lundi 27 juin 2011

Le Mémoire en faveur de la liberté des cultes d'Alexandre Vinet (1826). Un des quelques exemplaires sur papier vélin en maroquin décoré de Simier.



Alexandre VINET

MÉMOIRE EN FAVEUR DE LA LIBERTÉ DES CULTES ; ouvrage qui a obtenu le prix dans le concours ouvert par la société de la morale chrétienne ; par Alexandre Vinet.

A Paris, chez Henry Servier, libraire, 1826. [de l'imprimerie de Crapelet].

1 volume in-8 (22 x 13,5 cm) de XX-340 pages.

Reliure plein maroquin bleu nuit à grain long, dos lisse avec faux-nerfs, filets dorés, palettes à froid au centre des caissons délimités, filets et roulettes dorés, plats décorés d'une grande plaque à froid avec fleurs et arabesques et cartouche central délimité par un filet doré fin ovale, double-filet doré en encadrement des plats, coupes dorées aux extrémités, roulette à froid et double-filet doré en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier gris mat, tranches dorées (reliure de l'époque signée SIMIER R(elieur). DU ROI). Exemplaire parfaitement conservé d'une fraîcheur rare. La reliure semble tout droit sortie des ateliers de Simier. L'intérieur est à l'avenant, très frais, imprimé sur beau papier vélin crème, à peine quelques très rares rousseurs ponctuelles. La reliure est signée en pied du dos (doré) et porte au verso de la première garde l'étiquette de Simier, rue Saint-Honoré, n°152, à Paris.

ÉDITION ORIGINALE.
UN DES QUELQUES EXEMPLAIRES IMPRIMÉS SUR BEAU PAPIER VÉLIN.

Alexandre Rodolphe Vinet (1797-1847) a été tour à tour ou en même temps, théologien, philosophe, journaliste et critique littéraire. D'origine suisse (né à Lausanne et mort à Clarens), bien que son père fut d'origine française, il commença par enseigner à l'université de Bâle, avait une vaste connaissance de la littérature française, comme théologien Vinet donne une impulsion nouvelle à la théologie protestante, particulièrement dans les pays francophones, mais aussi en Angleterre et ailleurs. Sa philosophie s’appuie d'abord sur la conscience, définie comme ce qui permet à l'homme de rester dans une relation personnelle directe avec Dieu ; c'est elle qui régit la morale et rien ni personne n'a le droit d'attenter à la conscience de l'individu. Il préconise une liberté complète en matière de croyance religieuse et donc la séparation officielle entre l'Église et l'État, idéologie qu'il défend dans Mémoire en faveur de la liberté des cultes (1826), mais également avec les ouvrages suivant : Essai sur la conscience (1829) et Essai sur la manifestation des convictions religieuses (1842). Il est l'objet de sanctions pour avoir prêché la tolérance envers les piétistes et les méthodistes.

Cet ouvrage sur la "liberté des cultes" s'avèrera être l'un des livres importants de son époque sur ce sujet, entrainant à sa suite tous les courants de pensée qui amèneront la séparation de l’Église et de l’État, en France notamment, au début du XXe siècle. Son rayonnement dépassera donc largement le simple canton suisse.


Le bibliophile qui a fait relier, à l'époque, ce livre de la plus belle manière qui soit par René Simier, alors relieur du Roi Louis XVIII (puis Charles X), lui a fait donner un bel habit solide et décoratif, parvenu jusqu'à nous en parfait état. Superbe spécimen d'une rare fraîcheur.

Référence : Doris Jakubec, Relectures d'Alexandre Vinet.

SUPERBE EXEMPLAIRE IMPRIMÉ SUR PAPIER VÉLIN DE "LA LIBERTÉ DES CULTES D'ALEXANDRE VINET", MAGNIFIQUE SPÉCIMEN DE RELIURE DÉCORÉE DE SIMIER RELIEUR DU ROI. EXEMPLAIRE D'EXCEPTION.

VENDU

Eloge du célèbre corsaire malouin René Duguay-Trouin (1673-1736). Rare exemplaire en maroquin de l'époque.



M. GUYS

ÉLOGE DE RENÉ DUGUAY-TROUIN, Lieutenant Général des Armées Navales de France, Commandeur de l'Ordre Royal & Militaire de St-Louis. Discours qui a concouru pour le prix de l'Académie Françoise, en 1761. Par M. Guys, négociant & académicien de Marseille.

A Paris, chez la veuve de Bernard Brunet, Imprimeur de l'Académie française, 1761.

