jeudi 29 juillet 2010

Mémoire sur les fluxions de poitrine par Louis Valentin "apôtre de la vaccination". Exemplaire aux armes du comte d'Artois, plus tard Charles X.




Louis VALENTIN

MÉMOIRE SUR LES FLUXIONS DE POITRINE, par Louis Valentin, docteur en médecine, ancien professeur, ex-premier médecin des armées de St-Domingue et des hôpitaux français en Virginie ; chevalier de l'ordre de la légion d'honneur, membre ou associé d'un grand nombre de sociétés savantes d'Europe et d'Amérique.

A Nancy, de l'imprimerie de C.-J. Hissette, 1815.

1 volume in-8 (208 x 129 mm) de 165 pages.

Reliure plein maroquin rouge à grain long, dos lisse orné, roulettes dorées en encadrement des plats, armes royales au centre des plats, fine roulette dorée en encadrement intérieur des plats, filet perlé doré sur les coupes, tranches dorées, doublures et gardes de papier marbré (reliure de l'époque). Reliure en excellent état avec quelques infimes frottements et quelques traces sombres sans gravité. Intérieur frais, imprimé sur beau papier vélin fort.



ÉDITION ORIGINALE.

Cet ouvrage est signalé sous le n°286 dans la Bibliographie de la France du samedi 21 janvier 1815. Pas de mention de tirage mais certainement à très petit nombre sur beau papier.

On lit dans le dictionnaire historique de la médecine à propos de Louis Valentin : "médecin distingué de notre époque, naquit à Soulanges, près Vitry-le-Français, le 13 octobre 1758. Fils d'un chirurgien militaire, il commença de très bonne heure son éducation médicale, et dès l'âge de 16 ans, il était élève en chirurgie au régiment du roi infanterie. D'élève, il y devint professeur, et peu après chirurgien-major-adjoint. En 1790, Valentin passa aux Antilles. Il exerçait à Saint-Domingue les fonctions de premier médecin des armées, lorsque la révolution le força de se réfugier aux États-Unis, où le consul de France lui confia la direction des hôpitaux destinés à recevoir nos marins. Rentré en France en 1799, Valentin se fixa à Nancy. Il fut un des plus zélés propagateurs de la vaccine ; plein de l'amour de la science, il aima à aller recueillir ses progrès partout où on la cultive avec zèle : il fit plusieurs voyages en Angleterre, en Italie, et dans les diverses parties de la France. Valentin est mort en 183 ; ses ouvrages dénotent un homme fort instruit et qui a lui-même beaucoup observé." Ce fut le premier biographe de Jenner et son meilleur ambassadeur en France.

On trouve notamment dans cet ouvrage divisé en trois parties sur les fluxions de poitrine, d'intéressants chapitres sur les maladies les plus communes en Virginie, les remèdes secrets et les charlatans en Amérique septentrionale et les colonies, la pratique de l'auteur en Virginie, un coup d'œil topographique médical sur la Basse-Virginie, l'inoculation variolique malheureuse en Virginie, etc.

Provenance : Exemplaire de dédicace relié aux petites armes de Monsieur (futur Charles X), comte d'Artois, frère du roi (Louis XVIII). L'ouvrage comporte une dédicace imprimée "A son altesse royale Monsieur, comte d'Artois, frère du roi : "Monseigneur, la bonté qui caractérise votre auguste famille, surtout lorsqu'il s'agit de l'humanité souffrante (...) Votre Altesse Royale ayant daigné me permettre de lui dédier ce faible opuscule (...) récompense mon inviolable dévouement au Roi (...)" Nous sommes en 1815, il est temps de réaffirmer l'entier dévouement à la famille royale à nouveau sur le trône depuis 1814 en la personne de Louis XVIII. OHR, planche 2.498, fer n°5. Ce petit fer donné comme propre à Charles X par OHR est ici sur une édition de 1815, neuf ans avant que le comte d'Artois n'accède à son tour au trône de France sous le nom de Charles X. Ce fer a très certainement servi en tant que petites armes de France bien qu'on ne le retrouve pas parmi les fers décrits par OHR pour Louis XVIII. On notera p. 149 un ajout manuscrit en bas de page de la main de l'auteur, ainsi qu'une petite correction p. 162 dans la table des matières. Cet exemplaire a été vraisemblablement offert par l'auteur au comte d'Artois, très peu de temps après sa parution.


BEL EXEMPLAIRE DE CET OUVRAGE RARE DE MÉDECINE OFFERT AU COMTE D'ARTOIS, FUTUR ROI DE FRANCE SOUS LE NOM DE CHARLES X, RELIÉ A SES ARMES.

VENDU

mercredi 28 juillet 2010

De l'Origine des espèces par Charles Darwin. Première traduction française par Clémence Royer (1862). Reliure de l'époque.



