lundi 31 mai 2010

La logique de Port-Royal d'Etienne Baluze (1675). Rare et belle provenance pour cette belle impression de Daniel Elzévier.





ARNAULD (Antoine) et NICOLE (Pierre)

LA LOGIQUE OU L’ART DE PENSER : contenant, outre les règles communes, plusieurs observations nouvelles, propres à former le jugement. Dernière Édition.

A Amsterdam, chez Abraham Wolfgank. 1675.

1 volume in-12 (Hauteur : 135 mm) de 556-(8) pages.

Reliure plein veau brun décoré à l'acide, dos richement orné aux petits fers dorés (reliure de l'époque). Quelques petits accrocs aux extrémités des coiffes, petite fente en tête des mors sans gravité, cuir creusé en surface par l'acide appliqué à l'époque pour le décor. Exemplaire grand de marges et très frais, pratiquement sans rousseurs.

CHEF D’OEUVRE TYPOGRAPHIQUE DE DANIEL ELZEVIER.

« La logique de Port-Royal a été publiée pour la première fois en 1662, à Paris et sans nom d’auteur. A la fois grammaire intellectuelle et compendium de l’épistémologie du classicisme cartésien et pascalien, cet art de penser est structuré selon les quatre aspects de la pensée rationnelle : comprendre, juger, déduire, ordonner. Toutes nos connaissances ont lieu à travers des idées qui reflètent les choses, et le jugement porté sur ces choses s’exprime dans des propositions constituées par un sujet et un prédicat. La justesse des propositions est examinée, lors de la déduction, sur la base du syllogisme. Enfin, l’ordonnancement des jugements et conclusions conduit à la science par le biais de la méthode (analyse et synthèse). Cette logique a voulu s’appuyer exclusivement sur les mathématiques dont elle pensait pouvoir transposer le modèle dans tous les autres domaines du savoir et de l’exercice de la raison, par conséquent aussi sur le terrain de la formation syntaxique et grammaticale de tous les énoncés du langage, proposant ainsi un idéal de langage rationnel qui voudrait concilier l’esprit de finesse et l’esprit de géométrie : le discours par excellence. » (extrait de la présentation de l’éditeur, nouvelle édition, 1992, Gallimard).

« Fort jolie édition, imprimée par Daniel Elzevier pour son confrère A. Wolfgang. » dit Willems, 1510. Selon Barbier, cette réimpression elzevirienne serait conforme à la quatrième édition, parue en 1674. « Volume très bien imprimé et peu commun » dit G. Bérard dans son Essai bibliographique sur les éditions des Elzeviers, p. 118. « chef d’oeuvre typographique » par tous les bibliographes (Catalogue des livres rares… de M. Millot, Paris, François, 1861, n°205).

Références : Willems, 1510. Rochebilière, 1118.


EXEMPLAIRE PROVENANT DE LA BIBLIOTHÈQUE D'ÉTIENNE BALUZE, BIBLIOTHÉCAIRE DU GRAND COLBERT. Avec sa signature au bas du feuillet de titre.

On lit seulement en bas du titre, tracé à la plume à l'encre brune : "Stephanus Baluzius Tutelensis", de la main d'Etienne Baluze.
Étienne BALUZE naquit à Tulle le 23 novembre 1630. Aprés des études brillantes à Tulle et à Toulouse, Colbert lui confie le soin d'administrer sa bibliothéque en 1667, fonction qu'il occupera jusqu'en 1700. En 1670 il devient professeur de droit canonique au Collége de France dont il exercera la direction en 1707. Tombé en disgrace en 1710, à la suite de la publication de "l'histoire de la Maison d'Auvergne" il est réhablité en 1713 de façon incompléte. Il meurt le 28 juillet 1718. Parmi ses multiples travaux, un est d'une importance capîtale pour l'histoire locale en raison des documents qu'il contient , les originaux ayant disparu : l'histoire de Tulle en trois ouvrages qui peuvent être consultés aux archives départementales. Selon certains il était l'homme le plus érudit de son temps. (D'aprés Regard sur le passé de Tulle ed. Maugein Tulle)

Quelques grincheux des siècles passés se sont plut à dire que la bibliothèque d'Etienne Baluze n'était composée que des rebuts de celle qu'il avait aidé Colbert à composer et connue sous le nom de Colbertine. On sait depuis longtemps que cette affirmation est fausse et qu'elle devait émaner de quelques jaloux. La propre bibliothèque de Baluze était riche de dizaines de manusrits précieux et autres éditions rares dont Colbert lui-même aurait été très fier. On apprend d'une notice de libraire qui malheureusement ne citait pas sa source que "Parallèlement à la formation de la bibliothèque colbertine, Baluze constitua une très riche collection personnelle de livres qu'il légua par testament à Madame Le Maire, la fille de son imprimeur François Muguet."

BEL EXEMPLAIRE DANS SA JOLIE RELIURE EN VEAU DE L'ÉPOQUE, DE PROVENANCE PRESTIGIEUSE ET RARE.

VENDU

mercredi 26 mai 2010

Etienne Cabet, théoricien politique avec son "Voyage en Icarie" (1848). Cinquième édition de cette utopie sociale et politique communiste.




Étienne CABET

VOYAGE EN ICARIE PAR M. CABET.

Paris, Au Bureau du Populaire, 1848. Typographie Félix Malteste et Cie.

1 volume in-12 (18,5 x 11,5 cm) de (4)-VIII-600 pages.

Reliure demi-basane marron, dos à nerfs, filets dorés, plats de papier décoré, doublures et gardes de papier marbré (reliure de l'époque). Reliure très fraîche avec seulement quelques légers frottements sur les coupes et quelques légères épidermures, intérieur frais sans rousseurs.


CINQUIÈME EDITION.

L'aventure de l'ouvrage fondamental d'Étienne Cabet est une des plus intéressantes du XIXe siècle. Ce dijonnais, fils d'un maître-tonnelier, né en 1788 et mort à Saint-Louis (Missouri, USA) en 1856, était un théoricien politique français, classé parmi les socialistes utopiques par Karl Marx et Friedrich Engels, qui lui opposent un socialisme scientifique. C'est en 1840, à Londres, qu'il écrivit ce Voyage en Icarie (publié pour la première fois sous ce titre en 1842 et sous son véritable nom), description d'une cité idéale ; et fonda en 1848 une communauté utopique du même nom, Icarie, sur les bords de la rivière Rouge, au Texas.

Son Voyage en Icarie est le plan détaillé d'une utopie communiste. Dans sa préface, Cabet le présente comme « un véritable traité de morale, de philosophie, d'économie sociale et politique », qu'il invite ses lecteurs à « relire souvent et étudier ». Les malheurs de l'humanité sont selon Cabet dus à la « mauvaise organisation de la Société », résultant dans son « vice principal », l'« Inégalité ». La première partie de Voyage en Icarie décrit un jeune aristocrate anglais découvrant sur l'île Icaria une « grande Nation organisée en Communauté », une république — mais Cabet précise dans sa préface qu'il s'agit là d'une res publica au sens large : « Une Monarchie réellement représentative, démocratique, populaire, peut être mille fois préférable à une République artistocratique », explique-t-il. La deuxième partie de l'ouvrage, plus didactique, explique comment la transition s'est effectuée, d'une « grande et vieille Nation » en une « Communauté », grâce à un « Régime transitoire » démocratique. Cabet expose les théories et les doctrines du régime communautaire. Selon Cabet, les communistes sont les disciples, les imitateurs et les continuateurs de Jésus-Christ et des premiers Chrétiens, qui avaient eux-mêmes renoncé à la propriété individuelle. Cabet propose de revenir à ce communisme primitif en éliminant d’abord ce qu'il voit comme la principale cause de la décadence actuelle, l'« Inégalité ».

