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mercredi 28 septembre 2016

Bronze érotique. Lèvres de femme ... nue. Pièce exceptionnelle.




NAT [?]

[DE LA BOUCHE AUX SEINS] BRONZE ÉROTIQUE.

Milieu XXe siècle. [?]

Dimensions : 21 x 10,5 x 8 cm.

Poids : environ 7 kg.

Sujet : Lèvres de femmes ... buste de femme nue ... (lecture à double sens - horizontal - vertical)

Très belle patine sur la partie socle. Bronze doré poli pour la partie érotique du sujet. Très belle fonte. Voir photos.

Nous lisons la signature NAT sur le socle, sans certitude. Nous n'avons trouvé aucune pièce équivalente sur le marché.

Autres photographies et renseignements sur demande.

PIÈCE EXCEPTIONNELLE DE TRÈS GRANDE QUALITÉ.

Prix : 2.500 euros



vendredi 20 mai 2016

Armand Rassenfosse, La Jeune Sorcière, 1897. 1 des 50 épreuves originales sur Japon (monogrammée dans la planche et justifiée à la main par Armand Rassenfosse avec son cachet monogramme). Très grand format de planche 45 x 31 cm (cuivre). Tirage de l'époque sur papier Japon. Encadrement moderne.


RASSENFOSSE, Armand

LA JEUNE SORCIÈRE.

s.d., 1897


Pointe sèche.

1 des 50 épreuves originales sur Japon (monogrammée dans la planche et justifiée à la main par Armand Rassenfosse avec son cachet monogramme).

Très grand format de planche 45 x 31 cm (cuivre).

Tirage de l'époque sur papier Japon.

Dimensions de la feuille : 53,5 x 40 cm

Monogramme de collection : CH n° 4025 (au crayon)

Superbe épreuve en parfait état. Encadrement moderne.

Très rare.

Prix : 2.200 euros


mardi 26 avril 2016

Erotica Curiosa Peinture originale par Modesto Roldàn (1926-2014), située à Rome en 1974. Femme nue aux bas noirs. Technique mixte. 61 x 20,5 cm. Superbe composition érotique fétichiste.


Modesto ROLDAN (1926-2014)

NU FÉMININ.

Aquarelle originale, technique mixte (encre de chine, aquarelle, gouache or et argenté).

Format du dessin : 61 x 20,5 cm (cadre à l'encre de Chine)
Format du cadre : 122 x 72,5 cm (cadre moderne avec passe-partout)

Légende de l'artiste à la plume à l'encre de Chine : "Roldàn en Roma el mes de novembre de 1974".

Sujet : femme aux bas noirs.

"Modesto Roldán adivinó el mundo de la soledad mezclando a aproximadamente, partes iguales tercios iguales, la belleza y la serenidad que se bebe en la antesala de la muerte; por eso está tan cerca de Leonardo da Vinci y ama a la pintura para no agravar a la sabiduría. Modesto Roldán que vivió treinta años en París, no perdió aún, gracias sean dadas a quien proceda con mayor mimo, el pelo de la dehesa del paraíso terrenal, ese cercado por el que retozan en absoluta libertad las almas inconsútiles de todas las cabras del Parnaso, las almas sin una sola puntada ni de esparto ni de seda. El hombre conservador piensa que Dios se apiada de los hombres que solo tienen un sueño, y el revolucionario proclama que también el agua tiene su historia. Modesto Roldán no inspira piedad porque sueña mil lances orquestados por el único denominador común de la mujer, esta sutil y huidiza incertidumbre. Modesto Ro ldán es la pintura en cueros, en los puros cueros que existen no más que para ser pintados con ese raro pincel que los dioses reparten con muy calculada cicatería . Decía Cicerón que el placer es un estímulo, un acicate que invita a la vileza. Es cierto que todos pasamos por la vida haciendo equilibrios sobre la cuerda floja de la que se puede caer a la caldera de Pedro Botero. Solo el arte puede salvar al hombre del fuego del infierno."   (Camilo José Cela)

