vendredi 30 novembre 2012

Physiologie de la Lorette par Maurice Alhoy et illustrée par Gavarni (1841).


Maurice ALHOY - Paul GAVARNI, illustrateur

PHYSIOLOGIE DE LA LORETTE, par Maurice Alhoy, vignettes de Gavarny (sic).

Paris, Aubert et Cie, Lavigne, s.d. (1841). [imprimé par Béthune et Plon].

1 volume in-18 (13 x 8,2 cm), dérelié (anciennement relié),  127-(1) pages. 60 vignettes gravées sur bois d'après les dessins de Gavarni. A relier.

ÉDITION ORIGINALE.

Jeune femme du demi-monde, aux mœurs faciles et qui habitait au milieu du XIXe siècle principalement dans le quartier de Notre-Dame-de-Lorette, à Paris.

BON EXEMPLAIRE.

VENDU

Physiologie de la Portière par James Rousseau illustrée par Honoré Daumier (1841).


James ROUSSEAU - Honoré DAUMIER, illustrateur

PHYSIOLOGIE DE LA PORTIÈRE par James Rousseau (de la Gazette des Tribunaux). Vignettes par Daumier.

Paris, Aubert et Cie, Lavigne, 1841 [imprimé par Béthune et Plon].

1 volume in-18 (13 x 8,2 cm), dérelié (anciennement relié), 119-(1) pages et 6 pages de pages de titres publicitaires pour d'autres Physiologies parues ou à paraître. 61 vignettes gravées sur bois d'après les dessins de Daumier. A relier.

ÉDITION ORIGINALE.

La Portière n'est autre que la gardienne d'immeuble ou concierge.

BON EXEMPLAIRE.

VENDU

Physiologie de la Grisette illustrée par Gavarni (1840).


Louis HUART - Paul GAVARNI, illustrateur

PHYSIOLOGIE DE LA GRISETTE, par Louis Huart. Vignettes de Gavarni.

Paris, Aubert et Cie, Lavigne, s.d. (1840) [imprimé par Béthune et Plon].

1 volume in-18 (13 x 8,2 cm), dérelié (anciennement relié), 115-(1) pages. 58 vignettes gravées sur bois d'après les dessins de Paul Gavarni. A relier.

ÉDITION ORIGINALE.

La grisette est une jeune fille ou une femme de médiocre condition. Jeune ouvrière, coquette et galante aussi. Une grisette c'est un ange et aussi un démon !

BON EXEMPLAIRE.

VENDU

jeudi 29 novembre 2012

Les Amours d'Ismene et d'Ismenias par M. de Beauchamps (1729). Edition originale rare. Bel exemplaire en reliure d'époque.


M. de BEAUCHAMPS ou Pierre-François GODARD DE BEAUCHAMPS

LES AMOURS D'ISMENE ET D'ISMENIAS par M. de Beauchamps.

A Paris, chez Simart, 1729

1 volume petit in-8 (16 x 10 cm) de VI-158-(4) pages.

Reliure plein veau brun, dos richement orné aux petits fers dorés, pièce de titre de maroquin rouge. Quelques usures à la reliure (coiffe inférieure et deux coins usés), la première garde blanche manque, intérieur très frais. Jolie reliure décorative de l'époque malgré les petites défauts signalés.

ÉDITION ORIGINALE.


Le volume s'ouvre sur une épître à Madame L. C. D. F. B. qui sert de préface. Le privilège est accordé à Pierre-François Godard de Beauchamps, secrétaire du Maréchal de Villeroy. Beauchamps travailla, dans sa jeunesse pour les différents théâtres de la capitale. Il fit représenter, en 1721, la Soubrette, comédie en un acte, qui eut du succès et, dans l’espace de dix ans, il donna successivement : le Jaloux ; Arlequin amoureux par enchantement ; le Portrait ; le Parvenu, ou le Mariage rompu ; les Effets du dépit ; les Amants réunis ; le Bracelet ; la Mère rivale et la Fausse Inconstance. Presque toutes accueillies dans leur nouveauté, ces différentes pièces sont tombées dans le plus profond oubli. On a encore de Beauchamps : Funestine, roman, Paris, 1737, in-12, rare, et réimprimé dans le 31e volume du Cabinet des Fées, les Lettres d’Héloïse et d’Abailard, imitées en vers français, Paris, 1737, in-8°, les Amours d’Ismène et d’Isménias, roman traduit, ou plutôt imité du grec d’Eustathe Macrembolite. L’ouvrage de Beauchamps fut imprimé à Paris, sous la rubrique de la Haye, 1743, in-8°, et il a été réimprimé, dans la même ville, en 1797, in-4° ; la seconde édition est ornée de figures enluminées, Imitation du roman grec (les Amours de Rhodanthe et de Dosiclés) de Théodore Prodrome, Pria, 1746, in-8°. Cette imitation diffère d’une traduction qui parut la même année, Paris, in-12, et dont l’auteur est resté inconnu. Enfin on attribue à Beauchamps : un roman pamphlétaire libertin, l’Histoire du prince Apprius (Priapus) extraite des fastes du monde, depuis sa création, manuscrit persan, trouvé dans la bibliothèque du roi de Perse, traduction française par M. Esprit, gentilhomme provençal, servant dans les troupes de Perse, Constantinople (i.e. Paris, vers 1722) ; la Haye, (i.e. Lyon), 1728, in-12. On trouve dans quelques exemplaires de ce roman une table explicative donnant les noms indécents des anagrammes employées par l’auteur. L’imprimeur fut condamné au bannissement et à une forte amende ; Hipparchia, histoire galante divisée en 3 livres, avec une préface très-intéressante, Lampsaque (i.e. Paris), l’an de ce monde (1748), petit in-8°. Il était familier de la cour de Sceaux, où la Duchesse du Maine le recevait dans les fêtes des Grandes Nuits de Sceaux et ses salons littéraires. Il sera Chevalier de la Mouche à Miel.