"(…) L'inégalité de fortune, la propriété et la monnaie, enfantent les privilèges et l'aristocratie, puis l'opulence et la misère, puis la mauvaise éducation, puis la cupidité et l'ambition, puis tous les vices et tous les crimes, puis tous les désordres et le chaos, puis toutes les calamités et toutes les catastrophes. Oui, examinez, réfléchissez, remontez, dans toutes les sociétés, à l'établissement de la propriété et de la monnaie, et surtout de l'illégalité illimitée de fortune, remontez de faits en faits, d'événements en événements, d'institutions en institutions, de législateurs en législateurs, de causes secondes en causes premières, de conséquences en principes, de nécessités en nécessités, de jour en jour et de siècle en siècle : vous trouverez toujours et partout, pour cause unique du mal, opulence et misère !" (Extrait)

"Et par conséquent le remède, l'unique remède du mal, c'est la suppression de l'opulence et de la misère, c'est-à-dire l'établissement de l'égalité, de la communauté de biens et d'une bonne éducation. (…)" (Extrait)

"Avec la communauté, plus de pauvres ni d'oisifs ; plus de crimes ni de supplices, plus d'impôts ni de police, plus de contestations ni de procès, plus d'inquiétudes ni de soucis ; tous les citoyens amis et frères ; tous non seulement heureux, mais également heureux !" (Extrait)

L'histoire de la colonie d'Icarie aux États-Unis d'Amérique : Le 10 octobre 1847, environ 150 personnes réunies dans les locaux du journal “ Le Populaire ” votent l’“ Acte de Constitution d’Icarie ”, élisent comme président Étienne Cabet et établissent le “ bureau de l’immigration Icarienne ” dans ces locaux. En décembre, Charles Sully est envoyé comme éclaireur pour préparer le terrain situé sur les rives de la Red River vers la ville de Cross Timber au Texas. Le 3 février 1848, 69 colons dirigés par Gouhenart, un peintre et marchand de tableaux, en l’absence de Cabet qui purge une peine de prison embarquent au port du Havre. Ils n’arrivent sur leur terrain qu’en juin 1848 après une longue et pénible marche parce que la Red River n’est pas praticable jusqu’à Cross Timber. Là, ils tentent d’organiser leur communauté mais sont vite découragés par le climat malsain : plusieurs colons y meurent à cause de la fièvre paludique. Ils décident donc de se rendre en Nouvelle Orléans où, après avoir rencontré d’autres colons Icariens embarqués le 15 octobre, le 2 et le 12 novembre à Bordeaux qui sont dans une situation identique à la leur, ils votent la dissolution de la communauté Icarienne. Cabet, dès son arrivée en Nouvelle Orléans le 19 janvier 1849, tente de reprendre les choses en main ; il convoque une assemblée générale grâce à laquelle il arrive à convaincre 280 hommes, 74 femmes et 64 enfants sur un total de 485 colons à poursuivre l’aventure Icarienne. C’est ainsi que le premier mai 1849 les colons arrivent dans l’Illinois à la ville de Nauvoo fondée en 1840 par les Mormons qu’ils abandonnèrent par la suite. Le climat est sain et les terres son fertiles. Pendant l’assemblée générale du 21 février 1850, les colons votent la constitution définitive de la communauté Icarienne. La communauté prospère et les colons, français comme américains affluent jusqu’en décembre 1855. En effet, une crise interne due à l’insurrection de plusieurs colons qui jugent Cabet trop autoritaire et le système qu’il a mis en place trop liberticide, se résout par son départ, en octobre 1856, accompagné de 75 hommes, 47 femmes et 50 enfants, pour Saint Louis dans le New Bremen. C’est là, peu après leur installation, que Cabet meurt d’une attaque cérébrale. Mercadier qui est élu président afin de lui succéder décide de quitter Saint Louis en mai 1858 pour installer la communauté à Cheltenham. La communauté prospère jusqu’en 1863 quand les colons doivent prononcer sa dissolution, ruinés par la Guerre de Sécession. J.-B. Gérard, qui avait succédé à Cabet dans la ville de Nauvoo décide en 1857, alors à la tête de 240 colons, d’installer la communauté à Corning dans l’Iowa sur les rives de la Nodaway. Certains décident alors de retourner en France, d’autre de rester à Nauvoo en abandonnant la communauté et d’autres encore suivent Gérard. En 1863, la communauté Icarienne de Corning n’est plus composée que de soixante personnes mais sa prospérité et sa bonne productivité attirent de nombreux nouveaux et anciens colons. En 1876, un nouveau conflit interne éclate : le parti des Jeunes Icariens, progressistes et révolutionnaires, accuse ce qu’il appelle la “ Vieille Icarie ” d’être trop conservatrice et routinière. En 1878, c’est la Circuit court du comté qui règle cette affaire en prononçant la dissolution de la communauté. En janvier 1883, le parti de la Jeune Icarie fonde en Californie la communauté Icaria Speranza qui est dissoute le 3 août 1886 par la Cour. La “ Vieillie Icarie ”, quant à elle, reste sur le même terrain en rebaptisant la communauté “ Icaria ”. Elle existe jusqu’au 16 février 1895 lorsqu’elle doit prononcer sa dissolution, faute de nouveaux colons pour assurer la production.

"Voyage en Icarie sera plusieurs fois critiqué pour son totalitarisme, certains tenteront cependant de mettre en place des communautés respectant au moins partiellement ces principes. Cabet part en 1849 pour le Texas rejoindre des Icariens avant de mourir à Saint-Louis l’année suivante, et la dernière communauté disparaîtra à la fin du XIXe siècle." (Exposition BNF, Cabinets de lecture, l'utopie).

Références : Jules Prudhommeaux, Etienne Cabet et les Origines du Communisme Icarien., Nîmes : Imprimerie coopérative La Laborieuse, 1907. 218 pages ; Jules Prudhommeaux, Histoire de la Communauté Icarienne., Nîmes : Imprimerie coopérative La Laborieuse, 1906. 481 pages. Référence électronique : http://le-bibliomane.blogspot.com/2009/11/le-reve-americain-detienne-cabet-ou.html [En ligne], consulté le 26/05/10. Kress C.6555 ; Negley 175 ; Sabin 9787 ; Streeter VII, 4245.

Cet ouvrage se trouve difficilement en belle condition d'époque. Il existe une édition identique du point de vue de la pagination à la date de 1845, à la même adresse. Cette édition de 1848 doit être un retirage de l'édition de 1845 avec une nouvelle date sur le titre. C'est ici l'édition la plus complète.

BEL EXEMPLAIRE DANS SA PREMIÈRE RELIURE DÉCORATIVE TRÈS BIEN CONSERVÉE.

VENDU

mardi 25 mai 2010

Très rare reliure macabre aux attributs de la confrérie des Pénitents de la Croix. La vie de Saint Maur par Ignace de Jesus-Maria (1640).





R. P. Ignace de JÉSUS-MARIA, de son vrai nom Jacques SANSON

LA VIE ET LES ÉMINENTES VERTUS DE SAINT MAUR ABBÉ. Où il est traité de plusieurs antiquités de l'Ordre de St Benoît ; De la Sainte vie des premiers bénédictins de France ; De la fondation de leur premier monastère, et de celui qui est à deux lieues de Paris ; De ses privilèges, des bénéfices qui en dépendent ; Des abbés réguliers qui l'ont gouverné, et des choses mémorables qu'ils ont fait : Des abbés commendataires, ou doyens qui leur ont succédé, et ce qui est arrivé de plus remarquable en leur temps : Et ensuite quelques miracles récents de ce grabd saint : Ensemble l'Histoire de la fondation de la chapelle de Notre Dame des miracles, qui est dans l'enclos de l'abbaye de Saint Maur des Fossés. Le tout divisé en deux livres. Par le Père Ignace de Jesus Maria, religieux Carme déchaussé.

A Paris, chez Pierre de Bresche, 1640.

2 parties en 1 volume in-8 (17,5 x 11,5 cm) de 16 feuillets non chiffrés (titre, oraison dédicatoire à la vierge, épître au révérend père Grégoire Tarisse, général de la congrégation de Saint Benoît, autrefois de Cluny et de Saint Maur, et aux Bénédictins réformés de France, table des chapitres, approbations), 585 pages suivies de 23 pages non chiffrées de table des matières et privilège. Achevé d'imprimer le 24 décembre 1639. Titre-frontispice gravé à l'eau-forte (non signé) et 5 très-jolies eaux-fortes hors-texte. Collationné complet.

Reliure plein maroquin olive, dos à nerfs orné, encadrement à la Du Seuil sur les plats, tranches dorées, fer doré emblème de la confrérie des Pénitents de la Croix au centre des plats et au caisson central au dos (fer réduit), têtes de mort dans les angles des plats et au centre des caissons au dos, doublures et gardes de papier peigne (reliure de la deuxième moitié du XVIIe siècle). Reliure bien conservée avec quelques restaurations (coins, coiffe supérieure). Reprise de dorure dans le caisson supérieur. Intérieur très frais, parfois le papier est uniformément teinté mais reste de bonne qualité. Papier fin. Très joli titre-frontispice gravé dans un bel encadrement.



