mardi 10 mai 2011

Le Faust et le Second Faust de Goëthe traduit par Gérard de Nerval (1840). Remise en vente de la troisième édition de 1840 sous la date de 1843.



GOËTHE - Traduction par Gérard de NERVAL (Gérard Labrunie)

GOËTHE. LES DEUX FAUST, BALLADES ET POESIES de Goëthe - Schiller - Burger - Klopstock - Schubart - Koerner - Uhland, etc. Traductions nouvelles par GÉRARD (de Nerval).

Paris, Librairie Charles Gosselin, 1843 [i.e. 1840]. [Imprimerie de la veuve Dondey-Dupré].

1 volume in-18 (18,5 x 12 cm), broché, de XXII-(1)-444 pages. Couvertures jaunes imprimées. Exemplaire en parfait état, à l'état de parution, les couvertures sont intactes, l'intérieur pratiquement sans rousseurs, non rogné. Chemise demi-maroquin rouge à grain long, dos orné, étui bordé (moderne à l'imitation). Parfait état.


NOUVELLE ÉDITION EN PARTIE ORIGINALE DE CETTE TRADUCTION.

On lit au dos du volume qu'il s'agit de la troisième édition suivie du Second Faust et d'un choix de Ballades et Poésies des meilleurs auteurs allemands. En un seul volume, faisant partie de la Bibliothèque d'Elite de Charles Gosselin, bibliothèque dont on trouve les titres en vente en quatrième de couverture. La date mentionnée en quatrième de couverture est juillet 1842.

Gérard de Nerval traduit le Faust de Goëthe pour la première fois en 1828 (Paris, Dondey-Dupré Père et fils, in-18 de XII-312 pages). La deuxième édition de cette traduction date de 1835 chez la Veuve Dondey-Dupré (in-18 également). Cette édition est très différente de la première. La troisième édition de cette traduction date de 1840 chez Charles Gosselin et a la même collation que celle-ci datée pourtant 1843, à la fois sur la couverture et sur les titres. La troisième édition parait en juillet 1840, augmentée d'une préface et avec des fragments du Second Faust. C'est la version la plus complète.

L'édition datée 1843 que nous proposons ici, peu étudiée par les bibliographes, au point qu'elle n'est pratiquement répertoriée nulle part, semble être une remise en vente de la troisième édition de juillet 1840. " (c'est) le même texte avec les mêmes fautes que la traduction de 1840, sauf la date de la publication et l’adresse de la librairie sur la couverture, laquelle reste la même sur la page de tire que celle de 1840.). Seules les couvertures et le titre semblent avoir été changés pour la remise en vente.

Le Faust de 1840 par Gérard de Nerval, puisqu'il s'agit bien de cela ici, apporte la traduction du Second Faust et de nombreuses pièces de poésies de divers auteurs.

"Faust est une œuvre qui va du ciel à la terre, du possible à l'impossible, de la grossièreté à la délicatesse ; toutes les antithèses que le jeu d'une audacieuse imagination peut créer y sont réunies, aussi Monsieur Delacroix s'est senti là comme chez lui...". Goethe.

Gérard de Nerval considérait l'Allemagne comme "notre mère à tous". C'est le Faust de Goëthe de la traduction de Gérard de Nerval qui inspira l'opéra d'Hector Berlioz la Damnation de Faust.

Faust est un docteur qui depuis son plus jeune âge, rêve de posséder la connaissance universelle, le rêve de tous les hommes qui est celui de percer le secret des questions existentielles et les secrets de l'Univers. Il met tout en œuvre pour atteindre ses ambitions, mais n'y parvient pas. Il est au bord du suicide, car il pense avoir perdu son temps et sa vie quand Méphistophélès lui propose un pacte : il réalisera tous ses désirs en échange de son âme dès que Faust se dira satisfait et heureux. Le docteur Faust accepte. Faust est toujours insatisfait alors Mephisto lui fait rencontrer une jeune fille : Marguerite (Margarete ou Gretchen, le diminutif allemand). Faust tombe sincèrement amoureux de Gretchen. Marguerite est follement amoureuse de Faust (Marguerite au rouet/ le roi de Thulé). Au cours d'un après-midi, Faust demande à Marguerite de lui ouvrir la porte de sa chambre le soir. Pour cela, elle devra déposer un somnifère dans le potage de sa mère pour qu'elle n'entende rien. Contrairement à Faust, Marguerite est croyante, et elle n'acceptera de se marier qu'à la condition que Faust ait la foi. Elle lui pose la question, restée célèbre au sein de l'élite allemande : « Nun sag, wie hast du's mit der Religion ? », qui signifie : « Crois-tu en Dieu ? ». Faust évite de répondre à la question, car cela le gêne. Une Gretchenfrage est donc une question à laquelle on est gêné de répondre.

La mère de Marguerite meurt à cause du somnifère. Le frère de Gretchen rencontre Faust au moment où il saute par la fenêtre de la chambre de sa soeur. Il affronte Faust en duel pour laver l'honneur de la famille mais est tué par Faust avec l'aide de Méphistophélès. Faust doit donc fuir la ville et laisse Gretchen seule au monde, enceinte et cible des ragots de la ville. Elle aura un enfant qu'elle ira noyer. Elle est emprisonnée et condamnée à mort pour infanticide. Faust l'apprend, s'indigne et voudrait la sauver mais elle ne veut plus le suivre. Méphistophélès emmène Faust hors de la prison de Gretchen en disant « elle est jugée » (sie ist gerichtet) mais une voix du ciel dit « elle est sauvée » (sie ist gerettet). À la fin du second Faust, Méphistophélès veut prendre l'âme de Faust. Mais celui-ci n'est pas damné mais sauvé de l'enfer grâce aux prières de Marguerite. Le dernier vers de cette deuxième partie de Faust conclut « l'éternel féminin nous élève » (das Ewig-Weibliche zieht uns hinan).

Le 26 janvier 1855, Gérard de Nerval est retrouvé pendu aux barreaux d'une grille qui fermait un égout de la rue de la Vieille-Lanterne (voie aujourd'hui disparue, qui était parallèle au quai de Gesvres et aboutissait place du Châtelet, le lieu de son suicide se trouverait probablement à l'emplacement du Théâtre de la Ville), pour « délier son âme dans la rue la plus noire qu’il pût trouver », selon la formule de Baudelaire. Ses amis émirent l'hypothèse d'un assassinat perpétré par des rôdeurs, au cours d'une de ses promenades habituelles dans des lieux mal famés, mais il s'est certainement suicidé. Toutefois le doute subsiste car il fut retrouvé avec son chapeau sur la tête alors qu'il aurait normalement dû tomber du fait de l'agitation provoquée par la strangulation. On retrouva une lettre dans laquelle il demandait 300 Francs, somme qui, selon lui, aurait suffi pour survivre durant l'hiver. La cérémonie funéraire eut lieu à la cathédrale Notre-Dame de Paris, cérémonie religieuse qui lui fut accordée malgré son suicide présumé du fait de son état mental. Théophile Gautier et Arsène Houssaye payèrent pour lui une concession au cimetière du Père-Lachaise.

TRÈS RARE EXEMPLAIRE A L’ÉTAT DE PARUTION DE LA RARE REMISE EN VENTE DE LA TROISIÈME EDITION DE 1840 SOUS LA DATE DE 1843.

VENDU

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