
Gérard de NERVAL
LES ILLUMINÉS. Récits et portraits par Gérard de Nerval. Le roi de Bicêtre (Raoul Spifame) - Histoire de l'abbé de Bucquoy - Les confidences de Nicolas (Restif de la Bretonne) - Jacques Cazotte - Cagliostro - Quintus Aucler.
Paris, Victor Lecou, 1852. [Corbeil, typographie et stéréotypie de Crété / Angers, imprimerie de Cosnier et Lachèse].
1 volume in-18 (17,5 x 11,5 cm) de VII-354-(1) pages.
Reliure demi-chagrin rouge, dos lisse richement orné en long de fers dorés romantiques, plats de papier chagriné rouge (reliure de la fin du XIXe s. ou du début du XXe s., à l'imitation des reliures de l'époque romantique). Reliure très bien conservée. Intérieur assez frais avec assez peu de rousseurs, ordinairement fréquentes pour cette édition. Trace de mouillure angulaire aux premiers feuillets (sans gravité). Les couvertures du brochage n'ont pas été conservées.

ÉDITION ORIGINALE.
Les illuminés a été mis en vente en librairie au début du mois de mai 1852. Tous les textes avaient déjà paru dans la presse, à l'exception de l'introduction "La bibliothèque de mon oncle". C'est une galerie de mystiques et d'exaltés. La couverture (qui n'est pas conservée ici) porte comme sous-titre : Les illuminés, ou les précurseurs du socialisme." Le portrait de Rétif de la Bretonne occupe à lui seul les pages 77 à 242. La Révolution de Février 1848, toute proche encore au moment où Nerval écrit, venait de remettre en lumière ce curieux et audacieux écrivain, qui fut aussi un réformateur et un utopiste, annonciateur de Fourier et du communisme. Usant avec une totale liberté des textes autobiographiques laissés par son modèle, Nerval s’est appliqué à recomposer la vie de celui-ci, dans un portrait qui peut passer à beaucoup d’égards pour un Contre Nicolas, ou un Anti-Rétif. Compte moins ici le détail de la vérité historique que la réflexion à laquelle nous associe Nerval, sur la vie et sur l’art : « L’exemple de la vie privée et de la carrière littéraire de Rétif démontre que le génie n’existe pas plus sans le goût que le caractère sans la moralité. » (Gérard de Nerval, Les Confidences de Nicolas, Histoire d’une vie littéraire au XVIIIe siècle, édition établie et présentée par Michel Brix, Editions du Sandre, 2008.)
Le 26 janvier 1855, Gérard de Nerval est retrouvé pendu aux barreaux d'une grille qui fermait un égout de la rue de la Vieille-Lanterne (voie aujourd'hui disparue, qui était parallèle au quai de Gesvres et aboutissait place du Châtelet, le lieu de son suicide se trouverait probablement à l'emplacement du Théâtre de la Ville), pour « délier son âme dans la rue la plus noire qu’il pût trouver », selon la formule de Baudelaire. Ses amis émirent l'hypothèse d'un assassinat perpétré par des rôdeurs, au cours d'une de ses promenades habituelles dans des lieux mal famés, mais il s'est certainement suicidé. Toutefois le doute subsiste car il fut retrouvé avec son chapeau sur la tête alors qu'il aurait normalement dû tomber du fait de l'agitation provoquée par la strangulation. On retrouva une lettre dans laquelle il demandait 300 Francs, somme qui, selon lui, aurait suffi pour survivre durant l'hiver. La cérémonie funéraire eut lieu à la cathédrale Notre-Dame de Paris, cérémonie religieuse qui lui fut accordée malgré son suicide présumé du fait de son état mental. Théophile Gautier et Arsène Houssaye payèrent pour lui une concession au cimetière du Père-Lachaise.
TRÈS BON EXEMPLAIRE DE CE LIVRE EMBLÉMATIQUE DE L’ŒUVRE DE GÉRARD DE NERVAL.