PREMIÈRE ÉDITION PEU COMMUNE.

La pagination est continue pour les deux parties. La deuxième partie commence à la moitié du volume (p. 289). Cette deuxième partie, très intéressante contient les coutumes du premier monastère de Saint Maur, l'histoire des reliques qu'on y trouve, de la tête de Saint Maur, comment elle a été retrouvée, ses miracles, et plusieurs antiquités et choses remarquables.

Plus qu'une simple hagiographie, cet ouvrage est une véritable histoire du monastère de Saint Maur des Fossés, près de Paris. L'abbaye est bâtie en 639 sur le territoire de la future commune de Saint-Maur. Elle prend le nom de « Saint-Pierre du Fossé » faisant ainsi référence au relief du lieu qui est très pentu jusqu’à la Marne. En 868, l’abbaye recueille les reliques de saint Maur. Un premier miracle a lieu au XIIe siècle, ce qui incite les moines à changer le nom de l’abbaye qui devient « Saint-Maur-des-Fossés ». D’autres miracles ont lieu et l’abbaye devient un lieu de pèlerinage comparable à Lourdes aujourd’hui. On vient y prier de toute l’Europe pour guérir la goutte ou l’épilepsie. Au XIIIe siècle, on construit l’église Saint-Nicolas, dans le style gothique. Au XVIe siècle, Jean du Bellay y fait construire un château en surplomb de l'abbaye. Il appartiendra ensuite à Charlotte-Catherine de la Trémouille, puis à Catherine de Médicis et de Condé mais est abandonné au milieu du XVIIIe siècle. Le château sera détruit en 1796. En septembre 1590, lors du siège de Paris, le duc de Parme et gouverneur des Pays-Bas espagnols Alexandre Farnèse prend la ville, ce qui permet de ravitailler la capitale assiégée par Henri IV (huitième guerre de religion). Aujourd'hui, l'abbaye n'existe plus et seules quelques ruines subsistent, telles la tour Rabelais, la villa Bourrières ou encore d'anciennes fortifications.

Reliure : Exceptionnelle reliure parlante en maroquin (têtes de mort pour St Maur) avec les attributs de la confrérie des Pénitents de la Croix (fondée à Lyon par Bédian Morange, vicaire et archevêque de Lyon, le 22 mai 1681, érigée par le pape Innocent XI le 11 août 1683, avec autorisations de processions dans la ville de Lyon). L'emblème au centre des plat représente la croix et les outils de la torture du Christ à savoir, la lance, le clou et la couronne d'épines). Ces attributs nous permettent de dater la reliure des années 1690. Cette datation coïncide avec le papier peigne utilisé pour les doublures et les gardes. Une note au crayon indique "Reliure aux armes des Pénitents de la Croix. Très rare."

Provenance : Cachet d'une congrégation religieuse du XIXe siècle.

BEL EXEMPLAIRE D'UN OUVRAGE RARE DANS SA RELIURE MACABRE DE LA FIN DU XVIIe SIÈCLE.

VENDU

Almanach des Dames pour l'an 1819. Reliure en maroquin rouge décoré de l'époque.





J.G. COTTA, libraire et TREUTTEL & WURTZ, libraires, éditeurs

ALMANACH DES DAMES POUR L'AN 1819.

A Tubingue, chez J. G. Cotta, libraire et à Paris, chez Treuttel & Wurtz, libraires, s.d. (1818). De l'imprimerie de P. Didot l'ainé, imprimeur du roi.

1 volume in-18 (12,5 x 9 cm) de 218 pages non compris le calendrier, les gravures et le texte d'accompagnement, non chiffrés. Complet des 8 jolies vignettes hors texte sur acier. Une vignette sur le titre.

Reliure plein maroquin rouge à grain long, dos lisse orné de faux-nerfs dorés, roulettes et fers dorés, roulettes dorées en encadrement des plats, fers à froid losangé et roulettes à froid sur les plats, roulette dorée sur les coupes, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, tranches dorées, doublures et gardes de soie bleue ciel (reliure de l'époque). Reliure très bien conservée avec d'infimes traces de frottements. Intérieur frais avec quelques rousseurs. Exemplaire imprimé sur beau papier vélin. Exemplaire partiellement déboité de la reliure. Étui de maroquin décoré en excellent état avec titre au dos et roulettes dorées.


Cet almanach a paru pour la première fois en l'an XI (1802 et 1803) et jusqu'en 1840, soit 38 années. C'est un recueil de romances, élégies, épîtres, stances, des auteurs les plus divers.

Référence : J. Grand-Carteret, Les Almanachs français (P., Alisié, 1896, n°1.377).

BEL EXEMPLAIRE RELIÉ EN MAROQUIN.

VENDU

Almanach des Dames pour l'an 1818. Reliure en maroquin rouge décoré de l'époque.




J.G. COTTA, libraire et TREUTTEL & WURTZ, libraires, éditeurs

ALMANACH DES DAMES POUR L'AN 1818.

A Tubingue, chez J. G. Cotta, libraire et à Paris, chez Treuttel & Wurtz, libraires, s.d. (1817). De l'imprimerie de P. Didot l'ainé, imprimeur du roi.

1 volume in-18 (12,5 x 9 cm) de 224 pages non compris le calendrier, les gravures et le texte d'accompagnement, non chiffrés. Complet des 8 jolies vignettes hors texte sur acier. Une vignette sur le titre.

Reliure plein maroquin rouge à grain long, dos lisse orné de faux-nerfs dorés, roulettes et fers dorés, roulettes dorées en encadrement des plats, roulette dorée sur les coupes, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, tranches dorées, doublures et gardes de papier décoré (reliure de l'époque). Reliure très bien conservée avec de légères traces de frottements et quelques discrètes recolorations en rouge à quelques endroits, coins légèrement frottés. Intérieur frais. Exemplaire imprimé sur beau papier vélin sans rousseurs. Curieusement la table de 3 feuillets non chiffrée qu'on devrait trouver à la fin du volume n'a jamais été reliée.


Cet almanach a paru pour la première fois en l'an XI (1802 et 1803) et jusqu'en 1840, soit 38 années. C'est un recueil de romances, élégies, épîtres, stances, des auteurs les plus divers.

Référence : J. Grand-Carteret, Les Almanachs français (P., Alisié, 1896, n°1.377).

BEL EXEMPLAIRE RELIÉ EN MAROQUIN.

VENDU

dimanche 23 mai 2010

Almanach de la cour, de la ville et des départements pour l'année 1820. Orné de jolies gravures. Belle reliure en maroquin de l'époque.





Louis JANET, éditeur

ALMANACH DE LA COUR, DE LA VILLE ET DES DÉPARTEMENTS, POUR L'ANNÉE 1820.

A Paris, chez Louis Janet, et Janet et Cotelle, s.d. (1819). De l'imprimerie de Richomme.

1 volume in-24 (112 x 67 mm) de 254 pages non compris les premiers feuilets non chiffrés comprenant le calendrier et les gravures.



Cartonnage plein maroquin rouge à grain long, roulette au dos et en encadrement des plats, tranches dorées, étui de maroquin rouge avec filets et titre doré au dos, roulette en encadrement des plats. Complet des quatre gravures hors texte. Déchirure angulaire au feuillet paginé 59/60 avec perte de quelques mots. Quelques frottements sans gravité à la reliure et à l'étui qui sont en très bon état.

Ce petit almanach a paru pour la première fois en 1806 et ce jusqu'en 1848, soit 39 volumes. C'est un almanach de type administratif qui donne dans le détail de nombreux renseignements sur les différentes fonctions, grades, métiers, etc., les différentes Maisons de la cour, etc.

Référence : J. Grand-Carteret, Almanachs (P., Alisié, 1896, n°1.480).

BEL EXEMPLAIRE EN MAROQUIN DE L'ÉPOQUE.

VENDU

samedi 22 mai 2010

Cartonnage romantique en maroquin avec décor à la plaque et mosaïque. Almanach dédié aux demoiselles pour l'année 1827. Rare dans cette condition.



Louis JANET, éditeur et Charles MALO, rédacteur

[EXCEPTIONNEL CARTONNAGE ÉDITEUR EN MAROQUIN MOSAÏQUE ET DORE A LA PLAQUE] ALMANACH DÉDIÉ AUX DEMOISELLES.

Paris, Louis Janet, s.d. (1826). [Imprimerie de Jules Didot ainé].

