mardi 13 mai 2025

ANONYME [Madame la Marquise de Mannoury d'Ectot] [ouvrage attribué à Guy de Maupassant au moment de sa sortie en librairie en 1880] | André DUGO illustrateur. Les Cousines de la Colonelle par la Vicomtesse de Coeur-Brulant. Paris, Editions du Condor, 1933. Avec 16 compositions libres attribuées à André Dugo. Deux exemplaires du tirage sur vergé d'Arches dont un exemplaire unique aquarellé à la main au pinceau par un anonyme. Beaux curiosa artistiques.



ANONYME [Madame la Marquise de Mannoury d'Ectot] [ouvrage attribué à Guy de Maupassant au moment de sa sortie en librairie en 1880] | André DUGO illustrateur

Les Cousines de la Colonelle par la Vicomtesse de Coeur-Brulant [Madame la Marquise de Mannoury d'Ectot]

Paris, Editions du Condor, 1933

1 volume in-8 (22,5 x 14,5 cm) broché de 314-(1) pages. Avec 16 compositions érotiques anonymes [par André Dugo] dont 1 en frontispice. Page de titre imprimée en rouge et noir.

Tirage à 300 exemplaires.

Celui-ci, un des exemplaires de passe, sur vergé d'Arches, non numéroté, avec les illustrations laissées au trait et mises en couleurs à la main au pinceau par un anonyme (exemplaire unique).

Le tirage a été de 16 exemplaires sur Japon avec aquarelle originale et suite en noir sur papier de Chine ; 234 exemplaires sur papier vergé d'Arches (avec les illustrations aquarellées au pochoir) et enfin 50 exemplaire numérotés de 251 à 300 (papier non précisé) sans les illustrations (étrange justification à vrai dire). Très bon état.



Les illustrations ci-dessous sont celles de l'exemplaire unique
aquarellé à la main au pinceau



















On joint un autre exemplaire du même ouvrage :

Exemplaire broché. Un des 234 exemplaires sur papier vergé d'Arches (il porte le numéro 46 au composteur). Avec la suite complète des 16 gravures coloriées au pochoir. Très bon état. A noter un petit grattage sur le premier plat de couverture et une petite déchire dans la marge supérieure des premiers feuillets, sans manque.


















Ensemble 2 volumes dont 1 exemplaire unique aquarellé à la main au pinceau et 1 exemplaire du coloris standard au pochoir.

A noter une différence matérielle entre les 2 exemplaires : l'exemplaire colorié à la main au pinceau par un anonyme a une couverture crème imprimée en violine sur le premier plat tandis que l'exemplaire du tirage avec le coloris courant au pochoir possède une couverture de papier rose imprimée en rose foncé. Par ailleurs les gravures ne sont pas placées exactement au même endroit dans chaque volume.

Nouvelle édition de ce roman libertin paru pour la première fois dans les années 1880, attribué à la marquise de Mannoury d'Ectot mais également à Guy de Maupassant. L'illustration se compose de 16 compositions en couleurs hors texte attribuées à l'artiste hongrois André Dugo.

Sous le titre Les Cousines de la Colonelle se cache un roman d’éducation sensuelle autant que sociale, où l’on suit le destin de deux jeunes sœurs, Julia la brune et Florentine la blonde, orphelines aussi charmantes que désargentées. Recueillies par une certaine Mme Briquart, matrone avisée et entreprenante, les deux cousines seront, chacune à leur tour, « établies » dans le monde, c’est-à-dire initiées aux réalités, plaisirs et compromissions de la vie adulte. Ce double parcours, tout en contrastes, n’efface pas pour autant une troublante et persistante connivence, où l’affection sororale frôle parfois les limites de l’interdit.

"[...] Julia eut vite envoyé la chemise rejoindre l’habit et la culotte, et le jeune homme se montra à son initiatrice dans sa juvénile nudité. — Tu es beau, dit-elle, en se soulevant et en le pressant contre sa poitrine. Le peignoir de nuit de Julia était une de ces robes intelligentes que des rubans noués maintiennent seuls en place. La fine batiste qui voilait son corps, encore beau, malgré l’action combinée du chagrin et du temps, ne tenait guère mieux. Bientôt Pédro eut mis à découvert une blanche poitrine, sur laquelle il déposa des baisers fous. — Mets-toi là, tout contre moi, mon chéri, dit Julia, que la passion commençait à envahir ; ta poitrine contre la mienne, tes lèvres sur mes lèvres, ton souffle se mêlant au mien, ta langue cherchant la mienne..., ici ta main, sous mes reins, les soulevant au gré de tes impressions, et là, là, en moi, viens recevoir au plus profond de mon être, viens recevoir le baptême de mon fluide amoureux ; viens m’inonder du tien et connaître les délices de ton premier baiser d’amour. Pédro était un peu maladroit, mais sa protectrice fut complaisante et dirigea l’organe amoureux, vers la caverne où devait s’accomplir son initiation. Et l’heureux Pédro se sentit bientôt enserré par une pression chaude qui lui fit éprouver une impression qui lui était inconnue ; tous ses nerfs se tendirent de la nuque à la plante des pieds, il fut secoué comme par le choc d’une pile électrique. Julia s’était un peu laissé glisser sur le meuble large et solide qui servait de théâtre à leurs ébats ; les jambes écartées, elle se prêtait à l’absorption de Pédro dans les profondeurs de ses entrailles, pendant que, le doigt posé sur son clitoris, elle en dirigeait les vibrations, afin de pouvoir répondre à la même seconde au cri d’amour dont ses oreilles allaient être frappées. Ce ne fut pas long, Pédro se sentit promptement ébranlé par cette commotion qui touche à la douleur, tant elle est intense, et de sa poitrine haletante s’échappa le premier rugissement de jouissance physique qu’il eût proféré. Il eût voulu rester longtemps enlacé à Julia, c’était pour lui une délicieuse chose de sentir près des siennes les chairs parfumées d’une femme. La première crise amoureuse laisse généralement, chez l’homme, une grande fatigue nerveuse ; un état de prostration et d’alanguissement délicieux lui succède. Il est rarement apprécié par la femme. Aussi, assez rapidement, Mme de Corriero congédia son jeune amant, se réservant de procéder, à loisir, à des leçons plus savantes. Il vient d’aimer et d’éprouver les jouissances, mais il faut qu’il apprenne à aimer et à les faire éprouver. [...]" (extrait)

Ce roman libertin était encore attribué à Guy de Maupassant dans un catalogue de la librairie Dorbon en 1903. D'ailleurs Léopold Carteret, dans son Trésor du Bibliophile romantique et moderne 1801-1875, vol. 2 (éd. 1925), attribue encore cet ouvrage à Maupassant sans sourciller. Maupassant a qui l'on avait laissé entendre cette paternité s'en défendait.

Références : Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1920 et 1970, n°1314

Très bon exemplaire pour les deux volumes. Un exemplaire unique colorié au pinceau par un anonyme et un exemplaire du coloris au pochoir.

Prix : 1.250 euros

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