1 volume in-12 (16 x 10 cm) de 60 pages y compris le titre.

Reliure plein maroquin rouge, dos lisse orné, double-filet doré en encadrement des plats, filets doré sur les coupes, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, tranches dorées (reliure de l'époque). Quelques petites traces sombres et légères taches noires sur le second plat, sinon reliure très bien conservée. Intérieur frais avec une cicatrice de mouillure sans gravité dans la marge inférieure des feuillets.


ÉDITION ORIGINALE.

« Je suis né à Saint-Malo le 10 juin 1673. Mon père y commandait des vaisseaux armés tantôt en guerre tantôt pour le commerce suivant les différentes conjonctures. Il s’était acquis la réputation d’un très brave homme et d’un habile marin ». C’est par ces mots que commencent les Mémoires de René Duguay-Trouin, tout à tour corsaire, officier de la marine royale et chef d’escadre.

Cette courte pièce académique résume de manière agréable, concise et juste, les exploits du célèbre corsaire du Roi de France. Les pages 41 à 60 contiennent des notes intéressantes qui viennent compléter celles laissées par M. Thomas qui concourrait au même prix de l'Académie et qui le remporta cette même année 1761 (78 pages, même éditeur).

Ce petit discours ne se trouve qu'exceptionnellement relié en maroquin à l'époque.

BEL EXEMPLAIRE EN MAROQUIN DE L’ÉPOQUE.

VENDU

mardi 21 juin 2011

Roman moral par Madame Benoit : Les Aventures du beau cordonnier ou les amours d'Agathe et Isidore (1769). Superbe exemplaire en maroquin du XIXe s.



Madame BENOIT (Françoise-Albine Puzin de la Martinière, dite)

LES AVANTURES DU BEAU CORDONNIER ; OU, LES AMOURS D'ISIDORE NE MARQUIS D***, ET DE LA VERTUEUSE AGATHE VEUVE DU MARQUIS D'OLFONTE, TABLEAU INTÉRESSANT DE LA SYMPATHIE DES CŒURS NOBLES. PAR MADAME BENOIST.

A La Haye et Francfort, chez les libraires Van Duren. 1769.

2 tomes en 1 volume petit in-8 (182 x 117 mm - Hauteur des marges : 178 mm) de 174 pages y compris le titre pour la première partie ; 158 pages y compris le titre pour la deuxième partie ; Frontispice gravé non signé en tête de chacune des deux parties.

Reliure plein maroquin rouge vermillon, dos à nerfs richement orné aux petits fers dorés, triple-filet doré en encadrement des plats, double-filet doré sur les coupes, roulettes dorées en encadrement intérieur des plats, doublure et garde de papier peigne, relié sur brochure, non rogné, ébarbé (reliure postérieure de la seconde moitié du XIXe siècle, vers 1870). Exemplaire parfaitement conservé d'une remarquable fraîcheur tant au niveau de la reliure que du papier. Papier uniformément légèrement teinté.


NOUVELLE ÉDITION PARUE UN AN APRÈS L’ÉDITION ORIGINALE, ET PREMIÈRE ÉDITION SOUS CE TITRE.

Françoise-Albine Puzin de La Martinière, dite la Dame Benoist (1724-1809?) était de ces "bas-bleu du second rayon". On luit doit notamment Les aveux d'une jolie femme, Mes principes ou la Vertu raisonnée, un Triomphe de la probité, et Les aventures du beau cordonnier ou les amours d'Isidore et de la vertueuse Agathe, autant de titres où il est surtout question de vertu. Aux dires de Madame Roland : "Mme Benoist avait été belle. Le désir de plaire, prolongé au-delà de l'âge qui assure d'y réussir, lui valait encore quelques succès. Ses yeux les sollicitaient avec tant d'ardeur; son sein toujours découvert palpitait si vivement pour les obtenir, qu'il fallait bien accorder à la franchise du désir et à la facilité de le satisfaire, ce que les hommes accordent d'ailleurs si aisément dès qu'ils ne sont pas tenus à la constance. L'air ouvertement voluptueux de Mme Benoist était tout nouveau pour moi; j'avais vu, dans les promenades, ces prêtresses du plaisir dont l'indécence annonce la profession d'une manière choquante...". Madame Benoist a servi de modèle-type pour l'Émilie de Demoustier (Lettres à Émilie sur la mythologie, 1786), elle a par ailleurs peint de nombreux portraits, dont celui de l'Empereur Napoléon (Biographie universelle de Sainte-Preuve, I, 331).

