[INCUNABLE DE VENISE, LOSLEIN, 1483]
ISIDORE DE SÉVILLE [ISIDORUS HISPALENSIS] – ETYMOLOGIARUM LIBRI XX (LES XX LIVRES DES ORIGINES OU LES ÉTYMOLOGIES).
In-folio (30 x 21 cm). Incipit liber primus etymologiarum sancti Isidori hispalensis episcopi (f2r°). 4 feuillets non chiffrés (registrum in libros etymologiarum) ; 101 feuillets chiffrés (le dernier feuillet se termine par « finit liber etymologiarum Isidori hispalensis episcopi », sans date ni souscription particulière, qui se trouve à la fin de l’ouvrage.
Relié à la suite :
DE SUMMO BONO LIBRI III (LES III LIVRES DE "SENTENCES"). 2 feuillets non chiffrés (Rubrice libri primi de summo bono sancti Isidori hispalensis episcopi) ; 28 feuillets chiffrés qui se terminent au dernier feuillet par la souscription :
« Finit liber tertius … Impressus venetiis per Petrum Loslein de Langencen. M.cccc.lxxxiij. ». [Venise, Pierre Loslein, 1483]
Caractères gothiques sur deux colonnes, quelques figures et symboles (arithmétique, astronomie, etc). On trouve au feuillet f48v° l’arbre de la consanguinité qui occupe toute la page. On trouve au feuillet f68v° la très importante carte du monde ou « T-map », première représentation imprimée du monde. Les initiales sont restées vierges de tout ornement, l’exemplaire n’est pas rubriqué.
Exemplaire grand de marges bien que relié à nouveau au début du XIXe siècle. Reliure pleine basane brune sans doute française (reliure solide avec quelques défauts d’usages, notamment un cuir frotté et marqué, et la coiffe inférieure fendue aux mors, néanmoins bien conservée). Nombreuses annotations du XVe siècle et ex libris GUIDI au recto du premier feuillet qui est blanc.
Le premier ouvrage des Étymologies d’Isidore de Séville, né à Carthagène vers 560-570 et mort dans la même ville en 636, est son œuvre principale. Composé de 20 livres divisés en 448 chapitres, c’est le premier essai d’encyclopédie des connaissances de l’homme au VIIe siècle. Presque tous les domaines de la connaissance sont abordés, astronomie, mathématiques, médecine, pierres précieuses, architecture, topographie, géographie, grammaire, linguistique, histoire naturelle, villes, etc. Écrits dans un but primitif d’étymologie, ces 20 livres forment notre meilleur témoin et encyclopédie de la connaissance de l’homme au moyen-âge. Son livre a une immense renommée et connaît plus de dix éditions entre 1472 et 1530, ce qui montre une popularité continue jusqu'à la Renaissance. Sa méthode étymologique est un peu déconcertante : il explique un mot par des termes phonétiquement proches (voir sa définition du roi : Rex a recte agendo : on appelle « roi » celui qui agit droitement). La plupart de ces étymologies, dont se sont moqués bien des savants depuis la Renaissance jusqu'à nos jours, veulent imprimer les mots facilement dans l'esprit du lecteur. Il contribue à la survivance durant le Moyen Âge de nombreuses œuvres antiques par sa technique de citation. Il joue un rôle considérable dans la constitution du bestiaire médiéval, notamment à travers le livre XI des Étymologies : De homine et portentis (L'homme et les monstres). Les Étymologies ont été publiées pour la première fois à Augsbourg en 1472. Nous citons un extrait de la Bibliographie générale de l’astronomie de Houzeau et Lancaster :
« L’auteur traite de l’astronomie dans le lib. III, Cap. 6 à 30. Il y regarde l’astrologie comme une superstition. Il explique les mouvements de la sphère et des planètes. Si ces astres, dit-il, n’allaient pas en sens inverse des fixes, retardant ainsi la marche de la huitième sphère, celle-ci tournerait si vite qu’elle causerait la ruine du monde. L’ouvrage renferme du reste une foule de renseignements intéressants sur les sujets les plus variés : c’est une grande encyclopédie. Cuvier appelé Isidore de Séville « le dernier savant du monde ancien. »
The Etymologiae is the highly influential encyclopedia of medieval knowledge, composed by Saint Isidore at the beginning of the 7th century AD. The Etymologiae present a systematic survey of the world according to Judaic, Graeco-Roman, and Christian civilization in the form of a vast thesaurus of Latin vocabulary, which supplies a more or less accepted or fanciful etymology for each term. It covers the liberal arts, medicine, law, language, geography and natural history, and constituted one of the main routes for the transmission of classical learning to the middle ages. Etymologiae presents in abbreviated form much of that part of the learning of antiquity that Christians thought worth preserving. The book provided a rich source of classical lore and learning for medieval writers. THE IMPORTANT 'T-O MAP' is included (first published in 1472), in a slightly modified form, in this 1483 edition.
