jeudi 31 mars 2011

Son altesse la femme d'Octave Uzanne (1885). Illustrations de Félicien Rops. Exemplaire parfaitement conservé tel que paru en librairie.




Octave UZANNE

SON ALTESSE LA FEMME PAR OCTAVE UZANNE. Illustrations de Henri Gervex, J.-A. Gonzalès, L. Kratké, Albert Lynch, Adrien Moreau et Félicien Rops.

Paris, A. Quantin, imprimeur-éditeur, 1885.

1 volume grand in-8 (27 x 18,5 cm) broché de (4)-XII-312-(2) pages. Illustrations en couleurs hors-texte et dans le texte en noir. Couverture rempliée illustrée par G. Fraipont. Jaquette cartonnée à larges lacets de soie bleu nuit, décor japonisant à l'extérieur dans les tons de marron et de gris, bleu et noir. Doublure intérieure de papier coloré japonisant. Ensemble en parfait état, à l'état de parution, comme neuf.



ÉDITION ORIGINALE. TIRAGE A PETIT NOMBRE SUR TRÈS BEAU PAPIER VÉLIN DES VOSGES.

Ce superbe livre, l'un des plus beaux consacrés à la femme par Octave Uzanne, est illustré de 11 très jolies eaux-fortes en couleurs hors-texte. Ce livre était publié à 45 francs. Le tirage "ordinaire" si l'on peut dire tant le papier est superbe, est sur papier teinté des Vosges (tirage à petit nombre non indiqué, sans doute moins de 1.000 exemplaires). Il existe 100 ex. sur Japon (100 fr.) et 100 ex. sur Japon réimposés (200 fr.).

Ce livre est recherché notamment pour les trois très jolies eaux-fortes données ici par l'artiste Félicien Rops (compendium maleficarum, l'amour aux champs, et mulieriana). Les autres eaux-fortes données par Gervex, Lynch, Kratké, Moreau et Gonzalès, sont de très grande qualité. Ces eaux-fortes en couleurs ont été obtenues grâce à la technique dite du "repérage", c'est-à-dire que l'eau-forte était "positionnée" avec précision grâce à des repères (petites épingles piquées en haut et en bas des feuilles) sous la presse pour chaque passage de couleurs différentes. Le résultat obtenu était très convaincant pour l'époque (1885). Le volume est également illustré de bordures de pages en noir à l'eau-forte, quelques petites gravures sur bois. Une réalisation magnifique et très innovante comme Octave Uzanne savait les diriger pour les bibliophiles de son temps.

La couverture est illustrée tout au long (plats et dos) d'une grande composition florale japonisante de G. Fraipont (parfait état).



Exemplaire bien complet de sa chemise d'éditeur en cartonnage imitation cuir japonais avec lacets de soie imprimés or, doublée papier japonisant, l'ensemble en parfait état.



Ce livre trait de l'histoire de la femme depuis le moyen-âge jusqu'aux dernières années du XIXe siècle avec la "Parisienne moderne". On peut y lire les chapitres sauivant : Le vray mirouer de sorcellerie, La mie du poete, La précieuse, La caillette, La citoyenne française, Les galanteries du directoire, Sous la restauration, L'amour aux champs, La parisienne moderne, et Mulieriana (mélange de pensées et d'aphorismes sur les femmes).

Carteret IV, 384 : "Ouvrage documentaire du plus vif intérêt."

Référence : Vicaire, Manuel de l'amateur de livres du XIXe siècle, tome VII, 924.

SUPERBE EXEMPLAIRE, TEL QUE PARU EN LIBRAIRIE, DE CE TRÈS BEAU LIVRE ÉRIGÉ A LA GLOIRE DE LA FEMME, PAR LE "MONSIEUR DE CES DAMES", OCTAVE UZANNE, BIBLIOPHILE ET HOMME DE LETTRES. RARE DANS CET ÉTAT DE NEUF.

VENDU


Nous vous proposons également UN DES 100 EXEMPLAIRES SUR PAPIER DU JAPON, broché, état proche du neuf, avec un double état des encadrement en noir, le tirage à part des hors-texte en couleurs sur papier rapporté contre collé sur feuille de papier Japon (1 seul état). Photographies sur simple demande. Prix : 800 euros

Les Aventures de Télémaque fils d'Ulysse (édition de Londres, Dodsley, 1738). Très rare édition parfaitement établie par Hardy au XIXe siècle.



François de Salignac de La Mothe-Fénelon dit FÉNELON

LES AVENTURES DE TÉLÉMAQUE, FILS D'ULYSSE. Par feu Messire François de Salignac de La Motte Fenelon.

A Londres, chez R. Dodsley, 1738.

2 volumes petits in-8 (18 x 12 cm) de XL-301 et (1)-294 pages. 1 portrait de l'auteur en frontispice du premier volume et 23 (sur 24) eaux-fortes hors texte.

Reliure plein maroquin rouge janséniste, dos à nerfs, double-filet doré sur les coupes, large jeu de roulettes et filets dorés en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne, tranches dorées sur marbrure (reliure du milieu du XIXe siècle signée HARDY). Excellent état de conservation, infimes traces. Intérieur très frais, papier légèrement teinté. La figure pour le livre V manque (elle manquait déjà lors de la reliure au XIXe siècle). Impression sur papier fort de Hollande, grandes marges.



NOUVELLE ÉDITION. LE "TÉLÉMAQUE DE DODSLEY".

Cette édition est donnée comme rare voire très rare par la plupart des bibliographes. Elle a été recherchée par les amateurs du XIXe siècle au point d'atteindre des prix considérables. Les figures sont copiées sur celles de Bernard Picart de l'édition de 1734 et réduites au format in-8. "Belle et rare édition" écrit Fournier dans son Nouveau dictionnaire portatif de bibliographie. Cette même édition est décrite "rare, même à Londres, et très bien exécutée" (tandis que Brunet la juge médiocre...) dans le catalogue De Bure. Renouard en possédait un dans sa collection : "Cette édition, longtemps la seule qui fût de quelque élégance dans le format portatif, avait acquis une valeur exorbitante, qui n'a pu tenir après la publication de tant de beaux Télémaque imprimés depuis une quarantaine d'années. C'est cependant toujours un livre rare, et recommandable par la réduction des gravures de l'édition de 1734". Les plus grands bibliophiles du XIXe siècle, tel Nodier, possédaient leur "Télémaque de Dodsley".

Un exemplaire en maroquin rouge de la fin du XVIIIe ou du début du XIXe siècle est passé en vente dernièrement chez Christie's (estimation 3.000/5.000 euros). Nous n'avons trouvé actuellement aucun exemplaire à la vente.

Chose incompréhensible concernant notre exemplaire, il manque la figure pour le Livre V ainsi que peut-être un frontispice qui est parfois mentionné. La figure V n'a pas été arrachée après la confection de la reliure mais manquait déjà alors (le prix demandé tient compte de cette figure manquante).

Référence : Cohen, Guide de l'amateur de livres à gravures du XVIIIe siècle, éd. 1912, col. 382-383. Cohen ne signale pas de frontispice.



