vendredi 19 mars 2010

Les souffrances du jeune Werther de Goethe (1777). Rare exemplaire broché de la meilleure traduction ancienne française.






GOETHE (Johann Wolfgang von Goethe)

LES PASSIONS DU JEUNE WERTHER. Ouvrage traduit de l'allemand de M. Goethe. Par Monsieur Aubry.

A Manheim. Et se trouve à Paris chez Pissot, rue de Hurepois. 1777.

1 volume in-8 (environ 21,5 x 14 cm) de XXXIX-220 pages.

Broché sous couverture de papier décoré rose (couverture de l'époque). Dos passé (décoloré), quelques rousseurs claires, non rogné, tel que paru.



PREMIÈRE ÉDITION DE CETTE IMPORTANTE TRADUCTION FRANÇAISE.

Sous le nom d'Aubry se cache en réalité le Comte de Schmettau. Cette traduction française du chef d'œuvre impérissable de Goethe est plus "sensible" que les deux premières dans le ton et le vocabulaire. Cette traduction s'ouvre sur une Lettre de M. le C. D. S. à M. Aubry sur sa traduction des Passions du jeune Werther : Paris, le 12 juillet 1776. Elle rappelle les progrès faits dans les derniers temps par la littérature allemande. Elle insiste sur la relativité du goût. Les deux premières traductions françaises sont celle du Baron de Seckendorf en 1776 (in-8), "assez médiocre traduction", et celle de M. Deyverdun la même année à Maestricht (in-12).

"Le nom de Goethe n'était encore tombé sous les yeux de lecteurs français que dans un article assez sévère consacré à Clavigo, en décembre 1774, par le Journal encyclopédique, quand parurent, en 1776 et 1777, les premières traductions de Werther. Il s'en faut que celle d'Aubry (ou, en réalité, du comte de Schmettau), les Passions du jeune Werther, la plus répandue en France, trouvât dans la presse un accueil favorable. Les critiques jugèrent assez généralement l'action languissante, les personnages insignifiants et le style déclamatoire. « Il y a trop peu de complications d'événements dans cette histoire », écrivait le Journal de Paris du 10 janvier 1778. A l'exception de deux situations qui sont « belles et bien rendues », l'ouvrage « nous a paru excessivement Fatigant par le Ion frénétique qui y règne d'un bout à l'autre. Ce Werther est dans des convulsions perpétuelles; ses lettres présentent moins le développement d'une passion tendre que le délire d'un homme qui a le transport au cerveau; il grince sans cesse des dents : au lieu d'intéresser, il fait peur. » L'Année littéraire, l'ancienne revue de Fréron, trouvait bien dans ce petit livre d'outre Rhin « le naturel, la naïveté de l'Odyssée; le charme de là vie patriarcale; de grands tableaux; des élans d'imagination; une chaleur soutenue ». En revanche, « point d'intrigue; point de plan; caractères manqués ou exagérés; détails minutieux et multipliés à l'excès; peu de philosophie; des pensées vagues et décousues; un Ion de déclamation; des écarts fréquents; le but principal souvent perdu de vue, et un mauvais choix d'images, de métaphores et de tours ». Avec le désordre de l'action, c'étaient les caractères des personnages qui encouraient les reproches les plus vifs : Albert, « froid discoureur, amant insipide, ami imprudent, cerveau des plus étroits,... une de ces bonnes gens qu'on rencontre partout, maîtres aimables à la tête d'une famille, personnages insupportables dans un roman. Lolotte, fille et sœur vertueuse et bienfaisante, j'en conviens, mais douée d'un esprit et d'un goût fort communs. » Quant à Werther, « ses penchants le portent à des excès puérils, ses passions dégénèrent en frénésie, et paraissent impliquer contradiction. (...)" in Fernand Baldensperger, Goethe en France. P., Hachette, 1904, p. 9.

Le succès fut pourtant très rapide tout juste après quelques semaines de diffusion en France. On sait aujourd'hui le succès de ce roman épistolaire, premier souffle du romantisme en France, qui influença tant d'écrivains à l'image de Chateaubriand.

Le succès de ce roman fut plus qu'un phénomène de mode, et déclencha, dit-on, une vague de suicides. Goethe lui-même déclara à ce propos : « L'effet de ce petit livre fut grand, monstrueux même, mais surtout parce qu'il est arrivé au bon moment ».

Références : Fernand Baldensperger, Bibliographie critique des Œuvres de Goethe en France, P., Hachette, 1907, p. 6.

BON EXEMPLAIRE, TEL QUE PARU, DE CET OUVRAGE MAJEUR DU PATRIMOINE LITTÉRAIRE OCCIDENTAL.

RARE DANS CETTE CONDITION, AVEC SES JOLIES COUVERTURES DÉCORÉES DE L'ÉPOQUE, NON ROGNÉ, A TOUTES MARGES.

VENDU

Liens vers d'autres livres

Related Posts with Thumbnails