Charles DARWIN

DE L'ORIGINE DES ESPÈCES ou des lois du progrès chez les êtres organisés par CH. DARWIN, traduit en français sur la troisième édition avec l'autorisation de l'auteur, par Clémence-Auguste Royer, avec une préface et des notes du traducteur.

Paris, Guillaumin et Cie, Victor Masson et Fils, libraires-éditeurs, 1862.

1 volume in-8 (18,5 x 11,5 cm) de LXIV-712 pages.

Reliure demi-cuir marron, dos lisse, filets dorés, motifs dorés (reliure de l'époque). Exemplaire en mauvais état ayant subi un dégât des eaux. La reliure est à restaurer (papier des plats largement endommagé à changer, cuir fendu en haut du dos mais néanmoins en bon état et décoratif), l'intérieur a subi un dégât des eaux (quelques feuillets avec de larges salissures marron - le texte reste lisible - quelques traces d'humidité néanmoins le papier reste globalement en bon état, quelques feuillets collés entre eux ont provoqué quelques manques de lettres à quelques endroits lors du décollage de ceux-ci). Diagramme dépliant. Le faux-titre et le dernier feuillet qui contient l'errata sont plus endommagés mais néanmoins présents. Ensemble à restaurer (le prix affiché tient évidemment compte des défauts annoncés).


PREMIÈRE ÉDITION DE LA TRADUCTION FRANÇAISE.

L'édition originale anglaise de On the origin of species date de 1859 (London, John Murray). Elle parait en librairie le 24 novembre 1859 exactement et le tirage de 1.250 exemplaires est épuisé le jour même. La traduction française est confiée à Clémence Royer, décrite par Charles Darwin comme "one of the cleverest and oddest women in Europe". Néanmoins cette traduction ne le satisfait pas totalement et il demandera des changements pour les traductions suivantes (1866 et 1870) par la même. Clémence Royer, du courant des libres penseurs, fut le premier membre féminin de la Société d'Anthropologie de Paris. Elle voulait fonder les sciences de l'homme sur la théorie de l'évolution. Elle traduisit l'Origine des espèces de Darwin afin de conférer des bases biologiques à sa philosophie politique et à ses positions féministes. Sa préface "terrible", dénoncée bientôt par Darwin et les philanthropes français fut très remarquée. Elle y attaque la fausse doctrine égalitariste et elle développera ses thèses dans un ouvrage publié en 1869-1870, Origine de l'homme et des sociétés.


L'Origine des espèces est un des livres les plus importants pour l'histoire de la science anthropologique. Si Darwin ne découvre pas l’idée d’évolution des espèces vivantes, déjà énoncée par Lamarck dès 1809, c'est cependant grâce à ses travaux et recherches de naturaliste qu’il mène depuis son voyage autour du monde en 1831, qu'il établit scientifiquement que le monde vivant change par transformation des espèces les unes dans les autres selon le mécanisme de la sélection naturelle, qui le prive de finalité, et le soumet au hasard. L’ouvrage connaît d’emblée le succès et la critique. Darwin y répondra au fil des six rééditions qui suivront. Dans « The descent of man, and selection in relation to sex » [La descendance de l’homme et la sélection liée au sexe], paru en 1871, il applique sa théorie à l’homme. Il publie jusqu’à la fin de sa vie ses nombreux travaux de savant naturaliste. En établissant que l’homme n’est ni le centre, ni l’aboutissement d’un monde vivant créé par un être transcendant, Darwin a renouvelé radicalement l’interrogation de l’homme sur lui-même, suscitant débats et controverses dont celle du créationnisme qui, dès la fin du 19e siècle conteste la théorie Darwinienne, et se ravive de nos jours encore, comme en témoigne le nombre important d’articles et de publications à ce sujet, et les manifestations (colloques, expositions…) commémoratives qui s’annoncent pour cet anniversaire. À sa mort en 1882, ce pasteur devenu savant reçoit les honneurs à l’Abbaye de Westminster et se voit reconnu par « The Times » comme le « Newton de la biologie », pour une œuvre qui domine l’histoire des sciences du 19e siècle et notre histoire culturelle.

Il est extrêmement difficile de trouver un exemplaire en bon état et en reliure de l'époque de cette rare première traduction française de l'ouvrage fondamental de Darwin. Tous les exemplaires que nous avons pu repérer sont en reliure moderne.

MODESTE EXEMPLAIRE EN CONDITION D'ÉPOQUE, A RESTAURER, DE CET IMPORTANT OUVRAGE.

VENDU

dimanche 11 juillet 2010

Histoire amoureuse des Gaules de Bussy-Rabutin et autres romans historico-satiriques libertins de Gatien Courtilz de Sandras (1780). Bel exemplaire.