TRÈS BEL EXEMPLAIRE PARFAITEMENT ÉTABLI PAR HARDY DANS LA SECONDE MOITIÉ DU XIXe SIÈCLE.

VENDU

Les Saisons de Saint-Lambert (1769). Illustrations de Gravelot et Le Prince, vignettes gravées à l'eau-forte de Choffard. Jolie reliure de maroquin.



Jean-François de SAINT-LAMBERT

LES SAISONS, POËME.

A Amsterdam, s.n., 1769.

1 volume in-8 (19,5 x 13 cm) de XXVIII-369 pages.

Reliure plein maroquin vert sombre, dos à nerfs richement orné aux petits fers dorés, triple-filet doré en encadrement des plats, filet doré sur les coupes, jeu de roulettes et filets dorés en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne, tranches dorées sur marbrure (reliure de la seconde moitié du XIXe siècle, vers 1880, signée R. PETIT). Excellent état de conservation, infimes traces à la reliure, intérieur frais.


PREMIÈRE ÉDITION ILLUSTRÉE.

Cette très jolie édition contient 5 figures par Le Prince et Gravelot, gravées par Delaunay, Prévost, Rousseau, Saint-Aubin et Watelet. 1 fleuron en forme de lyre sur le titre et 4 vignettes en-tête gravées à l'eau-forte par Choffard.

Ce livre a toujours été recherché pour la finesse et la beauté de ses illustrations. C'est cet ouvrage qui ouvrit à son auteur les portes de l'Académie française l'année suivante.

Référence : Cohen, Guide l'amateur de livres à gravures du XVIIIe siècle, éd. 1912, col. 925-926.

TRÈS BEL EXEMPLAIRE FINEMENT ÉTABLI EN MAROQUIN A LA FIN DU XIXe SIÈCLE.

VENDU

mercredi 30 mars 2011

Notice sur le monument érigé à Paris par souscription à la gloire de Molière (1844). Superbe exemplaire relié en maroquin par Capé.





NOTICE SUR LE MONUMENT ÉRIGÉ A PARIS PAR SOUSCRIPTION A LA GLOIRE DE MOLIÈRE, suivie de pièces justificatives et de la liste des souscripteurs. Publiée par la Commission de Souscription.

Paris, Perrotin, libraire-éditeur, rue de la fontaine Molière, 41. 1844. [Imprimerie de H. Fournier et Cie, rue Saint-Benoit, 7].

1 volume grand in-8 (24 x 16 cm) de XXXIX-95 pages. 3 planches hors-texte.

Reliure plein maroquin rouge à gros grain, dos à nerfs richement orné aux petits fers dorés, triple-filet doré en encadrement des plats, filet doré sur les coupes, large roulette dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne, tranches dorées (reliure de l'époque signée CAPÉ). Reliure très fraîche en excellent état de conservation. Intérieur très frais imprimé sur papier vélin blanc satiné.

ÉDITION ORIGINALE.

A l’angle de la rue de Richelieu (à gauche) et de la rue Molière (à droite), dans le 1er arrondissement, se trouve la fontaine Molière. A sa place se trouvait la fontaine Richelieu, à la gloire du cardinal, qui fut détruite en 1838, parce qu’elle empêchait la bonne circulation hippomobile. Une souscription nationale, lancée par Joseph Régnier, un sociétaire de la Comédie française, a permis de construire la fontaine qui fut achevée en 1844. Ce qui en fait le premier monument parisien financé par les citoyens qui ne soit pas érigé en l’honneur de la royauté ou du clergé.


Cette fontaine est l’œuvre de l'architecte Visconti pour la pierre et on y a placé une belle statue de bronze de Molière par M. Seurre ainé. Les deux muses sont l’œuvre de M. Pradier. Ce monument mesure 16 mètres de hauteur sur 6 mètres 50 de largeur.

Les trois planches présentes dans ce volume représentent une vue de l'élévation générale, une vue de l'élévation latérale et un plan du rez-de-chaussée et de la médaille frappée à l'occasion de l'inauguration.

Le coût de ce monument s'est élevé à 200.000 francs (sans compter l'acquisition des maisons 252.000 francs). La ville de Paris participa à hauteur de 100.000 francs. Les pièces justificatives donne le moindre détail des dépenses afférentes à la construction de cette fontaine. La liste des souscripteurs est très intéressante et permet de voir que le roi Louis-Philippe et la famille royale participent de leurs deniers à hauteur de 2.800 francs, l'éditeur Perrotin à hauteur de 500 francs, Victor Hugo pour 20 francs, Frédéric Soulié 20 francs, M. Viollet-le-Duc 20 francs.

Ce monument marque encore de toute sa splendeur l'angle de la rue de Richelieu et de la rue Molière.

SUPERBE EXEMPLAIRE FINEMENT RELIÉ A L’ÉPOQUE EN MAROQUIN PAR CHARLES CAPÉ, L'UN DES RELIEURS LES PLUS RÉPUTÉS TRAVAILLANT POUR LES PLUS GRANDS PERSONNAGES DE SON TEMPS.

VENDU

mardi 29 mars 2011

Première édition collective des sonnets de Benedetto Varchi (1503-1566) publiée à Florence en 1555. Reliure en parchemin de l'époque. Très rare.



Benedetto VARCHI

DE SONETTI DI M. BENEDETTO VARCHI, Parte prima.

In Florenza apresso M. Lorenzo Torrentino. M D LV. [1555].

1 volume in-8 (160 x 100 mm - Hauteur des marges : 155 mm) de 8 feuillets non chiffrés ; paginé 3 à 272 et 12 feuillets non chiffré de table, soit 152 feuillets signés **8 A-S8 T4 (erreurs de pagination). Armoiries des Médicis sur le titre (62 mm), impression en caractères italiques.

Reliure plein parchemin de l'époque. Titre à l'encre au dos et sur la tranche inférieure du volume. Quelques usures minimes à la reliure, intérieur frais. Texte en italien.



PREMIÈRE ÉDITION COLLECTIVE DES SONNETS DE BENEDETTO VARCHI (1503-1566).

"Cette édition est dédiée à Francesco de' Medici (1541-1587), fils de Cosme Ier, grand-duc de Florence. Un document récemment découvert (voir Tanturli, 2004) fait apparaître le dessein original du poète. Celui-ci avait d'emblée prévu un recueil important au point de devoir être divisé en deux tomes (d'où la mention Parte prima au titre de cette édition). Varchi regroupa ses pièces selon une organisation thématique : pièces amoureuses adressées au Lauro, le laurier, reprenant la topique prétrarquiste bien que l'amour qu'il chantait s'adressât au beau Lorenzo Lenzi. Suivent des sonnets d'inspiration pastorale et un nombre important de sonnets épistolaires, qui constituent le véritable coeur du recueil ; ces pièces illustrent le réseau lettré que le poète avait constitué autour de lui et qu'il célébrait avec ostentation, sans opérer de sélection, mais en regroupant les pièces selon des distinctions sociales. Enfin quelques sonnets spirituels indiquent une attention portée au débat théologique de l'époque et les engagements peu orthodoxes du poète." (Ma bibliothèque poétique, Poètes italiens de la Renaissance, tome II, Genève, Droz, 2007, n°385, pp. 246-250).

