mardi 5 juillet 2011

Le Temple de Gnide de Montesquieu (1725). Edition originale de cet ouvrage léger désavoué par l'auteur. Reliure de maroquin du XIXe siècle.



[Charles de Secondat, Baron de MONTESQUIEU]

LE TEMPLE DE GNIDE.

A Paris, chez Simart, 1725.

1 volume in-12 (153 x 90 mm - Hauteur des marges : 149 mm) de (12)-82-(2) pages.

Reliure plein maroquin émeraude, dos à nerfs, pièce de titre de maroquin rouge, médaillon ovale de maroquin rouge au centre des plats dans un encadrement rocaille réalisé aux petites fers dorés, filet doré sur les coupes, jeu de filets et roulettes en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne, tranches dorées (reliure du milieu du XIXe siècle, vers 1860, non signée). Reliure fine étonnamment non signée et très bien conservée. Intérieur frais imprimé sur papier fort. Belles marges.


ÉDITION ORIGINALE.

À la fin de mars 1725, Montesquieu fit scandale en publiant, à Paris, le Temple de Gnide en volume (le texte avait été publié dans un journal imprimé en Hollande "la Bibliothèque française", dans le courant du second semestre de 1724) sous le pseudonyme d’un évêque grec, précédée d'une Préface du traducteur, pendant la semaine sainte et avec privilège du roi. La période à laquelle il parut fit scandale : « On veut faire croire ce petit livret traduit du grec, et trouvé dans la bibliothèque d’un évêque, mais cela sort de la tête de quelque libertin qui a voulu envelopper des ordures sous des allégories. L’addition de la fin, où l’Amour fait revenir ses ailes sur le sein de Vénus n’est pas mal friponne ; et les femmes disent qu’elles veulent apprendre le grec, puisqu’on y trouve de si jolies cures : Les allusions y couvrent des obscénités à demi nues. » En voyant des pensées au lieu de sentiments et plus d’observation que d’imagination, le tout présenté dans un style précieux et d’une grande naïveté, Marie du Deffand, qui avait plusieurs raisons de ne pas goûter un ouvrage si peu en rapport avec son art d’aimer et son art d’écrire, l’appela de suite : « l’Apocalypse de la galanterie. » L’abbé de Voisenon a affirmé que son pastiche « lui valut beaucoup de bonnes fortunes, à condition qu’il [Montesquieu] les cacherait ». Montesquieu avait alors 36 ans.

L’ouvrage nous conte l’amour des champs opposé à celui des villes. Aristée et sa bergère, Antiloque et son amante, après être partis du temple de Vénus à Gnide, en Asie Mineure, avoir traversé l’antre de Jalousie et s’être calmés à l’autel de Bacchus, arrivent à des buts différents. Chez le premier couple, le penchant de la nature l’emporte ; le roman des autres finit par le triomphe de la vertu et le désespoir de la passion. Nous sommes loin ici du très sérieux "De l'Esprit des loix" (1748).


BEL EXEMPLAIRE PARFAITEMENT ÉTABLI AU XIXe SIÈCLE EN MAROQUIN DÉCORÉ.

VENDU

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