus vraisemblablement parue en 1753 après une première tentative d'édition avortée en 1748), ouvrage auquel son nom demeure attaché.


TRÈS BEAU LIVRE ÉROTIQUE ILLUSTRÉ PAR PAUL-EMILE BÉCAT.
EXEMPLAIRE A L’ÉTAT DE NEUF.

VENDU

vendredi 18 novembre 2011

De l'influence des passions par la Baronne de Stael (1796). Edition originale d'un livre qui exerça une grande influence sur le mouvement romantique.



STAEL DE HOLSTEIN (Madame la Baronne de)

DE L'INFLUENCE DES PASSIONS SUR LE BONHEUR DES INDIVIDUS ET DES NATIONS par Madame la Baronne Stael de Holstein.

A Lausanne en Suisse, chez Jean Mourer et Hignou et Compagnie, 1796

1 volume in-8 (21 x 12,5 cm) de 376-(2) pages.

Cartonnage de l'époque en papier rose, filets dorés au dos. Usures aux coins et aux coiffes, pièce de titre envolée, couleur rose largement passée, gardes blanches décollées des plats. Intérieur assez frais avec quelques salissures légères et faibles mouillures sans gravité.

ÉDITION ORIGINALE "CARTONNÉE".

Exemplaire cartonné (dit aussi de seconde émission ou second tirage), à peine achevé d'imprimer, à la demande de Madame de Stael, afin d'améliorer le style de certains passages (cartons aux pages 27, 47, 61-62, 91-92, 141-142 & 300).

Ouvrage classique initiateur du mouvement romantique, "De l'influence des passions" était prévu à l'origine en deux parties, seule la première, consacrée aux rôle individuel des passions a été traitée et publiée, la seconde partie ne vit jamais le jour.

"Les passions, cette force impulsive qui entraîne l'homme indépendamment de sa volonté, voilà le véritable obstacle au bonheur individuel et politique. (...) La première partie est uniquement consacrée aux réflexions sur la destinée particulière de l'homme. La seconde partie doit traiter du sort constitutionnel des nations. Le premier volume est divisé en trois sections ; la première traite successivement de l'influence de chaque passion sur le bonheur de l'homme ; la seconde analyse le rapport de quelques affections de l'âme avec la passion ou avec la raison ; la troisième offre le tableau des ressources qu'on trouve en soi, de celles qui sont indépendantes du sort, et surtout de la volonté des autres hommes. (...)" (introduction)

Madame de Stael se propose d'offrir au lecteur un "examen complet de tout ce qui livre la destinée de l'homme à la puissance du malheur." (dernière phrase de l'introduction).

BON EXEMPLAIRE EN CONDITION D’ÉPOQUE DE CET OUVRAGE FONDAMENTAL.

VENDU

jeudi 17 novembre 2011

Exceptionnel ensemble de 3 suites d'estampes d'après Lancret, Boucher, Eisen, etc, pour les Contes de La Fontaine (1883). Tirages sur Japon. Rare.



Jean de LA FONTAINE

SUITE D'ESTAMPES DESSINÉES PAR LANCRET, PATER, EISEN, BOUCHER, VLEUGHELS, ETC, pour illustrer les CONTES DE LA FONTAINE, gravées au burin par Depollier ainé.

Librairie de J. Lemonnyer, Paris, 1883-1885.

Ensemble de 3 suites identiques dans 3 états différents de 38 estampes imprimées sur papier Japon (voir détail ci-dessous).

114 estampes 17 x 13 cm imprimées en noir sur papier au format in-folio (42,5 x 31,5 cm), avec faux-titre, titre, table des illustrations avec vignette à l'eau-forte et 2 vignettes à l'eau-forte.