VENDU
LES ILLUMINÉS. Récits et portraits par Gérard de Nerval. Le roi de Bicêtre (Raoul Spifame) - Histoire de l'abbé de Bucquoy - Les confidences de Nicolas (Restif de la Bretonne) - Jacques Cazotte - Cagliostro - Quintus Aucler.
Paris, Victor Lecou, 1852. [Corbeil, typographie et stéréotypie de Crété / Angers, imprimerie de Cosnier et Lachèse].
1 volume in-18 (17,5 x 11,5 cm) de VII-354-(1) pages.
Reliure demi-chagrin rouge, dos lisse richement orné en long de fers dorés romantiques, plats de papier chagriné rouge (reliure de la fin du XIXe s. ou du début du XXe s., à l'imitation des reliures de l'époque romantique). Reliure très bien conservée. Intérieur assez frais avec assez peu de rousseurs, ordinairement fréquentes pour cette édition. Trace de mouillure angulaire aux premiers feuillets (sans gravité). Les couvertures du brochage n'ont pas été conservées.

ÉDITION ORIGINALE.
Les illuminés a été mis en vente en librairie au début du mois de mai 1852. Tous les textes avaient déjà paru dans la presse, à l'exception de l'introduction "La bibliothèque de mon oncle". C'est une galerie de mystiques et d'exaltés. La couverture (qui n'est pas conservée ici) porte comme sous-titre : Les illuminés, ou les précurseurs du socialisme." Le portrait de Rétif de la Bretonne occupe à lui seul les pages 77 à 242. La Révolution de Février 1848, toute proche encore au moment où Nerval écrit, venait de remettre en lumière ce curieux et audacieux écrivain, qui fut aussi un réformateur et un utopiste, annonciateur de Fourier et du communisme. Usant avec une totale liberté des textes autobiographiques laissés par son modèle, Nerval s’est appliqué à recomposer la vie de celui-ci, dans un portrait qui peut passer à beaucoup d’égards pour un Contre Nicolas, ou un Anti-Rétif. Compte moins ici le détail de la vérité historique que la réflexion à laquelle nous associe Nerval, sur la vie et sur l’art : « L’exemple de la vie privée et de la carrière littéraire de Rétif démontre que le génie n’existe pas plus sans le goût que le caractère sans la moralité. » (Gérard de Nerval, Les Confidences de Nicolas, Histoire d’une vie littéraire au XVIIIe siècle, édition établie et présentée par Michel Brix, Editions du Sandre, 2008.)
Le 26 janvier 1855, Gérard de Nerval est retrouvé pendu aux barreaux d'une grille qui fermait un égout de la rue de la Vieille-Lanterne (voie aujourd'hui disparue, qui était parallèle au quai de Gesvres et aboutissait place du Châtelet, le lieu de son suicide se trouverait probablement à l'emplacement du Théâtre de la Ville), pour « délier son âme dans la rue la plus noire qu’il pût trouver », selon la formule de Baudelaire. Ses amis émirent l'hypothèse d'un assassinat perpétré par des rôdeurs, au cours d'une de ses promenades habituelles dans des lieux mal famés, mais il s'est certainement suicidé. Toutefois le doute subsiste car il fut retrouvé avec son chapeau sur la tête alors qu'il aurait normalement dû tomber du fait de l'agitation provoquée par la strangulation. On retrouva une lettre dans laquelle il demandait 300 Francs, somme qui, selon lui, aurait suffi pour survivre durant l'hiver. La cérémonie funéraire eut lieu à la cathédrale Notre-Dame de Paris, cérémonie religieuse qui lui fut accordée malgré son suicide présumé du fait de son état mental. Théophile Gautier et Arsène Houssaye payèrent pour lui une concession au cimetière du Père-Lachaise.
TRÈS BON EXEMPLAIRE DE CE LIVRE EMBLÉMATIQUE DE L’ŒUVRE DE GÉRARD DE NERVAL.
VENDU