jeudi 31 octobre 2019

Rare curiosa post-WW2. [suite érotique] Pochette de 8 illustrations érotiques très libres.


Anonyme.

[suite érotique] Pochette de 8 illustrations érotiques très libres.

S.d (vers 1945-1946 ?)

Format : 16 x 12,5 cm. 8 illustrations imprimées en bistre et rouge (technique offset). Pochette de papier marron illustrée d'un oeil ouvert imprimé en bleu l'angle supérieur droit du premier plat. Très bon état. Pochette avec de légères traces (voir photos). Illustrations en très bon état.

Aucune autre mention. Impression clandestine.









Jolie et rare suite de 8 gravures (tirage offset au tramé de points assez visible) en deux tons (bistre et rouge). De format 16 x 12 cm et conservées dans une petite pochette de papier fort beige illustrée en haut à droite du premier plat d'un œil grand ouvert imprimé en bleu, ces illustrations franchement libres sont légendées bilingues anglais/français (sauf une qui n'a qu'une légende en anglais). Quid de cet oeni (objet érotique non identifié) ? Nulle autre légende, titre ou explication. Le mieux étant encore de vous faire une idée de visu en regardant d'un œil "neuf" (et frisé) cette jolie suite dont les légendes ainsi que le sujet des dessins laissent à penser qu'elle date probablement de l'année d'après guerre, soit 1945 ou 1946. On y voit des soldats (anglais ? américains ?), il y est question de "sandwichs", de "cigares américains", d'"english cigarettes", et de plusieurs expressions à consonance militaires telles : "tête de pont", "tir de barrage", "portez armes". Toutes les illustrations sont signées d'un énigmatique pseudonyme "Doudou". Qui se cache derrière ces illustrations libres ? Aucune idée. Les avez-vous déjà croisé ? Apparemment le nombre de 8 illustrations contenues dans la pochette semble être le nombre requis (la pochette est complète en épaisseur avec ce nombre). Chaque illustration est imprimée sur papier couché kaolin glacé.



Inconnu aux bibliographies usuelles. Nous n'avions jamais rencontré cette suite.

Rare.

VENDU

lundi 28 octobre 2019

Léon Courbouleix. Le cantique des cantiques (vers 1935). 1/20 ex. sur Japon impérial avec suite et dessins originaux. Rare et superbe.


Léon Courbouleix (illustrateur)

Le cantique des cantiques. Texte et illustrations gravés à l'eau-forte par Léon Courbouleix.


[imprimé par et chez Léon Courbouleix, s.d. (vers 1935 ?)

1 volume in-folio non paginé, en feuilles, composé de 38 feuillets dont 8 frontispices à l'eau-forte hors-texte (un pour chaque chant), 8 vignettes en tête de chaque chant (15 x 10 cm), 1 eau-forte tirée sur le premier plat de couverture, 40 bandeaux à l'eau-forte (15 x 3 cm), 8 lettrines décorées. Toutes les eaux-fortes sont tirées en sanguine. Le texte et les lettrines sont gravées à l'eau-forte également, calligraphiés par l'artiste, certaines rehaussées de rouge. Couverture rempliée encore protégée par son papier cristal d'origine. Etui et chemise cartonnée de l'éditeur-artiste (étiquette de titre avec petits manques).

Unique édition de ce célèbre texte spirituel et érotisant donnée par cet artiste-éditeur.

Tirage total à 310 exemplaires.

Celui-ci, un des 20 exemplaires de tête sur Japon impérial (Japon fort) contenant une suite en noir des 8 hors-texte (suite tirée en noir sur papier Japon blanc fin) et 2 dessins originaux (1 dessin hors-texte pleine page et 1 vignette de début de chant 15 x 10 cm). Exemplaire numéroté et signé par l'artiste.



L'artiste graveur Léon Courbouleix est bien connu des bibliophiles pour ses ouvrages imprimés à la presse à bras dans ses ateliers. Il a publié clandestinement plusieurs ouvrages illustrés plus qu'érotiques (Le Mariage de Suzon, Les vacances de Suzon). Le cantique des cantiques est en tous points remarquable.