Voici le détail des planches :

- La courtisane amoureuse d’après Paterre - La courtisane amoureuse d’après Boucher - Paté d’anguille d’après Lancret : - Le petit chien qui secoue de l’argent et des pierreries d’après Lancret - Le faucon d’après Lancret - Le rossignol d’après Le Clere - Le baiser donné d’après Paterre - Les oyes du frère Philippe d’après Lancret - le baiser rendu d’après Paterre - Les deux amis d’après Lancret - Le glouton d’après Paterre - La clochette d’après P. Le Mesle - Frère Luce d’après Vleughels - Le cas de conscience d’après Eisen - Le bast d’après Vleughels - La chose impossible d’après Lorrain - Le cuvier d’après Le Mesle - Les troqueurs d’après Lancret - Le cocu battu et content d’après Paterre - Le savetier d’après Paterre - Le faiseur d’oreilles et le racommodeur de moules d’après Leclere - Le magnifique d’après Boucher - Le Gascon puni d’après Lancret - On ne s’avise jamais de tout d’après Lancret - A femme avare galant escroc d’après Lancret - La calendrier des vieillards d’après Boucher - Le Gascon d’après Eisen - Les rémois d’après Lancret - La servante justifiée d’après Lancret - Le villageois qui cherche son veau d’après Vleughels - L’anneau de Hans Carvel d’après Laurin - La jument du compère Pierre d’après Vleughels - Nicaise d’après Lancret - La gageure des trois commères d’après Eisen - La matrone d’Ephèse d’après Paterre - Promettre est un et tenir c’est un autre d’après Eisen - Les deux indiscrets d’après Paterre - Le fleuve Scamandre d’après Boucher


Détails du tirage :

- Une suite complète de PREMIER ÉTAT, eaux-fortes pures, tirée à 50 exemplaires seulement, celle-ci une des 25 exemplaires sur Japon Impérial, en noir, publiée à 300 francs or en 1883.

- Une suite complète de DEUXIÈME ÉTAT, épreuves non terminées, tirée à 75 exemplaires seulement, celle-ci une des 50 exemplaires sur Japon Impérial, en noir, publiée à 250 francs or en 1883.

- Une suite complète de TROISIÈME ÉTAT, épreuves terminées, avant la lettre et avec le nom des artistes à la pointe sèche (dans la planche), tirée à 525 exemplaires, celle-ci un des 125 sur Japon Impérial, en noir, publiée à 150 francs or. Cette suite ne contient pas les deux vignettes (38 estampes, faux-titre, titre et table des gravures).

On joint 2 exemplaires du prospectus détaillant les conditions de publication de cette production de luxe, avec un spécimen de gravure (rousseurs).

L'ensemble des estampes est en excellent état, sans rousseurs, très fraîches. Chaque estampe est protégée par un papier calque fin avec les vers des Contes de La Fontaine relatifs à l'illustration. Quelques calques détachés mais néanmoins présents. Nous joignons un grand nombre de pochettes de livraisons imprimées en rouge et noir sur papier fort gris avec la mention de tirage au crayon. Presque toutes sont en excellent état, voire à l'état de neuf.

Cette suite a été imprimée dans le même format que les gravures de Fragonard donnée quelques temps plus tôt pour illustrer les Contes de La Fontaine. Ces nouvelles estampes devaient se joindre à l'édition in-4° des Contes.


ENSEMBLE EXCEPTIONNEL POUR CES TROIS SUITES SUR JAPON IMPÉRIAL TIRÉES A TRÈS PETIT NOMBRE D'EXEMPLAIRES.

TRÈS RARE.
VENDU

mardi 15 novembre 2011

Les Dresseuses d'Hommes illustrées par Luc Lafnet (Jim Black), récit sadomasochiste imprimé à Dijon par Darantière en 1931. Rare.



Florence FULBERT [pseudonyme, auteur non identifié]. Luc LAFNET, illustrateur.

DRESSEUSES D'HOMMES. Dialogues intimes. Illustrations de Jim Black [i.e. Luc LAFNET].

Collection des orties blanches, Paris, s.d. (achevé d'imprimé à Dijon par Darantière en juin 1931).

1 volume in-8 (19,5 x 14 cm), broché, de 210-(1) pages. 8 illustrations hors-texte en noir signées Jim Black alias Luc Lafnet. Sous couverture bleue/vert imprimée en noir et rouge, défraichie. Brochage solide et en très bon état intérieur. Imprimé sur papier bouffant crème.

ÉDITION ORIGINALE.