Roger de Rabutin, comte de Bussy, dit BUSSY-RABUTIN et Gatien COURTILZ DE SANDRAS

HISTOIRE AMOUREUSE DES GAULES, PAR LE COMTE DE BUSSI RABUTIN (sic). Nouvelle édition, soigneusement revue & corrigée.

A Londres [Paris, J.-Fr. Valade], s.n., 1780.

6 volumes in-18 (123 x 77 mm) de (2)-280, (2)-273-(1), (2)-258-(2), (2)-234-(1), (2)-268 et (2)-309-(1) pages.

Reliure plein veau glacé porphyre, dos lisses richement ornés aux petits fers, pièces de titre et tomaison de maroquin olive, triple-filet doré en encadrement des plats, filet doré sur les coupes, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier marbré, tranches dorées (reliures de l'époque). Reliures très fraîches en excellent état. Intérieur très frais, imprimé sur papier légèrement bleuté. Ornements typographiques et gravés sur bois.


JOLIE EDITION, L'UNE DES PLUS COMPLÈTES DE CE CURIEUX RECUEIL.

On trouve dans cette jolie édition en petit format, outre le texte de l'Histoire amoureuse des Gaules, une foule de romans libertins qu'on a attribué, le plus souvent à tort, à Bussy-Rabutin. L'Histoire amoureuse des Gaules valut à son auteur tout d'abord treize mois d'enfermement à la Bastille (du 17 avril 1665 au 17 mai 1666). Une douloureuse fistule mal placée et trois mois de soins par le chirurgien d'Alancé, lui permit d'obtenir la permission d'aller achever sa guérison en Bourgogne dans son château de Bussy (château de Bussy-Rabutin près d'Alise). C'était un ordre d'exil qui dura plus de dix-sept années. Une tentative de retour en grâce auprès du Roi sera synonyme d'humiliation (1682).

Homme de guerre, courtisan et homme de Lettres bourguignon de souche (auxois et nivernais), Bussy-Rabutin (1618-1693), comme le disait Sain-Evremond : « a préféré à son avancement le plaisir de faire un livre et de donner à rire au public. Il a voulu se faire un mérite de sa liberté. Il a affecté de parler franchement et à découvert, et il n'a pas soutenu jusqu'au bout ce caractère. Après plus de 20 ans d'exil, il est revenu dans un état humilié, sans charge, sans emploi, sans considération parmi les courtisans et sans aucun sujet raisonnable de rien espérer. (...) On doit avouer que M. de Bussy avait un esprit merveilleux. Les premiers ouvrages que nous avons de lui nous en donnent une idée très-avantageuse, et il aurait tout sujet d'en être content, s'ils lui avaient coûté un peu moins cher. Son élocution est pure et ses expressions sont naturelles, nobles et concises. Ses portraits surtout ont une grâce négligée, libre, originale, qu'on ne saurait imiter ; il était d'ailleurs médisant jusqu'à l'excès.»

Cousin de Madame la marquise de Sévigné, ce livre fut également l'occasion d'une brouille entre les deux épistoliers. Il nous reste également de lui des Mémoires militaires et des Lettres. L'ensemble de son oeuvre est aujourd'hui précieux pour l'histoire du siècle de Louis XIV. La première édition (généralement admise comme telle par les bibliographes) de l'Histoire amoureuse des Gaules serait de 1665 (publiée sans date, édition à la croix de Malte).

Ce recueil en six volumes contient, outre l'Histoire amoureuse des Gaules qui n'occupe que le premier volume, les titres suivants : Le Palais Royal, ou les Amours de Madame de La Vallière ; Histoire de l'Amour feinte du Roi pour Madame ; La Princesse, ou les Amours de Madame ; Lettre de l'Auteur ; Le Perroquet, ou les Amours de Mademoiselle ; Fable. L'Aigle, le Moineau & le Perroquet ; Junonie, ou les Amours de Madame de Bagneux ; Les Fausses-Prudes, ou les Amours de Madame de Brancas, & autres Dames de la Cour ; La Déroute & l'Adieu des Filles de Joie, de la ville & fauxbourgs de Paris, avec leurs noms, leur nombre, les particularités de leur prise & de leur emprisonnement & la Requête à M.D.L.V. ; Requête des Filles d'Honneur persécutées, à Madame D.L.V. ; Le Passe-Temps Royal, ou les Amours de Mademoiselle de Fontange ; Triomphe de l'Amour sur le coeur d'Iris ; Maximes d'Amour, Questions, Sentiments & Préceptes. Première partie, de l'Amour qui espère ; Seconde partie, de l'Amour qui jouit ; Les Vieilles amoureuses ; Histoire de la Maréchale de la Ferté ; Traduction de plusieurs Épigrammes choisies de Martial ; Lettre du Comte de Bussi, au Duc de S. Aignan ; La France Galante, ou les derniers dérèglements de la Cour, Première partie et Seconde partie ; La France devenue italienne, avec les autres désordres de la Cour ; Divorce Royal, ou guerre civile dans la Famille du grand Alcandre ; Les Amours de Monseigneur le Dauphin avec la Comtesse du Rourre.