1 volume in-16 (12 x 8 cm) de 164 pages. Avec calendrier (pour 1827) et 6 gravures hors-texte avec leur explication. Vignette lithographiée sur le titre.

Cartonnage plein maroquin rouge à grain long mosaïqué et entièrement décoré de plaques dorées sur les les plats, fers dorés avec mosaïque au dos, doublures et gardes de papier glacé violine décoré à froid, tranches dorées. Étui de maroquin également mosaïqué et doré de même dans des motifs différents. Reliure très fraîche avec seulement quelques très légers frottements aux angles et aux coins. L'étui de maroquin présente une usure sur les bords mais reste en très bon état. L'intérieur est imprimé sur papier vélin. A noter qu'avant même d'avoir été emboité dans son cartonnage éditeur, le bloc texte présentait une mouillure sur le tiers supérieur de l'ensemble des feuillets, mouillure qui ne se retrouve pas sur les gardes blanches adjacentes dans la reliure.

Le premier des Almanachs de cette série date de 1812 et le dernier de 1826 d'après John Grand-Carteret dans son ouvrage sur les Almanachs français (P., Alisié, 1896, n°1634). Nous avons ici la dernière année qui a parue de ce charmant petit almanach rempli de poésies de divers auteurs en vogue à l'époque (Béranger, Desbordes-Valmore, Malo, Deslauriers, etc.)



BEL EXEMPLAIRE D'UN SPÉCIMEN RARE DE RELIURE MOSAÏQUÉE DE LA PREMIÈRE MOITIE DU XIXe SIÈCLE SUR UN ALMANACH.

VENDU

vendredi 21 mai 2010

Almanach dédié aux Dames pour l'année 1817. Cartonnage éditteur en soie bleue décorée. Très bel exemplaire de l'édition de luxe.




LE FUEL et DELAUNAY, éditeurs

ALMANACH DÉDIÉ AUX DAMES POUR L'AN 1817.

A Paris, chez Le Fuel et Delaunay, s.d. (imprimé vers la fin de l'année 1816). De l'imprimerie de J.-M. Eberhart.

1 volume in-18 (12 x 8 cm) de 1 page de faux-titre, 1 page de titre gravé avec vignette en lithographie (voir photo), 2 pages non chiffrées, 2 feuillets de calendrier avec en tête lithographiés, 6 gravures sur acier hors-texte chacune accompagnées d'un feuillet d'explications, 164 pages, 16 pages de romances (musique notée), 12 pages de calendrier mensuel intitulé "Souvenir" avec titre lithographié (resté vierge). Collationné complet.

Cartonnage de l'éditeur en soie bleue, dos et plats décorés d'une large roulette florale dorée, tranches dorées. Étui de soie décoré de même. Le volume est à l'état proche du neuf avec d'infimes points de frottements sans gravité et peu visibles. L'étui est bien conservé avec quelques frottements dans les angles. Intérieur très frais, imprimé sur beau papier vélin épais.



TRÈS JOLI PETIT ALMANACH POUR LES DAMES.

UN DES RARES EXEMPLAIRES DE LUXE EN GRAND PAPIER AVEC LES SOUVENIRS GRAVÉS. CARTONNAGE DE SATIN BLEU.

Le premier almanach de cette série a paru en 1807 chez les mêmes éditeurs, le dernier en 1830 (soit 23 volumes in-16). Le texte est composé de divers morceaux de poésies.

"L'éditeur exécutait également pour cet almanach des reliures de haute fantaisie, soit en velours avec coins en métal, soit en satin blanc, bleu ou rose, avec ornements en couleurs. Ces petits volumes, lorsqu'ils se rencontrent en cet état, se payent fort chers" (Grand-Carteret, n°1501).

Ces petits almanachs, surtout lorsqu'ils sont reliés en soie, sont si fragiles, que les exemplaires parvenus intacts jusqu'à nous sont aujourd'hui fort rares.

Référence : Grand-Carteret, Almanachs, n°1501.

BEL EXEMPLAIRE DE LUXE D'UN FORT JOLI ALMANACH DES DAMES.

VENDU

mercredi 19 mai 2010

La très rare première édition de la Chronique des Roys de France de Du Tillet (1549).




[Jean DU TILLET, évêque de Meaux.]

LA CHRONIQUE DES ROYS DE FRANCE [...] jusques au Roy Henry, second du nom, selon la computation des ans jusques en l'an mil cinq cens quarante et neuf. Le catalogue des papes puis S. Pierre jusques à Paul, tiers du nom. Catalogue des empereurs puis Octavian Cesar jusques à Charles, V du nom [...].


Paris, René Avril pour Galliot Du Pré, 1549.

1 volume in-8 (165 x 115 mm - Hauteur : 160 mm) de 3 feuillets non chiffrés, 120 feuillets chiffrés. Marque de Galliot Du Pré au verso du dernier feuillet. Il manque le premier feuillet de titre. 5 portraits de rois et empereurs, pape en médaillons dans le texte. Imprimé sous forme de tableau.

Reliure demi-chagrin prune, dos à nerfs orné de fleurons dorés, plats de papier marbré, doublures et gardes de papier peigne (reliure du milieu du XIXe siècle). Dos de la reliure passé et viré au brun sinon excellent état. Intérieur frais nonobstant le premier feuillet de titre absent (il n'a jamais été relié dans cet exemplaire). Petite piqure de vers sans gravité aux premiers feuillets. Petit défaut de papier (trou et fissures) dans le dernier feuillet avec une légère atteinte à la marque de Galliot Du Pré et à quelques lettres au recto. L'exemplaire a probablement été lavé au moment de la reliure.



PREMIÈRE ÉDITION RARE.

Cet abrégé chronologique de l'histoire de France et plus largement de l'histoire de l'Europe avec l'abrégé chronologique des papes et des empereurs est une des premières tentatives d'écriture ce type d'ouvrage.



"De Thou (Liv. XLVII ) dit que du Tillet avait visité avec la permition de François Ier les grandes Bibliothèques des Monastères & des autres lieux du Royaume, avant qu'elles eussent été pillées ou dispersées, & qu'il en avait tiré les monuments précieux qu'il donna ensuite au public. Sa Chronique des Rois de France fut imprimée en Latin en 1548, et en Français en 1549. Il dut sa fortune au besoin que les Guise crurent avoir de son frère, Greffier au Parlement de Paris, qui le plaça en qualité de Protonotaire auprès du Cardinal de Lorraine, pour entretenir plus sûrement la correspondance. Le Cardinal procura pour récompense à notre du Tillet l'Evéché de S. Brieux, en 1553." (Les Bibliothèques françaises de Lacroix du Maine et de Du Verdier, 1777, t. 1, pp.595-596).


Renouard dans son Répertoire des imprimeurs parisiens ne listait que quelques exemplaires de cette première édition en français dans les dépôts publics (BNF, Arsenal, Douai, Le Mans, Sens, Valognes (?) et pour l'étranger : New York, à la Pierport Morgan Library. Une édition latine avait paru l'année précédente (1548).



Références : Hauser, t. 1, p. 28, n°24. Renouard, Répertoire des imprimeurs parisiens, 1964. n°671.

BON EXEMPLAIRE DE CETTE PREMIÈRE ÉDITION PRATIQUEMENT INTROUVABLE, MALHEUREUSEMENT ICI SANS LA PAGE DE TITRE.

VENDU

mardi 18 mai 2010

1922-1924. L'Histoire contemporaine d'après Anatole France, en quatre volumes reliés en maroquin de Marius Magnin.





Anatole FRANCE

HISTOIRE CONTEMPORAINE : L'ORME DU MAIL - LE MANNEQUIN D'OSIER - L'ANNEAU D'AMÉTHYSTE - M. BERGERET A PARIS. Aquarelles de Serge Beaune.

Paris, Aux éditions du Sagittaire, chez Simon Kra, 1922-1924.

4 forts volumes petits in-4 (environ 21,5 x 17,5 cm), environ 300/350 pages par volume (collationné complet). Illustrations hors texte à pleine page et dans le texte (bandeaux et culs de lampe).