"Bien des ménages sont désunis malgré le grand amour mutuel des époux. Presque toujours, la mésentente est provoquée par les défauts ou par les vices du mari. L'homme a de mauvais instincts. Il a rarement la force de caractère nécessaire pour résister aux penchants de sa nature qui le conduisent au mal plutôt qu'au bien ... Et les pauvres épouses souffrent et voient leur ménage en état de guérilla continuelle à cause des multiples errements de leurs maris : le café, le jeu, l'ivrognerie, le cotillon, etc. Les hommes - la plupart - pèchent par faiblesse de volonté. Ils adorent leur femme, mais ils ne peuvent résister aux appels de leurs vices... Après coup, les maris défaillants regrettent leurs mauvaises actions... Ils jurent de ne jamais recommencer, les épouses pardonnent et huit jours après, c'est la même histoire... Comment remédier à ce désastreux état de chose ? (...) Un seul procédé est à votre disposition : le châtiment corporel ... appliqué sévèrement à chaque faute constatée... (...)" (extrait de l'avertissement au lecteur par l'auteur).

Toute la suite du livre n'est que la mise en application de ce précepte simple : tolérance zéro avec les maris volages. Sévérité absolue et châtiments à la hauteur de la faute !

L'éditeur de cet ouvrage, Jean Fort, a commencé sa carrière aux débuts du XXe siècle (1917), il éditait des ouvrages traitant presque exclusivement de la flagellation. Ces publications condamnées l'ont obligé à changer plusieurs fois d'adresse. La dernière connue est au 79 rue de Vaugirard. Il créa alors à cette adresse la « Collection des Orties Blanches », une série de romans sadomasochistes illustrés par certains des plus célèbres dessinateurs de livres libertins de l'époque. Cette collection s'arrête brusquement en 1939.




Luc Lafnet (1899-1939) vécut et travailla à Paris de 1923 à 1939. C'est dans son œuvre érotique qu'il se dévoile et donne le meilleur de lui même en illustrant quelques classiques de la littérature érotique et en réalisant, pour quelques collectionneurs friands de joyeusetés, des ouvrages uniques dont certains furent truffés de dessins et d'aquarelles originales à caractère sulfureux où la part la plus belle est donné à la femme, très présente dans son œuvre gravée. Il fut l'ami de Georges Simenon qui l'encouragea dans cette voie. Il n'hésita pas , à l'instar de Martin Van Maele, d'illustrer des ouvrages traitant de la flagellation et notamment ceux de la célèbre collection des Orties blanches où il signa des compositions sous le nom de Jim Black et Grim. Ses pseudonymes les plus fréquents sont Viset et O. Lucas mais aussi Pol et Luc dans d'autres ouvrages. En 1937, la mort prématurée de sa fille unique, l'acheva et accéléra la sienne qui survint deux ans plus tard en 1939.




Belle impression due au talent de l'imprimeur dijonnais Darantière. Les illustrations sont sur un papier crème et sont en photogravure.

TRÈS BON EXEMPLAIRE DE CE LIVRE SADOMASOCHISTE ASSEZ RARE.

VENDU

samedi 12 novembre 2011

Le nouveau Juvénal satirique pour la réformation des moeurs et des abus de ce siècle par Louis Petit (1716). Maroquin de Raparlier. Ouvrage rare.



ANONYME [Louis PETIT]
LE NOUVEAU JUVÉNAL SATIRIQUE POUR LA RÉFORMATION DES MŒURS ET DES ABUS DE CE SIÈCLE, dédié à son altesse royale Monseigneur le Duc d'Orléans, Régent de la Monarchie française.
A Utrecht, chez Antoine Schouten, marchand libraire, 1716.

1 volume in-12 (16 x 9,5 cm) de (17)-185 pages.


Reliure demi-maroquin rouge à coins, dos à nerfs, titre et date dorés au dos, tête dorée, non rogné, relié sur brochure avec de nombreux témoins (reliure postérieure de la fin du XIXe siècle signée R. RAPARLIER).

Reliure très fraîche en excellent état, intérieur très frais imprimé sur papier chiffon très fin. Ornements gravés sur bois (vignettes et culs-de-lampe).


NOUVELLE ÉDITION AVEC UN NOUVEAU TITRE ET UNE PRÉSENTATION AU RÉGENT DE FRANCE.