La plupart de ces romans historiques qui traitent des amours à la cour de Louis XIV sont restés anonymes et sortent pour un grand nombre de la plume féconde du polygraphe Gatien Courtilz de Sandras. On sait que Bussy-Rabutin n'est l'auteur certain que de l'Histoire amoureuse des Gaules, des Maximes d'Amour, de la traduction des Épigrammes de Martial et de la Lettre au Duc de Saint-Aignan.

Cette édition fait partie de la collection dite "Bibliothèque amusante" imprimée par les soins de Jacques-François Valade. Cette collection fondée cette même année 1780 "Collection des Romans les plus curieux & les plus intéressants en tout genre, sur petit format" est différente de celle des petits formats connus sous le nom de "Cazin". Cette "Bibliothèque amusante" comportait au moins 61 titres en 177 volumes.

Dans notre exemplaire, les faux-titre "Bibliothèque amusante" n'ont jamais été reliés, néanmoins le titrage au dos des volumes indique bien qu'ils appartiennent à cette collection.

DÉLICIEUX EXEMPLAIRE RELIÉ EN VEAU PORPHYRE DE L'ÉPOQUE QUI NE CÈDE EN RIEN AUX PLUS BEAUX DES MAROQUINS DU TEMPS, A L'ÉTAT PROCHE DU NEUF.

RARE DANS CETTE CONDITION.

VENDU

samedi 10 juillet 2010

Le siège d'Alise ou la Gaule subjuguée (1809) : Une des rares pièces de théâtre avec pour personnage principal le héros gaulois Vercingétorix.



Pierre THOMASSIN DE MONTBEL

LE SIÈGE D'ALISE OU LA GAULE SUBJUGUÉE, tragédie en cinq actes ; par Thomassin de Montbel, Membre résident de la Société Académique des Sciences de Paris.

A Paris, De l'imprimerie de Brasseur aîné. 1809. [se trouve à Paris chez Capelle et Renand, Barba et Chaumerot].

1 volume in-8 (21,5 x 14 cm) de (12)-62 pages.

Broché sous couverture bleue d'origine. Couverture complète en bon état avec quelques petites déchirures et manques sur les bords, intérieur très frais. Belle impression sur papier vergé chiffon.

ÉDITION ORIGINALE RARE, SANS DOUTE IMPRIMÉE A PETIT NOMBRE.

Cette pièce de théâtre est dédicacée à Monsieur le Comte de Fontanes, grand-maître de l'université impériale, président du corps législatif, commandant de la Légion d'honneur. L'auteur explique dans sa préface qu'il a tiré le sujet de sa tragédie des Commentaires de César "champ vaste où les auteurs dramatiques ont peu moissonné". "Ce n'est pas que les annales gauloises ne soient semées de traits d'intrépidité, de grandeur d'âme, d'héroïsme ; mais la barbarie des mœurs des peuples, la dureté choquante es noms ont toujours éteint chez le poète le feu sacré du génie : peut-être aussi la crainte du ridicule, et de se voir persifler (...) J'ai cru pouvoir cependant me servir du nom de Vercingétorix, si célèbre dans l'histoire, que je ne l'eusse remplacé qu'aux dépens de l'intérêt de la pièce, qui roule tout entière sur l'amour de la patrie, dont il fut le plus héroïque défenseur (...)"

La pièce n'ayant jamais été donnée au théâtre, l'auteur attribue les rôles à des acteurs "pour leur rendre hommage". C'est à Talma, l'acteur française le plus prestigieux de son époque, qu'il attribue le rôle de Vercingétorix et à Saint-Prix le rôle de Jules César. Le théâtre représente la salle du Conseil de la ville d'Alise assiégée par les Romains.

Pierre Thomassin de Montbel ou de Mont-Bel est né en 1779 à Arc-en-Barrois et mort dans la même ville en 1810, à peine âgé de 31 ans. Il a publié assez peu de choses et de peu d'importance. Cette pièce relative à l'histoire du siège de la ville d'Alise (Alésia) a cependant son importance dans la bibliographie relative à cette histoire, finalement assez peu étoffée avant le milieu du XIXe siècle.

Provenance : Exemplaire de dédicace offert à M. Legris "de la part de son ami".