Cette première édition de 1729 est assez rare ; on trouve une autre édition à la même date publiée à Amsterdam avec quelques figures. L'édition originale ne comporte pas de figures.

Cette histoire est celle des amours contrariés à l'époque de la Grèce antique. 

BEL EXEMPLAIRE DE CE PETIT LIVRE RARE.

VENDU

Histoire amoureuse de Napoléon Bonaparte (1817).


ANONYME

HISTOIRE AMOUREUSE DE NAPOLÉON BONAPARTE, extraite des mémoires particuliers composés par lui-même pendant son séjour à l'île d'Elbe, et continuée jusqu'au 14 juillet 1815. Par un ancien officier de sa maison, qui ne l'a quitté qu'au moment de monter sur le Northumberland. Seconde édition, revue et corrigée.

A Paris, Le Dentu, 1817 [imprimerie de J.-B. Imbert].

2 volumes in-18 (14 x 9 cm), brochés, XII-177 et 191 pages. 2 frontispices gravés sur acier. Bon état. Quelques petits défauts de papier aux couvertures de papier rose (époque). Étiquettes de titre imprimées. Intérieur frais. Quelques feuillets inversés lors du brochage, bien complet cependant.

SECONDE ÉDITION.


La première édition date de 1815. "Jamais je ne me serais permis de publier cette Histoire amoureuse, si un prétendu baron, qui, dit-il, n'a point quitté Napoléon pendant les jours de sa gloire, ne venait d'ajouter aux récits apocryphes dont il berce le public depuis dix-huit mois, une Histoire des Amours secrètes de Napoléon. J'ai parcouru cette prétendue histoire, et je déclare, moi qui en connais bien le héros, que je n'y retrouve ni le style de l'homme qui est censé l'avoir écrite, ni l'homme lui-même. Il se pourrait fort bien que l'on en dît autant de celle qu'aujourd'hui je livre à l'impression ; j'atteste cependant, et l'on doit m'en croire, que j'ai eu sous les yeux, pendant plus de quinze jours, depuis celui de la rentrée de Bonaparte au château des Tuileries, les Mémoires autographes de Bonaparte lui-même ; que les aventures dont je viens de rédiger le récit, y sont mêlées à tous les autres évènements de sa vie ; et que, si je ne publie pas cette vie entière et telle que je l'ai fait copier par mon fils aîné, durant l'espace de temps que le manuscrit original est demeuré en ma possession, etc. (...)" (extrait de l'avertissement de l'éditeur de la première édition).

Quelques chapitres : Le pays natal (Corse) - Thérésia - Première leçon d'amour - l'habile écolier - la séparation - L'école de Brienne - Madame Fremyn - Sophie - L'amour dans les bois - Histoire d'Elise - Mademoiselle de Stors - Partie fine d'un nouveau genre - Catherine - Madame Salic..i - L'amour au camp - Premier mariage - La Belle Kouroumamé - Encore une italienne - Angélina - La joyeuse lyonnaise - Nouvel hymen - Laurette - Rechute - etc.

Référence : Gay, Bibliographie des ouvrages relatifs à l'amour, aux femmes et au mariage etc., quatrième éd., 1897, II, col. 485

BON EXEMPLAIRE.

VENDU

mardi 27 novembre 2012

La Volupté Romaine par Ferdinand Bac (1922). 100 compositions de l'artiste-auteur. Un des 16 exemplaires de tête sur grand papier vélin avec dessin original, lettres autographes. Reliure décorée de deux très jolis cuirs incisés, modelés et teintés. Rare.


Ferdinand BAC

LA VOLUPTÉ ROMAINE par Ferdinand Bac (texte et dessins), orné de cent illustrations en couleurs par l'auteur.

Paris, Louis Conard, 1922

1 volume in-8 (23 x 15,5 cm) de (4)-269-(1) pages. 100 illustrations dans le texte et hors texte en couleurs.

Reliure plein maroquin havane, premier plat décoré dans son entier d'un grand cuir incisé et modelé, teinté, encadré d'un filet de maroquin vert (21 x 12,5 cm), deuxième plat décoré au centre d'un cuir incisé et modelé, teinté, encadré d'un filet de maroquin vert (12 x 9 cm), dos à quatre nerfs, pièce de titre et tomaison de cuir marron clair gravé à froid, encadrement intérieur de maroquin vert et marron, filets noir à froid, doublure centrale de soie rouge, garde de soie rouge de même et papier marbré, tête dorée, non rogné pour les autres tranches (reliure signée en bas de la doublure du second plat CLAUDE HARCOURT REL. DEC. 1924). Les cuirs incisés, modelés et teintés sont de très belle facture. Le corps d'ouvrage souffre de quelques lourdeurs d'exécution sans excès cependant. Exemplaire parfaitement conservé.


ÉDITION ORIGINALE ET PREMIER TIRAGE DE L'ILLUSTRATION.

ÉDITION DE BIBLIOPHILE IMPRIMÉE A 300 EXEMPLAIRES SEULEMENT OUTRE LES EXEMPLAIRES ORDINAIRES SUR VÉLIN TIRÉS A GRAND NOMBRE.

CELUI-CI UN DES 16 EXEMPLAIRES DE TÊTE SUR GRAND VÉLIN AVEC UN DESSIN ORIGINAL AU CRAYON DE COULEURS ET UN DOUBLE ÉTAT DES ILLUSTRATIONS HORS TEXTE.

EXEMPLAIRE TRUFFÉ DE DEUX BELLES LETTRES AUTOGRAPHES DE L'AUTEUR-ARTISTE ILLUSTRATEUR, DOUBLE ENVOI AUTOGRAPHE.