Ce petit livre contient une épître dédicatoire à Monseigneur Philippe d'Orléans alors Régent de France (depuis septembre 1715 et la mort de Louis XIV), elle est signée Ant. Ch. (qui sont les initiales du libraire-éditeur). On trouve ensuite l'épître de l'auteur au même Régent. Il est écrit : "Cette épître est une espèce de Satyre, où l'auteur dit qu'il ne peut rien écrire qui soit nouveau, toutes sortes de matières étant épuisées. Qu'il n'y a que le tour que l'on donne aux pensées qui les fait paraitre nouvelles. Que tous les poètes sont de grands voleurs & que la manière des anciens satyriques qui nommaient les gens ne doit point être imitée." Vient ensuite un sonnet au Roi.

L'ouvrage se compose de XII satyres et d'une Lettre morale à Mademoiselle ** dont la fortune n'était pas bonne. On trouve à la fin des stances satyriques contre les mensonges & les extravagances des poètes.
La satyre I est contre l'ambition, contre l'avidité des richesses, & contre la volupté. La satyre II est contre les défauts et les vices. La satyre III est sur la vie de Cour qui n'est pas la plus heureuse. La satyre IV roule sur les paroles du sage qui dit que le nombre de fous est infini et que c'est la folie qui gouverne l'esprit de l'homme, où il montre que tout est folie. La satyre V est en forme de dialogue traite des parvenus, insatiables de biens. La satyre VI est une peinture de la vie libertine de certains abbés. La satyre VII roule sur la misère de l'homme le plus à plaindre de tous les animaux. La satyre VIII est contre les vieilles coquettes. La satyre IX est contre la critique. La satyre X est contre la guerre. La satyre XI est contre le mensonge dont le monde fait profession. Enfin, la satyre XII est contre la mode et ses abus.

Ce petit volume est rare et est joliment orné à la fin de chaque satyre d'un bois gravé original (certains répétés). D'après une intéressante note du Bulletin du Bouquiniste d'Auguste Aubry, il s'agirait d'une réimpression faite en Hollande et dédiée pour la circonstance au Régent par l'éditeur, des Discours Satyriques de Louis Petit, Paris, 1686, in-12.

Ce Louis Petit, comme l'indique la fiche du Bulletin du bouquiniste, "était receveur des domaines à Rouen, sa patrie, et fut l'ami et le premier éditeur de Pierre Corneille. Ses poésies ont un tour naïf et facile qui plait. Il est mort en 1693. Cette réimpression de 1716 est singulière par le choix des fleurons (vignettes) placés à la fin de chacune des douze satires qui composent le volume. On y remarque des sujets du XVIe siècle, d'anciennes marques de libraires tels que les Gryphes et Tardif, de Lyon, des têtes de pages et des lettres ornées des Elzévier et autres imprimeurs. Ces particularités qu'on ne retrouverait dans aucun autre livre, donnent à ce volume un vif intérêt de curiosité et ouvrent un vaste champ aux conjectures des érudits." (n°6315 du Bulletin du Bouquiniste de mai 1862 - coté 15 francs).

Ce petit volume ne manque pas de sel quand on sait qu'il est dédié à Philippe d'Orléans, Régent du Royaume de France, dont la vie dissolue est connue de presque tous. Le Palais-Royal est alors le théâtre de ses abandons à la débauche en compagnie de ses « roués » et autres « fanfarons d’incrédulité et de crimes » ; les petits soupers y tournent parfois à l’orgie.

BEL EXEMPLAIRE PARFAITEMENT ÉTABLI SUR BROCHURE A LA FIN DU XIXe PAR RAPARLIER DE CE PETIT LIVRE CURIEUX ET PEU COMMUN.

VENDU

mercredi 9 novembre 2011

Les Amours des Dames illustres de France sous le règne de Louis XIV (1695-1737). Superbe exemplaire en maroquin du temps. Condition très rare.



[Roger de RABUTIN, comte de BUSSY, dit BUSSY-RABUTIN] - Gatien COURTILZ DE SANDRAS

AMOURS DES DAMES ILLUSTRES DE FRANCE SOUS LE RÈGNE DE LOUIS XIV. Tome premier et second.