Référence : "Très bien imprimée sur papier superfin d'Angoulême, et avec de très beaux caractères neufs" (Journal typographique et bibliographique..., Volume 12, p. 598)

Localisation : Seule la BM de Dijon semble posséder un exemplaire de cette pièce (seul exemplaire référencé au CCfr).

BON EXEMPLAIRE D'UNE PIÈCE RARE.

VENDU

vendredi 9 juillet 2010

Les commentaires de Jules César sur la guere des Gaules dans l'édition en caractères minuscules de J. Brindley (Londres, 1744), relié en maroquin.



Jules CESAR, en latin CAIVS IVLIVS CAESAR

CAII JULII CAESARIS QUAE EXTANT. Vol. I & II.

Londini : Typis J. Brindley, 1744.

2 volumes petits in-18 (124 x 78 mm) de (2)-232-(31) et (2)-192-(25) pages. 2 cartes dépliantes (Gaule et Empire romain).

Reliure plein maroquin vieux rouge, dos lisses orné aux petits fers dorés, pièces de titre et tomaison de maroquin olive, triple-filet doré en encadrement des plats, filet doré sur les coupes, doublures et gardes de papier peigne, tranches dorées (reliure de l'époque). Reliure en excellent état. Intérieur très frais, quelques rousseurs claires à quelques feuillets seulement. Un feuillet de titre mal rogné en marge. Complet des deux cartes gravées.



ÉDITION EN CARACTÈRES MINUSCULES DE L'IMPRIMEUR ANGLAIS J. BRINDLEY.

Charmante édition latine en caractères minuscules des commentaires de Jules César. sur la guerre des Gaules.

L'éditeur anglais J. Brindley donna dans les mêmes années, dans le même format et avec les mêmes caractères minuscules, les textes latins de Tite-Live, Lucain, Salluste, Tacite, Phaedre, Cornelius Nepos, Juvenal, etc. "Brindley commissioned the brilliant but impoverished Irish scholar Usher Gahagan to edit a new edition of the classics, consisting of seventeen authors, and these were published between 1744 and 1760. Brindley advertised them as being "very proper Presents for Young Gentlemen pursuing their Studies either at the Universities or Public Schools of this Kingdom".

Provenance : De la bibliothèque du Comte de Saint-Perier avec son ex libris héraldique gravé (XIXe siècle).

CHARMANT EXEMPLAIRE EN MAROQUIN DE L'ÉPOQUE.

VENDU

mercredi 7 juillet 2010

Ville d'Arras : Exercices publics d'humanités des écoliers du collège d'Arras (1781). Maroquin décoré de l'époque aux armes de la ville d'Arras.




COLLECTIF [MESSIEURS DU COLLÈGE DE L'ORATOIRE D'ARRAS]


EXERCICES PUBLICS D'HUMANITÉS DE MM. LES ÉCOLIERS DU COLLÈGE DES PRÊTRES DE L'ORATOIRE D'ARRAS, DÉDIÉS A MESSIEURS, MESSIEURS LES MAYEUR ET ÉCHEVINS DE LA VILLE ET CITE D'ARRAS. [Premier semestre].

A Arras, chez Michel Nicolas, imprimeur du Roi, 1781.

22 pages.

Suivi de :

EXERCICES PUBLICS D'HUMANITÉS DE MM. LES ÉCOLIERS DU COLLÈGE DES PRÊTRES DE L'ORATOIRE D'ARRAS, DÉDIÉS A MESSIEURS, MESSIEURS LES MAYEUR ET ÉCHEVINS DE LA VILLE ET CITE D'ARRAS. [Second semestre].

A Arras, chez Michel Nicolas, imprimeur du Roi, 1781.

16 pages.

2 parties reliées en 1 volume in-4 (24,5 x 19,5 cm) de 22 et 16 pages.

Reliure plein maroquin vieux rouge, dos plat avec titre doré en long encadré d'un double-filet doré, plats richement ornés aux petites fers dorés qui forment un encadrement de fleurettes et autres motifs décoratifs, armes de la ville d'Arras au centre des plats dans un encadrement de motifs dorés, doublures et gardes de soie bleue, tranches dorées (reliure de l'époque). La reliure est en excellent état, très fraîche avec d'infimes petites traces et frottements sans gravité. Le lion d'Arras des armes au centre des plats est frotté. L'intérieur est très frais. Le premier titre a été découpé pour être remonté (à l'époque) sur le feuillet de garde (sans les armes de la ville d'Arras).


SOMPTUEUX EXEMPLAIRE DE PRÉSENT.

