mercredi 9 novembre 2011

Comédie Galante de M. B. (1667). Pièce de théâtre à caractère pornographique faussement attribuée à Bussy-Rabutin. Très rare première édition.



[attribué à BUSSY-RABUTIN, Roger de Rabutin, comte de Bussy - attribué aussi à Pierre-Corneille BLESSEBOIS]
COMÉDIE GALANTE DE MONSIEUR D. B.

S.n., à Paris, 1667 [Hollande ?]

1 volume in-12 (133 x 73 mm - Hauteur des marges : 129 mm) de 1 page de titre et 34 pages.

Cartonnage plein vélin de la fin du XIX siècle (dans le genre des cartonnages en vélin sortis des ateliers du relieur de Gayler-Hirou), titre et date en noir en long au dos. Reliure en excellent état. Intérieur en bon état. Exemplaire court de marges extérieures. Complet.


PREMIÈRE ÉDITION EXTRÊMEMENT RARE DE CE TEXTE ORDURIER FAUSSEMENT ATTRIBUÉ A BUSSY-RABUTIN.

Une ancienne note à la plume de la fin du XIXe siècle, sur la première garde blanche, indique : "On a, sans doute à tort, attribué à Bussy-Rabutin cette pièce libre, dirigée contre la comtesse d'Olonne célèbre par son inconstance aux débuts du règne de Louis XIV. Consulter le catalogue de la Bibliothèque dramatique de M. Soleinne, n° 4312."

En effet, on trouve en tête du premier feuillet : "COMEDIE DE MONSIEUR de BUSSY." (en toutes lettres - voir photo). Pourtant, à la lecture de cette pièce en 4 actes très courts, on s'apperçoit vite que cette pièce libre, écrite dans le style ordurier, ne peut être l’œuvre du spirituel auteur de l'Histoire amoureuse des Gaules. De plus Bussy est cité dans le texte, à la page 25 :

"Je sçay ce que l’on dit, d’un homme qui souffre, Sa femme a ses yeux foutre. Partout ainsy, comme sont Montglas, De Lisle, Pressy, Biron, Desoissons, St Remy, de Villars, Castelno, de Fienne d'Armagnac, Crinault Mirepoix, Et mille autres que je dirois, Qui souvent ont souffert, qu'aux pieds de leurs estrades, On ait foutu plus de cent fois, Comme un prelat fit à la Vergne, Comme à la Montglas fit Bussy, et à la Villards Benserade."

Cet ouvrage licencieux serait plus vraisemblablement l’œuvre d'un spécialiste du genre à l'époque : Pierre-Corneille Blessebois, surnommé le « Casanova du dix-septième siècle » ou encore le « poète-galérien » et dont on sait très peu de choses. On lui a attribué divers ouvrages licencieux du même tonneau : Aventures du Parc d’Alençon, 1668 - Les Palmes du Fils de l’homme, 1675 - Les Soupirs de Sifroi ou l’innocence reconnue, 1675 - Le Rut ou la pudeur éteinte, 1676 - Marthe le Hayer, ou Mademoiselle de Sçay, 1676 - L’Eugénie, 1676 - Le Bretteur, 1676 - Filon réduit à mettre à cinq contre un, 1676 - La Bibliothèque de l’Arétin, 1676 - Le Lion d’Angélie, 1676 - La Corneille mademoiselle de Sçay, 1678 - Le Zombi du grand Pérou, ou La comtesse de Cocagne, 1697. Voir Édouard Cléder, Notice sur la vie et les ouvrages de P. de Cornèille Blessebois (pp. XLIX-LI).

Les bibliographes s'accordent tous pour dire l'extrême rareté de cette édition de 1667 en 34 pages (Il existe une autre édition, sans date, publiée sous le nom de Pierre Marteau, qui n'est pas reconnue comme étant la première édition).

Provenance : ex libris Maud Harley.

Cette pièce de peu de chose (34 pages seulement) est néanmoins à classer parmi les pièces à caractères pornographiques parmi les plus rares publiées au XVIIe siècle et mérite de ce fait d'être recherchées des amateurs.

Localisation : BNF (Paris-Richelieu), Versailles.

Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer quelques vers libres extraits de cette pièce :


La Comtesse s’étendant dans son lit en s’éveillant.
Ah ! que je fout… bien maintenant quater coups !
Et que j’ay dans mon lict du plaisir à m’estendre.
La Comtesse.
Non, laisse moy, de grace, encore un peu resuer,
Il n’est rien de si doux quand on est éveillée.
Que de goûter un peu la chaleur de son lit.
Et d’y promener son esprit.
Sur mille objects divers, dont l’ame est chatouillée.
Du moins l’on y contente a demy son desir.
Et pour moy souvent de plaisir
Je m’en trouve toute mouillée.
Ouy, je voudrais bien, tant j’ayme le deduit
Que chaque doigt de l’homme eust pris forme de vit.
Et qu’au lieu du bas ventre, ou nos cons sont sans grace.
La paulme de la main fust desormais leur place,
En tout temps, en tout lieu, lors fort commodement.
Nous aurions toujours nostre contentement
Qui finissant d’ailleurs aussi tost qu’il commence,
Auroit en fin par là, plus longue subsistance
Un doigt relevant l’autre, il ne se vertoit pas.
Que ces vigoreux vits devinssent jamais las.
Car enfin c’est par moy chose trop avorée,
Que le deduit ancien a trop peu de durée.

La Comtesse.
Enfin, mon cher Cousin, je te tiens en mes bras
Et puis enfin jouir du sujet de ma flame,
Embraise moi, fou.. moy, coule toy dans mes draps,
Que je te baisse ! ah ! je me pasme !

Vistes, les chausses bas, ne perdons point de temps,
Est il roide mon cœur, ouy mets le moy dedans,
Et sans qu’il flechisse ou deconne,
J’en attends d’abor 4. Coups
Pour le retour si Cupidon l’ordonne,
Vienne quand il pourra, me sera toujours doux,
Je tressaille d’espoir d’estre bien chatouillée
Tost, qu’en deux coups de cul ma fesse soit mouillée,
Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! mon cœur, tost disje a gros bouillons
Arrose moy le Con d’essence de Couillons,
Et qu’ainsy de ton fait ma matrice feconde
Puisse d’un beau Poupon enfin peupler le monde :
Mais o Dieu ! je sens ton vit plat !

Le Comte.


Je Passe pour un Galand Homme,

Quoy qu’on me puisse reprocher,
S’il se trouvoit quelqu’un qui pust mieux chevaucher, (…)
De douze coups autant de fois,
Sçachez que je les ay foutues, (…)
Qui sont les plus aspres fouteuses
Qui vescurent jamais sous l’empire du Vit, (…)
Et d’autres fouteuses encore,
Qui veulent tous les jours qu’on les foute a Gogo.
Sans Compter vingt putains Fameuses,
Qui, si l’on ne les fout tres vigoureusement
Vont raillans malheureusement
Avec leur langues venimeuses,
Peuvent suffire a faire foy,
Qu’il n’est pas dans le monde un fouteur comme moy, (…)
Que je bande toujours d’une roideur extrême :
Car cent fois, par-dessus mon habit
Ses deux pudiques mains ont manjé mon Vit !
La Comtesse.
Ah ! certe en voila beaucoup dire
Et cela n’est plus surprenant
Que voys ayez le Vit rempant
Il faudroit qu’il fust bon pour y pouvoir suffire,
Apres en avoir foutu tant. Le Comte.
Arresté la, de grace, & ne passez pas outre,
Mon vit ne fut jamais de ces vits languissants
Que les coups redoublez peuvent rendre impuissants.
Plus il fout, plus il veut foutre. (…)
La Comtesse.

Ces excez ont beacoup d’appas,

Et peuvent, je le croy, charmer une maistresse,
Mais quand certaine rage presse,
Le Con ne se contente pas. ...
Le Comte.
Appaisez vous, je sens mon vit qui se redresse (…)
La Comtesse.

Moy que sans deconner on fout 3. coups de suitte. (…)


Le Comte (un autre).
Je sçay ce que l’on dit, d’un homme qui souffre,
Sa femme a ses yeux foutre. (…) ...

Le Comte (un autre).
Vostre con est mouillée madame. ...
La Comtesse.

C’est que c’est déjà fait.
Ah ! Ah ! Ah ! j’ay fait, que tu m’en as Coulés !
Ton sperme a gros bouillons m’a ma foy toute esmue. (…)
Qu’il revienne tantost,
Car ma foy je m’engage

Qu’aujourdhuy je foutray à double & triple Estage. (…)

L’Abbé.
Moy ? j’en foutrais bien trois
Car le foutre en mes reins croupit depuis un mois.
Prenons cette foutée
Tout de bout à la derobée (…)
La Comtesse.
J’apprehende ton vit car la derniere fois que tu me le fis,
Tu m’escochas dessous la motte. (…)
Ah ! depeche leve la Cotte Ton vit est déjà tout en feu. (…)


BEL EXEMPLAIRE DE CETTE PIÈCE LIBRE DE LA PLUS GRANDE RARETÉ.
VENDU

Liens vers d'autres livres

Related Posts with Thumbnails