Dominique VIVANT DENON / Antoine CALBET, illustrateur
POINT DE LENDEMAIN. Avec un texte d'Anatole France et une introduction de F. Fleuret, illustrations de A. Calbet.
Editions de la Mappemonde, Paris, 1934
1 volume in-8 ( 19,5 x 14,5 cm), broché, XXXVI-59-(2) pages. 16 Illustrations en couleurs dans le texte et hors-texte. Couverture imprimée en couleur. Portrait de l'auteur gravé en médaillon à l'eau-forte (volant).
TIRAGE A 830 EXEMPLAIRES.
CELUI-CI, UN DES 775 EXEMPLAIRES SUR PAPIER DE RIVES.
La typographie a été exécutée par l'imprimerie de Vaugirard, la gravure par Maccard et l'impression des illustrations par Routy. Le tout a été terminé le cinq décembre 1934 pour le compte des Editions de la Mappemonde. (Exemplaire n°25).
Charmante illustration dix-huitièmiste par A. Calbet (1860-1944), spécialiste des galanteries costumées du siècle de Voltaire. Formé à Montpellier où il apprend le dessin, ce dessinateur et illustrateur, peintre de nus et de scènes galantes est recherché de son vivant. Il monte à Paris et intègre l'École nationale des beaux-arts où il fut l'élève de Alexandre Cabanel et de Édouard-Antoine Marsal, il commence ses premières expositions en 1880, membre de la Société des artistes français. Ami de son compatriote du Lot-et-Garonne, le Président de la République Armand Fallières, pour lequel il dessinait les menus de ses repas, qui le firent connaître des salons parisiens.
Il signe parfois Antonin Calbet.
« Point de lendemain est un court roman de Vivant Denon (deux versions : l'une en 1777, l'autre en 1812). Les premières aventures amoureuses d'un jeune homme ignorant tout des subtilités du monde aristocratique sont ici racontées. Quand il se rend à l'Opéra, il n'y arrive pas en retard comme il se doit, croyant ingénument y aller pour assister à une représentation, quand personne n'y vient que pour observer, s'informer des nouvelles, entreprendre quelque discussion dans le monde certainement pas pour voir un spectacle. S'étonnant de tout, le narrateur (qui endosse le personnage du héros) est manipulé par la comtesse de ..., bien plus au fait que lui du code implicite du libertinage, et influencée par tout ce qui l'entoure : décors ou ameublement érotiques et luxuriants, ambiance d'alcôve, jardins à l'écart et pièces secrètes. En effet tout au long de ce récit les personnages ont des rôles bien définis par Mme de T... C'est une femme qui sait manipuler parfaitement les hommes et obtenir d'eux ce qu'elle désire. Le narrateur, si naïf qu'il soit, subit un changement à la fin du conte. Après sa délicieuse nuit avec Mme de T..., il apprend qu'il n'était qu'un leurre, qu'il n'a été invité chez M. de T... que pour faire croire qu'il était l'amant de sa femme. Le marquis, l'amant "officiel" de Mme de T... le remercie donc de son dévouement à faire croire cela: il va pouvoir être bien reçu chez le mari de son amante. Le marquis est persuadé de la fidélité de sa maîtresse. S'ensuit un moment extrêmement ironique, puisque le narrateur sait bien que ce n'est qu'un mensonge. Les rôles sont donc redistribués. Cela illustre bien évidemment la maîtrise de Mme de T... sur les hommes : grâce à elle, personne ne perd la face. Elle garde son semblant de "décence" et aucun des trois hommes n'est humilié. Le mari est heureux de persifler le faux amant, le marquis se satisfait d'être si bien reçu chez le mari de sa maîtresse, et le jeune narrateur, enchanté de sa nuit avec Mme de T. Cette dernière est la grande gagnante de ce petit jeu libertin: en plus d'une nuit d'amour avec un jeune homme, elle est certaine que le narrateur ne dévoilera à personne l’infidélité faite au marquis, puisque le narrateur est lui-même coupable d'infidélité à l'égard de sa maîtresse, la comtesse de ... » (source Wikipédia)
« J'aimais éperdument la comtesse de ... ; j'avais vingt ans, et j'étais ingénu ; elle me trompa, je me fâchai, elle me quitta. J'étais ingénu, je la regrettai ; j'avais vingt ans, elle me pardonna : et comme j'avais vingt ans, que j'étais ingénu, toujours trompé, mais plus quitté, je me croyais l'amant le mieux aimé, partant le plus heureux des hommes. » (extrait)
« Il en est des baisers comme des confidences, ils s'attirent. En effet, le premier ne fut pas plutôt donné, qu'un second le suivit, puis un autre ; ils se pressaient, ils entrecoupaient la conversation, ils la remplaçaient ; à peine enfin laissaient-ils aux soupirs la liberté de s'échapper. Le silence vint, on l'entendit (car on entend quelquefois le silence) : il effraya. Nous nous levâmes sans mot dire, et recommençâmes à marcher. » (extrait)
BEL OUVRAGE DÉLICATEMENT ILLUSTRÉ.
VENDU