Cet exemplaire de grand luxe a tout d'abord été offert par l'artiste à M. Allemand, "en souvenir de Ferdinand Bac, 1922". Ce premier envoi autographe accompagne le dessin original au crayon de couleurs (portrait de dame romaine en médaillon, pleine page). Les deux lettres autographes reliées à la fin du volume lui sont adressées. 1 lettres de 2 pages in-12 et 1 longue lettre de 2 pages in-8 (Paris, 25 juin 1922). Cette deuxième lettre traite de cet exemplaire de grand luxe (très belle lettre). L'exemplaire a ensuite appartenu à M. G. Foussier et contient ce nouvel envoi de Ferdinand Bac "à M. G. Foussier, un souvenir de sa première visite aux Domeliers. F. Bac. 1947". Ferdinand Bac est mort en 1952.


Ferdinand Bac traversa deux siècles. Caricaturiste modiste à l'esprit vif et saillant dès la fin du XIXe siècle, produisant de nombreux albums de féminologie urbaine - Les Maîtresses, comprenant 100 dessins en couleurs (1897) La Comédie féminine, contenant 100 dessins inédits (1899) Les Amants, contenant 100 dessins en couleurs (1900) Des Images, contenant 100 dessins (1901) Petites Folies, contenant 100 dessins (1903) ; Il s'est imposé comme un des premiers dessinateurs et caricaturistes de son temps, aussi célèbre qu'Albert Robida, Job, Sem, Jean-Louis Forain ou Caran d'Ache. Il vécut au cœur de l'Europe troublée de la fin du XIXe et du début XXe siècle et occupa une position de passeur entre les traditions allemande et française. Témoin de la bataille de Sadowa en 1870, ayant assisté au traité de Versailles en 1919, ayant fui les armées allemandes en 1914, contraint à l'exil en 1940, il vit une partie de son travail partir en fumée en 1944. Il redevint un homme public courtisé à la Libération. Installé l'hiver dans le Midi pour raison de santé, il entreprit tout d'abord d'aménager les jardins de la villa Croisset (1912), puis ceux des Colombières à Menton, transformant cette ancienne bâtisse en somptueuse résidence méditerranéenne au milieu d'un jardin où chaque parterre est inspiré d'un pays de la Méditerranée. Il consigna ses réflexions dans plusieurs ouvrages relatant ses travaux, ses envies et ses projets. À 60 ans, Ferdinand emménagea dans un superbe hôtel particulier de Compiègne appartenant à un vieil ami, Émile Ladan-Bockairy. Il allait y rencontrer Marcel Proust, Cocteau, Gabriele D'Annunzio et Anna de Noailles. Jusqu’à la fin de sa vie, Ferdinand Bac continua de voyager, d’écrire, de dessiner, réfléchissant sur le devenir politique et historique du monde. A près de 80 ans, il effectuait encore trois heures de correspondance par jour, ses connaissances et ses amis attendant ses conseils. Durant ses dernières années, il allait connaître les papes, les rois, les présidents et tout le gotha. Son esprit toujours vif, lui permettait de dessiner et de commenter les livres qu’on lui envoyait. Pourtant inquiet dès ses 50 ans à l’idée de mourir trop jeune, il s’appliqua à laisser une partie de son travail dans de nombreux musées et bibliothèques (Bibliothèque de l'Arsenal à Paris, Bibliothèque municipale à Menton, Bibliothèque Cessole à Nice). Chaque papier est annoté de sa main laissant ainsi une trace pour la postérité qui saura reconnaître son talent. Décoré de la Légion d'honneur en 1913, reconnu par l'Académie française, il devait s'éteindre à 93 ans, le 17 novembre 1952, à Compiègne.


SUPERBE SPÉCIMEN DE RELIURE AVEC CUIRS INCISÉS MODELÉS ET TEINTÉS.

VENDU

La Polygamie sacrée ou dénombrement des putains, bâtards, maquereaux de l'Eglise de France (1908). Un des 12 exemplaires de tête sur Japon. Rare.


[Nicolas BARNAUD] édité par Jean HERVEZ

LA POLYGAMIE SACRÉE AU XVIe SIÈCLE  Première réédition d'un pamphlet anonyme de 1581. Préface, introduction, notes et appendice par Jean Hervez. Etat des personnes mâles et femelles vivant au dépens du crucifix - Ressources considérables du Clergé - La Polygamie des archevêques, évêques, chapelains, chanoines, curés et moines. Statistique des filles cardinales, archiépiscopales, abbatiales, monacales - La danse macabre de la Polygamie sacrée. Ouvrage orné de huit planches hors texte empruntées aux Bibles historiales du moyen âge.

Paris, Bibliothèque des Curieux, 1908

1 volume in-8 (22,5 x 15 cm), broché, 311 pages. 8 planches hors texte ici en trois états (noir, vert et sanguine). Exemplaire très bien conservé.


UN DES 12 EXEMPLAIRES DE TÊTE SUR PAPIER DU JAPON AVEC 3 ETATS DES PLANCHES.

Exemplaire contresigné par Jean Hervez et numéroté 2 au composteur.

Ce livre avait paru en 1581 sous le titre moins transparent Le Cabinet du Roy de France, dans lequel il y a trois perles précieuses d'inestimable valeur, par le moyen desquelles Sa Majesté s'en va le premier monarque du monde et ses sujets du tout soulagés.
C'est ici la première partie seulement de cet ouvrage rare qui a été reprise. Elle traite des abus du clergé de France. Dénombre les bâtards de l'Eglise, putains, maquereaux et autres jambonistes. Le chapitre XVII est ainsi intitulé Preuve du nombre des putains des serviteurs des moines. Le chapitre XIX n'est pas en reste : Preuve du nombre des commandeurs ou prieurés de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, du nombre de leurs putains, maquereaux et serviteurs.


BON EXEMPLAIRE DU RARE TIRAGE DE TÊTE.