A Cologne, chez Pierre Marteau, s.d. (1737)

On joint :

LA FRANCE GALANTE, OU HISTOIRES AMOUREUSES DE LA COUR SOUS LE RÈGNE DE LOUIS XIV. Tome premier et second.

A Cologne, chez Pierre Marteau, s.d. (?) et même adresse 1695.

Ensemble 4 tomes en 4 volumes petits in-12 (133 x 77 mm). Tome I : 1 feuillet de titre imprimé en rouge et noir, 3 feuillets non chiffrés d'avis au lecteur, 2 pages non chiffrées de table pour les 2 tomes, 501 pages. Ce premier volume contient en outre 1 frontispice gravé et 8 gravures hors texte. Tome II : 1 feuillet de titre imprimé en rouge et noir et 472 pages chiffrées. Ce second et dernier volume contient en outre 8 gravures hors texte. Tome III : 1 feuillet de titre imprimé en rouge et noir, 2 pages non chiffrées d'avis au lecteur et 263 pages chiffrées. Ce troisième volume contient en outre 4 gravures hors texte. Tome IV : 1 feuillet de titre imprimé en noir "à la sphère", la pagination débute à 265 et s'achève avec la page 492 et dernière. Ce quatrième volume contient en outre 5 gravures hors texte.


Reliure plein maroquin olive, dos lisses richement ornés aux petits fers dorés, pièces de titre et tomaison de maroquin rouge, filet à froid en encadrement des plats, roulette dorée sur les coupes, tranches dorées, doublures et gardes de papier marbré (reliure de l'époque). Fine reliure de maroquin exécutée probablement vers 1740. L'extrémité des deux coiffes supérieures des deux premiers volumes est usée avec manque, à noter quelques infimes piqures de vers au dos de trois volumes, quelques taches sombres sur quelques plats, dos passés virés au marron (homogène), quelques infimes frottements et traces sans aucune gravité. Intérieur frais. Quelques rousseurs dans le dernier volume uniquement. Exemplaire très décoratif et d'une grande fraîcheur malgré les petits défauts signalés.


EXEMPLAIRE CONSTITUÉ A L’ÉPOQUE, PAR UN AMATEUR, DE DEUX ÉDITIONS DISTINCTES DES ROMANS GALANTS ET LICENCIEUX ATTRIBUÉS A BUSSY-RABUTIN ET GATIEN COURTILZ DE SANDRAS.

Voici le détail de ce que contient ces volumes. Les deux premiers volumes contiennent l'intégralité d'une édition sans date que les bibliographes donnent vers 1737. Elle contient les textes suivants : Histoire amoureuse des Gaules, par le Comte de Bussy-Rabutin, et sans doute le seul texte de lui dans ces deux volumes, avec les Maximes d'amour et une Lettre au Duc de St Aignan - Le Palais Royal ou les Amours de Madame de La Vallière - Histoire de l'amour feinte du Roi pour Madame - La Princesse, ou les amours de Madame - Le Perroquet, ou les amours de Mademoiselle - Junonie, ou les amours de Madame de Bagneux - Les fauses prudes, ou les amours de Madame de Brancas et autres dames de la Cour - La déroute et l'adieu des filles de joie de la ville et faubourgs de Paris, avec leurs noms, leur nombre, les particularités de leur prise, et de leur emprisonnement et la requête à Madame de La Vallière - Le Passe-temps royal ou les Amours de Mademoiselle de Fontange - Les Amours de Madame de Maintenon, sur de nouveaux Mémoires très curieux - Les Amours de Monseigneur le Dauphin avec la Comtesse du Roure. La plupart de ces romans licencieux sont attribués à Gatien Courtilz de Sandras.


