mercredi 28 octobre 2009

Des lettres de cachet et des prisons d'Etat par Mirabeau. Edition originale de 1782.




[MIRABEAU (Honoré Gabriel Riqueti, marquis de)]

DES LETTRES DE CACHET ET DES PRISONS D'ÉTAT. Ouvrage posthume, composé en 1778.

A Hambourg [i.e. chez Fauche à Neuchâtel], s.n., 1782.

2 parties en 1 volume in-8 (20 x 13 cm) de XIV-(2)-366-(2) et 237 pages.

Reliure pleine basane fauve marbrée à l'acide, dos à nerfs orné, pièce de titre de maroquin rouge, gardes peigne, tranches rouges (reliure de l'époque). Reliure et intérieur très frais. Extrémité des coins habilement restaurée, petit frottement/épidermure au bas du dos sans gravité. Le nom de Mirabeau a été ajouté à la plume par une main de l'époque sur le premier titre.


ÉDITION ORIGINALE.

Le marquis de Mirabeau eut beaucoup à voir avec les lettres de cachet puisque c'est son propre père, qui par deux fois, en usa contre lui. C'est donc au donjon de Vincennes où il fut emprisonné de 1777 à 1780 qu'il écrivit ce violent libelle en faveur de la liberté et contre les emprisonnements arbitraires.

" (...) Un des principaux objets de l'association est d'empêcher que ce sentiment, qui porte chacun à multiplier ses jouissances, ne dégénère en cupidité ; que l'inégalité naturelle ou accidentelle, qui donne à quelques-uns des facilités refusées aux autres, ne devienne oppressive. (...) C'est aux princes, c'est à leurs ministres, c'est aux conquérans, c'est aux persécuteurs, aux despotes, qu'il faudrait désirer la ferme et sincère croyance d'une autre vie, et d'un Être tout puissant, juge suprême de leur conduite, vengeur inexorable des attentats publics, plus encore que des crimes particuliers, qui leur demandera un compte rigoureux de l'usage qu'ils auront fait de leur autorité et de leur puissance. Peut-être cette opinion remuerait-elle le cœur des grands, inaccessible aux remords, mais ouvert à la crainte. Malheureusement pour les hommes, ceux qui ont le pouvoir de faire de grands maux ne redoutent aucun jugement." Mirabeau, Des lettres de cachet etc., Extrait du chapitre III.

On lit dans de nombreuses notices bibliographiques que la deuxième partie est plus rare que la première car il fut demandé à la Prusse d'en saisir le manuscrit et de brûler les exemplaires. Pourtant cette deuxième partie semble presque toujours avoir été reliée en même temps que la première, ce qui est le cas de notre exemplaire.

BEL EXEMPLAIRE EN RELIURE DE L'ÉPOQUE.

VENDU

mardi 27 octobre 2009

Le sacre et couronnement de Louis XIV, roi de France et de Navarre dans l'Eglise de Reims en 1654. Rare exemplaire en maroquin de l'époque (1720).




ANONYME [et SIMON LE GRAS]

LE SACRE ET COURONNEMENT DE LOUIS XIV. ROY DE NAVARRE, dans l'Église de Reims, le septième juin 1654. Où toutes les cérémonies, séances des cardinaux, prélats, officiers de la couronne et autres, avec leurs fonctions, sont fidèlement décrites.

A Paris, chez Jean-Michel Garnier, imprimeur-libraire, 1720 [i.e. 1717].

1 volume petit in-8 (16,5 x 10 cm) de (4)-159-(11)-44-(8)-25-(3) pages. Frontispice gravé à l'eau-forte d'après Duflos (Louis XIV enfant en train d'être sacré roi par deux anges).

Reliure plein maroquin rouge, dos à nerfs orné, filet doré en encadrement des plats et sur les coupes, doublures et gardes de soie bleue moirée, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, tranches dorées sur marbrure (reliure de l'époque). Reliure fraîche avec les coins légèrement retouchés, quelques éraflures sans gravité, une piqure de vers au bas du dos à peine visible. Intérieur frais avec quelques légères salissures sur le titre. Exemplaire entièrement réglé en rouge.


NOUVELLE ÉDITION.