Reliure plein maroquin parme et prune à gros grain, dos à nerfs, auteur, titre, illustrateur et millésime dorés au dos, tranches dorées, double-filet doré sur les coupes, encadrement intérieur des plats par six filets dorés concentriques, doublures et gardes de papier marbré (reliure de l'époque signée MARIUS MAGNIN). Reliures en parfait état. Intérieur parfait avec quelques légères décharges sur les feuillets en regard des illustrations coloriées. Les couvertures et les dos imprimés et décorés ont été conservés, en parfait état. Les trois premiers volumes sont de couleurs parme et le dernier volume, d'une teinte plus foncée, est plutôt prune. Le troisième volume (L'anneau d'améthyste) est légèrement plus haut de quelques millimètres. La série est homogène.



SUPERBE ÉDITION ILLUSTRÉE PAR SERGE BEAUNE, DANS UN SUPERBE COLORIS AU POCHOIR.



UN DES 150 EXEMPLAIRES SUR VÉLIN DE HOLLANDE, CONTENANT UNE SUITE SUR VÉLIN DE HOLLANDE DES DESSINS AU TRAIT. Le tirage total de cette belle édition est de 1.000 exemplaires numérotés.



Plusieurs dizaines d'illustrations hors texte et dans le texte, superbement mises en couleurs dans les ateliers de l'enlumineur J. Saudé. "Ouvrage recherché et très coté pour la variété de son illustrations en couleurs" (Carteret, Trésor, IV, p.168). Cette série est complète en quatre volumes.

Les sobres et superbes reliures de Marius Magnin, relieur lyonnais qui a exercé son art depuis la fin du XIXe siècle jusque dans le premier quart du XXe siècle, habillent à merveille cette belle édition.

SUPERBE EXEMPLAIRE.

VENDU

Le Nouveau recueil de divers rondeaux (1650). 2 parties reliées en maroquin par H. Duru (vers 1850). Rare.




COLLECTIF (Charles COTTIN, éditeur)

NOUVEAU RECUEIL DE DIVERS RONDEAUX. Première et seconde partie.

A Paris, chez Augustin Courbé, 1650.

2 parties reliées en 1 volume in-12 (131 x 85 mm - Hauteur des marges : 126 mm) de 5 feuillets non chiffrés pour le frontispice gravé, la page de titre et la préface, suivis de 161-(6) pages pour la première partie ; et 1 feuillet blanc, 5 feuillets non chiffrés pour le second frontispice gravé, la page de titre et l'avis au lecteur, suivis de 253-(8) pages.

Reliure plein maroquin violine, dos à nerfs orné, titre et millésime dorés au dos, double-filet doré en encadrement des plats avec un fleuron dans chaque angle, filet doré sur les coupes, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, tranches dorées, doublures et gardes de papier peigne (reliure du milieu du XIXe siècle, vers 1850, signée H. DURU au crayon de bois au bas de la dernière garde blanche). Reliure bien conservée avec quelques légères décolorations du maroquin par endroit, quelques légers frottements. Exemplaire soigneusement lavé et réencollé au moment de la reliure, intérieur très frais. A noter un léger décalage vers le bas du deuxième feuillet de titre qui a rogné court la marge inférieure (sans manque à l'exception sans doute de la mention de privilège).


SECONDE ÉDITION ORIGINALE RARE.

Précieux recueil considérablement augmenté qui contient 160 rondeaux dans la première partie et 237 dans la seconde, 235 étant nouveaux.


Cet ouvrage rare, en deux parties, a été achevé d'imprimer le 1er décembre 1649. On sait aujourd'hui qu'il ne faut plus parler de préciosité pour ce qui concerne la poésie de ce temps, mais de galanterie (cf. nouvelle édition des Oeuvres de Molière, Pléiade, 2010). C'est donc ici de galanterie qu'il s'agit.

On doit ce recueil de nouveaux rondeaux à Charles Cotin, dit l'abbé Cotin (1604-1682). Charles Cotin, dit l'abbé Cotin, né vers 1604 à Paris où il est mort en 1682, est un homme d'Église et poète français. Prédicateur et aumônier du roi, il se fit de son temps une assez grande réputation par ses sermons, ses poésies et son érudition, et fut admis à l'Académie française le 7 janvier 1655. Latiniste, helléniste, hébraïste et auteur de nombreuses poésies, il a écrit aussi des ouvrages théologiques. Sa traduction du Cantique des Cantiques évoque plus la galanterie en usage dans les salons littéraires qu'il fréquentait que la poésie sacrée. Il est connu pour avoir violemment critiqué les Satires de Boileau qui lui rendait bien. Molière a fait de lui le personnage de Trissotin dans Les Femmes savantes.


Ce délicieux recueil de poésies légères reprend les rondeaux grivois de Voiture et y ajoute de nombreux autres de divers auteurs. Les titres sont évocateurs : Sur le jeu du trou-Madame ; Contre le galant d'une Dame ; Il persuade une Dame d'aimer tandis qu'elle est jeune ; Sur la belle humeur d'une Dame ; Contre une Dame avec laquelle on vivait avec beaucoup de liberté ; Pour les cheveux d'une Dame ; Contre une Dame facheuse ; etc. Certains galants sont purement satyriques. La plupart ne sont pas signés, certains portent la signature de Maynard, De Montereul, Malleville, Cottin, Habert, Voiture, d'autres des initiales mjuscules B,C,D.(??).

Au n°410 de la vente des livres de la bibliothèque de M. Bancel, on lit concernant cet ouvrage : "Recueil rare". Il s'agissait de l'exemplaire de Sainte-Beuve, avec sa signature et cette note de sa main : « C'est de ce recueil (1ère partie, pages 1 et 5) que sont tirés les deux rondeaux cités par La Bruyère à la fin du chapitre intitulé : De quelques usages. La Bruyère les a légèrement remaniés en les citant. » (p. 167)

Les deux frontispices gravés à l'eau-forte sont magnifiques.


Provenance : Exemplaire du fonds de la librairie Pierre Berès portant son étiquette ex libris. Exemplaire sélectionné par Pierre Berès, "libraire des libraires", sans aucun doute pour la rareté de l'édition et le bon état de conservation de la reliure sortie de l'atelier renommé d'Hippolyte Duru dans les années 1850. Une ancienne note à la plume indique que cet exemplaire a figuré au catalogue du libraire Labitte et qu'il était coté 30 francs (vers 1870-1880).

Références : Adolphe van Bever, Le livre des rondeaux: galants et satyriques du XVIIe siècle, Paris, Sansot, 1906 ; Lachèvre, Bibliographie des recueils collectifs de poésies, II, p. 8 et 9.


BEL EXEMPLAIRE, ÉLÉGAMMENT ÉTABLI AU MILIEU DU XIXe SIÈCLE.

VENDU

Les oeuvres de Brantôme (1699-1722). Vie des grands capitaines français et étrangers, vie des dames illustres et galantes, anecdotes sur les duels.






Pierre de Bourdeille, Seigneur de BRANTOME


MÉMOIRES DE MESSIRE PIERRE DE BOURDEILLE, SEIGNEUR DE BRANTOME, contenant les vies des hommes illustres & grands capitaines Français de son temps ; les vies des hommes illustres & grands capitaines étrangers de son temps ; les vies des dames illustres de France de son temps ; les vies des dames galantes de son temps ; les anecdotes de la cour de France, sous les rois Henri II, Henri III et Henri IV, touchant les duels.

A Leyde, chez Jean Sambix le jeune [Bruxelles, Foppens], à la sphère, 1699-1722.

10 volumes in-12 (135 x 85 mm), environ 300/400 pages par volume (collationné complet).

Reliure plein maroquin rouge janséniste, dos à nerfs, auteur, titre et millésime dorés, tranches dorées, double-filet doré sur les coupes, roulettes dorées en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne (reliure non signée de la seconde moitié du XIXe siècle). Exemplaire à l'état proche du neuf. Quelques infimes frottements et quelques ombres au maroquin. Intérieur frais avec quelques rousseurs ponctuelles.



NOUVELLE ÉDITION POUR LES NEUF PREMIERS VOLUMES. PREMIÈRE ÉDITION DU DERNIER VOLUME.

Voici le détail du nombre des volumes : les vies des hommes illustres & grands capitaines Français de son temps (4 volumes) ; les vies des hommes illustres & grands capitaines étrangers de son temps (2 volumes) ; les vies des dames illustres de France de son temps (1 volume) ; les vies des dames galantes de son temps (2 volumes) ; les anecdotes de la cour de France, sous les rois Henri II, Henri III et Henri IV, touchant les duels (1 volume).

Ensemble complet de tous les titres de l'Oeuvre complète de Brantôme dont les premières éditions ont paru à partir de 1665-1667. Les anecdotes touchant les duels paraissent ici pour la première fois et sont publiées dans le même format et à la même adresse que les autres volumes. Le titre de ce dernier volume est imprimé en rouge et noir.