Un amateur au XVIIIe siècle, commanditaire de la reliure en maroquin de belle facture, a cru utile de joindre à ces deux premiers volumes, les deux qui suivent et qui portent le titre de "France galante" et qui contiennent : La France galante (qui occupe à elle seule tout le premier volume. Le second et dernier volume contient La France devenue italienne avec les autres désordres de la Cour (qui se termine à la page 439) et Le Divorce Royal ou Guerre civile dans la famille du Grand Alcandre (pp. 440 à 466), puis enfin les Amours de Monseigneur le Dauphin avec la Comtesse du Rourre (pp. 467 à 492), texte que l'on trouvait déjà dans le deuxième volume des "Amours des Dames illustres de France". Il n'y a donc qu'un seul texte en commun entre ces deux séries d'Histoires amoureuses. A noter, comme nous l'avons déjà signalé plus haut, que le dernier volume porte une page de titre datée 1695 tandis que le troisième volume porte un titre sans date. Cependant, le caractère et la disposition du texte, ainsi que les gravures, appartiennent sans conteste au tirage de 1695. Il y eut un grand nombre d'éditions de ce recueil entre la fin du XVIIe siècle et les premières décennies du XVIIIe siècle.


Ces textes furent publiées pour la première fois, seuls, ou à la suite de l'Histoire amoureuse des Gaules de Bussy-Rabutin, en 1680, dans un volume intitulé les Amours des Dames illustres de France.

Les deux ouvrages sont chacun illustrés par une série de gravures sur cuivre, très différentes entre elles. Les premières (pour les 2 premiers volumes) sont assez fines et classiques et datent de 1737. Les deuxièmes (pour les 2 derniers volumes) sont d'une autre facture et les personnages y sont plus caricaturés. L'ensemble comprend donc 1 frontispice, 16 eaux-fortes pour la première série et 9 pour la seconde, soit 26 gravures au total (bien complet).


Fort, bien involontairement du scandale que provoqua la publication en 1665 de l'Histoire amoureuse des Gaules, Bussy-Rabutin, bel esprit fort railleur et libertin, se vit alors attribué la plupart des productions licencieuses dans les années qui suivirent, alors même qu'il était déjà exilé dans ses terres de Bussy en Bourgogne. Il y restera près de 18 ans, loin de la cour et des méandres des histoires amoureuses et politiques du siècle de Louis XIV. Enfin rappelé un jour de 1682 pour assister au lever du Roi, ce dernier ne le regarda point et Bussy comprit alors que ce n'était plus son temps. Il s'en retourna dans sa campagne bourguignonne et ne reparut plus à la Cour qu'en de brèves occasions. Il mourut à Autun le 9 avril 1693. Outre les histoires que l'on sait, c'est grâce à ce cousin facétieux qu'on peut lire aujourd'hui les célèbres Lettres de Madame de Sévigné (qu'il dépeint peu gentiment dans l'Histoire amoureuse des Gaules). En effet, les premières lettres de la marquise furent publiées dans les Mémoires in-quarto publiées en 1696 par le fils de Bussy. Puis d'autres lettres furent publiées dans la correspondance de Bussy (1696-1709). Ce sont les fils de Bussy qui participèrent à la publication des premières éditions des Lettres de la marquise aidés par la petite-fille de Simiane (1726-1734-1736) aidés en cela ensuite par les soins du Chevalier Perrin. Bussy-Rabutin nous laisse ainsi bien plus qu'un simple roman galant et divertissant, il nous laisse une correspondance à jamais devenue immortelle.


UN DES EXEMPLAIRES LES PLUS DÉSIRABLES POUR CETTE SÉRIE, LA PLUS COMPLÈTE POSSIBLE, EN MAROQUIN DU TEMPS, CONDITION DES PLUS RARES POUR CE GENRE D'OUVRAGE LICENCIEUX.

VENDU

Comédie Galante de M. B. (1667). Pièce de théâtre à caractère pornographique faussement attribuée à Bussy-Rabutin. Très rare première édition.



[attribué à BUSSY-RABUTIN, Roger de Rabutin, comte de Bussy - attribué aussi à Pierre-Corneille BLESSEBOIS]
COMÉDIE GALANTE DE MONSIEUR D. B.

S.n., à Paris, 1667 [Hollande ?]

1 volume in-12 (133 x 73 mm - Hauteur des marges : 129 mm) de 1 page de titre et 34 pages.

Cartonnage plein vélin de la fin du XIX siècle (dans le genre des cartonnages en vélin sortis des ateliers du relieur de Gayler-Hirou), titre et date en noir en long au dos. Reliure en excellent état. Intérieur en bon état. Exemplaire court de marges extérieures. Complet.