L'histoire et l'interprétation de ce texte biblique est complexe et source de polémiques religieuses qui se poursuivent encore selon les confessions. Bien qu'inclus dans la Septante, le Cantique des Cantiques n'est retenu dans le canon juif qu'au ier siècle de l’ère chrétienne. La Mishna évoque les vives discussions au sujet de son intégration dans ce canon. Il a pu y trouver sa place à la suite de l'interprétation allégorique de Rabbi Akiva pour qui le Cantique des Cantiques est une déclaration symbolique de l'amour entre Dieu (YHWH) et son peuple, Israël : « le monde entier ne vaut pas le jour où le Cantique des cantiques a été donné à Israël, car tous les ketoubim sont chose sainte, mais le Cantique des cantiques est chose très sainte ». La tradition juive est donc en faveur d’une lecture allégorique du Cantique. Selon des exégètes juifs, le Cantique était un poème exprimant l’amour de l’Éternel pour Israël, qui « y découvraient une esquisse allégorique de l’histoire d’Israël depuis l’exode hors d'Égypte jusqu’à l’arrivé du Messie. C’est en raison de ces prétendues allusions à l’exode, que le Cantique est lu dans la synagogue au huitième jour de la fête du pain sans levain ». Il fait partie des Ketouvim (autres écrits) dans le Tanakh — la Bible hébraïque — et des Livres poétiques dans l'Ancien Testament — la première partie de la Bible chrétienne. On considère qu'il fait partie de la littérature sapientiale (de sagesse), ce qui est sans doute l'une des raisons pour laquelle on a voulu le relier au roi Salomon. Cependant, malgré la présence de certains archaïsmes dans le texte, la langue et le style sont assez tardifs et font penser à l'époque perse ou même hellénistique (IIIe s. av. J.-C.). Le Cantique des Cantiques revêt la forme d'une suite de poèmes, de chants d'amour alternés entre une femme et un homme (ou même où plusieurs couples s'expriment), qui prennent à témoin d'autres personnes et des éléments de la nature. C'est l'un des livres de la Bible les plus poétiques. Sa composition est attribuée à un compilateur du ive siècle av. J.-C. qui y aurait fondu différents poèmes. On a même avancé l'hypothèse que le Cantique des Cantiques ait pu avoir été rédigé par une femme, comme le pense par exemple l'exégète André La Cocque, étant donné la large place qui y est laissée aux personnages féminins et le fait qu'il y parle d'amour et jamais de mariage. On retrouve des parallèles à de nombreuses expressions du Cantique dans la littérature du Proche-Orient ancien, notamment dans les poèmes d'amour égyptiens. Le cadre géographique et social est suggéré par quelques noms propres (Jérusalem, Tirça, le Liban, Galaad (actuelle Jordanie)...), mais de telles références ne permettent pas de fixer avec certitude la date et le lieu de rédaction du Cantique des Cantiques. Le livre a d'abord été rejeté à cause de son caractère profane dont témoignent les nombreuses images érotiques comme « tes seins sont comme deux faons, jumeaux d'une gazelle » ou « ta poitrine comme les raisins mûrs ». Les exégètes chrétiens se sont souvent montrés perplexes devant ce livre. L’humaniste Sébastien Castellion avait des doutes quant à l’inspiration divine du livre à cause de son caractère sensuel, ce qui lui attira les foudres de Jean Calvin. Néanmoins, il le conserva dans sa traduction de la Bible. André La Cocque ou Gianni Barbiero, avancent l'hypothèse d'une interprétation du Cantique comme un rêve : les termes employés y font beaucoup référence à un vocabulaire onirique : ce serait un rêve éveillé de la fiancée qui se remémore les moments passés avec son bien-aimé.







Léon Courbouleix interprète ici à merveille ce long poème sensuel.

Superbe livre d'artiste.

Très rare sur Japon avec dessins originaux et suite.



VENDU

samedi 26 octobre 2019

Moi, Poupée par Johannes Gros (1930). Clandestin érotique publié par Maurice Duflou et illustré de 9 superbes eaux-fortes libres attribuées à P. Belotti. Rareté parmi les raretés !


[Johannes GROS, aussi un temps attribué à Renée DUNAN] - P. BELOTTI, illustrateur (?)


MOI, POUPÉE. Texte et eaux-fortes d'une Jeune fille à la page.

A l'enseigne "des petites vertus", s.d. (1930). [Maurice Duflou, Darantière imprimeur]

1 volume in-8 (19,5 x 14,5 cm), broché, 255-(1) pages. 1 eau-forte en frontispice et 8 eaux-fortes hors-texte. Très frais. Brochage quasi à l'état de parution (le dos est intact, les plats également). Couverture de papier gris-bleu imprimée en rose-rouge sur le premier plat (titre et fleuron), au dos on lit le titre "Moi, Poupée" et la date "1930".


Édition originale clandestine.

Tirage annoncé à 400 exemplaires (sans doute moins en réalité).

Celui-ci, un des 350 exemplaires sur vergé antique (numéroté au composteur).