Ce recueil contient 535 sonnets, adressés à, ou dédiés à la mémoire d'un très grand nombre de personnages de son entourage, dont on trouve la table à la fin du volume. Un second volume paraitra en 1557 chez le même éditeur, ne contenant que 80 sonnets de Varchi.



Benedetto Varchi ne faisait pas mystère de ses préférences homosexuelles et une grande partie de ses sonnets amoureux en sont une vibrante apologie.

"From a homosexual point of view, Varchi’s work is noteworthy for an uncompromising—and towards the end of his life unfashionable—defence of Socratic love, as cast in the homoerotic formulation of Marsilio Ficino. Varchi’s sonnets are explicit, though supposedly chaste, declarations of love, whilst his Latin compositions constitute such veritable confessions that they were damned as ‘scandalous’ by Scipione Ammirato in his Opuscoli (1637). Varchi was thus among the last humanist heralds of Socratic love, and contemporaries displayed open distrust of the ‘chaste affection’ which had inspired his sonnets, for instance those written for the youth Giulio della Stufa. A letter written by the youth reveals that his father expressly forbade him to frequent Varchi, since various rival poets, such as Antonfrancesco Grazzini and Alfonso de’ Pazzi, circulated sonnets in which they took aim at Varchi’s homosexual tastes and his relationship with Giulio."

Références : J.-P. Barbier-Mueller, Ma bibliothèque poétique, Poètes italiens de la Renaissance, tome II, Genève, Droz, 2007, n°385, pp. 246-250 ; G. Dall’Orto, “Socratic Love” as a Disguise for Same-sex Love in the Italian Renaissance ; G. Manacorda, Benedetto Varchi. L’uomo, il poeta, il critico.

L'exemplaire Barbier-Mueller ne mesure que 150 mm et est relié en maroquin vert de la fin du XVIIIe siècle. Notre exemplaire est grand de marges (155 mm) et est dans sa première reliure en parchemin, bien conservée. Une main de l'époque a ajouté à la plume le nom de certains dédicataires en haut de quelques sonnets.


Provenance : Bibliothèque A. Kolly (et fils), avec ex libris gravé (XIXe s.). Volume acheté à Parme à la fin du XVIIIe s. avec la mention "Très rare" écrite à la plume au contreplat.

Localisation : Un exemplaire à la Bibliothèque Mazarine (Paris) et un autre à la BM de Troyes.

BEL EXEMPLAIRE, TRÈS PUR, DANS SA PREMIÈRE RELIURE EN PARCHEMIN, DU PREMIER RECUEIL DES SONNETS DE BENEDETTO VARCHI.

VENDU

Les très-rares Mémoires secrets de Vittorio Siri "Memorie recondite" (1677-1679). Ensemble complet des huit volumes en reliure parchemin de l'époque.




Vittorio SIRI

[MÉMOIRES SECRETS DE VITTORIO SIRI] MEMORIE RECONDITE DALL' ANNO 1601 FINO AL 1640. DI VITTORIO SIRI.

In Ronco, s.n., 1677. Volume I et II. In Parigi, Sebastiano Mabre-Cramoisy, 1677. Volume III et IV. In Lione, Apresso Anisson, e Posuel, 1679. Volume VI, VII et VIII.

Ensemble 8 volumes in-4 (26 x 19 cm) de (1)-574 ; (1)-735-(2) ; (1)-596-(9) ; (1)-637-(8) ; (1)-892-(12) ; (1)-811-(7) ; (1)-796-(8) et (1)-892-(9) pages. Collationné complet malgré des erreurs de pagination et des inversions de cahiers par le relieur.

Reliure plein parchemin à petits rabats, titre à l'encre au dos, restes d'attaches avec perles de verre et cordons. Ensemble en très bon état, petits défauts d'usage et patine du parchemin, il reste quatre perles de verre et quelques attaches. Traces de travail de rongeurs sur les rabats du sixième volume. Bel ensemble homogène de reliures de l'époque. L'état intérieur est satisfaisant malgré des rousseurs assez présentes à quelques feuillets, quelques mouillures sans gravité, quelques cahiers brunis. Texte en italien.



ÉDITION ORIGINALE ITALIENNE COMPLÈTE DES "MÉMOIRES SECRETS" DE VITTORIO SIRI. ENSEMBLE RARE.

D'un point de vue technique, ces volumes ont été imprimés dans trois villes différentes entre l'Italie (Ronco, petite ville du Piémont) et la France (Paris et Lyon), entre 1677 et 1679, ce qui rend la réunion des huit volumes en reliure uniforme des plus rares.

Ces "Mémoires secrets" sont remplis de documents historiques importants. On sait que Vittorio Siri travaillait sous les yeux des ministres. On lui communiquait alors beaucoup d'instructions et de dépêches secrètes, qui depuis ont été perdues. Le texte des Mémoires de Siri couvre l'histoire du règne d'Henri IV et de Louis XIII.

Né à Parme en 1608, Vittorio Siri vécut à Venise dans la société de l'ambassadeur de France et participa à de nombreuses négociations politiques. Protégé de Richelieu puis de Mazarin, il fit plusieurs séjours à la cour de France. Lorsque Jean Racine fut nommé historiographe du roi, il pilla des pans entiers des Memorie recondite de Siri. Siri est mort en 1685.

Ces Mémoires, dès les premiers temps, furent réputés rares. Certains bibliographes écrivent que les quatre premiers volumes sont les plus rares ("extrêmement rare" écrit Lenguet Dufresnoy dans sa Méthode pour étudier l'histoire) tandis que d'autres écrivent que c'est le huitième et dernier volume qui est le plus difficile à trouver. Les Mémoires secrets ont été traduits en français pour la première fois en 1768 seulement par M. Requier, sous le titre de "Mémoires secrets tirés des archives des souverains de l'Europe".

Provenance : Exemplaire provenant de la bibliothèque italienne de la prestigieuse famille Da Castiglione avec signature ex libris au bas des titres et cachet aux armes au verso des titres.

BEL EXEMPLAIRE, TRÈS PUR, DANS SA PREMIÈRE RELIURE EN PARCHEMIN DE L’ÉPOQUE.

ENSEMBLE TRÈS RARE COMPLET DES HUIT VOLUMES.

VENDU

lundi 28 mars 2011

Principes du droit politique de Jean-Jacques Burlamaqui (1754). De l'origine et de la nature de la société civile et de la souveraineté en général.



[Jean-Jacques BURLAMAQUI]

PRINCIPES DU DROIT POLITIQUE.

S.l.n.n., 1754 [Genève, Barrillot & fils].

1 volume in-4 (27 x 22 cm) de VI-305 pages.

Cartonnage d'attente de l'époque, dos muet, ficelles apparentes, tranches non rognées. Excellent état général pour ce fragile cartonnage miraculeusement conservé. Intérieur très frais.



SECONDE ÉDITION POSTHUME.

