[Louis-Jacques Rollet-Andriane, époux d'Emmanuelle ARSAN de son nom d'épouse Marayat Rollet-Andriane]
EMMANUELLE. Première partie "La Leçon d'Homme".
Sans lieu, sans nom, sans date [Paris, Eric Losfeld, 1959]
1 volume in-8 (20 x 14,5 cm), broché, 308 pages, 1 feuillet blanc et 1 feuillet d'annonce pour Emmanuelle, deuxième partie "L'anti-vierge", à paraître. Couverture rempliée bleue pâle imprimée en noir et rouge sur le premier plat et en noir en long au dos. Couverture légèrement défraîchie, intérieur frais, coupé. Notre exemplaire est bien complet des deux faux-titre, celui imprimé tout en noir et celui imprimé tout en rouge avec pour seule indication : EMMANUELLE.
ÉDITION ORIGINALE TIRÉE A 1.000 EXEMPLAIRES.
Dutel écrit : "Edition originale de cette première partie intitulée La Leçon d'Homme, publiée par Eric Losfeld en 1959 (et non pas en 1956 comme il le dit dans ses Mémoires). " ... Je n'ai donc pas fait, même à titre posthume, grief à Eric Losfeld d'avoir tiré de son imagination ses amusants Mémoires. S'il a daté de 1956 la première édition (sans nom d'auteur) d'Emmanuelle, c'est sans doute parce que l'exactitude en toute chose l'ennuyait. En réalité, cette première édition qu'il se plaisait à appeler clandestine remonte à 1959. L'Anti-Vierge a paru l'année suivante." Lettre inédite de l'auteur à Tanguy L'Aminot, le 19 mai 2000. Les deux parties composaient à l'origine un même manuscrit, malheureusement scindé en deux pour des raisons éditoriales. L'auteur de ce texte qui conte l'initiation d'une jeune femme à un nouveau mode de pensée et de vie, dédié au seul plaisir du sexe, mais intense et continuel, et que le septième art a rendu mondialement célèbre (avec Sylvia Kristel dans le rôle titre), est Louis-Jacques Rollet-Andrianne, le mari de Marayat (Emmanuelle), qui fut diplomate, membre de la représentation française à l'UNESCO, après avoir été un certain temps en poste à Bangkok. André Breton signale le roman en première page de la revue Arts, André Pieyre de Mandiargues écrit un article élogieux dans la Nouvelle Revue Française, dans lequel il signale l'originalité de l'auteur par rapport à ceux qui ont abordé ce thème de l'érotisme : "Sa conception de l'érotisme est optimiste, radieuse, rayonnante, à l'image d'un édifice affirmant la gloire de l'homme dégagé de la glèbe et des servitudes anciennes." Emmanuelle est reconnu d'emblée comme l'un des grands livres érotiques du siècle. Emmanuelle fut immortalisée par les photographies de Théo Lesoualc'h et de Pierre Molinier."
"Losfeld eut à la fois la chance et la malchance d’être l’éditeur de "Emmanuelle". Chance, car quand un diplomate désira raconter les récits de ses rapports pour le moins libres avec sa femme eurasienne, il eut l’idée charmante de faire attribuer ce récit à son épouse sous le pseudonyme de Emmanuelle Arsan. Cette magnifique histoire d’amour très troublante fut immédiatement interdite, Losfeld une nouvelle fois condamné à de la prison et à une forte amende. Néanmoins ce livre se vendit, sous le manteau, en millier d’exemplaires, voire dizaine de milliers. Comme sa vente était interdite, elle ne pouvait se faire qu’illégalement et en cash." ('Francis Leroi, '70, années érotiques", éditions La Musardine, 1999).
Ouvrage condamné pour le première fois le 10 mai 1960.
Bien que le tirage ne soit pas mentionné, il a été imprimé 1.000 exemplaires sur vélin (pur fil) par Jean-Marie Monnerie à Viry-Châtillon. En 1968 Losfeld a publié une édition officielle dont le tirage comporte 50 ex. de tête sur vergé d'Arches et qui est souvent prise, à tort, pour l'édition originale (Dutel).
Références : Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, n°1470 ; Pia, 415.
TRÈS BON EXEMPLAIRE DE CE GRAND CLASSIQUE DE L’ÉROTISME DU XXe SIÈCLE.