"Modesto Roldán, es la mística humanizada de la carne. Por eso, desnudos y bodegones se armonizan y hermanan en un soplo común: ambos son la exaltación de la materia" (Javier Villan)

"Nació en Huelva, pasó el estrecho y arraigó en París cuando París era una fiesta española en la que bailaban los fugitivos del Régimen, Devoró las noches de Montparnasse, se tiró a todas las "demi mondaines" y colgó cuadros en las mejores galerias europeas. Estuvo en la célebre orgía organizada en homenaje a Dalí. Por allí andaba el mirón de Cadaqués, Arrabal,Eduardo Arroyo y toda una legión de ninfas y de sátiros." (Fernando Sanchez Drago)

"Le choc fut inmédiat -comme pour Bellmer, Wunderlich- lorsque nous le vîmes pour la première fois en cette Galerie Veranneman. Nulle déception ne vint tarir par la suite, notre fascination pour cet art hautain et libertaire, qui avoue l'inavoué en des terme tellement aristocratiques qu'ils font passer les messages les plus dérangeaqnts pour nous petite habitudes de penser. Mais il y a plus: cet athée complet évolue et nage, paradoxalement, bien plus que que n'importe quel spiritualiste, dans le monde sacral. Et son pinceau, et son crayon nous désignent les prolongements lumineux d'une relation sexuelle que jamais nous, Occidentaux, n'avons vécue comme les petits Précolombiens iniciés aux sources de la Vie dès leur jeune âge dans les scuptures de leurs temples ni dans les motifs de leurs céramiques." Jacques Collard, Bruxelles, 1972



Rodlàn explique qu'il utilisa à peu près toutes les techniques possibles : acrylique, eau, huiles, laques, encre, etc. Pour le corps des femmes il utilise la technique de l'aérographe qui crée cet effet de nuance et de légèreté pour représenter la peau.

L'Oeuvre de l'artiste a fait l'objet de nombreuses expositions.

Références : AGUILERA CERNI. Civiltá della Machina . Nov. 1964 Roma. LE ARTI Sept. 1964 MILANO EDOUARD RODITI L'Arche- Dic. 1966 Paris. AGUILERA CERNI.Panorama del Nuevo Arte Español.Ed. Guadarrama 1966. Madrid. XAVIER DOMINGO. Erotique de l ' Espagne. Ed J.J. Pauvert. Paris 1967 Plexus Nº 6 y Nº 50. París Le Fetichisme et l' Amour. Ed. Azur. Paris. ARTS . Fevrier 1967. Paris, DINO BUZZATTI Corriere de la Sera Mayo 1968.l L'Europeo Junio 1968 Milano. FERNANDO ARRABAL " In Particular" Roldan 1970 Diccionaire de Sexologíe Ed. J.J. Pauvert Paris Erotisme dans l'Art 1971 Paris. FERNANDO ARRABAL “ I fantasmi erotici di Modesto Roldán” Eros Galleria - Edi. Carte Segrete 1973, Milano SMITH BRADLEY Erotic Art of the Mastres 18th,19th,20th Centuries - Italy, Erotic Art Book Society 1974 Psycologie de l' Art Erotique. PIERRE CABANNE, París Maitres de L' Art Erotique XX Siècle - Ed Juillard. 1978 JACQUES COLLARD "Splendeur Baroque de Roldan. París l978. FRANCISCO UMBRAL La Belleza Convulsa "El Pais" Dic. 1984 FRANCISCO UMBRAL El Fetichismo Ed, Observatorio 1985 Madrid. JAVIER VILLAN Present. Expo. Galeria Fauna´s. Madrid 1992 Diccionario de Pintores Españoles del Siglo XX. Tomo l2 de Mario ANTOLIN PAZ. CAMILO JOSE CELA. Pres, Exp. Gal. Barrons, Madrid 1996 FRANCISCO UMBRAL Junio 88 FERRERAS, JUAN IGNACIO- España contra la Modernidad: cartas a Modesto Roldán -Ed. Endymion 1999.

Cette superbe peinture originale d'une grande taille et d'une exécution délicate ravira les amateurs d'art érotique raffiné tendance fétichiste.

Vendu encadré. Superbe état.

