MÉMOIRES DE JEAN SIRE SEIGNEUR DE JOINVILLE, SOUS LE RÈGNE DE SAINT LOUIS ROI DE FRANCE. Avec la généalogie de la Maison de Bourbon.
A Paris, chez François Mauger, 1666.1 volume in-12 (14 x 8,5 cm) de (24)-299 pages.
Reliure plein maroquin vieux rouge, dos à nerfs richement orné aux petits fers dorés, plats décorés d'un jeu de roulettes dorées en encadrement, roulette dorée sur les coupes, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier en couleurs et à fond doré dit papier de Augsbourg, tranches dorées sur marbrure (reliure de l'époque). Jolie reliure restée très fraîche avec d'infimes traces de frottements sans gravité, intérieur en bon état, la première garde blanche manque, papier un peu teinté, la page de titre présente une découpure dans sa partie basse en marge extérieure avec une légère atteinte au fleuron de titre et à l'adresse, tampon ex libris sur le titre et répété au dernier feuillet. Petites galeries de vers en marge extérieure des derniers feuillets avec petites réparations sommaires anciennes.
NOUVELLE EDITION.Ces mémoires sont une compilation de l'histoire de Saint-Louis et des Mémoires de Joinville. Une partie des exemplaires portent l'adresse de Jacques Cottin à la place de François Mauger.
Fils de Simon de Joinville et de Béatrice d'Auxonne, fille de Étienne III d'Auxonne, il appartenait à une famille de la haute noblesse champenoise. Il reçut une éducation de jeune noble à la cour de Thibaut IV, comte de Champagne : lecture, écriture, rudiments de latin. À la mort de son père, il devint sénéchal de Champagne (et fut donc attaché à la personne de Thibaut IV). C'était un homme très pieux et soucieux de bien administrer sa région. En 1241, il accompagne son seigneur, Thibaud IV de Champagne, à la cour du roi de France, Louis IX (futur Saint Louis). En 1244, lorsque celui-ci organisa la septième croisade, Joinville décida de se joindre aux chevaliers chrétiens tout comme son père l’avait fait 35 ans plus tôt contre les Albigeois. Lors de la croisade, Joinville se mit au service du roi et devint son conseiller et son confident. En 1250, quand le roi et ses troupes furent capturés par les mamelouks à Mansourah, Joinville, parmi les captifs, participa aux négociations et à la collecte de la rançon. Joinville se rapprocha probablement encore du roi dans les moments difficiles qui suivirent l’échec de la croisade (mort de son frère Robert, mal entouré par les autres seigneurs...). C’est Joinville qui conseilla au roi de rester en Terre sainte au lieu de rentrer immédiatement en France comme l'y poussaient les autres seigneurs ; le roi suivit l’avis de Joinville. Pendant les quatre années suivantes, passées en Terre sainte, Joinville fut le conseiller très écouté du roi. Celui-ci s’amusait des emportements, de la naïveté et des faiblesses de Joinville, et il le reprenait parfois, mais il savait qu’il pouvait compter sur son absolu dévouement et sur sa franchise. En 1270, Louis IX, bien que physiquement très affaibli, se croisa de nouveau avec ses trois fils. Joinville refusa de le suivre, conscient de l’inefficacité de l’entreprise et convaincu que le devoir du roi était de ne pas quitter un royaume qui avait besoin de lui. De fait, l’expédition fut un désastre et le roi mourut devant Tunis le 25 août 1270. À partir de 1271, la papauté mena une longue enquête au sujet de Louis IX, qui aboutit à sa canonisation, prononcée en 1297 par Boniface VIII. Comme Joinville avait été l’intime du roi, son conseiller et son confident, son témoignage en 1282 fut très précieux pour les enquêteurs ecclésiastiques. Vers 1299 Jeanne de Navarre, lui demanda d’écrire la vie de Saint Louis. Il mourut le 24 décembre 1317, âgé de plus de 93 ans, près de 50 ans après le saint roi. Il fut inhumé dans la chapelle Saint-Joseph de l'église Saint-Laurent du château de Joinville, aujourd'hui détruit. Jeanne de Navarre, petite-fille par alliance de Saint Louis et épouse de Philippe IV le Bel, demanda à Joinville d’écrire la vie du saint roi. Il se