lundi 19 octobre 2009

Mme de Lafayette. La princesse de Monpensier (1674). Très rare seconde édition originale.




MADAME DE LAFAYETTE (Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de Lafayette, dite)

LA PRINCESSE DE MONPENSIER.

A Paris, chez Charles Osmont, 1674.

1 volume in-12 (15 x 9 cm - Hauteur : 145 mm) de 4 feuillets non chiffrés et 143 pages chiffrées. Fleuron en forme de corbeille de fleurs sur le titre.

Reliure plein veau brun usagée (mors, coins, coiffes usés). Reliure néanmoins solide. Intérieur avec quelques rousseurs et salissures. Petits trous dans le dernier feuillet dont deux atteignent quelques caractères mais sans empêcher la lecture. Les gardes blanches manquent. Ex libris manuscrit daté de 1693 sur le titre. Condition modeste.

SECONDE ÉDITION ORIGINALE.

Le volume s'ouvre sur un avis du libraire au lecteur que nous reproduisons ici :

"Le respect que l'on doit à l'illustre nom qui est à la teste de ce Livre, & la considération que l'on doit avoir pour les éminentes personnes qui sont descendues de ceux qui l'ont porté, m'oblige de dire, pour ne pas manquer envers les uns ni les autres en donnant cette histoire au public, qu'elle n'a esté tirée d'aucun Manuscrit qui nous soit demeuré du temps des personnes dont elle parle. L'Autheur ayant voulu pour son divertissement escrire des avantures inventées à plaisir, a jugé plus à propos de prendre des nom connus dans nos Histoires, que de se servir de ceux que l'on trouve dans les Romans, croiant bien que la reputation de Madame de Monpensier ne seroit pas blessée par un récit effectivement fabuleux. S'il n'est pas de ce sentiment, j'y supplée par cet avertissement: qui sera aussi avantageux à l'Autheur, que respectueux pour moy envers les Morts qui y sont interessez, & envers les Vivans qui pourroient y prendre part."

Cet avis avait déjà été publié dans la première édition parue en 1662 chez De Sercy, Jolly, Billaine et Courbé. Il est assez curieux de remarquer que cette édition de Paris a été publiée sans extrait de privilège ou approbation quelconque. Peut-être était-elle encore sous les droits du privilège de la première édition de 1662, Osmont ne figurant pourtant pas dans la liste des libraires associés au privilège.

Longtemps La princesse de Monpensier a passé pour une simple ébauche de la Princesse de Clèves publiée en 1678 mais ce petit roman a un mérite à part dans l'œuvre de Mme de Lafayette et dans l'histoire de la littérature romanesque de la fin du XVIIe siècle. Mme de Lafayette choisit ses héros parmi des êtres qui ont vécu et marque une intention de lier étroitement son intrigue aux circonstances historiques d'une époque déterminée : le règne troublé de Charles IX. L'histoire n'est plus une simple toile de fond (comme chez Segrais). C'est elle qui permet à l'action de progresser.

L'édition originale de 1662 est devenue pratiquement introuvable, ainsi que les quelques contrefaçons et rééditions anciennes qui semblent exister (Lyon, 1679).

« Sa simplicité réelle est dans sa conception de l’amour ; pour Mme de La Fayette, l’amour est un péril. C’est son postulat. Et ce qu’on sent dans tout son livre (la Princesse de Clèves) comme d’ailleurs dans la Princesse de Montpensier, ou la comtesse de Tende, c’est une constante méfiance envers l’amour (ce qui est le contraire de l’indifférence). » Albert Camus, Carnets (1964).

Localisation : éd. Osmont, 1674 (Bib. Ste-Geneviève, Paris et BNF, Paris). L'édition de 1662 se trouve quant à elle à la BNF (plusieurs exemplaires), à Versailles, et Bourg-en-Bresse.

Référence : Rochebilière p. 381, n°717. René Godenne, Histoire de la nouvelle française au XVIIe et XVIIIe siècle, Genève, Droz, 1970, p. 69.

MODESTE EXEMPLAIRE, COMPLET, DE CETTE TRÈS RARE ÉDITION.

VENDU

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