PREMIÈRE ÉDITION EXTRÊMEMENT RARE DE CE TEXTE ORDURIER FAUSSEMENT ATTRIBUÉ A BUSSY-RABUTIN.

Une ancienne note à la plume de la fin du XIXe siècle, sur la première garde blanche, indique : "On a, sans doute à tort, attribué à Bussy-Rabutin cette pièce libre, dirigée contre la comtesse d'Olonne célèbre par son inconstance aux débuts du règne de Louis XIV. Consulter le catalogue de la Bibliothèque dramatique de M. Soleinne, n° 4312."

En effet, on trouve en tête du premier feuillet : "COMEDIE DE MONSIEUR de BUSSY." (en toutes lettres - voir photo). Pourtant, à la lecture de cette pièce en 4 actes très courts, on s'apperçoit vite que cette pièce libre, écrite dans le style ordurier, ne peut être l’œuvre du spirituel auteur de l'Histoire amoureuse des Gaules. De plus Bussy est cité dans le texte, à la page 25 :

"Je sçay ce que l’on dit, d’un homme qui souffre, Sa femme a ses yeux foutre. Partout ainsy, comme sont Montglas, De Lisle, Pressy, Biron, Desoissons, St Remy, de Villars, Castelno, de Fienne d'Armagnac, Crinault Mirepoix, Et mille autres que je dirois, Qui souvent ont souffert, qu'aux pieds de leurs estrades, On ait foutu plus de cent fois, Comme un prelat fit à la Vergne, Comme à la Montglas fit Bussy, et à la Villards Benserade."

Cet ouvrage licencieux serait plus vraisemblablement l’œuvre d'un spécialiste du genre à l'époque : Pierre-Corneille Blessebois, surnommé le « Casanova du dix-septième siècle » ou encore le « poète-galérien » et dont on sait très peu de choses. On lui a attribué divers ouvrages licencieux du même tonneau : Aventures du Parc d’Alençon, 1668 - Les Palmes du Fils de l’homme, 1675 - Les Soupirs de Sifroi ou l’innocence reconnue, 1675 - Le Rut ou la pudeur éteinte, 1676 - Marthe le Hayer, ou Mademoiselle de Sçay, 1676 - L’Eugénie, 1676 - Le Bretteur, 1676 - Filon réduit à mettre à cinq contre un, 1676 - La Bibliothèque de l’Arétin, 1676 - Le Lion d’Angélie, 1676 - La Corneille mademoiselle de Sçay, 1678 - Le Zombi du grand Pérou, ou La comtesse de Cocagne, 1697. Voir Édouard Cléder, Notice sur la vie et les ouvrages de P. de Cornèille Blessebois (pp. XLIX-LI).

Les bibliographes s'accordent tous pour dire l'extrême rareté de cette édition de 1667 en 34 pages (Il existe une autre édition, sans date, publiée sous le nom de Pierre Marteau, qui n'est pas reconnue comme étant la première édition).

Provenance : ex libris Maud Harley.

Cette pièce de peu de chose (34 pages seulement) est néanmoins à classer parmi les pièces à caractères pornographiques parmi les plus rares publiées au XVIIe siècle et mérite de ce fait d'être recherchées des amateurs.

Localisation : BNF (Paris-Richelieu), Versailles.

Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer quelques vers libres extraits de cette pièce :


La Comtesse s’étendant dans son lit en s’éveillant.
Ah ! que je fout… bien maintenant quater coups !
Et que j’ay dans mon lict du plaisir à m’estendre.
La Comtesse.
Non, laisse moy, de grace, encore un peu resuer,
Il n’est rien de si doux quand on est éveillée.
Que de goûter un peu la chaleur de son lit.
Et d’y promener son esprit.
Sur mille objects divers, dont l’ame est chatouillée.
Du moins l’on y contente a demy son desir.
Et pour moy souvent de plaisir
Je m’en trouve toute mouillée.
Ouy, je voudrais bien, tant j’ayme le deduit
Que chaque doigt de l’homme eust pris forme de vit.
Et qu’au lieu du bas ventre, ou nos cons sont sans grace.
La paulme de la main fust desormais leur place,
En tout temps, en tout lieu, lors fort commodement.
Nous aurions toujours nostre contentement
Qui finissant d’ailleurs aussi tost qu’il commence,
Auroit en fin par là, plus longue subsistance
Un doigt relevant l’autre, il ne se vertoit pas.
Que ces vigoreux vits devinssent jamais las.
Car enfin c’est par moy chose trop avorée,
Que le deduit ancien a trop peu de durée.

