lundi 25 juillet 2011

La Révolte des anges par Anatole France (1914). Edition originale sur papier de Hollande (1/200), reliure de maroquin signée Noulhac.


Anatole FRANCE

LA RÉVOLTE DES ANGES.

Paris, Calmann-Lévy, s.d. (1914).

1 volume in-12 (19 x 13 cm) de (4)-416 pages.

Reliure plein maroquin chocolat, dos à nerf janséniste, auteur, titre et millésime dorés au dos, double-filet doré sur les coupes, jeu de roulettes et filets dorés en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne, tranches dorées sur brochure, dos et plats de la couverture du brochage conservés à l'état de neuf (reliure de l'époque signée NOULHAC). Dos éclairci, sinon exemplaire en parfaite condition, parfaitement établi par l'un des meilleurs relieurs de l'époque.


ÉDITION ORIGINALE. UN DES 200 EXEMPLAIRES SUR HOLLANDE (avec 100 ex. sur Japon).


"La révolte des anges" adopte un mode fantastique pour aborder un certain nombre de thèmes chers à Anatole France : la critique de l'Église catholique, de l'armée, et la complicité de ces deux institutions. L'ironie est souvent mordante et toujours efficace. L'histoire est simple : des anges rebellés contre Dieu descendent sur terre, à Paris précisément, pour préparer un coup d'État (si l'on peut dire) qui rétablira sur le trône du ciel celui que l'on nomme parfois le diable, mais qui est l'ange de lumière, le symbole de la connaissance libératrice... Les tribulations des anges dans le Paris de la IIIe République sont l'occasion d'une critique sociale féroce. Finalement, Lucifer renoncera à détrôner Dieu, car ainsi Lucifer deviendrait Dieu, et perdrait son influence sur la pensée libérée... Le chapitre XXIX a pour titre : "Où l'on voit l'ange devenu homme se conduire comme un homme, c'est à dire convoiter la femme d'autrui et trahir son ami." Le chapitre XXXV et dernier s'intitule : "Et dernier où se déroule le rêve sublime de Satan."

Ce livre, comme la plupart de ceux d'Anatole France, met en scène l'amateur de livres, le bibliophile voire le bibliomane. L'amour des livres y est caricaturé sous les traits de Monsieur Sariette qui en viendra au crime pour récupérer "un inestimable joyau, le Lucrèce aux armes de Phillipe de Vendôme, avec notes de la main de Voltaire".

Provenance : Exemplaire de la bibliothèque de Léon Schuck, de Marseille, avec un courrier adressé par l'éditeur Calmann-Lévy certifiant qu'il s'agit bien là de l'édition originale (courrier daté du 12 juin 1923 et signé Calmann-Lévy)

TRÈS BEL EXEMPLAIRE.

VENDU

dimanche 17 juillet 2011

Tristan Bernard, Amants et voleurs (1905). Edition originale, un des 5 rarissimes exemplaires sur Japon.



Tristan BERNARD
AMANTS ET VOLEURS.

Paris, Bibliothèque-Charpentier, Eugène Fasquelle, éditeur, 1905.

1 volume in-18 (19 x 12 cm) de (4)-II-304-(2) pages.

Broché sous couverture jaune imprimée de l'éditeur (volume remonté, couvertures et dos doublés), entièrement non rogné.


ÉDITION ORIGINALE. UN DES RARISSIMES 5 EXEMPLAIRES SUR PAPIER JAPON.

"Ce livre devait s'intituler : "Héros misérables et bandits à la manque, mais c'était un peu long, et j'ai fini par lui donner ce titre d'Amants et voleurs, qui ne s'applique pas à toutes les nouvelles du volume, et qui s'applique mal à quelques-unes. Ces amants débiles ne sont pas du modèle généralement adopté ; je crois cependant qu'il en existe sur la terre un certain nombre de cette faible trempe. (...)" (extrait de l'épître). Il se présente sous la forme d'un recueil de quinze courtes nouvelles.

Proche de Léon Blum, Jules Renard, Marcel Pagnol, Lucien Guitry et de bien d'autres artistes, Tristan Bernard (1866-1947) se fait connaître pour ses jeux de mots, ses romans et ses pièces, ainsi que pour ses mots croisés.

