samedi 30 novembre 2013

Clayton's College (1955). Roman érotique clandestin illustré par 18 superbes pointes sèches de Gaston de Sainte Croix. Curiosa bibliophilique de grande qualité. Tirage limité à 325 exemplaires. Rare. Bel exemplaire.



ANONYME [LACOUR - Connie O'HARA] - Gaston de SAINTE CROIX [illustrateur]

CLAYTON'S COLLEGE. Illustré de pointes-sèches originales [de Gaston de Sainte Croix].

Edition de l'Orchidée, Lunéville, s.d. [Paris, Vialetay, vers 1955]

1 volume in-8 (19,5 x 14 cm), en feuille, sous emboîtage éditeur de papier gris moucheté. Couverture imprimée. 163-(2) pages. 18 pointes sèches de Gaston de Sainte Croix.


UN DES 325 EXEMPLAIRES SUR VÉLIN DE RIVES AVEC UNE SUITE COLORIÉE AU POCHOIR.

TIRAGE UNIQUE SUR UN SEUL PAPIER.


Clayton’s College, publié pour la première fois à la fin des années 1940, a été condamné trois fois par la 17e chambre correctionnelle de la Seine, en 1950, 1953 et 1957, chacune de ces condamnations ayant été maintenue en appel.


Ce roman érotico-policier brûlant est un classique. Il s'agit d'une supercherie littéraire à la façon de Boris Vian qui signe à la même époque "J'irai cracher sur vos tombes" du pseudonyme américain Vernon Sullivan. L'auteur est en réalité José-André Lacour (1919-2005), futur auteur de l'Année du Bac (1958).


Les 18 pointes sèches de l'artiste sont d'une précision et d'un réalisme étonnants.  Gaston de Sainte Croix est surtout connu pour ses illustrations pour la Bibliothèque Rose (livres pour enfants). Ses illustrations de livres érotiques sont très recherchées des amateurs pour leur finesse d'exécution.

Référence : Dutel, 1242 ; Pauvert, Anthologie érotique III, 102


ÉDITION CLANDESTINE RARE IMPRIMÉE AVEC LUXE ET SUPERBEMENT ILLUSTRÉE.

BEL EXEMPLAIRE, TEL QUE PARU.

VENDU


vendredi 29 novembre 2013

Pybrac par Pierre Louÿs. Poèmes érotiques (1927). Edition originale donnée par René Bonnel sur le manuscrit autographe. Vignette à l'eau-forte par Foujita. Tirage très limité à 105 exemplaires seulement. Très rare exemplaire broché.



Pierre LOUYS - FOUJITA

PYBRAC. Poésies.

Cythère, Au coq hardi [René Bonnel], 1927 [indiqué sur la couverture]

1 volume in-8 (19 x 13,5 cm), broché, 4 feuillets, 98 pages, 3 feuillets, couverture rempliée en papier rose imprimée en noir (P. L. // PYBRAC // 1927) dans un encadrement de double-filet. Quelque petits défauts au dos du brochage, léger manque en pied du dos et en bordure de couverture (plat supérieur). Sous-couverture en papier rose uni renouvelée. Intérieur très frais. Sans l'étui de papier rose.

ÉDITION ORIGINALE DE CES CÉLÈBRES POÉSIES ÉROTIQUES DE PIERRE LOUYS.

TIRAGE TRÈS RESTREINT A 105 EXEMPLAIRES SEULEMENT.

CELUI-CI, UN DES 100 EXEMPLAIRES SUR VÉLIN D'ARCHES (n°21).


Ces quatrains licencieux sont publiés ici pour la première fois par René Bonnel dans le courant de l'année 1927. Pierre Louys était mort deux ans plus tôt en 1925. Son oeuvre érotique et son érotomanie vont peu à peu refaire surface dans les années qui vont suivre.

Pierre Bonnel avait acquis le manuscrit autographe de Pierre Louys. Cinq ans plus tard, Bonnel a fait figurer ce manuscrit dans un catalogue à prix marqués (3500 francs) avec cette note : Précieux manuscrit autographe de ces quatrains érotiques de Pierre Louys, au nombre de 261.


La vignette ornant le titre, qui représente un coq grimpé sur une poule, un coq hardi, a été gravée et tirée sur un cuivre de Foujita.

Référence : Dutel, 2278 ; Pia, 1206 ; BnF, Enfer, 1400


Ce volume doit se trouver impérativement dans toute bibliothèque consacré aux enfers de la chair par le verbe ! Hélas il ne fut tiré qu'à 105 !