Jolie édition sortie des presses de Foppens à Bruxelles (copie ou contrefaçon des premières éditions elzéviriennes) de ces Mémoires importants pour l'histoire du XVIe siècle ornés de cette inimitable langue propre à Brantôme. « Toute belle femme s'estant une fois essayée au jeu d'amour ne le désapprend jamais ». (« Les vies des dames galantes »). « Si tous les cocus et leurs femmes qui les font se tenoyent tous par la main et qu'il s'en pust faire un cerne, je croy qu'il seroit assez bastant pour entourer et circuire la moitié de la terre ». (« Les vies des dames galantes »). En 1584, à l'âge de 44 ans environ, il perdit son maître François d'Alençon, duc d'Anjou, héritier éventuel de la couronne de France. Il allait trahir son roi, quoi qu'il en eût dit, et passer au service de l'Espagne quand une vilaine chute de cheval le contraignit à l'immobilité deux années dans sa propriété. Ainsi il se retira « perclus et estropié » de la cour et « songea à ses amours et aventures de guerre, pour autant se contenter ». Il dicta ses mémoires aux frères Matheaud et rassembla des poèmes pétrarquisants. Ainsi pendant les trente dernières années de sa vie, Bourdeille se retira dans ses terres, partagea son temps entre sa maison de Bourdeilles, l'abbaye de Brantôme, le château de la Tour-Blanche et sa dernière demeure de Richemont. Il se consacra alors à l'écriture et expia ainsi une vie passablement agitée, vagabonde et amoureuse. Il écrivit, comme en se jouant, les Mémoires qui l'ont immortalisé. Ces mémoires souvent légers, plaisent surtout par leur style sans artifices.

Provenance : Exemplaire de la bibliothèque de M. Joseph Nouvellet à St-André de Corcy (Ain), avec son ex libris armorié (fin du XIXe siècle, sans doute le commanditaire de la reliure). Exemplaire de la bibliothèque de TROLLIER à Anse (région lyonnaise), avec tampon à l'encre noire sur les titres (fin du XVIIIe siècle).

Références : Gay, III, 141 ; Tchemerzine-Scheler, II, 116.

BEL EXEMPLAIRE DE CET ENSEMBLE RARE EN RELIURE DE QUALITÉ.

VENDU

lundi 10 mai 2010

Les Oeuvres de Scarron (1752). Exemplaire relié en maroquin citron par Bozérian Jeune. Exemplaire Bérard, Soleinne, Robert Hoe et Bloomingdale.





Paul SCARRON

ŒUVRES DE MONSIEUR SCARRON. Nouvelle édition revue, corrigée et augmentée de quantité de pièces omises dans les éditions précédentes.

A Amsterdam, chez J. Wetstein, 1752.

7 volumes petit in-12 (143 x 86 mm – Hauteur des marges : 136 mm) de 350 à 600 pages par volume environ (collationné complet). 1 portrait et 6 frontispices de Du Bourg gravés par Folkema. 7 fleurons de titres à l’eau-forte (le même répété).



Reliure plein maroquin citron à grain long, dos à faux-nerfs décorés, roulette dorée en encadrement des plats, roulette grecque dorée en encadrement intérieur, filet doré poitillé sur les coupes, tranches dorées (reliure du début du XIXe siècle signée BOZERIAN JEUNE en pied du premier volume. Exemplaire en excellent état. Dos légèrement assombris, quelques marques et retouches discrètes. Quelques frottements à quelques coins. Extrémité de deux coiffes supérieures légèrement émoussée. Quelques rares rousseurs, intérieur cependant très frais. Exemplaire non lavé. Exemplaire grand de marges, nombreux témoins (relié sur brochure).

TRÈS JOLIE ÉDITION.

C’est la meilleure et la plus complète des éditions anciennes de ce poète burlesque. Elle a toujours été préférée à celle qui la précède et publiée chez le même éditeur mais en 10 volumes, en 1737. Les gravures sont les mêmes pour les deux éditions, ici en second tirage.


Provenance : Exemplaire de la bibliothèque du célèbre bibliophile américain Robert Hoe (mort en 1909), avec son ex libris doré sur cuir rouge. Ex libris Lewis et Irma Bloomingdale. Cet exemplaire a figuré au catalogue de la bibliothèque Soleinne, vol. I, n°1214 : "Joli exemplaire relié sur brochure". Il provenait alors de la bibliothèque de M. Bérard (90 francs).

Références : Magne, 403 ; Cohen, 945-946 ; Tchémerzine V, 742. Bozérian le jeune, frère cadet de Jean-Claude Bozérian dit l'aîné, a exercé de 1800 à 1818 : "Il sut si bien assimiler la facture de son frère aîné qu'il est très difficile de différencier les œuvres de chacun." (Catalogue de la librairie Pierre Berès, Six siècles de reliures, 2004, p. 154.



BEL EXEMPLAIRE FINEMENT RELIÉ PAR BOZERIAN JEUNE ENTRE 1800 ET 1818.

VENDU

Les fausses lettres de Percy Bysshe Shelley. Shelley's forged letters (London, 1852). Maroquin signé Riviere & Son. Rare. Exemplaire Robert Hoe.




Robert BROWNING éditeur, [Lettres de Percy Bysshe SHELLEY] en réalité de George Gordon BYRON

LETTERS OF PERCY BYSSHE SHELLEY. WITH AN INTRODUCTORY ESSAY, BY ROBERT BROWNING.

London, Edward Moxon, Dover Street, 1852. [London : Bradbury and Evans, printers, Whitefriars].

1 volume in-12 ( ) de VI-(2)-165-(2) pages et 8 pages de catalogue de l'éditeur.

Reliure plein maroquin marron, dos à nerfs richement orné aux petits fers dorés, triple-filet doré en encadrement des plats, double-filet doré sur les coupes, tête dorée, encadrement intérieur de roulettes et filets dorés, doublures et gardes de papier glacé uni lie de vin, non rogné (reliure exécutée vers 1890 par l'atelier londonien de Riviere & Son). Reliure très fraîche, intérieur en parfait état, relié sur brochure. Impression sur papier vélin teinté. Quelques rousseurs sur les gardes.



PREMIÈRE EDITION. FIRST PRINTING.

Un article du New York Times en date du 26 février 1911 intitulé "Shelley's forged letters. Rare copy for sale in London, the work of G. G. Byron", donne toute l'histoire rocambolesque de cette édition par le menu détail :

"One of the most ingenious literary forgeries of modern times is recalled by a rare work which a London bookdealer now is offering for sale for $375. It is an octavo volume published in 1852 by Moxon and entitled "Letters of P. B. Shelley, with an introductory essay by Robert Browning". Browning really wrote the introduction, but not one of the twenty-five letters in it is by Shelley. These letters purported to have been sent by Percy Bysshe Shelley, the eminent English poet, to various of his friends. They were clever imitations of his hand-writing, and bore the postmarks of cities in which it was known that Shelley had resided. The book made a sensation. Browning's preface is one of his most admired pieces of prose writing. Moxon sent copies of the work to a number of distinguished literary men, among others Lord Alfred Tennyson. Francis Turner Palgrove, son of Sir Francis Palgrove, the historian, was at the time a guest of Lord Tennyson. He picked up the book one day and opened it at a letter from Shelley to Godwin, his father-in-law, which seemed strangely familiar to him. He read on and found that the letter was a plagiarism of an article which his father had contributed to the Quarterly Review in 1840. Moxon, when informed of this discovery, said that he had bought the letters at a public sale, and that they seemed authentic. The handwriting appaered genuine, the seal was Shelley's and the addresses bore the stamp of the Post Offices of the italian towns where Shelley had lived. It happened that, at the same sale, the poet's son, Sir Percy Florence Shelley, had bought other letters of his father, which were of a private and personal character. These letters were found to be at utter variance with well-known facts. Moxon at once suppressed the book, the auctionneer said that the letters had come to him from a bookseller named W. White. White, in turn, said that he had bought them from an unknown woman who claimed to have received them from Fletcher, Lord Byron's servant. Further search revealed that behind this unknown woman was the forger, George Gordon Byron, alias De Gibler. This adventurer bore a striking resemblance to Lord Byron, had assumed his name, and had passed himself off as Byron's natural son. He almost succeeded in palming off on a publisher some unedited remains of Lord Byron. As soon as the facts about the letters became known he disappeared. (...)"