Il s'agit de la réimpression des trois opuscules déjà publiés en 1655, 1694 et 1695. Outre la cérémonie du sacre, on trouve en effet relié à la suite le Procès-verbal du sacre par Simon Le Gras et la Protestation des prévôts, doyens, ..., de l'église Notre-Dame de Reims.


Simon Le Gras (1656-1685), Evêque de Soissons, est le prélat désigné pour sacrer le jeune Louis alors âgé de cinq ans. Ce sacre se déroule dans un contexte houleux au sein de l’Eglise de France. L'Évêché de Reims, alors seule entité religieuse à pouvoir sacrer les Rois de France, est vacante. Le Chapitre de Reims voit en ce sacre, exécuté par un Évêque de Soissons, une usurpation à leur privilège unique de sacrer les Rois de France depuis Clovis par Saint Rémi, et certainement la crainte de voir ce dit privilège accordé à l’avenir à l'Évêché de Soissons.

Il semblerait que l'édition de 1717 (Paris, Chardon) et celle de 1720 ne soient qu'une seule et même édition, le titre de l'édition de 1720 étant un carton, il a très certainement été substitué au titre daté 1717. Il s'agirait alors d'une remise en vente. Les collations non détaillées dans le CCfr des quelques exemplaires conservés dans les fonds publics ne nous permettent pas d'en être certain, n'ayant pu avoir un exemplaire de 1717 en mains. D'après Brunet l'édition de 1717 contient les même opuscules que celle datée 1720. Par ailleurs, on lit dans l'extrait du privilège qu'il a été donné au sieur Jean-Michel Garnier en date du 29 décembre 1716.

Ouvrage assez rare, exceptionnellement présenté ici dans son maroquin rouge de l'époque bien conservé. La librairie Auguste Fontaine est la seule à notre connaissance à avoir catalogué un exemplaire de cet ouvrage relié en maroquin de l'époque. Catalogue de la librairie Auguste Fontaine, année 1874, n°2186, exemplaire du premier tirage de 1717, en maroquin rouge aux armes du Chancelier d'Aguesseau, coté 300 francs or. Un exemplaire en maroquin rouge du tirage de 1717 faisait partie de la collection de M. de La Bedollière (n°2413 de la vente à Paris, Potier, 1862).

BEL EXEMPLAIRE DE CE LIVRE DE CÉRÉMONIES, TRÈS RARE EN MAROQUIN DE L'ÉPOQUE ENTIÈREMENT RÉGLÉ EN ROUGE.

VENDU

lundi 26 octobre 2009

Les Lettres sur la religion et la métaphysique de Fénelon. Edition originale en reliure de l'époque. 1718. Superbe exemplaire.




FÉNELON (François Salignac de La Mothe-Fénelon, dit)

LETTRES SUR DIVERS SUJETS CONCERNANT LA RELIGION ET LA MÉTAPHYSIQUE. Par feu Messire François de Salignac de La Motte Fenelon, précepteur de Messeigneurs les enfans de France, et depuis archevêque duc de Cambray, prince du Saint Empire, etc.

A Paris, chez Jacques Estienne, 1718. De l'imprimerie de la Veuve d'Antoine Lambin.

1 volume in-12 (17 x 10 cm) de (24)-278 pages.

Reliure plein veau fauve, dos à nerfs orné aux petits fers dorés, roulette dorée sur les coupes, pièce de titre de maroquin rouge, tranches mouchetées de rouge, gardes marbrées (reliure de l'époque). Exemplaire parfaitement conservé, d'une très grande fraîcheur de reliure et intérieure.


ÉDITION ORIGINALE POSTHUME.

Cet ouvrages posthume, publié par les soins du marquis de Fénelon, neveu du grand prélat, est composé de cinq longues lettres. La préface est de Ramsay et l'ouvrage est dédicacé à Monseigneur le duc d'Orléans, régent.

Voici l'intitulé de ces cinq lettres : lettre sur l'existence de Dieu, sur le culte digne de lui, et sur la véritable Eglise - Preuve des trois principaux points nécessaires au salut, pour soumettre au joug de la foi, sans discussion, les esprits simples et ignorans - lettre sur le culte de Dieu, l'immortalité de l'âme et le libre-arbitre - lettre sur la divinité et sur la religion - lettre sur l'idée de l'infini et sur la liberté de Dieu de créer ou ne pas créer.