BON EXEMPLAIRE, TEL QUE PARU.

VENDU


Madame de V... a des idées noires par Loulou Morin (1955). Roman érotique ethnique clandestin (Eric Losfeld). 11 illustrations érotiques au trait. Bel exemplaire.



Loulou MORIN

Mme de V... a des idées noires. Orné de 10 idées roses de P, N. et d'une idée noire de Mme de V. en frontispice.

A la Mauvaise Graine, Genève, 1955 [Eric Losfeld]

1 volume in-8 (19 x 14 cm), broché, 40 feuillets non chiffrés, 10 planches hors-texte au trait en noir, 1 frontispice en noir. Couverture imprimée en noir et jaune (rayures verticales).


ÉDITION ORIGINALE.

Publiée au milieu des années 50 par Eric Losfeld. Les illustrations sont de Jean Boullet. L'ouvrage se vendait 3.600 francs d'après Dutel.

Ouvrage condamné pour la première fois le 24 octobre 1957.

Référence : Dutel, 2002 ; Pia, 849

Madame de V. s'est ennuyée pendant trop longtemps aux côtés de monsieur de V., de 20 ans son aîné. Toutes ces années, elle ne dut qu'à son savoir-faire tout le plaisir qu'elle retira de la vie. Aussi, au décès de l'aïeul, la jeune femme à peine éclose aux choses de l'amour décide-t-elle de rattraper le temps perdu. Sa quête, loin d'être spirituelle, débute en 1917 dans les bras de Doudou, par l'apprentissage studieux des préceptes et des positions du "Kama Sutra". De ce jeune soldat noir, blessé au combat, madame de V. conserve le souvenir impérissable d'un membre tellement vigoureux qu'aucun autre homme après lui ne peut plus la combler. De désespoir, le corps tiraillé par le désir, madame de V. s'exile en terre africaine où, dans les ruelles sombres de Dakar, elle recherche sans ménager sa peine l'étalon qui saura la satisfaire. » (Présentation de la réédition chez Pocket, 2001)

"Aussi le lendemain, après avoir refermé à clef la porte de la chambre, troussa-t-elle ses jupes sans dire un mot, offrant à l'homme une belle paire de fesses autour d'un mignon trou du cul, enduit auparavant de crème parfumée, car elle redoutait un peu la grosseur de cet instrument que les Noirs appellent curieusement un "zob" et les gens du commun un "paf". Elle n'attendit pas longtemps. Une boule chaude vint s'appliquer sur la raie de son cul et aidée par la crème et les soubresauts d'un ventre nerveux, pénétra en elle, comme une flèche de feu." (extrait)

Les illustrations au trait sont très puissantes.

BEL EXEMPLAIRE DE CE RARE CLANDESTIN ILLUSTRÉ, TEL QUE PARU.

Prix : 400 euros

mercredi 27 novembre 2013

Histoire de Priska ou l'Enfer des voluptés par Jean Vergerie (vers 1955). Réimpression clandestine par Eric Losfeld de ce summum du sado-masochisme publié initialement en 1937. Rare.




Jean VERGERIE [pseudonyme]

HISTOIRE DE PRISKA [L'ENFER DES VOLUPTÉS]

Editions de l'Hippogriffe [Eric Losfeld, vers 1955]

1 volume in-8 (19 x 14,5 cm), broché, 157 pages. Couverture rose imprimée en noir. Exemplaire en excellent état, en grand partie non coupé, proche du neuf. Beau papier chiffon. Rare.

RÉIMPRESSION DE L’ÉDITION ORIGINALE DE 1937.

L'ouvrage a été condamné le 9 juillet 1962.

