lundi 25 mai 2009

Les Caractères de Théophraste et de La Bruyère dans une somptueuse reliure de maroquin janséniste attribuable à Luc-Antoine Boyet (1700).



LA BRUYÈRE (Jean de)

LES CARACTÈRES DE THEOPHRASTE TRADUITS DU GREC, AVEC LES CARACTÈRES OU LES MŒURS DE CE SIÈCLE. Par Mr. de La Bruyère, de l'Académie française et la clef, en marge et par ordre alphabétique. Tome premier et deuxième (complet). Nouvelle édition augmentée.

A Paris, chez Estienne Michallet [en réalité, édition imprimée en Hollande ou ailleurs en France, en province, Rouen ?], 1700.

2 tomes en 1 volume grand in-12 (17 x 10 cm - Hauteur des marges : 163 mm), de (16)-311 et (2)-336-(4) pages. Titres imprimés en rouge et noir.

Reliure plein maroquin vieux rouge, dos à nerfs, titre doré, caissons encadrés à froid, encadrement à froid sur les plats, roulette dorée sur les coupes, large dentelle dorée en encadrement intérieur des plats, gardes de papier peigne, tranches dorées sur marbrure (reliure strictement de l'époque attribuable à Luc-Antoine Boyet, voir ci-dessous). Exemplaire à l'état proche du neuf, tant au niveau de la reliure qui est restée d'une fraîcheur étonnante que de l'intérieur qui est lui aussi resté frais malgré quelques feuillets légèrement teintés.


CONTREFAÇON HOLLANDAISE ? (ou d'ailleurs en France en province, Rouen ?).

La dernière édition revue par La Bruyère fût donnée en 1696 par L'auteur chez Michallet peu de temps avant de mourir. Le libraire Michallet meurt à son tour en 1699 après avoir donné la dixième édition de ce célèbre recueil. Livre à succès et sans cesse augmenté et corrigé par son auteur depuis la première édition de 1688, on sait que Thomas Amaulry de Lyon réimprimait les éditions des Caractères à mesure qu'elles étaient mises au jour par Michallet. M. Walckenaër dit qu'il y avait un accord fait entre eux à ce sujet. Ensuite parurent les contrefaçons, les éditions de Hollande, où l'auteur était donné pour la première fois, et où l'on avait joint à son oeuvre des Suites, qui n'étaient que de faibles imitations. On y trouvait aussi la clef des Caractères, faites d'après des listes qui avaient été composées de noms écrits à la main sur plusieurs exemplaires. M. Walckenaër cite deux contrefaçons publiées en 1700, sous le nom de Michallet, qui n'éxistait plus. "Toutes deux, dit-il, étaient en deux volumes. Il y avait en tête du premier, un extrait du discours de l'abbé Fleury lorsqu'il fut reçu à l'Académie française à la place de La Bruyère, et de la réponse que lui fit l'abbé Régnier, directeur de l'Académie. Ces extraits étaient intitulés : Eloge de M. de La Bruyère... Les noms qui formaient la clef, inscrits en marge de chacun des caractères, étaient ensuite réunis dans une table alphabétique..." La deuxième contrefaçon de 1700 est en trois volumes et contient une Suite des Caractères de Théophraste et des Pensées de Pascal, Paris, Estienne Michallet, 1699, suite tout à fait étrangère à La Bruyère et de faible valeur aux dires des critiques de l'époque.

Notre exemplaire est de la première contrefaçon de 1700, ne contenant que le texte original de La Bruyère, sans la suite qui lui est étrangère. C'est une contrefaçon de belle qualité, le papier est beau, la typographie soignée, elle n'est pas fautive. A l'examen des signatures et réclames des cachiers (une seule réclame par cahier), il parait pratiquement certain qu'il ne s'agit pas d'une impression hollandaise mais plutôt d'une impression de province, peut-être de Rouen.


Les bibliographes ne se sont guère penchés sur cette belle contrefaçon de 1700 qui a pourtant également le mérite de la rareté.

L'exemplaire est finement relié en beau maroquin rouge poli de l'époque, de type janséniste, on reconnait la roulette dorée intérieure (roulette E) qui d'après Isabelle de Conihout & Pascal Ract-Madoux, in Reliures françaises du XVIIe siècle : Chefs-d'oeuvre du musée Condé, est attribuable à Luc-Antoine Boyet, relieur du roi et de très nombreuses personnalités de la cour depuis les années 1680 à 1730. On sait pourtant que Luc-Antoine Boyet n'était que relieur et non doreur comme on le croit parfois. Il a cependant très probablement travaillé avec quelques doreurs dont le matériel s'est retrouvé comme sa marque de fabrique. On ne connait pas de reliures positivement de la main de Luc-Antoine Boyet car il n'en n'a jamais signé aucune, mais on reconnait la finesse du maroquin utilisé par le maître ainsi que la perfection du corps d'ouvrage. Ce volume réunit tout ces critères.


Cet exemplaire ne présente étonnamment aucune marque de provenance, son histoire nous échappe, elle reste à écrire dans une des belles bibliothèques du XXIe siècle.



EXEMPLAIRE PARFAIT



MAGNIFIQUE EXEMPLAIRE DANS SA PREMIÈRE RELIURE DE MAROQUIN JANSÉNISTE ATTRIBUABLE A LUC-ANTOINE BOYET, RELIEUR DU ROI. CONDITION RARE ET RECHERCHÉE POUR UN CLASSIQUE DE LA LITTÉRATURE FRANÇAISE.

VENDU

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