Jean-Jacques Burlamaqui (1694-1748) a donné ses Principes du droit naturel pour la première fois en 1717. Les Principes du droit politique ont été publiés seulement en 1751. La seconde édition des Principes du droit politique (1754) que nous proposons ici a paru encore une fois séparément du premier opus. La page de titre ne porte par de tomaison pourtant la table des chapitres indique qu'il s'agit du second volume. On lit aussi en signature de cahier "Tome II". L'ouvrage est bien complet en un seul volume. Il n'existe pas d'édition des Principes du droit naturel à la date de 1754. Ces deux ouvrages ont été réunis en un seul volume en 1763.

Le style de Burlamaqui est simple et clair. Ses principes fondamentaux peuvent être décrits comme de l’utilitarisme rationnel. Ses idées sont le prolongement de celles de Samuel von Pufendorf (1632-1694), premier théoricien moderne du droit naturel. Ce volume des Principes du droit politique traite de l'origine et de la nature de la société civile, de la souveraineté en général, des caractères qui lui sont propres, de ses modifications et de ses parties essentielles. On trouve dans la seconde partie l'explication des différentes formes de gouvernement, les manières d'acquérir ou de perdre la souveraineté et les devoirs réciproques des souverains et des sujets. La troisième partie est consacrée à l'examen plus particulier des parties essentielles de la souveraineté ou des différents droits du souverain par rapport à l'intérieur de l'état, tels que sont le pouvoir législatif, le pouvoir souverain en matière de religion, le droit d'infliger des peines, et celui que les souverains a sur les bien renfermés dans l'état. Enfin la quatrième partie examine les différents droits de la souveraineté à l'égard des états étrangers, du droit de la guerre et de tout ce qui y a rapport, des traités publics et du droit des ambassadeurs.

Ce traité, publié quelques années seulement après De l'esprit des loix de Montesquieu (1748) et quelques années avant le Contrat social de Jean-Jacques Rousseau (1762), fait partie des textes importants sur ce sujet.

"Origine et nature de la société civile et de la souveraineté en général. Théorie politique du pouvoir monarchique, de ses droits et de ses devoirs." (INED, 877)

"Pénétré de la lecture de Puffendorf, Grotius et Barbeyrac, Burlamaqui a refondu leurs doctrines qu'il avait méditées, sans leur apporter de changement notable ; mais il a su rendre des thèses touffues assimilables par des débutants, futurs juristes ou gens du monde ignorant la science juridique..." (En Français dans le texte, pour les Principes du droit naturel, n°150).

BEL EXEMPLAIRE MIRACULEUSEMENT CONSERVÉ DANS SON CARTONNAGE D'ATTENTE DE L’ÉPOQUE. RARE DANS CETTE CONDITION.

VENDU

samedi 26 mars 2011

Les intrigues amoureuses de la cour de France par Gatien Courtilz de Sandras (1685). Un ouvrage peu commun sur les débauches à la cour de Louis XIV.


[Gatien COURTILZ DE SANDRAS]


LES INTRIGUES AMOUREUSES DE LA COUR DE FRANCE.

A Cologne, chez Pierre Bernard, 1685.

1 volume in-12 (13,5 x 8 cm - Hauteur des marges : 129 mm) de 175 pages y compris le titre à la sphère imprimé en noir.

Reliure pleine basane usagée, mors fendus, manques de cuir au dos et sur les plats, coins et coupes très usés (reliure de l'époque). Les cahiers restent cependant encore solidement cousus et le volume reste en place. Intérieur en bon état, assez frais (papier uniformément jauni), sans rousseurs ni taches. Une nouvelle reliure est à prévoir.


ÉDITION ORIGINALE.

Comme l'indique l'avis du libraire au lecteur : "L'on n'a vu dans le livre intitulé Conquêtes amoureuses du Grand Alcandre qu'un échantillon de ce que l'on verra ici. Quoi que les dames n'y soient pas trop sages, celles-ci seront encore plus folles (...) Le nom du Grand Alcandre est aujourd'hui en usage quand on veut parler du Roi (...)." Les Conquêtes amoureuses du Grand Alcandre avaient paru l'année précédente (1684).

On trouve toutes les débauches de la cour de Louis XIV dans ce livre sorti, semble-t-il, de la plume féconde de Gatien Courtilz de Sandras, auteur devenu célèbre pour ses Mémoires de la vie de d'Artagnan (1700) repris bien plus tard par Alexandre Dumas. Il y a certainement beaucoup plus de vérités dans ce livre que dans les autres du même auteur, ces débauches étant pour la plupart "publiques" et par là même faciles à vérifier dans les Mémoires officiels du temps.

EXEMPLAIRE A RELIER DE CE PETIT LIVRE PEU COMMUN.

VENDU

Histoire amoureuse des Gaules de Bussy-Rabutin (1666 ? 1671 ?). Vélin de l'époque. Un livre qui valut près de 18 ans d'exil à son auteur.



[Roger de RABUTIN, comte de BUSSY, dit BUSSY-RABUTIN]

HISTOIRE AMOUREUSE DE FRANCE.

Sans lieu, sans nom, ni date (Bruxelles ?, Foppens ? Elzéviers ? 1666-1671 ?).

1 volume petit in-12 (12,7 x 7,6 cm - Hauteur des marges : 119 mm) de 1 titre frontispice gravé à l'eau-forte, 258 pages chiffrées (avec erreur de pagination).

Reliure plein vélin de l'époque, trace de titre à l'encre au dos (époque). Exemplaire dans sa première reliure hollandaise en vélin, avec quelques taches et quelques salissures à la reliure, néanmoins solide et en très bon état de conservation. Intérieur frais, quelques marques à la mine de plomb dans les marges, petit manque de papier dans le coin inférieur de deux feuillets sans atteinte au texte. Petites taches sans gravité à quelques feuillets.


RARE ÉDITION AVEC LE CANTIQUE LICENCIEUX "QUE DEODATUS EST HEUREUX DE BAISER CE..."

Cette édition ne correspond réellement à aucunes de celles décrites par Tchémerzine qui pourtant en décrit une approchante qu'il donne à la date de 1666 en 258 pages également mais avec une page de titre en plus du frontispice gravé. Curieusement notre exemplaire ne contient pas de page de titre et il n'y manque rien pourtant, par ailleurs il est imprimé sur la bannière de la renommée "Histoire amoureuse de France" et non "Histoire amoureuse des Gaules" ; de plus ce frontispice n'est pas signé "Bus. inv." et "Rabut. exc." comme cela est indiqué dans Tchémerzine.

Édition bien complète du texte originel de l'Histoire amoureuse des Gaules comprenant l'Histoire amoureuse de France (p. 3) comprenant l'Histoire de Madame de Chastillon (p. 111), le livre second de l'Histoire amoureuse de France (p. 180) comprenant bien le célèbre cantique licencieux "Que Deodatus est heureux de baiser ce ..." (p. 198 à 200), l'Histoire de Madame de Sevigny (p. 202), l'Histoire de Madame de Monglas et de Bussy (p. 220), et enfin les Maximes d'amour (p. 239 à 246) et la copie de la Lettre au Duc de Saint-Aignan par le Comte de Bussy du 12 novembre 1665. Le titre courant porte "Histoire amoureuse de France".