QUATRIEME EDITION INCUNABLE DE CE GRAND TEXTE ENCYCLOPEDISTE ET SCIENTIFIQUE DU VIIe SIECLE.
Le deuxième ouvrage De summo bono est une apologie de Dieu, écrite devant les dissensions et iniquités de l’Eglise. Pour l’imposer, St-Isidore veut prouver la supériorité de Dieu, dans le monde entier… qu’il décrit : (livre I, chap. 8). « Le monde se compose de tout ce qui est visible et saisissable ; l’homme réunit en lui l’universalité des choses, c’est en sorte un second monde en miniature… » ce qui n’est rien d’autre que la théorie du macrocosme et du microcosme émise précisément pour la première fois.
Cet ouvrage parait avoir été imprimé pour la première fois vers 1470 (impression sans date).
RARE.
Références : BMC V, 379 (IB. 22456) ; Goff I, 184 ; Hain 9272 ; Hain-Coppinger 9279 ; IGI 5406 ; Polain (B) 2136 ; Proctor 4904. Bibliographie générale de l’astronomie, Houzeau et Lancaster, les astronomes latins, tome I, première partie, p. 459, n°1068. Voir, Essling, Prince Andre Prosper Messena (1758-1817). Les livres à figures vénitiens. Etudes sur l'art de la gravure sur bois à Venise, p. 281.
Quelques mouillures et salissures sans gravité à quelques feuillets. Collationné complet.
TRÈS BON EXEMPLAIRE DE CES DEUX TRÈS RARES IMPRESSIONS INCUNABLES VÉNITIENNES.
VENDU
ISIDORE DE SÉVILLE [ISIDORUS HISPALENSIS] – ETYMOLOGIARUM LIBRI XX (LES XX LIVRES DES ORIGINES OU LES ÉTYMOLOGIES).
In-folio (30 x 21 cm). Incipit liber primus etymologiarum sancti Isidori hispalensis episcopi (f2r°). 4 feuillets non chiffrés (registrum in libros etymologiarum) ; 101 feuillets chiffrés (le dernier feuillet se termine par « finit liber etymologiarum Isidori hispalensis episcopi », sans date ni souscription particulière, qui se trouve à la fin de l’ouvrage.
Relié à la suite :
DE SUMMO BONO LIBRI III (LES III LIVRES DE "SENTENCES"). 2 feuillets non chiffrés (Rubrice libri primi de summo bono sancti Isidori hispalensis episcopi) ; 28 feuillets chiffrés qui se terminent au dernier feuillet par la souscription :
« Finit liber tertius … Impressus venetiis per Petrum Loslein de Langencen. M.cccc.lxxxiij. ». [Venise, Pierre Loslein, 1483]
Caractères gothiques sur deux colonnes, quelques figures et symboles (arithmétique, astronomie, etc). On trouve au feuillet f48v° l’arbre de la consanguinité qui occupe toute la page. On trouve au feuillet f68v° la très importante carte du monde ou « T-map », première représentation imprimée du monde. Les initiales sont restées vierges de tout ornement, l’exemplaire n’est pas rubriqué.
Exemplaire grand de marges bien que relié à nouveau au début du XIXe siècle. Reliure pleine basane brune sans doute française (reliure solide avec quelques défauts d’usages, notamment un cuir frotté et marqué, et la coiffe inférieure fendue aux mors, néanmoins bien conservée). Nombreuses annotations du XVe siècle et ex libris GUIDI au recto du premier feuillet qui est blanc.
