
George SAND
LES SEPT CORDES DE LA LYRE par George Sand.
Paris, Félix Bonnaire, 1840. Amédée Gratiot et Cie, imprimeurs.
1 volume in-8 (21,5 x 13,5 cm) de (4)-330 pages.
Reliure demi-veau glacé bleu nuit, dos à faux-nerfs, filets dorés, plats de papier marbré bleu, doublures et gardes de papier marbré marron (reliure de l'époque signée OTTMANN). Belle et fraîche reliure de l'époque avec seulement un petit frottement à la coiffe supérieure et quelques légères décolorations. Intérieur frais, imprimé sur papier vergé fin, quelques rousseurs dans les marges et quelques petites taches claires en bordure extérieure de quelques feuillets seulement.

ÉDITION ORIGINALE.
Le faux-titre porte au recto "Oeuvres de George Sand. XXIII." C'est un roman dialogué, admiré par Balzac, et dont certains diront qu'il s'agit d'un mauvais pastiche du Faust de Goethe. Ce roman s'inscrit dans la période des amours de George Sand avec Chopin (1838-1846). Buloz, son éditeur et grand pourvoyeur d'argent, jugeait ce roman trop mystique et trop philosophique.
Albertus est un savant qui a consacré sa vie à la philosophie, en se détournant des arts et de l'amour. Il a interdit à ses élèves la pratique de la poésie et surtout celle de la musique. Il est le tuteur d'Hélène, fille d'un de ses amis qui est décédé. La jeune fille est devenue folle en touchant une lyre à sept cordes, unique héritage de son père. Albertus lui a défendu de toucher une nouvelle fois à la lyre. Depuis, Hélène semble avoir recouvré la raison, mais son esprit est éteint. Il est imperméable à tout ce qu'on lui enseigne. Hélène adore contempler les fleurs mais elle s'en abstient, car elle craint qu'Albertus ne veuille lui apprendre les noms barbares de la botanique. Méphistophélès rôde. Il veut prendre l'âme d'Albertus. Il projette de souiller Hélène et d'en faire sa chose. Avant tout, il sait qu'il doit détruire la lyre qui protège la jeune fille et son tuteur. Mais il lui est impossible de toucher l'instrument lui-même. Il apparaît donc devant Hélène sous les traits d'un usurier et la persuade de vendre la lyre pour sauver Albertus de la misère. Trois acheteurs se présentent : un poète, un peintre et un critique. Méphitophélès espère qu'ils vont se disputer le superbe objet d'art qu'est la lyre et finir par la détruire. Mais, en touchant l'instrument tour à tour, les trois hommes deviennent fous. Hélène s'en empare et semble transfigurée. Elle entre en contact avec l'esprit qui est emprisonné dans la lyre. Il doit s'allier avec l'âme d'une vierge pour pouvoir échapper à sa prison. Mais auparavant, il doit subir les souffrances terrestres. Albertus est jaloux de voir qu'Hélène a été illuminée par la lyre, alors que son propre enseignement n'a eu aucun effet sur elle. C'est pour cette raison que Méphistophélès, toujours sous l'apparence de l'usurier, le convint facilement de casser une à une les cordes de la lyre, pour que l'on puisse accéder progressivement à chacun des enseignements qu'elles contiennent. La connaissance est livrée peu à peu à Hélène. Après avoir embrassé les splendeurs de la création, la jeune fille prend conscience de toutes les horreurs qui ont été commises par l'humanité. Elle éprouve une vive répulsion pour l'existence terrestre et aspire à l'éternité. La dernière corde renferme l'amour humain. Albertus et l'esprit de la lyre se disputent l'amour d'Hélène. La jeune fille brise la dernière corde. Elle meurt. Elle accède à l'éternité avec l'esprit de la lyre libéré. Méphistophélès croit pouvoir enfin prendre l'âme d'Albertus, mais les spectres d'Hélène et de l'esprit de la lyre s'interposent et le Diable s'enfuit. Le philosophe retourne auprès de ses élèves, l'esprit serein. (résumé de l'œuvre).