Référence : Dutel, 1702

Nul ne sait encore aujourd'hui qui se cache derrière le pseudonyme Jean Vergerie. Il est l'auteur de 7 ouvrages publiés aux éditions Balland dans la collection Eglantine entre 1935 et 1938. Ces volumes n'ayant pas été publiés clandestinement ne se retrouvent pas dans la bibliographie des ouvrages érotiques publiés en français entre 1920 et 1970 par Jean-Pierre Dutel, contrairement à notre édition d'Eric Losfeld publiée clandestinement au milieu des années 50. Ces romans sont tous, sans exception, des récits érotiques sado-masochistes de la pire ou de la meilleure espèce, selon que l'on considérera ou non Jean Vergerie comme le digne descendant du marquis de Sade au XXe siècle ... Violence, tortures, machineries infernales, récits monstrueux, réalistes ou fantasmés, tout y est pour faire de ces ouvrages les symboles d'une littérature à part dans la production de cette époque. Voici les titres dans leur ordre de parution : Férocités sexuelles, illustré par Lany-R et Sao-Chang, 1935 ; Tortures et lubricité, illustré par Lany-R et Sao-Chang, 1935 ; Le couvent des tortures, illustré par Sao-Chang, 1936 ; Goules et vampires, illustré par Sao-Chang, 1936 ; La clinique des cauchemars, illustré par Sadie-Mazo, 1937 ; L'enfer des voluptés, illustré par Sadie-Mazo, 1937, réédité sous le titre Histoire de Priska (éditions de l'Hyppogriffe, Eric Losfled, 1955) ; L'île des vamps, illustré par Sadie-Mazo, 1938.

Priska, une vamp poldave, asservit un exportateur fortuné, Raphaël Fewal, puis sa tante de Raphaël et ses deux enfants. L'imagination de Vergerie vagabonde : lavement à l'eau chaude, crucifixion, pal, viol au godemiché, fer à friser sodomisateur, tenailles à seins. En Poldavie, elle éduque des enfants volés qu'elle revend à d'autres sadiques. Le récit flirte avec le grand-guignol: appareillage d'aiguilles électriques, huile bouillante, suspensions, rinçage à l'acide, pal tournoyant, chaise aiguillonnée, etc.

Cette réimpression des années 50 est tout aussi rare et recherchée que la première impression de 1937 parue sous le titre L'enfer des voluptés.

BEL EXEMPLAIRE TEL QUE PARU.

VENDU - Prix : 250 euros

dimanche 24 novembre 2013

Les onze mille verges de Guillaume Apollinaire. Préface de Louis Aragon (1948). Exemplaire enrichi à l'époque de 5 lithographies érotiques coloriées au pastel et au crayon. Tirage à petit nombre. Rare.



Guillaume APOLLINAIRE / Louis ARAGON

LES ONZE MILLE VERGES.

En Hollande, MCMXLVIII [achevé d'imprimer en octobre 1948]

1 volume in-8 (19,5 x 13 cm), broché, couverture beige imprimée en noir et rouge, 164-(1) pages. 5 lithographies libres hors-texte au format exact du volume, ajoutées (coloriées au pastel et au crayon de couleurs à l'époque). Exemplaire non coupé (jamais lu). Quelques légères traces à la couverture. Très frais.


ÉDITION A PETIT NOMBRE.

Cette édition comporte la préface d'Aragon.


Référence : Dutel, 2112 (cette édition publiée au début des années 1950 n'est pas illustrée et a été imprimée à petit nombre sur Alfa-mousse ; Pia, 1054

Les Onze Mille Verges ou les Amours d'un hospodar est un roman pornographique de Guillaume Apollinaire (le plus connu de l'auteur), publié en 1907 et simplement signé de ses initiales (« G. A. »). Il relate l'histoire fictive du prince roumain Mony Vibescu, dans un périple qui le mène de Bucarest à Paris, puis dans l'Europe entière et finalement à Port-Arthur (en Chine), où il meurt flagellé par un corps d'armée, accomplissant ainsi sa destinée pour avoir failli à un serment : « Si je vous tenais dans un lit, vingt fois de suite je vous prouverais ma passion. Que les onze mille vierges ou même les onze mille verges me châtient si je mens ! » Les pérégrinations du héros sont ponctuées de scènes notablement crues, où Apollinaire explore toutes les facettes de la sexualité avec une volonté évidente d'éclectisme : sadisme alterne avec masochisme, ondinisme et scatophilie avec vampirisme, pédophilie avec gérontophilie et nécrophilie, onanisme avec sexualité de groupe, saphisme avec pédérastie, etc. L'écriture est alerte, l'humour — noir au besoin — constamment présent, et l'ensemble du roman dégage une impression de « joie infernale », qui trouve son apothéose dans la scène finale. La paternité du texte a été longtemps discutée (il n'a jamais été revendiqué explicitement), mais son attribution à l'auteur d’Alcools ne fait aujourd'hui plus de doutes, et Les Onze Mille Verges figure désormais dans les œuvres complètes d'Apollinaire. En 1975, Éric Lipmann en fit une adaptation au cinéma, également titrée Les Onze Mille Verges. (Source Wikipédia)