La Comtesse.
Enfin, mon cher Cousin, je te tiens en mes bras
Et puis enfin jouir du sujet de ma flame,
Embraise moi, fou.. moy, coule toy dans mes draps,
Que je te baisse ! ah ! je me pasme !

Vistes, les chausses bas, ne perdons point de temps,
Est il roide mon cœur, ouy mets le moy dedans,
Et sans qu’il flechisse ou deconne,
J’en attends d’abor 4. Coups
Pour le retour si Cupidon l’ordonne,
Vienne quand il pourra, me sera toujours doux,
Je tressaille d’espoir d’estre bien chatouillée
Tost, qu’en deux coups de cul ma fesse soit mouillée,
Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! mon cœur, tost disje a gros bouillons
Arrose moy le Con d’essence de Couillons,
Et qu’ainsy de ton fait ma matrice feconde
Puisse d’un beau Poupon enfin peupler le monde :
Mais o Dieu ! je sens ton vit plat !

Le Comte.


Je Passe pour un Galand Homme,

Quoy qu’on me puisse reprocher,
S’il se trouvoit quelqu’un qui pust mieux chevaucher, (…)
De douze coups autant de fois,
Sçachez que je les ay foutues, (…)
Qui sont les plus aspres fouteuses
Qui vescurent jamais sous l’empire du Vit, (…)
Et d’autres fouteuses encore,
Qui veulent tous les jours qu’on les foute a Gogo.
Sans Compter vingt putains Fameuses,
Qui, si l’on ne les fout tres vigoureusement
Vont raillans malheureusement
Avec leur langues venimeuses,
Peuvent suffire a faire foy,
Qu’il n’est pas dans le monde un fouteur comme moy, (…)
Que je bande toujours d’une roideur extrême :
Car cent fois, par-dessus mon habit
Ses deux pudiques mains ont manjé mon Vit !
La Comtesse.
Ah ! certe en voila beaucoup dire
Et cela n’est plus surprenant
Que voys ayez le Vit rempant
Il faudroit qu’il fust bon pour y pouvoir suffire,
Apres en avoir foutu tant. Le Comte.
Arresté la, de grace, & ne passez pas outre,
Mon vit ne fut jamais de ces vits languissants
Que les coups redoublez peuvent rendre impuissants.
Plus il fout, plus il veut foutre. (…)
La Comtesse.

Ces excez ont beacoup d’appas,

Et peuvent, je le croy, charmer une maistresse,
Mais quand certaine rage presse,
Le Con ne se contente pas. ...
Le Comte.
Appaisez vous, je sens mon vit qui se redresse (…)
La Comtesse.

Moy que sans deconner on fout 3. coups de suitte. (…)


Le Comte (un autre).
Je sçay ce que l’on dit, d’un homme qui souffre,
Sa femme a ses yeux foutre. (…) ...

Le Comte (un autre).
Vostre con est mouillée madame. ...
La Comtesse.

C’est que c’est déjà fait.
Ah ! Ah ! Ah ! j’ay fait, que tu m’en as Coulés !
Ton sperme a gros bouillons m’a ma foy toute esmue. (…)
Qu’il revienne tantost,
Car ma foy je m’engage

Qu’aujourdhuy je foutray à double & triple Estage. (…)

L’Abbé.
Moy ? j’en foutrais bien trois
Car le foutre en mes reins croupit depuis un mois.
Prenons cette foutée
Tout de bout à la derobée (…)
La Comtesse.
J’apprehende ton vit car la derniere fois que tu me le fis,
Tu m’escochas dessous la motte. (…)
Ah ! depeche leve la Cotte Ton vit est déjà tout en feu. (…)


BEL EXEMPLAIRE DE CETTE PIÈCE LIBRE DE LA PLUS GRANDE RARETÉ.
VENDU

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