Cette édition donne les noms véritables dans le texte, il n'y a donc pas de clé. Il y eut en même temps au moins trois éditions illustrée du même frontispice, la troisième étant visiblement une contrefaçon mal exécutée. Cette édition, comme toutes les premières éditions de l'Histoire amoureuse des Gaules de Bussy-Rabutin, est assez rare.

Le Cantique "Que Deodatus est heureux de baiser ce ..." est tourné contre La Vallière et ses amours coupables avec le roi Louis XIV.

Références : Tchémerzine II, 158 pour les éditions approchantes.

AGRÉABLE EXEMPLAIRE EN CONDITION D’ÉPOQUE.

VENDU

Le Bachelier de Salamanque (1807) de Lesage imprimé d'après le procédé d'Herhan à Paris sur papier vélin fin. Jolie reliure de maroquin au chiffre.



Alain-René LE SAGE ou LESAGE

LE BACHELIER DE SALAMANQUE, OU MÉMOIRES ET AVENTURES DE DON CHÉRUBIN DE LA RONDA, PAR LE SAGE.

Paris, Stéréotype d'Herhan, 1807. [chez H. Nicolle et Aug. Renouard].

2 volumes grands in-16 (17,5 x 11 cm) de XVI-244 et (4)-244 pages.

Reliure plein maroquin rouge, dos à nerfs soulignés de filets à froid, auteur, titre et tomaison dorés, plats encadrés d'un filet à froid, chiffre doré au centre des plats, filet doré sur les coupes, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papiers peigne, tête dorée, les autres tranches ébarbées (témoins), relié sur brochure (reliure du milieu du XIXe siècle, vers 1850-1860 ?). Exemplaire très frais, reliure en excellent état, intérieur très frais. Infimes frottements. Jolie impression sur papier vélin fin. Exemplaire truffé d'1 portrait de l'auteur en médaillon avant la lettre et avant les signatures, 8 gravures sur acier d'après Deveria avant la lettre, 2 gravures sur cuivre d'après Marillier en 2 états (avec et sans la tablette et l'encadrement), 1 gravure sur cuivre par Choquet, soit 12 figures au total.


NOUVELLE ÉDITION. UN DES QUELQUES EXEMPLAIRES IMPRIMÉS SUR PAPIER VÉLIN FIN.

Le Bachelier de Salamanque a été publié pour la première fois en deux temps, le premier volume a paru en 1736 et le second en 1738 seulement. Cette nouvelle édition donnée d'après la technique développée quelques années auparavant par Herhan à Paris est assez jolie. Il s'agit ici d'un des quelques exemplaires imprimés sur papier vélin fin à grandes marges et relié sur brochure.

"Le Bachelier de Salamanque a, quant à lui, souffert d'une « mauvaise réputation » : la thèse du plagiat et celle d'un tarissement de l'inspiration ont occulté l'originalité de ce roman qui, certes, s'inscrit dans la veine picaresque mais sait aussi jouer avec les codes du roman-Mémoires comme avec les attentes du lecteur. Fondé sur des sources historiques abondantes et précises, le roman est aussi une réflexion sur l'ascension sociale et la liberté individuelle, sur un ton qui sait rester constamment plaisant." (Lesage, Œuvres complètes, présentation, tome 8, Paris, H. Champion, 2010).

Provenance : Ex libris gravé portant la devise "BONA FIDE SINE FRAUDE" avec un "R" au centre (non identifié). Étiquette marquée "PARIS" avec un numéro de classement de bibliothèque.


BEL EXEMPLAIRE DANS UNE FINE RELIURE DU MILIEU DU XIXe SIÈCLE AU CHIFFRE (non identifié).

VENDU

vendredi 25 mars 2011

L'arretin moderne (1783) de l'abbé défroqué Henri-Joseph Dulaurens. Bel exemplaire en maroquin du XIXe siècle. L'anticléricalisme au XVIIIe s.



[Abbé Henri-Joseph DULAURENS]

L'ARRETIN MODERNE.

A Rome, aux dépens de la Congrégation de l'Index. 1783.

2 volumes petits in-8 (15,5 x 10 cm) de XLII-200 et (4)-199 pages.

Reliure plein maroquin framboise, dos à nerfs, caissons encadrés d'un filet à froid, filet doré perlé sur les nerfs, filets dorés, triple-filet doré en encadrement des plats, roulettes dorées en encadrement intérieur des plats, filet doré sur les coupes, doublures et gardes de papier peigne, tranches dorées (fine reliure non signée de le deuxième moitié du XIXe siècle, vers 1880 ?). Reliure très fraîche en excellent état, intérieur très frais, exemplaire non lavé, papier uniformément teinté.


NOUVELLE ÉDITION.

Cet ouvrage curieux de l'abbé Henri-Joseph Dulaurens a été publié pour la première fois en 1763 sous le titre "L'arretin". Il a été réimprimé plusieurs fois depuis.

"Ce livre est une critique vive et assez gaillarde des principales histoires de la Bible… L'Epouse de Suze est une petite critique de La Nouvelle Héloïse, Le Sage Pangloss est Salomon, le plus sage des hommes ; c'est un chapitre original, même par ses singulières citations bibliques, lesquelles étant un peu vives, ne sauraient être reproduites ici, L'Histoire de Suzon est celle de Suzanne avec les deux vieillards, l'histoire de Godemiché est à peu près le même sujet que la Novella dell'Angelo Gabriello, c'est-à-dire du Parapilla. C'est comme on sait, l'origine de ces instruments de chamois ou de velours devenus si communs dans les maisons de religieuses. Enfin, les Couvens de Jésuites sont une allégorie à l'histoire de Sodome puis de Loth et ses filles. En un mot, le volume tout entier est plutôt une critique facétieuse de la Bible et des institutions cléricales qu'un livre simplement gaillard". (Lemonnyer, I, p. 263).