"Les deux coquines, Toné et Zulmé, enchantées de leur farce, rirent un bon moment, puis, rouges et essoufflées, elles reprirent leur gougnottage en s'embrassant et se léchant devant le prince penaud et stupéfié. Leurs culs se haussaient en cadence, leurs poils se mêlaient, leurs dents claquaient l'une contre l'autre, les satins de leurs seins fermes et palpitants se froissaient mutuellement. Enfin, tordues et gémissant de volupté, elles se mouillèrent réciproquement, tandis que le prince recommençait à bander. Mais les voyant l'une et l'autre si lasses de leur gougnottage, il se tourna vers Mira qui tripotait toujours le vit du vice-consul. Vibescu s'approcha doucement et faisant passer son beau vit dans les grosses fesses de Mira, il l'insinua dans le con entrouvert et humide de la jeune fille qui, dès qu'elle eût senti la tête du nœud qui la pénétrait, donna un coup de cul qui fit pénétrer complètement l'engin. Puis elle continua ses mouvements désordonnés, tandis que d'une main le prince lui branlait le clitoris et que de l'autre il lui chatouillait les nichons." (extrait)


Nous ne savons pas d'où proviennent les 5 lithographies coloriées ajoutées. Elles ajoutent néanmoins à l'intérêt de l'exemplaire (voir photos).

TRÈS BON EXEMPLAIRE, TEL QUE PARU, AVEC 5 LITHOGRAPHIES ÉROTIQUES COLORIÉES AJOUTÉES.

VENDU


dimanche 17 novembre 2013

Les Sonnets luxurieux de l'Aretin (1907) avec deux suites d'estampes des postures de l'amour illustrant les XVI sonnets érotiques du poète italien. Superbe suite reproduite d'après les aquarelles de Paul Avril. Exemplaire retouché en couleur à l'époque. Bel exemplaire de ce tirage rare à 310 exemplaires.



Pietro ARETINO [L'ARETIN] JULES ROMAIN [DI ROMANO] - Paul AVRIL

LES SONNETS LUXURIEUX DE L'ARETIN. (I SONETTI LUSSURIOSI DI PIETRO ARETINO). Texte italien avec traduction française en regard. Précédés de la Notice et des Commentaires de Isidore Liseux, et publiés pour la première fois avec la suite complète des dessins de Jules Romain, d'après des documents originaux.

Paris, MCMVII [1907]

1 volume in-4 à l'italienne (28,5 x 21,5 cm), VIII-91 pages, sont intercalées deux suites de 16 gravures coloriées à la main. La première suite de 16 photogravures tirées en bistre sur fond teinté, d'après les calques de Giulio di Romano (Jules le Romain) a été redessinée par Amédée Vignola (ancien décorateur du théâtre des ombres du Chat noir de Rodolphe Salis à Montmartre). La deuxième suite de 17 héliogravures tirées en noir et retouchées en couleurs à l'époque est reproduite d'après les aquarelles de Paul Avril (dont 1 frontispice). Les postures amoureuses reproduites sont identiques dans les deux suites. Le texte est imprimé dans un encadrement de portiques imprimé en orange, de même que les héliogravures d'après Paul Avril.

Reliure demi-chagrin vieux rouge à coins, dos à nerfs, tête dorée (reliure moderne). Excellent état.

TIRAGE A 310 EXEMPLAIRES SEULEMENT.

CELUI-CI, UN DES 300 EXEMPLAIRES SUR PAPIER VÉLIN DE CUVES DES PAPETERIES DE RIVES.


La présente édition n'était pas destinée au commerce et messieurs les libraires étaient prévenus par une note imprimée sous la justification du tirage que ce livre ne devait être ni annoncé, ni exposé, ni vendu dans un lieu public.

Chacune des 16 illustrations montre une posture de l'amour différente. Isidore Liseux avait publié ses Sonnets une première fois en 1882 pour lui et ses amis (imprimés à 100 exemplaires seulement, non illustrés). Un couple debout ; la femme, l'une de ses jambes repliée sur la hanche de l'homme ; l'homme, les mains sur les fesses de la femme - Un couple au lit ; la femme couchée sur le dos, l'une de ses jambes placée sur l'épaule de l'homme. Elle dirige elle-même l'arme virile, de crainte d'erreur - Une femme nue couchée à la renverse par terre sur des coussins, les cuisses écartées ; l'homme s'allonge sur elle, les pieds sur le plancher. - etc.


Le premier tirage des reproductions par Paul Avril date de 1892 et est rarissime. Il s'agit ici d'un retirage pour cette nouvelle édition.