Les Aventures du beau cordonnier, dont le titre courant est "Agathe et Isidore", traite en une série de petits chapitres, sous la forme d'un conte, des situations qui développent l'aspect moral et vertueux des évènements : "(...) on est flatté de voir le destin jouer le premier rôle, & forcer le Héros infortuné à lui céder plutôt qu'à la combattre par de longs raisonnements." (préface).

Rétif de La Bretonne ne s'est pas gêné pour tout à la fois, mal et bien juger les écrits de la Dame Benoist "blanchisseuse de Lyon"

Provenance : Exemplaire de la bibliothèque de M. de Béhague, avec mention manuscrite : "acheté 37 francs à la seconde vente Behague, contre Rouquette." (catalogue II, 1880, n°917).

Références : Mémoires particuliers de Mme Rolland, éd. M. F. Barrière, Paris, F. Didot, 1863, p. 124-125 ; Quérard, La France littéraire, I, 274 ; Biographie universelle de Sainte-Preuve, I, 331.

SUPERBE EXEMPLAIRE PARFAITEMENT ÉTABLI AU XIXe SIÈCLE D'UN OUVRAGE PASSABLEMENT RARE.

VENDU

mardi 14 juin 2011

Alfred de Musset : Edition dite des "Amis du poète" (1865-1866) imprimée à 850 exemplaires. Bel exemplaire en demi-maroquin à coins de l'époque.



Alfred de MUSSET

ŒUVRES COMPLÈTES DE ALFRED DE MUSSET AVEC LETTRES INÉDITES, VARIANTES, NOTES, INDEX, FAC-SIMILÉ, NOTICE BIOGRAPHIQUE PAR SON FRÈRE. ÉDITION DÉDIÉE AUX AMIS DU POÈTE ORNÉE DE 28 DESSINS DE M. BIDA ET D'UN PORTRAIT D'ALFRED DE MUSSET D'APRÈS L'ORIGINAL DE LANDELLE, GRAVÉS SUR ACIER SOUS LA DIRECTION DE M. HENRIQUEL DUPONT, PAR LES PREMIERS ARTISTES.

Paris, Charpentier, libraire-éditeur, 1865-1866. [Paris, J. Claye imprimeur].

10 volumes grands in-8 (28,5 x 20 cm), env. 350 à 400 pages par volume (collationné complet). Le dixième et dernier volume contient la vie d'Alfred de Musset par son frère Paul de Musset et les Œuvres posthumes.

Reliure demi-maroquin à coins chocolat, dos à faux nerfs richement ornés aux petits fers, relié sur brochure, non rogné (ébarbé), plats de papier marbré, doublures et gardes de papier peigne (reliure de l'époque). Excellent état de la reliure, infimes frottements ; intérieur très frais, imprimé sur papier fort de Hollande, quelques rousseurs. Une trace de choc à un coin sans gravité.


ÉDITION DITE "DES AMIS DU POÈTE" IMPRIMÉE A 850 EXEMPLAIRES SEULEMENT.

Cette magnifique édition contient l'ensemble des œuvres d'Alfred de Musset avec des variantes et des notes. Tout y est beau, les caractères employés par J. Claye, le papier vergé fort qui provient des maison Blanchet frères et Kléber de Rives, les illustrations dues au talent de M. Bida. Les planches sont avant la lettre et protégées comme il se doit par un papier fin mauve légendé imprimé. Il y a eu quelques exemplaires imprimés sur papier vélin et sur papier fin outre les 850 exemplaires souscrits (la liste des souscripteurs se trouve à la fin du tome IX - notre exemplaire porte le numéro 407 et a été imprimé pour M. Dupré, notaire à Montereau).

C'est sans conteste la plus rare, la plus belle et la plus imposante des éditions anciennes des Œuvres d'Alfred de Musset.

Référence : Vicaire, Manuel de l'amateur de livres du XIXe siècle, tome V, col. 1274 à 1280.


BEL EXEMPLAIRE DANS UNE AGRÉABLE RELIURE DE L’ÉPOQUE.

VENDU

dimanche 5 juin 2011

La Paysanne pervertie de Rétif de la Bretonne (1786). Rare contrefaçon d'un des meilleurs romans du "Rousseau du ruisseau".



Nicolas Edme RÉTIF DE LA BRETONNE

LA PAYSANNE PERVERTIE, OU LES DANGERS DE LA VILLE ; HISTOIRE D'URSULE R**, sœur d'Edmond, le Paysan, mise au jour d'après les véritables lettres des personnages.

A La Haye, et se trouve à Paris, chez la Veuve Duchesne, libraire, 1786.