Prix : 2.500 euros

samedi 12 décembre 2015

Bibliophilie Curiosa : Reliure originale parlante sur La Légende des Sexes du Sire de Chambley (Edmond Haraucourt). Edition originale imprimée à 212 exemplaires. Celui-ci imprimé sur vergé teinté et dédicadé à Eugène Demolder (gendre de Félicien Rops). Avec une importante lettre de l'auteur dans laquelle il confesse la genèse de ce recueil érotique de jeunesse.


LE SIRE DE CHAMBLEY (Edmond H...) [Edmond HARAUCOURT]

LA LÉGENDE DES SEXES. POÈMES HYSTÉRIQUES.

Imprimé à Bruxelles pour l'auteur. 1882 (date sur la couverture et le titre). Achevé d'imprimer le 15 avril 1883 (colophon).

1 volume in-8 (23,5 x 15,5 cm) de 147-(1) pages.

Reliure bradel plein papier japonais rose chair, technique des plats rapportés, dos de papier japonais marron, plats décorés en relief et en creux (sexe de femme en creux stylisé au centre du premier plat avec le titre qui l'entoure en lettres capitales en relief - sexe d'homme en relief stylisé au centre du second plat), doublure et feuillets de garde de papier japonais marron, tranchefile main bicolore marron et rose chair (reliure moderne de création). Relié sur brochure, non rogné, couverture conservée (rousseurs). Texte imprimé sur papier vergé teinté. Emboîtage décorée assorti.


IL A ÉTÉ TIRÉ DE CET OUVRAGE DEUX CENTS EXEMPLAIRES, EN DEUX SÉRIES, ET DOUZE EXEMPLAIRES SUR JAPON. CES VOLUMES, TOUS NUMÉROTÉS ET PARAPHÉS PAR L'AUTEUR, NE POURRONT ETRE VENDUS.

CELUI-CI UN DES 200 EXEMPLAIRES DE LA DEUXIEME TRANCHE "b" (b.87).


EXEMPLAIRE OFFERT PAR L'AUTEUR A SON AMI EUGÈNE DEMOLDER avec cet envoi daté et localisé.

"A Eugène Demolder,
souvenirs affectueux.
[signé] Edmond Haraucourt
n° b. 87
La Guimorais
2-7 sept. 95"

Eugène Demolder, écrivain belge d'expression française né à Molenbeek-Saint-Jean le 16 décembre 1862 et mort à Essonnes le 8 octobre 1919, était à la fois romancier, conteur et critique d’art. Après des études de droit, il s'inscrit au Barreau de Bruxelles. En 1895, il épouse Claire Rops, fille de Félicien Rops. Il est nommé juge de paix en 1897. Il meurt à Essonnes, dans l'ancienne demeure de son beau-père.



L'envoi est signé de La Guimorais. Dans une lettre de Félicien Rops à Henri Detouche de septembre 1895, il est question d'une visite d'Edmond Haraucourt et d'Eugène Demolder à La Guimorais. Rops invite Detouche à le rejoindre et à séjourner à La Guimorais "avec boîtes à couleurs", ajoutant que "Haraucourt est venu huit jours et le bon Flamand Eugène Demolder (...) vous fera compagnie". La Guimorais était une propriété de Rops non loin de Saint-Malo, en Bretagne. Nous savons, par l'envoi de cet exemplaire de la Légende des Sexes, confirmé par cette lettre, que Félicien Rops, Edmond Haraucourt et Eugène Demolder furent réunis du 2 eu 7 septembre 1895 à La Guimorais près de Saint-Malo.

Jolie reliure allusive de création moderne.

Provenance : Bibliothèque Eugène Demolder (l'exemplaire était resté broché).