La quatrième lettre contient des "réflexions d'un homme qui examine en lui-même ce qu'il doit croire de la religion". Je n'ai pu m'empêcher de reproduire ici le début de ces réflexions :

"Je suis en ce monde, sans savoir ni d'où je viens, ni comment je me trouve ici, ni où est-ce que je vais. Certains hommes parlent de plusieurs choses, et me les proposent comme indubitables, mais je suis résolu d'en douter, et même de les rejeter, à moins que je ne voie qu'elles méritent ma croyance. Le véritable usage de la raison qui est en moi, est de ne rien croire, sans savoir pourquoi je le crois, et sans être déterminé à m'y rendre sur un signe certain de vérité. D'autres hommes voudraient que je commençasse par le mépris de toutes ces choses qu'on appelle mystères de la Religion ; mais je n'ai garde de les rejeter, sans les avoir auparavant bien examinés. Il y a autant de légèreté et de faiblesse d'esprit à être incrédule et opiniâtre, qu'à être crédule et superstitieux. Je cherche le milieu. Je sens que ma raison est bien faible, et ma volonté bien opposée aux pièges de l'orgueil et des passions, pour pouvoir trouver ce milieu précis, et pour y demeurer toujours ferme, quand je l'aurai trouvé (...)"

Référence : Tchémerzine V, 227. Bulletin de la librairie Morgand, un ex. relié en maroquin de Trautz-Bauzonnet au XIXe siècle, de la bibliothèque Quentin-Bauchart, coté 250 francs or (n° 6710). Brunet dans on Manuel cite quelques exemplaires cotés.


Provenance : De la bibliothèque de Rodolphe (Rodulphi) de Lamberville, avec son grand ex libris armorié gravé à l'eau-forte qui recouvre l'intégralité du premier contreplat (nom ajouté à la plume dans la tablette, en partie basse de l'ex libris). Ex libris du XVIIIe siècle. La famille Heuste de Lamberville est originaire de Normandie. Cet ex libris serait celui de Suzanne Heusté ou Heuté, femme d’un seigneur de Moges (Prévost, nobiliaire de Normandie). Pour Heuste de Lamberville, voir Arnaud, Rép. de généalogies françaises imprimées, tome 2). Informations fournies par Jacques Laget via le blog de l'AFCEL (Association Française pour la Connaissance des Ex Libris).

TRÈS BEL EXEMPLAIRE PARFAITEMENT CONSERVÉ DANS SA RELIURE EN VEAU DE L'ÉPOQUE.

VENDU

vendredi 23 octobre 2009

De la tolérance des religions par Leibniz, 1692.




Gottfried Wilhelm LEIBNIZ et Paul PELLISSON-FONTANIER.

DE LA TOLÉRANCE DES RELIGIONS, LETTRES DE M. LEIBNIZ, ET RÉPONSES DE M. PELLISSON.

A Paris, chez Jean Anisson, directeur de l'imprimerie royale, 1692.

1 volume in-12 (16,5 x 10 cm) de (8)-147-(2)-185 pages.

Reliure plein veau brun. Reliure de l'époque usagée aux coiffes et aux mors (mors partiellement fendus avec manque de cuir, coins émoussés, extrémité des coiffes usée). Intérieur frais. Complet.

ÉDITION EN GRANDE PARTIE ORIGINALE.

Bien qu'il s'agisse ici de la seule édition complète en volume, une partie des lettres de Leibniz sur ce sujet a déjà paru dans la quatrième partie des Réflexions de Pellisson en 1691, au format in-4 (22 pages), chez la veuve de Gabriel Martin avec privilège de M. Pirot de la Sorbonne (13 septembre 1691). On trouve ici en plus d'autres lettres de Leibniz, les réponses de Pelisson et d'importantes additions qui occupent plus de la moitié du volume.

Leibniz, protestant luthérien, immense savant, philosophe rationaliste, cherche ici un accord entre les grandes religions et entre les princes d’Europe. Leibniz cherche la conciliation avec l’Église romaine, alors que Bayle la combat inlassablement. Bayle, de son côté, défend la tolérance comme moyen pour réconcilier les diverses factions du royaume de France. On sent dans cet écrit de Leibniz toute l'influence que Pascal aura sur toute son œuvre philosophique et scientifique.

