CHEVALIER DE MÉRÉ (Antoine Gombaud)
LES ŒUVRES DE MONSIEUR LE CHEVALIER DE MÉRÉ. Tome premier et deuxième (complet).
Tome I : Qui contient plusieurs DISCOURS sur diverses matières ; et ses CONVERSATIONS avec le Maréchal de Clerambaud. A Amsterdam, chez Pierre Brunel, 1712 (i.e. 1692).
Tome II : Qui contient les LETTRES. A Amsterdam, chez Pierre Mortier, 1692.
2 volumes in-12 (16 x 10 cm) de (6)-285 et (18)-383 pages. Avec un joli frontispice en tête de chaque volume.
Reliure plein veau havane moucheté, dos à nerfs richement ornés, pièces de titre et tomaison de maroquin rouge, gardes marbrées, tranches mouchetées de rouge (reliure de l'époque). Accrocs aux coiffes, un mors partiellement fendu (sans gravité pour la solidité du volume), coins émoussés, intérieur frais. Quelques notes au crayon.
PREMIÈRE ÉDITION COLLECTIVE TRÈS RARE.
Bien que le premier volume soit à la date de 1712 et à l'adresse de Brunel, le reste du volume est entièrement du tirage de 1692 chez Mortier, ainsi que le prouve un examen comparatif approfondi de la mise en page et des caractères dans leurs moindres détails. Il s'agit probablement d'exemplaires reliés vers 1712 avec un titre de l'édition à cette date qui existe bien. Le deuxième volume est à la bonne date de 1692 et est conforme en tous points à Tchémerzine.
À petites touches, usant des formes de la « conversation » et du « discours », Antoine Gombaud, chevalier de Méré (1607-1684), gentilhomme de petite noblesse qui n'a pratiqué la cour que de manière éphémère, dresse le portrait de l'honnête homme. Héritier avoué de Montaigne, ce maître en savoir-vivre apparaît comme le continuateur des législateurs italiens des belles mœurs – au premier rang desquels Baldassare Castiglione. À la différence de ses prédécesseurs qui avaient acclimaté en France - l'héritage italien en tournant en règles et en interdits les suggestions de leurs maîtres ultramontains, il procède avec justesse et grande souplesse. Sa conception de l'honnêteté, loin de l'élitisme du « grand monde », repose sur le bon ton joint au naturel, quintessence du bon sens entendu comme faculté de discernement et intuition de l'appropriation juste : le savoir-vivre y réintègre sa portée large de bel et bien vivre, autrement dit sa portée de sagesse pratique. (Source : Fabula.org).
Dans la deuxième partie, on trouve des lettres à Ninon de Lenclos, à Mademoiselle de Scudery, à la duchesse de Lesdiguières, etc, très intéressantes pour l'histoire des moeurs et le langage des ruelles.
Le chevalier de Méré (1607-1684) était homme de lettres, homme d’esprit, mais également homme de sciences, connu pour son « pari » avec Pascal. C’est son talent de joueur aux cartes qui l’amena à poser les probabilités de gains sous cette question : « Ai-je plus de chance d'obtenir au moins un six sur quatre lancers de un dé ou au moins un double six sur vingt quatre lancers d'une paire de dés ? »
Ses ouvrages montrent un penchant constant vers la maxime précieuse. Toutes ses expressions, très étudiées, très fabriquées, dénotent un esprit brillant mais néanmoins souvent prétentieux. Il y a dans ses productions comme une envie de régler le monde, le goût, la conversation, les moeurs de tout le monde.
Monsieur Ménage disait de lui : « M. de Méré est un des hommes de Paris le plus à la mode ; sa vertu, sa valeur, sa science, sa bonne mine, sa naissance, et encore plus que tout cela les qualités de son esprit et la douceur de sa conversation le font rechercher de tout le monde. » Sorbière en faisait grand cas. »
Quelques années après sa mort, Vigneul-Marville écrivait : « M. de Méré était un homme à réflexion ; il avait une grande abondance de pensées et pensait bien. Mais il faut avouer aussi qu’à force d’avoir voulu polir son style il l’a exténué ; qu’il est quelquesfois guindé et peu naturel. »
Mme de Sévigné, parait toutefois avoir échappé à l’engouement universel. « Corbinelli, dit-elle, abandonne le Chevalier de Méré et son chien de style , et la ridicule critique qu’il fait, en collet monté, d’un esprit libre, badin et charmant comme Voiture. (…) Ces productions sont loin d'être absolument sans mérite. A travers une recherche d'expressions un peu trop nrécienses, on distingue le souci du style, de l'élégance, de la pureté. Le chevalier de Mère est tout à fait un écrivain, dit M. Sainte-Beuve, son style a de la manière ; mais entre les styles maniérés d'abord, c'est un des plus distingués, des plus marqués au coin de la propriété et de la justesse des termes. » (P. Larousse, GDU, XI, 72, col. 2-3.)
Références : Tchémerzine, 226. b) "Ces deux petits volumes sont fort rares". Rochebilière, 1882, n° 736 (vendu 9 francs en 1882). Brunet 1648 : "Ces deux volumes sont assez recherchés mais ils ne se trouvent pas facilement".
Les quelques petits défauts de reliure de notre exemplaire sont vites oubliés face à la rareté avérée de ces deux volumes. L'exemplaire reste tout à fait solide et décoratif.
Provenance : M. le chevalier de Fleurieu avec son ex libris gravé au contre plat de chaque volume. Charles-Pierre Claret, chevalier de Fleurieu (1738-1810) était directeur des ports et arsenaux de France.
BEL EXEMPLAIRE DE CET OUVRAGE RARISSIME.