Baptisé à la collégiale Saint-Pierre de Douai, fils de Jean-Joseph Laurens, chirurgien-major au régiment de La Roche-Guyon, et de Marie-Joseph Guyon. Dès l’âge le plus tendre, il annonça un esprit vif et supérieur, qui pouvait faire concevoir de grandes espérances. Envoyé de bonne heure au collège d’Anchin, desservi par les Jésuites, il commença ses études qui eurent beaucoup d’éclat. À peine les eut-il achevées que sa mère, femme très pieuse, le fit entrer, le 12 novembre 1727, âgé de seize ans, chez les les chanoines réguliers de la Trinité, Dulaurens fut admis à la profession, le 12 novembre 1727, étant à peine âgé de dix-neuf ans. La vivacité de son esprit, l’ardeur de son imagination, et, par dessus tout, le désir extrême de se distinguer le fit se livrer tout entier à l’étude de la théologie et des belles-lettres. Il parvint bientôt à se faire haïr de ses confrères, qu’il cherchait sans cesse à humilier en faisant parade de son esprit et de ses connaissances. Les jésuites ne le détestèrent pas moins, parce qu’il se faisait un plaisir de les confondre dans les thèses publiques. Les désagréments qu’on lui faisait éprouver le déterminèrent à demander sa translation dans l’ordre de Cluny. Mais ayant été refusé dans une maison de cet ordre, il protesta juridiquement contre ce refus, quitta la vie monastique et se rendit à Paris pour soutenir ses droits, peut-être espérant trouver dans les lettres plus de tranquillité que dans son couvent, ainsi que la fortune et la gloire. Mais cette fortune, objet de ses vœux et de son ambition, le trompa bien cruellement, car pendant toute sa vie il fut malheureux et persécuté. Le parlement de Paris ayant lancé, au mois d’août 1761, le célèbre arrêt contre les jésuites, Dulaurens, depuis longtemps leur ennemi, saisit avec empressement l’occasion de se venger en composant contre eux une satire violente à l’imitation des Philippiques, sous le titre de Jésuitiques, dont il avait communiqué l’idée à Marc-Ferdinand Groubentall de Linière, l’un de ses amis logé dans sa maison. L’ouvrage, fait en commun, fut achevé et imprimé en huit jours mais, craignant les poursuites de la police, Dulaurens partit à pied pour la Hollande, le lendemain de la publication de son pamphlet, en négligeant de prévenir son ami Greuber de Groubental, qui fut arrêté et conduit à la Bastille, où il resta pendant un mois. Le peu d’argent que Dulaurens retira des libraires d’Amsterdam (chez Marc-Michel Rey de 1761 à 1763), lui fit quitter celle ville pour se rendre successivement à Liège et à Francfort, où il espérait trouver un gain plus considérable. Doué d’une imagination féconde, d’une prodigieuse facilité pour le travail, il vécut toujours dans un état voisin de l’indigence. Ayant été dénoncé en décembre 1765 à la chambre ecclésiastique de Mayence, comme auteur d’ouvrages impies, il fut jugé et condamné par sentence du 30 août 1707 à une prison perpétuelle et enfermé dans une maison de pauvres prêtres à Mayence. Il présentait alors des signes de délire. À partir de 1788, il termina sa peine au couvent surveillé de Marienborn, où il mourut à l’âge de 74 ans (1793). La physionomie de l’abbé Dulaurens, qui était gros, court et replet, n’annonçait pas ses talents. Méfiant et caustique, il n’était officieux et serviable que lorsque cela ne pouvait lui porter préjudice. Vif et turbulent, inquiet et hypocondre, souvent même visionnaire, et toujours inconstant, il formait mille projets en un jour et ne les mettait jamais à exécution. Sa vivacité le rendait brouillon ; mais son génie était une de ces sources qui jaillissent sans cesse. Il a publié une foule d’ouvrages dont la plupart ont eu plusieurs éditions. Son abondance extrême rend son travail inégal et ses idées peu suivies. Il fit beaucoup de vers, dans lesquels on remarque des pensées profondes et une poésie, sonore. Sa prose est pleine de feu et de saillies. Dans ses nombreuses productions il se trouve toujours des pensées neuves et hardies, au milieu du cynisme le plus affirmé. (source Wikipedia).

Référence : Stéphan Pascau, Henri-Joseph Dulaurens (1719-1793), réhabilitation d’une œuvre, Paris, Champion, DHS 109, déc. 2006, 540 p.

Provenance : De la bibliothèque du docteur en médecine René Fauvelle, avec son cachet ex libris sur le faux-titre et le titre de chaque volume, bibliophile de la deuxième moitié du XIXe siècle, sans doute le commanditaire de la reliure.

BEL EXEMPLAIRE DE QUALITÉ FINEMENT ÉTABLI A LA FIN DU XIXe SIÈCLE.

VENDU

jeudi 24 mars 2011

Traité de la cour ou instruction des courtisans (1649). Première édition Elzévirienne. Exemplaire en maroquin de l'époque. Bel exemplaire.




ANONYME [Monsieur Du Refuge, imprimé sur le titre, pseudonyme ou bien Eustache Du Refuge, diplomate]

TRAITÉ DE LA COUR, OU INSTRUCTION DES COURTISANS. Par Monsieur Du Refuge. Dernière édition.

A Leide, chez les Elseviers. 1649.

1 volume in-12 (133 x 82 mm - Hauteur des marges : 129 mm) de 4 feuillets non chiffrés (titre, épître signée V.O.M.P.M.P.S., table des auteurs, 377 pages chiffrées et 23 pages non chiffrées de table.

Reliure plein maroquin vieux rouge, dos à nerfs orné aux petits fers dorés, plats décorés d'un encadrement de filets dorés avec fleurons en écoinçons, roulette sur les coupes et en encadrement intérieur des plats, doublures de papier peigne, garde de papier blanc, tranches dorées (reliure de l'époque). Très bon état de conservation de la reliure, très légères marques, intérieur frais, mouillures claires à quelques feuillets, titre légèrement sali. Bonnes marges.


PREMIÈRE ÉDITION ELZÉVIRIENNE.

Ouvrage rempli de détails intéressants sur la vie de cour et les qualités du courtisan : avoir l’œil aux louanges & aux calomnies qu'on dit de nous & les remèdes à cela - aimer un courtisan - bonne & mauvaise fortune des courtisans - corruptions de la cour - la fortune est comme une grande putain - en cour on n'a point de grands amis, ni de petits ennemis - flatterie agréable aux Princes - en quoi consiste l'honneur - supporter les injures, etc.

Ce célèbre texte écrit au début du XVIIe siècle pour l'instruction du courtisan, a été donné à Paris pour la première fois en 1617, peut-être par un certain Eustache Du Refuge, diplomate du temps du roi Henri IV, à moins que ce nom ne soit plus probablement qu'un habile pseudonyme. C'est ici la première édition élzévirienne. Ce livre sort des presses de Bonaventure et Abraham Elzévier de Leyde. Il y aura une seconde édition en 1656 par les mêmes puis une édition sous le titre "Nouveau traité de la cour" par Claude Barbin en 1664, sans nom d'auteur.

Contrairement à ce qu'avance Bérard dans son Essai bibliographique sur les éditions des elzévirs, cette édition de 1649 est fort bien imprimée, en beaux caractères, et sur beau papier.

Si ce volume était relativement commun dans les grandes collections des bibliophiles du XIXe siècle, les exemplaires reliés en maroquin de l'époque et bien conservés sont quant à eux fort rares. Nous n'attribuons cette jolie reliure du milieu du XVIIe siècle à aucun atelier en particulier pourtant, de très belle facture, elle sort probablement de l'un des meilleurs de l'époque.

Références : Ed. Rahir, Catalogue d'une collection unique de volumes imprimés par les Elzévier. Paris, Morgand, 1896, n°662 (ex. en vélin - Hauteur : 124 mm.) ; Willems, 660 ; Pieters, 344 ; Bérard, Essai bibliographique sur les éditions des elzévirs, p. 160.



BEL EXEMPLAIRE EN MAROQUIN DE L’ÉPOQUE.