On joint à cet exemplaire une importante lettre autographe adressée à Monsieur Edmond Perrot (1 page in-8 sur papier Japon) de l'auteur dans laquelle celui-ci explique la genèse de son recueil érotique :

« A Monsieur Edmond Perrot // On vous dit vrai, Monsieur. Il est exact que j’ai tenu, au sujet de ce livre, ce propos : « - Je ne le renie pas, je le date. » // Et je continue à penser de même sorte. On dit qu’un tel volume m’empêche et m’empêchera toujours d’entrer à l’Académie. C’est bien possible. Mais je ne rougis pas d’avoir été jeune. Je le regrette encore moins ; et si je devais à présent déplorer quelque chose, j’inclinerais plutôt à regretter, non pas d’avoir écrit ces vers, mais de n’être plus à l’âge où j’ai pu les écrire. [signé] Edmond Haraucourt // 1920 // Où j’ai dû les écrire ! Car je peux vous confesser un détail peu connu : ce recueil est né, morceau par morceau, en votre pays, dans le Forez, à Montbrison, espèce de cloître où j’ai vécu en 1878 et 1879, une existence de moine dont je m’accommodais assez mal : en sorte que ce livre est l’œuvre de ma chasteté ! »

Edmond Haraucourt est né en 1856 à Bourmont en Haute-Marne. En 1882-1883 lorsque parait la Légende des Sexes, il est âgé de 26 ans. Grâce à cette lettre nous savons qu'il n'avait que 22 ans lorsque lui vinrent ces vers érotiques inspirés par l'abstinence. Cette lettre à priori inédite est d'une importance majeure pour savoir l'élaboration de ce recueil devenu mythique. Elle n'avait, à notre connaissance, été révélée nulle part ailleurs auparavant. Loin de renier son œuvre de jeunesse la plus sulfureuse (et la seule) Edmond Haraucourt, en 1920 (âgé de 64 ans), regrette la vaillance de ses jeunes années et le temps qui a passé. Amusant lorsqu'on sait que c'est pratiquement uniquement ce premier recueil érotique qui fait encore aujourd'hui toute sa gloire d'écrivain.



La Légende des Sexes fut imprimée à 212 exemplaires seulement (il existera plusieurs contrefaçons publiées rapidement ensuite). Ces poèmes hystériques, véritable "épopée du bas-ventre". "Donc, dans le coït, rien ; à côté, rien. Avons-nous essayé les premiers la force contractile du sphincter anal ? (...) Avons-nous inventé le travail des langues, et le baiser adultère des taureaux ou des cygnes ? Rien ! nous n'avons rient fait, et nous ne ferons rien ! Il ne nous reste qu'un espoir, qu'un rêve irréalisé encore : l'application de l'envahissante électricité au travail voluptueux de nos sens. Et même doutons-nous, misérables que nous sommes, dans notre espérance dernière : car peut-être l'amour et le désir ne sont-ils que ces phénomènes dynamo-électriques , nos sexes, des accumulateurs ou des piles chargés de voltes et d'ampères, et desquels jaillit, par l'approche d'un pôle contraire, la resplendissante électricité de l'amour. (...)" (extrait de la Préface).

Élaboré en contre pied de la Légende des Siècles du grand Hugo, ce livre eut le succès du soufre. Du coït des atomes en passant par le Sonnet pointu ou le Sonnet honteux, ce volume composé de 39 poèmes est une aventure textuelle au pays des libertés curieuses.


Sonnet honteux

L'anus profond de Dieu s'ouvre sur le Néant,
Et, noir, s'épanouit sous la garde d'un ange.
Assis au bord des cieux qui chantent sa louange,
Dieu fait l'homme, excrément de son ventre géant.
Pleins d'espoir, nous roulons vers le sphincter béant
Notre bol primitif de lumière et de fange ;
Et, las de triturer l'indigeste mélange,
Le Créateur pensif nous pousse en maugréant.
Et un autre…



Sonnet pointu


Reviens sur moi ! Je sens ton amour qui se dresse ;
Viens, j'ouvre mon désir au tien, mon jeune amant.
Là... Tiens... Doucement... Va plus doucement...
Je sens, tout au fond, ta chair qui me presse.
Rythme bien ton ardente caresse
Au gré de mon balancements,
O mon âme... Lentement,
Prolongeons l'instant d'ivresse.
Là... Vite !
Plus longtemps !
Je fonds ! Attends,
Oui, je t'adore...
Va ! va ! va !
Encore.
Ha !



