mardi 13 octobre 2015

Gamiani par Alfred de Musset. Superbe édition clandestine (1930) illustrées de 16 lithographies érotiques attribuées à Berthommé Saint-André. Un des 50 exemplaires sur Japon avec suite et dessin original. Rare.


A. de M. [Alfred de MUSSET]

GAMIANI ou deux nuits d'excès.

Aux dépens d'un amateur, 1930 [Paris, Marcel Lubineau]

1 volume petit in-4 (21,7 x 16,5 cm), broché, 98-(1) pages. Couverture rempliée imprimée sur le premier plat. 16 lithographies hors-texte en noir par Berthommé Saint-André. Ici avec unes uite des 16 mêmes lithographies avec remarques et un dessin original libre. Excellent état, proche du neuf. Emboîtage cartonné de l'éditeur (légèrement frotté).


TIRAGE A 551 EXEMPLAIRES.

CELUI-CI, UN DES 50 EXEMPLAIRES SUR PAPIER DU JAPON AVEC SUITE COMPLÈTE AVEC REMARQUES ET DESSIN ORIGINAL ÉROTIQUE A L'ENCRE DE CHINE.

Le détail du tirage est le suivant : 1 exemplaire unique sur Japon blanc nacré (avec suite, 16 dessins originaux, 1 dessin refusé), 50 exemplaires sur Japon impérial (avec suite, un dessin au crayon - notre exemplaire contient un dessin à l'encre de Chine), 500 exemplaires sur vélin de Rives avec l'état définitif des 16 lithographies).



Gamiani est l’ouvrage le plus réimprimé au cours du XIXe siècle avec plus de 40 éditions. L'attribution du roman à Alfred de Musset a longtemps été contestée.

Le roman raconte deux nuits de la vie de la comtesse Gamiani marquées par ses ébats avec Fanny et Alcide. Pendant ces deux nuits, les trois personnages vont successivement raconter leur initiation sexuelle ainsi que leurs plus grands exploits dans ce domaine.

Pierre Louÿs dans le Manuel de civilité pour les petites filles à l'usage des maisons d'éducation écrit : « Ne suivez pas l'office sur un exemplaire de Gamiani, surtout s'il est illustré ».


« La première fois que je fus mise à l’épreuve, j’étais dans le délire du vin. Je me précipitai violemment sur la sellette, défiant toutes les nonnes. L’âne fut à l’instant dressé devant moi, à l’aide d’une courroie. Son braquemart terrible, échauffé par les mains des sœurs, battait lourdement sur mon flanc. Je le pris à deux mains, je le plaçai à l’orifice, et, après un chatouillement de quelques secondes, je cherchai à l’introduire. Mes mouvements aidant, ainsi que mes doigts et une pommade dilatante, je fus bientôt maîtresse de cinq pouces au moins. Je voulus pousser encore, mais je manquai de forces, je retombai. Il me semblait que ma peau se déchirait, que j’étais fendue, écartelée ! C’était une douleur sourde, étouffante, à laquelle se mêlait pourtant une irritation chaleureuse, titillante et sensuelle. La bête, remuant toujours, produisait un frottement si vigoureux que toute ma charpente vertébrale était ébranlée. Mes canaux spermatiques s’ouvrirent et débordèrent. Ma cyprine brûlante tressaillit un instant dans mes reins. Oh ! quelle jouissance ! Je la sentais courir en jets de flamme et tomber goutte à goutte au fond de ma matrice. Tout en moi ruisselait d’amour. Je poussai un long cri d’énervement et je fus soulagée… Dans mes élans lubriques, j’avais gagné deux pouces ; toutes les mesures étaient passées, mes compagnes étaient vaincues. Je touchais aux bourrelets sans lesquels on serait éventrée ! Épuisée, endolorie dans tous les membres, je croyais mes voluptés finies lorsque l’intraitable fléau se raidit de plus belle, me sonde, me travaille et me tient presque levée. Mes nerfs se gonflent, mes dents se serrent et grincent ; mes bras se tendent sur mes deux cuisses crispées. Tout à coup un jet violent s’échappe et m’inonde d’une pluie chaude et gluante, si forte, si abondante, qu’elle semble regorger dans mes veines et toucher jusqu’au cœur. Mes chairs lâchées, détendues par ce baume exubérant, ne me laissent plus sentir que des félicités poignantes qui me piquent les os, la moelle, la cervelle et les nerfs, dissolvent mes jointures et me mettent en fusion brûlante… Torture délicieuse !… intolérable volupté qui défait les liens de la vie et vous fait mourir avec ivresse ! » (extrait).

Référence : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, n° 1644 (« Cette édition est beaucoup plus belle que la nouvelle édition que Berthommé Saint-André illustrera une dizaine d'années plus tard »).

BEL EXEMPLAIRE, TEL QUE PARU, DU TIRAGE A 50 EXEMPLAIRES SUR JAPON DE CETTE TRÈS BELLE ÉDITION CLANDESTINE.

VENDU



Dessin original par Berthommé Saint-André
(non signé comme il se doit pour une publication clandestine)

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