MOUHY, Charles de Fieux, Chevalier de
LA MOUCHE OU LES AVENTURES DE M. BIGAND, traduites de l'italien. Par M. le Chevalier de Mouhy. Première, Seconde, Troisième et Quatrième partie.
A Paris, chez Poilly, 1738-1737 [i.e. 1736-1737]
4 parties reliées en 2 volumes in-12 (16,5 x 10 cm) de 264-(5), 172, X-209-(3) et (3)-240 pages.
SUIVI DE :
SUITE DE LA MOUCHE, OU LES AVENTURES DE M. BIGAND, traduites de l'italien. Cinquième, Sixième, Septième et Huitième et dernière partie.
A La Haye, chez Jean Neaulme, 1742
4 parties reliées en 2 volumes in-12 (16,5 x 10 cm) de (10)-188, (1)-173-(3), (3)-168 et (3)-175 pages.
Ensemble 8 parties reliées en 4 volumes. Reliure plein maroquin rouge de l'époque. Dos lisses ornés de fleurettes dorées, pièces de titre et tomaison de maroquin vert, triple-filet doré en encadrement des plats, fleurettes dorées dans les angles des plats, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne, tranches dorées sur marbrure. Quelques usures aux reliures (coins, extrémité des coiffes émoussée, manque de cuir en pied du dos du dernier volume, mors fendus/fendillés), intérieur assez frais dans l'ensemble avec quelques taches jaunâtres dans le premier volume, et quelques feuillets plus ou moins roussis. Ensemble restant néanmoins très décoratif, solide et d'une belle fraîcheur. Quelques restaurations à prévoir pour obtenir un très bel exemplaire.
ÉDITION ORIGINALE AVEC TITRES DE RELAIS POUR LES QUATRE PREMIÈRES PARTIES DE CE TRÈS RARE ROMAN D'AVENTURES.
TRÈS RARE COMPLET DES 8 PARTIES EN RELIURE UNIFORME DE MAROQUIN.
Les quatre dernières parties paraissent ici pour la première fois sous l'adresse de Jean Neaulme à La Haye en 1742. Les quatre première parties sont ici publiées sous l'adresse de Poilly, quai de Conti, avec le premier volume portant un titre daté 1738 tandis que les trois autres portent la même adresse mais la date de 1737. A noter également qu'on trouve, insérée entre la troisième et la quatrième partie, le titre de la troisième partie à la date de 1736 et à l'adresse de Louis Dupuis, rue St Jacques, qui est l'adresse et la date de l'édition originale.
L'approbation et privilège ont été donnés respectivement le 18 avril 1735 pour la première partie. Le privilège étant accordé à Laurent-François Prault qui le cède au Chevalier de Mouhy le 10 octobre 1735. Ce dernier le cède à son tour à Louis Dupuis 7 jours plus tard le 17 octobre. Enfin, le Chevalier de Mouhy cède le privilège au libraire De Poilly, suivant l'accord fait entre eux. On lit à la fin de la seconde partie une approbation en date du 27 décembre 1735 pour cette partie. De même on lit à la fin de la troisième partie une approbation en date du 11 juillet 1736 pour cette partie. Et enfin, on peut lire à la fin de la quatrième partie une dernière approbation en date du 1er septembre 1736. Ces approbations sont signées Maunoir. Les quatre dernières parties, publiées à La Haye, ne nécessitaient pas l'obtention d'approbation ni de privilège, il n'y en a donc pas.
La publication de cet ouvrage, entre 1736 et 1742, est assez complexe à appréhender. Il semble que des exemplaires de premier tirage (1736-1737) aient été pourvus de titres portant pour certains la date de 1738 (comme la première partie de notre volume). Les exemplaires complets des 8 parties en reliure de l'époque sont si rares dans les dépôts publics que nous avons du mal à nous faire une idée précise. Cependant nous avons trouvé un exemplaire de la troisième partie avec l'adresse de Louis Dupuis et la date de 1736, exemplaire exactement conforme à notre exemplaire portant l'adresse de de Poilly et la date de 1737. Seul le titre a été changé. Il est donc fort probable qu'il n'y eut en réalité qu'un seul et même tirage en 1736-1737 avec de nouveaux titres à l'adresse de Poilly pour faire suite à la cession du privilège. Les quatre dernières parties, comme nous l'avons dit plus haut, sont en éditions originales et unique tirage.