La jeune

J'ai rêvé d'une vierge impécable, aux yeux froids,
Qui d'un bond, émergeant des moiteurs de sa couche,
Vient accrocher le poids de son corps à ma bouche
Et pointe sur mon coeur le roc de ses seins droits.
Longtemps, pieuse et chaste, elle a porté la croix
De l'orgueil vertueux que nul désir ne touche ;
Mais voilà que le rut s'est éveillé, farouche,
Et la chair en révolte a réclamé ses droits...
Elle plaque à ma peau la peau d'un ventre ferme,
Et furieusement crispée, elle m'enferme
Dans l'effort ingénu de sa lubricité.
Ses canines d'enfant mordent ma chair de mâle...
A moi, toute ! Et la fleur de sa nubilité,
Pourpre, s'épanouit sous l'onde baptismale.



SUPERBE RELIURE ORIGINALE.

BEL EXEMPLAIRE DE CE LIVRE TOUJOURS RECHERCHÉ.

PROVENANCE TRÈS INTÉRESSANTE.

Prix : 3 900 euros



vendredi 28 novembre 2014

Imprudence par Guy de Maupassant, nouvelle illustrée d'aquarelles d'après les croquis d'Henriot (1899). Tirage unique à 100 exemplaires. Exemplaire unique avec explication autographe de l'artiste et dessins originaux. Rare. "Parce que, une femme, c'est une liaison, c'est un amour qui vous attache à elle, tandis que cent femmes c'est de la saleté [...]" (G. de Maupassant)



Guy de MAUPASSANT / HENRIOT (illustrateur)

IMPRUDENCE. Aquarelles originales d'après Henriot.

1899, Aux dépens d'un Ami des Livres, Paris, Imprimeries Lemercier.

1 volume in-8 (25 x 17 cm), en feuilles, sous chemise cartonnée de l'éditeur. Couverture imprimée. XXXI pages. Chaque page étant illustrée d'un ou plusieurs dessins d'après les croquis d'Henriot, aquarellés à la main (environ 75 dessins reproduits et aquarellés). Papier Japon. La couverture est datée 1899 tandis que la chemise cartonnée est datée 1900. Lacets de soie vertes absents. Quelques petites déchirures à la couverture. Bien complet de la suite sur Chine (en noir). Quelques rousseurs aux feuillets de papier de Chine. Complet.


TIRAGE A 100 EXEMPLAIRES SUR JAPON.

Celui-ci numéroté à la plume et paraphé par l'éditeur (A. Conquet).

EXEMPLAIRE UNIQUE COMPORTANT UN AVIS AU LECTEUR AUTOGRAPHE PAR L'ARTISTE AVEC DESSINS ORIGINAUX.


Cet avis au lecteur est orné d'un titre "IMPUDENCE !" accompagné de trois petits dessins originaux mis en couleurs par l'artistes, avec le texte suivant :

"En l'an 1899, j'avais dessiné en hâte la charmante nouvelle de Guy de Maupassant. Ces illustrations ne devaient pas être reproduites, surtout mal. Le Bibliophile qui avait acheté chez Conquet ce manuscrit enluminé eut le toupet de le faire reproduire, sans même consulter l'auteur, qui s'y serait opposé absolument. Le titre vrai de ce plagiat en librairie ne devrait donc pas être "Imprudence" mais "Impudence !" Nesles-la-Vallée, Juillet 1926. [signé Henriot]."

Nous avons bien du mal à être du même avis que l'illustrateur Henriot. L'impression et le coloris à la main de cette suite de petits dessins est du plus bel effet et rend tout à fait parfaitement les dessins originaux de l'artiste. Sans doute y-a-t-il sous cette colère d'autres raisons (financières ?) que nous ignorons et qui expliqueraient plus justement cet avis au lecteur.