Ouvrage publié clandestinement par Maurice Duflou et réservé aux seuls souscripteurs et non mis dans le commerce. Volume annoncé achevé d'imprimer le 20 octobre 1930 (sans doute chez Darantière à Dijon).


Dutel, dans sa Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970 indique Johannes Gros comme auteur de cet "excellent texte" publié "vers 1930". On trouve également le nom de Renée Dunan adjoint parfois à cet ouvrage sous le pseudonyme de SpaddyC'est Jean-Jacques Pauvert, dans la présentation de la réédition récente aux éditions La Musardine, qui donne les explications les plus complètes au sujet de ce livre : "Voici encore une découverte. Découverte d'un livre pratiquement inconnu, infiniment rare, qui ne figure sans aucune bibliographie spécialisée (Dutel désormais), à part l'excellent Private Case de Patrick J. Kearney, ni dans aucune (à notre connaissance) bibliothèque publique. On ne le trouve que dans de rares collections privées. Il est mentionné chez Alexandrian, sans aucun commentaire. Le livre fut publié (clandestinement, cela va sans dire) chez Maurice Duflou. Sa typographie est très reconnaissable. De même que son auteur, dont le style est également très personnel, est incontestablement Johannès Gros, comme l'appelle Alexandrian, ou Jean Gros, comme chez Patrick Kearney... A ce sujet, Patrick J. Kearney, apporte une confirmation intéressante à Alexandrian, page 198 de son Private Case, à la mention de Moi, Poupée, il écrit : "Dans une liste de livres offerts à la vente en 1977 par le collectionneur M. Alain Kahn-Sriber de Paris, il est énoncé que le pseudonyme "Spaddy" cache l'identité de Renée Dunan. Mon attribution à Jean Gros est prise du catalogue manuscrit de la collection C.R. Dawes, dans lequel M. Daves sous-entend qu'il a connu l'auteur de ces livres." Il est probable qu'Alain Kahn-Sriber, collectionneur averti, mais nullement bibliographe, s'était contenté de recopier ce que beaucoup croyaient à l'époque... Les témoignages d'Alexandrian et de C.R. Dawes sont beaucoup plus probants. Nous avons dit de Johannès Gros ou Jean Gros tout ce qu'on peut en dire. C'est-à-dire à peu près tout ce que l'on sait. Alexandrian, pour qui Johannès Gros est "l'héritier spirituel d'Andréa de Nerciat au XXe siècle", écrit très justement à son sujet que "[sa] perversité exaspérée, [son] style à la fois précieux et cru sont peu communs." Car "l'auteur se plait justement au contraste du maniérisme et de l'obscénité dans les propos et les actions de ses personnages.", et "Associant toujours le vice au luxe, se plaisant à imaginer des mondaines ravissantes se conduisant salement, Johannès Gros est le chantre de la beauté polluée qui sort intacte de ses souillures." Dans Moi, Poupée, on peut dire que Gros pousse à son maximum la volupté de se rêver dans les dentelles, les frous-frous et les robes soulevées à la moindre occasion d'une jolie mondaine, jusqu'à s'imaginer en être véritablement une, ce qui semble avoir été sa principale obsession. Nul doute, qu'il se trouvera beaucoup de lecteurs pour partager ce fantasme." (Jean-Jacques Pauvert, Préface à Moi, Poupée, ed. La Musardine, 2012).


Exemplaire bien complet des 9 eaux-fortes. Ni Dutel (qui les cite simplement) ni les autres bibliographes (Alexandrian, Pauvert, Kearney) n'évoquent les illustrations qui ornent ce volume. Nous croyons reconnaître pour auteur de ces jolies eaux-fortes libres P. BELOTTI qui illustra à la même époque plusieurs ouvrages érotiques publiés clandestinement (Jacinthe ou les images du péché).

Référence : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, n°2.003. Volume qui manquait aux principales collections de livres érotiques clandestins (Nordmann, etc).

Superbe clandestin illustré de la plus grande rareté.

Un vrai introuvable !

Bel exemplaire tel que paru.

Prix : 1.250 euros

lundi 7 octobre 2019

[érotisme antique]. Suite de 15 lithographies érotiques tirées en bistre avec remarques. Rare. Curiosa Erotica.


Anonyme.

[érotisme antique]. Suite de 15 lithographies érotiques tirées en bistre avec remarques.

vers 1935/1945 ?

Format 24 x 19 cm tirées sur papier d'Arches. 2 lithographies sont de format 21 x 15 cm environ et contrecollées sur papier de même format que l'ensemble de la suite. Chaque lithographie est protégée par un papier pelure.