"Hanz : Nous concourrons tous à l'oeuvre du progrès, chacun selon nos moyens. Chacun de nous obéit donc à une organisation particulière. Mais nous avons une telle action les uns sur les autres, que l'on ne peut supposer un individu existant dans le vide. Nous sommes donc tous fils de tous les hommes qui nous ont précédés et tous frères de tous les hommes qui vivent avec nous." (Extrait)
"Dans les sept cordes de la lyre, le thème de Satan est traité de manière originale, l'Esprit de la lyre, ange rebelle, fermé dans l'instrument pour expier son péché d'orgueil, est tenté par un Satan pour ainsi dire à pouvoir limité. Afin d'empêcher l'expiation, la libération et la montée vers la sphère céleste de l'Esprit, Méphistophélès essaie de tenter, en vain, l'âme d'Hélène, seule libératrice probable de l'Esprit prisonnier. L'âme d'Hélène, en résistant à toutes les tentations de l'enfer, finit par s'unir à celle de l'Esprit de la lyre et dans un céleste hyménée elles s'envolent pour gagner la sphère divine. Elles vont cependant retourner sur la terre pour veiller sur les hommes et pour chasser l'esprit du Malin." (Véghséo Katalin, Espérance et destinée angéliques dans l'univers balzacien et sandien, 2005, p. 5)
Au lendemain des obsèques de George Sand, Ernest Renan écrivait : "Une corde est brisée dans la lyre du siècle [... ] Mme Sand traversa tous les rêves ; elle sourit à tous, crut un moment à tous ; son jugement pratique put parfois s'égarer, mais, comme artiste, elle ne s'est jamais trompée. Ses œuvres sont vraiment l'écho de notre siècle."
BEL EXEMPLAIRE EN RELIURE SIGNÉE DE L'ÉPOQUE, CONDITION RARE POUR CET OUVRAGE LE PLUS SOUVENT PAUVREMENT RELIÉ.
VENDU
LES SEPT CORDES DE LA LYRE par George Sand.
Paris, Félix Bonnaire, 1840. Amédée Gratiot et Cie, imprimeurs.
1 volume in-8 (21,5 x 13,5 cm) de (4)-330 pages.
Reliure demi-veau glacé bleu nuit, dos à faux-nerfs, filets dorés, plats de papier marbré bleu, doublures et gardes de papier marbré marron (reliure de l'époque signée OTTMANN). Belle et fraîche reliure de l'époque avec seulement un petit frottement à la coiffe supérieure et quelques légères décolorations. Intérieur frais, imprimé sur papier vergé fin, quelques rousseurs dans les marges et quelques petites taches claires en bordure extérieure de quelques feuillets seulement.

ÉDITION ORIGINALE.
Le faux-titre porte au recto "Oeuvres de George Sand. XXIII." C'est un roman dialogué, admiré par Balzac, et dont certains diront qu'il s'agit d'un mauvais pastiche du Faust de Goethe. Ce roman s'inscrit dans la période des amours de George Sand avec Chopin (1838-1846). Buloz, son éditeur et grand pourvoyeur d'argent, jugeait ce roman trop mystique et trop philosophique.
