lundi 23 février 2009

Une rare édition primitive de l'Histoire amoureuse des Gaules de Bussy-Rabutin (1666).




BUSSY-RABUTIN (Roger, comte de)

HISTOIRE AMOUREUSE DES GAULES. Edition Nouvelle. [titre à la sphère armillaire].

A Liège [i.e. Bruxelles], s.n. [officine de Vleugart], M.DC.LXVI. [1666].

1 volume petit in-12 (H : 125 mm) de 260 pages y compris le titre et 1 feuillet non chiffré pour la clef, 1 feuillet blanc. Complet.

Reliure modeste pleine toile ocre, tranches rouges, dos muet (reliure de la fin du XIXè ou du début du XXè siècle). Feuillet de titre un peu sali, intérieur propre et frais.

TRES RARE ÉDITION PRIMITIVE.

CÉLÈBRE PAMPHLET LIBERTIN qui valut à son auteur tout d'abord treize mois d'enfermement à la Bastille (du 17 avril 1665 au 17 mai 1666), puis, suite à une douloureuse fistule mal placée, trois mois de soins par le chirurgien d'Alancé. Ensuite il obtint la permission d'aller achever sa guérison en Bourgogne dans son château (château de Bussy-Rabutin près d'Alise). C'était un ordre d'exil qui dura plus de dix-sept années. Une tentative de retour en grâce auprès du Roi sera synonyme d'humiliation (1682). Homme de guerre, courtisan et homme de Lettres bourguignon de souche (auxois et nivernais), Bussy-Rabutin (1618-1693), comme le disait Sain-Evremond : « a préféré à son avancement le plaisir de faire un livre et de donner à rire au public. Il a voulu se faire un mérite de sa liberté. Il a affecté de parler franchement et à découvert, et il n'a pas soutenu jusqu'au bout ce caractère. Après plus de 20 ans d'exil, il est revenu dans un état humilié, sans charge, sans emploi, sans considération parmi les courtisans et sans aucun sujet raisonnable de rien espérer. (...) On doit avouer que M. de Bussy avait un esprit merveilleux. Les premiers ouvrages que nous avons de lui nous en donnent une idée très-avantageuse, et il aurait tout sujet d'en être content, s'ils lui avaient coûté un peu moins cher. Son élocution est pure et ses expressions sont naturelles, nobles et concises. Ses portraits surtout ont une grâce négligée, libre, originale, qu'on ne saurait imiter ; il était d'ailleurs médisant jusqu'à l'excès. »

Cousin de Madame la marquise de Sévigné, ce livre fut également l'occasion d'une brouille entre les deux épistoliers. Il nous reste également de lui des Mémoires militaires et des Lettres. L'ensemble de son oeuvre est aujourd'hui précieux pour l'histoire du siècle de Louis XIV. La première édition (généralement admise comme telle par les bibliographes) de l'Histoire amoureuse des Gaules serait de 1665 (publiée sans date, édition à la croix de Malte).

Cette « Edition Nouvelle » est inconnue de Brunet et Tchémerzine. Elle est mentionnée par Auguste Poitevin dans son édition critique de la Bibliothèque Gauloise (1857, tome I, pp. LX). D'après nos dernières recherches et grâce à la comparaison de l'unique fleuron gravé sur bois se trouvant à la fin et au type de sphère armillaire présent sur le titre, on attribue cette impression à l'officine de Vleugart à Bruxelles (CHRL 17 Robert Netz, Cf. Rahir M. 50 p. 454 pour la sphère et Rahir M. 235 pour l'identification du fleuron). Cette attribution n'avait encore pas pue être déterminée à notre connaissance. Cette édition, une des premières, ne contient, ni le cantique « Que Deodatus est heureux (...) » (qui n'est d'ailleurs pas de Bussy et a été ajouté plus tard, à partir de 1670), ni la Lettre à Monsieur de Saint-Aignan (ajoutée plus tard également).

BON EXEMPLAIRE MODESTEMENT RELIE DE CE LIVRE RARE.

VENDU

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