VENDU

vendredi 18 mars 2011

Théâtre de Quinault (1663). Bel exemplaire relié au début du XIXe siècle par Bozérian Jeune. Il s'agit probablement de l'exemplaire Bérard et Soleinne



Philippe QUINAULT

LE THÉÂTRE DE M. QUINAULT. I. et II. partie.

Suivant la copie imprimée A PARIS, s.n. [Leyde, Abraham Wolfgang], 1663.

2 volumes in-12 (142 x 80 mm - Hauteur des marges : 135 mm), avec pour le tome I : 1 frontispice gravé à l'eau-forte, 1 feuillet de titre général "au Quaerendo", 2 feuillets d'épitre à Madame Anne de Hoorn (sgné A. Wolfgank), 15 pages d'avis au lecteur touchant les spectacles publics, 1 page de table des poèmes contenus en cette première partie, 3 feuillets non chiffrés et 65 pages pour La mort de Cyrus, 3 feuillets non chiffrés et 66 pages pour Le mariage de Cambise, 3 feuillets non chiffrés et 65 pages pour Le feint Alcibiade, 3 feuillets non chiffrés et 66 pages pour Les coups de l'amour et de la fortune, 3 feuillets non chiffrés et 66 pages pour Amalasonte, 3 feuillets non chiffrés et 66 pages pour Stratonice ; et pour le tome II : 1 frontispice gravé à l'eau-forte, 1 feuillet de titre général "au Quaerendo", 15 pages d'avis au lecteur sur l'utilité des spectacles, 1 page de table des poèmes contenus en cette seconde partie, 3 feuillets non chiffrés et 82 pages pour La comédie sans comédie, 3 feuillets non chiffrés et 77 pages pour Le fantosme amoureux, 4 feuillets non chiffrés et 74 pages pour La généreuse ingratitude, 1 feuillet blanc, 3 feuillets non chiffrés et 78 pages pour L'amant indiscret, 1 feuillet non chiffré et 70 pages pour Les rivalles, et enfin 3 feuillets non chiffrés et 65 pages pour Agrippa. Collationné complet. Chaque pièce possède un titre particulier à la date de 1662 sauf la dernière pièce Agrippa qui porte la date de 1663. A noter que la pièce Stratonice possède sa page de titre avec une gravure à pleine page au verso (il s'agit en fait de la reprise avant la lettre du frontispice répété pour les deux volumes.

Reliure plein maroquin citron à grain long, dos plats à faux nerfs, filets et fers dorés, date dorée en queue, roulette dorée en encadrement des plats, filet doré perlé sur les coupes, roulette en encadrement intérieur des plats, tranches dorées, doublures et gardes de papier marbré (reliure du début du XIXe siècle signée R.P. BOZERIAN JEUNE). Exemplaire d'une exceptionnelle fraîcheur, tant au niveau de la reliure qu'au niveau du papier. Quelques rousseurs ponctuelles sans gravité.


PREMIÈRE ÉDITION COLLECTIVE RARE ET RECHERCHÉE.

Cette première édition collective ne contient que les douze premières pièces de l'auteur. "Les amateurs des éditions elzéviriennes la recherchent beaucoup et elle est très jolie." (Pieters). "Édition fort recherchée." (Téchener, n°10.646).

Né en 1635, Quinault n'est âgé que de 28 ans lorsque parait cette jolie édition de ses pièces. Il n’avait que dix-huit ans lorsqu’on joua à l’hôtel de Bourgogne sa première comédie, les Rivales, en cinq actes (1653). De nombreuses, pour ne pas dire presque toutes, de ses pièces, eurent un réel succès. Il obtint ainsi une pension de 2.000 livres de Louis XIV. L'Académie française lui ouvrit ses portes dès 1670, il n'était alors âgé que de 35 ans. Après la mort de Lully en 1687, Quinault, pris de scrupules religieux, renonça au théâtre et se livra à la composition d’un poème intitulé l’Hérésie détruite, qu’il n’eut pas le temps d’achever. Il fut contesté en son temps par Boileau, La Fontaine et Racine, seul Charles Perrault l’a soutenu. Il versa, comme on le voit dans ces deux volumes, aussi bien dans la tragédie que dans la comédie. Il est intéressant de constater que toutes les pièces sont ici dédicacées à des grands du royaume (Madame la surintendante, le duc d'Anjou, Nicolas Fouquet, Henri de Lorraine duc de Guise, le cardinal de Mazarin, Monsieur Jeannin de Castille trésorier d'Espagne, le marquis de La Mailleraye, le comte de Saint-Aignan, Armand de Bourbon Prince de Conti, le duc de Candale) voire au roi lui-même (Agrippa).

"c’est vers le ballet et les spectacles associant la poésie, la musique et la danse, si prisés à la Cour du jeune Louis XIV, que Quinault semble avoir davantage porté son intérêt. Il écrivit ainsi plus de soixante airs publiés dans diverses collections entre 1660 et 1674, et collabora à la réalisation de plusieurs ballets de cour, dont notamment Le Ballet des Muses en 1666-1667. Dans ces conditions, il n’est guère étonnant que Molière et Lully aient fait appel à lui en 1671, pour écrire les vers destinés aux passages chantés de Psyché – les sections parlées ayant échu à Molière et Pierre Corneille – et que l’année suivante, Lully l’ait associé à la création de son Académie royale de Musique, pour le livret des Fêtes de l’Amour & de Bacchus." (Buford Norman, http://www.quinault.info, Esquisse biographique).

Référence : Willems, 1724 ; Lachèvre, 1276 "On y trouve deux notices touchant les spectacles publics et de l'utilité des spectacles, qui n'ont été reproduites dans aucune édition." ; Pieters, 334.

Provenance : Il se pourrait que notre exemplaire soit celui de la bibliothèque de M. Soleinne. On en trouve un descriptif très fidèle à celui-ci sous le n°1276 de sa bibliothèque "maroquin citron du levant, dentelle, tranches dorées, Bozérian." (la reliure et les dimensions correspondent). Il s'agirait alors de l'exemplaire payé 64 francs chez M. Bérard (Essai bibliographique sur les éditions des Elzévirs, par Simon Bérard, 1822). Cependant notre exemplaire ne porte pas l'ex libris gravé de M. Soleinne.


TRÈS BEL EXEMPLAIRE PARFAITEMENT PAR BOZERIAN JEUNE "L'UN DES MEILLEURS RELIEURS DE SON TEMPS", ENTRE 1805 ET 1820.

VENDU

jeudi 17 mars 2011

Les Amours du comte de Clare (1700). Roman condamné et saisi par la police de Louis XIV. Bel exemplaire parfaitement établi par Capé vers 1850.



ANONYME, attribué au Chevalier de MAILLY

LES AMOURS DU COMTE DE CLARE.

A Amsterdam, chez Pierre Schaier, 1700.

1 volume in-12 (14 x 8 cm) de 144 pages y compris le titre.

Reliure plein maroquin bleu nuit, dos à nerfs richement orné aux petits fers dorés, triple-filet doré en encadrement des plats, roulettes dorées en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier marbré, tranches dorées (reliure du XIXe siècle, signée CAPÉ, vers 1850). Très bel exemplaire, très frais, infimes frottements, intérieur très frais, probablement lavé et réencollé au moment de la reliure.