"Même si on prouve aux femmes que tous les hommes sont des menteurs, elles admettront toujours une exception pour le seul homme sincère : celui qui leur dit qu'il les aime, et qu'elles sont belles à voir." (Tristan Bernard)

TRÈS BON EXEMPLAIRE, TRÈS FRAIS. TRÈS RARE TIRAGE DE TÊTE SUR JAPON.

VENDU

mercredi 13 juillet 2011

La Pécheresse d'Henri de Régnier (1920). Edition originale. 1/95 ex. sur papier de Chine. Tirage le plus rare.



Henri de RÉGNIER

LA PÉCHERESSE. Histoire d'amour.

Paris, Mercure de France, 1920. [Poitiers - Imprimerie de Marc Texier].

1 volume in-12 (19,5 x 12 cm) de 350 pages, broché sous couverture imprimée jaune de l'éditeur, jaquette éditeur à rabats imprimée, non rogné, découronné, tel que paru. Petite marque de pli sans gravité au dos du volume.

ÉDITION ORIGINALE.



UN DES 95 EXEMPLAIRES DE TÊTE SUR PAPIER DE CHINE. (avec 158 ex. sur japon et 515 exemplaires sur hollande, la première édition ayant été tirée à 1.650 ex. sur vélin pur fil Lafuma).

"J'ai toujours été si curieux des particularités que l'on découvre au caractère des femmes que, pas une fois, je n'ai négligé de m'instruire à ce sujet. Aussi j'eus bientôt remarqué que le point où se montre le mieux et le plus ouvertement ce que la nature les a faites est celui de l'amour. Les raisons qui décident une femme à aimer, les façons qu'elle y apporte, la manière dont elle se conduit en cette conjoncture nous donnent vue et nous éclairent singulièrement sur elle-même. Nulle part une femme ne montre plus disctinctement ce qu'elle est que dans ces circonstances et on ne peut prétendre en connaître tout à fait aucune qu'on ne sache comment elle se comporte en ces occasions." (premier paragraphe du livre).

BEL EXEMPLAIRE BROCHÉ, TEL QUE PARU, TRÈS RARE SUR PAPIER DE CHINE.

VENDU

dimanche 10 juillet 2011

Jean de La Bruyere, Les Caractères de Theophraste ou les moeurs de ce siècle (1688). Première édition lyonnaise faite sur la seconde édition de Paris.



LA BRUYERE (Jean de)

LES CARACTÈRES DE THEOPHRASTE, TRADUITS DU GREC, AVEC LES CARACTÈRES OU LES MŒURS DE CE SIÈCLE. A Lyon, chez Thomas Amaulry, 1688.

1 volume in-12 (167 x 95 mm - Hauteur des marges : 160 mm) de (60)-308-(1) pages.

Reliure plein veau brun moucheté, dos à nerfs orné aux petits fers dorés, tranches mouchetées de rouge et de marron, doublures et gardes de papier blanc d'origine (reliure de l'époque). Infimes frottements sinon exemplaire en excellent état de conservation. Petite fente en tête du mors supérieur. Intérieur avec quelques rousseurs éparses, papier légèrement teinté, quelques traces d'encre sans aucune gravité à l'extrémité inférieure des feuillets, très frais. Le dernier feuillet non chiffré contient l'extrait du privilège accordé à Michallet de Paris et le partage qui en a été fait avec le libraire Thomas Amaulry de Lyon.


RÉIMPRESSION LYONNAISE PAGE POUR PAGE DE LA SECONDE ÉDITION DE PARIS DONNÉE LA MÊME ANNÉE.

La seconde édition (dénommée telle sur le titre de l'édition de Paris) n'est que la réimpression de la première. Les fautes qui se trouvaient contenues dans un errata dans la première édition, ont été corrigées dans la seconde. C'est sur cette seconde édition que, dans la même année, et d'après un accord fait avec Etienne Michallet, Thomas Amaulry, libraire à Lyon, réimprima ce livre page pour page, sans mettre sur le titre seconde édition. Le privilège qui est reproduit à la fin du volume reprend la date du 8 octobre 1687 (extrait du privilège). Le nom de l'auteur ne se trouve ni sur le titre, ni dans l'extrait du privilège, comme pour les éditions suivantes.

Cette édition est peu commune en belle condition d'époque comme c'est ici le cas.