mit alors à rédiger le livre des saintes paroles et des bons faiz de nostre saint roy Looÿs (ainsi qu’il le nomme lui-même), aujourd'hui désigné comme la Vie de saint Louis. Mais Jeanne de Navarre mourut le 2 avril 1305, alors que l’ouvrage n’était pas encore terminé. Joinville le dédia donc en 1309 au fils de celle-ci, Louis le Hutin, roi de Navarre et comte de Champagne, futur Louis X. Le livre n'était pas achevé à la mort de Jeanne de Navarre, en 1305. Par ailleurs, le plus ancien manuscrit conservé (non autographe) s’achève en ces termes : « Ce fu escript en l’an de grâce mil .CCC. et .IX. [1309], ou moys d’octovre ». Il ne peut s’agir de la date de rédaction de ce manuscrit précisément, car il est visiblement postérieur. C’est donc soit la date de l’achèvement de l’œuvre par Joinville, soit la date de rédaction d’un manuscrit ayant servi de modèle à celui dont nous disposons. L’œuvre a donc été écrite entre 1305 et 1309. Par divers recoupements, on peut également affirmer qu’un passage situé à l’extrême fin du livre, relatant un songe de Joinville, n’a pu être écrit avant 1308. Joinville a donc terminé son œuvre peu de temps avant de la remettre à Louis le Hutin. L’éditeur moderne dispose essentiellement d’une seule copie ancienne du texte et de deux états tardifs du texte. On n’a pas conservé le manuscrit qui fut offert à Louis le Hutin. Le manuscrit conservé est manifestement très proche de l’original. Il est repris dans l’inventaire de 1373 de la bibliothèque de Charles V. En outre, d’après les peintures, on peut estimer sa réalisation aux années 1330-1340, soit une vingtaine d’année après le manuscrit original. Cette copie resta dans la bibliothèque royale puis passa entre les mains de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, avant d’atterrir à Bruxelles, où on l’oublia. Il ne fut redécouvert qu’en 1746, à la prise de Bruxelles par les troupes françaises. Ce manuscrit, dit « de Bruxelles », est conservé à la Bibliothèque nationale de France. C’est un volume de 391 pages de 2 colonnes. La première page est décorée d’or et d'enluminures, et d’une peinture représentant l’écrivain présentant son livre à Louis le Hutin. Le texte est découpé en paragraphes commençant chacun par une initiale dorée. On dispose en outre de deux éditions d’une traduction (elle-même non conservée) du texte de Joinville, réalisées respectivement par Antoine Pierre en 1547 et par Claude Ménard en 1617. Si la première édition est entachée par des modifications du texte original et des ajouts fantaisistes, la seconde est un excellent travail d’érudit. Enfin, un troisième état du texte est constitué par deux manuscrits qui paraissent remonter au deuxième quart du XVIe siècle. Ce sont des transcriptions modernisées (rajeunissement systématique de la langue) d’un manuscrit antérieur au manuscrit de Bruxelles. Si Joinville ne fait pas œuvre d’historien, il est cependant tout à fait sincère. Quand il doit mentionner des faits dont il n’a pas été témoin, il exprime des réserves au sujet de ce qu’il rapporte par ouï-dire et il reconnaît les emprunts qu’il fait à d’autres chroniqueurs. L’œuvre entrait dans les vues d’une politique capétienne soucieuse d’exploiter au mieux le prestige du roi mort à la croisade. Mais le recul du temps et, surtout, le désintéressement de Joinville et sa naïve rudesse donnent à ses souvenirs une exceptionnelle valeur. (source Wikipedia).
Provenance :
Exemplaire de la bibliothèque Léon Malleval avec son cachet répété et cette mention autographe au contre-plat : "reçu de
Philippe de St Albin en 1837 : L. Malleval. Mention ancienne à la"rare" à la plume à côté. Léon Malleval est sorti de Polytechnique, dans l'artillerie, en 1842. S'il s'agit bien de Philippe de St Albin, né en 1822, fils de Rousselin de Corbeau de St Albin, il n'était alors âgé que de 15 ans en 1837. Philippe de St Albin devint le bibliothécaire personnel de l'Impératrice Eugénie.
BEL EXEMPLAIRE DE CE LIVRE PEU COMMUN, RARE EN MAROQUIN DE L'ÉPOQUE A DENTELLE.VENDU