Paul Pellison nous dit Voltaire était « un poète médiocre, à la vérité, mais homme très savant et très éloquent. » Les protestants ont prétendu qu'il était mort avec indifférence ; les catholiques ont soutenu le contraire, et tous sont convenus qu'il mourut sans sacrements, le 7 février 1693.

BON EXEMPLAIRE DE CET IMPORTANT OUVRAGE DE LEIBNIZ.

VENDU

mercredi 21 octobre 2009

La Maison Académique des Jeux (1654). Très rare première édition. Le premier livre français a donner les règles des jeux de cartes.




D.L.M. [M. LOUIS DE LA MARINIÈRE]

LA MAISON ACADÉMIQUE contenant un recueil général de tous les jeux divertissans pour se réjouyr agréablement dans les bonnes compagnies. Par le Sieur D. L. M.

A Paris, chez Robert De Nain, marchand libraire et chez Marin Leche', imprimeur ordinaire de Monseigneur le Duc d'Anjou, 1654. Achevé d'imprimé le 31 mai 1654.

1 volume in-12 (14,5 x 9 cm) de (8)-236-(4) pages.

Reliure plein parchemin de l'époque. Trace de titre à la plume au dos. Quelques taches claires sur les plats, belle patine. Intérieur frais nonobstant une mouillure claire sur le cinq premiers feuillets (peu visible et absolument sans gravité pour le papier). Impression sur papier de bonne qualité, pratiquement sans rousseurs.


ÉDITION ORIGINALE RARISSIME.

L'exemplaire de la BNF possède un frontispice gravé qui n'a pas été relié dans notre exemplaire, dès l'origine (aucune trace d'arrachage). Le privilège annonce d'ailleurs des figures en taille-douce qui n'ont jamais été faites.

"L’épître dédicatoire à Monsieur signée "le sieur D. L. M." désigne le sieur de La Marinière. Sans doute inspiré par La Maison de Jeux, un recueil de jeux de conversation publié en 1642 par Charles Sorel, La Maison académique est le tout premier livre imprimé rassemblant des jeux variés. On y trouve le piquet, le hoc, le trictrac, le billard, la paume, le jeu de l’oie, la chouette, le renard et les poules, la chance des amoureux, les quatre fins de l’homme, les quatre parties du monde, ainsi que "les jeux académiques, qui se jouent en Italie", d’après la traduction française des jeux d’Innocenzo Ringhieri. La deuxième édition, parue en 1659 chez Étienne Loyson, se trouve augmentée de près de douze jeux de cartes contemporains, alors que les "jeux académiques" italiens sont abandonnés. Dans l’édition de 1665, également publiée chez Loyson, le titre devient La Maison des jeux académiques." (notice de l'exposition de la BNF : Jeux de Princes jeux de vilains, 2009).

Référence : "Jouer autrefois: essai sur le jeu dans la France moderne (XVIe-XVIIIe siècle)" Par Élisabeth Belmas, p. 167 et suivantes.

Localisation : Très peu d'exemplaires localisés dans les fonds publics français (Bibliothèque Sainte-Geneviève, Paris et Châlons en Champagne).


OUVRAGE FONDAMENTAL ET FONDATEUR DANS L'HISTOIRE DES "ACADÉMIES DES JEUX" DONT LES MULTIPLES ÉDITIONS SE SUCCÈDERONT PENDANT PLUSIEURS SIÈCLES AVEC SUCCÈS.

BEL EXEMPLAIRE, TRÈS PUR, DANS SA PREMIÈRE RELIURE EN PARCHEMIN. RELI
É DES L'ORIGINE SANS LE FRONTISPICE GRAVÉ QUE L'ON RENCONTRE PARFOIS.

VENDU

mardi 20 octobre 2009

André Gide. L'école des femmes. Exemplaire Jean Tannery relié en maroquin citron.




André GIDE

L'ÉCOLE DES FEMMES.

nrf. Paris, Librairie Gallimard, éditions de la Nouvelle Revue Française, s.d. (1929). Achevé d'imprimer le 16 avril 1929 par F. Paillart à Abbeville (Somme).

1 volume in-12 (17 x 11,5 cm) de 171 pages et 2 feuillets non chiffrés.