Écarte les genoux, et permets-moi de voir
Ton ventre de très près, et ton con bien en face.
Oh ! ventre, qui ne peut laisser mon vit de glace !
Oh ! con, qui sur les cœurs possède un tel pouvoir !
Tout en te caressant, je me sens émouvoir
Du désir de te prendre, et sur l'heure, et sur place.
Narcisse même semble un vaniteux sans grâce
Quand mon vit, dans ton con, trouve un plaisant miroir

Sonnet XI (extrait)


Pierre l’Arétin est né en 1492 à Arezzo (l’Arétin signifiant « venant d’Arezzo »). Banni de sa ville natale, il passe une décennie à Pérouse avant d’être envoyé à Rome, où le riche banquier Agostino Chigi, mécène de Raphaël le prend sous son aile. L’Arétin fait parler de lui à Rome à travers ses satires mordantes et les Sonetti lussuriosi (Sonnets luxurieux), pièces assez crues qui servirent d’accompagnement textuel à 16 illustrations pornographiques de Giulio Romano (Jules Romain). Cet écart lui vaut de perdre la protection du pape Léon X. Ses Ragionamenti, propos d’une prostituée à divers interlocuteurs composés comme des raisonnements en forme de dialogue platonicien, tournent en dérision la société de son temps et particulièrement les sacrements religieux (vœux monastiques, mariage). Un des personnages est la Nanna, une ancienne courtisane qui évoque son expérience. Après une tentative d’assassinat sur sa personne, l’Arétin part vivre à Mantoue, puis enfin à Venise (la ville italienne la plus opposée au pape) en 1527, où il demeure jusqu’à sa mort. L’Arétin est l’auteur de cinq comédies (dont La Cortigiana et La Talenta) et de la tragédie Les Horaces (1546). Lors de son séjour à Venise, il publie également sa correspondance, mettant ainsi sous pression tout ce que l’Italie comptait de notables. Il n’épargne pas dans ses écrits satiriques les princes et les grands, ce qui le fait surnommer « le fléau des Princes » : la plupart, pour éviter les traits de sa satire, lui font des présents considérables, quelques-uns, cependant, ne le payent qu’avec le bâton. C’est ainsi que François Ier et l’empereur Charles Quint le subventionnent en même temps, chacun espérant quelque dommage pour son rival. Par orgueil, il s’appelle lui-même le « divin Arétin ». Sur la fin de sa vie, l’Arétin publie par ailleurs diverses œuvres pieuses (une traduction italienne des Psaumes de David, trois livres « sur l’humanité de Jésus Christ » ainsi qu’un livre sur la passion du Christ). D’après la tradition, la mort de l’Arétin aurait été à son image : on raconte que, au cours d’un copieux repas, une plaisanterie particulièrement obscène provoqua chez l’Arétin une incroyable crise de rire, au point qu’il tomba à la renverse et se fendit le crâne. L’Arétin était un ami personnel du Titien, qui fit au moins trois portraits de lui. Après sa mort, le pape Paul IV mit ses livres à l’Index. Il fut un proche de Giuseppe Betussi.


Références : édition inconnue à Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1880 et 1920, qui ne cite qu'une édition de 1904 (pagination, contenu et tirage différents). Dutel indique Hirsch comme éditeur à Paris en 1906. Le volume aurait été imprimé par Emile Kapp. Dutel (comme Pia) donnent Amédée Vignola comme étant l'auteur des reproductions en héliogravure ?? alors qu'il s'agit de Paul Avril, sans l'ombre d'un doute. Dutel, 809 pour cette édition de MCMIV ; ce tirage à la date de 1907 est également inconnu à Pia.


BEL EXEMPLAIRE DE CET ALBUM DE POSTURES ÉROTIQUES RARE.

VENDU


vendredi 15 novembre 2013

Confessions libertines par Johannes Gros (1931) illustrées par 8 très-belles eaux-fortes par T. Mertens. Curiosa rare sorti des presses de Darantière à Dijon. " - Ah, chérie, tu avais beau ne pas être là, ce que tu as pu nous faire jouir ! Nous nous faisions des langues dans la bouche et nous respirions en même temps là sur les ourlets, l'odeur de ton derrière, de ton chat ... l'odeur affolante de ta pissette. "



COMTESSE DE J... [Johannes GROS] - T. Mertens

CONFESSIONS LIBERTINES. Orné de huit eaux-fortes de T. Mertens.