VENDU

dimanche 25 novembre 2012

L'Amphisbène d'Henri de Régnier (1912). Superbe reliure mosaïquée "à l'amphisbène" sur le premier plat. Exemplaire sur Hollande.


Henri de RÉGNIER

L'AMPHISBENE. Roman moderne.

Paris, Mercure de France, 1912

1 volume in-12 (19,5 x 13 cm) de 372 pages.

Reliure plein maroquin chocolat, dos à nerfs, auteur, titre et millésime dorés au dos, premier plat orné d'un amphisbène (serpent à deux têtes) en mosaïque de maroquin marron, vert et rose, filet à froid sur les coupes,  large encadrement intérieur de maroquin chocolat avec double jeu de triple filets dorés en encadrement d'un carré central de soie marron-vert, tranches dorées sur témoins, couvertures jaunes imprimées conservées à l'état neuf (les deux plats et le dos) (reliure de l'époque ou légèrement postérieure signée LE ROY - DESRIVIERES). Exemplaire en excellent état, proche du neuf. Infirmes ombres au maroquin, intérieur immaculé. Etui bordé de maroquin.


ÉDITION ORIGINALE.

UN DES 97 EXEMPLAIRES SUR HOLLANDE (avec 19 ex. sur Japon).


« C’est après-demain le 1er janvier, et j’ai eu hier trente-trois ans. » Tels sont les premiers mots de l’écrivain Delbray qui, à partir de ce jour, va tenir un journal où se mêlent propos insignifiants, portraits d’ amis, souvenirs d’enfance, rêves, descriptions d’intérieurs, scènes de la vie quotidienne et de nombreuses réflexions originales sur l’amour et les femmes. La première des trois parties de ce long roman est une suite, pendant deux mois, de notes quasi quotidiennes qui précèdent le « coup de foudre » développé plus tard. Pourquoi ce titre de L’Amphisbène (1912) ? « Ce monstre, d’ailleurs d’un aspect fort décoratif, s’appelle un « Amphisbène », ce qui veut dire, étymologiquement, qu’il marche aussi bien en avant qu’en arrière… L’Amphisbène est donc, un serpent monstrueux, avec une tête à chaque extrémité du corps, et qui marche aussi bien à reculons qu’en avant… L’on rencontre de ces Amphisbènes dans les déserts de la Lybie, et l’on en trouva des figures représentées dans la tombe du Roi Chilpéric à Tournai, quand on l’ouvrit ! Il paraîtrait également que l’Amphisbène est le symbole de la trahison et de l’esprit de satire. J’aime mieux n’en rien croire et attribuer à l’emblème qu’a choisi le cher Pompeo Neroli une autre signification. Pourquoi ne le pas considérer comme une simple image de l’incertitude ? » Dans la première partie de L’Amphisbène, le journal de Julien d’Elbray ne nous laissait rien ignorer de son auteur, avant sa rencontre avec Laure de Lerins. Dans la deuxième, Laure, de retour à Paris, écrit amicalement 9 lettres à son ex-mari Jérôme, vivant aux USA, dans lesquelles elle analyse ses sentiments nouveaux et termine par l’aveu de sa passion naissante pour Julien d’Albret. Ils vont s’embarquer sur un yacht baptisé L’Amphisbène par Julien… Laure est une spécialiste de l’introspection et une conseillère avisée dans le domaine amoureux : « Oui, Jérôme, il ne suffit pas, avec une femme, avec sa femme, d’être « attentionné », il faut être « attentif ». Par là, j’entends qu’il faut s’astreindre, jour à jour, heure à heure, à la comprendre, chercher à se rendre compte de ses variations de caractère et de tempérament. Il faut l’observer minutieusement et lui donner l’impression qu’elle vit dans une atmosphère vigilante. Cette impression d’être comprise, entourée, soutenue, d’être environnée de soins intelligents, est de celles auxquelles les femmes sont très sensibles. Cela leur donne un précieux réconfort de bien-être et de sécurité. Cela les aide à se sentir en communication avec qui les aime. C’est ainsi que se créent entre les amants, les époux, mille petits liens délicats, indissolubles, qui fortifient leur union, la protègent comme d’un filet aux mailles serrées. » Dans la dernière partie de ce roman-journal, Julien d’Elbray reprend la plume et son gros cahier. Il y note avec art les principales étapes de sa croisière méditerranéenne et de son amour pour Laure de Lérins… Inquiets sur l’issue de leur aventure, nous sommes heureusement rassurés avec l’épilogue quand nous entendons cette femme, parfois difficile à comprendre, avouer : « Les bûches brûlantes mêlaient leurs flammes serpentines qui s’enlaçaient, s’étreignaient, se séparaient, reculaient pour se reprendre. Alors, j’ai songé à l’amphisbène qui était brodé sur le pavillon du yacht, j’ai songé à Julien, j’ai songé à moi-même et longtemps, la tête entre mes mains, j’ai pleuré. »


SUPERBE EXEMPLAIRE RELIÉ AVEC GOÛT PAR UN MAÎTRE RELIEUR DOREUR SPÉCIALISTE DE LA MOSAÏQUE.


LE MOTIF DÉCORATIF DU PREMIER PLAT EST DES PLUS RÉUSSI ET DONNE A L'ENSEMBLE UN CHARME UNIQUE.

VENDU

mercredi 21 novembre 2012

Bibliophilie : Alfred de Musset - édition dite des "Amis du poète" (1865-1866) imprimée à 850 exemplaires. Superbe exemplaire en maroquin signé de l'époque. Exemplaire truffé de 2 suites sur papier de Chine et pièces ajoutées. Exemplaire de choix de la plus belle édition ancienne de Musset qui ait été donnée.