Albertus est un savant qui a consacré sa vie à la philosophie, en se détournant des arts et de l'amour. Il a interdit à ses élèves la pratique de la poésie et surtout celle de la musique. Il est le tuteur d'Hélène, fille d'un de ses amis qui est décédé. La jeune fille est devenue folle en touchant une lyre à sept cordes, unique héritage de son père. Albertus lui a défendu de toucher une nouvelle fois à la lyre. Depuis, Hélène semble avoir recouvré la raison, mais son esprit est éteint. Il est imperméable à tout ce qu'on lui enseigne. Hélène adore contempler les fleurs mais elle s'en abstient, car elle craint qu'Albertus ne veuille lui apprendre les noms barbares de la botanique. Méphistophélès rôde. Il veut prendre l'âme d'Albertus. Il projette de souiller Hélène et d'en faire sa chose. Avant tout, il sait qu'il doit détruire la lyre qui protège la jeune fille et son tuteur. Mais il lui est impossible de toucher l'instrument lui-même. Il apparaît donc devant Hélène sous les traits d'un usurier et la persuade de vendre la lyre pour sauver Albertus de la misère. Trois acheteurs se présentent : un poète, un peintre et un critique. Méphitophélès espère qu'ils vont se disputer le superbe objet d'art qu'est la lyre et finir par la détruire. Mais, en touchant l'instrument tour à tour, les trois hommes deviennent fous. Hélène s'en empare et semble transfigurée. Elle entre en contact avec l'esprit qui est emprisonné dans la lyre. Il doit s'allier avec l'âme d'une vierge pour pouvoir échapper à sa prison. Mais auparavant, il doit subir les souffrances terrestres. Albertus est jaloux de voir qu'Hélène a été illuminée par la lyre, alors que son propre enseignement n'a eu aucun effet sur elle. C'est pour cette raison que Méphistophélès, toujours sous l'apparence de l'usurier, le convint facilement de casser une à une les cordes de la lyre, pour que l'on puisse accéder progressivement à chacun des enseignements qu'elles contiennent. La connaissance est livrée peu à peu à Hélène. Après avoir embrassé les splendeurs de la création, la jeune fille prend conscience de toutes les horreurs qui ont été commises par l'humanité. Elle éprouve une vive répulsion pour l'existence terrestre et aspire à l'éternité. La dernière corde renferme l'amour humain. Albertus et l'esprit de la lyre se disputent l'amour d'Hélène. La jeune fille brise la dernière corde. Elle meurt. Elle accède à l'éternité avec l'esprit de la lyre libéré. Méphistophélès croit pouvoir enfin prendre l'âme d'Albertus, mais les spectres d'Hélène et de l'esprit de la lyre s'interposent et le Diable s'enfuit. Le philosophe retourne auprès de ses élèves, l'esprit serein. (résumé de l'œuvre).
"Hanz : Nous concourrons tous à l'oeuvre du progrès, chacun selon nos moyens. Chacun de nous obéit donc à une organisation particulière. Mais nous avons une telle action les uns sur les autres, que l'on ne peut supposer un individu existant dans le vide. Nous sommes donc tous fils de tous les hommes qui nous ont précédés et tous frères de tous les hommes qui vivent avec nous." (Extrait)
"Dans les sept cordes de la lyre, le thème de Satan est traité de manière originale, l'Esprit de la lyre, ange rebelle, fermé dans l'instrument pour expier son péché d'orgueil, est tenté par un Satan pour ainsi dire à pouvoir limité. Afin d'empêcher l'expiation, la libération et la montée vers la sphère céleste de l'Esprit, Méphistophélès essaie de tenter, en vain, l'âme d'Hélène, seule libératrice probable de l'Esprit prisonnier. L'âme d'Hélène, en résistant à toutes les tentations de l'enfer, finit par s'unir à celle de l'Esprit de la lyre et dans un céleste hyménée elles s'envolent pour gagner la sphère divine. Elles vont cependant retourner sur la terre pour veiller sur les hommes et pour chasser l'esprit du Malin." (Véghséo Katalin, Espérance et destinée angéliques dans l'univers balzacien et sandien, 2005, p. 5)
Au lendemain des obsèques de George Sand, Ernest Renan écrivait : "Une corde est brisée dans la lyre du siècle [... ] Mme Sand traversa tous les rêves ; elle sourit à tous, crut un moment à tous ; son jugement pratique put parfois s'égarer, mais, comme artiste, elle ne s'est jamais trompée. Ses œuvres sont vraiment l'écho de notre siècle."
BEL EXEMPLAIRE EN RELIURE SIGNÉE DE L'ÉPOQUE, CONDITION RARE POUR CET OUVRAGE LE PLUS SOUVENT PAUVREMENT RELIÉ.
VENDU