Percy Shelley (1792-1822) fut considéré par ses contemporains comme un des poètes anglais les plus importants, mais aussi comme la figure la plus influente et la plus emblématique du mouvement romantique. Il avait épousé en secondes noces Mary Wollstonecraft Godwin (1816),, connue dans la littérature sous le nom de Mary Shelley, l'auteur de l'impérissable Frankenstein ou le Prométhée moderne (Frankenstein or The Modern Prometheus) paru en 1818, qu'il avait préfacé. Le couple perd ses trois premiers enfants en bas âge. Un quatrième enfant, Percy Florence Shelley leur survivra. L'été 1822 Shelley et son ami Williams construisent un petit voilier, l'Ariel, pour traverser le golfe de Livourne. Ils s'embarquent le 8 juillet accompagnés d'un jeune mousse, Charles Vivian. Le temps est lourd, la mer agitée. Après deux heures de navigation l'Ariel est submergé par la tempête. Au bout de dix jours, les trois corps seront rejetés sur la grève. Dans la veste de Shelley on retrouvera un petit volume d'Eschyle et un recueil de John Keats. Les corps seront incinérés à la manière antique sur la plage de Viareggio en présence de Byron et de Leigh Hunt, l'ami de Keats. Les cendres du poète seront placées dans le cimetière protestant de Rome.


Provenance : Exemplaire de la bibliothèque du célèbre bibliophile américain Robert Hoe (mort en 1909), avec son ex libris doré sur cuir bleu nuit. Cet exemplaire se retrouve au catalogue de la troisième vente de sa bibliothèque en 1905 (p.65). "Printed from forgeries, and suppressed." Robert Hoe ne possédait pas moins d'une trentaine d'éditions originales de Percy Shelley ou sur Percy Shelley, presque toutes reliées en maroquin par Riviere & Son. Le volume est passé ensuite dans la bibliothèque John Whipple Frothingham (ex libris héraldique gravé).

EXEMPLAIRE DE LA PRESTIGIEUSE BIBLIOTHÈQUE ROBERT HOE.

SUPERBE EXEMPLAIRE D'UN LIVRE RARE. UNE DES PLUS INGÉNIEUSES SUPERCHERIES LITTÉRAIRES DE LA LITTÉRATURE ANGLAISE MODERNE.

VENDU

dimanche 9 mai 2010

Les Quatre Heures du Jour : Manuscrit inédit du XVIIIe siècle. Littérature, Bordeaux et notables bordelais au milieu du XVIIIe siècle (1766).




[LAMOTHE]

LES QUATRE HEURES DU JOUR. En quatre chants.

A Bordeaux, s.n., 1766. [Manuscrit autographe à l'encre brune].

1 volume in-8 de (2)-72 pages.

Cartonnage plein papier décoré de motifs floraux sur fond doré, doublures et gardes de papier marbré, tranches décorées (reliure de l'époque). Cartonnage usagé restant solide avec les plats encore bien conservés, usures au dos avec manque de papier et aux coins. Intérieur frais, calligraphié sur beau papier vergé fort.



MANUSCRIT INÉDIT PAR UN BORDELAIS.

Intéressant manuscrit resté, à notre connaissance, inédit à ce jour. Il s'agit d'un récit en prose en quatre chants (le matin, le midy, l'après dinée, le soir et la nuit). Écrit par un jeune orphelin, ce petit ouvrage s'ouvre sur une épître "à mes parents adoptifs" datée de Bordeaux le 24 septembre 1766. Le récit qui suit est empreint est bucolique à souhait et contient d'intéressantes digressions sur la ville de Bordeaux et sur quelques notables bordelais dont les noms ont été masqués.

"Cependant Bordeaux qui paraissait tout à l'heure d'un gris bleuâtre, se montre plus distinctement à nos yeux, cet amas confus d'édifices se développe insensiblement, chaque fenêtre semble jeter autant de feux que les vitres réfléchissent jusqu'à nous. On entend peu à peu augmenter un bruit composé de mille bruits différents ; dans ce fameux port déjà depuis longtemps tout est en mouvement. 50 bateaux sont partis pour Macau, Pauillac, & les autres rivages du Médoc, de cette heureuse contrée où le sol riche par son aridité, produit ces vins exquis qui se disputent à tout ce que le Bourgogne et le Champagne nous offrent de plus délicat & qui ont porté le nom des fortunés propriétaires qui les recueillent, jusqu'aux extrémités de l'Europe (...)" (extrait, p. 8-9).

Quelques propos sont tout à fait dans le goût du libertinage de l'époque. Plus loin on lit : "(...) Le petit maître apprend aux premiers qu'il va ce soir souper en partie carrée avec cette jeune chanteuse que tout le monde court ; on lui répond à l'oreille qu'on doit achever demain une affaire d'or où il y a 25 pour cent de benéfice assuré, & on lui fait tout le détail de l'entreprise (...)" (extrait, p. 34).

Ce petit manuscrit attribué à un certain Lamothe (nous n'avons rien trouvé sur cet auteur) d'après une note manuscrite ancienne à la plume sur la garde blanche "Lamothe auteur de cet ouvrage", fort bien écrit, est très intéressant pour l'histoire de la ville de Bordeaux et des notables bordelais de ces années 1760. Sans doute de nombreuses informations disséminées dans ce manuscrit restent obscures à la plupart des lecteurs d'aujourd'hui mais se révèleront vite au lecteur attentif et connaisseur de la bonne ville de Bordeaux.

BON EXEMPLAIRE DE CE MANUSCRIT INÉDIT, MORCEAU DE LITTÉRATURE ET D'HISTOIRE SUR LA VILLE DE BORDEAUX ET QUELQUES NOTABLES BORDELAIS.

VENDU

jeudi 6 mai 2010

Les contes littéraires du Bibliophile Jacob, Paul Lacroix (1882). Première édition. Maroquin rouge de Knecht. Exemplaire avec envoi de l'auteur.





Paul LACROIX dit le Bibliophile Jacob

CONTES LITTÉRAIRES DU BIBLIOPHILE JACOB A SES PETITS-ENFANTS. Illustrés de 8 aquarelles hors texte et de 48 dessins par P. Kauffmann. Bibliothèque de récréation du Bibliophile Jacob.

Paris, Librairie Ch. Delagrave, 1882. [Paris - Imprimerie Émile Martinet].

1 volume grand in-8 (25 x 17,5 cm) de (4)-379-(1) pages.

Reliure plein maroquin rouge vermillon, dos à nerfs, auteur, titre et millésime doré au dos, double-filet doré sur les coupes, large roulettes dorées en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier décoré, tête dorée, non rogné, couvertures imprimées illustrées conservées en parfait état (reliure de l'époque signée KNECHT). Reliure et intérieur en parfait état (la première page de garde blanche est froissée avec de petits trous, un grand ex libris a été visiblement décollé). Aucune rousseurs.

PREMIÈRE ÉDITION ET PREMIER TIRAGE DES ILLUSTRATIONS.


Luxueux exemplaire de dédicace offert par le Bibliophile Jacob à Fernand Perier : "Au digne fils d'Edmond Perier, à mon ami Fernand Perier. Paul Lacroix" (envoi sur la partie haute du faux-titre). Cet ouvrage s'accompagne par ailleurs d'une dédicace imprimée "A Edmond Ferndinand Perier". La famille Perier était très proche du Bibliophile Jacob comme il le montre par cette note : " (...) l'affection sincère qui m'attachait à ta famille depuis longtemps (...)". Le Bibliophile Jacob offre donc ce joli volume finement relié au fils de celui-là même a qui il était dédicacé dans le texte. Émouvant exemplaire.

Très jolie livre destiné aux enfants, magnifiquement illustré par Kauffmann de très jolies vignettes gravées sur bois dans le texte et de 8 aquarelles imprimées en chromolithographie (Amand, Amsterdam) et rehaussées de gomme, en premier tirage.


Nous avons déjà rencontré cet ouvrage le plus souvent en piètre condition, le papier utilisé pour l'impression de cet exemplaire semble différent de celui ordinairement rencontré. C'est ici un beau papier vélin teinté. Il s'agit peut-être d'un tirage sur papier spécial pour le Bibliophile Jacob (les bibliographies ne précisent pas de papiers de luxe).

