
Enrique LARRETA / Traduit de l'espagnol par REMY DE GOURMONT.
LA GLOIRE DE DON RAMIRE. Une vie au temps de Philippe II, traduit de l'espagnol par Remy de Gourmont.
Paris, Mercure de France, 1910. [Tours, imprimerie E. Arrault et Cie.]
1 fort volume in-12 (20 x 17 cm), broché à toutes marges, 453 pages. Dos du brochae intact et non passé, plats de couvertures en excellent état, quelques bords de grandes marges teintés. Le premier cahier est détaché (ficelle cassée), sinon parfait état.
ÉDITION ORIGINALE. UN DES 100 EXEMPLAIRES SUR PAPIER DE HOLLANDE (avec 30 ex. sur papier Japon.)
Cette traduction est annoncée dans le Mercure de France du 16 mai 1910, p. 383.
Le tempérament moresque très ardent en soi et disposé pour les sensualités et pour les expansions illimitées du sérail, devait aboutir à une véhémente explosion quand il se vit étouffé parmi une race austère et aux mœurs monogames. De là probablement, cette féroce guerre au péché charnel qui caractérisa pendant des siècles l'Eglise espagnole. Et à cause de cela l'Espagne est la patrie de Tenorio, qui était peut-être un métis de More, comme le Don Ramire, de Larreta (Remy de Gourmont, Pensées inédites).
"Dès les premières pages, on comprend l'extrême plaisir qu'un écrivain tel que M. Rémy de Gourmont a pu goûter à la traduction, dans sa belle langue, de la Gloire de Don Ramire. Ce livre d'Enrique Larrêta est, en effet, une évocation d'art d'un très grand mérite : elle est somptueuse et riche, variée, émouvante troublante, d'une forme très belle, et qui fait penser à nos œuvres les plus célèbres du même genre, presque à Flaubert. C'est au temps violent de Philippe II. Don Ramire porte dans son sang toute la frénésie trouble de l'époque. Il est fils d'une chrétienne et d'un Maure. Il aspire pareillement à la volupté et au sacrifice, et les fluctuations de sa jeunesse passionnée, du désir farouche à la foi fanatique, sont le thème éclatant du livre. C'est en se dévouant à la cause sacrée, pour remplir, une mission qu'il croit divine, qu'il se lie d'une ardeur trop humaine avec Aissa la Mauresque. Le récit de cette aventure avec l'exquise et mystérieuse fille est parmi les. plus plastiques que je connaisse. Puis, l'ayant abandonnée et même trahie comme renégate devant l'Inquisition, il assiste, lorsqu'elle est brûlée vive, à sa mort héroïque et muette : admirable tableau que cet autodafé... Sans doute est-il difficile de juger en lui-même le livre d'Enrique Larrêta : il faut le prendre comme nous l'a donné le traducteur. Pour une fois, il est fort possible que le traducteur ait embelli. Rémy de Gourmont est un des plus purs écrivains de cette époque, et, s'il n'est pas connu de tous, il est apprécié des meilleurs : il connaît la langue comme Anatole France. Il est aussi un artiste qui, visiblement s'est épris du caractère esthétique de l'œuvre à laquelle il a prêté la parure de son esprit et de son goût. La Gloire de Don Ramire est un roman espagnol : c'est surtout un très beau livre de Rémy de Gourmont." Gaston Rageot, « Revue des livres. Littérature étrangère : La Gloire de Don Ramire, par Enrique Larrêta », Les Annales politiques et littéraires, 10 juillet 1910, p. 30
TRÈS BON EXEMPLAIRE TEL QUE PARU EN LIBRAIRIE DU TIRAGE A 100 EXEMPLAIRES SUR HOLLANDE.
Prix : 275 euros