Reliure plein maroquin citron à grain long, dos ornés de filets dorés en encadrement des caissons, auteur, titre et millésime dorés, tête dorée, large doublure de maroquin en encadrement intérieur des plats, sertie d'un jeu de quatre filets dorés parallèle, doublure et garde de papier décoré, non rogné, les couvertures originales et le dos du brochage ont été conservés (reliure de l'époque). La reliure n'est pas signée mais de très belle facture.


EDITION ORIGINALE.

Un des 547 exemplaires hors commerce sur papier de Hollande (avec 1.235 exemplaires numéroté sur divers papier constituant l'EO).

Gide commença la rédaction de L'École des Femmes en 1927 ; il y abordait la question conjugale à un moment où lui-même rencontrait de graves difficultés personnelles. Jouhandeau disait à Gide au sujet de ce livre que "l'importance des questions [qu'il pose] m'intéresse moins que le ton que vous avez choisi d'y avoir."

Provenance : Exemplaire de la bibliothèque Jean Tannery avec son ex libris gravé et imprimé en deux couleurs, célèbre bibliophile dont la bibliothèque fut vendue à la fin des années 50.


BEL EXEMPLAIRE.

VENDU

lundi 19 octobre 2009

Mme de Lafayette. La princesse de Monpensier (1674). Très rare seconde édition originale.




MADAME DE LAFAYETTE (Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de Lafayette, dite)

LA PRINCESSE DE MONPENSIER.

A Paris, chez Charles Osmont, 1674.

1 volume in-12 (15 x 9 cm - Hauteur : 145 mm) de 4 feuillets non chiffrés et 143 pages chiffrées. Fleuron en forme de corbeille de fleurs sur le titre.

Reliure plein veau brun usagée (mors, coins, coiffes usés). Reliure néanmoins solide. Intérieur avec quelques rousseurs et salissures. Petits trous dans le dernier feuillet dont deux atteignent quelques caractères mais sans empêcher la lecture. Les gardes blanches manquent. Ex libris manuscrit daté de 1693 sur le titre. Condition modeste.

SECONDE ÉDITION ORIGINALE.

Le volume s'ouvre sur un avis du libraire au lecteur que nous reproduisons ici :

"Le respect que l'on doit à l'illustre nom qui est à la teste de ce Livre, & la considération que l'on doit avoir pour les éminentes personnes qui sont descendues de ceux qui l'ont porté, m'oblige de dire, pour ne pas manquer envers les uns ni les autres en donnant cette histoire au public, qu'elle n'a esté tirée d'aucun Manuscrit qui nous soit demeuré du temps des personnes dont elle parle. L'Autheur ayant voulu pour son divertissement escrire des avantures inventées à plaisir, a jugé plus à propos de prendre des nom connus dans nos Histoires, que de se servir de ceux que l'on trouve dans les Romans, croiant bien que la reputation de Madame de Monpensier ne seroit pas blessée par un récit effectivement fabuleux. S'il n'est pas de ce sentiment, j'y supplée par cet avertissement: qui sera aussi avantageux à l'Autheur, que respectueux pour moy envers les Morts qui y sont interessez, & envers les Vivans qui pourroient y prendre part."

Cet avis avait déjà été publié dans la première édition parue en 1662 chez De Sercy, Jolly, Billaine et Courbé. Il est assez curieux de remarquer que cette édition de Paris a été publiée sans extrait de privilège ou approbation quelconque. Peut-être était-elle encore sous les droits du privilège de la première édition de 1662, Osmont ne figurant pourtant pas dans la liste des libraires associés au privilège.

Longtemps La princesse de Monpensier a passé pour une simple ébauche de la Princesse de Clèves publiée en 1678 mais ce petit roman a un mérite à part dans l'œuvre de Mme de Lafayette et dans l'histoire de la littérature romanesque de la fin du XVIIe siècle. Mme de Lafayette choisit ses héros parmi des êtres qui ont vécu et marque une intention de lier étroitement son intrigue aux circonstances historiques d'une époque déterminée : le règne troublé de Charles IX. L'histoire n'est plus une simple toile de fond (comme chez Segrais). C'est elle qui permet à l'action de progresser.

L'édition originale de 1662 est devenue pratiquement introuvable, ainsi que les quelques contrefaçons et rééditions anciennes qui semblent exister (Lyon, 1679).