ÉDITION RARE DE CE PETIT LIVRE SAISI PAR LA POLICE SOUS LOUIS XIV.

"Petit roman entremêlé de pièces de vers qui raconte les amours du comte de Clare avec la marquise de Nerville, amours que le mariage couronne après diverses tribulations grâce à la mort du marquis de Nerville. Un autre récit s'y développe parallèlement, rapportant les aventures amoureuses d'une religieuse avec un moine et un chevalier. Une note de d'Argenson à Pontchartrain attribue les Amours du comte de Clare au Chevalier de Mailly. (Ms. fr. 8.123, f° 230, reproduite dans Clément, La Police sous Louis XIV, pp. 456-457." (Anne Sauvy, Livres saisis à Paris entre 1678 et 1701, n°1110). Il existe une édition d'Amsterdam à la date de 1696.

Références : Gay I, 170 ; Conlon VI, 9707.

BEL EXEMPLAIRE DE CE PETIT LIVRE RARE, PARFAITEMENT ÉTABLI PAR CAPÉ.

VENDU

mardi 8 mars 2011

L'Imitation de Jésus-Christ de Léon Curmer (1855-1858), avec plus de 400 chromolithographies.



Léon CURMER (éditeur)

L'IMITATION DE JÉSUS-CHRIST [IV LIVRES DE L'IMITATION DE JÉSUS-CHRIST, d'après la traduction de Michel de Marillac, de Paris, 1626].

Paris, Léon Curmer, 1856-1857 [chromolithographie de Lemercier, typographie de J. Claye, Paris.].

1 volume grand in-4 (28 x 20 cm). Composé de 8 pages de titre, 12 pages de calendrier, 400 pages de texte et 16 pages de table. Entièrement chromolithographié, encadrements chromolithograhiques avec texte imprimé justifié au centre des feuillets de texte, 4 chromolithographies à pleine page en frontispice de chaque livre.

Reliure demi-chagrin rouge à coins, dos à nerfs, tête dorée (reliure de l'époque). Quelques légers frottements, dos légèrement plus sombre.


ON JOINT :

APPENDICE A L'IMITATION DE JÉSUS-CHRIST. Notice de M. Jules Janin sur l'Imitation de Jésus-Christ. Auteurs présumés de l'Imitation par l'abbé Delaunay. Histoire des manuscrits par Ferdinand Denis. Catalogue bibliographique indiquant les manuscrits reproduits dans l'Imitation et les imprimés cités dans l'histoire de l'ornementation des manuscrits. Index des manuscrits avec l'indication des noms des dessinateurs et des chromographes. Grande danse macabre.

L. Curmer, Paris, 1858. [Lemercier, imprimeur-lithographe. J. Claye et L. Perrin, imprimeurs-typographes].

1 volume grand in-8 (28 x19 cm) de (4)-28, 143, 51-(1), (16)-16 pages. Contient 4 portraits des auteurs de l'Imitation en épreuve photographiques (papier salé). Ornements, lettrines gravés sur bois. Jolie danse macabre gravée sur bois en encadrement.

Reliure demi-chagrin rouge à coins, dos à nerfs, tête dorée (reliure de l'époque). Quelques légers frottements, dos légèrement plus sombre.

Ensemble de 2 volumes.


PREMIER TIRAGE DES CHROMOLITHOGRAPHIES (plus de 400).

Le premier volume, entièrement composé de tirage en chromolithographie (lithographie en couleurs), résume les merveilles calligraphiques de l'art chrétien qui se trouvent dans les manuscrits depuis le VIIIe jusqu'au XVIe siècle. Jules Janin l'appelle "livre admirable qui n'avait pas eu d'exemple et qui n'aura pas d'imitateurs" (c'est le premier livre du genre à mettre à l'honneur avec autant de qualité et de brillant la technique chromolithographique).

Le deuxième volume est imprimé sur un beau papier vélin épais. Il contient notamment une très intéressante Histoire de l'ornementation des manuscrits par le conservateur à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, Ferdinand Denis. Ce deuxième volume manque souvent.

Cette édition a été commencée le 15 août 1855 et achevée le 15 août 1857 pour le premier volume. Le deuxième volume n'a été acheté d'imprimer qu'en 1858. L'ouvrage a été publié en 76 livraisons à 3,50 francs soit 266 francs l'ouvrage complet.

Référence : Vicaire, Manuel de l'amateur de livres du XIXe siècle, IV, 489-492. Remarques de premier tirage (1856).


BEL EXEMPLAIRE DE CE MAGNIFIQUE LIVRE RECHERCHÉ, CHEF D'ŒUVRE DE LA CHROMOLITHOGRAPHIE.

VENDU

lundi 7 mars 2011

Les Evangiles de Léon Curmer (1864). Superbe exemplaire en reliure de A. Ségouin. Livre entièrement illustré par la chromolithographie.



Léon CURMER (éditeur)

LES ÉVANGILES DES DIMANCHES ET FÊTES DE L'ANNÉE.

Paris, L. Curmer, 1864. 3 volumes in-folio (28,5 x 20 cm).

Reliure plein maroquin rouge décoré, dos à nerfs richement orné de caissons mosaïqués de maroquin noir, fers et filets dorés, doublures de tabis à motif dorés, gardes du même tabis, tranches dorées (reliure signée A. SEGOUIN).


Environ 400 chromolithographies d'une qualité exceptionnelle. Le troisième volume, qui manque souvent, contient 80 tirages photographiques de gravures anciennes, c'est ainsi un des premiers livre illustré par la photographie. Cette monumentale édition des Évangiles est le chef d'œuvre de l'éditeur Léon Curmer. Elle est ornée de bordures, d'encadrements et de miniatures reproduites par la chromolithographie sur les manuscrits du XIIIe et XIVe siècle. Le troisième volume contient la liste des souscripteurs pour cette édition vendue 460 fr. lors de la parution et plus de 1.100 francs or ensuite.

Notre exemplaire contient la chromolithographie de la librairie Bachelin-Deflorenne indiquant que ces volumes ont été remis en vente en 1872 (les exemplaires non souscrits, sans doute moins de 200).

Ouvrage coté et recherché pour la beauté de son illustration et la prouesse technique et la débauche de moyens qu'il a fallut mettre en œuvre pour parvenir à l'imprimer.

La reliure signée ici A. Ségouin, relieur parisien également éditeur, est d'une grande fraîcheur, à l'état proche du neuf. A noter seulement une petite piqure de vers sur un mors (peu visible et sans conséquence), une chromolithographie détachée dans le premier volume et quelques feuillets rose de protection manquent.

Référence : Vicaire III, 622.


SUPERBE EXEMPLAIRE DE CE LIVRE DE TOUTE BEAUTÉ, VÉRITABLE PROUESSE TECHNOLOGIQUE POUR L'ÉPOQUE.

RARE DANS CET ÉTAT DE CONSERVATION.


VENDU

Liens vers d'autres livres

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