E. D. [Edmond Dumoulin]
ODOR DI FEMINA. AMOURS NATURALISTES.
A Pompignan, pour les amants de la nature. S.d. [Maurice Duflou, vers 1932]
1 volume in-8 (22 x 14 cm), broché, couverture illustrée rempliée en papier vert pâle imprimée en vert foncé. Très bon état. Une petit tâche sur la couverture sans gravité. Intérieur et extérieur très frais. Nombreux ornements au trait (érotiques) et 10 illustrations hors-texte en couleurs. Belle typographie et mise en page.
PREMIÈRE ÉDITION ILLUSTRÉE.
TIRAGE ANNONCÉ A 350 EXEMPLAIRES SUR PUR FIL.
La notice est de Louis Perceau. Il s'agit d'une réédition d'un texte d'Edmond Dumoulin paru en 1890. "Les ouvrages signés E.D sont devenus très rares" (Jean-Jacques Pauvert). L'illustrateur reste à découvrir.
Références : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, n°2079 ; Pia, Les livres de l'Enfer, 1003 ; Bnf, Enfer, 1149.
« Le narrateur, las des femmes à la mode de Paris, s'en va à la campagne goûter à des amours plus nature, retrouver chez les fermières, fâneuses, moissonneuses, vendangeuses, toutes les odeurs inhérentes à leur sexe, la véritable odor di femina. Colette, Madelon, Janine la Roussote, Suzanne, Rose se succèdent dans ces élans campagnards » (préface de la réédition par La Musardine, 2001).
« J'ai connu Maurice Duflou à Paris en 1947, quand j'étais un surréaliste de vingt ans, et je l'ai fréquenté jusqu'à sa mort. C'était alors un vieil anarchiste fort distingué, se rendant à son imprimerie habillé en grand bourgeois, avec un chapeau à bord roulés, un foulard de soie bleu marine à pois blancs, un pardessus bien coupé, tenant d'une main sa canne, de l'autre sa serviette bourrée de livres érotiques qu'il proposait aux libraires spécialisés. Il avait une femme et une fille qui se désintéressaient complètement de son activité ; lui-même il l'accomplissait plutôt par conviction libertaire que par salacité. Il avait horreur des ouvrages mal écrits, des obscénités insupportables. Maurice Duflou possédait, dans une traversière de la rue de la Goutte-d'Or, une petite imprimerie où il travaillait tout seul à sa presse, tel un artisan d'autrefois ; en blouse grise, il bavardait avec moi devant sa fenêtre aux parisiennes à demi fermées, tout en surveillant sa cour comme s'il s'attendait à subir un assaut. En effet, la police avait fait plusieurs fois des descentes chez lui, abîmant son outil de travail, raflant ses livres. » Alexandrian, Histoire de la littérature érotique, Paris, Seghers, 1989, pp. 314-15.
Compte tenu de la rareté de cette édition sur le marché des livres érotiques, on peut supposer que le tirage annoncé à 350 exemplaires a été en réalité bien moindre, ou bien qu'une grande partie des exemplaires ont été détruits.
Ce joli volume est devenu pour ainsi dire quasi introuvable.
TRÈS BON EXEMPLAIRE.
VENDU