On trouve en tête du premier semestre un Plan général des études adopté pour les classes d'humanités dans le collège des prêtres de l'Oratoire d'Arras (3 pages). Vient ensuite le détail du programme des épreuves pour les classes de septième (auteurs latins, géographie, histoire sainte), sixième (auteurs latins, géographie, histoire des égyptiens, babyloniens, mèdes et perses), cinquième (auteurs latins, géographie, géographie ancienne, histoire des grecs), quatrième (auteurs latins, histoire romaine) et troisième (auteurs latins, histoire de l'Empire romain, seconde (auteurs latins, histoire de France depuis la fondation de la monarchie jusqu'à François premier. L'examen du premier semestre s'achève par un entretien sur les tropes, la rhétorique, dialogue sur le style. La dernière page du premier semestre indique l'ordre des exercices publics, les dates des séances (du 2 mai au 12 mai), le lieu des examens (salle des Actes du collège). La distribution des prix est fixée au lundi 14 mai. Le programme du second semestre voit l'apparition de nouvelles matières : histoire naturelle, règne minéral, règne végétal, histoire naturelle des poissons, des insectes, des oiseaux, des quadrupèdes, de l'homme, diverses leçons sur la poésie, etc. Ce second semestre s'achève en août.

On connait au moins un élève qui devint tristement célèbre ayant fait ses premières études dans le collège d'Arras (qui n'appartenait pas encore aux Oratoriens) : Maximilien de Robespierre. C'est dans cette ville qu'il fit ses premières études dès 1765 et donc ses humanités telles qu'on nous les décrit ici. Robespierre y resta jusqu'à la fin de l'année scolaire 1768-1769, il avait alors à peine plus de 10 ans. Il partit ensuite à Paris, doté d'une bourse, pour le collège Louis le Grand (1770). On connait la suite de l'histoire de l'incorruptible d'Arras... En 1781, Robespierre était pour l'heure avocat dans sa bonne ville d'Arras... Eugène François Vidocq également né à Arras, en 1775, fils de boulanger, n'a certainement pas mis les pieds dans ce collège réservé à une petite élite locale. On sait aussi le destin d'un Vidocq...

Nos amis généalogistes trouveront dans ces deux programmes d'humanités du collège des oratoriens de la ville d'Arras la liste des élèves pour chaque classe et chaque matière étudiée, avec leur nom, leur ville ou village d'origine ainsi que leur statut de pensionnaire ou non. Précieuses informations pour l'histoire locale.

On retrouve cette publication dans l'Essai de Bibliographie Oratorienne, p. 204. Ce recueil existe aussi pour les années suivantes 1782, 1783. On ne trouve pas d'autres années imprimées. Il est indiqué que la Maison d'Arras (collège) a été fondée en 1777.

Ce précieux volume, somptueusement relié à l'époque, sans aucun doute pour être offert à quelque personnalité de l'époque, est resté vierge de toute marque d'appartenance. Il nous permet de comprendre en partie le système d'enseignement dans les classes de collège à l'époque. On s'aperçoit vite que le niveau des élèves était très au dessus de celui qu'on pratique aujourd'hui dans l'enseignement secondaire.

Ce type d'ouvrage ne se trouve plus aujourd'hui que très rarement, encore plus rarement dans une si belle condition, relié en plein maroquin décoré de l'époque.



Format in-4 (24,5 x 19,5 cm)


SUPERBE EXEMPLAIRE D'UN LIVRE RARE, DANS SON TRÈS JOLI MAROQUIN DÉCORÉ DE L'ÉPOQUE AUX ARMES DE LA VILLE D'ARRAS.

VENDU

mardi 6 juillet 2010

La Rome moderne par François Deseine, libraire voyageur de la fin du XVIIe siècle (1713). Bel et rare exemplaire en maroquin, avec 104 gravures.




François DESEINE

ROME MODERNE, première ville de l'Europe, avec toutes ses magnificences et ses délices ; nouvellement & très exactement décrite, & illustrée par des tailles douces, qui représentent parfaitement tout ce qui y est digne d'être vu & su ; comme sont ses églises, reliques, cimetières, tombeaux, cloîtres, hôpitaux, collèges, séminaires, places publiques, palais, édifices, architectures, statues, peintures, sculptures, bibliothèques, cabinets, jardins, fontaines, etc, tant dans la ville qu'aux environs, avec les magnifiques maisons de campagne de plusieurs cardinaux & princes, & autres choses remarquables. Ce qui est suivi d'une description très exact du gouvernement & de l'état de Rome, aussi bien que des fonctions publiques du Pape & de tous ceux qui ont des emplois auprès de lui, des cavalcades & autres cérémonies ordinaires & extraordinaires tant publiques que particulières de la cour de Rome, avec les revenus & dépenses du Pape. Le tout divisé en six tomes. Par François Deseine.

A Leide, chez Pierre Vander Aa, March. Libr., 1713.

6 volumes in-12 (16 x 10 cm) de (26)-1738 pages (les six tomes sont en pagination continue, les gravures hors-texte comptent dans la pagination).

