
Émile ZOLA
LE VŒU D'UNE MORTE.
Paris, Achille Faure, libraire-éditeur, 1866. [Imprimerie L. Poupart-Davyl].
1 volume in-18 (19,5 x 12,5 cm) de (4)-317-(1) pages.
Reliure demi-toile vert-bleu à la bradel, étiquette de titre en cuir, millésime doré en queue, fleuron doré au dos, plats de papier marbré, doublures et gardes de papier ivoire, non rogné, couvertures et dos imprimés de couleur vert d'eau conservés (reliure de l'époque ou légèrement postérieure de quelques années seulement). Très bon exemplaire, les plats de la reliure ainsi que l'étiquette de titre au dos sont frottés, l'intérieur est très frais, pratiquement sans rousseurs, les couvertures conservées sont en excellent état. Le premier plat de couverture est à la date de 1867 avec mention de deuxième édition. La page de titre est sans mention d'édition.
ÉDITION ORIGINALE.
Le vœu d'une morte, œuvre de commande, parut d'abord en feuilleton. Il n'est pas de roman plus édifiant dans toute l'œuvre de Zola, de plus pathétique aussi (...) rédigée à des fins alimentaires en une période où Zola tira à la ligne pour survivre (...)
Le vœu d'une morte parut en feuilleton dans le Figaro de Villemessant du 11 au 26 septembre 1866. Il fut repris en volume chez Achille Faure en novembre de la même année, et n'eut aucun succès. Ce n'est que vingt-trois ans plus tard que Zola accepta, sur les instances de son éditeur Georges Charpentier, de laisser rééditer cette œuvre de jeunesse, après y avoir porté de nombreuses corrections.
"Le Vœu d'une morte commence par une scène à la Greuze. Daniel Raimbault, orphelin recueilli par Blanche de Rionne, assiste à l'agonie de sa bienfaitrice et reçoit ses confidences. Mme de Rionne, qui a souffert de l'indifférence de son mari, confie à Daniel la tâche de veiller sur sa petite fille, Jeanne. Daniel quitte l'hôtel des Rionne, où il se sent désormais étranger; grâce à la recommandation de son ami Georges Raymond, il travaillera, huit ans durant, pour l'éditeur d'un dictionnaire encyclopédique, et deviendra un savant autodidacte. Jeanne passe toutes ces années au couvent. Lorsqu'elle en sort pour revenir chez sa tante, Mme Tellier, sœur de M. de Rionne et épouse d'un député, Daniel entre au service de ce dernier, comme secrétaire. Il souffre de voir Jeanne s'étourdir dans le luxe et les mondanités. Auprès d'elle, il devient une sorte de rappel incarné des grandes vertus, lui inspirant la crainte et la colère, mais aussi un attachement inconscient. Apprenant qu'elle va épouser un homme d'affaires qu'il n'estime pas, Lorin, il découvre l'ambiguïté de son propre trouble. Il s'enfuit à Saint-Henri, près de Marseille, dans son pays natal, puis revient auprès de Georges. Tous les deux travaillent à un grand ouvrage scientifique, qui les rend illustres. Les deux jeunes gens revoient Jeanne, devenue la femme de Lorin, et apparemment peu heureuse. Daniel lui écrit des lettres passionnées, sans les signer, tandis que Georges devient à son tour amoureux de Jeanne. Lorin meurt subitement. Jeanne, qui ne soupçonne guère l'amour que lui porte Daniel et le considère dorénavant comme un frère, lui confie qu'elle tient Georges pour l'auteur des lettres qu'elle a reçues, et qu'elle n'y trouve point de déplaisir. Daniel raconte à Georges toute son histoire et lui demande de faire le bonheur de Jeanne. Retiré de nouveau à Saint-Henri, il s'y laisse dépérir, et meurt entre les bras de Jeanne et de Georges, ayant rempli sa mission au prix de sa vie." (Henri Mitterrand)
Zola force trop sa nature, qui ne va pas du côté de ces combinaisons par trop conventionnelles, et surtout trop censurées, trop convenables. Et du même coup, il manque son public. (extrait de la Présentation d'Henri Mitterrand, La confession de Claude suivi de Le vœu d'une morte, Slatkine, 1980).
Il n'y eut pas de grand papier pour ce roman passé presque inaperçu d'Émile Zola, qui aujourd'hui encore reste une de ses œuvres de jeunesse (Zola avait alors 26 ans) parmi les plus méconnues du grand public.
TRÈS BON EXEMPLAIRE BIEN COMPLET DES COUVERTURES IMPRIMÉES, CE QUI EST FORT RARE, DE CETTE EDITION ORIGINALE D'UNE DES PREMIÈRES ŒUVRES ROMANESQUES DE ZOLA.
VENDU