
Claude-Prosper Jolyot de Crébillon, dit CREBILLON Fils
L’ÉCUMOIRE, HISTOIRE JAPONAISE. Par Mr. de Crébillon fils. Tome premier et second.
A Londres, aux dépens de la Compagnie, 1735.
2 tomes en 1 volumes in-12 (13 x 8,5 cm) de (1)-XVIII-(4)-208 et (5)-328 pages.
Cartonnage ancien usagé. Titre à l'encre au dos (effacé). Intérieur assez frais. Titres imprimés en rouge et noir. Chaque tome est précédent du même frontispice gravé, assez curieux. Cachet ancien (initiales ex libris) sur le premier titre.
NOUVELLE ÉDITION.
Voltaire écrivit, en 1735, à propos de ce roman libertin : "Si je l'avais fait, je serais brûlé, je ne sais rien de si fou que ce livre." Ce livre a valu à Crébillon d'être conduit à la prison de Vincennes en décembre 1734. Ce qui n'empêcha pas que cet ouvrage connut au moins une trentaine d'éditions entre 1734 et la fin du XVIIIe siècle, soit sous ce titre "L'écumoire, Histoire japonaise", soit sous celui de "Tanzaï et Néadarné". La première édition parait d'ailleurs sous ce dernier titre (Pékin [i.e. Paris] : Lou-Chou-Chu-La , 1734).
Ce conte licencieux est d'une "hétérogénéité totalement déconcertante", le titre vient du fait que cet étrange et fort prosaïque instrument (une écumoire), s'est fiché, lors de la nuit de noces, du Prince Tanzaï, en un lieu de l'anatomie de l'homme interdisant la consommation de son mariage avec la belle Néadarné : ainsi plantée dans le corps du jeune prince, l'écumoire maléfique exhibe une virilité qui est en fait une impuissance. Ce n'est qu'au terme d'une double inconstance que les jeunes gens parviendront à se débarrasser du sortilège, et pourront gouter les délices que leur promettait leur amour. (Sylvain Menant et Dominique Quéro, Séries parodiques au siècle des Lumières, p. 316). Le jeune romancier s'amuse à imiter La vie de Marianne de Marivaux dans le Livre III de l’Écumoire, ce dernier y voyant une parodie blessante. C'est la Duchesse du Maine qui le fit sortir de prison et l'admit à Sceaux, ce qui lui ouvrit les portes des salons parisiens.
Crébillon fils peint avec brio le relâchement des mœurs de son temps. Cynique, il ne croit ni à la vertu, ni à l'amour et leur préfère le plaisir : « il est rare qu'une jolie femme soit prude, ou qu'une prude soit jolie femme, ce qui la condamne à se tenir justement à cette vertu que personne n'ose attaquer et qui est sans cesse chagrine du repos dans lequel on la laisse languir. » (Le Sylphe) Il est le peintre du libertinage, d'un monde d'hypocrisie, de duperie et de perfidie où perce à l'occasion un sentiment d'insatisfaction : « Nous voulons satisfaire notre vanité, faire sans cesse parler de nous ; passer de femme en femme ; pour n'en pas manquer une, courir après les conquêtes, même les plus méprisables : plus vains d'en avoir eu un certain nombre, que de n'en posséder qu'une digne de plaire ; les chercher sans cesse, et ne les aimer jamais. » (Le Sopha)
BON EXEMPLAIRE DE CE LIVRE LIBERTIN PEU COMMUN.
VENDU
L’ÉCUMOIRE, HISTOIRE JAPONAISE. Par Mr. de Crébillon fils. Tome premier et second.
A Londres, aux dépens de la Compagnie, 1735.
2 tomes en 1 volumes in-12 (13 x 8,5 cm) de (1)-XVIII-(4)-208 et (5)-328 pages.
Cartonnage ancien usagé. Titre à l'encre au dos (effacé). Intérieur assez frais. Titres imprimés en rouge et noir. Chaque tome est précédent du même frontispice gravé, assez curieux. Cachet ancien (initiales ex libris) sur le premier titre.
NOUVELLE ÉDITION.
Voltaire écrivit, en 1735, à propos de ce roman libertin : "Si je l'avais fait, je serais brûlé, je ne sais rien de si fou que ce livre." Ce livre a valu à Crébillon d'être conduit à la prison de Vincennes en décembre 1734. Ce qui n'empêcha pas que cet ouvrage connut au moins une trentaine d'éditions entre 1734 et la fin du XVIIIe siècle, soit sous ce titre "L'écumoire, Histoire japonaise", soit sous celui de "Tanzaï et Néadarné". La première édition parait d'ailleurs sous ce dernier titre (Pékin [i.e. Paris] : Lou-Chou-Chu-La , 1734).
Ce conte licencieux est d'une "hétérogénéité totalement déconcertante", le titre vient du fait que cet étrange et fort prosaïque instrument (une écumoire), s'est fiché, lors de la nuit de noces, du Prince Tanzaï, en un lieu de l'anatomie de l'homme interdisant la consommation de son mariage avec la belle Néadarné : ainsi plantée dans le corps du jeune prince, l'écumoire maléfique exhibe une virilité qui est en fait une impuissance. Ce n'est qu'au terme d'une double inconstance que les jeunes gens parviendront à se débarrasser du sortilège, et pourront gouter les délices que leur promettait leur amour. (Sylvain Menant et Dominique Quéro, Séries parodiques au siècle des Lumières, p. 316). Le jeune romancier s'amuse à imiter La vie de Marianne de Marivaux dans le Livre III de l’Écumoire, ce dernier y voyant une parodie blessante. C'est la Duchesse du Maine qui le fit sortir de prison et l'admit à Sceaux, ce qui lui ouvrit les portes des salons parisiens.
Crébillon fils peint avec brio le relâchement des mœurs de son temps. Cynique, il ne croit ni à la vertu, ni à l'amour et leur préfère le plaisir : « il est rare qu'une jolie femme soit prude, ou qu'une prude soit jolie femme, ce qui la condamne à se tenir justement à cette vertu que personne n'ose attaquer et qui est sans cesse chagrine du repos dans lequel on la laisse languir. » (Le Sylphe) Il est le peintre du libertinage, d'un monde d'hypocrisie, de duperie et de perfidie où perce à l'occasion un sentiment d'insatisfaction : « Nous voulons satisfaire notre vanité, faire sans cesse parler de nous ; passer de femme en femme ; pour n'en pas manquer une, courir après les conquêtes, même les plus méprisables : plus vains d'en avoir eu un certain nombre, que de n'en posséder qu'une digne de plaire ; les chercher sans cesse, et ne les aimer jamais. » (Le Sopha)
BON EXEMPLAIRE DE CE LIVRE LIBERTIN PEU COMMUN.
VENDU