samedi 22 septembre 2012

Le Fond du Sac de Félix Nogaret (1780). Exemplaire en maroquin de l'époque. Un des chefs-d'oeuvres des illustrés au format Cazin à la fin du XVIIIe siècle.


Félix NOGARET

LE FOND DU SAC, ou restant des babioles de M. X***, membre éveillé de l'Académie des Dormans.

A Venise (Paris, Valade), chez Pantalon-Phébus, 1780.

2 volumes in-18 (129 x 79 mm) de VI-204 et XVI-199 pages. 1 frontispice et 9 jolies vignettes (en-tête de page) signées D... (5 dans le 1er volume et 4 dans le 2ème volume).

Reliure plein maroquin vieux rouge strictement de l'époque ; dos lisse orné aux petits fers dorés, pièces de titre et tomaison de maroquin olive, triple-filet doré en encadrement des plats, roulette dorée en encadrement intérieur des plats, doublures et gardes de papier bleu uni, tranches dorées. Exemplaire à l'état proche du neuf. Reliure d'une incroyable frais. Intérieur frais. A noter quelques feuillets remontés à l'époque en marge intérieure et deux cahiers aux marges légèrement plus courtes. Petit morceau de papier collé anciennement sur le verso du dernier feuillet oblitérant partiellement quelques caractères qui restent lisibles. Aucune restauration.


ÉDITION ORIGINALE.

Célèbre recueil de petites pièces en vers et en prose. Les figures sont du dessinateur-miniaturiste Durand. Le premier volume s'ouvre sur un très joli et très curieux frontispice "portrait de l'auteur" montrant sortant de sa bouche toutes sortes d'instruments des arts, des lettres, etc. (voir photo). Le premier volume commence avec une lettre de Madame X. *** à M. Pantalon-Phébus (éditeur). Vient ensuite une préface (pp. 5 à 24) ; Roger Bontems ou les Oeufs-Cassés, conte ; Saillie d'un soldat de la marine royale ; Origine de l'éventail par Gay ; épître à un bon seigneur ; épître à une demoiselle. Le deuxième volume contient : épître de Madame X. *** à M. Pantalon-Phébus ; Portique qui ne mène à rien ; La Main-Chaude ; Reflexions de ma femme etc. ; Pièces fugitives ou Riens ; Bacchanales.


Cet ouvrage a été donné de tous temps à Cazin de Reims, mais l'étude de M. Jean-Paul Fontaine, parue récemment, intitulée Cazin, L'éponyme galvaudé, prouve par la date de cette édition, tout au moins, qu'il ne peut s'agir d'une édition donnée par Cazin. Il pourrait s'agir plus probablement d'une impression de Valade.

Félix Nogaret était le fils d’un premier commis du ministère de la maison du roi. Il entre en 1761 dans les mêmes bureaux, et y reste jusqu’au Consulat, cumulant plus tard son emploi avec celui de bibliothécaire de la comtesse d’Artois. Au bout de trente années de services, il obtient, à l’époque de la Révolution, en 1791, une pension de 1 500 francs. Après avoir dirigé en province des ateliers du salpêtre, il est attaché par le ministre Bénézech au département de l’Intérieur en 1795, et nommé par Lucien Bonaparte seul et unique censeur dramatique. Fouché le destitue en 1807, et sa pension, réduite à 1 200 francs, devient son unique ressource. Il se console d’être pauvre, infirme et oublié, en cultivant les lettres jusqu’à sa mort, il conserve la mémoire, l’esprit et la gaité, et dans ses dernières années le seul titre dont il semble être jaloux est celui de « doyen de la littérature ». Né en quelque sorte à la cour, Nogaret at puisé cette légèreté de principes, ce libertinage d’esprit qui caractérisent les hommes de son temps. Il a des connaissances variées, comme le prouvent ses relations avec Buffon, Adanson et Montucla. Il écrit avec aisance sur des sujets frivoles ; son style est assez naturel et quelquefois piquant. Palissot le loue dans ses Mémoires, mais le marquis de Langle l’accuse de ne travailler « que pour ses amis, peu difficiles en fait de goût et de correction ». Pourtant, de par son intrigue (une fable d'invention scientifique) et le nom d'un de ses protagonistes (l'inventeur Frankénsteïn), une nouvelle publiée par Nogaret en 1790, Le Miroir des événemens actuels, semble préfigurer le chef d'œuvre de Mary Shelley, Frankenstein (1818). Franc-maçon, il est Vénérable Maître de la loge Patriotisme. Il a écrit un poème mis en musique par le compositeur François Giroust Le déluge en 1784 pour une cérémonie solennelle de la loge, à la mémoire d'un frère défunt dont la personnalité ne nous est pas connue.


Les beaux exemplaires en maroquin de l'époque sont rares. Quelques adjudications citées par Cohen dans son Guide de l'amateur de livres à gravures du XVIIIe siècle (6e éd., 1912, col. 752) : En maroquin citron par Thibaron-Joly (XIXe) 110 francs vente Delbergue. En veau ancien, 17 francs, vente Daguin et jusqu'à 55 francs vente Salvert-Bellenave (XIXe). En maroquin rouge ancien, 131 francs vente E. Martin et 85 francs vente Montgermont.

Provenance : Exemplaire vierge de toute provenance.

Notre exemplaire est un des plus beaux que l'on puisse trouver en maroquin strictement de l'époque.


SUPERBE EXEMPLAIRE.

VENDU

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