Reliure plein maroquin vieux rouge, dos à nerfs orné aux petits fers dorés, pièce de titre de maroquin vert, triple-filet doré en encadrement des plats, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne, tranches dorées (reliure de l'époque ou postérieure de quelques dizaines d'années tout au plus). Quelques légères traces de frottements et éraflures aux reliures, frottements marqués avec perte de dorure en tête et en pied du dos du quatrième tome, quelques mouillures sans gravité au sixième tome, ensemble très décoratif, solide et très bien conservée. L'intérieur est frais. Complet de toutes les gravures et cartes à l'exception du grand plan de Rome qui est absent. Ouvrage richement illustré de 27 planches doubles, 75 planches simples et 2 cartes dépliantes (le grand plan de Rome manque - la grande carte de Tivoli est légèrement déchirée, sans manque, et renforcée au dos).


NOUVELLE ÉDITION ILLUSTRÉE CONSIDÉRABLEMENT AUGMENTÉE.

La fin du quatrième tome contient une addition qui comprend la description des Frascati de Tivoli (48 pages). Les planches, certaines dépliantes, représentent les monuments de Rome : églises, monuments antiques, palais, reliques, cimetières, architecture, sculpture, peintures, etc. François Jacques Deseine était libraire. Il est né à Paris et fit plusieurs voyages en Italie et mourut à Rome en 1715. (Larousse du XIXe siècle) Il donna sur le même modèle et chez le même éditeur l'Ancienne Rome (4 volumes).


OUVRAGE ESTIMÉ.

"Cet Ouvrage est rempli de beaucoup de figures assez bien en gravées et c'est ce qui en fait le principal mérite." (Lenglet Dufresnoy, Méthode pour étudier la géographie, vol. 1).

Hoefer XIII,794: "Cet ouvrage est estimé pour son exactitude".

"L'auteur dit dans sa préface, que quoiqu'il y ait beaucoup de livres qui portent le titre de Voyage d'Italie, il ne croit pas qu'on en puisse trouver un plus ample que le sien, parce qu'ayant visité plus d'une fois tout le pays, et ayant long-temps séjourné en Italie, il a un grand avantage sur les autres auteurs. Ce voyage est en forme d'itinéraire ; Deseine y parle peu des mœurs et des coutumes des Italiens, et décrit rarement l'aspect du pays." (Michaud)

"Deseine, reconnaissant de l'accueil que le public avait fait à son ouvrage, s'occupa pendant vingt-quatre ans à le revoir ; enfin n'y trouvant plus rien à changer, il l'envoya à Vander Aa, libraire à Leyde, pour qu'il le publiât. Rome ancienne parut la première , Rome moderne la seconde. Ces deux descriptions se trouvent même assez souvent séparées, et forment réellement deux ouvrages distincts. Dans la première édition, l'auteur n'avait pas mis de figures, dans la seconde on en voit un grand nombre, toutes très bien gravées. Cet auteur est très exact, et il ne manque jamais de citer les livres où il a puisé." (Michaud)

Références : Vito Castiglione Minischetti,Giovanni Dotoli,Roger Musnik, Bibliographie du voyage français en Italie du Moyen Âge à 1914, p. 44. Michaud, Biographie universelle, vol. 11, p. 162.

Provenance : De la bibliothèque O' Sullivan de Terdeck, de Bruges, originaire de l'Écosse, avec ex libris héraldique gravé portant la devise familiale "modestia victrix" (ex libris de la fin du XIXe siècle), in Recueil héraldique, avec des notices généalogiques et historiques, par F. Van Dycke, n°279.


BEL EXEMPLAIRE DE CE BEAU LIVRE ILLUSTRÉ SUR ROME. RARE EN MAROQUIN ANCIEN TRÈS BIEN CONSERVÉ.

VENDU

dimanche 4 juillet 2010

L'encyclopédie des inventeurs de Polydore Vergil (1563). Jolie reliure de l'époque en peau de truie estampée à froid sur ais de bois.



POLYDORE VERGIL ou encore POLYDORE VIRGILE (ou de son nom latin Polydorus Vergilius)

POLYDORI VERGILII VRBINATIS DE RERUM INVENTORIBUS LIBRI OCTO. Eiusdem in orationem Dominicam commentariolum. Omnia nunc demum ab ipso auctore perfecte aucta, recognita atque elaborata. Cum indice & rerum & verborum locupletissimo.


Basilae, per Thomam Guarinum. 1563.

1 volume in-8 (18 x 12 cm) de (32)-578-(90) pages et 1 feuillet non chiffré d'achever d'imprimer (recto) et marque de l'imprimeur (verso). Collationné complet.