Le volume contient les récits suivants : Une bonne action de Rabelais (1552) - Les pressentiments maternels de Madame Desroches (1571) - Les premières armes de Jean de Launoy (1613) - Les hauts faits de Charles d'Assoucy (1617) - La mascarade de Scarron (1628) - Le revenant du château de La Garde (1643) - Madame de Sévigné et ses enfants à la cour de Versailles (1663) - Les espiégleries de Crébillon (1680) - La vocation de Jameray Duval (1704).


L'art du conteur que déploie le Bibliophile Jacob est trop connu pour qu'on insiste ici sur la qualité des récits romancés de ces historiettes toujours basées sur un large fond de vérité historique. En 1882 le Bibliophile Jacob est âgé de 76 ans et il mourra deux ans plus tard le 19 octobre 1884. Il a laissé sa marque dans la littérature du XIXe siècle surtout par ses recherches bibliographiques et sur l'histoire littéraire. Il a laissé des milliers d'articles dans les revues et des dizaines d'ouvrages historiques et bibliographiques.

"La réunion de ses ouvrages semble représenter la vie de plusieurs hommes. Il a tant produit, traduit, édité, annoté, que la notice qui le concerne dans le Grand dictionnaire universel du XIXe siècle occupe deux pleines colonnes." (Hoefer, Biographie universelle, XXVII, 1861, p. 595-598).

MAGNIFIQUE ET ÉMOUVANT EXEMPLAIRE DE DÉDICACE.

ENFANTINA DE TRÈS GRANDE QUALITÉ QUI NE SE RENCONTRE AINSI QUE TRÈS RAREMENT.

VENDU

mercredi 5 mai 2010

Une des plus rares éditions des Oeuvres de Jean-Jacques Rousseau. 1793-1800, Paris, Defer et Mainsonneuve, Dufour, impression de Didot à 400/500 ex.





Jean-Jacques ROUSSEAU

ŒUVRES DE J. J. ROUSSEAU, citoyen de Genève. Édition ornée de figures, et collationnée sur les manuscrits originaux de l'auteur, déposés au Comité d'Instruction publique.

A Paris, chez Defer de Mainsonneuve. De l'imprimerie de Didot le jeune, 1793. (pour les premiers volumes)

A Paris et à Amsterdam, chez J. E. Gabriel Dufour, successeur de Defer de Maisonneuve. De l'imprimerie de Didot le jeune. An VII (1800). (pour les derniers volumes)



18 volumes grands in-4 (37 x 28 cm) d'environ 400/600 pages par volume (collationné complet).

Cartonnage d'attente à la bradel plein papier bleu/vert à la colle , étiquettes imprimées aux dos des volumes. Cartonnages usés aux coiffes (certaines partiellement déchirées avec de petits manques, frottements, coins légèrement usés), quelques petits manques de papier aux mors, reliures toujours en bon état et solides. L'ensemble des volumes est non rogné, à toutes marges. Un feuillet de faux-titre est détaché, quelques mouillures marginales sans gravité à quelques feuillets seulement, quelques feuillets teintés (rares cahiers dans quelques volumes), quelques rousseurs éparses mais la plupart du temps le papier est d'une exceptionnelle fraîcheur et bien blanc. Très jolie impression sur papier vélin épais avec les beaux caractères de Didot. Collationné complet du texte et des gravures (voir le détail ci-dessous).



Cette monumentale édition n'a été imprimée qu'à 500 exemplaires pour les volumes I, II, IV à VIII et XV, et à seulement 400 exemplaires pour les volumes III et IX à XIV et XVI à XVIII. Ceci est indiqué dans un long et très intéressant avis des éditeurs qui se trouve placé en tête du dernier volume.

On lit : "Le luxe typographique que nous avons eu l'intention de donner à cette édition, nous a fait un devoir de ne rien épargner de ce qui pouvait contribuer à la rendre supérieure à toutes celles qui ont été publiées jusqu'à ce jour. Le papier, de la première qualité, a été tiré d'Annonay, l'une des meilleures fabriques de France ; les caractères proviennent des fontes de Henri Didot, et l'impression en a été confiée à Didot jeune. Les estampes, gravées par les plus habiles artistes, sur les dessins originaux de Cochin, Regnault et Monsiau, présentent en général un fini qui répond à l'exécution de la partie typographique. Enfin les différents écrits de J. J. Rousseau ont été collationnés avec le plus grand soin sur ses manuscrits déposés au comité de l'instruction publique. (...) Nous avions tiré, d'après l'annonce de notre prospectus, cette édition au nombre de cinq cent exemplaires. Les trois premiers volumes ont été enlevés dans leur totalité ; les quatrième et cinquième ont éprouvé quelques ralentissement, mais pas assez pour nous obliger à changer notre plan : ce n'est qu'aux sixième, septième et huitième volumes que la grande défection s'est fait sentir, et qu'il a fallu penser sérieusement à prendre un parti pour nous assurer les moyens de continuer cette entreprise, et satisfaire les souscripteurs qui désiraient qu'elle s'achevât. C'est ce que nous avons fait en diminuant le nombre du tirage, et le réduisant à quatre cents au lieu de cinq cents. Nous rendions, il est vrai, notre entreprise moins lucrative ; car pour peu que l'on connaisse les procédés de l'imprimerie, on sait que plus on tire d'un livre, plus il y a de bénéfice pour l'entrepreneur ; mais nous remplissions nos engagements, et c'est pour parvenir à ce but que nous n'avons pas hésité à faire des sacrifices. Toutefois, notre intention a été qu'ils ne fussent qu'en faveur des souscripteurs qui nous étaient restés attachés. En conséquence, à dater de la présente époque, premier ventôse an VIII (20 février 1800), les volumes qui n'ont été tirés qu'à quatre cent exemplaires (...)"


Cette édition, très couteuse et vendue très cher (60 francs or le volume) n'a pas connu le succès escompté par ses éditeurs. Elle est ornée de belles planches d'après Monsiau, Regnault , Vincent et Cochin gravées par divers artistes (1 portrait, 5 frontispices et 29 figures). Il y a aussi 24 planches de musique et 1 fac similé d'autographe. Il a été tiré quelques exemplaires sur grand papier dit colombier (selon les bibliographies consultées il y aurait eu 15 exemplaires tirés in-folio avec les figures avant la lettre et les eaux-fortes et 4 exemplaires sur très grand papier colombier).



Le format de cette édition, il est vrai, la rend peu commode, mais aujourd'hui on peut la recommander pour sa rareté (400 à 500 exemplaires seulement selon les volumes) et pour la beauté de son éxécution (papier et caractères de très grande qualité) et pour sa correction (revue sur les manuscrits).



A la fin du XIXe siècle le libraire Auguste Fontaine en cataloguait un exemplaire relié en veau décoré au prix astronomique de 1.800 francs or (catalogue de 1880).



Les bibliophiles, même les plus éminents, n'ont pas toujours la jugeotte nécessaire au bon entendement. Ainsi, Henri Béraldi, bibliophile émérite et reconnu dans le cénacle écrivait à propos de la suite des 35 figures de cette édition : "Pour avoir cette belle suite dans un volume maniable, je l'ai retirée d'un exemplaire en grand papier vélin, en dix-huit volumes grand in-fol. !" (Estampes et livres : 1872-1892, Henri Béraldi, Eugène Paillet, p. 133). Folie des hommes sages ! (N.D.L.R.)

Un exemplaire broché de cette édition a été vendu 521 livres chez M. Bailly en 1800 (Dictionnaire bibliographique de Duclos, p. 363). L'exemplaire La Bedoyère a passé chez Téchener, il était au format in-folio et relié en maroquin rouge décoré (Catalogue de livres rares... Téchener, 1848, n°1639) Les prix s'envolent pour cette belle édition lorsqu'on leatrouve dans une belle reliure bien conservée et tiré sur grand papier (l'exemplaire in-folio en maroquin rouge décoré, probablement celui du comte de La Bedoyère a été adjugé 80.200 euros le 25 juin 2009 chez Chritie's (vente 5562).

Références : Brunet IV, 1422; Cohen-deRicci 912-913.

EXEMPLAIRE EN CARTONNAGE D'ATTENTE, NON ROGNÉ, CONDITION TOUT A LA FOIS MODESTE ET DÉSIRABLE QUI LAISSE AU TEXTE ET AUX GRAVURES TOUTE L'AMPLEUR DES MARGES POUR S'EXPRIMER.

UN MONUMENT TYPOGRAPHIQUE A LA GLOIRE DU CITOYEN DE GENÈVE.

VENDU

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