Charles Monselet s'est intéressé au Chevalier de Mouhy et à ses écrits dans son ouvrage intitulé "Les originaux du siècle dernier: les oubliés et les dédaignés" publié en 1864. Il présente ainsi le Chevalier : "Le chevalier de Mouhy était, comme nous l'avons dit, un des amis du chevalier de La Morlière, avec qui il offre d'ailleurs plusieurs traits de ressemblance morale. Le chevalier de Mouhy ouvre la série des romanciers bourbeux du XVIIIe siècle. Dans la somme énorme de ses ouvrages oubliés, on distingue un bon, un joyeux, un vivace roman, la Mouche, ou les Aventures et Espiègleries facétieuses de Bigand. C'est assez pour que je m'empresse de jeter une corde de sauvetage à ce pauvre auteur si maltraité des biographes. Publiée en l736, la Mouche, d'un ton plus cru et d'un son plus turbulent que les odyssées espagnoles de Le Sage, fait pressentir les romans de Pigault-Lebrun ; — je parle du Pigault-Lebrun des bons jours, du Pigault-Lebrun des Barons de Felsheim et de Mon oncle Thomas, soldatesques orgies. Cela est si vrai que, pendant le Directoire, un libraire fit réimprimer la Mouche et l'opposa avec succès aux productions du jour. — On sait qu'en argot de police, une mouche n'est autre chose qu'un espion. C'est sous le titre de l'Espion que l'Allemagne a traduit le roman du chevalier de Mouhy. Ses autres livres n'ont pas, à beaucoup près, la même valeur. Ce sont pour la plupart des imitations ou des contreparties des ouvrages en vogue. Les mille et une faveurs sont estimées en librairie beaucoup plus qu'elles ne valent ; cela tient aux allégories qu'elles renferment et aux noms anagrammatisés, dont la clef est difficile à faire. Le Petit almanach des grands hommes, qui se moque de tout le monde, n'a pas manqué de se moquer du chevalier de Mouhy : « Beaucoup de pièces en vers et en prose, et quarante volumes de romans donnent à cet écrivain un des cortèges les plus imposants de notre nomenclature. Nous lui devons, dans son Histoire du Théâtre-Français, la plupart des jugements portés sur les auteurs dramatiques vivants. Ce beau génie semble avoir deviné nos intentions en insistant beaucoup moins sur Corneille, Molière et Racine, que sur MM. Mercier et Durosoi, et en louant tout le monde. Cette méthode est, en effet, le seul moyen indiqué par la prudence pour éteindre ces rivalités et ces disputes odieuses qui déshonorent la littérature française, et qui changent en vils gladiateurs les véritables maîtres du public. Pénible métier pour un homme qui a eu du talent une fois dans sa vie ! On connaît ses rapports avec Voltaire ; il lui demanda de l'argent (hélas! un autre infortuné, l'abbé Prévost, lui en avait demandé aussi, dans une lettre qui est un chef-d'œuvre de tristesse! ), Voltaire en écrivit, avec sa superbe accoutumée, à l'abbé Moussinot; car le grand philosophe, pareil à ces athées qui ne veulent que des domestiques pieux, avait pour trésorier un prêtre, un janséniste outré. La lettre de Voltaire est de 1736 et datée de Cirey : « Il y a un chevalier de Mouhy, qui demeure à l'hôtel Dauphin, rue des Orties ; ce chevalier veut m'emprunter cent pistoles, et je veux bien les lui prêter. Soit qu'il vienne chez vous, soit que vous alliez chez lui, je vous prie de lui dire que mon plaisir est d'obliger les gens de lettres, quand je le peux, mais que je suis actuellement très-mal dans mes affaires; que cependant vous ferez vos efforts pour trouver cet argent, et que vous espérez que le remboursement en sera délégué, de façon qu'il n'y ait rien à risquer; après quoi, vous aurez la bonté de me dire ce que c'est que ce chevalier, et le résultat de ces préliminaires. » Le résultat de ces préliminaires fut que le chevalier de Mouhy devint le correspondant de Voltaire. Autre lettre, du mois de juin 1738, toujours à l'abbé Moussinot : « Je vous prie aussi de donner cent trente francs au chevalier de Mouhy ; il m'est impossible de lui donner plus de deux cents livres par an. Si j'en croyais mes désirs et son mérite, je lui en donnerais bien davantage. Dites-lui que je suis charmé de l'avoir pour correspondant littéraire, mais que je demande des nouvelles très-courtes, des faits sans réflexions, et plutôt rien que des faits hasardés. » Des faits sans réflexions! voilà qui est peu obligeant pour l'auteur de la Mouche. Le chevalier de Mouhy donna souvent prise au ridicule (…) Rivarol n'est pas le seul qui se soit égayé sur le compte de l'auteur de la Mouche ; Palissot a malmené fort rudement le chevalier dans ses Mémoires littéraires et dans son poème de la Dunciade. « Le plus fécond, mais le plus ennuyeux des romanciers, » l'appelait-il. Le chevalier de Mouhy était cependant un Lorrain comme Palissot. Mais il était pauvre à faire pitié et laid à faire peur. La Chronique scandaleuse de 1785 le dépeint comme un boiteux et un bossu ; et l'on a peine à croire qu'il ait servi en qualité d'officier de cavalerie. C'est pourtant le titre qu'il prend dans ses livres, et le costume qu'il a adopté pour son portrait gravé. On l'a représenté comme un importun de café, ayant toujours les poches bourrées de ses ouvrages, les colportant, les vendant lui-même, d'autres fois se donnant à loyer pour faire applaudir ou siffler les pièces nouvelles. Le chevalier de Mouhy mourut en 1784, à l'âge de quatre vingt-trois ans." (pp. 223-228).