Tirage à très petit nombre.






Voici une jolie suite de 15 lithographies tirées en bistre. Cette suite très explicite résiste à nos recherches. Nous ne trouvons pas d'illustrations similaires dans Dutel. Il semble qu'il faille chercher du côté d'un texte de la Grèce antique (Egypte ?) au vu des costumes et des décors. Notre ensemble est tiré en bistre avec remarques, ce qui indiquerait qu'il s'agit d'une suite supplémentaire pour quelque tirage de luxe d'un beau livre illustré dont nous n'avons pas retrouvé la trace.







Bel ensemble en très bon état.

VENDU

mercredi 2 octobre 2019

Pierre Louÿs. Marcel Stobbaerts. PIBRAC. Suite de 20 aquarelles au pochoir et au pinceau pour la première édition de "Paris" (vers 1930). Très rare. Tirage à 250 exemplaires seulement.


P. L. [Pierre Louÿs]. Marcel Stobbaerts.

PIBRAC. [suite complète des 20 aquarelles par Marcel Stobbaerts pour Pibrac de Pierre Louÿs]

Paris, s.d. (vers 1930)

20 feuillets 20 x 15 cm, vélin crème (papier filigrané PAPETERIES LAFUMA VOIRON). Coloris au pochoir et au pinceau à la main.

Premier tirage de cette suite rare tirée à 250 exemplaires seulement pour l'édition dite de "Paris" (vers 1930).

Le coloris et la précision de la mise en couleurs sont superbes.





Deux autres éditions de ce même texte de Pierre Louÿs verront le jour avec seulement 12 de ces illustrations (remaniés) et dans un coloris simplifié et plus fade (Dutel n°2196 et 2197). On trouve ordinairement la suite de 12 pochoirs de l'édition de 1939. Celle-ci est sans conteste la plus belle, la plus rare, et la plus digne d'être recherchée.





Qui était Marcel Stobbaerts ? Comme son patronyme l'indique Marcel Stobbaerts était belge. Il est né en 1899 et mort en 1979. Il était originaire de Forest, commune au sud ouest non loin de Bruxelles, au sud d'Anderlecht. A vrai dire on ne sait pas grand chose de lui. On sait qu'il remporte le prix de la jeune peinture belge en 1924. Il sera tour à tour illustrateur, aquarelliste et graveur, ami proche d’Hergé, le père de Tintin. Certaines de ses huiles sur toile atteignent des prix non négligeables dans le parnasse commercial de l'art aux enchères (11.000 euros pour une toile "Scène de cabaret à Anvers" datant de 1925 et mesurant 82 x 62 cm). Néanmoins il obtient beaucoup moins (prix galerie) pour un bouquet de fleurs mortes (ou presque), 1.300 euros seulement. Il a donné aussi de nombreuses eaux-fortes. Dans le domaine érotique, nous avons trouvé de lui, dans la période Art Déco, 1925-1930, des scènes d'intérieur de cabaret ou plutôt de tripots à filles d'Anvers et autres endroits louches de la Belgique. Les scènes où sont présentes les filles de joie ne sont pas rares dans son oeuvre dessinée. Dans le domaine du livre on lui doit quelques frontispices, notamment un superbe d'inspiration cubiste pour Les enfants du malheur de Francis Carco (Maastricht, chez Stols, 1930) dans lequel on pourrait retrouver le travail des lignes abruptes de Jean-Emile Laboureur. Il donne un frontispice gravé sur bois pour Les notes d'un exilé de Léon Daudet (1929). A notre connaissance cependant, ce Pibrac de Louÿs semble être la seule incursion de Marcel Stobbaerts dans le domaine du livre illustré érotique clandestin. Les lignes encore cubistes de cette suite de 20 très jolies aquarelles sont typiques d'une époque (1930) qui sera vite révolue. D'ailleurs il est intéressant de noter que les curiosa clandestins illustrés typiquement Art Déco sont assez rares. On aurait certainement du mal à en trouver plus d'une dizaine. A propos de cette suite lire notre article : De l'art ou du cochon ? non ! de l'Art Déco ! suite de 20 aquarelles érotiques par Marcel Stobbaerts (peintre et artiste belge) pour le Pibrac de Pierre Louÿs (vers 1930).

On joint à la suite des aquarelles le corpus du volume de l'édition, débroché, à relier. Les deux plats de couverture conservés en bon état mais avec marge réduite. 

Référence : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, n°2195.



Superbe et rare suite érotique pour l'un des classiques de Pierre Louÿs.

VENDU

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