BIENVILLE (M. D. T., Docteur en Médecine)
LA NYMPHOMANIE OU TRAITÉ DE LA FUREUR UTÉRINE dans lequel on explique, avec autant de clarté que de méthode, les commencements et les progrès de cette cruelle maladie, dont on développe les différentes causes. Ensuite on propose les moyens de conduite dans les divers périodes, et les spécifiques les plus éprouvés pour la curation. Par M. D. T. de Bienville, Docteur en Médecine.
A Amsterdam, chez Marc-Michel Rey, 1771
1 volume in-8 (20,5 x 12,5 cm) de (2)-XV-(1)-164 pages.
Reliure demi-veau brun à petits coins, plats de papier marbré, doublures et gardes de papier blanc, tranches citron, filets dorés au dos, roulette dorée en queue, pièce de titre en cuir noir doré (reliure de l'époque ou de l'extrême fin du XVIIIe siècle). Bel état de conservation, infimes frottements sans importance. Intérieur frais, rares rousseurs claires.
ÉDITION ORIGINALE IN-12
Il existe chez le même éditeur et la même année une édition in-8 (20,5 x 12,5 cm). La page de titre est ornée d'un fleuron différent, le nombre de page est également différent (164 pages et XV pages d'avant-propos pour le format in-8). On note dans le tirage in-12 la présence d'un court errata situé à la page XX de l'avant-propos. Cela laisserait supposer que l'édition in-12 a paru légèrement avant le tirage in-8, sans certitudes.
J.D.T. de Bienville (1726, Cévennes - 1813, Paris), de son vrai nom Jean Baptiste Louis de Thesacq, médecin français du XVIIIe siècle, a exerçé en France et aux Provinces-Unies, notamment à La Haye et Rotterdam. Il est l'auteur de différents traités de médecine. L'un de ses ouvrages, La Nymphomanie, publié en 1771, se pose comme le pendant du célèbre traité sur l'onanisme de Samuel-Auguste Tissot. Il a rencontré un certain succès, comme en témoignent les nombreuses rééditions et traductions dont il a fait l'objet. C'est l'un des premiers traité de sexologie "moderne".
« La tendance d'un sexe à l'autre vient d'un besoin aussi naturel que difficile à supprimer. Il n'est point de moyens moraux capables d'imposer silence à la nature. [...] La maladie que je traite n'est point une chimère, elle n'est que trop réellement existante dans le Sexe [féminin], elle n'y fait tous les jours que des progrès trop rapide. [...] On entend par Nymphomanie un mouvement déréglé des fibres dans les parties organiques de la femme. [...] Cette maladie surprend quelquefois les jeunes filles nubiles [...] filles débauchées [...] Les femmes mariées n'en sont point exemptes, surtout celles qui se trouvent unies à des époux d'un tempérament faible, qui exige de la sobriété dans les plaisirs, ou à un homme froid, peu sensible aux délices de la jouissance. Enfin les jeunes veuves y sont souvent exposées surtout si la mort les a privées d'un homme fort & vigoureux [...] etc » (extrait)
Principal remède : distraire la malade de ses pensées obscènes ! la saignée n'est point à exclure ! Pour les plus Métromaniaques, une once d'hydromel vineux à la sortie d'un bain fera l'affaire ! Bref ! Pour « celles qui se déshonorent sans cesse en secret par des pollutions habituelles dont elles sont elles-mêmes les infortunées ouvrières » il faut tout mettre en oeuvre pour faire cesser les comportements honteux de celles qui n'ont que trop « d'imagination ».
BEL EXEMPLAIRE DE CET OUVRAGE CÉLÈBRE.
VENDU