PLINE LE JEUNE [Caius Plinius Caecilius Secundus]
C. PLI. CAECILIJ IUNIORIS NOVOCOMENSIS PLINIJ SECUNDI VERONENSIS NEPOTIS LIBRI EPISTOLARUM NOVEM ADDITO NUNC ET DECIMO CUM PANEGYRICO. I. ORATIONE DE LAUDIBUS TRAIANI IMPERATORIS. UNA CUM LUCULENTISSIMA IOANNIS MARIAE CATANEI EXPOSITIONE HIS OMNIBUS LIBRIS ADIUNCTA FELICI SYDERE INCIPIUNT : QUAM DILIGENTISSIME NUPER RECOGNITI FIDELITERQUE IMPRESSI. [Venetiis : per Ioannem Rubeum Vercellensem, 1519 die XV Decembris].
A Venise, Jean Le Rouge, 1519. [Venetiis : per Ioannem Rubeum Vercellensem, 1519 die XV Decembris).
1 volume in-folio (32 x 22,5 cm) de (4)-CCXLVII feuillets, sans le dernier feuillet blanc. Le verso du dernier feuillet imprimé est blanc. Nombreuses lettrines gravées sur bois (15 x 15 mm ; 25 x 25 mm ; 50 x 45 mm ; 85 x 75 mm pour la grande vignette répétée sur le titre et en en-tête de chaque livre). Titre dans un joli encadrement fait de quatre bois gravés du plus pur style Renaissance.
Reliure plein veau fauve décoré d’un jeu de roulettes à froid entrecroisées formant rectangle central sur les plats, l’intérieur de rectangle délimité par les roulettes perpendiculaires est orné de fers végétaux agencés en losanges, dos à double nerfs. Reliure anciennement restaurée de la plus belle façon, gardes de parchemin insérées, le dos d’origine a été parfaitement replacé. Reliure très décorative avec de minimes traces d’usages (rayures et infimes frottements). Voir les reproductions ci-dessous. Intérieur frais, à noter seulement la marge extérieur des premiers et derniers feuillets fragile avec quelques effrangements, sans atteinte au texte. Exemplaire grand de marges (témoins à certains feuillets), n’ayant pas été rogné de nouveau lors de la restauration de la reliure (tranches teintées d’origine). Reliure anglaise de l’époque (voir ci-dessous).
NOUVELLE ÉDITION DES LETTRES DE PLINE LE JEUNE ET DU PANÉGYRIQUE DE TRAJAN.
Cette édition reproduit l’édition de Milan, 1506 (Mediol. Apud Alexandrum Minutianum) qui donnait pour la première fois les commentaires de Cataneo. Une autre impression de ces commentaires a été donnée en 1510 à Venise. Une autre encore de Milan, 1518 (Legnano).
Jolie édition en caractère romain. Le commentaire de Cataneo est disposé tout autour du texte des lettres de Pline imprimées en plus gros caractères. Le titre est orné d’une belle vignette gravée sur bois (bois réutilisé du Cicéron, Epist., 1511). Ce bois est répété à chaque début de livre (11 fois).
La Correspondance de Pline (61-114) marque l’avènement d’une prose épistolaire artistique, où l’utilitarisme civique de l’échange familier cède le pas à l’urbanité de la personne littéraire. À en croire l’épistolier, ce raffinement vise à compenser l’absence de matière. Il met en cause le déclin de la République, laquelle fournissait naguère à Cicéron de nombreuses occasions pour écrire. Certes, ses lettres sont adressées pour la plupart à des proches et l’épistolier admet volontiers que « écrire pour un ami n’est pas écrire pour le public » (Correspondance, VI, 17, 22). Mais son œuvre est le théâtre d’une mise en scène rhétorique dans laquelle les destinataires ne font que figurer nominalement. Ils constituent autant de prétextes à l’exercice de style et à l’expression égotiste. Si les lettres écrites à cœur ouvert sont celles dont on garde le meilleur souvenir, le style « rapide et correct » du mode épistolaire n’exclut pas pour autant l’ornement, et l’ancien élève de Quintilien se souvient des leçons de son maître lorsqu’il préconise, plutôt qu’un atticisme d’une simplicité outrée, une éloquence pleine, « serrée et drue, mais en même temps abondante […] divine et céleste » (I, 20, 22) Conformément à un usage déjà ancien, le premier livre s’ouvre sur une lettre dédicace qui sert de préface à l’ensemble. On y apprend que Pline, à l’instigation du destinataire, un certain Septicus, aurait entrepris de publier celles de ses lettres qu’il avait composées avec « un peu plus de soin ». Il affirme ne pas avoir suivi l’ordre chronologique et prétend que leur classement s’est effectué au hasard de celles qui lui sont tombées sous la main. En fait, il s’agissait plutôt pour l’auteur de choisir l’ordre le plus approprié à leur mise en valeur. Car pour « authentiques » qu’elles puissent être (c’est-à-dire qu’elles aient été envoyées ou non), ces lettres sont d’abord des exercices de prose où la forme, par ailleurs fort variée (récit, dissertation, histoire, éloge, etc.), garde toujours préséance sur le fond. La dédicace se termine sur un vœu assorti d’un engagement : « Il reste que nous n’ayons pas à nous repentir, vous de votre conseil et moi de ma docilité. En ce cas, je rechercherai [les lettres qui n’ont pas encore été publiées] et si j’en écris de nouvelles, je ne les laisserai pas se perdre. Adieu » (I, 1, 1-2.). Si l’on se fie au nombre de livres édités par la suite (huit recueils publiés successivement de 97 à 109, auxquels s'ajoute l’édition posthume de sa correspondance officielle avec Trajan), il semble que l’auteur n’ait jamais eu à regretter son initiative. Dans ces 9 livres, on compte 225 lettres au total. Le débat sur l'authenticité de ses lettres continue d'animer la critique moderne. (Wikipedia).
Reliure : Superbe reliure anglaise de l'époque. Reliure similaire au n°417, vente Pierre Bérès V (2005). Ce type de reliure correspond aux reliures anglaises de l’époque (1510-1520), identifiées et classifiées par Oldham, English Blind-stamped Bindings (Cambridge University Press 1952). Il serait tentant d’attribuer cette reliure à tel ou tel relieur de Cambridge ou d’Oxford en tenant compte de la ressemblance de certaines roulettes, mais nous n’avons pu pour le moment déterminer avec certitude le lieu exact de fabrication et l’atelier précis (des recherches sont en cours à ce sujet). Reliure très bien conservée.
Références : Sander, Max. Le Livre a figures italien, depuis 1467 jusqu'à 1530, essai de sa bibliographie et de son histoire, Milan, n°5766 – Essling 2056 – Leighton VI, 4057 - Graesse V, 345 - Étude sur la correspondance de Pline le Jeune avec Trajan, Ladislav Vidman, Rome, 1972. - "Fine and Historic Bookbindings from the Folger Shakespeare Library" (Abrams, NY, 1992) -
Localisation : Toulouse – Orléans – Paris (BNF) – Paris (Mazarine, ex. incomplet du titre). Nombreux exemplaires dans les bibliothèques italiennes d’après le cat. OPAC (Milan, Rome, Bergame, Vatican, Urbino, Subiaco, Turin, etc).
BEL EXEMPLAIRE, RECOUVERT D’UNE ADMIRABLE RELIURE ANGLAISE DE L'ÉPOQUE. TRÈS RARE DANS CETTE CONDITION.
VENDU