Le premier ouvrage des Étymologies d’Isidore de Séville, né à Carthagène vers 560-570 et mort dans la même ville en 636, est son œuvre principale. Composé de 20 livres divisés en 448 chapitres, c’est le premier essai d’encyclopédie des connaissances de l’homme au VIIe siècle. Presque tous les domaines de la connaissance sont abordés, astronomie, mathématiques, médecine, pierres précieuses, architecture, topographie, géographie, grammaire, linguistique, histoire naturelle, villes, etc. Écrits dans un but primitif d’étymologie, ces 20 livres forment notre meilleur témoin et encyclopédie de la connaissance de l’homme au moyen-âge. Son livre a une immense renommée et connaît plus de dix éditions entre 1472 et 1530, ce qui montre une popularité continue jusqu'à la Renaissance. Sa méthode étymologique est un peu déconcertante : il explique un mot par des termes phonétiquement proches (voir sa définition du roi : Rex a recte agendo : on appelle « roi » celui qui agit droitement). La plupart de ces étymologies, dont se sont moqués bien des savants depuis la Renaissance jusqu'à nos jours, veulent imprimer les mots facilement dans l'esprit du lecteur. Il contribue à la survivance durant le Moyen Âge de nombreuses œuvres antiques par sa technique de citation. Il joue un rôle considérable dans la constitution du bestiaire médiéval, notamment à travers le livre XI des Étymologies : De homine et portentis (L'homme et les monstres). Les Étymologies ont été publiées pour la première fois à Augsbourg en 1472. Nous citons un extrait de la Bibliographie générale de l’astronomie de Houzeau et Lancaster :
« L’auteur traite de l’astronomie dans le lib. III, Cap. 6 à 30. Il y regarde l’astrologie comme une superstition. Il explique les mouvements de la sphère et des planètes. Si ces astres, dit-il, n’allaient pas en sens inverse des fixes, retardant ainsi la marche de la huitième sphère, celle-ci tournerait si vite qu’elle causerait la ruine du monde. L’ouvrage renferme du reste une foule de renseignements intéressants sur les sujets les plus variés : c’est une grande encyclopédie. Cuvier appelé Isidore de Séville « le dernier savant du monde ancien. »
The Etymologiae is the highly influential encyclopedia of medieval knowledge, composed by Saint Isidore at the beginning of the 7th century AD. The Etymologiae present a systematic survey of the world according to Judaic, Graeco-Roman, and Christian civilization in the form of a vast thesaurus of Latin vocabulary, which supplies a more or less accepted or fanciful etymology for each term. It covers the liberal arts, medicine, law, language, geography and natural history, and constituted one of the main routes for the transmission of classical learning to the middle ages. Etymologiae presents in abbreviated form much of that part of the learning of antiquity that Christians thought worth preserving. The book provided a rich source of classical lore and learning for medieval writers. THE IMPORTANT 'T-O MAP' is included (first published in 1472), in a slightly modified form, in this 1483 edition.
QUATRIEME EDITION INCUNABLE DE CE GRAND TEXTE ENCYCLOPEDISTE ET SCIENTIFIQUE DU VIIe SIECLE.
Le deuxième ouvrage De summo bono est une apologie de Dieu, écrite devant les dissensions et iniquités de l’Eglise. Pour l’imposer, St-Isidore veut prouver la supériorité de Dieu, dans le monde entier… qu’il décrit : (livre I, chap. 8). « Le monde se compose de tout ce qui est visible et saisissable ; l’homme réunit en lui l’universalité des choses, c’est en sorte un second monde en miniature… » ce qui n’est rien d’autre que la théorie du macrocosme et du microcosme émise précisément pour la première fois.
Cet ouvrage parait avoir été imprimé pour la première fois vers 1470 (impression sans date).
RARE.
Références : BMC V, 379 (IB. 22456) ; Goff I, 184 ; Hain 9272 ; Hain-Coppinger 9279 ; IGI 5406 ; Polain (B) 2136 ; Proctor 4904. Bibliographie générale de l’astronomie, Houzeau et Lancaster, les astronomes latins, tome I, première partie, p. 459, n°1068. Voir, Essling, Prince Andre Prosper Messena (1758-1817). Les livres à figures vénitiens. Etudes sur l'art de la gravure sur bois à Venise, p. 281.
Quelques mouillures et salissures sans gravité à quelques feuillets. Collationné complet.
TRÈS BON EXEMPLAIRE DE CES DEUX TRÈS RARES IMPRESSIONS INCUNABLES VÉNITIENNES.
VENDU