Reliure pleine peau de truie estampée à froid sur ais de bois (partiellement tachée), dos muet à trois nerfs, filets et roulettes à froid historiées sur les plats, fermoirs dont un manquant (reliure de l'époque), intérieur frais avec quelques rousseurs discrètes et quelques légères salissures à quelques feuillets seulement. Quelques passages biffés et quelques notes à la plume par un lecteur du XVIe dont on trouve le nom sur la page de titre (1591, ex libris manuscrit non identifié). Texte latin imprimé en italiques. Table des matières en caractères romains.


NOUVELLE ÉDITION COMPLÈTE DES HUIT LIVRES.

Les trois premiers livres des inventeurs de l'historien et écrivain italien Polydorus Vergilius (1470-1555) ont parus pour la première fois en 1499, auxquels s'ajoutent cinq autre livres en 1517 publiés tous ensemble en 1521. La première traduction en français date de 1544 (??). Le premier livre traite de l'origine des dieux et il y examine en détail le mot "Dieu". Il aborde les questions de la création du monde, du mariage et de la religion. Le deuxième livre traite des sciences, de l'art militaire mais également de l'écriture, du papier, etc. Le troisième livre traite des affaires de différents métiers comme l'agriculteur, l'architecte et autres commerçants. Les cinq derniers livres ajoutés traitent des institutions de la religion chrétienne.


Cet ouvrage fut mis à l'index par Rome en 1549 et censuré par la Sorbonne à cause de la critique des institutions ecclésiastiques postérieures au temps des apôtres qu'on y trouve en abondance dans les cinq derniers livres. Vergilius s'est ouvertement engagé, à partir de 1521, dans le combat érasmien. Thévet voyait en Vergilius le maître d'Érasme pour les Adages.


Ce livre fut un véritable best seller pendant tout le XVIe siècle et des éditions expurgées ont d'ailleurs paru vers la fin du XVIe siècle. L'auteur s'est bien entendu appuyé sur les auteurs anciens mais avec une liberté qui lui valut le reproche d'hérésie de ses contemporains.


BEL EXEMPLAIRE EN CONDITION D'ÉPOQUE.

VENDU

jeudi 1 juillet 2010

La seconda libraria de Doni (1555). Un des premiers essais de bibliographie en langue vulgaire (italien).



Anton Francesco DONI

LA SECONDA LIBRARIA DEL DONI. AL SIGNOR FERRANTE CARAFFA. Ristampata nouamente con giunta de molti libri.

I
N VINEGIA M D LV. [Venise, Francesco Marcelini, 1555].

1 volume petit in-8 (15 x 10 cm) de 167-(8) pages. Marque de l'imprimeur gravée sur bois sur le titre. Cinq lettrines gravées sur bois. Impression italique sauf pour les noms qui sont en capitales romaines. Reliure plein veau blond du XVIIIe siècle, dos lisse orné, tranches rouges. Quelques petits frottements à la reliure et un petit manque de cuir en pied du mors inférieur, reliure solide et décorative. Intérieur frais. Quelques salissures et petite mouillure angulaire peu visible et sans gravité aux premiers feuillets. Livre en italien.


SECONDE ÉDITION LARGEMENT AUGMENTÉE EN GRANDE PARTIE ORIGINALE.

La première édition de cet ouvrage a paru à Venise en 1550. Anton Francesco Doni est né à Florence en 1513. En 1540, il devient Frère Valerio, moine novice au sein de l'Ordre des Servites de Marie mais il en est chassé probablement pour mauvaise conduite et pour devenir écrivain. Sa période la plus féconde date de 1549 à 1553 pendant laquelle il écrit des satires et s'adonne au genre plaisant. Il se lie avec Pierre l'Arétin et avec Lodovico Domenichi, dont il devient ensuite l'ennemi. En 1544 il se rend à Venise, qu'il quitte peu de temps après pour se rendre à Rome puis à Florence où il est nommé premier secrétaire de l'Accademia degli Umidi. Il meurt en 1574 à Monselice dans la région de Padoue.


La "Libraria" (bibliothèque) et la "seconda libraria" (seconde bibliothèque) sont "les premiers ouvrages du genre en langue vulgaire" (Malclès, Louise-Noëlle, « Les étapes de la Bibliographie », BBF, 1956, n° 5, p. 331-353 [en ligne] Consulté le 01 juillet 2010) On y trouve listés, avec des commentaires, les ouvrages de Pétrarque, Savonarole, Dante, Boccace, etc. Une table des noms à la fin permet de retrouver rapidement les différents auteurs cités. On trouve au début du volume , après une épître et un avis au lecteur par Doni, un intéressant sonnet "Dell'eccellente signor Dottore il Signor messer Lodouico Domenichi Piacentino" (à la louange de l'auteur).

TRÈS BON EXEMPLAIRE.

VENDU

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