Alfred de MUSSET - BIDA, LAMI, PILLE, illustrateurs

OEUVRES COMPLÈTES DE ALFRED DE MUSSET AVEC LETTRES INÉDITES, VARIANTES, NOTES, INDEX, FAC-SIMILÉ, NOTICE BIOGRAPHIQUE PAR SON FRÈRE. ÉDITION DÉDIÉE AUX AMIS DU POÈTE ORNÉE DE 28 DESSINS DE M. BIDA ET D'UN PORTRAIT D'ALFRED DE MUSSET D'APRÈS L'ORIGINAL DE LANDELLE, GRAVÉS SUR ACIER SOUS LA DIRECTION DE M. HENRIQUEL DUPONT, PAR LES PREMIERS ARTISTES.

Paris, Charpentier, libraire-éditeur, 1865-1866. [Paris, J. Claye imprimeur].

10 volumes grands in-8 (27,5 x 19,5 cm), environ 350 à 400 pages par volume (collationné complet). Le dixième et dernier volume contient la vie d'Alfred de Musset par son frère Paul de Musset et les Œuvres posthumes.


Reliure plein maroquin rouge vif janséniste, dos à nerfs avec titre et tomaison dorée, millésime doré en queue des dos, relié sur brochure, non rogné (ébarbé), tranches dorées sur témoins, doublures et gardes de papier marbré (reliure de l'époque signée PAGNANT). Exemplaire à l'état proche du neuf. Infimes frottements. Intérieur immaculé (rares rousseurs). Les couvertures imprimées vertes du brochage ont été conservées (quelques salissures, marques ou réparations). Magnifique en tous points.


ÉDITION DITE "DES AMIS DU POÈTE" IMPRIMÉE A 850 EXEMPLAIRES SEULEMENT SUR BEAU PAPIER VERGÉ ÉPAIS.


EXEMPLAIRE TRUFFÉ DE DEUX SUITES DE GRAVURES SUR PAPIER DE CHINE ET QUELQUES ESTAMPES :

- La suite par Eugène LAMI gravée par Adolphe LALAUZE éditée par Morgand en 1883 de 60 eaux-fortes SUR PAPIER DE CHINE avec remarque avant la lettre (n°16 signée par Morgand). Bien complète du fac similé de la lettre d'Alexandre Dumas fils.
- La suite par Henri PILLE gravée par Louis MONZIES éditée par Lemerre en 1878 de 42 eaux-fortes SUR PAPIER DE CHINE avant la lettre. Complète.
- Frontispice à l'eau-forte par Félicien Rops pour les Oeuvres de Musset (suite jamais achevée), 1876. Rare. (reliée en tête du deuxième volume).
- 1 héliogravure en couleurs d'après Henri Gervex pour Rolla (deuxième volume).
- 1 portrait en médaillon de Musset et George Sand, épreuve de luxe sur papier du Japon (reliée en tête du quatrième volume).


A ÉTÉ RELIÉ A LA FIN DU DIXIÈME ET DERNIER VOLUME :

ÉTUDE CRITIQUE ET BIBLIOGRAPHIQUE DES OEUVRES DE ALFRED DE MUSSET pouvant servir d'appendice à l'édition dite de souscription. Paris, chez René Pincebourde, à la librairie Richelieu, 1867. 19 pages. (couvertures de brochage conservées).


ON JOINT :

- ALBUM D'EAUX-FORTES pour les OEUVRES DE ALFRED DE MUSSET. Aquarelles d'Eugène Lami gravées par A. Lalauze. Paris, Morgand, 1883. Cartonnage pleine toile décoré de l'éditeur. Même suite que celle décrite ci-dessus mais ici imprimée sur papier vélin fin de cuve avec la lettre. Etat définitif des gravures. Quelques taches sans gravité en quatrième de couverture sinon bel état de l'ensemble. Intérieur immaculé, absolument sans rousseurs.

- La même suite sur PAPIER DU JAPON, en feuilles, titre, fac similé et 60 planches. Exemplaire de troisième état (avant la lettre et avec remarque), la première planche étant signée au crayon par A. Lalauze. Superbe état. Etat très rare. Non justifié.

- La même suite sur PAPIER DE CHINE, en feuilles, titre, fac similé et 60 planches. Exemplaire n°1 signé par D. Morgand (éditeur). Exemplaire d'état avant la lettre, texte imprimé à part en marron sur papier pelure et placé à chaque fois devant chaque estampe. Etat très rare. Non justifié.


ENSEMBLE RARE.

Cette magnifique édition contient l'ensemble des œuvres d'Alfred de Musset avec des variantes et des notes. Tout y est beau, les caractères employés par J. Claye, le papier vergé fort qui provient des maison Blanchet frères et Kléber de Rives, les illustrations dues au talent de M. Bida. Les planches sont avant la lettre et protégées comme il se doit par un papier fin mauve légendé imprimé. Il y a eu quelques exemplaires imprimés sur papier vélin et sur papier fin outre les 850 exemplaires souscrits (la liste des souscripteurs se trouve à la fin du tome IX).


EXEMPLAIRE IMPRIMÉ POUR M. LE DOCTEUR J. TEILLEUX, Médecin chef, Directeur de l'Asdile des aliénés à Saint-Robert (Isère). Il porte le numéro 177.

C'est sans conteste la plus rare, la plus belle et la plus imposante des éditions anciennes des Œuvres d'Alfred de Musset.

Référence : Vicaire, Manuel de l'amateur de livres du XIXe siècle, tome V, col. 1274 à 1280.


SUPERBE EXEMPLAIRE DANS UNE IMPOSANTE, FINE ET SOBRE RELIURE DE MAROQUIN PLEIN JANSÉNISTE.


EXEMPLAIRE DE CHOIX TRUFFÉ AVEC GOÛT A L'ÉPOQUE.

VENDU

mardi 20 novembre 2012

La Française du siècle par Octave Uzanne (1886). Modes, moeurs et usages féminins du Directoire à la fin du XIXe siècle. Exemplaire sur Japon (1/100). Superbe reliure de l'époque décorée mosaïquée signée Pagnant.


