
Denis DIDEROT - Paul-Émile BÉCAT.
LA RELIGIEUSE. Quinze illustrations de Paul-Emile Bécat.
Paris, chez Pierre Larrive, 1947.
1 volume in-4 (26 x 21,5 cm) de 297-(1) pages, en feuilles, sous chemise de papier beige avec le titre imprimé en rouge sur le premier plat.

ÉDITION ILLUSTRÉE PAR PAUL-ÉMILE BÉCAT. UN DES 15 EXEMPLAIRES SUR PUR CHIFFON D'AUVERGNE AVEC TRIPLE SUITE ET DESSIN ORIGINAL A LA MINE DE PLOMB ET REHAUTS DE BLANC (voir photo).
Le tirage total est de 669 exemplaires (2 Japon nacrés, 2 Japon impérial, 15 pur fil d'Auvergne, 250 chiffon de Lana, 400 pur fil Lafuma, quelques HC). Celui-ci est un des 10 exemplaires sur pur chiffon d'Auvergne, avec un dessin original de l'artiste, une suite en couleur sur Lana, une suite en noir sur Chine et une suite des 2 dessins refusés, portant le n°5.
Lorsque, en 1760, Diderot commence la Religieuse, roman sous forme de mémoires rédigés à la première personne, qu’une religieuse échappée du couvent adresse au marquis de Croismare pour solliciter son aide, il s’agit en fait d’une mystification de ses amis qui voulaient attirer de nouveau à Paris le marquis qui s’était retiré chez lui en Normandie. En 1780, Diderot en reprend l’écriture ; les différents épisodes sont publiés en feuilleton, entre 1780 et 1782, dans la Correspondance littéraire. Le roman fut édité en 1796, au gré de la découverte de copies que Diderot, échaudé par ses ennuis passés, n’envisageait pas de publier de son vivant.
L’histoire est inspirée de celle d’une religieuse de Longchamp nommée Marguerite Delamarre, qui avait fait parler d’elle dans les salons en 1758, pour avoir écrit à la justice, demandant d’être libérée du cloître où ses parents l’avaient enfermée. En effet, elle est l’enfant illégitime entre sa mère et un autre homme que son père. De peur d’aller en enfer, sa mère, par un chantage affectif, la persuade d’aller dans ce couvent. Diderot critique, ici, un précepte de la Bible selon lequel les enfants paieront pour les crimes de leurs parents.
Diderot fait le procès des institutions religieuses coercitives, contraires à la véritable religion dans la mesure où elles mènent les individus aux souffrances terrestres et à la damnation éternelle. Le monde clos entraîne la dégradation de la nature humaine. Oisiveté, inutilité sociale, promiscuité plongent peu à peu les reclus dans les rêveries morbides ou mystiques, puis dans la folie et les mènent parfois au suicide. Œuvre anticléricale par excellence, La Religieuse est une ode à la liberté de choisir son destin. L’aliénation religieuse créée par l’univers conventuel y est dénoncée de manière polémique. Diderot prête sa voix et ses idées sur le couvent à Suzanne, qui, contrairement à l’auteur, est une croyante convaincue.
TRÈS BON ÉTAT, TEL QUE PARU. TIRAGE RARE DE CE CURIOSA CLASSIQUE DE DIDEROT.
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