"Dans La Mouche, très lue au XVIIIe siècle, non rééditée depuis lors, Mouhy entraîne son lecteur à la suite du petit Bigand (héros populaire, mais qui a des lettres) dans une folle équipée à travers les registres romanesques les plus variés, du trivial au fantastique, du picaresque au tragique de l'amour fou, dans un univers soumis au règne du hasard. Une étonnante expérience de collage et une très originale création romanesque qui dit quelque chose de la liberté et de la folie au siècle des Lumières." (La Mouche ou les Aventures de M. Bigand, édité par René Démoris et Florence Magnot-Ogilvy, Classiques Garnier, 2010. 666 p. Présentation).
ENSEMBLE COMPLET, TRÈS RARE, DE TOUT CE QUI A PARU DE CE ROMAN CURIEUX.
BEL EXEMPLAIRE EN MAROQUIN DE L’ÉPOQUE, CONDITION RARISSIME POUR CET OUVRAGE.
RARETÉ BIBLIOPHILIQUE.
VENDU
LA MOUCHE OU LES AVENTURES DE M. BIGAND, traduites de l'italien. Par M. le Chevalier de Mouhy. Première, Seconde, Troisième et Quatrième partie.
A Paris, chez Poilly, 1738-1737 [i.e. 1736-1737]
4 parties reliées en 2 volumes in-12 (16,5 x 10 cm) de 264-(5), 172, X-209-(3) et (3)-240 pages.
SUIVI DE :
SUITE DE LA MOUCHE, OU LES AVENTURES DE M. BIGAND, traduites de l'italien. Cinquième, Sixième, Septième et Huitième et dernière partie.
A La Haye, chez Jean Neaulme, 1742
4 parties reliées en 2 volumes in-12 (16,5 x 10 cm) de (10)-188, (1)-173-(3), (3)-168 et (3)-175 pages.
Ensemble 8 parties reliées en 4 volumes. Reliure plein maroquin rouge de l'époque. Dos lisses ornés de fleurettes dorées, pièces de titre et tomaison de maroquin vert, triple-filet doré en encadrement des plats, fleurettes dorées dans les angles des plats, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier peigne, tranches dorées sur marbrure. Quelques usures aux reliures (coins, extrémité des coiffes émoussée, manque de cuir en pied du dos du dernier volume, mors fendus/fendillés), intérieur assez frais dans l'ensemble avec quelques taches jaunâtres dans le premier volume, et quelques feuillets plus ou moins roussis. Ensemble restant néanmoins très décoratif, solide et d'une belle fraîcheur. Quelques restaurations à prévoir pour obtenir un très bel exemplaire.
ÉDITION ORIGINALE AVEC TITRES DE RELAIS POUR LES QUATRE PREMIÈRES PARTIES DE CE TRÈS RARE ROMAN D'AVENTURES.
TRÈS RARE COMPLET DES 8 PARTIES EN RELIURE UNIFORME DE MAROQUIN.
Les quatre dernières parties paraissent ici pour la première fois sous l'adresse de Jean Neaulme à La Haye en 1742. Les quatre première parties sont ici publiées sous l'adresse de Poilly, quai de Conti, avec le premier volume portant un titre daté 1738 tandis que les trois autres portent la même adresse mais la date de 1737. A noter également qu'on trouve, insérée entre la troisième et la quatrième partie, le titre de la troisième partie à la date de 1736 et à l'adresse de Louis Dupuis, rue St Jacques, qui est l'adresse et la date de l'édition originale.