Octave UZANNE

LA FRANÇAISE DU SIÈCLE. MODES - MŒURS - USAGES par Octave Uzanne. Illustrations à l'aquarelle de Albert Lynch, gravées à l'eau-forte en couleurs par Eugène Gaujean.

Paris, A. Quantin, imprimeur-éditeur, 1886 [achevé d'imprimer sur les presses typographiques et en taille-douce de A. Quantin, le 4 novembre 1885].

1 volumes grand in-8 (27,5 x 18,5 cm), broché, de XVI-273-(4) pages. Frontispice à l'eau-forte en couleurs, 10 eaux-fortes hors texte en couleurs, 10 vignettes d'en-tête de chapitre en couleurs et 10 lettrines décorées gravées à l'eau-forte en couleurs également. Toutes les illustrations en couleurs sont ici en deux états (avec et avant la lettre en couleurs). Il y a également un état supplémentaire de l'eau-forte ayant servi à illustrer le premier plat de la couverture (état en camaïeu de bleu sans relief). On trouve aussi dans le texte (fin de chapitre) quelques petites gravures sur bois en noir. Couverture illustrée et imprimée en relief en parfait état.

Reliure plein maroquin lavallière, dos à nerfs richement orné, fleurettes mosaïquées de maroquin rouge et citron, plats décorés d'encadrements grotesques dans le style du XVIIIe siècle, ombilic losangé central doré au petit fer ajustés avec fleurettes mosaïquées, pastilles de maroquin marine dans les angles des plats, tranches dorées, double-filet doré sur les coupes, large jeu de filets et roulettes dorés en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne (reliure de l'époque signée PAGNANT). Superbe exemplaire à l'état proche du neuf. A noter quelques légères ombres ça et là au maroquin, sans importance. Interieur immaculé, comme neuf. Exemplaire flamboyant.



ÉDITION ORIGINALE.

UN DES 100 EXEMPLAIRES DE LUXE SUR PAPIER JAPON, AVEC UN DOUBLE ÉTAT DES EAUX-FORTES EN COULEURS.



Il s'agit ici d'une des plus belles productions sorties de l'imagination fertile du bibliophile-éditeur Octave Uzanne. Les aquarelles d'Albert Lynch sont reproduites à l'eau-forte et ont été imprimées en couleurs grâce à la technique dite du repérage. La technique du repérage nécessite autant de cuivres que de couleurs. Le taille-doucier recouvre la plaque encrée au rouleau, où deux trous ont été percés en haut et en bas du dessin gravé, d'une feuille de papier légèrement mouillée, en ayant soin de centrer exactement la gravure à l'aide d'une pointe d'épingle piquée dans les trous de repérage. L'ensemble passera ensuite entre les rouleaux de la presse pour impression. La même feuille, maintenue au même endroit sur chaque plaque à l'aide de la pointe d'épingle, passera sur autant de cuivres qu'il y a de couleurs. Cette technique très délicate dans son application peut aboutir à des résultats d'une finesse extrême ou désastreux si le travail n'est pas soigné. Le tirage de ce livre selon cette technique est une réussite complète. Elle fait de ce livre une livre novateur et d'une grande beauté. On trouve dans cet ouvrage les chapitres suivants : nymphes et merveilleuses - nos déesses de l'an VIII - les grandes coquettes du premier empire - le miroir des modes sous la Restauration - élégances romantiques - Lionnes et fashionables - échos du bon ton et de la vie mondaine en 1850 - les parisiennes sous le Second Empire - les contemporaines. On peut lire en guise d'ouverture des menus propos d'avant-garde par Sebastian Sanchez y Gusman (Tolède, 10 octobre 1885). Ce volume fait l'objet d'un long compte rendu dans la revue Le Livre, Bibliographie moderne, sixième année (1885, p. 622-623). On y apprend que ce volume était vendu 45 francs sur papier vélin des Vosges (tirage ordinaire à petit nombre).

Provenance : Exemplaire de la bibliothèque Newton Hall, Cambridge (ex libris gravé).




BEL EXEMPLAIRE DE CE LIVRE EMBLÉMATIQUE DE SON ÉPOQUE, RARE SUR JAPON DANS UNE SUPERBE RELIURE DÉCORÉE DE L'ÉPOQUE.

VENDU

La Française du siècle par Octave Uzanne (1886). Modes, moeurs et usages féminins du Directoire à la fin du XIXe siècle. Bel exemplaire dans une riche reliure décorée de l'époque.


Octave UZANNE

LA FRANÇAISE DU SIÈCLE. MODES - MŒURS - USAGES par Octave Uzanne. Illustrations à l'aquarelle de Albert Lynch, gravées à l'eau-forte en couleurs par Eugène Gaujean.

Paris, A. Quantin, imprimeur-éditeur, 1886 [achevé d'imprimer sur les presses typographiques et en taille-douce de A. Quantin, le 4 novembre 1885].

1 volumes grand in-8 (26 x 18,5 cm), broché, de XVI-273-(4) pages. Frontispice à l'eau-forte en couleurs, 10 eaux-fortes hors texte en couleurs, 10 vignettes d'en-tête de chapitre en couleurs et 10 lettrines décorées gravées à l'eau-forte en couleurs également. Couverture illustrée et imprimée en relief en parfait état (les deux plats). Très frais.


Reliure plein chagrin poli fin bleu nuit mosaïqué d'un encadrement large de chagrin fin poli marron sur les plats, dos à nerfs richement orné, tranches dorées (reliure de l'époque non signée). Exemplaire à l'état proche du neuf, en excellent état de conservation.


ÉDITION ORIGINALE SUR PAPIER VÉLIN DES VOSGES.