"On a souvent voulu faire de La Bruyère une sorte de réformateur, de démocrate, un « précurseur de la Révolution française ». Les passages abondent dans son livre où l’on voit qu’il partage, au contraire, et qu’il accepte toutes les idées essentielles de son temps, en politique comme en religion. Il critique les abus, mais il respecte les institutions. Son principe était de montrer aux gens leurs défauts afin qu'ils puissent se corriger. Il reconnaît même que certains maux sont inévitables. Il avait trop l’amour de son art pour être un révolté (...) il ne pouvait haïr ce qu’il peignait si bien. Cela posé, il reste que le ton des Caractères est presque constamment celui de la plus mordante satire. Il y avait en La Bruyère un mélange singulier d’orgueil et de timidité, d’ambition secrète et de mépris pour les ambitieux, de dédain des honneurs et de conscience qu’il en était digne; il ressentit profondément, malgré son affectation d’indifférence stoïcienne, l’inégalité de son mérite et de sa fortune. Et son grand grief contre la société du XVIIe siècle est précisément de ne pas faire sa place au mérite personnel. Doué d’une sensibilité profonde et délicate, qui nous est attestée par certaines de ses réflexions sur l’amour et sur l’amitié, il n’est pas étonnant que La Bruyère, dont les instincts naturels étaient constamment froissés, finît par concevoir quelque amertume contre l’injustice du sort et l’épancha dans son livre. Son humeur aigrie fut admirablement servie par un style incisif, âpre, nerveux, hardi jusqu’à la brutalité. Sa phrase, courte, brusque, saccadée, est déjà celle du XVIIIe siècle ; le réalisme de l’expression, la crudité de certains traits, la tendance à peindre l’extérieur, les gestes des personnages, sont presque du XIXe. La Bruyère est le premier en date des stylistes."


Provenance : ex libris manuscrit de l'époque "Ioannis Iacobi Borel" au verso de la première garde blanche.

Référence : Tchémerzine-Scheler III, 796 ; Rochebilière 610 (qui signale un feuillet blanc à la fin qui manque dans notre exemplaire, sans avoir été jamais relié) ; Le Petit, p. 433 (qui ne signale pas de feuillet blanc à la fin et indique une édition "à peu près aussi bien imprimée que celle de Paris (...) cette édition de Lyon est soignée et correcte."

BEL EXEMPLAIRE EN CONDITION D’ÉPOQUE DE CETTE ÉDITION PEU COMMUNE DES CÉLÈBRES "CARACTÈRES" DE LA BRUYÈRE.

VENDU

mardi 5 juillet 2011

Le Temple de Gnide de Montesquieu (1725). Edition originale de cet ouvrage léger désavoué par l'auteur. Reliure de maroquin du XIXe siècle.



[Charles de Secondat, Baron de MONTESQUIEU]

LE TEMPLE DE GNIDE.

A Paris, chez Simart, 1725.

1 volume in-12 (153 x 90 mm - Hauteur des marges : 149 mm) de (12)-82-(2) pages.

Reliure plein maroquin émeraude, dos à nerfs, pièce de titre de maroquin rouge, médaillon ovale de maroquin rouge au centre des plats dans un encadrement rocaille réalisé aux petites fers dorés, filet doré sur les coupes, jeu de filets et roulettes en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne, tranches dorées (reliure du milieu du XIXe siècle, vers 1860, non signée). Reliure fine étonnamment non signée et très bien conservée. Intérieur frais imprimé sur papier fort. Belles marges.


ÉDITION ORIGINALE.

À la fin de mars 1725, Montesquieu fit scandale en publiant, à Paris, le Temple de Gnide en volume (le texte avait été publié dans un journal imprimé en Hollande "la Bibliothèque française", dans le courant du second semestre de 1724) sous le pseudonyme d’un évêque grec, précédée d'une Préface du traducteur, pendant la semaine sainte et avec privilège du roi. La période à laquelle il parut fit scandale : « On veut faire croire ce petit livret traduit du grec, et trouvé dans la bibliothèque d’un évêque, mais cela sort de la tête de quelque libertin qui a voulu envelopper des ordures sous des allégories. L’addition de la fin, où l’Amour fait revenir ses ailes sur le sein de Vénus n’est pas mal friponne ; et les femmes disent qu’elles veulent apprendre le grec, puisqu’on y trouve de si jolies cures : Les allusions y couvrent des obscénités à demi nues. » En voyant des pensées au lieu de sentiments et plus d’observation que d’imagination, le tout présenté dans un style précieux et d’une grande naïveté, Marie du Deffand, qui avait plusieurs raisons de ne pas goûter un ouvrage si peu en rapport avec son art d’aimer et son art d’écrire, l’appela de suite : « l’Apocalypse de la galanterie. » L’abbé de Voisenon a affirmé que son pastiche « lui valut beaucoup de bonnes fortunes, à condition qu’il [Montesquieu] les cacherait ». Montesquieu avait alors 36 ans.