L'approbation et privilège ont été donnés respectivement le 18 avril 1735 pour la première partie. Le privilège étant accordé à Laurent-François Prault qui le cède au Chevalier de Mouhy le 10 octobre 1735. Ce dernier le cède à son tour à Louis Dupuis 7 jours plus tard le 17 octobre. Enfin, le Chevalier de Mouhy cède le privilège au libraire De Poilly, suivant l'accord fait entre eux. On lit à la fin de la seconde partie une approbation en date du 27 décembre 1735 pour cette partie. De même on lit à la fin de la troisième partie une approbation en date du 11 juillet 1736 pour cette partie. Et enfin, on peut lire à la fin de la quatrième partie une dernière approbation en date du 1er septembre 1736. Ces approbations sont signées Maunoir. Les quatre dernières parties, publiées à La Haye, ne nécessitaient pas l'obtention d'approbation ni de privilège, il n'y en a donc pas.
La publication de cet ouvrage, entre 1736 et 1742, est assez complexe à appréhender. Il semble que des exemplaires de premier tirage (1736-1737) aient été pourvus de titres portant pour certains la date de 1738 (comme la première partie de notre volume). Les exemplaires complets des 8 parties en reliure de l'époque sont si rares dans les dépôts publics que nous avons du mal à nous faire une idée précise. Cependant nous avons trouvé un exemplaire de la troisième partie avec l'adresse de Louis Dupuis et la date de 1736, exemplaire exactement conforme à notre exemplaire portant l'adresse de de Poilly et la date de 1737. Seul le titre a été changé. Il est donc fort probable qu'il n'y eut en réalité qu'un seul et même tirage en 1736-1737 avec de nouveaux titres à l'adresse de Poilly pour faire suite à la cession du privilège. Les quatre dernières parties, comme nous l'avons dit plus haut, sont en éditions originales et unique tirage.
Charles Monselet s'est intéressé au Chevalier de Mouhy et à ses écrits dans son ouvrage intitulé "Les originaux du siècle dernier: les oubliés et les dédaignés" publié en 1864. Il présente ainsi le Chevalier : "Le chevalier de Mouhy était, comme nous l'avons dit, un des amis du chevalier de La Morlière, avec qui il offre d'ailleurs plusieurs traits de ressemblance morale. Le chevalier de Mouhy ouvre la série des romanciers bourbeux du XVIIIe siècle. Dans la somme énorme de ses ouvrages oubliés, on distingue un bon, un joyeux, un vivace roman, la Mouche, ou les Aventures et Espiègleries facétieuses de Bigand. C'est assez pour que je m'empresse de jeter une corde de sauvetage à ce pauvre auteur si maltraité des biographes. Publiée en l736, la Mouche, d'un ton plus cru et d'un son plus turbulent que les odyssées espagnoles de Le Sage, fait pressentir les romans de Pigault-Lebrun ; — je parle du Pigault-Lebrun des bons jours, du Pigault-Lebrun des Barons de Felsheim et de Mon oncle Thomas, soldatesques orgies. Cela est si vrai que, pendant le Directoire, un libraire fit réimprimer la Mouche et l'opposa avec succès aux productions du jour. — On sait qu'en argot de police, une mouche n'est autre chose qu'un espion. C'est sous le titre de l'Espion que l'Allemagne a traduit le roman du chevalier de Mouhy. Ses autres livres n'ont pas, à beaucoup près, la même valeur. Ce sont pour la plupart des imitations ou des contreparties des ouvrages en vogue. Les mille et une faveurs sont estimées en librairie beaucoup plus qu'elles ne valent ; cela tient aux allégories qu'elles renferment et aux noms anagrammatisés, dont la clef est difficile à faire. Le Petit almanach des grands hommes, qui se moque de tout le monde, n'a pas manqué de se moquer du chevalier de Mouhy : « Beaucoup de pièces en vers et en prose, et quarante volumes de romans donnent à cet écrivain un des cortèges les plus imposants de notre nomenclature. Nous lui devons, dans son Histoire du Théâtre-Français, la plupart des jugements portés sur les auteurs dramatiques vivants. Ce beau génie semble avoir deviné nos intentions en insistant beaucoup moins sur Corneille, Molière