Partout et nulle part [Imprimerie Darantière, Dijon, 1931]

1 volume in-8 (20 x 13 cm), broché, 211 pages et 2 feuillets, couverture à rabats en papier gris imprimée en noir et rouge. Légers défauts au brochage, un feuillet déchiré dans la marge sans manque. Quelques rousseurs sans importance.


ÉDITION ORIGINALE.

TIRAGE A 500 EXEMPLAIRES (d'après Dutel).

8 BELLES POINTES SÈCHES SUR CUIVRE PAR T. MERTENS.

Dutel indique un tirage à 500 exemplaires sur papier Lafuma, la numérotation étant faite au composteur. Notre exemplaire ne contient aucun justificatif de tirage. Il est fort probable que le tirage ait été inférieur à ce chiffre avancé compte tenu de la difficulté à rencontrer ce titre devenu fort rare.

Ce texte connut une suite intitulée : Les Jeux du Plaisir et de la Volupté.

La très belle suite des 8 eaux-fortes gravées sur cuivre à la pointe sèche a été tirée ici sur papier Japon blanc. Le rendu est de toute beauté. Les dessins sont dans la même veine que ceux exécutés par le même artiste pour Cydalise ou le Péché dans le Miroir (Dijon, Darantière, vers 1930).


" - Ah, chérie, tu avais beau ne pas être là, ce que tu as pu nous faire jouir ! Nous nous faisions des langues dans la bouche et nous respirions en même temps là sur les ourlets, l'odeur de ton derrière, de ton chat ... l'odeur affolante de ta pissette. Ah, il ne faisait pas le dégoûté, je t'assure. Ce que ça pouvait le faire bander ! Ah, chérie, c'est grâce à toi s'il m'a si bien baisée. Et au moment de jouir, c'est toi qu'il a appelée : "Suzy, chérie, tu me pisseras dans la bouche, n'est-ce pas de devant Jeanine ! ... devant ma femme ! " (extrait, p. 176)

Références : Dutel, 1277 ; inconnu à Pia.


BON EXEMPLAIRE DE CE RARE CLANDESTIN MAGISTRALEMENT ILLUSTRÉ PAR MERTENS.

VENDU




mardi 12 novembre 2013

Clayton's College illustré de 12 lithographies avec remarques libres (vers 1955). Très beau curiosa érotico-policier. Très bel exemplaire.



ANONYME [José André LACOUR]

CLAYTON'S COLLEGE. Illustré de 12 lithographies originales en couleurs.

Sans lieu ni date [vers 1955], Sous le signe d'Eros.

1 volume in-4 (24 x 19 cm), en feuilles, sous étui et emboîtage de l'éditeur (muet), couverture de papier main (muette). 139 pages. 12 lithographies hors-texte en couleurs.


TIRAGE A 525 EXEMPLAIRES.

CELUI-CI, UN DES 16 EXEMPLAIRES SUR GRAND VELIN DE RIVES A LA FORME, AVEC LES LITHOGRAPHIES AVEC REMARQUES (libres). Sans la décomposition originale d'une lettrine annoncée à la justification. Excellent état. Notre exemplaire contient uniquement la suite des lithographies en couleurs avec remarques.


Clayton’s College, publié pour la première fois à la fin des années 1940, a été condamné trois fois par la 17e chambre correctionnelle de la Seine, en 1950, 1953 et 1957, chacune de ces condamnations ayant été maintenue en appel. Ce roman érotico-policier brûlant est un classique. On ne sait rien de l'illustrateur de cette édition. Les lithographies sont ici en deux tons, grisaille et ocre, avec remarques libres en noir. Orné de 21 lettrines érotiques imprimées en noir et surimprimées en bleu (lettre).

Références : Dutel, 1243 ; Edition inconnue à Pia (227 pour l'édition de Losfeld, vers 1955)


ÉDITION CLANDESTINE RARE IMPRIMÉE AVEC LUXE.

VENDU



lundi 11 novembre 2013

Le Palais-Royal de Rétif de la Bretonne (1790). Réimpression à petit nombre vers 1876. Reliure décorative de l'époque. De la prostitution dans les allées du Palais Royal à la fin du XVIIIe siècle.



Nicolas-Edme RÉTIF DE LA BRETONNE [RESTIF DE LA BRETONNE]

LE PALAIS ROYAL. Première partie [Les Filles de l'allée des soupirs]. Deuxième partie [Les Sunamites]. Troisième partie [Les Converseuses].