L’ouvrage nous conte l’amour des champs opposé à celui des villes. Aristée et sa bergère, Antiloque et son amante, après être partis du temple de Vénus à Gnide, en Asie Mineure, avoir traversé l’antre de Jalousie et s’être calmés à l’autel de Bacchus, arrivent à des buts différents. Chez le premier couple, le penchant de la nature l’emporte ; le roman des autres finit par le triomphe de la vertu et le désespoir de la passion. Nous sommes loin ici du très sérieux "De l'Esprit des loix" (1748).


BEL EXEMPLAIRE PARFAITEMENT ÉTABLI AU XIXe SIÈCLE EN MAROQUIN DÉCORÉ.

VENDU

lundi 4 juillet 2011

L'Essai sur l'Homme d'Alexandre Pope (1745). Jolie édition illustrée d'après Delamonce. Belle reliure de l'époque.


Alexandre POPE

ESSAI SUR L'HOMME, par Monsieur Pope, traduction française en prose, par M. S ****. Nouvelle édition, avec l'original anglais, ornée de figures en taille-douce.

A Lausanne & Genève, chez Marc-Michel Bousquet & Compagnie, 1745.

1 volume in-4 (29,5 x 22 cm) de XXIV-116 pages. Frontispice et 4 compositions hors-texte d'après les dessins de Delamonce, gravés par Soubeyran et Galimard, 1 portrait de Charles-Frédéric Margrave de Bade et Hachberg, Landgrave de Saussenberg, comte de Sponheim et Eberstein (dédicataire), vignette à l'eau-forte avec portrait de l'auteur en médaillon sur le titre imprimé en rouge et noir, 4 bandeaux et 4 culs-de-lampe à l'eau-forte aussi d'après Delamonce et gravés par Soubeyran (les bandeaux et les culs-de-lampe sont doublés à l'exception du dernier cul-de-lampe pour le livre IV qui n'a été imprimé qu'une seule fois), lettrines à l'eau-forte. Le texte en français se trouve en regard du texte original anglais. Collationné complet. Imprimé sur papier fort.

Reliure plein veau caramel, dos à nerfs richement orné aux petits fers dorés, doublures et gardes de papier peigne (reliure de l'époque). La reliure est restée très fraîche, quelques rares traces ou marques, la dorure au dos est éclatante. Intérieur frais imprimé sur beau papier de Hollande.


NOUVELLE ÉDITION ET PREMIÈRE ÉDITION BILINGUE ILLUSTRÉE.

Cette nouvelle édition présente la traduction française de l'Essai sur l'Homme de Pope par Étienne de Silhouette. Cette jolie édition de grand format et illustrée avec goût est cotée et recherchée. Il existe des exemplaires en grand papier (notre exemplaire est imprimé sur un beau papier fort de Hollande, peut-être l'un de ces grands papiers mentionnés par H. Cohen dans son Guide de l'amateur de livres à gravures du XVIIIe siècle (sixième édition, Paris, Rouquette, 1912, col. 815-816).

L'Essai sur l'Homme d'Alexandre Pope, a été publié en anglais, pour la première fois en 1734 "Essay on man" et en français en 1736, par le même traducteur, Étienne de Silhouette. Ce long poème en vers est considéré l'un des chefs d’œuvre de la poésie philosophique. Dans ce poème, dédié à Bolingbroke, l'auteur met en beaux vers tout l'optimisme de Leibniz.

"Éveille-toi, mon ami,
laisse les choses mesquines
À la basse ambition, et aux rois, ces âmes chagrines,
Puisque la vie ne peut davantage nous fournir
Que le temps de voir autour de nous, et puis de mourir."

(Essai sur l'Homme, Livre I, adaptation sur la version anglaise).



BEL EXEMPLAIRE DE CE LIVRE ILLUSTRÉ DU XVIIIe SIÈCLE DANS UNE JOLIE RELIURE DE L’ÉPOQUE, TRÈS BIEN CONSERVÉE.

VENDU

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