« Sa simplicité réelle est dans sa conception de l’amour ; pour Mme de La Fayette, l’amour est un péril. C’est son postulat. Et ce qu’on sent dans tout son livre (la Princesse de Clèves) comme d’ailleurs dans la Princesse de Montpensier, ou la comtesse de Tende, c’est une constante méfiance envers l’amour (ce qui est le contraire de l’indifférence). » Albert Camus, Carnets (1964).

Localisation : éd. Osmont, 1674 (Bib. Ste-Geneviève, Paris et BNF, Paris). L'édition de 1662 se trouve quant à elle à la BNF (plusieurs exemplaires), à Versailles, et Bourg-en-Bresse.

Référence : Rochebilière p. 381, n°717. René Godenne, Histoire de la nouvelle française au XVIIe et XVIIIe siècle, Genève, Droz, 1970, p. 69.

MODESTE EXEMPLAIRE, COMPLET, DE CETTE TRÈS RARE ÉDITION.

VENDU

vendredi 16 octobre 2009

Joseph Priestley. Première émission de la traduction française des Expériences et observations sur différentes espèces d'air (1775).




Joseph PRIESTLEY [Traduction française par M. GIBELIN]

EXPÉRIENCES ET OBSERVATIONS SUR DIFFÉRENTES ESPÈCES D'AIR. Traduites de l'anglois de M. J. Priestley, Docteur en Droit, Membre de la Société Royale de Londres.

A Berlin. Et se trouve à Paris chez Saillant & Nyon, libraires, 1775.

1 volume in-12 (17 x 10 cm) de XXXVI-434 pages, 1 feuillet de "corrections et additions", et 2 planches dépliantes in fine.

Reliure plein veau fauve marbré, dos à nerfs orné, pièce de titre de maroquin rouge, tranches marbrées (reliure de l'époque). Quelques frottements et usures sur les coupes, le dernier feuillet de garde blanche et le dernier feuillet de papier marbré son détachés, le dernier feuillet de texte imprimé (pp. 433/434) a été relié légèrement de travers, sans atteinte au texte, quelques plis, déchirures et salissures sans gravité (aucune atteinte au texte). Intérieur frais.


ÉDITION ORIGINALE DU PREMIER VOLUME DE LA TRADUCTION FRANÇAISE DE CET IMPORTANT OUVRAGE DU CÉLÈBRE CHIMISTE ANGLAIS. PREMIER ÉTAT DU TITRE A LA DATE DE 1775. RARE.

M. Gibelin, traducteur, indique dans son avertissement qu'il a "eu l'avantage de voir M. Priestley à Paris, où il est passé le mois d'octobre 1774, et de soumettre (sa) traduction à son jugement. Son approbation (le) met à l'abri du seul reproche auquel (il) aurait pu être sensible, celui d'infidélité." M. Priestley avait dans le même temps, promis de lui envoyer de Londres quelques nouvelles observations qu'il se proposait de présenter à la Société Royale. M. Gibelin indique qu'il les traduira si son ouvrage est bien reçu du public, etc."

L'ouvrage de M. Priestley Experiments and observations on different kinds of air, a paru dans le courant de l'année 1774, au moment de cette première traduction, Gibelin ne pouvait avoir connaissance des volumes suivants sur le même sujet par Priestley puisque celui-ci ne les avait pas encore publiés. Les autres volumes paraitront l'adresse de Nyon l'ainé entre 1777 et 1780 (5 volumes). Lorsque Gibelin donnera les volumes suivants en 1777, ce premier volume sera réutilisé avec un nouveau titre de relais avec la date de 1777 et le nom du traducteur en toutes lettres, qui ne se trouve pas ici.

Les deux planches dépliantes montrent des instruments et l'intérieur du laboratoire de Priestley. L'ouvrage se décompose en deux parties et un appendice.

Le volume, relié à l'époque, ne comporte pas de tomaison au dos, indiquant bien ainsi que le volume n'avait, au moment de l'impression, pas de suite prévue ou en cours d'impression. Condition rare pour cet ouvrage qui se trouve toujours rassemblé aux volumes parus ultérieurement dans une reliure uniforme.

Provenance : fonds des frères Périsse, imprimeurs-libraires à Lyon, avec leur étiquette (1778). Signature de l'époque de M. Motte (?), avec cote de bibliothèque.

TRÈS BON EXEMPLAIRE. PREMIÈRE ÉMISSION FORT RARE.

VENDU

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