jeudi 6 septembre 2012

Paris : capitale des gaules ou la nouvelle Babylone par Fougeret de Montbron (1759). Edition originale de ce pamphlet dénonçant les vices et les catins de Paris au milieu du XVIIIe siècle.


FOUGERET DE MONTBRON Louis-Charles

LA CAPITALE DES GAULES, OU LA NOUVELLE BABILONE. Première et seconde partie (complet).

A La Haye, s.n., 1759-1760

2 parties reliées en 1 volume in-12 (17 x 9,5 cm) de (2)-67 et 140-(1) pages. Chaque partie possède sa propre page de titre. La première partie porte la date de 1760 et la mention "nouvelle édition" tandis que la page de titre de la seconde partie ne porte aucune mention d'édition et la date de 1759 avec l'adresse "A Bagdat".

Reliure demi veau havane, dos lisse orné de fleurettes dorées, pièce de titre de maroquin rouge, plats de papier à la colle (reliure de l'époque). Papier des plats frotté par endroit, mors légèrement fendillés sans gravité, très bon état par ailleurs. Intérieur complet et en bon état malgré quelques petites taches et salissures sans gravité. La page de titre de la seconde partie est salie. Bien complet du feuillet d'errata à la fin. La première partie semble bien de l'édition originale également mais avec une page de titre renouvelée.

ÉDITION ORIGINALE.

C'est en 1759 que le "Cosmopolite" Fougeret de Montbron se lance dans une diatribe aussi féroce qu'inattendue contre les moeurs qui sévissent à Paris. Il y dénonce le règne des catins et autres femmes publiques qui pullulent au coin de chaque rue. Il y dénonce en passant les salons, le jeu, les couvents "ces fourmilières d'animaux équivoques, sans état et sans sexe, connus sous le nom d'abbés."

C'est un peu un comble pour cet auteur si versé dans le libertinage et la gaudriole littéraire que de dénoncer les catins de Paris. Il donna en effet plusieurs romans licencieux : Margot la ravaudeuse, Le Canapé couleur de feu (1741) ; il traduit en français la Fanny Hill de Cleland sous le titre La file de joie (1751).

"J'entends dire tous les jours que Paris est la première ville du monde pour les agréments et les commodités de la vie, un paradis terrestre où l’on trouve généralement tout ce qu’on peut souhaiter. Cela est vrai, quand les moyens de se procurer ce que l’on souhaite ne manquent pas. Mais ce paradis terrestre devient un lieu de supplice, d’autant plus cruel pour les infortunés, que l’abondance, les plaisirs, la joye et les fêtes dont ils sont les témoins, et auxquels ils n’ont nulle part, leur retracent plus vivement l’image affreuse de leurs calamités et de leurs miseres. Quiconque est indigent et vertueux ne doit pas vivre à Paris. Cette ville immense renferme dans son sein trois états dominans. Le corps des Financiers, le corps innombrable des femmes galantes, et celui des intrigants. Ce sont eux qui mettent tout en mouvement, qui donnent le ton par-tout, qui tiennent le haut bout, et que l'on appelle la bonne compagnie ; et malheureusement cette bonne compagnie par excellence a si bien pris le dessus, que les honnêtes gens ne savent presque plus où trouver la mauvaise." extrait pp. 3-4.

"Ce qu’il y a de certain, c’est que la pudeur & la modestie, la discrétion et la retenue, qui faisaient autrefois l'ornement du sexe, sont souvent remplacées par l'effronterie et la licence, et par tout ce qui porte le caractere de la prostitution la plus scandaleuse : au Sacrement près, il n’est pas possible d’apercevoir aucune différence entre ce qu’on appelle une honnête femme et une femme publique."

BON EXEMPLAIRE EN CONDITION D'EPOQUE DE CE LIVRE PEU COMMUN.

VENDU

Liens vers d'autres livres

Related Posts with Thumbnails