A Paris, Au Palais-Royal d'abord et puis partout, même chez Guillot, Libraire [A. Christiaens, Libraire, Bruxelles, Galerie Bortier. 4 et 6], 1790 [vers 1876]

3 parties reliées en 3 volumes petits in-8 (19 x 13 cm), 229, 230 et 229 pages. 3 frontispices sur double-page.

Reliure demi-veau rose belle au bois-dormant, dos richement décorés aux petits fers dorés, tête dorée, non rogné pour les autres tranches (reliure de l'époque). Pages de titre imprimées en rouge et noir. Tirage sur papier vélin fort. Les frontispices à l'eau-forte ont été tirés sur papier vergé teinté.


RÉIMPRESSION A PETIT NOMBRE [VERS 1876].

C'est en 1782 que Rétif de la Bretonne entre en relation avec Grimod de La Reynière (dont il fait le héros-narrateur du Palais-Royal sous le nom d'Aquilin des Escopettes). Ce Palais-Royal paraît pour la première fois en avril 1790. Ce livre sur les filles (prostituées) du Palais-Royal se présente sous la forme d'une série de portraits dont chaque titre est le prénom ou le surnom d'une d'entre elles : Boutonderose, Mélanie, Chouchou, Cécilia, Coquine, Eléonora, Sosie, Elise, Dorine la Philosophe, Bienfaite, Fanchette, etc.

Rétif nous présente ainsi successivement les « Filles de l'Allée des soupirs », les « Sunamites », les « Berceuses », les « Chanteuses » et les « Converseuses ». Si les premières rappellent, par l'enchaînement des misères qui les a conduites à se prostituer, la dureté et la brutalité des temps anciens, les autres annoncent la société à venir, où sexualité, santé et morale seront redevenues compatibles, conformément au rêve de Diderot et au voeu énoncé dès 1769 par Rétif dans Le Pornographe. Madame Janus est en effet une matrone bien particulière puisqu'elle « restaure » les vieillards grâce à ses « Sunamites », supposées aspirer, à la faveur d'un contact aussi étroit que chaste « les humeurs peccantes » du client ! Cette invention, précise Aquilin des Escopettes, « nous vient des Anglais, qui plus que nous ont des idées extraordinaires et bizarres... » Au bout d'un an, ces très jeunes filles deviennent, en fonction de leurs talents, berceuses, chanteuses ou converseuses. Celles-ci offrent à leur client le plaisir de fictions qu'elles puisent parfois dans les recueils d'un certain Rétif de La Bretonne... Vaste recueil inscrit à la croisée des Contemporaines et des Nuits de Paris, Le Palais Royal est complété par d'autres nouvelles qui envisagent sous d'autres angles la place de la sexualité dans la France régénérée : les « Gentilshommes populaires » épousent de simples roturières, le « Curé patriote » laisse libre cours à un érotisme fécond tandis que les anecdotes rassemblées à la fin du volume établissent la nécessité du divorce. [...] Depuis 1786, le Palais-royal est devenu, avec ses boutiques, sescafés et ses théâtres le centre de la vie parisienne, politique,mondaine et libertine. Là se retrouvent écrivains, journalistes,avocats, badauds et curieux. On y discute, on s'y promène, on se plaîtà détailler dans la foule les demi-mondaines, les grisettes et lesfilles publiques. Par son titre, l'ouvrage de Rétif est donc bienpropre à attirer l'attention du lecteur. Le faux-titre, « Les Filles duPalais-royal », puis le titre de la première Partie, « Les Filles del'Allée des Soupirs », précisent le sujet en annonçant un livrelibertin. À vrai dire, il s'agit de tout autre chose que de cesalmanachs ou catalogues de filles publiques, sortes de guides desplaisirs à l'usage des provinciaux débarquant à Paris. Le Palais-royalest avant tout le lieu d'un plaisir romanesque : le narrateur paye lesfilles non pour en obtenir des faveurs, mais pour entendre leurhistoire. L'objet du livre est l'en deçà de la prostitution, non sapratique. À la relation sexuelle est substituée une relation de paroleet d'écoute. Avec « Les Sunamites », un autre mode deprostitution est présenté : ici de jeunes vierges couchent chastementavec des vieillards pour leur redonner vitalité, par le contact de leurcorps et la fraîcheur de leur haleine. L'état de sunamite est du resteprovisoire : elles deviennent, selon leurs aptitudes, soit des« berceuses », soit des « chanteuses », soit des « converseuses ». Leurcorps n'est plus en jeu, seul compte leur esprit. Les « berceuses »sont chargées d'endormir les vieillards par l'agrément de leurconversation, les « chanteuses » de soulager par la qualité de leurvoix les maux de la vie, les « converseuses » de faire de même par leurtalent à raconter des histoires. Ces « ex-Sunamites », dit Rétif,cessent d'être des filles publiques et deviennent des citoyennes.Ainsi, à mesure que l'ouvrage progresse, le monde du Palais-royals'élève au-dessus du vulgaire et du sordide pour atteindre un niveau oùla parole seule est le souverain remède à toutes les infortunes et lesfrustrations de la vie, où converser c'est conserver, où narrer deshistoires est la fonction salvatrice par excellence. C'est en somme lacélébration de l'écrivain.(Présentation et Quatrième de couverture, Rétif de La Bretonne, Le Palais-Royal, texte établi, présenté et annoté par Pierre Testud, Houilles, Editions Manucius, 2009, 318p.)