Cette nouvelle de Maupassant, qui décrit de façon satirique l'usure d'un couple qui pour retrouver le feu des débuts se retrouvent dans un cabaret galant anciennement fréquenté par le mari, homme couvert de maîtresses et qui en fait finalement la confidence à sa femme largement avinée. Si le texte de Maupassant ne manque pas de piquant, l'illustration humoristique donnée ici par Henriot constitue la première illustrée de ce texte méconnu du célèbre auteur de Boule de suif et de la Maison Tellier. Ce texte avait paru initialement en 1885 dans la presse (Gil Blas, sous le pseudonyme de Maufrigneuse) puis dans le recueil intitulé Monsieur Parent (1886).

" [...] je voudrais... je voudrais être prise pour ta maîtresse... na... et que les garçons, qui ne savent pas que tu es marié, me regardent comme ta maîtresse, et toi aussi... que tu me croies ta maîtresse, une heure, dans cet endroit-là, où tu dois avoir des souvenirs... Voilà !... Et je croirai moi-même que je suis ta maîtresse... Je commettrai une grosse faute... Je te tromperai... avec toi... Voilà !... C'est très vilain... Mais je voudrais... ne me fais pas rougir... Je sens que je rougis... Tu ne te figures pas comme ça me... me... troublerait de dîner comme ça avec toi, dans un endroit pas comme il faut... dans un cabinet particulier où on s'aime tous les soirs... tous les soirs... C'est très vilain... Je suis rouge comme une pivoine. Ne me regarde pas... [...] Vers le milieu du dîner, Henriette était grise, tout à fait grise, et Paul, en gaieté, lui pressait le genou de toute sa force. Elle bavardait maintenant, hardie, les joues rouges, le regard vif et noyé. - Oh ! voyons, Paul, confesse-toi, tu sais je voudrais tout savoir ? - Quoi donc, ma chérie ? - Je n'ose pas te le dire. - Dis toujours... - As-tu eu des maîtresses... beaucoup... avant moi ? Il hésitait, un peu perplexe, ne sachant s'il devait cacher ses bonnes fortunes ou s'en vanter. Elle reprit : - Oh ! je t'en prie, dis-moi, en as-tu eu beaucoup ? - Mais quelques-unes. - Combien ? - Je ne sais pas, moi... Est-ce qu'on sait ces choses-là ? - Tu ne les as pas comptées ?... - Mais non. - Oh ! alors, tu en as eu beaucoup ? - Mais oui. - Combien à peu près... seulement à peu près. - Mais je ne sais pas du tout, ma chérie. Il y a des années où j'en ai eu beaucoup, et des années où j'en ai eu bien moins. - Combien par an, dis ? - Tantôt vingt ou trente, tantôt quatre ou cinq seulement. - Oh ! ça fait plus de cent femmes en tout. - Mais oui, à peu près. - Oh ! que c'est dégoûtant ! - Pourquoi ça, dégoûtant ? - Mais parce que c'est dégoûtant, quand on y pense... toutes ces femmes... nues... et toujours... toujours la même chose... Oh ! que c'est dégoûtant tout de même, plus de cent femmes ! Il fut choqué qu'elle jugeât cela dégoûtant, et répondit de cet air supérieur que prennent les hommes pour faire comprendre aux femmes qu'elles disent une sottise : - Voilà qui est drôle, par exemple ! s'il est dégoûtant d'avoir cent femmes, il est dégoûtant également d'en avoir une. - Oh non, pas du tout ! - Pourquoi non ? - Parce que, une femme, c'est une liaison, c'est un amour qui vous attache à elle, tandis que cent femmes c'est de la saleté, de l'inconduite. Je ne comprends pas comment un homme peut se frotter à toutes ces filles qui sont sales... - Mais non, elles sont très propres. [...] (extrait)


L'impudent bibliophile dont il est ici question est M. Albert Bélinac, célèbre pour avoir réuni une bibliothèque d'éditions modernes habillées de somptueuses reliures décorées. On retrouve d'ailleurs l'exemplaire unique constitué des dessins originaux de Henriot au catalogue de sa bibliothèque vendue par A. Durel en 1909 ainsi qu'un des 100 ex. sur Japon (n°290 et n°291).

BEL EXEMPLAIRE FINEMENT MIS EN COULEURS DE CETTE ÉDITION RARE.

Prix : 2.200 euros


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