8 partie en 4 tomes reliées en 2 volumes in-12 (16,5 x 10 cm) de (1)-IV-211 ; (1)-203 ; (1)-203 et (1)-223 pages. Chaque partie possède un frontispice gravé à l'eau-forte (8), les pages de titres (8) sont imprimées en rouge et noir. Collationné complet.

Cartonnage pleine toile fine anglaise marron de la fin du XIXe siècle, à la bradel, pièces de titre et tomaison de cuir rouge au dos. Reliure d'attente bien conservée, quelques légers frottements. Intérieur frais, papier uniformément teinté à l'exception des pages de titre et des frontispices qui sont imprimés sur un papier qui est resté bien blanc. A noter une particularité qui n'a, semble-t-il, pas été relevée par les bibliographes, la page 35 du tome quatrième, septième partie, est restée blanche, sans pour autant qu'il manque de texte (qui se suit bien entre la fin de la page 34 et la page 36).

CONTREFAÇON DE L’ÉDITION ORIGINALE PUBLIÉE POUR LA PREMIÈRE FOIS ENTRE 1782 ET 1783.

"En 1780, dit-il, je composais la Paysanne pervertie, qui n'est que le complément du Paysan. Ce fut l'ouvrage de trente jours : je pris la plume le 1er septembre et, le 1er octobre (...) Mais à la deuxième lecture j'y ajoutais beaucoup de lettres... la Paysanne approfondit les caractères qui n'étaient qu'esquissés dans le Paysan : Fanchon, Pierre, Gaudet d'Arras surtout, y sont parfaitement achevés... Ces deux ouvrages qui n'en sont réellement qu'un seul, sont peut-être la plus utile production qu'on ait mise au jour depuis le commencement du siècle." (Mes ouvrages, p. 34-35).

L'impression de la Paysanne pervertie fut commencée le 3 février 1782 et achevée au mois de mai 1783 (Monsieur Nicolas, Tome XI, p. 48).

Paul Lacroix, dans sa Bibliographie des ouvrages de Rétif de la Bretonne, observe qu'en donnant une suite naturelle au Paysan perverti, Rétif avait surtout à cœur de mettre à néant une Paysanne pervertie dont il n'était pas l'auteur et que son ancien ami Nougaret avait osé faire paraitre en 1777, à la faveur du succès du Paysan.

Rive Childs indique, dans sa Bibliographie des ouvrages de Rétif de la Bretonne, sous le numéro 6 (p. 293), que cette édition de 1786 est "une contrefaçon qui n'est pas imprimée avec les mêmes caractères que l'édition du Paysan perverti publiée sous la rubrique d'Amsterdam en 1776, mais qui s'y trouve ordinairement réunie. C'est probablement de cette contrefaçon que Restif se plaignait quand il écrivait : "il y a deux ans, je fis paraître un ouvrage qui m'avait coûté 24 mille livres. Je le vendis à un libraire honnête : la Dame Duchesne. Le livre était cher, la vente allait, mais lentement. Cependant, l'instant du profit approchait lorsqu'un brigand étranger adresse à un brigand de Paris une mauvaise contrefaçon." Le texte est identique à celui de l'édition originale. Cette contrefaçon est imprimée sur un papier uniformément teinté, avec cependant des pages de titre et des frontispices imprimés sur un papier bien blanc. Les titres sont des cartons. Les frontispices ont été copiées sur ceux de Binet. La signature des cahiers indique une impression française, sans doute provinciale. L'orthographe et la ponctuation fantaisiste de Rétif n'a été que partiellement conservée par l'imprimeur.


La Paysanne pervertie est un roman construit sous la forme épistolaire. C'est un ensemble de plus de 170 lettres, parfois longues, avec toujours ces étonnantes digressions qui font la signature inimitable des ouvrages de Rétif de la Bretonne. "On y trouve une vive peinture du libertinage des grandes villes (...)" (J. Gay, Bibliographie des ouvrages relatifs aux femmes, à l'amour, etc.)

Référence : Rive Childs, p. 293, n°6

Cette contrefaçon semble fort rare (nous n'avons localisé que trois exemplaires dans les dépôts publics français). Une note manuscrite à l'encre sur une garde indique "Payé 36 fr. Octobre 1881." (date probable de la reliure d'attente).

TRÈS BON EXEMPLAIRE DE LA "PAYSANNE PERVERTIE" DE RÉTIF DE LA BRETONNE.

VENDU

Liens vers d'autres livres

Related Posts with Thumbnails