Il s'agit ici d'une des plus belles productions sorties de l'imagination fertile du bibliophile-éditeur Octave Uzanne. Les aquarelles d'Albert Lynch sont reproduites à l'eau-forte et ont été imprimées en couleurs grâce à la technique dite du repérage. La technique du repérage nécessite autant de cuivres que de couleurs. Le taille-doucier recouvre la plaque encrée au rouleau, où deux trous ont été percés en haut et en bas du dessin gravé, d'une feuille de papier légèrement mouillée, en ayant soin de centrer exactement la gravure à l'aide d'une pointe d'épingle piquée dans les trous de repérage. L'ensemble passera ensuite entre les rouleaux de la presse pour impression. La même feuille, maintenue au même endroit sur chaque plaque à l'aide de la pointe d'épingle, passera sur autant de cuivres qu'il y a de couleurs. Cette technique très délicate dans son application peut aboutir à des résultats d'une finesse extrême ou désastreux si le travail n'est pas soigné. Le tirage de ce livre selon cette technique est une réussite complète. Elle fait de ce livre une livre novateur et d'une grande beauté. On trouve dans cet ouvrage les chapitres suivants : nymphes et merveilleuses - nos déesses de l'an VIII - les grandes coquettes du premier empire - le miroir des modes sous la Restauration - élégances romantiques - Lionnes et fashionables - échos du bon ton et de la vie mondaine en 1850 - les parisiennes sous le Second Empire - les contemporaines. On peut lire en guise d'ouverture des menus propos d'avant-garde par Sebastian Sanchez y Gusman (Tolède, 10 octobre 1885). Ce volume fait l'objet d'un long compte rendu dans la revue Le Livre, Bibliographie moderne, sixième année (1885, p. 622-623). On y apprend que ce volume était vendu 45 francs sur papier vélin des Vosges (tirage ordinaire à petit nombre).


BEL EXEMPLAIRE DE CE LIVRE EMBLÉMATIQUE DE SON ÉPOQUE, DANS UNE TRÈS JOLIE RELIURE RICHEMENT DÉCORÉE.

VENDU

dimanche 18 novembre 2012

Germinie Lacerteux par Edmond et Jules de Goncourt. Dix compositions de Jeanniot gravées à l'eau-forte par L. Muller. Bel exemplaire relié à l'époque.


Edmond et Jules de GONCOURT

GERMINIE LACERTEUX. Dix compositions par Jeanniot gravées à l'eau-forte par L. Muller.

Paris, Maison Quantin, 1886

1 volume in-8 (23,5 x 16,5 cm) de XIX-294 pages. 10 eaux-fortes hors-texte.

Reliure demi-chagrin bleu pétrole, dos à nerfs richement orné aux petits fers dorés, filets doré sur les plats, tête dorée, relié sur brochure (reliure de l'époque signée LOISELLIER). Très bon état de conservation de la reliure, très décorative et solide, intérieur très frais, beau papier vélin blanc de cuve. Infirmes frottements à la reliure. Les couvertures du brochage n'ont pas été conservées.


PREMIÈRE ÉDITION ILLUSTRÉE.

Ce volume contient la préface de la première édition datée d'octobre 1864 et la deuxième préface préparée pour une édition posthume de Germinie Lacerteux et datée d'avril 1886 (signée Edmond de Goncourt).

"Il nous faut demander pardon au public de lui donner ce livre, et l'avertir de ce qu'il y trouvera. Le public aime les romans faux : ce roman est un roman vrai. Il aime les livres qui font semblant d'aller dans le monde : ce livre vient de la rue. Il aime les petites œuvres polissonnes, les mémoires de filles, les confessions d'alcôves, les saletés érotiques, le scandale qui se retrousse dans une image aux devantures des libraires: ce qu'il va lire est sévère et pur. Qu'il ne s'attende point à la photographie décolletée du Plaisir : l'étude qui suit est la clinique de l'Amour. II.Le public aime encore les lectures anodines et consolantes, les aventures qui finissent bien, les imaginations qui ne dérangent ni sa digestion ni sa sérénité : ce livre, avec sa triste et violente distraction, est fait pour contrarier ses habitudes et nuire à son hygiène. Pourquoi donc l'avons-nous écrit ? Est-ce simplement pour choquer le public et scandaliser ses goûts ? Non. Vivant au dix-neuvième siècle, dans un temps de suffrage universel, de démocratie, de libéralisme, nous nous sommes demandé si ce qu'on appelle «les basses classes» n'avait pas droit au Roman; si ce monde sous un monde, le peuple, devait rester sous le coup de l'interdit littéraire et des dédains d'auteurs qui ont fait jusqu'ici le silence sur l'âme et le cœur qu'il peut avoir. Nous nous sommes demandé s'il y avait encore, pour l'écrivain et pour le lecteur, en ces années d'égalité où nous sommes, des classes indignes, des malheurs trop bas, des drames trop mal embouchés, des catastrophes d'une terreur trop peu noble. Il nous est venu la curiosité de savoir si cette forme conventionnelle d'une littérature oubliée et d'une société disparue, la Tragédie, était définitivement morte; si, dans un pays sans caste et sans aristocratie légale, les misères des petits et des pauvres parleraient à l'intérêt, l'émotion, à la pitié, aussi haut que les misères des grands et des riches; si, en un mot, les larmes qu'on pleure en bas pourraient faire pleurer comme celles qu'on pleure en haut. Ces pensées nous avaient fait oser l'humble roman de Sœur Philomène, en 1861; elles nous font publier aujourd'hui Germinie Lacerteux. Maintenant, que ce livre soit calomnié : peu lui importe. Aujourd'hui que le Roman s'élargit et grandit, qu'il commence à être la grande forme sérieuse, passionnée, vivante, de l'étude littéraire et de l'enquête sociale, qu'il devient, par l'analyse et par la recherche psychologique, l'Histoire morale contemporaine, aujourd'hui que le Roman s'est imposé les études et les devoirs de la science, il peut en revendiquer les libertés et les franchises. Et qu'il cherche l'Art et la Vérité; qu'il montre des misères bonnes à ne pas laisser oublier aux heureux de Paris; qu'il fasse voir aux gens du monde ce que les dames de charité ont le courage de voir, ce que les reines autrefois faisaient toucher de l'œil à leurs enfants dans les hospices : la souffrance humaine, présente et toute vive, qui apprend la charité; que le Roman ait cette religion que le siècle passé appelait de ce large et vaste nom : Humanité;--il lui suffit de cette conscience: son droit est là." (Préface de la première édition).


