Ferdinand BAC
LA VOLUPTÉ ROMAINE par Ferdinand Bac (texte et dessins), orné de cent illustrations en couleurs par l'auteur.
Paris, Louis Conard, 1922
1 volume in-8 (23 x 15,5 cm) de (4)-269-(1) pages. 100 illustrations dans le texte et hors texte en couleurs.
Reliure plein maroquin havane, premier plat décoré dans son entier d'un grand cuir incisé et modelé, teinté, encadré d'un filet de maroquin vert (21 x 12,5 cm), deuxième plat décoré au centre d'un cuir incisé et modelé, teinté, encadré d'un filet de maroquin vert (12 x 9 cm), dos à quatre nerfs, pièce de titre et tomaison de cuir marron clair gravé à froid, encadrement intérieur de maroquin vert et marron, filets noir à froid, doublure centrale de soie rouge, garde de soie rouge de même et papier marbré, tête dorée, non rogné pour les autres tranches (reliure signée en bas de la doublure du second plat CLAUDE HARCOURT REL. DEC. 1924). Les cuirs incisés, modelés et teintés sont de très belle facture. Le corps d'ouvrage souffre de quelques lourdeurs d'exécution sans excès cependant. Exemplaire parfaitement conservé.
ÉDITION ORIGINALE ET PREMIER TIRAGE DE L'ILLUSTRATION.
ÉDITION DE BIBLIOPHILE IMPRIMÉE A 300 EXEMPLAIRES SEULEMENT OUTRE LES EXEMPLAIRES ORDINAIRES SUR VÉLIN TIRÉS A GRAND NOMBRE.
CELUI-CI UN DES 16 EXEMPLAIRES DE TÊTE SUR GRAND VÉLIN AVEC UN DESSIN ORIGINAL AU CRAYON DE COULEURS ET UN DOUBLE ÉTAT DES ILLUSTRATIONS HORS TEXTE.
EXEMPLAIRE TRUFFÉ DE DEUX BELLES LETTRES AUTOGRAPHES DE L'AUTEUR-ARTISTE ILLUSTRATEUR, DOUBLE ENVOI AUTOGRAPHE.
Cet exemplaire de grand luxe a tout d'abord été offert par l'artiste à M. Allemand, "en souvenir de Ferdinand Bac, 1922". Ce premier envoi autographe accompagne le dessin original au crayon de couleurs (portrait de dame romaine en médaillon, pleine page). Les deux lettres autographes reliées à la fin du volume lui sont adressées. 1 lettres de 2 pages in-12 et 1 longue lettre de 2 pages in-8 (Paris, 25 juin 1922). Cette deuxième lettre traite de cet exemplaire de grand luxe (très belle lettre). L'exemplaire a ensuite appartenu à M. G. Foussier et contient ce nouvel envoi de Ferdinand Bac "à M. G. Foussier, un souvenir de sa première visite aux Domeliers. F. Bac. 1947". Ferdinand Bac est mort en 1952.
Ferdinand Bac traversa deux siècles. Caricaturiste modiste à l'esprit vif et saillant dès la fin du XIXe siècle, produisant de nombreux albums de féminologie urbaine - Les Maîtresses, comprenant 100 dessins en couleurs (1897)
La Comédie féminine, contenant 100 dessins inédits (1899)
Les Amants, contenant 100 dessins en couleurs (1900)
Des Images, contenant 100 dessins (1901)
Petites Folies, contenant 100 dessins (1903) ; Il s'est imposé comme un des premiers dessinateurs et caricaturistes de son temps, aussi célèbre qu'Albert Robida, Job, Sem, Jean-Louis Forain ou Caran d'Ache. Il vécut au cœur de l'Europe troublée de la fin du XIXe et du début XXe siècle et occupa une position de passeur entre les traditions allemande et française. Témoin de la bataille de Sadowa en 1870, ayant assisté au traité de Versailles en 1919, ayant fui les armées allemandes en 1914, contraint à l'exil en 1940, il vit une partie de son travail partir en fumée en 1944. Il redevint un homme public courtisé à la Libération.
Installé l'hiver dans le Midi pour raison de santé, il entreprit tout d'abord d'aménager les jardins de la villa Croisset (1912), puis ceux des Colombières à Menton, transformant cette ancienne bâtisse en somptueuse résidence méditerranéenne au milieu d'un jardin où chaque parterre est inspiré d'un pays de la Méditerranée. Il consigna ses réflexions dans plusieurs ouvrages relatant ses travaux, ses envies et ses projets.
À 60 ans, Ferdinand emménagea dans un superbe hôtel particulier de Compiègne appartenant à un vieil ami, Émile Ladan-Bockairy. Il allait y rencontrer Marcel Proust, Cocteau, Gabriele D'Annunzio et Anna de Noailles.
Jusqu’à la fin de sa vie, Ferdinand Bac continua de voyager, d’écrire, de dessiner, réfléchissant sur le devenir politique et historique du monde. A près de 80 ans, il effectuait encore trois heures de correspondance par jour, ses connaissances et ses amis attendant ses conseils.
Durant ses dernières années, il allait connaître les papes, les rois, les présidents et tout le gotha.
Son esprit toujours vif, lui permettait de dessiner et de commenter les livres qu’on lui envoyait. Pourtant inquiet dès ses 50 ans à l’idée de mourir trop jeune, il s’appliqua à laisser une partie de son travail dans de nombreux musées et bibliothèques (Bibliothèque de l'Arsenal à Paris, Bibliothèque municipale à Menton, Bibliothèque Cessole à Nice). Chaque papier est annoté de sa main laissant ainsi une trace pour la postérité qui saura reconnaître son talent.
Décoré de la Légion d'honneur en 1913, reconnu par l'Académie française, il devait s'éteindre à 93 ans, le 17 novembre 1952, à Compiègne.
SUPERBE SPÉCIMEN DE RELIURE AVEC CUIRS INCISÉS MODELÉS ET TEINTÉS.
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