ODE A PRIAPE. HYMNE AU CON. BOUQUET DE FÊTE.
Sans lieu ni nom ni date [ca 1871-1880 ? Bruxelles ?]
Brochure in-8 (19,1 x 12,5 cm) de 16 pages imprimée en rouge et noir sur papier fort de Hollande. Couverture muette en papier vert d'origine. Bon état si ce n'est une fente le long de la couverture (premier plat) et quelques légères usures en bordure de couverture. Intérieur frais.
Tirage unique à 152 exemplaires seulement (150 ex. sur papier impérial de Hollande et 2 ex. sur peau de vélin).
Celui-ci, un des 150 ex. sur papier impérial de Hollande.
Dans cet exemplaire l'Ode à Priape de Piron est en 16 strophes et a quelques variantes avec les autres éditions consultées. Se trouve à la suite sur 2 pages seulement l'Hymne au Con et le Bouquet de Fête (1 page).
Un note intéressante du Catalogue de l'Enfer de la Bibliothèque nationale dressé par Apollinaire, Fleuret et Perceau (Bibliothèque des Curieux, 1919, n°478, page 227) indique : "Des exemplaires d’éditions différentes de celle-ci, introduits clandestinement en France, ont été condamnés à la destruction par jugement du Tribunal correctionnel de la Seine (6e Chambre), en date du 25 juin 1869, inséré au Journal Officiel du 7 mai 1875 (Affaire contre Puissant et consorts)."
L'Ode à Priape, composée vers 1710, est considérée dès sa mise en circulation clandestine, comme un « chef-d'œuvre de verve et de licence ». Ce poème de 16 strophes lui interdit à jamais l'entrée à l'Académie Française qui lui était pourtant presque acquise en 1753. On lui ressortit la paternité bien regrettable de cette Ode totalement libre. Il en existe différentes variantes à quelques strophes et vers en plus ou en moins selon les impressions.
Si l'Ode à Priape d'Alexis Piron est l'une des poésies érotiques parmi les plus connues de la littérature française libertine, l'Hymne au Con et le Bouquet de Fête sont des pièces moins connues. On trouve déjà une édition de l'Hymne au Con dans les Veillées d'un fouteur publiée en 1832. Comme cette pièce est courte nous la reproduisons ci-dessous :
Le con par sa douce chaleur
Rend un vit chaud comme braise,(bis)
Plus on a baisé plus on baise.
Honneur ! honneur !
À tout fouteur.
La Bible dit tout le contraire ;
Mais croyez bien en vérité
Que la pomme du premier père
Était le con de sa moitié.
Le con par sa douce chaleur, etc.
Qu’en chaire tonne la calotte,
Je m’en fous ! et toujours je dis :
Des culs, des tétons, une motte,
Sont mes dieux et mon paradis.
Le con par sa douce chaleur, etc.
À Rome, de vieux imbécilles,
Pour le christ, se faisait rotir ;
Mais nous plus fins et plus habiles,
Des culs nous avons le martyr.
Le con par sa douce chaleur, etc.
D’ailleurs, je respecte ma mère
Autant qu’un aimable tendron,
D’un con je suis sorti j’espère
Et j’irai mourir dans un con !
Le con par sa douce chaleur,
Rends un vit chaud comme braise,
Honneur ! honneur !
À tout fouteur.
Références : édition inconnue de Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1650 et 1880 (tome I - A-771 donne une édition avec 7 gravures dont le fronstispice) et 1880 à 1920 (tome 2) ; Gay-Lemonnyer III, 444 (donne une édition pourvue d'un frontispice "à Foutopolis, aux dépens des amateurs, 1835" avec des gravures (qui sortirait de l'officine de Vital Puissant à Bruxelles en 1871) mais il ne nous semble pas qu'il s'agisse de notre édition qui n'est pas mentionnée telle que nous l'avons et pour laquelle il ne manque rien (brochée d'époque). Par ailleurs Gay ne fait nulle mention du tirage indiqué dans notre exemplaire et imprimé au verso du dernier feuillet (s'il s'agissait de cette édition Gay n'aurait pas manqué d'en faire état) ; notre édition manque à l'Enfer de la Bnf (sauf erreur de notre part).
Provenance : Bequest of John Ashhurst (leg). Cachet à l'encre bleue dans la marge intérieure du premier feuillet-titre). John Ashhurst (1839-1900) était un médecin et chirurgien réputé de Philadelphie (Etats-Unis). Il avait constitué une riche bibliothèque, essentiellement scientifique mais pas uniquement, comme le prouve cette petite brochure curiosa. Sa bibliothèque chirurgicale, qui contenait de nombreux ouvrages médiévaux et classiques extrêmement rares, fut en grande partie léguée au Collège des médecins de Philadelphie.
Brochure clandestine très rare.
VENDU