BEL EXEMPLAIRE DE CE JOLI LIVRE AUX ILLUSTRATIONS FORTES.

VENDU

vendredi 16 novembre 2012

L'Enfer du Bibliophile par Charles Asselineau (1905). Première édition illustrée par Léon Lebègue (6 pointes sèches originales). Reliure signée Emile Carayon. Exemplaire de la bibliothèque Antoine Vautier. Superbe ouvrage de bibliophilie sur la passion dévorante des beaux livres ...


Charles ASSELINEAU - Léon LEBÈGUE illustrateur

L'ENFER DU BIBLIOPHILE. Six points sèches par Léon Lebègue.

Paris, Librairie L. Conquet, L. Carteret et Cie, successeurs, 1905 [imprimerie générale Lahure]

1 volume in-8 (22,5 x 14,5 cm) de 42 pages. 6 pointes sèches dont 1 frontispice et 3 hors-texte et 2 vignettes.

Reliure bradel demi-maroquin lie de vin à larges coins, dos lisse richement orné, doré, filets dorés, relié sur brochure, non rogné, couvertures et dos du brochage conservés (reliure de l'époque signée E. CARAYON). Superbe exemplaire, très frais, à l'état proche du neuf. Infimes frottements. Intérieur immaculé imprimé sur papier du Japon avec 3 états des planches.

NOUVELLE ÉDITION.

PREMIÈRE EDITION ILLUSTRÉE.


TIRAGE A 300 EXEMPLAIRES dont 100 de grand luxe sur Japon et 200 sur vélin du Marais (non mis dans le commerce).


CELUI-CI, EXEMPLAIRE N°3 SUR PAPIER DU JAPON, OFFERT A MONSIEUR A. VAUTIER PAR L’ÉDITEUR AVEC LES GRAVURES EN TRIPLE ÉTAT (eau-forte non terminée, eau-forte terminée en noir, eau-forte terminée en couleurs).

SIX SUPERBES POINTES SÈCHES PAR LÉON LEBÈGUE ICI EN TROIS ÉTATS.



Provenance : A. Vautier avec son ex libris gravé en couleurs. Antoine Vautier était un éminent bibliophile. Il a notamment fait partie des Bibliophiles contemporains présidés par Octave Uzanne (1890-1895). Sa bibliothèque a été vendue en deux fois en 1871 et 1977 (Paris, Ader, Picard, Tajan). Cette prestigieuse bibliothèque ne contenait que des exemplaires de choix de la période romantique et moderne.

Ce célèbre texte que tous les amoureux des livres connaissent bien, a paru pour la première fois en 1860.

"L'ENFER DU BIBLIOPHILE vu et décrit par Charles ASSELINEAU. La passion du livre rare est une passion qui tourne aisément à la rage. — Un chasseur se fatigue tout un jour à poursuivre un lièvre endiablé et qui finalement glisse dans les pattes de ses chiens : il rentre au logis, penaud ou grommelant, selon son naturel ; cela ne va pas au delà d'un accès de mauvaise humeur. Mais je ne vous. souhaite pas de vous trouver sur le chemin d'un bibliophile qui a flairé un bouquin convoité et qui l'a vu passer dans la poche d'un rival : cet homme est capable de tout. J'ai un ami (je le qualifierais de meilleur de mes amis, n'était la crainte d'être traité d'égoïste), — j'ai un ami, dis-je, qui, rééditant ce mauvais sujet de Dassoucy, lequel a eu l'honneur de mettre en musique l'Androméde de Corneille, fouilla vainement tout Paris pour découvrir ses airs imprimés par Ballard : pour la moindre des fioritures de ce chenapan, il aurait donné sa part de paradis. Voilà jusqu'où peut mener cette passion célébrée en belle prose par M. C.h. Asselineau. — Rien de terrible comme son ENFER, où il joue le principal rôle. Figurez-vous un grand diable, qui a passé lui-même sa vie à courre le bouquin et dont la redingote « d'un vert grisâtre » a été le cauchemar des bibliophiles, empoignant l'auteur, l'entraînant sur les quais, à la salle Silvestre, et, par une domination irrésistible, le forçant à acheter des charretées de livres tels que l'Histoire de la Restauration de M. Capefigue : c'est à donner la chair de poule. Mais ce n'est pas tout : le démon couronne son œuvre en contraignant M. Ch. Asselineau à vendre sa propre bibliothèque : c'est à s'arracher son dernier cheveu.— Heureusement que tout cela n'est qu'un rêve, rêve affreux mais que clôt gaiement un déjeuner avec un ami, M. Conrad, flanqué d'une amie, Mlle Rodolfa. Notons, avant de finir, un mot créé par M. Ch. Asselineau pour exprimer la sensualité littéraire : LIBRICITÉ. Ce néologisme mérite d'être placé à côté de celui qui est de l'invention de M. Taschereau, et qui caractérise si bien certain genre de distraction : LIBRIMANIE. " (Emile Colombey)


BEL EXEMPLAIRE AGRÉABLEMENT RELIÉ A L'ÉPOQUE, DANS LE TIRAGE LE PLUS RARE, ET DE BELLE PROVENANCE.

VENDU

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