lundi 31 mai 2010

La logique de Port-Royal d'Etienne Baluze (1675). Rare et belle provenance pour cette belle impression de Daniel Elzévier.





ARNAULD (Antoine) et NICOLE (Pierre)

LA LOGIQUE OU L’ART DE PENSER : contenant, outre les règles communes, plusieurs observations nouvelles, propres à former le jugement. Dernière Édition.

A Amsterdam, chez Abraham Wolfgank. 1675.

1 volume in-12 (Hauteur : 135 mm) de 556-(8) pages.

Reliure plein veau brun décoré à l'acide, dos richement orné aux petits fers dorés (reliure de l'époque). Quelques petits accrocs aux extrémités des coiffes, petite fente en tête des mors sans gravité, cuir creusé en surface par l'acide appliqué à l'époque pour le décor. Exemplaire grand de marges et très frais, pratiquement sans rousseurs.

CHEF D’OEUVRE TYPOGRAPHIQUE DE DANIEL ELZEVIER.

« La logique de Port-Royal a été publiée pour la première fois en 1662, à Paris et sans nom d’auteur. A la fois grammaire intellectuelle et compendium de l’épistémologie du classicisme cartésien et pascalien, cet art de penser est structuré selon les quatre aspects de la pensée rationnelle : comprendre, juger, déduire, ordonner. Toutes nos connaissances ont lieu à travers des idées qui reflètent les choses, et le jugement porté sur ces choses s’exprime dans des propositions constituées par un sujet et un prédicat. La justesse des propositions est examinée, lors de la déduction, sur la base du syllogisme. Enfin, l’ordonnancement des jugements et conclusions conduit à la science par le biais de la méthode (analyse et synthèse). Cette logique a voulu s’appuyer exclusivement sur les mathématiques dont elle pensait pouvoir transposer le modèle dans tous les autres domaines du savoir et de l’exercice de la raison, par conséquent aussi sur le terrain de la formation syntaxique et grammaticale de tous les énoncés du langage, proposant ainsi un idéal de langage rationnel qui voudrait concilier l’esprit de finesse et l’esprit de géométrie : le discours par excellence. » (extrait de la présentation de l’éditeur, nouvelle édition, 1992, Gallimard).

« Fort jolie édition, imprimée par Daniel Elzevier pour son confrère A. Wolfgang. » dit Willems, 1510. Selon Barbier, cette réimpression elzevirienne serait conforme à la quatrième édition, parue en 1674. « Volume très bien imprimé et peu commun » dit G. Bérard dans son Essai bibliographique sur les éditions des Elzeviers, p. 118. « chef d’oeuvre typographique » par tous les bibliographes (Catalogue des livres rares… de M. Millot, Paris, François, 1861, n°205).

Références : Willems, 1510. Rochebilière, 1118.


EXEMPLAIRE PROVENANT DE LA BIBLIOTHÈQUE D'ÉTIENNE BALUZE, BIBLIOTHÉCAIRE DU GRAND COLBERT. Avec sa signature au bas du feuillet de titre.

On lit seulement en bas du titre, tracé à la plume à l'encre brune : "Stephanus Baluzius Tutelensis", de la main d'Etienne Baluze.
Étienne BALUZE naquit à Tulle le 23 novembre 1630. Aprés des études brillantes à Tulle et à Toulouse, Colbert lui confie le soin d'administrer sa bibliothéque en 1667, fonction qu'il occupera jusqu'en 1700. En 1670 il devient professeur de droit canonique au Collége de France dont il exercera la direction en 1707. Tombé en disgrace en 1710, à la suite de la publication de "l'histoire de la Maison d'Auvergne" il est réhablité en 1713 de façon incompléte. Il meurt le 28 juillet 1718. Parmi ses multiples travaux, un est d'une importance capîtale pour l'histoire locale en raison des documents qu'il contient , les originaux ayant disparu : l'histoire de Tulle en trois ouvrages qui peuvent être consultés aux archives départementales. Selon certains il était l'homme le plus érudit de son temps. (D'aprés Regard sur le passé de Tulle ed. Maugein Tulle)

Quelques grincheux des siècles passés se sont plut à dire que la bibliothèque d'Etienne Baluze n'était composée que des rebuts de celle qu'il avait aidé Colbert à composer et connue sous le nom de Colbertine. On sait depuis longtemps que cette affirmation est fausse et qu'elle devait émaner de quelques jaloux. La propre bibliothèque de Baluze était riche de dizaines de manusrits précieux et autres éditions rares dont Colbert lui-même aurait été très fier. On apprend d'une notice de libraire qui malheureusement ne citait pas sa source que "Parallèlement à la formation de la bibliothèque colbertine, Baluze constitua une très riche collection personnelle de livres qu'il légua par testament à Madame Le Maire, la fille de son imprimeur François Muguet."

BEL EXEMPLAIRE DANS SA JOLIE RELIURE EN VEAU DE L'ÉPOQUE, DE PROVENANCE PRESTIGIEUSE ET RARE.

VENDU

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