VENDU
LES ŒUVRES DE MONSIEUR LE CHEVALIER DE MÉRÉ. Tome premier et deuxième (complet).
Tome I : Qui contient plusieurs DISCOURS sur diverses matières ; et ses CONVERSATIONS avec le Maréchal de Clerambaud. A Amsterdam, chez Pierre Brunel, 1712 (i.e. 1692).
Tome II : Qui contient les LETTRES. A Amsterdam, chez Pierre Mortier, 1692.
2 volumes in-12 (16 x 10 cm) de (6)-285 et (18)-383 pages. Avec un joli frontispice en tête de chaque volume.
Reliure plein veau havane moucheté, dos à nerfs richement ornés, pièces de titre et tomaison de maroquin rouge, gardes marbrées, tranches mouchetées de rouge (reliure de l'époque). Accrocs aux coiffes, un mors partiellement fendu (sans gravité pour la solidité du volume), coins émoussés, intérieur frais. Quelques notes au crayon.
PREMIÈRE ÉDITION COLLECTIVE TRÈS RARE.
Bien que le premier volume soit à la date de 1712 et à l'adresse de Brunel, le reste du volume est entièrement du tirage de 1692 chez Mortier, ainsi que le prouve un examen comparatif approfondi de la mise en page et des caractères dans leurs moindres détails. Il s'agit probablement d'exemplaires reliés vers 1712 avec un titre de l'édition à cette date qui existe bien. Le deuxième volume est à la bonne date de 1692 et est conforme en tous points à Tchémerzine.
À petites touches, usant des formes de la « conversation » et du « discours », Antoine Gombaud, chevalier de Méré (1607-1684), gentilhomme de petite noblesse qui n'a pratiqué la cour que de manière éphémère, dresse le portrait de l'honnête homme. Héritier avoué de Montaigne, ce maître en savoir-vivre apparaît comme le continuateur des législateurs italiens des belles mœurs – au premier rang desquels Baldassare Castiglione. À la différence de ses prédécesseurs qui avaient acclimaté en France - l'héritage italien en tournant en règles et en interdits les suggestions de leurs maîtres ultramontains, il procède avec justesse et grande souplesse. Sa conception de l'honnêteté, loin de l'élitisme du « grand monde », repose sur le bon ton joint au naturel, quintessence du bon sens entendu comme faculté de discernement et intuition de l'appropriation juste : le savoir-vivre y réintègre sa portée large de bel et bien vivre, autrement dit sa portée de sagesse pratique. (Source : Fabula.org).
Dans la deuxième partie, on trouve des lettres à Ninon de Lenclos, à Mademoiselle de Scudery, à la duchesse de Lesdiguières, etc, très intéressantes pour l'histoire des moeurs et le langage des ruelles.
Le chevalier de Méré (1607-1684) était homme de lettres, homme d’esprit, mais également homme de sciences, connu pour son « pari » avec Pascal. C’est son talent de joueur aux cartes qui l’amena à poser les probabilités de gains sous cette question : « Ai-je plus de chance d'obtenir au moins un six sur quatre lancers de un dé ou au moins un double six sur vingt quatre lancers d'une paire de dés ? »
Ses ouvrages montrent un penchant constant vers la maxime précieuse. Toutes ses expressions, très étudiées, très fabriquées, dénotent un esprit brillant mais néanmoins souvent prétentieux. Il y a dans ses productions comme une envie de régler le monde, le goût, la conversation, les moeurs de tout le monde.
Monsieur Ménage disait de lui : « M. de Méré est un des hommes de Paris le plus à la mode ; sa vertu, sa valeur, sa science, sa bonne mine, sa naissance, et encore plus que tout cela les qualités de son esprit et la douceur de sa conversation le font rechercher de tout le monde. » Sorbière en faisait grand cas. »
Quelques années après sa mort, Vigneul-Marville écrivait : « M. de Méré était un homme à réflexion ; il avait une grande abondance de pensées et pensait bien. Mais il faut avouer aussi qu’à force d’avoir voulu polir son style il l’a exténué ; qu’il est quelquesfois guindé et peu naturel. »
Mme de Sévigné, parait toutefois avoir échappé à l’engouement universel. « Corbinelli, dit-elle, abandonne le Chevalier de Méré et son chien de style , et la ridicule critique qu’il fait, en collet monté, d’un esprit libre, badin et charmant comme Voiture. (…) Ces productions sont loin d'être absolument sans mérite. A travers une recherche d'expressions un peu trop nrécienses, on distingue le souci du style, de l'élégance, de la pureté. Le chevalier de Mère est tout à fait un écrivain, dit M. Sainte-Beuve, son style a de la manière ; mais entre les styles maniérés d'abord, c'est un des plus distingués, des plus marqués au coin de la propriété et de la justesse des termes. » (P. Larousse, GDU, XI, 72, col. 2-3.)
Références : Tchémerzine, 226. b) "Ces deux petits volumes sont fort rares". Rochebilière, 1882, n° 736 (vendu 9 francs en 1882). Brunet 1648 : "Ces deux volumes sont assez recherchés mais ils ne se trouvent pas facilement".
Les quelques petits défauts de reliure de notre exemplaire sont vites oubliés face à la rareté avérée de ces deux volumes. L'exemplaire reste tout à fait solide et décoratif.
Provenance : M. le chevalier de Fleurieu avec son ex libris gravé au contre plat de chaque volume. Charles-Pierre Claret, chevalier de Fleurieu (1738-1810) était directeur des ports et arsenaux de France.
BEL EXEMPLAIRE DE CET OUVRAGE RARISSIME.
VENDU