et Racine, que sur MM. Mercier et Durosoi, et en louant tout le monde. Cette méthode est, en effet, le seul moyen indiqué par la prudence pour éteindre ces rivalités et ces disputes odieuses qui déshonorent la littérature française, et qui changent en vils gladiateurs les véritables maîtres du public. Pénible métier pour un homme qui a eu du talent une fois dans sa vie ! On connaît ses rapports avec Voltaire ; il lui demanda de l'argent (hélas! un autre infortuné, l'abbé Prévost, lui en avait demandé aussi, dans une lettre qui est un chef-d'œuvre de tristesse! ), Voltaire en écrivit, avec sa superbe accoutumée, à l'abbé Moussinot; car le grand philosophe, pareil à ces athées qui ne veulent que des domestiques pieux, avait pour trésorier un prêtre, un janséniste outré. La lettre de Voltaire est de 1736 et datée de Cirey : « Il y a un chevalier de Mouhy, qui demeure à l'hôtel Dauphin, rue des Orties ; ce chevalier veut m'emprunter cent pistoles, et je veux bien les lui prêter. Soit qu'il vienne chez vous, soit que vous alliez chez lui, je vous prie de lui dire que mon plaisir est d'obliger les gens de lettres, quand je le peux, mais que je suis actuellement très-mal dans mes affaires; que cependant vous ferez vos efforts pour trouver cet argent, et que vous espérez que le remboursement en sera délégué, de façon qu'il n'y ait rien à risquer; après quoi, vous aurez la bonté de me dire ce que c'est que ce chevalier, et le résultat de ces préliminaires. » Le résultat de ces préliminaires fut que le chevalier de Mouhy devint le correspondant de Voltaire. Autre lettre, du mois de juin 1738, toujours à l'abbé Moussinot : « Je vous prie aussi de donner cent trente francs au chevalier de Mouhy ; il m'est impossible de lui donner plus de deux cents livres par an. Si j'en croyais mes désirs et son mérite, je lui en donnerais bien davantage. Dites-lui que je suis charmé de l'avoir pour correspondant littéraire, mais que je demande des nouvelles très-courtes, des faits sans réflexions, et plutôt rien que des faits hasardés. » Des faits sans réflexions! voilà qui est peu obligeant pour l'auteur de la Mouche. Le chevalier de Mouhy donna souvent prise au ridicule (…) Rivarol n'est pas le seul qui se soit égayé sur le compte de l'auteur de la Mouche ; Palissot a malmené fort rudement le chevalier dans ses Mémoires littéraires et dans son poème de la Dunciade. « Le plus fécond, mais le plus ennuyeux des romanciers, » l'appelait-il. Le chevalier de Mouhy était cependant un Lorrain comme Palissot. Mais il était pauvre à faire pitié et laid à faire peur. La Chronique scandaleuse de 1785 le dépeint comme un boiteux et un bossu ; et l'on a peine à croire qu'il ait servi en qualité d'officier de cavalerie. C'est pourtant le titre qu'il prend dans ses livres, et le costume qu'il a adopté pour son portrait gravé. On l'a représenté comme un importun de café, ayant toujours les poches bourrées de ses ouvrages, les colportant, les vendant lui-même, d'autres fois se donnant à loyer pour faire applaudir ou siffler les pièces nouvelles. Le chevalier de Mouhy mourut en 1784, à l'âge de quatre vingt-trois ans." (pp. 223-228).
"Dans La Mouche, très lue au XVIIIe siècle, non rééditée depuis lors, Mouhy entraîne son lecteur à la suite du petit Bigand (héros populaire, mais qui a des lettres) dans une folle équipée à travers les registres romanesques les plus variés, du trivial au fantastique, du picaresque au tragique de l'amour fou, dans un univers soumis au règne du hasard. Une étonnante expérience de collage et une très originale création romanesque qui dit quelque chose de la liberté et de la folie au siècle des Lumières." (La Mouche ou les Aventures de M. Bigand, édité par René Démoris et Florence Magnot-Ogilvy, Classiques Garnier, 2010. 666 p. Présentation).
ENSEMBLE COMPLET, TRÈS RARE, DE TOUT CE QUI A PARU DE CE ROMAN CURIEUX.
BEL EXEMPLAIRE EN MAROQUIN DE L’ÉPOQUE, CONDITION RARISSIME POUR CET OUVRAGE.
RARETÉ BIBLIOPHILIQUE.
VENDU