BEL EXEMPLAIRE DE CETTE RÉIMPRESSION A PETIT NOMBRE PEU COMMUNE.

VENDU


dimanche 10 novembre 2013

Curiosa & Érotisme XVIIIe s. : La Religieuse de Diderot (1947), illustrée de 15 compositions érotiques par Paul-Emile Becat. Suite et deux dessins refusés. Superbe exemplaire d'artiste tel que paru.



Denis DIDEROT - Paul-Émile BÉCAT.

LA RELIGIEUSE. Quinze illustrations de Paul-Emile Bécat.

Paris, chez Pierre Larrive, 1947.

1 volume in-4 (26 x 21,5 cm) de 297-(1) pages, en feuilles, sous chemise de papier beige avec le titre imprimé en rouge sur le premier plat. Emboîtage. Le tout à l'état proche du neuf.


SUPERBE ÉDITION ILLUSTRÉE PAR PAUL-ÉMILE BÉCAT.

15 HORS-TEXTE EN COULEURS.

CELUI-CI, UN DES QUELQUES EXEMPLAIRES D'ARTISTE IMPRIMÉ SUR VÉLIN DES PAPETERIES DU MARAIS.



Cet exemplaire contient en outre une suite des 15 illustrations en noir ainsi que 2 illustrations refusées (en noir également).

Le tirage total est de 669 exemplaires (2 Japon nacrés, 2 Japon impérial, 15 pur fil d'Auvergne, 250 chiffon de Lana, 400 pur fil Lafuma, quelques HC).

Lorsque, en 1760, Diderot commence la Religieuse, roman sous forme de mémoires rédigés à la première personne, qu’une religieuse échappée du couvent adresse au marquis de Croismare pour solliciter son aide, il s’agit en fait d’une mystification de ses amis qui voulaient attirer de nouveau à Paris le marquis qui s’était retiré chez lui en Normandie. En 1780, Diderot en reprend l’écriture ; les différents épisodes sont publiés en feuilleton, entre 1780 et 1782, dans la Correspondance littéraire. Le roman fut édité en 1796, au gré de la découverte de copies que Diderot, échaudé par ses ennuis passés, n’envisageait pas de publier de son vivant.

L’histoire est inspirée de celle d’une religieuse de Longchamp nommée Marguerite Delamarre, qui avait fait parler d’elle dans les salons en 1758, pour avoir écrit à la justice, demandant d’être libérée du cloître où ses parents l’avaient enfermée. En effet, elle est l’enfant illégitime entre sa mère et un autre homme que son père. De peur d’aller en enfer, sa mère, par un chantage affectif, la persuade d’aller dans ce couvent. Diderot critique, ici, un précepte de la Bible selon lequel les enfants paieront pour les crimes de leurs parents.

Diderot fait le procès des institutions religieuses coercitives, contraires à la véritable religion dans la mesure où elles mènent les individus aux souffrances terrestres et à la damnation éternelle. Le monde clos entraîne la dégradation de la nature humaine. Oisiveté, inutilité sociale, promiscuité plongent peu à peu les reclus dans les rêveries morbides ou mystiques, puis dans la folie et les mènent parfois au suicide. Œuvre anticléricale par excellence, La Religieuse est une ode à la liberté de choisir son destin. L’aliénation religieuse créée par l’univers conventuel y est dénoncée de manière polémique. Diderot prête sa voix et ses idées sur le couvent à Suzanne, qui, contrairement à l’auteur, est une croyante convaincue. (Source Wikipédia)


SUPERBE EXEMPLAIRE, TEL QUE PARU.

TIRAGE RARE DE CE CURIOSA CLASSIQUE.

VENDU

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